Arrêt Cardiaque et l’Expérience de Mort Imminente
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Arrêt Cardiaque et l’Expérience de Mort Imminente par Barbara Mango, Ph.D.

Selon les recherches actuelles, les preuves les plus solides de la véracité de l'expérience de mort imminente restent les EsSC, les EsMI chez les aveugles congénitaux et celles qui se produisent sous anesthésie générale et lors d'un arrêt cardiaque. Chacun de ces modes de raisonnement arrive au même postulat pour expliquer les EsMI : une conscience accrue, lucide apparait lorsque le cœur cesse de battre, le cerveau ne montre aucune activité ou fonction mesurable, et la respiration cesse. Cependant les EsMI consécutives à un arrêt cardiaque, demeurent le modèle le plus proche du processus de la mort, et sont considérées la méthode la plus objective et scientifique pour étudier le cerveau, l’esprit, et la conscience au moment de la mort clinique. Ceci parce que d’un point de vue biologique, un arrêt cardiaque est identique à la mort clinique, ou “EEG plat”. Le monde médical utilise indifféremment ces deux termes.

La mort clinique a été définie traditionnellement par la présence de trois paramètres biologiques : il n’y a pas de battement du cœur, il n’y a pas de respiration, et il n’y a pas de fonction cérébrale – ceci étant déterminé en plaçant une lumière dans les yeux, et il y a des pupilles dilatées, fixes ce qui indique une absence d’activité du tronc cérébral. La mort, comme l’indiquent ces trois paramètres, survient très rapidement à partir du moment où le cœur cesse de battre. Ceci est du à l’absence de flux sanguin dans les organes vitaux incluant le cerveau lui-même.[i]

L’arrêt cardiaque est souvent d’apparition brutale et sans avertissement. Il est fatal sans prise en charge immédiate. La cause la plus fréquente d’arrêt cardiaque sont les rythmes cardiaques irréguliers, ou arythmies, qui inhibent la capacité du cœur à pomper le sang efficacement. L’arythmie est décrite comme :

…un dysfonctionnement électrique du cœur. Une arythmie courante dans l’arrêt cardiaque et la fibrillation ventriculaire (FV). Les compartiments inférieurs du cœur se mettent à battre de façon chaotique et ne pompent plus le sang. Avec la fonction de pompage désorganisée, le cœur ne peut pas pomper le sang vers le cerveau, les poumons et d’autres organes. En quelques secondes la personne perd connaissance et n’a plus de pouls. La mort survient quelques minutes après l’arrêt du cœur. L’arrêt cardiaque peut être récupéré par des manœuvres de réanimation cardiopulmonaires (RCP) et par l’utilisation d’un défibrillateur pour envoyer un choc au cœur et restaurer un rythme normal de battements. [ii]

Il demeure médicalement inexplicable qu’une conscience hautement lucide puisse exister en état de mort clinique |arrêt cardiaque]. Néanmoins, cinq études indépendantes actuelles menées en GB, Hollande, et aux USA corroborent ce phénomène :

…les survivants d’arrêt cardiaque rapportent une continuité de la conscience, comme démontrée par des processus de pensée lucides, bien structurés, aussi capable de raisonnement et de mémorisation, ainsi que des affirmations de perception verticale (être capable de ‘voir’ et de se souvenir de détails spécifiques de leur arrêt cardiaque, ce qui a été parfois confirmé par le personnel de réanimation). L’occurrence d’une conscience élevée pendant un arrêt cardiaque…a des implications significatives, et a aussi évoqué la possibilité que l’esprit et la conscience puissent continuer à fonctionner en état de mort clinique [iii]. Dans Science and the Near-death Experience: How Consciousness Survives Death, |Science et Expérience de Mort Imminente : Comment ma Conscience Survit à la Mort] l’auteur Chris Carter décrit un cas extraordinaire d’EMI précipitée par un arrêt cardiaque. Ce récit est connu comme “Le cas de dentier manquant.” La communauté scientifique traditionnelle considère le contenu lucide et la perception verticale de ce cas comme médicalement inexplicable. Cependant, comme une infirmière de l’unité coronarienne a décrit plus tard son DOA [dead on arrival : DCD à l’arrivée] :

