BULLES JAUNES  by Patrick Lafourcade
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Il s’agit d’une sélection - établie par Patrick - de 206 comptes-rendus d’expériences exemplaires tirés des archives du site NDERF (index langue française) présentés par ordre alphabétique sous une forme aussi concise que possible.

Les questionnaires qui suivent chaque compte-rendu n’ont pas été repris : on n’en a retenu que les réponses « utiles », qui figurent à la suite du texte, après un unique astérisque.

Tous les textes retenus, sauf ajustements de détail, sont transcrits dans la forme même - et dans l’esprit - que leur a donné leur auteur.

 

SUMMARY 

First : 

ROMONA (« YELLOW BUBBLES »)

then : 

       

 « BULLES JAUNES » 

en exergue :

ROMONA

(29.05.05)

 

 Je n'entrerai pas dans les détails. Mais j'étais là, dans cette petite chaloupe en aluminium, regardant l’énorme mur noir du chaland qui avançait, sachant que dans quelques secondes nous allions entrer en collision, et que je ne pouvais rien y faire.

Le souvenir de ce qui s’est passé ne m’est revenu que beaucoup plus tard. Quoi qu’il en soit, quand la chaloupe a frappé la muraille noire, je suis tombée à l'eau, ma tête a cogné le chaland, et je me suis retrouvée en train de nager pour remonter vers la surface, sans trouver mon chemin. Je ne pouvais pas croire que c'était comme ça que j'allais mourir... j'ai pensé à mon fils qui était en neuvième année d'école et que je n'allais pas pouvoir terminer d'élever, combien se serait dur pour lui, et j'ai souhaité pouvoir rester en vie pour le voir grandir.

Ensuite, j'ai renoncé, j'ai arrêté de nager et je me suis laissé aller... puis, de nouveau, j'ai pensé à David et j'ai fait une dernière tentative... je me souviens du froid extrême... puis, le calme... un bonheur total.

J'étais hors de mon corps, si légère, si libre, si contente ¨d'exister¨... seulement d’exister. Tout le monde était bouleversé, et essayait désespérément de m'aider, mais je n'avais pas besoin d'aide, j'étais très bien... et très heureuse, plus heureuse que je ne l'avais jamais été ! En PAIX... avec un sentiment total d'Acceptation et d'Amour. C'était plus fort que tout ce que j'ai jamais ressenti dans ma vie.

J'ai réalisé que je connaissais Tout. Et que Tout est si simple... les gens rendent les choses si difficiles ! Elles ne le sont pas. Ce qui a vraiment retenu mon attention c'est de savoir pourquoi nous ne pouvions pas utiliser tout notre potentiel cérébral... oui ! Ce fut toute une révélation ! Nous avons avec nous cette connaissance de ce côté-ci, tout le temps dans notre tête, mais elle ne nous est pas accessible... car pour vivre ici et apprendre, nous devons progresser dans l’expérience, la compréhension de la douleur émotionnelle, de la douleur physique, de la solitude complète, de l'impuissance complète... cette partie de notre cerveau, donc - celle qui sait - est endormie aussi longtemps que notre cœur bat.

Quand notre cœur cesse de battre... la connaissance complète nous revient. Toute personne qui meurt voit et entend ce dont elle a besoin pour se détacher de son corps et passer de l'autre coté de la manière la plus calme, la plus acceptable qui soit.

Mais il y a d’autres choses dont je veux me souvenir... ici, c'est la plus dure école à laquelle je puisse aller, et je n'ai pas terminé ! J'ai encore des choses à faire ici-bas... j'ai davantage à apprendre. Cela sera encore plus difficile, maintenant... maintenant que je sais où j´aurais pu demeurer !  

*

Ce que je puis dire de mieux concernant cette expérience, c’est que mon degré de conscience et de lucidité s'est élevé à une plus haute fréquence. C'est l'unique manière dont je puisse expliquer ce qui s’est passé. Les couleurs étaient comme s’il y avait des lumières brillantes allumées dans leur texture même. Et je n'étais pas solide... j'étais faite d'une substance très légère.

Je ressentais un bonheur extrême. Je pouvais voir et sentir la terre, mais je savais que j'étais hors de mon corps, dans un lieu nouveau, un peu comme si je regardais dans un miroir, de l'autre côté.

Il y a une lumière dans laquelle vous pouvez entrer, certains peuvent y pénétrer seuls, tandis que d'autres ont besoin d'aide pour s’y sentir à l'aise. Je savais que c'était là, à quelque distance, mais je voulais rester dans la dimension où j'étais, m'y arrêter pour assimiler les connaissances que je recevais. Nous sommes dans ce monde, mais il y a un monde pareil à celui-ci dans lequel je peux marcher avec vous et sentir vos pensées et vos émotions. Je sais que nous venons dans cette dimension pour apprendre et nous souvenir de ce que nous ressentons. Cela nous donne un point de repère pour mieux comprendre les autres dimensions... y a-t-il une meilleure façon d'expliquer cela ? Disons que si vous ne vous êtes jamais fracturé un os, vous ne pouvez pas comprendre ce que ressent la personne qui vient de se casser un bras... jusqu’à ce que vous en fassiez vous-même l’expérience.

Je sais qu'ici-bas, les chemins vont devenir de plus en plus difficiles pour tout le monde. Ceux d'ici et leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants devront être plus forts, afin de pouvoir passer à travers de ce qui va arriver. Je ne me souviens pas en détail de ce que se sera.

Mon beau-frère est décédé en 2000. Il ne croyait pas en la vie dans l'au-delà. J'étais au téléphone avec ma sœur qui vivait à Walnut Creek en Californie. Tout à coup, j'ai vu tout en jaune comme si quelqu'un avait mis une feuille de papier jaune devant mes yeux. Puis, tout était rempli de bulles, des milliers de bulles. Ceci a continué un moment jusqu‘à ce que la couleur jaune disparaisse, et les milliers de bulles aussi. Alors, j'ai entendu une voix dans ma tête me disant : « Dis-lui... dis-lui... dis-lui » ! Elle est devenue si forte que je ne pouvais même plus entendre ma sœur. J'ai donc dit : « Marsha, je dois te dire quelque chose qui n'a aucun sens... je ne suis pas folle... mais je dois te dire : BULLES JAUNES » !

Elle ne pouvait pas le croire ! Elle était heureuse, si heureuse ! Puis, elle m'a dit qu'un soir son mari Bob et elle regardaient un film appelé Houdini (je ne suis pas sûr de l'orthographe). Bob a fait une remarque disant qu'il n'y avait pas de vie après la mort. Alors, Marsha lui a dit qu'elle penserait à un mot secret, connu seulement par eux deux, et que celui qui partirait le premier devait s'arranger - s'il existait une vie après la mort - pour dire le mot secret à celui qui serait resté ici. Le mot secret était... BULLES JAUNES ! Elle l'avait choisi parce que cela n'avait aucun sens, et que personne n'aurait jamais pu lâcher simplement ces mots à moins que l'un d'eux le lui ait dit.

Autre chose... ma sœur Marsha m'a appelé un soir et je lui ai dit de regarder les nouvelles, car quelque chose allait se passer sur le pont du Golden Gate durant la semaine suivante, et qu'à cause de cela, beaucoup de gens y serait. Je voulais qu'elle m'appelle si c'était arrivé. Elle m'a appelé et m'a dit que quelqu'un avait essayé de sauter du pont.

Je vois mes amis différemment. Ils se plaignent de ceci ou cela. Nous sommes ici pour vivre le problème, l'adversité, en faire l'expérience, apprendre d'elle, continuer et grandir. Si vous ne le faites pas, votre temps d'apprentissage ici ne s'accomplira pas comme il aurait pu l'être. Certaines relations sont faites pour durer éternellement, mais d'autres sont seulement un tremplin vers quelque chose de mieux. Nous sommes censés être ici pour apprendre... et continuer.

Dieu est nécessaire dans ma vie, l'église n'est qu'une option. Mon expérience fut une révélation. Je ne suis plus la personne que j'étais et, quelquefois, ça me manque. Je vois le monde avec un regard différent.

Changer n'est pas toujours facile... mais c'est nécessaire.

 

***

ALAIN P

(25.03.10)

 

Je regardais la TV, j'ai eu besoin d'aller dans la salle de bains, je me suis lavé les mains, et là, je ne sais toujours pas pourquoi, j'ai éprouvé le besoin de "prendre un temps pour moi", de me détendre, et j'ai mouillé mon visage avec les mains, posant mes paumes sur le visage, comme une caresse. J'étais très calme. J'ai fait cela pendant 10 secondes peut-être, puis j'ai saisi la serviette de toilette et j'ai enfoui mon visage dedans, toujours en position de "masque protecteur", j'étais bien.

J'allais sortir de la salle de bains, mais j'ai refait ce geste de couvrir mon visage avec mes deux mains, quand tout à coup, dans l'obscurité de mes yeux fermés et avec mes deux mains sur le visage, une "flèche" de lumière est entrée à l'intérieur de mon crâne, côté droit, la pointe de la flèche venant de l'extérieur vers le centre de mon cerveau. Je regardais donc, à l'intérieur de mon cerveau - par une sorte de regard intérieur - cette flèche de lumière qui grossissait en progressant, diffusant une très douce lumière quand, du côté gauche du crâne, la même flèche de lumière est entrée, puis une troisième venant du sommet de la tête, le tout se rejoignant au centre de ma tête, à peu près derrière le nez, dirais-je. J'étais envahi par un cône de lumière qui couvrait tout mon être, une Lumière d'Amour, incroyablement blanche, douce et aimante. J'ai vraiment eu l'impression que cette Lumière était quelqu'un, quelqu'un qui aimait, et qui était juste là, derrière la lumière, à droite.

 J'avais toujours mes mains sur mes yeux fermés, et je voyais mes mains jointes mises en abîme, c'est à dire que je voyais 7 ou 8 fois l'image de mes mains jointes, les unes derrière les autres. Le cône de lumière était aussi à l'extérieur de moi, c'était si doux !

Puis, doucement, la Lumière s'est retirée. Le moment de stupeur passé, je n'ai su dire que « Merci, merci, merci » !

Je suis retourné dans le salon, je ne savais que faire pour remercier. A l'époque, je travaillais un tout petit air de guitare, très court mais très léger et très subtil, très délicat. Je travaillais ce morceau depuis une ou deux semaines, et je me suis dis que j'allais jouer ça pour La Lumière, encore sous le choc d'Amour, comme un hommage de ma part. Ce morceau qui d'habitude était si joli m’a semblé d'une lourdeur, d'une grossièreté inattendue, comparé à l'expérience si subtile que je venais de connaître... j'en ai été déçu, mais bon, c'est l'intention qui compte... aujourd'hui, si je joue ce petit air, les gens sont charmés, et moi seul sais combien il est lourd.

Pendant les 3, 4 jours qui ont suivi l'expérience, je me suis senti inaltérable, chacune de mes cellules avait été vivifiée, je n'éprouvais même pas le besoin de manger. J'étais indestructible... mais le terme le plus approprié est : inaltérable.

Puis, le quotidien est revenu...

Je suis incapable de vous dire combien de temps cela a duré : 20 secondes ou 4 minutes, impossible de savoir, disons trois minutes, mais peut-être aussi bien 10 minutes, impossible à dire, "missing time" (en anglais dans le texte).

Pendant toute l'expérience, j'étais complètement conscient d'être debout, vivant comme n’importe quel humain sur la Terre, dans ma salle de bain, les deux pieds bien au sol.

*

Difficile d’exprimer un Amour inconcevable dans notre langage... & La Lumière : immense, douce, claire, chaude, intelligente, aimante.

Les yeux fermés et masqués par mes deux mains, je voyais mes mains multipliées et je voyais dans ma tête. Je suis incapable de savoir combien de temps cela a duré, il n'y a plus eu de temps !

Avec l'Amour qui arrivait, loin là-bas, si l'expérience avait duré un peu plus longtemps, je pressens que la connaissance serait arrivée.

J'ai toujours eu, plus ou moins, un très bon sixième sens, je peux tirer les cartes, prévoir le sexe d'un enfant qui va naître à 100 %... je suis sensitif.

Assez rapidement j'ai tenté de raconter : il y a ceux qui rigolent, ceux qui ont leur stupide opinion de 10% de notre cerveau qui serait utilisé, ceux qui ne croient en rien, et ceux qui m'écoutent. Je ne le raconte plus qu'à des personnes capables de l'entendre.

Quelques jours après, je me suis dis que j'avais eu une chance extraordinaire d'avoir connu ça, et l'année d'après j'ai fait une petite prière pour le jour anniversaire. Sept ans après (au moment où j'écris ces lignes), j'y repense encore. C'était bien réel : mes mains, la lumière, mes remerciements, la guitare, mon inaltérabilité, et l'AMOUR surtout, c'est ça le plus mémorable : cette lumière est l'Amour, et elle existe !

Les religions sont les jardins d'enfants de la spiritualité, l'amour est partout, chacun peut se faire sa propre église de ce qu'il veut, chanter intérieurement pour une fleur, rire au vent pour que quelqu'un retrouve ce rire dans l'avenir, prier dans sa maison pour le bonheur des gens qui y habiteront dans 100 ans, on peut aimer dans les étoiles et en laisser la trace quelque part si on prie avec le cœur.

Si seulement on pouvait disposer de cette force au quotidien, on changerait le monde qui va à l'envers. N'oubliez pas ça : les décisions mondiales sont toutes inversées : on donne de l'argent aux banques, pas aux pauvres... il neige et on jette les gens à la rue en France parce qu'ils n'ont pas de papiers, etc...

Nous DEVONS changer ça ! C’est impératif !

 

 

***

ANALISA

 

J’ai 26 ans. Mon EMI a eu lieu en avril 1988 alors que j’avais 22 ans. Lorsque j’étais petite, j’ai été gravement agressée par mon père et mon grand-père, j’ai également été victime de la pornographie enfantine et de la prostitution de mineurs. J’ai été droguée, alcoolique et j’ai subi des désordres nutritionnels pendant de nombreuses années.

L’un de mes problèmes, c’était l’incapacité de m’endormir. J’avais très peur de dormir, car la nuit et le sommeil furent longtemps, pour moi, synonymes d’agression. Après 7 nuits sans aucun sommeil, j’ai fini à l’hôpital, gravement malade. Les médecins ont déclaré à ma mère qu’ils ignoraient si j’allais résister ou non (elle ne me l’a dit que plusieurs années plus tard).

