EST Sarah B
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

J'ai reconstitué les heures suivantes. Je n'ai aucun souvenir de tout cela.

Le lendemain matin, j'étais au téléphone avec mon aide-soignante.

J'ai dit à ma mère : « Il faut que tu m'emmènes à l'hôpital » . Sa manière d'être par rapport à la maladie, c'est plutôt du genre "Prends un verre d'eau, ça va passer". « Calme toi Sarah. Tu es fatiguée et tu as la grippe. Tu as juste besoin de repos. Tu es complètement irrationnelle » me dit-elle.

Mais j'avais déjà obtenu un numéro de pré-enregistrement.

« Il me faut une lettre du médecin généraliste pour être admise. Allons-y. »

Je suis sortie et me suis placée près de la voiture.

Elle m'a conduite chez le médecin du quartier, qui a ausculté ma poitrine et déclaré que ce n'était pas bon, qu'il y avait un bruit de bronchite. Mais j'ai insisté, je voulais aller à l'hôpital.

Enfin, ma mère a cédé et le médecin m'a réservé un lit.

Je ne sais pas ce qui m'a poussée à faire tout ça mais j'avais une intuition profonde et cela m'a sauvé la vie.

Finalement ma mère a accepté, confuse et un peu en colère. Elle m'a laissée à l'entrée de l'hôpital pendant qu'elle se garait et je me suis enregistrée.

J'ai passé une radio des poumons cette nuit-là, qui a montré une petite tache de pneumonie sur mon poumon droit. J'ai envoyé des SMS à des amis et à mon travail pour leur dire que j'étais à l'hôpital et que je ne me sentais pas bien.

Le lendemain, maman est venue à l'hôpital. La vieille dame du lit voisin était très préoccupée et a fait signe à ma mère.

« Je suis inquiète. Votre fille est très malade. » Dit-elle à ma mère. « Elle parle en charabia. La nuit dernière, ils l'ont trouvée sous la douche, complètement habillée, y compris avec ses chaussures. Il y a quelque chose qui ne va pas. » Maman était surprise. « Elle a l'air d'aller bien ! » répondit-elle.

Elle a quand même parlé au médecin pour vérifier. Il a contrôlé le tableau de nuit qui a indiqué qu'en effet, je me suis habillée et je suis rentrée dans la douche la nuit précédente. Il était inquiet mais a dit que je semblais aller bien. Néanmoins, il a réservé une place pour une autre radio pulmonaire.

Le résultat a été surprenant. Les deux poumons étaient recouverts d'une neige épaisse et blanche. J'avais une véritable pneumonie. En fait, c'était ce qu'on appelle affectueusement un black-out pulmonaire et j'étais en insuffisance respiratoire complète. Les choses ont évolué rapidement à partir de là.

J'ai été emmenée d'urgence du service radiologique à celui des soins intensifs où j'ai été reliée à un tas de machines. Une heure plus tard, j'ai été transférée aux soins continus et placée sous respirateur.

J'ai été immédiatement plongée en coma artificiel.

Je n'ai pas vu les portes des soins continus s'ouvrir. Ni se refermer. J'ignorais qu'elles se fermaient sur moi et sur la vie que j'avais connue depuis 36 ans. Je ne savais pas Non plus que j'entrais dans une salle dans laquelle j'allais me battre. Ce serait le combat de ma vie. Pour ma vie.

Je ne savais rien de tout cela. J'étais déjà tellement loin, mon cerveau et mes organes manquaient d'oxygène.

Je n'existais plus en dehors des portes de cette salle des soins continus. J'avais laissé tout ça derrière moi. Rien ne filtrait jusqu'à moi. Ni mes enfants, ni ma famille, ni mon époux.

Je l'avais laissé endormi ce jour-là. Je ne lui parlerai plus jamais.

Ce sera plus d'un mois plus tard lorsque je consulterai enfin les messages de mon portable que je verrai un message qu'il m'avait envoyé ce jour-là. Le tout dernier message qu'il m'ait envoyé.

Mon amour. Tu as besoin de ce repos. Sois tranquille. Je m'occupe de tout. Dors paisiblement. Quand tu iras mieux je te prendrai un rendez-vous pour un massage.

Coma stade 1 : Le monde des cauchemars.

Je suis détenue dans un institut expérimental et ils font des expériences sur moi.

Je suis dans une réalité dystopique. Je suis dans le pire endroit, le plus mal-famé du monde. C'est un lieu en ruines. Il y a des déchets partout et de longs couloirs d'hôpital jonchés de verre.

Il y a des tas de câbles et de prises électriques. Des tubes néon cassés scintillent au-dessus de ma tête. Il y a des gens qui marchent tout autour. Ce sont tous des inconnus. Mais qui suis-je ?

Je n'en finit pas de mourir à petit feu. Je meurs asphyxiée. Je n'arrive pas à respirer. Il y a des médecins partout dans cet endroit étrange, mais ils font d'autres choses bizarres. Ils mesurent des liquides et testent du matériel. Ils m'ignorent tous, moi et mes cris.

C'est un test. Les médecins ne vont pas me laisser mourir. Si ?

Ça devient de plus en plus étrange.

Maintenant je suis allongée par terre, et ils passent tous à côté. Ils veulent voir jusqu'où je peux aller avant de me sauver. J'ai tellement peur. Je veux faire semblant de ne pas avoir peur mais je suis terrifiée. Je ne veux pas mourir. J'ai envie de respirer mais j'étouffe. Encore.

Un autre cauchemar. Un Homme va et vient. Chaque fois dans une autre tenue. Il porte des gants en caoutchouc. Je suis tellement soulagée quand je le vois. C'est sûrement une émission de télé-réalité. Je suis dans une émission. Il est comédien. Sinon pourquoi serait-il là ? C'est ça : je suis dans une émission de télé-réalité sur la mort.

J'ai l'esprit vif et analytique. Je suis intelligente. C'est ce que je me dis. Je peux gagner à ce jeu..

Mais comment en suis-je arrivée là ? Quel est ce jeu ? Au fait, qui suis-je ? Je n'en ai aucune idée. Je suis juste quelqu'un qui meurt pendant que personne ne regarde.

En fait, il n'y a aucune véritable pensée dans ma tête. Je suis juste prise au piège ici. Dans ce monde crépusculaire entre les mondes. Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle je suis ici. Mais je ne remets pas cela en question pour autant.

Puis le cauchemar se répète.

Ensuite je me sens flotter au plafond. Je peux regarder en bas mais je ne veux pas voir ce qu'il y a sur le lit et donc je flotte vers d'autres endroits. Je suis passée dans d'autres salles et j'ai longé des pièces vides. Je ne veux regarder aucune des personnes dans les lits, elles ont une énergie triste et mauvaise, je veux seulement regarder l'air et je me dirige donc vers les fenêtres. Elles sont fermées.

Je veux sortir d'ici.

Mais qui suis-je ?

En réalité, j'ignore qui je suis. Ce n'est pas vraiment effrayant, mais c'est inconfortable. Je flotte simplement autour de l'hôpital. Flotter, c'est n'avoir ni racines, ni place. Je n'ai nulle part où aller.