Après l’admission, il reçoit une respiration artificielle sans intubation, en même temps on exécute un massage cardiaque et une défibrillation. Lorsqu’on décide de l’intuber, on s’aperçoit qu’il a un dentier en bouche. Je retire ce dentier supérieur est le dépose sur le “chariot.” Je ne revois ce patient qu’une semaine plus tard…Dès qu’il me voit il dit : “Oh, cette infirmière sait où est mon dentier…ensuite il nous éclaire : “Oui, vous étiez là quand on m’a amené à l’hôpital et vous avez sorti mon dentier de ma bouche et l’avez mis sur ce chariot, sur lequel il y avait toutes ces bouteilles et il y avait un tiroir en dessous, c’est là que vous avez mis mes dents.” …Il est apparu que l’homme s’était vu couché dans le lit, ce qu’il avait perçu depuis au-dessus… Il était aussi capable de décrire correctement et en détail la petite pièce dans laquelle il a été réanimé, bien également l’apparence des personnes présentes comme moi-même.[iv]

Le récit de l’étonnante EMI de Pam Reynolds au cours d’une chirurgie du cerveau, cependant, est sans doute le cas le plus exhaustif et minutieusement documenté jamais attesté. Durant une chirurgie du cerveau, le cortex cérébral et le tronc cérébral sont constamment surveillés.

On avait diagnostiqué chez Pam un anévrysme massif d’une artère cérébrale proche de son tronc cérébral. Le neurochirurgien Robert Spetzler acceptait d’opérer Pam, bien que ses chances de survivre à la chirurgie étaient maigres.

Son intervention demandait la mise en place d’une procédure unique et rare appelée “arrêt cardiaque hypothermique”, ou “opération arrêt”.

La température corporelle de Pam a été abaissée à 50°F (10°C), ce qui invariablement entraine un arrêt cardiaque. À cause d’une perte totale d’activité cardiaque, Pam était connectée à une machine cœur-poumon (un soutien du cœur et des poumons par circulation mécanique, aussi connu comme shunt cardiopulmonaire). Tout le sang était drainé de son cerveau, le rendant totalement non-fonctionnel. Comme l’explique Spetzler :

Pendant l’arrêt, le cerveau de Pam a été déclaré “mort” selon les trois tests cliniques – son électroencéphalogramme était silencieux, la réponse de son tronc cérébral était absente, et aucun sang ne circulait dans son cerveau [v]

Néanmoins, comme Pam s’est souvenue plus tard :

J’étais plus consciente que jamais auparavant de toute ma vie. Je savais que c’était mon corps, mais je m’en fichais. Je me souviens de picotements dans ma tête, et j’ai été comme expulsée par le sommet de ma tête. Je me souviens avoir vu plusieurs choses dans la salle d’opération lorsque je regardais en bas. J'étais métaphoriquement assise sur l'épaule du Dr Spetzler…je me souviens de l’instrument dans sa main ; cela ressemblait à la poignée de ma brosse à dent électrique… Il y avait même des petits morceaux qui étaient rangés dans un étui qui ressemblait à l'étui dans lequel mon père rangeait ses clés à douille. Je me souviens de la machine cœur-poumons. Je n’aimais pas le respirateur…je me souviens de beaucoup d’outils et instruments que je ne reconnaissais pas. Et j’ai très distinctement entendu une voix féminine dire : “Nous avons un problème. Ses artères sont trop petites.” Et ensuite une voix masculine : “Essayez l’autre côté”. Cela semblait provenir de plus loin vers le bout de la table. Je me souviens avoir pensé “qu’est-ce qu’ils fabriquent là-bas [rire] parce que c’est une chirurgie du cerveau”! [vi]

Le Dr. Spetzler a confirmé la validité des observations de Pam en déclarant :

…Les observations qu’elle a fait… n’étaient tout simplement pas disponibles pour elle. Par exemple, la foreuse etc., toute ces choses sont recouvertes. Elles ne sont pas visibles ; elles étaient dans leurs emballages. Vous ne commencez à les ouvrir véritablement que lorsque le patient est complètement endormi… à ce stade de l’intervention, personne ne peut observer, entendre à ce stade…Je n’ai pas d’explication à ça. Je ne sais pas comment c’est possible que ça arrive, compte tenu de l’état physiologique dans lequel elle était. J'ai vu tellement de choses que je ne peux pas expliquer que je ne veux pas être arrogant au point de pouvoir dire qu'il n'y a aucune chance que cela se produise.[vii]