Tout ce dont je me souviens, c’est que j’étais dans la chambre d’hôpital et que tout à coup, j’ai été environnée par cette lumière brillante d’un blanc jaunâtre, presque dorée. Elle brillait encore plus dans le lointain, je voyais cette lumière comme superposée au paysage de l’autre côté de la fenêtre. Soudain, j’ai été attirée vers cette lumière sans que je sache comment, c’était le sentiment de paix et d’amour le plus indescriptible que j’aie jamais éprouvé. C’était de l’extase à l’état pur. Mon cœur était vivant, j’avais l’impression que des rivières aux infinis courants d’eaux fraîches le traversaient, c’était une sensation très vivifiante ! Je voulais que ce sentiment ne s’arrête jamais, j’étais tellement heureuse (pour la première fois de ma vie) !! J’étais tout simplement fascinée, restant dans cet état durant ce qui a semblé à la fois un long et un court moment. C’était comme si toute la connaissance était déversée en moi, que rien n’était retenu. J’étais aimée sans mesure, et il était répondu à toutes mes questions.

Ensuite j’ai entendu une infirmière en colère, je la voyais comme si j’avais regardé vers le bas depuis un point proche d’un angle du plafond. Finalement je me suis retrouvée dans mon corps sans savoir comment, je ne me rappelle pas de toute la séquence des évènements qui ont suivi, mais c’est alors que les choses sont devenues très bizarres, j’ai plané près de la mort pendant le reste de la journée (la première expérience s’est produite en début d’après-midi). J’étais très triste d’être de retour. Simultanément, j’avais le pouvoir de « détecter » certaines choses. J’étais capable en regardant ma grand-mère de voir la douleur que son passé avait provoqué. Je pouvais sentir la culpabilité d’un avortement dans sa vie passée, sa manière d’ensevelir cette souffrance. Je pouvais « sentir » les pensées négatives environnant les personnes. Je pouvais littéralement déceler ce qu’elles pensaient.

 Ma mère m’a décrit après mon EMI comme une enfant-fleur des hippies ! Je suis restée dans cet état pendant quelque temps, mais ensuite, mon passé négatif a repris le dessus. Comme je n’avais pas vraiment fait face à mes antécédents douloureux, ils m’ont violemment atteint. Les vieilles culpabilités, douleurs et colères ensevelies sont revenues rôder. J’ai commencé à penser à quel point j’étais indigne de ce que je venais de vivre, et je suis retombée dans mon ancien état, une dépression qui tord les entrailles. C’est alors que j’ai eu ma seconde EMI.

J’étais allongée sur le lit quand j’ai soudain ressenti cette obscurité. Il n’y avait aucune lumière, il n’y avait rien. Tout à coup il y a eu ces êtres tout autour de moi. Je ne me souviens pas de leur nombre, mais j’ai senti qu’ils avaient été autour de moi depuis quelques temps et qu’ils attendaient ce moment. Ils ont commencé à m’entraîner et m’ont emmené dans cet endroit de désespoir absolu. Il n’y avait rien et cependant j’existais dans cet horrible vide. La nature de ce vide était l’ABSENCE DE DIEU. Je veux insister fortement sur ce point. C’était une torture absolue... mon pire cauchemar devenu réalité. Les êtres qui se trouvaient là m’ont dit que toute ma famille était condamnée à se retrouver dans le vide, et que ce serait ma faute.

En parler seulement est très, très dur. C’était de la terreur pure.

Après ce qui a semblé une éternité, je me suis retrouvée dans mon corps à l’hôpital. J’ai raconté mon expérience à mon fiancé d’alors. Je ne pouvais pas m’arrêter d’en parler. Il m’a quitté 2 semaines plus tard. J’ai subi les effets négatifs de la seconde expérience pendant 3 ans (au cours de l’année passée, les effets positifs de la première se sont dévoilés) !

Je pense que la principale différence entre les 2 EMI consiste en mon état d’esprit du moment. Pendant la première, je savais dans mon cœur que j’étais aimée, j’étais prête pour une mort paisible, et c’est ce qui s’est produit. Pendant la seconde, j’ai laissé mes peurs les plus profondes s’accomplir devant moi. Je croyais être hors de toute aide et de toute espérance. Je pense vraiment que si j’avais demandé de l’aide pendant la seconde expérience, elle serait venue. Au lieu de cela, j’ai pensé que même Dieu ne pouvait m’aider et je suis restée dans cet endroit horrible.

La première expérience était tellement intense et magnifique que les mots sont totalement impuissants à la décrire. Parallèlement, la seconde était tellement horrible que je suis incapable d’en amorcer une description.

*

J’étais très lucide, plus lucide que lorsque j’étais en vie, c’était comme si tout le savoir m’était accessible (au cours de la première expérience)… pour la deuxième, j’étais bien trop lucide.

En comparaison de ce que j’ai vécu « là-bas », ce monde semble être un rêve. La première fois, j’ai ressenti une joie et une beauté indicible. J’étais tellement extraordinairement heureuse, plus qu’extatique. Je me sentais libre. Je me sentais légère. Je ressentais un AMOUR infini. La seconde fois j’ai éprouvé le vide et l’horreur. Je me sentais abandonnée et détestable... terrorisée.

L’« effet tunnel » ? C’était comme si j’avais été emmenée sur un rayon de lumière vers la source de lumière... elle était plus brillante au loin… c’était plutôt similaire à un chemin de lumière... blanc – jaune doré.

Lors de la seconde expérience, il y avait des êtres affreux… celui dont je me souviens le mieux visuellement était démoniaque, horrible à voir… J’étais en « enfer »… c’était affreux… un vide, une vacuité… une absence de Dieu… une absence d’amour… il n’y avait pas de vision… uniquement des pensées à l’état pur, torturées et abominables. Tout était infini et se produisait simultanément… rien n’était linéaire… il n’y avait ni fin, ni commencement.

Dans l’autre expérience, par contre, tout était compréhensible, tout était amour, et cet amour était fait de lumière... l’amour-lumière est le principe de fonctionnement fondamental de toute chose. Il était partout et en chaque chose. La raison de toute souffrance, c’est de n’avoir pas conscience de cet amour-lumière. J’ai compris de quoi parlait Jésus (et je pense que j’en suis arrivée là parce que j’étais catholique à l’époque). L’Esprit Saint dont parlent les Ecritures est pur amour-lumière. Cet esprit était en moi... et il est en chacun de nous.

J’ai su que cet esprit de lumière, l’amour de Dieu était présent ici sur la terre depuis toujours, que les hommes allaient s’éveiller à sa réalité. On ne m’a pas donné de vision spécifique d’évènements à venir... seulement le savoir que finalement l’amour de Dieu serait vu comme la réalité et c’était tout ce qui comptait !!

La lumière m’a communiqué télépathiquement qu’elle voulait que je la voie afin que je comprenne et que j’en parle à d’autres personnes sur terre... ainsi j’ai su que j’allais repartir, comme si tout cela faisait partie d’un plan.

Malgré toutes mes tentatives, je n’ai pas pu échapper aux effets ultérieurs de ces expériences. Pendant les 3 dernières années, j’ai vu un « fantôme » et j’ai fait d’autres rencontres bizarres avec des puissances surnaturelles. Des choses me touchaient alors qu’il n’y avait rien ni personne qui aurait pu le faire. J’ai reçu un appel téléphonique de ma tante décédée tandis que je me trouvais dans un moment de détresse. J’ai fait des rêves prophétiques. Je passe de très mauvais moments avec les orages car j’attire les éclairs comme un aimant. L’année passée, les éclairs ont frappé de nombreuses fois littéralement à quelques centimètres de moi, généralement à une distance d’environ 60 cm, mais le dernier était vraiment à quelques centimètres. Mon médecin à même dit en plaisantant que j’avais peut-être dans la tête une plaque de métal dont j’ignorais la présence.

Je ressens les émotions des animaux et des plantes. Quelquefois je peux déceler des esprits auprès des gens... leurs proches essayant de les guider et de faire passer des messages par eux. Mon corps a changé également. Je ne peux plus manger n’importe quel type de nourriture, sinon j’ai des aigreurs d’estomac. Les plats cuisinés m’embarrassent et me font me sentir mal. J’achète des produits bio. J’ai besoin de faire de l’exercice sans quoi je tombe dans la dépression. Je ne peux absorber dans mon corps quoi que ce soit qui lui nuise de quelque manière.

Au moment de ma « mort », j’étais catholique, mais depuis lors j’ai étendu ma vision à une perspective plus universelle, faite d’amour et non dictée par un dogme ou une religion, car j’en suis fermement convaincue, Dieu, qui est pure énergie, pur amour, et rien d’autre, se manifeste sous la forme la plus aimante et la plus réconfortante pour vous, quelle qu’elle soit.

Je suis constamment stupéfiée de voir combien les gens nient la réalité qui les entoure ! Cela peut être très frustrant par moments. Si chacun s’éveillait à cette beauté, je vois à quel point cet endroit deviendrait un monde merveilleux. Il n’y aurait plus de guerres ni de haine. Il n’y aurait que l’amour. J’ai perdu des amis à cause de cela. Ils me considèrent comme naïve et puérile et me l’ont dit (nombre d’entre eux sont des militants pacifistes et des droits civiques). Cela me blesse, mais je sais que sans le lien avec la source divine que j’ai sentie lorsque je suis « morte », je suis perdue.

Je suis intensément reconnaissante à « Dieu » de m’avoir laissée apercevoir l’au-delà et de savoir que nous sommes tous ici en mission, chacun d’entre nous. J’essaie de profiter des petites choses de la vie, j’écoute les animaux, les plantes et les minéraux, j’essaie également de faire chaque jour des choses agréables pour les autres et pour moi-même. Je vis plus dans le présent ! Ma pratique religieuse évolue, actuellement je participe aux cérémonies des Indiens d’Amérique, mais je ne me cantonne pas à un seul chemin car je vois la vérité dans toutes les croyances ! Autrefois, mon catholicisme était trop strict. D’autre part, j’étais auparavant constamment hésitante sur ce que je voulais faire de ma vie, mais j’ai compris que ma voie et ma mission dans cette vie est de devenir enseignante, d’aider les petits enfants à comprendre non seulement leurs talents, mais encore à quel point ils sont uniques et estimés (j’ai été agressée dans une telle mesure quand j’étais plus jeune, que j’ai vraiment le sentiment que c’est arrivé pour m’orienter sur cette voie).

Les premières personnes à qui j’ai raconté mon expérience étaient mon ex-fiancé et les infirmières. Mon fiancé m’a quittée au bout de 2 semaines, les infirmières ont dit que je souffrais de psychose, on m’a envoyée dans l’aile psychiatrique...

D’autres personnes réagissent mieux, comme un professeur dont je suis très proche, il m’a beaucoup soutenue car il a lui-même vécu deux EMI. Ma nouvelle thérapeute me croit et ne pense pas que je sois folle, elle estime que je suis là dans un but défini...

Lorsque j’ai commencé à travailler sur mon passé d’agressions et à le résoudre, la sensation que j’avais dans mon cœur lorsque je suis morte la première fois est revenue. Bien qu’elle ne soit pas présente en permanence, lorsqu’elle est là tout est intensifié, je perçois des chose qui ne sont pas ordinairement perceptibles. C’est comme si l’amour de Dieu s’écoulait à travers moi... j’ai le pouvoir de donner tant d’amour aux autres, c’est merveilleux !

 

 

***

ANGELA S

 

Je me suis réveillée tôt le matin, incapable de respirer, sauf assise. Mon mari m'a emmenée à l'hôpital après une visite pressée chez notre généraliste de famille. On m'a conduite en chaise roulante dans une salle, on m'a posé un masque à oxygène, et on m'y a laissée en attendant les résultats des tests.

Pendant que j'étais couchée là, mon mari était assis au pied de mon lit. J'avais du mal à respirer, j'étais très faible, je ne pouvais qu'espérer qu'on arrive au bon diagnostic, j'avais donc recours à la prière intérieure. Je redoutais ce qui m'arriverait. A ce point-là, je n'avais reçu aucun médicament, sauf l'oxygène par masque.

Ce que je me rappelle, c'est que j'avais essayé de reprendre haleine, et que j'avais trouvé cela énormément difficile, comme si je portais un poids sur la poitrine. J'ai fermé les yeux, et tout d'un coup je me suis sentie libre. Non seulement libre, mais légère et rassurée. Je n'avais plus peur, je n'avais plus aucun souci. J'étais comme un enfant, de nouveau, émerveillée par l'absence totale de pesanteur.

Ensuite, j'ai senti deux mains posées sur chaque épaule. Sans regarder en arrière, je savais que ces deux êtres étaient deux amis, debout derrière moi. Pas besoin de regarder. C'était comme s’il ne m'était pas permis de regarder, mais n'importe, car je sentais qu'ils agissaient de bonne foi. J'ai demandé si j'étais morte, si c'était mon moment de partir. Ils ont répondu que non. Ils ont dit que je devais les accompagner, ils voulaient me montrer quelquechose. Ils n'ont pas attendu ma réponse (j'aurais dit oui).

Alors, ils m'ont retirée de mon corps par les épaules, et ils m'ont emmenée au travers du plafond et de tous les étages pour sortir du bâtiment, en vol vers le « ciel ». Je volais, et c'était enivrant. Mais à une certaine hauteur, tout est devenu noir, il y avait une sorte de néant, un lieu où tout était silencieux, sans la perception d’aucune température - rien que ce néant profond et le silence.

J'ai demandé où j'étais, et ils m'ont positionnée avec un contact de mains (c'est difficile à expliquer, car il n'y avait aucun point de repère permettant de me situer, mais je savais qu'ils étaient en face de moi à cause de leur contact de mains). Ils m'ont dit de regarder, et j'ai regardé. Au lointain, à une distance immense, j'ai vu quelque chose qui commençait à s'accroître. Je ne pourrais dire si la chose s'approchait de moi, ou si c’était elle qui devenait plus grande. Il n'y avait rien autour pour relativiser le phénomène. Quand elle fut assez proche je commençai à distinguer des petits « êtres » qui enrobaient de rubans de lumière une « chose » centrale. Plus proche encore, je distinguais toute sorte de choses qui font partie de la création : chats, montagnes, arbres, rivières, gens, étoiles... tant de choses en ébullition, toutes ensemble. Comme dans une soupe contenant le tout, chaque chose était conçue avec clarté dans sa bulle, mais avec la crevaison de sa bulle, elle se réabsorbait dans le tout.

Impossible de vous dire avec quelle joie - jubilation - j'ai contemplé cette occurrence. C'est le bonheur le plus accablant que j'aie jamais ressenti de toute ma vie. On m'a demandé « Que vois-tu » ? J'ai répondu (comme sans le moindre doute) : « La Création ».

Alors on m'a demandé « Qu'as-tu appris ? »... et j'ai dit (comme si je l'avais toujours su, bien que cette idée fût absente de ma philosophie personnelle) ...« L'être de chaque chose est identique avec celui de toute chose » (everything IS everything else). J'étais comblée de connaissances nouvelles. On a fait simplement : « ET » ?... J'ai répondu « Ce que fait chacun importe pour tout ce qui est ». C'était intéressant d'entendre les réponses qui sortaient de mes propres lèvres... alors que je ne les connaissais pas comme miennes... on m'a dit « Bien »... et tout de suite, j'ai été retirée de la joie et on m'a emmenée ailleurs.