La chose suivante que je remarque, c'est que ça ne se passe plus sur le plan horizontal. Il n'y a pas de sens de la gauche ou de la droite. Il n'y a que le haut et le bas, et je continue à monter.

Il y a des immeubles. Ils sont de style néo-gothique. Verticaux. Escarpés. Je parcours le monde à la verticale. De plus en plus. Je progresse vers le haut. Il n'y a pas de sol.

C'est très élégant et il y a des gens en cravate noire. Il y a un bar à cocktails, des plantes vertes qui pendent sur les rebords. Mais l'endroit n'est pas important. Ce qui est plus important, c'est que le monde continue autour de moi, mais que personne ne me remarque, ni ne remarque que je meurs.

Les drogues qui me maintenaient inconsciente créaient des cauchemars continus alors que mon cerveau essayait de donner un sens à ce qui se passait dans mon corps. Les médicaments habituellement utilisés sont les barbituriques, qui agissent en ralentissant le métabolisme cérébral et en réduisant le flux sanguin vers les tissus.

Un corps dans le coma est extrêmement vulnérable. Vous ne pouvez pas tousser, ne pouvez pas respirer, ne pouvez pas bouger et le corps ne peut pas très bien contrôler la tension artérielle ou le pouls. En plus de cela, j'étais sous respirateur et j'avais de la fièvre car toutes les fonctions cérébrales doivent être arrêtées dans les niveaux de sédation les plus profonds.

Bien entendu, je n'en savais rien. J'étais juste prise au piège dans un monde de cauchemars sans fin.

Ça tourne en boucle après boucle après boucle. Rêve après rêve. Dans chaque boucle, je suffoque à mort. Lentement.

[Fil Facebook]

Je vais vous tenir au courant de l'état de Sarah par ce fil Facebook, car nous sommes débordés d'essayer de nous occuper de sa vie et de gérer les dernières semaines de Llewelyn.

Pour le moment, Sarah est aux soins intensifs, entièrement sous sédation et sous respirateur. Elle est dans le coma depuis une semaine maintenant. Ils feront à nouveau des radiographies pulmonaires demain et sauront comment elle va. Les médecins sont vraiment confus par ce qui se passe et la testent pour une superbactérie. Nous sommes tous très perturbés et essayons de gérer les enfants ainsi que Llewelyn.

Nous racontons à Llewelyn ce qui arrive à Sarah sans le traumatiser. Il sait qu'elle est très malade. Nous essayons tous de le ménager, il n'est donc pas contrarié par les appels car il se trouve actuellement dans une période très fragilee, dans la phase finale de sa bataille contre le cancer.

Llewelyn a déménagé chez sa mère et Kath a déménagé au Cap pour aider à prendre soin de lui maintenant. Niall et son meilleur ami Richard se sont tous deux déplacés pour les aider. Il est bien installé et a une équipe qui s'occupe de lui.

Ma mère, Jayne et moi prenons soin de Sarah et des enfants. J'ai emménagé chez elle et je suis avec eux. Nous allons tous tous les jours aux soins intensifs pour la voir, mais maman la quitte à peine. Espérons de meilleures nouvelles bientôt.

[fin du fil Facebook]

Stade 2 : Hors du corps

[Fil Facebook]

Jour 8

Le médecin vient de m'annoncer qu'ils ont l'impression qu'elle vient de passer un cap ! La radiographie est meilleure, même si la maladie est toujours là, mais ça va mieux ! J'y vais et je lui transmettrai tout votre amour.

Liz

Jour 9

Maman est allée voir Sarah. Elle vient à peine de la quitter. Les docteurs disent que ça va prendre du temps. Elle était assez perturbée, elle pense que c'est tellement effrayant d'avoir tous ces tuyaux sur elle, mais elle est inconsciente et ne s'en souviendra pas.

Liz

[Fin du fil Facebook]

Je me suis tirée de l'hôpital.

C'était si rapide que je ne m'en suis même pas aperçu. Une seconde, je planais quelque part dans les couloirs éclairés au néon, la seconde suivante, je me projetais dans les airs. C'était comme si j'étais tirée en avant par une corde depuis ma poitrine, si vite et furieusement que c'était comme un coup de vent, de lumière et de liberté.

En temps réel, je n'ai aucune idée de combien de temps j'ai été piégée dans ces interminables bâtiments et couloirs d'hôpital. J'avais encore une vague idée de qui j'étais alors. J'étais . . . eh bien, quelqu'un. Une personne qui avait peur. J'étais encore quelque part près de mon corps, celui qui était allongé sur ce lit.

Mais là, j'ai laissé ça derrière moi maintenant. C'est un tel soulagement. J'ai quitté l'hôpital et ce corps sur le lit derrière moi et maintenant je suis tout à fait ailleurs. Il n'y a pas de bruit de machines ou de médecins ici. Il n'y a pas de bâtiments.

Je m'envole loin de tout cela dans la lumière du soleil et le monde m'est plus familier. Il y a un horizon. Il y a de la terre et du soleil. Je suis dans les nuages et regarde vers le bas comme un oiseau en vol.

Maintenant je ne suis personne.

Je n'ai pas de nom.

Je ne suis ni un corps ni un esprit. Je ne suis qu'une pensée. Je ne suis rien. Je suis juste comme une plume dans le vent.

Je flotte à travers paysages et terrains.

Liberté et lumière. Félicité.

Je ne suis plus dans une ville que je connais. Je me déplace sur des terres familières, sur la mer, mais j'ai avancé maintenant, très loin.

Je suis sentiment et sensation. J'ai un mental qui observe. Je veux regarder autour de moi. Alors, je vole à travers les nuages. Je survole les champs.

Je ne sais pas que je suis dans le coma.

Je ne suis qu'une âme solitaire sans nom, flottant tout simplement. Je suis contente d'être ici. Je peux contrôler mes déplacements. Je peux descendre plus bas, jouer avec les oiseaux, traverser les nuages.

Alors j'ai pensé et j'ai ressenti. Mais je n'ai aucun passé. Le monde des cauchemars a disparu, et il est sorti de mon esprit. C'était peut-être hier, peut-être il y a mille ans.

Je n'ai pas de véritable agenda. La seule chose que j'ai, c'est une vague sensation d'inconfort. Comme si je n'avais pas vraiment envie d'être ici, et que j'avais un autre endroit où aller, quelqu'un à trouver.

Mais je ne suis pas sûre de savoir où je veux être.

[Fil Facebook]

Jour 11

Ce n'est pas une bonne nouvelle, il n'y a pas eu d'amélioration. Ses médecins sont inquiets car ils ne savent pas ce qui cause cette infection dans ses poumons. Ils font une pneumoscopie ce soir pour essayer de trouver ce qui se passe dans ses poumons et pourquoi elle ne va pas mieux. Le chirurgien-chef a eu une réunion avec nous et a dit que c'était une anomalie médicale. L'hôpital a organisé une commission d'urgence spéciale pour examiner son cas, s'agit-il d'un superbactérie extrême, y a-t-il d'autres patients à risque. Comment est-ce arrivé?