Les sceptiques, y compris G.M. Woerlee et Susan Blackmore, cependant, émettent l’hypothèse que l’EMI de Pam a été causée par une combinaison de conscience anesthésique, d'hallucinations, d'interprétations anormales de sensations corporelles et de connaissances antérieures de sa procédure chirurgicale. Woerlee déclare:

Ces choses expliquent la plupart des aspects de la merveilleuse EMI de Pam Reynolds. Tout ce que cela signifie, c'est que l'expérience de Pam Reynolds n'est pas le produit d'une âme immatérielle, ou d'un esprit immatériel, qui peut exister pour l'éternité séparément de son corps. [viii]

Blackmore adhère entièrement au postulat de la reconstruction imaginative de Woerlee. Selon Blackmore, bien que les patients semblent être inconscients, ils peuvent encore conserver une audition ou le sens du toucher résiduels.

Blackmore postule :

Via ces informations, ils [les patients] sont capables de construire une impression convaincante et réaliste de ce qui s’est passé durant l’intervention et ils croient qu’ils ont fait une EMI. Rien que par l’audition, nous pouvons construire des images visuelles extrêmement convaincantes. Ce [sens du toucher résiduel] s’applique également aux cas où les patients se souviennent correctement où étaient placées les électrodes du défibrillateur sur leur poitrine, ou de quelle côté de leur poitrine on a fait des injections.[ix]

Blackmore de surcroit affirme que de nombreux patients ont eu des chirurgies antérieures, et sont donc familiers des procédures chirurgicales, de la terminologie médicale, et de l’aspect visuel d’une salle d’opération. Armés de cette conscience, les patients peuvent créer des scénario imaginés basé sur l’information collectée avant la chirurgie. Blackmore a nommé cette “conscience” reconstruction imaginative, définie comme une fonction des connaissances préalables, de l'ouïe et des sensations corporelles. Chris Carter est en désaccord total avec la théorie de la ‘reconstruction imaginative ’ proposée par Blackmore and Woerlee, et défie les sceptiques qui continuent à réfuter les EsMI qui surviennent pendant l’arrêt cardiaque. Comme il stipule:

Le scepticisme véritable joue un rôle important en science, mais le scepticisme véritable implique la suspension de la croyance, pas le refus de la croyance. Donc les individus comme Woerlee ne pratiquent pas le scepticisme véritable.[x]

Comment alors est-il possible qu’une EMI ait lieu pendant un arrêt cardiaque?

Le non-matérialisme demande comment de tels états de conscience complexes incluant une lucidité vive, une perception sensorielle, et des souvenirs, peuvent exister sous des conditions telles que les modèles neurophysiologiques considèrent que de tels états sont impossibles.

Ils proposent que les futures études scientifiques ne puissent être menées de manière responsable sans tenir compte de ces données.

La fondation Horizon Research conclut:

L’étude des expériences de mort imminente pendant l’arrêt cardiaque, de même que l’absence de mécanismes biologiques plausibles pour rendre compte de la causalité de la conscience à partir des processus cérébraux, a soulevé de nombreuses questions au sujet de cette théorie. Au vu des dernières données, nombreux sont ceux qui devront reconsidérer leur opinion. Après tout, ce ne serait pas le première fois en science qu’un opinion dominante est démontrée fausse. Si on regarde en arrière, on peut voir que de nombreuses théories largement acceptées ont été modifiées ou même complètement changées à la lumière de nouvelles preuves.[xi]

Le site internet de Barbara : http://www.extraordinaryexperiences.org

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[i] Horizon Research Foundation: Researching Mind and Brain During Clinical Death. www.horizonresearch.org/main_page
[ii] American Heart Association. www.heart.org/HEARTORG/Conditions/CardiacArrest
[iii] Horizon Research Foundation, Ibid.
[iv] Carter, Chris. Science and the Near-Death Experience: How Consciousness Survives Death. Rochester, Vermont: Inner Traditions, 2010.: 217-18
[v] Van Lommel, Pim. Consciousness Beyond Life: The Science of the Near-death Experience. New York: HarperCollins:2010. : 169-76.
[vi] Ibid
[vii] Blackmore, Susan. Dying to Live: Near-Death Experiences. Amherst, New York: Prometheus: 1993.
[viii] Woerlee, G.M. Interview: Atlantic Journal Constitution, May, 2010.
[ix] Blackmore, Susan. Ibid.
[x] Woerlee, G.M. Ibid.
[xi] Horizon Research Foundation. Steps Towards Solving the Mystery of Consciousness. www.horizonresearch.org/main_page 2007-2014.