En un clin d'œil, nous étions debout dans un lieu tout blanc. Ils étaient encore derrière moi (je le savais), mais cette fois-ci encore je n'avais ni besoin, ni envie de regarder en arrière. Pas de murailles, pas de plancher, pas de plafond - ce lieu n'était qu'une blancheur totale. La seule chose distincte était une porte. Elle était simple, de couleur rouge, telle une porte de théâtre... mais sans support aucun. Elle tenait en place toute seule, c’était l'unique couleur de ce lieu.

Je supposais que c'était la porte d'entrée de l'au-delà, et j'ai demandé encore une fois si j'allais mourir à l'instant. Ce n'est pas par peur que je l'ai demandé, plutôt par une curiosité enfantine. Ils ont dit que non, qu'il me restait une chose à apprendre avant mon retour. On m'a sommée de passer le seuil de la porte. Très polie, j'ai répliqué (consciente que cela menait vers l'au-delà) qu'on venait de me dire que je n'allais pas mourir de sitôt. On m'a poussée avec douceur vers la porte. Je me fiais à eux totalement, un peu perplexe, mais sans révolte.

J'ai franchi le seuil de la porte... et je n'ai rien ressenti de spécial. Je leur ai dit que rien ne s'était produit. Ils m'ont dit de répéter mon action, mais cette fois-ci avec chaussures. Je regarde en bas pour la première fois, et je vois que j'ai des jambes, des pieds, et que je porte des tennis rouges et voyants. C'est bizarre, mais jusqu'à ce moment-là je n'avais pas tenu compte de mon « corps », sauf par rapport aux événements qui se produisaient manifestement autour de moi.

Je passe encore par la porte, encore une fois je ne ressens rien, et je le leur dis. On m'a dit de regarder mes pieds. Les chaussures sont restées de l'autre côté, elles ne sont pas entrées avec moi. Question : qu'est-ce que j'en ai déduis ? Tout de suite, je réponds que nous devons quitter tout ce qui est matériel, quand nous mourons. Je suis contente de ma réponse, mais je doute que ce soit une réponse complète, tellement cela parait évident.

On insiste encore une fois avec la question secondaire : «... ET » ? Alors, les mots se forment sur mes lèvres comme si je les avais toujours su, juste sur les bords de ma conscience, mais maintenant c'est parfaitement clair : « Je n'ai rien ressenti en passant la porte parce que je n'ai pas changé, moi. Ma situation a changé, voilà tout. Les tennis n’ont jamais faut partie de mon moi. Je dis : « Nous ne changeons pas avec la mort. Nous sommes toujours des papillons, nous nous déplaçons simplement pour occuper un autre ciel ». Si j'en ai eu des larmes, je ne les sens pas, pourtant ce que je viens de dire résonne dans mon coeur, mon âme, mon être même. Je sais que j'ai appris.

Ils m'ont dit que c'était l'heure du retour. Je m’en suis remis volontiers à leur gouverne à travers ce lieu « quelconque » où nous étions, pour en sortir. Et nous sommes descendus dans l’obscurité encore une fois, passant par toit, plafonds et planchers pour regagner ma chambre.

Je descendais horizontalement comme si j'allais revêtir mon corps, mais je planais encore au-dessus, à un mètre environ. J'ai senti leurs main qui m'ont lâché les épaules, et je ne voulais pas qu'ils partent. Je leur ai dit que je n'étais pas encore dans mon corps. Ils ont dit que j'avais le pouvoir d'y arriver, que je n'avais pas besoin d'eux. Ils sont partis sans me dire adieu.

Je voyais mon mari encore au pied du lit. Il s'était endormi, assis dans la chaise. Pour descendre, j'ai fait une sorte de détente, et ça a réussi ! A quelques centimètres près, j'y étais... et comme un enfant qui a un nouveau jouet, je suis montée de nouveau, rien que pour voir si je le pouvais, et en effet je le pouvais !

J'étais sur le point de ressayer la manoeuvre, mais j'ai vu que mon mari bougeait, et mon coeur a été soucieux, d'un coup, j’ai pensé qu'il aurait peur. Je ne voulais pas l'effrayer, alors je suis descendue tout à fait. Avec le retour au corps, toute la souffrance m'est revenue aussi... la pesanteur, la douleur à la poitrine, la lutte pour reprendre haleine. La seule chose différente, c'était mon attitude mentale. J'étais complètement libérée de la peur... si ASSUREE. J’inaugurais une nouvelle vie où la mort ne serait plus jamais à craindre. J'avais de nouvelles réponses, un nouveau point de vue, une nouvelle philosophie. Ici-bas, ce que je faisais importait, et ma destination finale était un lieu de félicité.

Mon mari m'a tendu la main, pour toucher la mienne. Il avait le visage plein de soucis. Je lui ai dit de ne pas s'en faire... que je n'allais pas mourir encore. Pas cette fois-ci, du moins.

Depuis, je n'ai raconté ce voyage qu'à certaines personnes. J'essaie de garder le silence, sauf si je crois que quelqu'un a besoin d'écouter un tel récit, et qu'on ne prendra pas cela pour des fantaisies inventées. Cependant, ma fille m'ayant montré ce site, j’ai eu envie de partager cette expérience avec ceux qui cherchent sincèrement à savoir ce qui se passe après la mort.

*

Pendant TOUTE l'expérience j'étais très consciente et lucide, mais je dois dire que quand je regardais l'immense phénomène de la création, dans la noirceur, ce moment de joie m'a donné une grande clarté, ainsi que que le moment où je planais, au retour.
J’éais plus consciente, plus lucide que d'habitude. Je pourrais dire « normale », parce que je me sentais « normale », mais la profondeur d'émotion provenant de cette lucidité était loin d'être normale.

Je « savais » simplement ce qu'on me disait. C'était un son plus doux, comme une voix douce à l'arrière de ma tête, et qui ne me frappait pas les oreilles, cela me baignait plutôt les oreilles.

Tout d'un coup je me suis sentie « libre ». Non seulement libre, mais légère et « rassurée ». Je n'avais plus peur, je n'avais plus aucun souci. J'étais comme un enfant, de nouveau, émerveillée par l'absence totale de pesanteur. J'étais légère et calme. Une euphorie sans drogues.

Mon départ de l'hôpital en vol... il n'y avait pas de tunnel. La lumière était partout autour du phénomène de création dans le néant, et tout autour de moi dans le lieu blanc.

Deux êtres étaient derrière moi. Je n'ai jamais regardé en arrière pour les voir. Je n'en ai eu ni besoin ni envie, je ne sais pas pourquoi je n'ai pas regardé. J'avais le sentiment d'être connue d'eux, mais je ne sais pas qui ils étaient, seulement qu'ils étaient amis. (Pas des amis que je connaissais, ils étaient simplement amicaux). Peut-être des anges, mais c'est pure conjecture de ma part. Je n'en suis pas sûre. Ils m'ont beaucoup parlé, c'est-à-dire, quand je leur posais des questions, ou bien qu'ils m'en posaient. Voir ci-dessus.

Le vide était tout noir, sans orientation perceptible en tant que « dessus » ou « dessous ». Le lieu blanc n'avait pas de murs, ni plancher, ni plafond - un lieu tout simplement blanc. La seule chose distincte était la porte. Une porte rouge, comme une porte de théâtre... mais qui se tenait debout toute seule. Elle était dressée là, bravant la force de gravité, au milieu du néant blanc, la seule couleur du lieu. Impossible de distinguer le sol au-dessous de soi.

J'ai attendu une semaine pour parler. Je pensais qu’on ne me croirait pas, mais il me tardait de raconter. Le jour où j'ai quitté l'hôpital, quand mon mari me conduisait chez nous en voiture, je le lui ai raconté. Il l'a reçu silencieusement, puis il a essayé de préciser le moment de l'occurrence, pour tester ma mémoire. Il était franchement sceptique, mais cela ne m'a pas perturbée. C'est bien ce que j'attendais, et de lui et des autres. Je l'ai raconté maintenant à une douzaine de personnes, dont la plupart le reçoivent avec des larmes de joie et d'acceptation. Je suis très circonspecte quand il s'agit de choisir à qui je le raconterai, c'est le coeur qui me mène à choisir. Je n'ai aucune idée de l'effet que ça fait par la suite. Sauf ma fille, qui m'a montré ce site : elle se réjouit de m’avoir appris que d'autres personnes ont vécu des expériences similaires, car cela m'encourage à le raconter à d'autres personnes.

Pour moi, c'était si authentique que je savais bien que tôt ou tard je serais obligée de le raconter à quelqu'un, quitte à donner l’impression que j’étais folle. C'était trop important pour que je puisse le garder pour moi seule. J'étais infiniment soucieuse à l’idée que mon manque de précision puisse amoindrir aux yeux d'autrui la la réalité de ce que j’avais vu et vécu.

Tout avait de la valeur et de la signification. Tous les jours, quand je me réveille, je suis consciente que ce que je fais a de l'importance. Je pense à ce que sera mon sourire de l'autre côté du monde. Je regarde un arbre, et je réfléchis : cet arbre connaît une montagne. Quand je vois un mourant, je ne peux faire autrement que me réjouir quand sa souffrance est terminée... et quand je dis, maintenant, à des funérailles : « Il est dans un monde meilleur », je le crois de tout mon coeur, de toute mon âme.

Je SAIS que c'est vrai.

Je pense que je dois souligner à quel degré je me sentais ENFANTINE pendant l'EMI, à la différence de mon état habituel. J’étais totalement confiante, j'étais enjouée, curieuse... bien des choses associées avec le point de vue de l'enfance.

Une sagesse profonde en moi s'était alliée à un joyeux émerveillement.

 

***

ANITA MOORJANI

25/01/07

 

J’avais le cancer (lymphome de Hodgkin). Sous oxygène et perfusion, je me suis mise à dériver entre pertes et reprises de connaissance... je pouvais réellement sentir que mon esprit quittait mon corps. Je voyais et j’entendais les conversations entre mon mari et les médecins, conversations qui avaient lieu à l’extérieur de ma chambre, à une douzaine de mètres dans le couloir.

Ensuite, je suis vraiment « passée de l’autre côté » vers une autre dimension, j’y ai été absorbée dans un sentiment d’amour total. Et j’ai ressenti avec une extrême clarté la raison pour laquelle j’avais le cancer... pourquoi, en premier lieu, j’étais venue dans cette vie... quel rôle chaque membre de ma famille jouait dans mon existence, dans le grand plan des évènements et, plus généralement, comment fonctionne la vie. La clarté et la compréhension que j’ai atteintes dans cet état sont pratiquement indescriptibles... les mots semblent réduire le vécu. J’étais dans un endroit où je comprenais qu’il existe bien autre chose que ce que nous sommes capables de concevoir dans notre monde tridimensionnel. J’ai réalisé à quel point la vie est un cadeau, j’ai vu que j’étais environnée d’êtres spirituels aimants, toujours proches de moi alors que je l’avais toujours ignoré.

La quantité d’amour que je ressentais était écrasante... je découvrais à quel point je suis puissante, j’ai vu les capacités stupéfiantes que nous, les humains, possédons au cours d’une vie physique. J’ai découvert que mon parcours me conduirait à vivre le « paradis sur terre », et que j’allais partager mon nouveau savoir avec d’autres personnes. J’avais pourtant le choix de retourner à la vie ou d’aller vers la mort. On m’a fait comprendre que ce n’était pas mon heure... mais que j’avais quand même le choix. On m’a aussi fait comprendre que si je choisissais la vie, mon corps allait guérir très rapidement... en quelques jours !

On m’a montré comment les maladies démarrent à un niveau énergétique avant de devenir physiques. Si je choisissais d’aller vers la vie, le cancer allait disparaître de mon énergie et mon corps physique allait récupérer très rapidement. J’ai ensuite compris que lorsque les personnes ont des traitements médicaux pour les maladies, ceux-ci éliminent la maladie du corps uniquement, mais pas de l’énergie, donc la maladie revient. J’ai réalisé que si je revenais, ce serait avec une énergie très saine. Ensuite le corps physique allait très rapidement et définitivement se mettre au niveau de l’état énergétique. On m’a fait savoir que ceci est valable pour tout, pas seulement pour la maladie – l’état physique, l’état psychologique, etc.. On m’a « montré » que tout ce qui se passe dans nos vies dépend de cette énergie qui nous environne, créée par nous. Rien n’est immuable, nous créons notre environnement, notre condition, etc... en fonction de l’état de cette « énergie ». La compréhension qui m’a été accordée de ce que nous obtenons et de ce que nous faisons en ce monde, était phénoménale ! Tout dépend de notre niveau énergétique. On m’a fait sentir que j’allais en avoir des « preuves » de première main si je retournais dans mon corps.

J’ai dérivé entre les deux mondes, entrant et sortant, et chaque fois que je me retrouvais dans « l’au-delà », on me montrait de plus en plus de scènes, dont une qui dévoilait comment ma vie avait touché toutes les personnes qui en faisaient partie. Une autre représentait mon frère dans un avion : il avait entendu la nouvelle de mon agonie et venait me rendre visite (lorsque j’ai commencé à reprendre connaissance, mon frère était là, il venait d’arriver par avion). J’ai ensuite eu un aperçu de mon frère et de moi dans une vie antérieure, semble-t-il. J’étais alors beaucoup plus âgée que lui, comme une mère pour lui (dans cette vie-ci, il est plus âgé que moi). J’ai vu que dans cette vie-ci j’étais très protectrice à son égard. J’ai tout à coup pris conscience qu’il était dans l’avion pour venir me voir, j’ai eu le sentiment : « je ne peux pas lui faire ça ! Je ne peux pas le laisse venir et me voir morte ». J’ai ensuite vu comment le parcours de mon mari était lié au mien, comment nous avions décidé de venir vivre cette vie ensemble. Si je partais, il allait probablement suivre peu après.

On m’a fait comprendre que si je choisissais la vie, mon choix allait modifier le résultat des examens cliniques ! J’ai pris ma décision. Alors que je commençais à me réveiller (dans un état très confus car, à ce moment là, j’étais incapable de dire de quel côté du voile je me trouvais), les médecins se sont précipités dans la chambre, arborant un grand sourire, et ils ont annoncé à ma famille : « Bonne nouvelle, nous avons les résultats et ses organes fonctionnent, on n’arrive pas à y croire !! Son corps paraissait vraiment avoir cessé de fonctionner » !

Comme ils étaient eux-mêmes incapables de comprendre ce qui se passait, ils m’ont fait subir examen après examen, j’ai triomphé de tous avec panache, éliminer chaque examen me renforçait encore plus ! On m’a fait passer un scanner sur la totalité du corps, et comme on ne trouvait rien, on a demandé au radiologue de recommencer !!!!

Après ce que j’ai vu, je me rends compte qu’absolument tout est possible, que nous ne sommes pas venus ici pour souffrir. La vie est censée être magnifique et nous sommes très, très aimés. Ma façon de voir la vie a drastiquement changé, je suis tellement heureuse que l’on m’ait accordé une seconde chance de vivre le « paradis sur terre ».