Elle se repose, c'est ce dont elle a besoin.

[Fin de l'entrée Facebook]

Je suis absolument sans but. Comme un nuage sur une brise d'été. Mais pas vraiment.

Quelque chose me pousse à avancer. Un désir élémentaire. C'était si léger que ce n'était qu'une impulsion. Juste une pensée en passant.

Je dois avancer.

Je suis attirée par une ferme particulière. On dirait un peu la Toscane en été. Des champs chauds pleins d'arbres regorgeant de fruits. Des champs verts et une maison sur la colline. Il y a un Homme là-bas et je suis attiré par lui. Il est père. Il y a des enfants avec lui.

Je flotte vers eux. Ils sont en train de construire cette belle maison en bois. C'est une maison pour une famille. Un père et deux enfants. Je veux être avec cette famille. J'y passe un long moment. Je suis au soleil enveloppée de mes fantasmes d'une autre vie.

Mais eux ne me voient pas. Ils ne m'aiment pas. Je reviendrai une autre fois leur rendre visite.

Je dois passer à autre chose. Je ne peux pas rester ici. Pas éternellement. Ce ne sont pas mes proches.

Stade 3: Limbes

[Fil Facebook]

Jour 13

Jayne et moi venons de quitter Sarah. Elle est stable, quoique très agitée. L'infirmière nous a dit que les choses pouvaient s'améliorer et ensuite régresser un peu, nous devons juste prendre ce qui vient, au jour le jour. Nous allons essayer d'amener Llewelyn à son chevet.

[Fin du fil Facebook]

Je suis toujours dans le monde terrestre, et je trouve une autre famille.

Je me déplace à l'étage. Je peux me déplacer facilement juste par la pensée. C'est aussi simple que cela. Je me faufile dans la maison. C'est si amusant. Je peux glisser. Ce n'est pas comme voler, c'est plus simplement bouger. Voler c'est sentir la liberté et l'air. C'est comme glisser d'un endroit à l'autre.

Je peux sentir ma mère ici d'une certaine manière. Elle est tout près. Je sens des larmes de désespoir. Je peux la sentir m'échapper. je me retire.

Je ne la reverrai plus jamais.

A l'étage, je trouve des enfants. Je joue longtemps avec eux. Ils sont occupés à jouer à des jeux vidéo et à regarder la télévision, mais ils ne me remarquent pas.

Il y a des gens dans cette maison, mais ils ne me reconnaissent pas et ne me parlent pas. J'ignore même s'ils me voient. Ils se déplacent autour de moi. Ils parlent entre eux mais pas à moi. Personne ne peut me voir ni m'entendre. Je n'ai ni nom ni visage, comme un fantôme qui ne fait que regarder. Je suis impuissante.

Je sais que ma place n'est pas ici.

Ce n'est pas ma place.

Ce qui a commencé comme un brasier menace de m'incinérer. Ce sentiment dévore tout.

Je suis une lumière flamboyante.

Je veux absolument sortir d'ici.

[Fil Facebook]

Jour 15

Une autre journée difficile aujourd'hui, ça n'a pas progressé autant que nous le souhaitions - nous espérons que la visite de Llew l'aidera à remonter la pente et franchir un cap. Ils ont également fait un examen dans ses poumons pour extraire plus de mucosités car ils ne savent toujours pas quel est le virus/problème réel qui la rend si malade.

Jayne

[Fin du fil Facebook].

Stade 4 : La cérémonie d'adieu.

Fil Facebook]

Llewelyn est venu à l'hôpital et s'est assis près de Sarah ce soir. Il ne peut plus marcher car la tumeur se développe rapidement et il est donc en fauteuil roulant, mais il est resté assis à côté d'elle et lui a caressé les cheveux. Je pense qu'elle attendait qu'il vienne, et elle semblait se détendre et se reposer en sa présence. C'est peut-être ce dont son système immunitaire avait besoin pour commencer à se défendre maintenant !

Liz

[Fin du fil Facebook]

Je suis dehors.

Il n'y a pas de transition. Je ne voyage pas. Je suis juste ailleurs. Hors de la maison. Je ressens une liberté bienheureuse. Je suis dans un nouveau domaine. Ce n'est plus le monde réel. J'ai laissé des terres agricoles et des horizons loin derrière moi. Il n'y a pas de maisons ici.

Ce n'est qu'un espace pour les esprits et les autres êtres.

Ça fait du bien. C'est léger et bon.

[Fil Facebook]

Jou 17

Nous faisons tout ce que nous pouvons mais l'état de Sarah se détériore. Je lis tous vos messages; nous avons fait la technique de méditation de Lulu. Nous lui avons parlé des câlins de Jude, avons passé les vidéos du récital de Ruby. Jayne a attaché des cristaux de guérison sous son lit aux soins intensifs. Nous lui jouons la musique d'éveil de la Kundalini envoyée par Trish et les prières de Nouvelle-Zélande. Son taux d'oxygène est en baisse ce soir.

Nous continuons à aimer et à soutenir les enfants. Ils sont dans une école formidable où l'équipe est informée de ce qui se passe. Ils voient Llewelyn presque tous les jours après l'école et lui font des câlins. Il dort la majeure partie de la journée maintenant et mange. Nous avons ouvertement discuté de ce qui lui arrive et du fait qu'il est en train de mourir. Nous leur avons seulement dit que leur mère était un peu malade et avait besoin de se reposer. Ils ont l'air d'accepter.

Liz

[Fin du fil Facebook]

Je suis maintenant dans le monde des esprits. Il est vaste et sans fin. C'est un espace physique. La meilleure façon de le décrire est comme un paysage infini d'arbres et de chaleur. Il y a de l'herbe comme sur un green de golf et des arbres qui font comme des taches dans le paysage. Il fait chaud et je ressens un soulagement.

Cela semble ancien. C'est chaleureux et accueillant, et je peux entendre la musique pulser, comme une chanson.

Ils me connaissent ici. Même s'il n'y a personne que je reconnaisse, je sais que c'est un endroit où je sui bienvenue. Je suis aimée. Je sens qu'on murmure mon nom, même si ce n'est pas le nom que j'utilise. Le soulagement est si grand que j'ai envie de pleurer de joie.

Je n'ai aucune idée de ce qui se passe après la mort. Je crois profondément en un Dieu et en une puissance bien au-delà de moi. J'ai lu un millier de livres sur le paradis, sur les chemins spirituels et sur les voyages de l'âme. J'invoque tout le temps les anges.

Mais rien de tout cela n'est ce qui m'est arrivé. Il n'y avait pas de lumière. Pas de tunnel. Pas d'amis ni de famille pour m'introduire dans la Grande Salle d'Accueil. Il n'y avait pas de salle. Pas d'anges. Pas de Dieu.

Mais il y avait ceci. Ce fut l'une des choses les plus réelles et les plus viscérales que j'ai vécues. Cet endroit magnifique et doux rempli d'amour. Il y avait une musique emplissant mes oreilles d'une paix si vide et vaste.