*

L’expérience était bien autre chose que ce que les mots peuvent exprimer. La mettre en mots la réduit, la limite. Ce que j’ai vu, perçu et ressenti, la clarté que j’ai ressentie par rapport à la vie représentait bien plus que tout ce que nous sommes en mesure de concevoir. Les mots pour décrire cela n’existent pas.

Je perdais et reprenais connaissance, j’avais donc conscience des deux « côtés ». J’avais également connaissance des conversations ayant lieu hors de la chambre, hors de portée de mon audition.

J’avais conscience de ma présence dans la chambre. Même si pour les autres, mes yeux étaient fermés et que je n’étais pas éveillée, j’étais quand même en mesure de « voir » tout le monde dans la chambre et de faire en même temps l’expérience de l’autre dimension, comme si elles existaient simultanément.

Je me sentais très aimée, comme si ce que j’avais fait n’importait pas : j’étais aimée quand même. Je n’avais rien à faire pour le mériter, je n’avais pas à faire mes preuves. J’étais environnée de nombreux êtres, dont mon père et ma meilleure amie, tous les deux décédés. Je n’ai pas reconnu les autres, mais je savais qu’ils m’aimaient et qu’ils me protégeaient. Je me suis rendu compte qu’ils étaient là tout le temps, même lorsque je n’en avais pas conscience.

J’ai eu le sentiment d’être dans l’autre dimension beaucoup plus longtemps que cela n’a duré en réalité. La quantité de choses que j’ai vues et apprises aurait dû prendre beaucoup plus de temps dans cette dimension-ci. De plus, avec les examens médicaux qui ont été effectués, même s’ils étaient déjà faits, les résultats dépendaient de ma décision de revenir à la vie ou non. Cela a vraiment changé ma conception du temps !!

Je percevais tout avec une netteté stupéfiante ! J’ai compris pourquoi j’avais eu le cancer, comment les gens contractent des troubles... la vie est un cadeau, et nous ne nous en rendons pas compte. Nous n’avons pas besoin de faire quoi que ce soit pour faire nos preuves face à Dieu, il n’y a ni « paradis », ni « enfer ». Je me suis rendu compte que nous créons notre paradis ou notre enfer ici, sur la terre !

Quand j’ai atteint le point où j’ai senti que je devais décider de retourner à la vie ou de continuer dans la mort, ma meilleure amie était là (elle était morte du cancer 2 ans auparavant), elle m’a dit que j’étais allée aussi loin que possible, et que si je continuais, je n’allais pas pouvoir repartir. Je savais que mon corps allait guérir très rapidement, et c’est ce qui s’est passé. Je savais que tous les examens allaient comporter des résultats stupéfiants. On n’a trouvé aucune trace de maladie dans mes scanners, mes biopsies, etc...

Dans les jours qui ont suivi, dès que j’ai été en état de parler, j’ai commencé à raconter mon expérience aux membres proches de ma famille, mon mari, mon frère (que j’avais vu dans l’avion), ma mère. Nous étions tous très émus et en larmes. Ils ont ensuite vu la rapidité de mon rétablissement, le choc pour les médecins qui ne parvenaient plus a trouver de trace du cancer, cela a changé toute ma famille.

Je l’ai aussi racontée à ma meilleure amie qui était à mes côtés pendant cette expérience, cela a également changé sa vie. Mes rencontres après que je sois sortie de l’hôpital ont changé de nombreuses personnes, car la dernière fois qu’elles m’avaient vue ou avaient entendu parler de moi, j’étais sur mon lit de mort !

Mon EMI m’a semblée complètement différente de tout ce que j’avais lu : il n’y a pas eu de lumière, de tunnel, de figure religieuse, je n’ai pas vu toute ma vie défiler en un éclair. Tandis que je la vivais, je ne pensais absolument pas que c’était une EMI ou une expérience hors du corps. Ce n’est que plus tard que je me suis rendu compte que j’avais glissé dans une autre dimension... rien d’autre, en tout état de cause, ne pourrait expliquer la mutation que j’ai ressentie dans ma propre manière de penser !

Ce qui m’a impressionnée, c’est la manière dont mon corps est passé en si peu de temps de ‘quasi mort par cancer’ à ‘en pleine santé sans trace de maladie’ ! Cela ne me donne pas seulement le sentiment que rien n’est réel (y compris le cancer : une modification de conscience l’a fait disparaître) !... mais cela me rend également très forte, j’ai maintenant une compréhension totalement différente de la vie.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien ! Je me sens « reliée » d’une manière que je n’ai jamais connue auparavant. Comme « guidée ». Je n’ai plus peur de rien. Je sais que je ne vais pas mourir avant d’avoir terminé tout ce que je suis venue faire ici. Même le temps venu, je n’ai pas peur de mourir. De très, très nombreuses « coïncidences » ont eu lieu dans ma vie depuis l’expérience (d’où le sentiment d’être guidée). Des choses me sont tombées dans les mains lorsque je les ai souhaitées, un appel de la bonne personne, une rencontre par hasard avec la personne nécessaire, j’ai reçu des e-mails qui répondaient aux questions auxquelles il me fallait les réponses, etc... la vie est tout simplement devenue beaucoup plus facile. Cependant, je ne suis bien que depuis quelques mois. Je me sens toujours très euphorique et, pour le moment, je ressens toujours la réalité de tout l’événement.

A vrai dire je n’ai jamais été très portée sur la religion. Je n’ai toujours pas foi en une religion particulière, mais ma croyance en la spiritualité, en l’au-delà et en la puissance de notre propre moi supérieur (âme) s’est renforcée. Je suis en mesure de retrouver cette sensation de « lien », d’être aimé, de ressentir les autres êtres autour de moi, particulièrement lorsque je suis immobile dans un environnement tranquille.

Anita also is a member of the forum : https://www.facebook.com/NDERF

 

Observations supplémentaires

 

Au vu du caractère remarquable de ce récit, j’ai envoyé par mail à Anita des questions supplémentaires. Ses réponses se trouvent sous les questions.

                                                                                                          Jeff - NDERF

Mes questions :

1. Vous écrivez remarquablement bien !!! Avez-vous vécu un certain temps dans une région anglophone du monde ?

2. Vous aviez un lymphome de Hodgkin. A-t-il été diagnostiqué par biopsie ? Comment le diagnostic a-t-il été réalisé ?

3. Combien de temps après le début de la chimiothérapie les ganglions que vous aviez ont-ils totalement disparu ?

4. Le fait que les examens médicaux, déjà réalisés, allaient voir leurs résultats modifiés en fonction de votre décision, est remarquable. Si vous aviez choisi de ne pas retourner sur terre, avez-vous le sentiment que les examens médicaux auraient changé après votre décision en temps terrestre, ou bien, votre choix aurait-il affecté les examens au moment où la prise de sang a été réalisée, ce qui, en temps terrestre, si je comprends bien, se serait situé avant que vous ne décidiez de revenir sur terre. Tout commentaire supplémentaire que vous feriez à ce sujet sera grandement apprécié.

5. Vous écrivez : « Cela ne me donne pas seulement le sentiment que rien n’est réel (y compris le cancer, une modification de conscience l’a fait disparaître !), mais cela me rend également très forte, j’ai maintenant une compréhension de la vie totalement différente ». En tant que médecin traitant des cancers, toute autre indication que vous pourriez me fournir à ce sujet serait tout à fait bienvenue.

6. Les médecins qui vous ont traité souhaiteraient-ils communiquer avec moi ? Nous avons besoin de votre accord préalable pour partager des informations sur le diagnostic et le traitement médical vous concernant. Dans le cas où vos médecins souhaiteraient rédiger votre expérience pour la publier dans la littérature médicale en tant que « rapport de cas », je serais enchanté d’apporter mon aide dans toute la mesure du possible. Cela pourrait certainement accroître la connaissance des EMI dans votre pays.

 

Réponses d’Anita :

 

Question 1 : Merci beaucoup pour vos réactions et vos compliments sur mon Anglais ! J’ai fréquenté, ici à Hong-Kong, une école privée britannique pendant toute ma scolarité, en effet, c’était une colonie britannique jusqu’en 1997. Après avoir terminé ma scolarité, j’ai poursuivi d’autres études à Manchester, au Royaume Uni, mais je suis retournée à Hong-Kong après les avoir achevées.

Lorsque j’ai vécu mon EMI, j’ai pu voir et percevoir certains aspects de mon avenir, j’ai senti que l’une des raisons pour lesquelles je devais repartir, c’était que j’étais censée toucher et inspirer la vie des gens. J’ignore comment, dans cet état j’ai su que j’étais supposée inspirer des milliers, peut-être des dizaines de milliers de personnes. Mais la manière dont je devais m’y prendre n’était pas claire. Et ce matin, j’ai reçu votre mail où vous écrivez : « Au long des années, des dizaines de milliers de personnes vont lire votre expérience et, j’en suis sûr, en seront inspirées. ». Je comprends maintenant pourquoi on m’a fait sentir que je n’avais rien à faire !! Je l’ai accompli en vivant l’EMI !!!

En ce qui concerne vos autres questions, je suis désolée si les réponses semblent un peu longues, mais je souhaite être aussi claire que possible :

Question 2 : Il y a environ trois ans et demi, j’avais un lymphome de Hodgkin. A l’époque, ma meilleure amie venait juste de mourir du cancer, elle avait un sarcome dans la région de la poitrine. Je l’ai accompagnée lors de cette expérience, je l’ai vue souffrir de la chimio, c’était affreux. Puis, je l’ai regardée mourir.

Nous étions amies depuis l’école primaire et nous avions grandi ensemble. Lorsque par la suite j’ai eu ce diagnostic l’année même de sa mort, j’ai subi un choc, tout comme de nombreuses personnes dans notre cercle d’amis. J’avais très peur de la chimio, j’ai donc refusé le traitement et je suis allée voir un naturopathe, spécialisé dans le traitement des cancers. J’ai épuré mon régime, j’ai suivi une thérapie du colon et j’ai pris toutes les pilules que le médecin m’a prescrites. Mais il y a environ 2 ans, les ganglions ont paru grossir à nouveau, le médecin a donc modifié mon traitement, il m’a également envoyé chez un phytothérapeute. A nouveau, la maladie a semblé maîtrisée pendant une courte période, mais il y a environ 1 an, j’ai commencé à produire du liquide dans la région de la poitrine, mon bras gauche a enflé également. Mon médecin a drainé la plèvre plusieurs fois. Pendant ce temps mes ganglions enflaient de plus en plus, jusqu’en janvier 2006 où ma santé s’est fortement détériorée en 2 ou 3 semaines. Ma respiration devenait de plus en plus laborieuse, j’étais sans cesse essoufflée, il me fallait utiliser une machine portable à oxygène. Je perdais du poids, je ne pouvais pas manger car je me sentais rassasiée en permanence. Mes muscles se détérioraient à tel point que je ne pouvais pas marcher, j’utilisais un fauteuil roulant. J’avais des lésions de la peau qui suintaient. Le 2 février il m’a été impossible de bouger. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux, sortir du lit, encore moins marcher. J’ai tout simplement accepté que ce soit la fin : j’allais mourir, je me suis simplement abandonnée.

Mon mari m’a emmenée d’urgence à l’hôpital, on m’a attribué une oncologue qui, après m’avoir examiné, a dit : « C’est trop tard. Je ne peux rien faire ». Mon mari l’a implorée, elle a consenti à m’affecter quelqu’un d’autre, en effet, elle pensait qu’elle allait « perdre son temps », ou peut-être ne voulait-elle pas de ma mort dans son dossier. Elle était très remontée contre mon naturopathe, elle pensait qu’il était de sa responsabilité de m’envoyer plus tôt à l’hôpital, elle a clairement indiqué que c’était de « sa faute » si j’allais mourir.

Les scanners ont montré que le lymphome s’était étendu à tout le corps, que les organes étaient en danger. Les pieds et les mains se sont mis à gonfler comme des ballons, le visage était tout enflé. L’oncologue a déclaré : « Ses organes ont déjà cessé de fonctionner, elle est en train de mourir d’une défaillance des organes ». Ecoutant le plaidoyer de mon mari, elle a appelé un autre oncologue, qui a dit mon mari : « Je ne peux rien promettre, je vais voir ce que je peux faire. Les prochaines 24 heures sont critiques. Elle est trop instable pour pratiquer ne serait-ce qu’une biopsie afin de déterminer le type de traitement à injecter. Nous allons également commencer immédiatement à pratiquer les examens pour ses fonctions organiques car tous les symptômes semblent indiquer une défaillance ». Cette conversation, qui eu lieu à l’extérieur de ma chambre, à une douzaine de mètres de distance, je l’ai entendue et vue... à l’évidence, j’avais donc quitté mon corps à ce moment là.

J’ai été reliée à une machine à oxygène, une sonde gastrique, quelque chose surveillait mon cœur, mon pouls, ma pression artérielle, etc., etc.. Le lendemain matin (après avoir, au cours de la nuit, dérivé entre les deux mondes et pris la décision de revenir à la vie), j’ai commencé à me sentir plus éveillée, plus rattachée à ce monde qu’à l’autre, c’est alors que les médecins sont entré en disant que mes organes montraient un fonctionnement normal. J’étais encore un peu embrouillée et j’ai dit quelque chose du genre : « Ah, je pensais qu’on le savait déjà ». Mon frère venait d’arriver, après avoir passé la nuit dans l’avion. Le soir même, j’étais complètement réveillée et prête à m’asseoir. Toute ma famille a commencé à fêter cela. En 4 jours, mes progrès ont été remarquables, j’ai été transférée de l’unité de soins intensifs vers une chambre particulière normale. Il y a eu une réduction significative de mes ganglions au cours de ces 4 jours.

Question 3 : Un spécialiste des blessures est venu examiner les lésions de ma peau (au cou et sous le bras). Il a déclaré qu’une opération allait être nécessaire, mais il devait attendre que je me renforce. Mes blessures, cependant, ont guéri miraculeusement au cours des semaines suivantes, et je n’ai jamais eu besoin d’opération. Environ une semaine après être sortie des Soins Intensifs, on a pratiqué une biopsie de la moelle sans rien trouver. Environ 10 jours plus tard, on m’a envoyée faire une biopsie de ganglion : rien n’a été découvert. A chaque fois, je savais que les résultats des examens allaient être négatifs. L’oncologue a tenu cependant à m’administrer une chimiothérapie réduite au minimum qu’il ait jamais administré : six « cycles ». J’ignore pourquoi, mais je n’ai subi aucun effet secondaire majeur de la chimio. J’étais tellement dynamisée par mon EMI, que c’était comme si rien n’allait pouvoir m’abattre ! Je savais que j’allais bien me porter – mieux que bien.

Question 4 : voilà le point tellement difficile à exprimer dans notre langage tridimensionnel. Le temps semble avoir une signification totalement différente dans l’au-delà. Ce que j’ai ressenti, c’est que toutes les possibilités existent simultanément, cela dépend seulement de celle que l’on choisit. C’est un peu comme lorsqu’on se trouve dans un ascenseur, tous les étages d’un immeuble sont disponibles, mais on peut choisir à quel étage on sort. Donc si toutes les éventualités à venir sont disponibles pour ma décision, alors je suppose que tous les scénarios existent également dans le passé...

Ainsi, selon la possibilité à venir que je choisis, cela détermine également quel passé l’accompagne automatiquement (j’ai choisi la vie, cela a donc influencé le passé, sélectionnant le résultat d’examen approprié pour la fonction organique). J’espère être claire... c’est très net dans ma pensée, mais c’est difficile à mettre par écrit. Lorsqu’on ma donné le choix, j’ai eu en fait une vision de la feuille de résultats du labo, intitulée : « Diagnostic : Défaillance des organes »... puis, dans le corps du texte : « Mort due à une défaillance des organes causée par un lymphome de Hodgkin ». Lorsque j’ai effectivement vu la feuille après être revenue, la page était pratiquement identique et le titre correspondait mot pour mot : « Diagnostic : Défaillance des organes »... mais le corps du texte spécifiait : « Il n’y a pas d’indication de défaillance des organes ». J’ai vraiment eu la chair de poule en voyant cette feuille, sachant ce qui aurait pu y être inscrit.

Question 5 : Je sais maintenant qu’il existe bien autre chose que ce dont nous avons conscience, ou ce que nous sommes capables de comprendre. Tous les jours depuis l’EMI, j’acquiers de plus en plus de compréhension. Je découvre que j’ai maintenant le sentiment de « savoir » ou « comprendre » certaines choses, pour lesquelles ce n’était pas le cas auparavant. La meilleure image que je pourrais donner c’est : Imaginez un immense entrepôt obscur, vous vivez dans cette entrepôt avec une torche électrique. Tout ce que vous en connaissez, c’est ce qui est visible dans le pinceau de la petite torche. Lorsque vous désirez un objet, peut-être allez-vous le trouver, peut-être pas, mais cela ne signifie aucunement qu’il n’existe pas. Il est là, mais vous ne l’avez pas éclairé avec la torche. Vous ne pouvez voir que par le piceau de votre lampe. Puis un jour, quelqu’un allume la lumière et, pour la première fois, vous voyez l’intégralité de l’entrepôt. Les dimensions en sont presque écrasantes, vous n’arrivez même pas à voir jusqu’au fond, vous savez qu’il y existe bien autre chose que ce que vous voyez. Par contre, vous vous rendez bien compte de la manière dont les produits sont alignés dans les rayons, vous remarquez juste le nombre d’objets différents présents dans l’entrepôt et que vous n’aviez pas aperçus, vous n’en aviez même pas imaginé l’existence, pourtant ils existent bel et bien, parallèlement à ceux dont vous saviez qu’ils existent (ceux que votre torche avait pu révéler).

Ensuite, même si on éteint la lumière, rien ne peut enlever la compréhension et la netteté de votre expérience. Même si vous n’avez à nouveau qu’une torche, vous savez maintenant comment rechercher les articles. Vous savez ce qui est possible, vous savez même ce qu’il faut rechercher. Vous commencez à envisager la situation différemment, c’est depuis ce nouveau tremplin que vos expériences démarrent. Ainsi, je me rends compte que dans ma vie quotidienne, je me réfère à différents aspects de mon expérience, à différents moments, je comprends également les choses d’une façon différente, en sachant des choses dont j’ignorais que je les connaissais.

J’ai vu toute personne en tant « qu’énergie ». Et c’est son niveau d’énergie qui détermine le monde qui l’entoure. Le savoir que j’ai retiré de ceci, c’est que si le cancer n’est pas dans « l’énergie » d’une personne, il n’est pas dans sa réalité. Si se sentir bien vis à vis de soi-même est dans son énergie, alors sa réalité sera positive. Si le cancer est dans son énergie, même si on l’éradique avec la médecine moderne, il va revenir rapidement. Mais si on le supprime de son énergie, le corps physique suit promptement. Aucun d’entre nous n’est aussi « réel » ou physique que ce que nous pensons. Nous sommes probablement d’abord de l’énergie, le physique n’étant que le résultat de l’expression de notre énergie. Et nous pouvons changer notre réalité physique si nous modifions notre énergie (certaines personnes ont remarqué que j’utilise le terme « Vibration »). On m’a fait sentir qu’afin de conserver mon énergie/vibration à un niveau élevé, je devais vivre dans le présent, profiter de chaque moment de la vie, utiliser chaque instant pour rehausser le suivant (qui à son tour rehausse l’avenir). C’est au moment où l’on accroît son niveau d’énergie que l’on peut modifier son avenir (comme mes résultats d’examen). Cela paraît très simpliste, mais le sentiment était très profond lorsque j’en vivais la compréhension.

Question 6 : Jusqu’à maintenant je n’ai pas parlé de mon EMI à mes médecins, en effet, ils paraissent un peu vieux jeu et j’ignore comment ils réagiraient. Toutefois, je veux bien essayer. Je les vois jeudi matin pour un examen général et je vais aborder le sujet. J’ai déjà pensé à leur en parler, mais cela ne paraissait jamais être le bon moment. Toutefois, pendant tout mon séjour à l’hôpital, ils ont indiqué à quel point mon rétablissement était remarquable. Je vous tiendrai informé de la façon dont se passent les choses avec eux : s’ils sont d’accord, cela ne me pose pas de problème que vous communiquiez avec eux.

 

ENTRETIEN NDERF

avec Anita M.

© Anita M. 2006

 

https://www.facebook.com/NDERF

 

Anita M. est née à Singapour puis elle a vécu au Sri Lanka jusqu’à l’âge de deux ans. Elle fait partie de l’ethnie Sindhi en Inde, sa famille a ensuite déménagé à Hong-Kong où elle a grandi, elle parle couramment Sindhi, Cantonnais et Anglais, elle connaît également une multitude de dialectes. Bien qu’hindouiste par la naissance, elle a d’abord fréquenté des écoles catholiques, puis des écoles privées britanniques à Hong-Kong, elle a ensuite étudié en Angleterre, avant de retourner à Hong-Kong afin de travailler en tant que cadre supérieur pour une société française de mode, avec laquelle elle a voyagé partout dans le monde, utilisant son éducation multi-culturelle, multilingue dans différentes affaires et milieux sociaux. En décembre 1995, elle a épousé Danny son âme sœur, qui l’aime inconditionnellement (et qui persiste, bien qu’elle soit maintenant devenue une accro des EMI).

En avril 2002 on lui a diagnostiqué un lymphome de Hodgkin et après quasiment 4 années de lutte contre la maladie, elle a été admise en février 2006 dans le service de soins intensifs de son hôpital local, où on lui donnait moins de 36 heures à vivre. Son EMI remarquable et son rétablissement miraculeux - semble-t-il - après un cancer, a suscité un intérêt énorme à l’échelle internationale.

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NDERF : Bonjour Anita. C’est une joie de vous parler à nouveau. A peine quelques mois se sont écoulés depuis votre EMI et votre rétablissement, je me demandais donc comment vous-vous sentez ces jours-ci ? L’intérêt des médias et du public pour votre expérience a-t-il affecté votre capacité de vous déplacer à votre guise ?

Physiquement, je me sens vraiment très bien, merci pour votre question. Lorsque je me trouvais dans l’état d’EMI, c’était comme si je m’étais éveillée à une réalité différente. J’avais la sensation de m’être réveillée de « l’illusion » de la vie. De ce point de vue, c’était comme si ma vie physique n’était que l’apogée de mes pensées et croyances jusqu’à ce moment là. Il semblait que le monde entier n’était que le point culminant des pensées et croyances collectives. C’est à dire le sommet des pensées et croyances de chacun d’entre nous. C’était comme si rien n’était vraiment réel, mais que nous l’avions rendu réel par nos croyances. J’ai compris que même mon cancer n’était pas réel, il faisait également partie de l’illusion. Donc, si je retournais à mon corps, je n’allais plus avoir le cancer.

Par ailleurs, il y a cet incroyable compréhension de la manière dont nous sommes tous interconnectés. Comment ce que je ressentais en moi-même affectait tout mon univers. J’avais la sensation de faire un avec tout. Je ressentais un lien avec tout ce qui vit. Je sentais que l’univers entier est en moi. En ce qui me concerne, si je suis heureuse, l’univers est heureux. Si je m’aime moi-même, tout le monde m’aimera. Si je suis en paix, l’univers entier est en paix, etc..

De même, la sensation de temps et d’espace est très différente dans cette dimension. Elle ne semble pas linéaire, comme ici. C’était comme si tout se passait simultanément. J’ai vu ce qui pourrait être interprété comme des vies antérieures, j’ai vu ce qui se produisait alors (mon frère dans l’avion, les conversation entre les membres de ma famille et les médecins), j’ai également vu se dérouler l’avenir de cette vie-ci. Et tout semblait arriver en même temps, je vivais tout simultanément. J’ai l’impression que ce n’est qu’après mon retour que mon cerveau a dû le traiter comme se produisant en temps linéaire, mais dans cette dimension là, cela ne paraissait pas du tout être le cas. De même, la distance et les murs massifs ne m’empêchaient pas de voir et d’entendre tout ce qui me touchait à l’époque.

Maintenant que je suis de retour dans la vie en 3D, c’est comme si les murs massifs, les distances et le temps étaient des contraintes qui peuvent être surmontées simplement par une modification « d’état ».

 

NDERF : Extraordinaire ! J’imagine qu’une expérience telle que celle-ci peut mettre la pagaille dans les pensées !! Pouvez-vous donc m’en dire plus sur la manière dont l’EMI a affecté la façon dont vous pensez et traitez les informations maintenant ?

Eh bien, tout d’abord, ma vision du monde a complètement volé en éclats. Au cours des derniers mois, les médecins m’ont dit et redit que ce qui m’est arrivé est totalement inexplicable. Ils n’arrivent pas à comprendre comment, en quelques jours seulement, ont disparu ces milliards de cellules cancéreuses. Médicalement, j’aurais dû mourir. Mes organes avaient cessé de fonctionner. J’aurais dû être tuée par le cancer, ou par les traitements, ou encore par la tentative d’élimination de milliards de cellules cancéreuses submergeant mes organes eux-mêmes hors d’état de fonctionner.

Comment pourais-je, maintenant, tracer la frontière dans mon esprit entre ce qui est « réparable » ou « curable » et ce qui ne l’est pas ? Le mot « impossible » n’a plus de sens pour moi, et les limites du possible ou de ce qui ne l’est pas sont très floues.

Ayant vécu cette expérience, j’ai l’impression que rien n’est réel... mais que toutes les possibilités existent. Je vis maintenant ma vie en sachant que je peux créer ma propre réalité sur la base de ces vérités nouvelles que j’ai apprises.

 

NDERF : C’est une façon de vivre vraiment puissante. Je voudrais entrer dans le détail de vos déclarations au sujet de votre propre réalité, mais avant que je ne le fasse, pendant que nous sommes sur le sujet du corps physique, il semble que vous n’envisagiez plus la problématique de la maladie de la même manière, en fait on dirait presque que vous vous sentez « invincible ». Pouvez-vous développer ce sujet ?

Bien ! Avant mon expérience, l’une de mes plus grandes craintes dans la vie c’était le cancer, une autre peur concernait la chimio (j’ai vu 2 personnes mourir sous chimio), je subissais également une myriade d’autres angoisses.

Maintenant, passons à mon EMI. Cet état a provoqué en moi un immense changement de conscience. C’était comme si j’avais pénétré dans une réalité au delà de ma « pensée », où vivre dans l’intellect signifiait vivre dans « l’illusion ». Les mots ne sont pas adaptés pour décrire cet état, mais j’avais le sentiment que nous construisons ce monde avec notre pensée. Ce monde serait donc une illusion. C’était comme si j’étais allée au delà. Il y avait une sensation d’interconnexion avec l’univers entier, de ne faire qu’un avec le monde entier, avec chaque chose. J’ai également été inondée par une énergie englobant tout, inconditionnellement aimante, qui ne fait pas de discrimination, qui ne juge pas. Cette énergie universelle est là pour nous, peu importe qui ou ce que nous sommes. Je me sentais incroyablement puissante et magnifique. C’est dans cet état très éveillé que j’ai pris la décision de revenir à la vie. C’était un choix puissant de revenir et de faire à nouveau l’expérience de la VIE dans ce corps. Voyez-vous, dès que le choix de vivre ou de mourir m’a été offert, j’ai SU qu’une fois ma décision prise, RIEN à part moi-même n’allait pouvoir me tuer, RIEN ! Le simple fait de m’offrir ce choix, de prendre ma décision, l’a rendu réel. Dès que mon choix a été fait, chacune des cellules de mon corps à réagi à cette décision, et j’ai guéri presque immédiatement.

Les médecins ont continué à pratiquer des examens, mais ils n’ont rien pu trouver. J’ai compris que tout ce qui a été entrepris ensuite, tous les examens, les biopsies, les traitements, tout cela avait été entrepris pour satisfaire mon entourage et, bien qu’une grande partie ait été très, très douloureuse, j’ai SU que j’allais bien me porter. A partir du moment où mon moi supérieur/âme/esprit/connexion-à-tout-ce-qui-est (quel que soit le nom qu’on lui donne) avait décidé de continuer à vivre au travers de ce corps-ci, rien dans ce monde physique tridimensionnel ne pouvait plus affecter cette décision. C’est comme si toute décision prise dans la réalité authentique surpasse tout dans « l’illusion » d’ici, construite par la pensée : le monde tridimensionnel.

Voilà le sentiment d’invincibilité. Le sentiment que rien, à part moi-même, ne peut m’atteindre.

 

NDERF : Pensez-vous que ce sentiment puisse être atteint par d’autres, ou bien croyez-vous que cela ne peut se réaliser que par une EMI ou par quelques élus ?

Je crois fortement que cela peut être réalisé par d’autres. Je ne me considère absolument pas comme particulière, ou élue, ou quoi que ce soit de ce genre. Pour que quelque chose de ce genre se produise, peut-être faut-il seulement dans sa vie physique être dans la bonne « situation » psychologique.

Ce qui m’est arrivé peut sans doute être assimilé à un événement simplement dû au hasard. Mais gardez à l’esprit que j’avais le cancer depuis presque 4 ans. Durant ces quatre années, j’ai drastiquement changé. Vivre avec un cancer en phase terminale à un âge relativement jeune, voir sa propre déchéance, change une personne ainsi que sa vision de la vie. J’étais à un moment de ma vie où je n’étais pas particulièrement attachée à une façon de pensée spécifique, et j’avais abandonné le souhait d’une issue particulière. A mon avis, arriver à ce point était important pour moi.

L’EMI ma donné la dernière « impulsion » dont j’avais besoin pour voir au delà de cette réalité. Une fois que j’ai vu que le corps n’est pas réellement moi, que mon cancer n’était pas réel non plus, j’ai ensuite pu voir à quel point je suis aimée, j’ai reconnu ma propre magnificence... et quand ma décision de vivre a été prise, le corps physique n’a fait que refléter cet état « nouveau ».