C'était un endroit hors du monde physique. C'était un monde d'âmes.

Mon âme sœur est ici, dans ce royaume.

Je peux le sentir. Llewelyn.

Mon mari. Il est ici et je le connais. Je pense que je l'ai trouvé parce qu'il était déjà ici, et il m'a appelé près de lui.

Je ne le vois pas, mais je sais qu'il est ici. Il est avec «les hommes». Ils sont loin de moi. Ils ne me permettent pas de le voir.

Ce monde de l'esprit est un monde privé. Tous ceux qui sont ici, s'y trouvent pour nous deux. C'est leur rôle. Ils sont tous des inconnus pour moi. Mais ils sont là uniquement pour cette raison.

Nous sommes là pour nous dire adieu.

Une tribu de femmes vient m'entourer en chantant une chanson lente et belle. Elles sont africaines et leur peau est brillante et noire contre le tissu blanc qu'elles portent. Il y a des perles rouges dessus et certaines d'entre elles portent des coiffes blanches avec des perles rouges sur la tête.

Elles me prennent par la main et me conduisent à un arbre. Elles me préparent pour un rituel. Elles m'habillent de blanc pur. La chanson est si belle qu'elle monte dans ma poitrine et se déverse hors de moi.

Mes parents sont oubliés depuis longtemps. Je n'ai pas de nom.

Je sais qu'ils veulent que je dise adieu à mon Llewelyn. Il va s'en aller. Les hommes l'ont pris, et je sais qu'ils sont en train de le préparer.

« C'est une grande bataille » , me chuchotent les femmes. « Il doit combattre l'éléphant, et l'éléphant le prendra. Mais il doit encore lutter. »

Ils le préparent à mourir.

C'est la liberté et la félicité. je suis aimée. C'est doux. Je suis soutenue et apaisée.

« Laisse-le partir », me disent-elles. « Il en va de son honneur. »

C'est ce que je veux. Cela semble si juste. Je veux retomber dans la chaleur de leurs bras et laisser les larmes chaudes glisser sur mon visage. Je veux abandonner. Je veux l'abandonner.

Il a un chemin à parcourir. Je sais qu'il est prêt. Il se tient debout tandis que les hommes chantent pour lui. Il accepte la tunique et la lance. Il est fier de se voir attribuer cet honneur.

Je sais qu'il est là. Je peux sentir sa facilité dans cette situation. Mais il ne peut pas me percevoir. Il regarde le chemin devant lui et il ne peut pas me voir.

Mais c'est moi qui n'arrive pas à accepter cela.

« Non » , je crie. « Non ! »

Je ne veux pas te laisser partir. Non. Non. Non. Non.

Les femmes me retiennent alors que ma rage et ma douleur se déversent. Je ne peux pas le laisser partir. je suis une guerrière. Je peux les battre. Je peux le sauver. Je suis plus forte qu'elles. Je ne l'abandonnerai pas.

Je combats les femmes maintenant. Je me lève et prends une lance.

Non, dis-je. Je ne le laisserai pas partir seul. Je peux le sauver.

Je hurle « Llewelyn ! Attends-moi ! »

« Où es-tu ? »

Je hurle sur la colline.

[Fil Facebook]

Jour 18

Elle ne passe pas une bonne journée, car son niveau d'oxygène est en baisse et sa température en hausse. Nous avons réussi à obtenir la permission pour Llewelyn de la revoir ce soir, en espérant que cela l'aidera, mais son état s'aggrave de jour en jour, et c'est peut-être la dernière visite.

A l'extérieur c'est complètement dingue ! Des amis arrivent de partout pour dire au revoir à Llewelyn. Ingrid cuisine et les accueille, mais elle est épuisée.

Ma mère est furieuse parce que Llewelyn a montré aux enfants une photo de Sarah branchée à toutes les machines. C'est la guerre froide entre les mères.

Nous avons dû faire appel à des avocats pour discuter de ce qui se passerait s'ils ne s'en sortaient pas tous les deux. Cela semble impossible et c'est quelque chose que nous ne voulons pas affronter. Nous avons besoin de vos prières.

Jour 19

Elle a subi une trachéotomie, ce qui est une solution à plus long terme pour qu'elle soit sous respirateur. Ils ont identifié un organisme qu'ils ont trouvé en elle, une bactérie qui pourrait avoir causé une infection secondaire massive. Elle suit actuellement un autre traitement antibiotique. C'est très dur pour les enfants, elle leur manque.

[Fin du fil Facebook]

Je sais qu'il est proche. Peut-il me sentir ? Ne part pas avec eux. Mais les hommes chantent fort. Le son devient un chant. Il se construit dans la ferveur. C'est un cri de guerre. Je peux sentir ma puissance. Je suis forte. Je suis puissante. Je dois le retrouver. Je dois le retrouver. Je dois sortir d'ici.

Quand je repense à mon coma et aux endroits que j'ai visités, je souhaite parfois avoir pris la paix qui m'était offerte. Je vois maintenant avec une clarté plus lucide que ce qui m'était proposé n'était pas ma mort, mais la sienne.

Le combat était déjà terminé. Mais je l'ignorais.

Je voulais me battre. Je voulais me battre contre tout et contre tout le monde.

[Fil Facebook]

Jour 21

Sarah a pris un mauvais virage hier soir – elle a retiré sa trachéotomie au milieu de la nuit et a dû être réanimée par un médecin urgentiste. Il a fallu plus de 20 minutes pour la ramener, puis elle a dû être à nouveau entièrement sous sédation et ils ont dû en insérer une autre. Ce n'est pas une bonne nouvelle.

Jayne

Jour 22

Sarah se débat tellement aujourd'hui qu'elle a de nouveau été mise complètement sous sédation, ce qui est un retour en arrière. Même dans le coma, tous ces tubes et tuyaux l'effraient. Elle n'a aucune idée de ce qui s'est passé, mais elle lutte quand même contre les tubes, ce qui est très traumatisant pour elle et ceux qui la regardent.

Liz

Llewelyn dort la plupart du temps maintenant. Parfois, il se réveille pour manger ou se faire conduire aux toilettes. Les analgésiques le terrassent aussi. Maman au lit avec grippe/épuisement. S'il vous plaît pas de visiteurs, nous sommes tous épuisés. Les enfants sont solides et leurs amis sont un énorme soutien.

Kath

[Fin du filacebook]

Stade 5: S'envoler

[Fil Facebook]

Jour 23

Encore un revers aujourd'hui, ils ont dû refaire sa trachéotomie une seconde fois ce matin. Cette fois, elle l'a retiré avec ses dents, semble-t-il. C'est tellement délicat car ils veulent la ramener lentement à la conscience car nous savons que ce sont les derniers jours pour Llewelyn, mais ils ne sont pas en mesure de la stabiliser. Ils essaient maintenant une nouvelle approche, j'espère que ça fonctionnera.

Liz

[Fin du fil Facebook]

Flotter.