J’ai fait le choix de revenir lorsque j’ai réalisé que le « paradis » n’est pas un endroit mais un état. Je suis certaine qu’il existe des gens qui sont exactement au bon stade intérieur pour qu’ait lieu un tel changement. Ils n’ont pas besoin de vivre une EMI pour que cela se produise. Peut-être ont-ils seulement besoin d’être informés de ce qui est possible.

Je ne pense pas que tout le monde doive passer par quelque chose d’aussi extrême qu’une EMI pour voir de tels miracles se produire. Peut-être suffit-il d’une volonté d’abandonner les croyances qui pourraient l’empêcher.

Il semble que notre fort attachement à certaines croyances soit ce qui tient l’illusion en place. Peut-être que la volonté d’examiner et d’abandonner les croyances qui peuvent nous retenir pourrait nous aider à progresser plus rapidement, en tant que conscience collective (un meilleur terme serait peut-être : « inconscience collective »)...

 

NDERF : Cela me ramène à une question que j’ai différée. Comment créons-nous notre réalité ?

Depuis l’autre dimension, on a vraiment l’impression que rien n’est réel, seules nos croyances à leur sujet rendent les choses telles qu’elles sont. Maintenant, sachant cela, j’examine ce que je crois et je ne conserve que ce qui sert à développer ma vie : j’abandonne tout ce qui semble être restrictif, ou qui ne me fait pas me sentir positive d’une manière quelconque.

Je pense qu’une fois que l’on commence à croire que quelque chose est possible, on se met à en prendre conscience, cela commence ensuite à devenir vrai pour soi. Plus on y croit, plus cela devient vrai pour soi. C’est pourquoi il est tellement, tellement important de croire à des choses positives, plutôt que négatives. Quel que soit ce en quoi l’on croit, on découvre qu’on a raison. L’univers offre exactement ce en quoi l’on croit. Si vous pensez que la vie est magnifique, vous avez raison. Si vous pensez que la vie est dure, cela va s’avérer juste également.

Mon intention personnelle est de faire prendre conscience aux gens de ce que notre corps humain est capable de faire, afin qu’ils l’admettent dans leur système de croyance : si un miracle est extraordinaire, c’est parce qu’il s’agit d’un événement incompatible avec notre système de croyances. Une fois qu’on le voit se produire, on peut commencer à y croire. Une fois que l’on commence à y croire, il peut entrer dans notre conscience et se produire de plus en plus fréquemment. C’est aussi simple que cela.

 

NDERF : Effectivement, si nos croyances créent notre réalité, alors il est certainement important de croire en des choses positives, en des choses qui nous servent, plutôt qu’en celles qui agissent à notre encontre. Mais comment faire dans un monde qui semble tellement rempli de négativité ?

Souvenez-vous : j’ai dit que je sentais l’univers en moi... le monde extérieur n’est que le reflet de mon monde intérieur ! Beaucoup de personnes disent que le monde est très négatif, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Regardez autour de vous, TOUT existe simultanément dans cet univers, le positif comme le négatif. Il y a la pauvreté, la richesse, la maladie, la santé, l’amour, la haine et la peur, le bonheur et le désespoir, etc..

Il n’y a PAS plus de négatif que de positif. C’est seulement parce que l’on choisit de voir le monde de cette manière qu’il existe plus de négatif. Plus on choisit de voir les choses ainsi, de leur donner notre attention et notre énergie, plus on les attire dans sa vie, dans la « réalité ».

N’oubliez pas ceci : je crois que cette réalité est créée par notre inconscience collective. C’est ce que j’ai eu le sentiment de dépasser pendant mon EMI. Chacun d’entre nous, en tant qu’individu, a TOUJOURS le choix de décider ce qu’il veut voir et croire comme étant la réalité.

 

NDERF : Par conséquent, si la vie d’une personne n’est pas satisfaisante pour elle, que suggérez-vous pour qu’elle inverse la situation ?

L’une des choses les plus précieuses (« puissantes ») que j’ai retirées de mon EMI, c’est à quel point je suis aimée. Sans condition. Je continue donc à m’aimer inconditionnellement moi-même. Je suggèrerais fortement de pratiquer ce genre d’amour pour soi-même.

Rappelez-vous, j’ai dit que l’univers n’est qu’un simple reflet de moi-même. Si je suis frustrée par la manière dont la vie se déroule pour moi, il est futile de changer des éléments extérieurs sans examiner ce qui se passe à l’intérieur. Nombre d’entre nous sommes très négatifs à notre propre égard. Nous sommes à nous-mêmes notre pire ennemi. La première chose que je dirais est de cesser de se juger soi-même, d’arrêter de s’auto-flageller à cause de ce que l’on est dans la vie actuellement. Je découvre que je suis constamment déçue par les gens, je les juge. Et c’est ainsi que je me traite sans cesse moi-même. Je ne fais qu’exprimer à l’extérieur mon propre dialogue avec moi-même. Plus je m’aime inconditionnellement, plus il est facile pour moi de voir la beauté dans ce monde, et dans autrui.

Il est impossible d’aimer quelqu’un plus qu’on ne s’aime soi-même. On ne peut pas donner ce qu’on ne possède pas.

Peu importe où l’on se trouve, ce n’est que le point culminant de ses propres pensées et croyances à ce moment là : on peut changer cela. Souvenez-vous, j’ai inversé mon cancer à la 11ème heure. Alors même que les médecins disaient qu’il était trop tard, ce n’était toujours pas trop tard. Donc, il n’est JAMAIS trop tard pour faire ou changer quelque chose. Il est important de voir la puissance que recèle le moment présent pour inverser le cours de notre vie.

Si l’on croit que les choses « attirent leurs pareilles », alors la meilleure manière d’attirer ce qui est le mieux pour soi, c’est de s’aimer soi-même au point d’être rempli de cet amour, de n’attirer dans sa vie que tout de qui confirme cette croyance sur soi-même. C’est en fait très simple, vraiment.

Quand on se rend compte de sa propre magnificence, on n‘attire que magnificence dans sa propre vie. C’est ainsi que je vois les choses.

 

NDERF : Pouvez-vous me dire comment on devient inconditionnellement aimant dans un monde qui n’est pas toujours aimant ?

Tout d’abord, rappelez-vous que j’ai le sentiment que l’univers n’est qu’un reflet de moi-même. J’apprends donc à m’aimer moi-même intégralement.

Cependant, il existe une différence entre « être aimant » et « être amour ». Etre aimant signifie donner de l’amour à quelqu’un, qu’on en ait pour soi-même ou non. Cela veut dire donner ce que l’on peut avoir ou ne pas avoir à donner. Ce type de don d’amour peut finalement épuiser, car on n’a pas toujours des ressources illimitées. Alors on se tourne vers autrui pour renouveler son stock d’amour, et si ça ne marche pas, on cesse de s’aimer soi-même, parce qu’on est exténué.

Etre amour, par contre, signifie m’aimer moi-même inconditionnellement, de telle manière que cela déborde et que quiconque autour de moi devienne tout simplement et automatiquement un destinataire de mon amour. Plus je m’aime, plus cela se déverse sur autrui. C’est quasiment comme être un vaisseau propulsé par l’amour. Lorsque je suis amour, je n’ai pas besoin que les gens se comportent d’une certaine manière pour qu’ils soient destinataires de mon amour. Ils reçoivent automatiquement mon amour du fait que je m’aime moi-même. Donc pour moi, cesser d’être amour signifie cesser de m’aimer moi-même. Par conséquent, je ne vais pas cesser d’être amour du fait d’autrui.

 

NDERF : En conséquence, quelle méthode suggérez-vous pour augmenter sa propre énergie aimante ?

Je pense que c’est mon dialogue avec moi-même qui augmente ou diminue l’énergie que je rayonne vers l’extérieur. Lorsque mon dialogue intérieur s’est retourné contre moi, avec le temps, cela a épuisé mon énergie et causé une spirale descendante dans ma situation extérieure. J’étais toujours très, très positive à l’extérieur, effervescente, aimante, etc, etc... pourtant mon propre monde s’écroulait autour de moi, je m’épuisais, j’étais de plus en plus malade.

S’il arrive qu’on voie une personne qui soit vraiment positive, pétillante et gentille, et que pourtant sa vie s’effondre autour d’elle, on pourrait penser : « Regardez ! Ce truc d’être positif ne marche pas ». Le problème est là, NOUS NE CONNAISSONS PAS le dialogue intérieur de cette personne. Nous ne savons pas ce qu’elle se dit à elle-même, dans sa tête, jour après jour.

Rappelez-vous, je ne prêche pas la « pensée positive » avec un optimisme invétéré. La « pensée positive » peut être fatigante, pour certaines personnes cela peut signifier « inhiber » les évènements négatifs qui se produisent, cela finit par être plus épuisant encore.

Je parle de mon propre dialogue mental avec moi-même. Ce que je me dis à moi-même dans ma tête jour après jour. Je sens l’extrême importance de ne pas avoir de jugement et de peur dans mon propre dialogue mental avec moi-même. Lorsque notre propre dialogue intérieur nous dit que nous sommes en sécurité, aimés inconditionnellement, acceptés, alors nous rayonnons cette énergie à l’extérieur et changeons notre monde extérieur en conséquence.

Je pense également qu’il est très important de voir la perfection dans l’instant. Le moment présent est très puissant. Chaque instant renferme une promesse, chaque moment peut être un virage pour toute votre vie.

Je suis souvent incomprise lorsque je dis que chaque moment est parfait, que tout est parfait. Les gens ont peur de voir la perfection dans une situation qui ne leur convient pas, ils pensent que voir la perfection signifie ne rien changer. Pour moi, voir la perfection ne veut pas dire conserver la situation statique. Cela signifie voir la perfection à l’endroit précis de son voyage en cet instant même, peu importe où on se trouve. Voir la perfection dans l’instant, où que se trouve ce moment dans le voyage. C’est cela voir la perfection.

 

NDERF : C’est très puissant, pouvoir modifier l’extérieur d’une manière très positive, uniquement en changeant notre monde intérieur avec un dialogue interne positif, en s’aimant soi-même. C’est une explication très claire de : « L’univers n’est qu’un reflet de moi-même. ». Cela explique également pourquoi il y a tant de négativité dans le monde. Ce doit être le reflet des dialogues intérieurs des autres personnes qui se projette à l’extérieur. Est-ce bien ce que vous croyez ?

Oui, c’est exactement ce que je pense. Voulez-vous connaître le meilleur de cette sensation d’énergie positive pour soi-même ? Je n’ai pas le sentiment d’avoir à dire quoi que ce soit à quiconque pour relever les autres mais, tout simplement grâce à mon moi aimant qui parle à moi-même, les gens autour de moi ressentent ma présence positive. Sans même avoir à dire quoi que ce soit, on commence à remarquer que les autres sont attirés vers notre présence positive, qu’ils sont énergisés par notre énergie. Avoir un dialogue intérieur positif aide à relever les autres autour de soi, même lorsqu’on ne leur parle pas, simplement en ayant des pensées positives à son propre sujet !!! Car l’énergie rayonne tout simplement, elle se déverse et touche les autres !! C’est pourquoi ce dialogue intérieur, aimant soi-même, est tellement important pour rendre le monde meilleur.

Avez-vous remarqué qu’il existe des personnes qui semblent tout simplement illuminer une pièce lorsqu’ils y pénètrent ? Ou bien, simplement, des gens que l’on remarque, même dans une foule, juste parce qu’ils rayonnent de l’énergie ? On peut parier qu’elles ont un une image d’elle-même très positive et très forte, qu’elles exécutent un programme de dialogue interne avec elle-même très positif.

Que nous disons-nous intérieurement à nous même jour après jour ? Ne faisons-nous que nous auto-flageller, nous juger nous-même ? Sommes-nous trop durs envers nous-mêmes et sommes-nous notre pire ennemi ? Voilà le vrai travail !! Je pense que nous devons commencer par changer ce dialogue intérieur, en nous aimant nous-même de plus en plus, puis, même sans avoir à dire ou faire quoi que ce soit pour quiconque, l’intégralité du monde extérieur changera pour refléter ce monde intérieur. J’ai effectivement remarqué que mon monde physique et les autres autour de moi reflétent le monde intérieur.

 

NDERF : Vous avez mentionné le sentiment d’unicité auparavant. Le lien avec toute chose, tout ce qui est, que vous avez ressenti à l’état d’EMI. Pouvez-vous développer un peu plus ce qui concerne ce sentiment ?

Dans cet état d’EMI, j’avais le sentiment d’être reliée à tout. J’étais tout et tout était moi. C’est quelque chose de tellement difficile à expliquer, car les mots adéquats n’existent tout simplement pas. C’était comme s’il n’y avait pas de séparation, jusqu’à ce qu’on arrive dans la vie physique et que l’on regarde le monde au travers de l’intellect. En fait, on dirait que la séparation, c’est la pensée.

Il y avait TANT de clarté dans cet état mais, j’ignore comment, je n’avais pas le sentiment que cette netteté provenait de la pensée. C’était comme si quelque chose d’autre réalisait la compréhension, ce quelque chose était capable d’identifier la pensée comme étant séparée, comme étant la cause de la déconnexion d’avec tout ce qui est. J’ai eu la sensation que l’ego et la pensée ne faisaient qu’un. Donc, dans cet état qui est au delà de l’intellect, il n’y avait ni ego ni chaîne. Et tout ne faisait qu’un. Je ressentais la connexion avec TOUT. Il n’y avait ni discrimination ni jugement à l’encontre de QUI ou de QUOI que ce soit. J’avais le sentiment que la souffrance est provoquée par notre propre pensée se retournant contre elle-même. Que l’on soit criminel ou malade du cancer, c’était comme si tout provenait de la même chose. Tout provient d’une maladie ou séparation de la pensée. Ou de la manière dont l’intellect interprète la séparation.

Si seulement nous savions à quel point nous sommes parfaits et magnifiques, il n’y aurait pas d’hôpitaux ni de prisons. Il semble que l’imperfection soit la création de la pensée, le jugement également, TOUT ! En tant qu’êtres humains physiques, nous devons traiter l’information avec l’intellect. Et tout ce que nous percevons est séparation, en effet, c’est ainsi que notre pensée traite l’information. Mais au delà de l’intellect, nous ne faisons qu’un, nous sommes totalement interconnectés. En fait, nous ne sommes pas notre pensée... nous sommes bien, bien autre chose.

Néanmoins, alors que je me trouvais dans cet état, même si je sentais que je ne faisais qu’un avec tout, il me semblait toujours me reconnaître moi-même en tant qu’être séparé de l’unicité, comme si j’avais ma propre évolution. C’était comme si je possédais cet intellect, qui n’est pas moi, et pourtant, en quelque sorte… j’avais l’obligation de le faire « évoluer » de mon mieux, mais j’étais HORS de ma pensée, en train de l’observer. Lorsque nous sommes dans le physique, nous sommes DANS notre intellect, regardant à l’extérieur, la séparation entre toute chose devient plus saillante, évidente.