Il y a une éternité que j'ai quitté le monde des humains, de la forme et de la substance. Je flotte dans l'univers. Je sais que c'est l'univers puisque je peux voir les étoiles et les lumières. Je me déplace à travers eux. Je sais que les lumières sont d'autres âmes, comme moi. Informes et libres, juste des lumières brillantes, flamboyantes et claires.

L'endroit vide et vaste où j'ai été si longtemps a été rempli de cette belle musique, comme un bruissement, une chanson.

Avant j'étais une étoile. Un être composé uniquement de lumière et d'énergie. Informe et libre. C'était tellement paisible et facile. Il n'y avait pas de chaîne ou d'attache. Ce n'était que l'éternité infinie. C'était le bonheur.

Puis, j'ai eu l'impression que quelque chose me touchait là-bas, au-delà des étoiles. Quelque chose a changé.

Fait intéressant, dans le "monde réel", quelque chose se passait précisément cette nuit-là.

[Fil Facebook]

Jour 24

Amis, nous organisons une séance de respiration collective et de méditation pour Sarah demain soir. S'il vous plaît, rejoignez tous. Nous nous battons vraiment pour elle maintenant et essayons de l'aider à revenir vers nous.

Liz

Nous vous rejoindront ce soir, en priant pour Sarah et la recommandant à Dieu - ici, du coin le plus éloigné du monde, en Nouvelle-Zélande.

Guy Bullen

[Fin du fil Facebook]

Ce soir-là, ils avaient programmé une méditation et une prière pour moi. Il y avait un groupe chez moi à Cape Town et des amis de partout étaient invités. Mais partout dans le monde, des gens qui me connaissaient se sont joints à moi. Ma sœur Trish à Johannesburg en a organisé un chez elle, où tout le monde s'est réuni. Mon frère en Nouvelle-Zélande s'est joint à toute son église. Des amis aux États-Unis, au Costa Rica et au Royaume-Uni s'y sont joints. Pas seulement la famille, mais les amis, les églises, les groupes et les gens du monde entier se sont rassemblés ce soir-là.

Au même moment, ils se sont tous assis pendant un moment, ont allumé des bougies et ont prié. Mes sœurs Liz et Jayne ont mené une méditation chez moi en m'envoyant des vœux d'amour et de guérison.

J'ai toujours cru à la prière. Pour moi peu importe d'où elle vient – Dieu, l'univers, la terre, une puissance supérieure – toute prière est amour pur. Je l'ai ressenti.

Parce que, de très profond et de très loin, j'ai entendu quelque chose dans l'obscurité. J'ai entendu des voix m'appeler.

Ce n'était pas si littéral que cela. C'était une prise de conscience qui m'est venue.

À travers l'espace obscur, j'ai eu une pensée claire, distincte et réelle. Ça a traversé comme un phare qui me faisait signe.

Je sais que cela a été un tournant pour moi. J'ai lu de nombreuses histoires d'EMI après mon réveil et je sais que c'est à ce moment-là que j'ai fait un choix.

J'ai eu pour la première fois une pensée consciente.

J'avais l'impression qu'il y avait deux longs fils qui me tiraient.

Un fil était mon esprit, qui voulait s'envoler et être libre. L'autre était mon âme et elle voulait être ailleurs. C'était comme être rappelé, redescendu et ramené à la famille et à l'amour.

C'est l'appel de l'âme que j'ai enfin entendu.

Rentre à la maison, disait-il.

Ainsi, une pensée claire pénétra mon être. C'était la pensée qui m'a conduite pendant la semaine suivante jusqu'à ce que je me réveille enfin dans mon corps.

Reviens.

Reviens.

Rentre à la maison.

Cette pensée changea tout.

J'avais besoin de revenir. Partir d'ici.

Les limbes. Le purgatoire. La capitulation. La passivité. L'attente. Le fait de mourir.

j'étais en train de sortir.

MAINTENANT.

[Fil Facebook]

Jour 24

Merci à tous ceux qui ont partagé la magnifique méditation de ce soir avec nous. L'amour et l'énergie incroyable du monde entier ont été ressentis. Tant de gens nous ont rejoints de loin. C'est le médicament le plus puissant qui soit.

[Fin du fil Facebook]

Stade 6 : La maison du bout du monde.

Comme un rayon de lumière, je revenais vers la terre. Cette seule pensée a rendu cela possible. C'était rapide et sans effort ; j'ai traversé l'univers à la vitesse de la lumière.

Soudain, j'étais dans un autre avion. Cet avion m'était plus familier. C'était sur terre et il y avait des formes et des figures.

Cette fois, j'ai atterri dans un état du sud des États-Unis. J'ai pu voir la terre et la reconnaître. J'entendais les accents. J'ai été soulagé de voir des formes que je connaissais - des rivières, des bateaux, des arbres, des voix et des gens, plutôt qu'un simple vide immense.

[Fil Facebook]

Jour 25

Sarah est beaucoup plus calme aujourd'hui. Il faut qu'elle se réveille maintenant, cela fait si longtemps. Si elle continue comme ça, ils envisageront la suppression de la trachéotomie, ce sera formidable, pour qu'elle puisse respirer seule. Cela la ramènera de notre côté du "mur".

[Fin du fil Facebook]

Je luttais pour revenir dans mon monde. C'était comme une immense bataille physique et mythologique. J'imaginais d'anciens guerriers qui quittaient leur foyer pour parcourir le monde. Ils ont dû mener des batailles épiques, combattre des bêtes gigantesques et traverser des rivières impossibles.

Je n'ai toujours pas de nom ni aucune idée de qui je suis. Mais quelque chose a changé maintenant. Je sais une chose.

Je sais que j'aime quelqu'un, qu'il se bat pour sa vie et que j'ai besoin de le voir. C'est qui, déjà ?

Llewelyn.

Oui.

Je connais son nom maintenant, mais pas le mien.

[Fil Facebook]

Jour 26

La journée a été très dure pour Sarah, elle se bat. Elle est dans le coma depuis si longtemps que l'espoir de la ramener est très faible. Le médecin dit que le taux de guérison n'est que de 10 %. Nous avons besoin d'elle pour vivre.

Ils tentent une nouvelle approche pour la faire sortir. C'est une période très sensible maintenant, nous retenons donc tous notre souffle et espérons qu'elle pourra retrouver son chemin.

Liz

[Fin du fil Facebook]

Je suis de retour dans le monde des cauchemars. Je me rapproche par la seule force de ma volonté. Cauchemar après cauchemar.

Je suis dans une maison au bout du monde. La maison est sale. Le lit est défait. De la vaisselle sale dans l'évier. Llewelyn est là. Il est dans la maison, mais je n'arrive pas à le trouver.

Je crie « Où es-tu ? Houhoooooou ! »

Je suis attachée à un lit métallique au milieu d'une chambre froide.

Je veux retrouver mon mari maintenant. Je veux sortir de cette saleté. Il est là, mais il continue de s'éloigner. Il est hors de ma portée.

Je suis attaché à une autre vacherie de lit. Je commence à en avoir marre maintenant.

Mais mon cerveau est maintenant plus actif. Mon cerveau travaille, comprend.

Puis tout à coup Llewelyn est avec moi.

Il dit « Chuuuut » , en posant la main sur mon front.

Je sanglote de soulagement.

« Ne te bats pas. C'est juste la fin du monde. Nous sommes tous les deux ici maintenant. Tout va bien se passer. »

« Reste avec moi », dis-je.

Mais il secoue la tête.

« Je dois y aller, ma reine. Je suis juste venu dire adieu. »

Il se penche et m'embrasse délicatement sur les lèvres.

Puis il est parti. Je ne peux pas voir où, parce que je ne peux pas me retourner. Je suis attachée à un lit d'acier froid. Même ma tête est ligotée.

Il m'a laissée seule. J'ai combattu le monde pour lui, et il m'a fait un baiser d'adieu puis m'a quittée.

Stade 7 : Arrivée du guide spirituel.

J'ai vu des films sur des gens qui se réveillent d'un coma. Ils ouvrent les yeux et le brouillard se dissipe.

Ce n'est pas du tout comme ça.

Se réveiller d'un coma n'est pas un unique moment. C'est un processus qui consiste à se réveiller pendant quelques minutes, à se frayer un chemin vers la sortie et à reprendre conscience, puis à retomber.

Dans le monde réel, j'étais encore dans un coma profond, mais la sédation était progressivement levée.

Ce que j'ignorais, c'était ce qui s'était passé dans le monde réel. Le monde où mon corps reposait, respirant à travers des tubes et des machines.

Je ne savais pas que ma mère avait veillé presque constamment à mon chevet depuis trois semaines. Ils m'avaient parlé. Avaient chanté pour moi. M'ont fait écouter de la musique. Apporté des enregistrements vidéo de mes enfants. M'ont giflée. M'ont chatouillé les orteils. Ils m'avaient lavée. Brossé mes cheveux. Essayé de me faire comprendre des choses. Ils avaient mis en place un mur de photos de personnes qui m'aiment.

Ils m'avaient crié dessus. M'ont lu des livres. Ils avaient parlé et pleuré.

J'étais trop loin pour entendre quoi que ce soit.

J'avais été dans le coma pendant trois semaines.

Ce qui était arrivé à mon corps était grave. J'avais perdu près de vingt kilos. J'étais reliée à un appareil de réanimation et l'un des effets secondaires de l'inactivité complète est l'œdème. Une sorte de gonflement de toutes vos extrémités. J'avais des appareils de compression qui expulsaient les fluides de mes jambes, mais ils étaient toujours gonflés comme de grosses saucisses, et j'étais branchée à des tubes et à des machines d'alimentation.

J'ai pris conscience que j'étais dans un hôpital. Je savais qu'il y avait des machines et des médecins. Je savais que j'étais en quelque sorte malade.

Je ne savais rien d'autre. Même si j'étais de retour dans mon corps, je n'avais toujours aucune idée que j'étais dans le coma.

Je n'étais qu'un corps dans un lit d'hôpital, luttant pour ma vie, entrant et sortant de mon corps.

Mais là, ma conscience revenait un peu plus, et il y avait un Homme avec moi.

Il était petit – beaucoup plus petit que moi – et si je devais estimer, je dirais qu'il mesurait environ 1,50 m. Sa coupe de cheveux était un carré long. Les magazines de mode la qualifieraient de blond sale aux reflets naturels. Elle pendait de chaque côté de son visage, emmêlée, pleine de nœuds et Non lavée. Il avait environ 45 ans, mais il était noueux et terreux. Il avait l'air d'être sorti d'une forêt il y a longtemps. Il n'était ni Homme ni Femme, mais je savais en quelque sorte qu'il était un Homme.

Il se tenait près de mon lit et m'a pris la main. Je savais que cet Homme n'était pas médecin. Il sentait la vie et la terre.

Il m'a regardée d'un regard direct. Au fond des yeux. C'était étrange car j'avais l'impression que c'était la première fois que cela se produisait depuis longtemps (et j'étais encore dans le coma).

« Salutations et bon retour » , a-t-il dit.

Formel. Désuet.

Sa voix était grave et rauque.

« Je suis guérisseur, ta sœur Jayne m'a envoyé vers toi. »

Jayne. Je connaissais ce prénom. C'était le premier nom que j'avais entendu et auquel je pouvais m'identifier. Je n'ai pas eu à demander qui elle était. Je savais que j'avais une sœur qui s'appelait Jayne. Je la connaissais. Il était logique qu'elle me l'ait envoyé. Je lui ai fait confiance.

Mon cerveau était en ébullition. J'entrais et sortais de mon corps, flottais parfois dans les salles d'hôpital et retournais dans le lit à d'autres moments. J'étais dérangée et dangereuse. Mais je connaissais instinctivement la vérité.

J'étais un peu méfiante. Ce n'était pas une présence calme, bienveillante. Il se déplaçait d'une manière rapide et saccadée. Il n'avait pas d'ailes. Sa peau était d'un brun profond tannée par le soleil et la vie. Mais ce qu'il m'avait dit sonnait vrai.

« S'il vous plaît, aidez-moi à me sortir d'ici. »

À ce stade, je ne savais pas que j'avais un tube dans la gorge et que je n'aurais pas pu parler. Nous n'avions pas besoin de parler. Je savais ce qu'il disait. Il savait ce que je pensais.

Il sourit.

« Tu sortiras. Dans quelques temps » , a-t-il déclaré. « En temps voulu. Mais pas tout de suite. »

L'Homme de la forêt est donc resté avec moi.

Si je remonte le temps, je sais combien de temps il est resté dans mon lit. à peu près quatre jours. Il n'a pas fait grand-chose. Il s'est assis à mes côtés pendant mes heures les plus sombres. Il a mis sa main Non-terrestre sur la mienne.

« Attends un peu, » dit-il. « Tu sortiras d’ici. Quand le moment sera venu. Il n'est pas encore tout à fait temps. »

« Je suis prête » , sanglotai-je.

Il secoua la tête.

« Quand tu seras prête, ça se fera. »

Je suis devenue méchante.

«Va-t'en, » lui ai-je dit. « Je n’ai pas besoin de toi. Laisse-moi. »

Il sourit.

« Tu es si pleine d'esprit » , a-t-il dit. « Ne le gaspille pas maintenant. Tu as un long chemin devant toi. Il te reste encore beaucoup de choses à faire. »

J'ai tenté de le piéger.

« J'ai besoin de te tenir la main, s'il te plaît », ai-je dit. « Détache-moi juste pour que je puisse te tenir la main. »

J'avais prévu de retirer mes tubes. Il a souri.

« Laisse-moi mourir » , lui ai-je dit une fois.

Mais comme je l'ai dit, je savais que je mentais. Il n'était pas question que je meure.

Aucune chance. Pas maintenant.

Je n'avais aucune idée de pourquoi j'avais besoin de vivre. Je n'étais toujours pas au courant de la veillée constante de ma famille à mon chevet. Ni que j'avais deux enfants, restés à la maison. Je n'étais qu'une malade alitée qui voulait désespérément vivre.