Il semblait que tous les problèmes et soucis du monde proviennent de notre pensée propre et collective. Il semblait que l’intellect collectif, avec toutes ses pensées et croyances, soit ce qui crée l’illusion dans laquelle nous vivons.

Mais je crois que nous avons toujours l’option de voir au delà et de créer différemment. Si je choisis de le faire, les personnes autour de moi sont influencées en conséquence. Nous pouvons vivre dans ce monde, mais décider de ne pas vivre dans l’illusion qui a été créée par tous les autres.

 

NDERF : En parlant de « pensée » quelle est votre opinion sur la télépathie ? L’envisagez-vous comme étant de la transmission de pensée ?

Cela semble se situer au delà de l’intellect, ne pas être de la transmission de pensée. Pour moi, cela semble être le lien que nous possédons les uns avec les autres, tel que je l’ai décrit plus haut, la connexion avec l’unicité, tout ce qui est.

J’ai le sentiment que nous nous connectons avec les autres lorsque nous sommes en contact avec ce lien universel. Pour moi, voilà comment cela semble se passer. Disons que, pour les besoins de la discussion, je sois capable de communiquer avec vous par télépathie. Ce qui se passe, c’est que j’ai fait le vide dans ma pensée, je l’ai rendue plus transparente, j’ai renforcé le lien avec l’unicité universelle. Vous faites de même, donc vous et moi accédons en quelque sorte à la même banque de données de « l’unicité ». Mais la raison pour laquelle cela semble être de la transmission de pensée, c’est parce qu’ici, dans le physique, nous communiquons tous les deux, nous nous connectons au niveau de la pensée. Cependant, comme nous accédons tous les deux aux mêmes informations en même temps depuis cette banque d’unicité, qu’ensuite nous utilisons notre pensée pour communiquer l’un avec l’autre, nous remarquons que nous sommes arrivés tous les deux à la même conclusion, nous l’interprétons alors comme le fait que nos intellects communiquent l’un avec l’autre. Mais en fait, nous nous sommes tous les deux reliés à la même banque « d’unicité ». C’est en quelque sorte ainsi que cela me semble être.

C’est la raison pour laquelle je pense qu’il est important de se débarrasser des chaînes de la pensée, la rendre plus ouverte pour se connecter à cette unicité. Alors les personnes qui conviennent pour nous, se relieront à nous car elles seront au même niveau de clarté, elles accèderont à la même banque d’unicité, au même niveau que nous. Les personnes qui sont fermées errent dans le brouillard, se heurtant aux autres personnes qui se trouvent également dans ce même brouillard, elles tâtonnent et luttent au long de la vie. Alors que celles qui se trouvent dans la clarté, sont transparentes, elles passent quasiment à travers celles qui sont dans le brouillard. Et personne ne peut se heurter contre elle ni les dévier, elles sont en effet tellement transparentes et légères au niveau énergétique. C’est à peu près ainsi que je ressens les choses.

 

NDERF : J’aimerais détailler un peu votre vie, peut-être un peu votre passé, vos croyances, comment vous menez actuellement votre vie. Vous avez dit que dans votre EMI vous compreniez tout en ce qui concerne la raison pour laquelle vous êtes ce que vous êtes. Pouvez-vous développer un peu plus ce sujet et votre situation de vie spécifique, comme la culture dans laquelle vous avez été éduquée, les croyances religieuses que vous pourriez avoir ?

Bien ! Je suis multi-culturelle et multilingue. Mes parents sont originaires d’Inde, je suis née à Singapour, mes grands-parents vivaient au Sri Lanka, mais j’ai grandi à Hong-Kong, j’ai reçu une instruction britannique. De plus, lorsque j’ai commencé à travailler, en partie à cause de mes compétences linguistiques, mon travail impliquait de voyager dans le monde entier.

Je suis née Hindouiste, mais je ne pratique pas. J’ai fréquenté une école internationale, j’étais entourée de chrétiens de musulmans, d’hindouistes, de bouddhistes, de taoïstes, etc., ainsi que de personnes qui n’avaient pas de religion du tout. Lorsqu’on grandit à Hong-Kong, la religion n’est pas un facteur important dans la vie, Car Hong-Kong est très multi-culturelle. Les croyances spirituelles semblent n’être qu’une philosophie que les gens tissent discrètement dans leur propre vie.

Je n’ai personnellement aucune croyance forte d’une foi quelconque, de quelque manière que ce soit.

Lorsque j’étais encore étudiante, J’étais très troublée parce que je n’arrivais pas à comprendre les contradictions criantes entre les différentes religions (nous sommes en effet confrontés à de nombreuses religions), je ne comprenais pas non plus les contradictions flagrantes entre les religions et la science. Je ne saisissais pas comment on pouvait nous enseigner un chose dans un cours de religion, au sujet de la création de la vie, puis apprendre quelque chose de complètement différent, sur le même sujet, dans un cours scientifique. J’ai passé de nombreuses années à chercher des réponses à mon trouble, mais je n’ai jamais rien trouvé de satisfaisant, en fait, jusqu’à ce que je vive mon EMI. Maintenant je ne cherche plus. Je ne connais toujours pas toutes les réponses, mais je ne ressens plus la nécessité de chercher. J’ai le sentiment que la mort m’a appris comment vivre.

Quoi qu’il en soit, au cours de l’état d’EMI, j’ai saisi l’importance du fait que je sois multiculturelle, j’ai compris pourquoi j’avais été exposée à des extrêmes en matière de culture et d’éducation (une combinaison de l’orient et de l’occident). Tout est devenu tellement, tellement clair pour moi. Lorsqu’on m’a donné le choix de revenir ou non, mon idée première a été de continuer dans la mort, car dans cet état, il n’y a pas d’attache avec les proches ici-bas. Mais immédiatement après, a suivi la compréhension ou lumière : « Je comprends maintenant ! Donc faites-moi repartir dans la vie et vivre cette nouvelle compréhension » ! Le sentiment était vraiment que le Paradis est un état, pas un endroit. C’est cette compréhension qui m’a fait revenir. A ce moment là, j’ai vraiment ressenti que, quelle que soit la direction que j’allais prendre, j’allais emmener le « Paradis » avec moi !

Par ailleurs, il m’a semblé connaître très clairement les raisons pour lesquelles mon (absolument merveilleux) mari était qui il était, pourquoi nous étions venus ensemble. J’ai compris qu’il nous restait encore beaucoup à faire tous les deux, et que si je choisissais la mort, il allait me suivre peu de temps après, comme si je sentais que nos desseins étaient étroitement liés. J’ai aussi en quelque sorte ressenti que si je ne revenais pas, j’allais manquer nombre des cadeaux que la vie comportait encore pour moi en raison de ce que j’étais devenue à ce moment-là. D’une certaine manière, je pensais : « Le travail est terminé. La scène est campée. Maintenant il ne reste plus qu’à y aller et exister ». Les mots ne sont pas adéquats, mais c’était en quelque sorte ainsi.

 

NDERF : Vous dites que dans votre EMI vous avez eu un aperçu de vie antérieure. Croyez-vous en la réincarnation, pensez-vous ainsi en raison de votre culture hindouiste ?

En fait, pour dire la vérité, c’est à cause de ma culture hindouiste que je l’ai interprété de cette manière, comme une vie antérieure. Mais en réalité, le sentiment était le même que tout ce que j’ai vécu dans cet état. Tout se déroulait simultanément. Donc, dans les faits, cela semblait être une vie parallèle. J’ai également vu mon avenir et tout semblait aussi réel, le passé, le présent et l’avenir. Tout paraissait se produire simultanément.

Il existe certains aspects de mon expérience que mon propre intellect à parfois du mal à saisir. Mais j’espère que cela viendra à un moment quelconque dans « l’avenir », à mesure que j’aurais développé ma propre pensée afin de l’appréhender. C’est une affaire de temps et d’espace complètement différent dans cette autre dimension. Donc, pour répondre à votre question, Je pense que nous devons modifier notre conception du temps, la manière dont nous l’appréhendons, afin de réellement le saisir et le comprendre. La sensation n’était certainement pas celle de « vies successives » ou « d’évènements successifs » tels que nous les concevons ici dans le physique.

C’est la même chose pour la vision de mon avenir, même si j’ai vu mon avenir se dérouler, j’avais toujours le sentiment de conserver le libre choix de ne pas l’atteindre, Ce que je voyais était le résultat que je pouvais attendre du déroulement de ma vie, si je persistais à « me souvenir de ma magnificence » pendant que j’allais suivre le cours de ma vie. C’est très difficile à expliquer, mais c’était comme s’il y avait des possibilités infinies, mais il m’était toujours possible d’atteindre la possibilité absolument meilleure en choisissant toujours de « me souvenir de ma magnificence ».

 

NDERF : Pouvez-vous détailler un peu plus la manière dont vous vivez votre vie maintenant, en étant capable de voir « au delà de l’illusion » ?

L’un des problèmes qui se pose à moi, c’est que le langage est limité et inadapté pour tenter d’expliquer ce que je souhaite dire. Il est tellement facile de mal comprendre, de mal interpréter les sentiments authentiques qui sont communiqués.

Tout d’abord, pour moi, la souffrance est une illusion. J’aimerais qu’il existe un meilleur terme à utiliser, car lorsque j’avais le cancer, si quelqu’un m’avait dit que ce n’était qu’une illusion, j’aurais été encore plus frustrée. Le sentiment éprouvé est alors : « S’il s’agit d’une illusion, alors pourquoi cela ME paraît-il tellement réel ??? » et « Alors, comment dois-je briser cette illusion ?? ». Ainsi, j’hésite parfois à utiliser le mot illusion lorsqu’une personne souffre. Cela peut provoquer encore plus de frustration. Mais pour le moment, c’est le seul mot qui me vienne à l’esprit pour expliquer ce que je tente de dire.

Lorsque j’étais malade, j’ai pensé que peut-être on ne découvre qu’après la mort que « l’illusion », c’est ici-bas. C’est-à-dire, quelque chose qu’on ne pourrait voir que d’un autre royaume, tant que l’on est dans celui-ci, on serait « enchaîné » à l’illusion. Je pensais que tant que l’on se trouve ici-bas, cela reste la « réalité » pour nous. Je n’aurais jamais pensé qu’il est possible de voir au delà de « l’illusion », de pouvoir malgré tout revenir et exprimer la vie dans le physique. Mais afin de pouvoir le faire, de revenir et de vivre à nouveau la vie dans le physique, je devais être préparée afin de voir la vie totalement différemment des autres. Peut-être que pour certaines personnes, l’idée de faire cela est plus difficile. Il est plus facile de ne pas revenir, que de vivre dans un monde de personnes qui ne voient pas la vie de cette façon. Dans le monde en ce moment même, rien ne nous engage à considérer la vie comlme une illusion.

Je vois maintenant la vie de la manière suivante : rien n’existe dans ce monde tant que nous n’en prenons pas conscience. Rien n’existe tant que nous ne l’exprimons pas, soit en tant qu’individu soit collectivement. Plus on prend conscience de quelque chose, plus cela devient réel dans le physique. Collectivement, nous sommes probablement en train de créer notre réalité physique par défaut, sans le savoir. Toutefois, en tant qu’individus, nous avons toujours le choix de créer différemment de ce qui est créé «extérieurement ».

Les problèmes auxquels nous sommes confrontés présentement, y compris la grande quantité de souffrance que nous endurons, sont dus au fait que nous n’en sommes pas conscients. Je n’ai pas de réponse universelle sur la raison pour laquelle nous n’en sommes pas conscients dès la naissance. Cependant, il est également tout à fait probable que si tout le monde en prenait conscience simultanément, alors ce serait le chaos car ce monde n’est pas préparé à fonctionner avec un « éveil collectif de l’illusion ». A mon avis, la façon dont nous considérons collectivement la réalité physique, a été confuse dès le départ.

Si je voyais encore le monde par mes yeux tridimensionnels, en mettant le physique avant la conscience, alors je devrais prendre les mots des médecins pour argent comptant quand ils disent : il est médicalement impossible que des milliards de cellules cancéreuses traversent le corps hôte en si peu de temps sans le tuer. Il n’est pas non plus médicalement possible que des milliards de cellules « disparaissent » juste comme ça, sans traverser le corps hôte. Si j’avais dû attendre que les scientifiques en aient d’ABORD eu la preuve, avant que je ne découvre que ma conscience dépasse TOUT ce qui est physique, alors j’aurais encore le cancer !

NDERF : Voilà ce qui m’amène à vous interroger sur votre dessein. Diriez-vous que votre dessein est simplement d’exister dans le physique maintenant, de vous y exprimer, ou bien y a-t-il autre chose ?

Pour moi, le but est d’ETRE, c’est différent d’être ICI. L’accent est mis ailleurs, quand on se focalise sur le fait d’être ici, on peut s’y perdre. Le monde physique est plein des « versions de la vie selon les autres ». Mais lorsque le dessein consiste à ETRE, cela signifie être SOI, ne souscrire qu’à SA propre version de la vie (ou créer sa propre version de la vie). Pour moi, cela signifie être l’expression d’exactement qui je suis.

Mon but est d’être moi autant qu’il m’est possible !

Avant mon expérience, Je poursuivais mon dessein extérieurement. Mais après mon EMI, j’ai découvert qu’il n’y avait rien en dehors de moi-même. Il n’y avait rien à poursuivre. Il me fallait simplement être, ensuite l’extérieur allait se mettre en place.

 

NDERF : Pouvez-vous détailler un peu plus la différence entre poursuivre votre but extérieurement (ce que vous faisiez) et simplement « être », ce que vous faites maintenant ?

Lorsque nos « aspirations » sont extérieures, le monde apparaît comme étant limité et en rivalité, on utilise des références extérieures pour juger son propre accomplissement. Pour moi, c’est là que se trouve l’illusion. Il n’y a pas de limite à la quantité d’existence, on semble mesurer le fait d’exister par l’accomplissement d’objectifs. Ce n’est pas mon cas, ni celui de la plupart des gens qui sont heureux. Mon intention est de modifier votre vision, pour que vous voyiez la magnificence de votre être, que vous soyez riche, pauvre, physiquement diminué ou non, avec la personne que vous aimez, ou non, etc..

Je suis maintenant recentrée sur le fait d’exister, je suis la créatrice de ma vie, c’est à dire, l’artiste de ma vie. Je ne reste plus là à réfléchir aux rivalités extérieures. Chacun d’entre nous est unique, avec des caractères et des talents spécifiques. Il me suffit d’exprimer ma propre existence, ma propre unicité. Un vrai artiste ne se préoccupe pas vraiment qu’un autre puisse créer aussi bien ou mieux que lui. Il est trop occupé à s’exprimer, purement dans le but de s’exprimer. Il a trouvé quelque chose intérieurement et ne fait qu’exprimer sa beauté intérieure, ainsi que la participation du monde en celle-ci. Plus on découvre et exprime de beauté intérieure, plus l’univers y participe et le reflète vers soi.