Je n'étais toujours pas éveillée dans le monde réel. J'étais dans le coma et je luttais pour sortir. Je me glissais entre le monde des cauchemars et cet espace calme, où j'étais de retour dans mon corps, et il était avec moi.

Stade 8 : Le réveil

Puis il m'a quittée. Je luttais toujours pour me réveiller et entrer et sortir de ma conscience.

Mais auparavant, il s'est penché, il a embrassé mon front.

Il m'a caressé les cheveux.

« Que dois-je faire ? » demandai-je.

Il a souri et m'a regardée dans les yeux. « Amuse-toi davantage. »

Je restai longtemps allongée à le regarder.

Amuse-toi davantage ?

Ces trois mots se sont coincés dans ma gorge. J'ai eu envie de les recracher. Ils étaient tellement étranges pour moi. Violents, même.

Amusant ?

Qu'est-ce que c'était ? Ce n'était pas amusant. La vie n'était pas amusante.

Comment osait-il ?

Comment a-t-il seulement osé me dire ça ?

C'était la dernière fois que je le voyais dans cet entre-deux monde. Il est revenu vers moi plus tard, au cours des années qui ont suivi. Et ensuite, il a tout simplement disparu.

[...]

L'unité de soins intensifs la nuit est un monde cauchemardesque terrifiant. Même Dean Koontz ou Steven King ne pourraient imaginer ces nuits de terreur.

Il faisait froid et c'était tard dans la nuit. J'étais enchaînée à un lit et je ressentais un froid glacial. Ça donnait l'impression d'un parking souterrain glacé. Un lieu industriel avec des bandes d'éclairage au néon. Il y avait des lampes cassées étaient partout et des lits métalliques froids. J'étais dans l'un de ces lits avec une couverture légère sur moi. Le froid me glaçait les os.

C'était un hôpital. Mais c'était plus comme un abri où les SDF dorment. Il semblait qu'il fallait payer pour être là ce soir-là. Il y avait tellement de prix. Mon premier prix était d'être enchaînée au lit. Une chaîne de métal encore plus froide était enroulée autour de mes poignets, m'attachant au lit. Je ne savais pas comment j'étais arrivée ici. Ne savaient-ils pas qui j'étais ?

Mais à vrai dire, je ne savais même pas qui j'étais.

Qui étais-je ?

Même en écrivant ceci, des années plus tard, je ressens ce sentiment et je voudrais simplement fermer cette page. Désactive-le. Détourne-toi du froid, des lumières et des chaînes. Ne sois pas une personne attachée à un lit.

Je n'étais qu'une noctambule allongée dans un lit froid, seule. Je ne pouvais pas parler. Je ne savais pas encore pourquoi. Mais j'étais silencieuse. Quelque chose bloquait ma gorge.

Puis une infirmière s'est approchée de moi à travers l'obscurité. Elle a commencé à me laver avec une éponge. C'était de l'eau froide. Qui était-ce? Qui était cette garce bizarre de La Quatrième Dimension qui lavait mes cavités ?

« Bon, jeune fille. Pas de bêtise ce soir » , dit-elle.

Les rouages lents de mon cerveau tournaient au ralenti.

Elle me connait ? Cette nuit ?

Suis-je déjà venue ici ?

Que se passait-il ? Où étais-je?

Une autre infirmière est venue et toutes les deux m'ont maintenue. Puis un Homme de service. Ils parlent de moi.

« Elle revient à elle. »

« Tu la lave. »

Ils m'ont tournée sur le côté.

j'étais nue. Mouillée avec de l'eau froide et encore refroidie en passant à la seconde infirmière.

Je voulais parler. Pourquoi ne pouvai-je pas ?

[...]

Je glisse sans transition entre cauchemar et réalité.

Je suis dans une aile d'un hôpital délabré.

Non, je suis dans un commissariat, enfermée dans une cellule.

Non, je suis à une fête de carnaval dingue, avec de la drogue et du sexe.

Non, je suis enchaînée à un lit et je vais mourir.

Non, je suis à la fête mais la police me poursuit. Nous courons et courons.

Je me faufile dans un club sordide. Les gens ont des relations sexuelles partout.

Je n'avais aucune idée consciente de qui j'étais. Pas de nom. Pas de lieu. J'étais juste une personne coincée dans un lit contre ma volonté.

C'est comme si j'étais mûe par une pulsion profondément primitive. Lutte.

[...]

L'Homme de la forêt était parti. Disparu. Disparu.

[... ]

Les anges se présentent sous de nombreuses formes et tailles. Cette nuit-là, un autre arriva. Une infirmière. Elle s'est assise près de mon lit et m'a caressé les cheveux. Puis elle a commencé à chanter doucement. Chants d'église. Je les connaissais. Ils étaient en anglais, puis en afrikaans. Pendant tout ce temps, elle me caressait les cheveux et m'apaisait, comme on le ferait pour un animal blessé ou un petit enfant.

Je me tournai vers sa main, cherchant désespérément le contact. En manque de gentillesse. Désespérée de trouver quiconque pourrait m'aider.

« S'il vous plaît, » ai-je gémi. « Aidez-moi à rentrer à la maison. »

[...]

Il y a d'autres anges autour de moi. Ils sont brumeux, mais je les connais. Pas proche comme avant. Juste là dans la pièce, à me regarder. Ils ne me laisseront pas mourir, mais je dois faire confiance.

[...]

Lumière du jour. J'ouvre les yeux

Ma sœur Jayne est assise près du lit et me parle. Elle a un immense sourire sur son beau visage, ses yeux bleus brillent.

«Sarah», dit-elle. «Tu es une fille très, très chanceuse. »

Depuis toutes ces semaines, c'est la première chose que j'entends.

Chanceuse ? Pourquoi ?

J'étais revenue en mathématiques avancées et un problème avait été posé au tableau. Une somme complexe de mots. Je devais juste comprendre. Chanceuse.

Je replonge.



Renseignements généraux :

Genre : Feminin

La date à laquelle la EMI est survenue : 18/08/2012

Éléments de l'EMI :

Au moment de votre expérience, y avait-il un événement qui menaçait votre vie ? Oui. Maladie. Événement menaçant le pronostic vital, mais pas de décès clinique. J'étais dans le coma sous assistance respiratoire.

Comment considérez-vous la teneur de votre expérience ? A la fois agréable ET angoissant.

Vous êtes vous senti séparée de votre corps ? Oui. Ceci est détaillé dans mon long récit où j'ai visité des maisons. J'ai clairement quitté mon corps et j'existai en dehors.

Quel était votre degré de conscience et de vivacité durant cette expérience comparativement à celui que vous avez au quotidien en temps normal ? Conscience et vigilance normales. C'était un niveau normal.

Durant votre expérience, à quel moment étiez-vous au maximum de votre conscience et vivacité ? La plupart du temps une fois que j'avais quitté mon corps.

Est-ce que vos pensées allaient rapidement ? Non

Est-ce que le temps vous a paru s'accélérer ou ralentir ? Non

Est-ce que vos sens étaient Plus vifs que d'habitude ? Plus vifs que d'habitude

Est-ce que votre vision était différente de ce qu’elle est en temps normal ? Elle semblait similaire.

Est-ce que votre ouïe était différente de ce qu’elle est en temps normal ? Normale.

Avez-vous eu l'impression d'être conscient de choses se déroulant ailleurs ? Non

Êtes vous passée à travers un tunnel ? Non

Avez-vous vu des êtres dans votre expérience ? Non

Avez-vous rencontré ou été conscient de la présence d'êtres décédés ou encore vivants ? Oui. Des personnes vivantes qui sont venues m'aider à lutter pour rester en vie.

Avez-vous vu ou vous êtes-vous senti entourée par une lumière brillante ? Un endroit clairement mystique ou un domaine surnaturel.

Avez-vous vu une lumière qui ne vous semblait pas d'origine terrestre ? Non

Avez-vous eu l'impression d'entrer dans un autre monde non terrestre ? Un endroit clairement mystique ou un domaine surnaturel. Ceci est décrit en détail dans l'extrait de mon livre. J'ai quitté la terre et flottais dans l'univers au point le plus éloigné de mon voyage.

Quelles émotions avez-vous ressenties durant l'expérience ? D'abord de la peur. Puis la paix et la joie.

Avez-vous eu une sensation de paix ou de réconfort ? Paix ou bien-être incroyable

Avez-vous eu un sentiment de joie ? Non

Avez-vous eu l'impression d'être en harmonie ou d'être uni avec l'Univers ? Je me sentais unie au monde ou ne faisais qu'un avec le monde

Avez-vous eu l'impression de soudainement tout comprendre ? Non

Est-ce que des scènes de votre passé vous sont revenues ? Non

Est-ce que des scènes de votre avenir vous sont apparues ? Non

Êtes-vous arrivé à une frontière ou à un point de non-retour ? J'ai atteint une barrière que l'on ne me permettait pas de dépasser ; ou j'étais renvoyée contre ma volonté. Ce fut l'un des moments les plus clairs. Je flottais dans l'univers quand j'ai soudainement fait un choix clair... Je veux rentrer chez moi. C'était comme si j'étais appelée ou rappelée pour revenir. C'est ce que j'ai détaillé dans l'extrait du livre.

Dieu, Spiritualité et Religion :

Quelle était votre religion avant cette expérience ? Non affiliée, athée

Est-ce que vos pratiques religieuses ont changé depuis cette expérience ? Non

Quelle est votre religion maintenant ? Non affiliée, athée

Est-ce que cette expérience comportait des éléments en accord avec vos croyances terrestres ? Un contenu qui était partiellement en accord, et partiellement pas en accord avec les croyances, que j'avai à l'époque de mon expérience. J'ai été impliqué dans le monde du chamanisme et l'être qui est venu vers moi pour m'aider à traverser était un ancien habitant de la forêt.

Est-ce que vos valeurs et croyances ont changé à la suite de cette expérience ? Oui. J'ai changé si profondément. Plus humble, plus d'amour, plus de joie de vivre. J'ai perdu toutes mes peurs.

Avez-vous eu l'impression de rencontrer un être mystique ou une présence, ou d'entendre une voix non identifiable ? J'ai rencontré un être précis, ou une voix, clairement mystique ou d'origine Non terrestre. J'ai eu une longue rencontre avec un groupe d'hommes et de femmes, détaillée dans mon récit, qui m'ont conduite dans un rituel pour dire adieu à mon mari mourant.

Avez-vous rencontré des personnes décédées durant votre expérience ? Non

Avez-vous rencontré ou été conscient de la présence d'êtres qui ont vécu auparavant sur la terre et qui portent des noms religieux ? (par exemple: Jésus, Muhammad, Buddha, etc) Non

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos d'une vie antérieure ? Non

Durant cette expérience, avez-vous acquis de l'information sur une connexion universelle ? Oui. J'ai vu au-delà des mondes et des univers. J'ai laissé la Terre loin derrière moi. J'étais dans l'éther avec des âmes, de la beauté et un sentiment de destinée.

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information sur l'existence de Dieu ? Non

Concernant nos vies terrestres en dehors de la religion :

Durant votre expérience, avez-vous acquis une connaissance ou de l'information à propos de vos objectifs de vie ? Non

Durant l'expérience, avez vous reçu de l'information quant au sens de la vie ? Oui.Je suis très clairement revenue avec un message selon lequel ce corps physique nous est donné comme une chance d'explorer, de jouer et de ressentir. Le message qui m'a été donné était le suivant : « amusez-vous davantage dans cette vie ».

Au cours de votre expérience, avez-vous obtenir des informations sur l'au-delà ? Il est certain qu'ily a une vie après la mort. J'ai vu des âmes et j'étais un être de lumière, flottant dans l'univers avec d'autres êtres de lumière et d'énergie.

Avez-vous appris comment vivre nos vies ? Non

Durant votre expérience, avez-vous acquis de l'information à propos des difficultés, défis et obstacles de la vie ? Non

Durant cette expérience, avez-vous appris quelque chose à propos de l'amour ? Non

Quels changements sont survenus dans votre vie à la suite de votre expérience ? De grands changements dans ma vie.

Est-ce que vos relations ont changé précisément à cause de cette expérience ? Oui, je suis beaucoup plus gentille.

Après l'EMI : :

Est-ce que l'expérience a été difficile à décrire en mots ? Non Avec quelle précision vous rappelez-vous de l'expérience comparativement à d'autres événements au moment de l'expérience ? Je me souviens de l'expérience avec plus de précision que d'autres événements de la vie survenus au moment de l'expérience.

À la suite de votre expérience, avez-vous acquis des habiletés médiumniques, hors de l'ordinaire ou d'autres dons spéciaux que vous n'aviez pas avant ? Incertaine. J'ai toujours eu des capacités psychiques, mais elles sont amplifiées - je peux sortir plus facilement de mon corps mais je n'ai pas peur.

Avez-vous déjà partagé cette expérience avec d'autres ? Oui. Je l'ai immédiatement partagé et j'ai tout écrit. C'est maintenant dans mon livre.

Aviez-vous quelque connaissance à propos des expériences de mort imminente (EMI) avant cette expérience ? Oui. Des livres, la mienne ne s'est pas déroulée comme je l'avais lu... pas de tunnel. Pas de Dieu. La mienne était complètement différente.

Qu'avez-vous pensé du réalisme de l'expérience que vous avez-vécue peu de temps (jours ou semaines) après qu'elle soit survenue ? L'expérience était absolument réelle.

Que pensez-vous du degré de réalisme de l'expérience maintenant ? L'expérience était absolument réelle.

Est-ce qu'une partie de cette expérience a déjà été reproduite dans votre vie ? Oui. J'ai renoué avec certains des êtres que j'ai rencontrés lors de mes voyages spirituels. En particulier le guide spirituel.

Y a-t-il d'autres questions que nous pourrions poser pour vous aider à communiquer votre expérience? C'est bien.