Voilà la différence entre « être » et « poursuivre ».

 

NDERF : pensez-vous que ce qui vous est arrivé puisse arriver à quelqu’un d’autre ?

Je n’en suis pas certaine, mais cela semble bien être le cas. Je n’ai absolument pas l’impression d’être « élue » ou particulière par rapport à qui que ce soit sur la planète. Est-ce que je crois que je peux « recréer » cet état, maintenant que j’en ai fait l’expérience ? Il me faut répondre oui. J’ai la sensation que je vis ma vie depuis cet état maintenant.

En ce qui concerne les autres, mon point de vue est que chaque personne est unique. Chacun d’entre nous traite différemment les informations. Certains sont plus logiques, d’autres plus créatifs, d’autres plus scientifiques, d’autres encore s’appuient sur la religion pour répondre. Mon avis est que cela n’a pas d’importance. Nous sommes tous uniques. J’ai une manière de traiter et d’exprimer qui pourrait ne pas convenir à nombre de personnes. Je ne suis que le produit de ma propre situation de vie.

Quels que soient les moyens utilisés par une personne pour traiter les informations de sa vie, je crois fortement que cela doit la servir, la développer, tout comme son approche du monde en mutation (ne pas la restreindre ou la limiter elle et son expérience de vie).

Qui ou quoi que vous soyez, ouvrez-vous à la possibilité que la vie sera peut-être différente si vous changez votre façon de penser maintenant.

En ce qui concerne ce qui s’est passé pour moi, c’est arrivé à une personne, pourquoi cela ne se produirait-il pas pour des personnes de plus en plus nombreuses ? Comment pouvons-nous réaliser cela en tant que conscience de masse ? Comment pouvons-nous nous développer pour le permettre ?

Je ne possède pas toutes les réponses pour tout le monde, uniquement pour moi, car je peux seulement savoir comment je traite les informations personnellement. Je suis seulement en mesure d’élaborer la manière particulière dont je permets à ces choses d’arriver.

Pourtant, dans l’état qui est le mien actuellement, je ne vois que perfection là où je suis, sans connaître de réponses absolues, en utilisant cet état comme mon propre voyage personnel, afin de me développer et de vivre plus chaque jour. Plus je m’exprime, plus je me sens reliée à l’univers.

Il me semble qu’un attachement aux croyances, une réticence à les abandonner, à envisager les choses d’une façon nouvelle, est ce qui retient la conscience de masse. Voilà ! Mais c’est seulement ma vision des choses !

 

NDERF : Pouvez-vous développer votre idée que c’est l’attachement des personnes à leurs croyances et leur réticence à y renoncer qui pourrait nous retenir en tant que conscience de masse ?

Il me semble maintenant que nos vies « physiques » ont été construites autour de choses qui présentent une certaine apparence. Gardez à l’esprit que les personnes sont dépendantes de la manière dont les choses sont organisées, et de leur apparence. Tout ceci conditionne notre subsistance, notre santé, notre bien-être et notre sécurité.

Les vies des personnes sont « construites » sur certaines croyances et leurs vies fonctionnent dans un cadre où toutes les autres personnes autour d’elles croient également que ces choses sont vraies. Si tout le monde autour de soi croit à quelque chose, on a tendance à le croire également, à penser que c’est la vérité. Et la vie évolue, en tant que conscience de masse, sur la base de ces « vérités » supposées. Cette façon d’être persiste depuis longtemps. Elle semble être solide, avec des fondements sûrs. Dans l’état quadridimensionnel, j’ai eu le sentiment que c’est de cette manière - tout le monde croyant et voyant la même chose - que nous avons créé la réalité physique actuelle, cette « illusion ». Cela, en soi, le rend vrai pour la conscience de masse.

Si nous, en tant que conscience de masse, croyions à quelque chose de totalement différent, alors le monde serait le point culminant de cette croyance collective. De ce point de vue, il semble vraiment que notre croyance collective crée cette « illusion », ou « vérité ».

Cependant, je souhaite ajouter ici qu’il est possible que nos sociétés telles qu’elles sont structurées actuellement ne soient tout simplement pas prêtes à connaître toute la vérité. L’humanité n’est pas prête à ce que « l’illusion » soit brisée. Tout est tenu en place par le fait que chacun croit et pense d’une certaine manière.

Donc, si quelqu’un arrive avec la capacité de voir au delà de cette « illusion », il est beaucoup plus facile pour ceux qui vivent encore dans l’illusions « d’abattre » le messager, plutôt que de modifier cette « illusion », ce qui créerait trop d’incertitude et de chaos. Cela ne peut se faire du jour au lendemain. L’inconscience collective humaine n’est pas capable de s’y confronter. TOUT devrait être considéré différemment si les hommes voyaient tout à coup au delà de l’illusion... et cela créerait le CHAOS, pas la paix ni l’amour (ce que tentent d’amener ceux qui voient au delà de l’illusion). Nos systèmes médicaux, judiciaires, éducatifs, religieux devraient être TOTALEMENT revus et réévalués. Cela ne peut être réalisé du jour au lendemain.

Ceux qui voient au delà de l’illusion, s’en rendent compte. Et ceux qui s’en rendent compte se recentrent sur la création d’une réalité pour eux-mêmes, sur la base de leurs propres croyances plutôt que sur la création de l’inconscience collective.

L’univers change au rythme qu’il est capable de soutenir, c’est pourquoi ceux qui voient au delà de l’illusion sont capables de voir la perfection dans le fait que les choses soient « exactement telles qu’elles sont ». Ce que l’on qualifie de « conflits », les guerres, les différences entre riches et pauvres, les contradictions entre religions et sciences, cela pourrait n’être qu’une manifestation naturelle d’une conscience qui s’éveille, qui commence à voir plus loin que l’illusion de l’inconscience collective créée par l’homme.

Tout se produit à un rythme parfait, acceptable par notre fragile communauté. La façon dont fonctionne notre monde actuellement n’est pas au niveau nécessaire pour accepter la VERITE AUTHENTIQUE. La collectivité ne semble pas encore capable de la tolérer. Peut-être ne le sera-t-elle jamais. Tant que nous sommes ici, peut-être sommes-nous censés traiter les choses à ce niveau. Pourtant, en ce qui me concerne, je ne doute pas que cette capacité (de vivre au delà de l’illusion) soit accessible à l’individu, s’il en fait le choix.

 

NDERF : S’il y avait un message ou une leçon de votre EMI que vous souhaiteriez faire connaître ou comprendre, quelque chose que vous voudriez crier sur les toits, de quoi s’agirait-il ?

Je voudrais que CHACUN de vous sache que chaque partie de lui est magnifique. Votre ego, votre pensée, votre intellect, votre corps, votre esprit, votre âme : vous êtes un superbe produit de la création de cet univers. Chaque part de vous est parfaite. Il n’y a rien à abandonner, rien à se faire pardonner, rien à atteindre. Vous êtes déjà tout ce que vous devez être. Nous rendons cela tellement compliqué. Mais ça ne l’est pas.

Si une religion fait que vous vous sentiez inférieur à Dieu, alors : soit vous l’avez mal interprétée... soit elle ne fait pas correctement son travail, elle ne vous enseigne pas la vérité. Si un Gourou ou un Guide ou un maître vous fait ressentir que vous n’êtes pas « encore » éclairé, que vous devez encore « apprendre », « renoncer » ou « abandonner » avant d’y parvenir, alors : soit il ne fait pas du bon travail en vous enseignant qui vous êtes, soit vous traduisez mal sa pensée.

La majeure partie de notre souffrance provient du fait que nous nous sentons « inférieur ». Nous ne sommes pas INFERIEUR A QUOI, OU A QUI QUE CE SOIT !! Nous sommes complets ! La seule chose qu’il vous faille apprendre, c’est que vous êtes déjà ce que vous cherchez à atteindre !!

Abandonnez-vous à votre unicité ! Exprimez-la ! C’est votre raison d’être, c’est pour cela que vous êtes ici dans le monde physique !!

 

Message du 30 Nov 2006 6h59

 

Bonjour Al ! Bienvenue sur le forum !

Vous avez posé cette question : « Comment peut-on supprimer quelque chose de sa conscience ? Je sais qu’on ne peut pas simplement le supprimer car cela ne le fait pas disparaître. Vous connaissez cette vieille blague : j’essaie de ne pas penser à un éléphant rose… Zut ! trop tard… »

Je vais vous donner une réponse très simple sur la manière dont je le fais dans ma vie quotidienne : je me concentre sur ce que je souhaite le plus. Par exemple, si je suis en mauvaise santé, je ne vais pas me focaliser sur la maladie, ni sur une tentative d’élimination de cette maladie. Au lieu de cela, je me concentre sur le bien-être, sur des actions pour mon corps qui me font me sentir bien et en bonne santé. Je vais également me focaliser sur des parties de mon corps qui fonctionnent sainement.

Nous avons tendance à donner beaucoup plus d’énergie à ce que nous ne souhaitons pas dans nos vies, par rapport à celle que nous donnons à ce que nous souhaitons. Autant j’ai remarqué que ma propre énergie s’épuise lorsque je me focalise sur ce que je ne souhaite pas, ou ce que je ne possède pas... autant je me sens galvanisée lorsque je me concentre sur ce qu’il y a de bon, de magnifique en moi.

J’espère avoir été utile, Al.

Très affectueusement,

                                                                                                                      Anita

 « N’attendez pas de mourir pour apprendre à vivre »

 

 

***

ANNETTE

 

Je suis une mamy de presque 62 ans et depuis l’âge de 24 ans environ, mon corps subtil se détache de mon enveloppe terrestre pour aller vivre des aventures toujours instructives, mais pas toujours agréables ! Ce n’est jamais moi qui provoque le phénomène.

Celà commence par des vibrations, alors que je suis endormie. Ces vibrations réveillent ma pensée et je peux les intensifier ou les faire cesser rien qu’en y pensant fortement. Quand les vibrations sont si « serrées » qu’elles en deviennent imperceptibles, il y a toujours un grand choc et ce que j’appelle affectueusement « mon corps léger » sort de moi... de façon différente à chaque fois, et c’est le moment ou il faut que ma « pensée saute d’une tête dans l’autre », sinon, je retombe dans mon corps physique ! Mon corps léger a des contours légérement brillants, l’intérieur est comme de la fumée de cigarette. J’ai conscience d’avoir tous mes membres, et surtout, je suis folle de joie. Si je le souhaite, je peux voir mon corps physique, mais il n’a plus d’importance, puisque ma pensée est dans le corps léger. J’ai eu la curiosité de le regarder une seule fois, et c’est tout juste si je l’ai reconnu ! Par contre, j’ai un mental fort actif et lucide, une vision pas toujours très nette, qu’il faut parfois « mettre au point ».

Dans cet état, je peux choisir ma destination (çà, c’était au tout début), mais avec les années, les voyages se font de plus en plus spirituels et ce n’est plus vraiment moi qui décide où je vais me retrouver !

Inutile de dire que pendant bien des années, j’ai usé de tous les subterfuges pour que cesse cet état qui me terrorisait et me promenait aux frontières de la folie... car mes expériences n’étaient pas belles et lumineuses comme elles le sont aujourd’hui. Mais j’avais un mari et 5 enfants, et personne ne devait s’apercevoir de rien... priorité absolue... sinon, ç’eût été l’internement, à coup sûr !

J’ai été torturée pendant bien des années et le 28 février 1998, (c’est pas très vieux), dans un de mes voyages, « on » m’a fait comprendre de « n’avoir plus peur... que de la peur ». A partir de ce jour, je me suis laissé aller au lieu de résister, et j’ai progressé... surtout en Tolérance, car la tolérance amène l’Amour... j’ai vu des choses extraordinaires que seule une personne l’ayant expérimenté peut croire ! Et chaque voyage, aussi beau soit-il, conduit à une méditation et une leçon de vie et d’amour...

C’est ainsi que mes proches ne me reconnaissent plus... et c’est ainsi que j’en suis malheureuse, car je ressens tout « trop fort ». Eux sont restés les mêmes et moi j’ai tellement changé... en mieux, bien sûr : je me sens un peu « mutante ». Les endroits où je me retrouve sont divers, et je ne sais jamais ce qui va m’arriver. Je sais pertinemment que ce ne sont pas des rêves....

Quand on a vécu çà, on ne peut plus confondre avec un simple rêve. J’ai vu des beaux paysages lumineux et aussi des entités, pas toujours très aimables qui trouvaient que je n’étais pas assez « pure » pour les côtoyer ! J’ai été très vexée cette fois-là ! Je suis allée jusqu’où il m’était permis d’aller, ensuite « on » me dit de repartir et « on » me reconduit gentiment, mais fermement dans ma chambre. Là, bizarrement, je perds toute force et mon seul refuge est mon physique.

Depuis 1998, à chaque réveil de voyage, je consigne tout par écrit et même je dessine ce que j’ai vu, mais à la rigueur je n’en n’ai pas besoin, car tout est resté clair et net dans mon esprit. Chaque détail est à sa place, depuis 40 ans !

 Non, je ne me drogue pas, je ne bois pas une goutte d’alcool, même pas de café, ni de cigarettes, j’ai une tension régulière à 13/8. A part de l’arthrose, je vais très bien, et de mieux en mieux avec moi-même et les autres. Je me suis souvent posé la question « Pourquoi moi » ?... et je viens d’avoir la réponse : « parce que tu es à l’école, tu apprends, tu es ici-bas pour apprendre et mettre en pratique tes leçons ». Je ne parle pas d’un Dieu quelconque, je ne l’ai jamais rencontré, mais d’entités pleines d’un amour et d’une compréhension indescriptibles, çà oui. C’est vrai qu’on se sent « chez soi » là-bas. Mais courage, on y retournera quand ce sera notre tour, et selon qu’on a mis en pratique les principes appris, le retour sera plus ou moins agréable... mais toujours pardonné pour les ratages.

Voilà, j’ai encore des milliers de choses à dire, bien sûr, mais ceci était pour David... David, tu es à l’école, tout comme moi... le chemin spirituel n’est pas facile, alors courage ! Et merci pour ce forum qui nous permet enfin de dire ce qu’on cache et qui fait mal, car on est poussé à partager notre savoir et nos expériences. Euh, j’ai oublié, je ne fréquente plus l’église depuis ma communion... donc, rien à voir avec la religion dans laquelle j’ai été élevée...

Merci d’avoir partagé ces moments de bonheur avec moi, car c’est un bonheur que d’en parler librement. Gros bisous à tous et peut-être @ +.................Une Mamy voyageuse....

Annette

P.S. : Je pense sincèrement qu’il doit y avoir pas mal de personnes qui sont devenues malades à cause de ce "don" ou "malédiction", selon comment on le ressent. Moi, j’ai poussé très loin les recherches pour m’assurer que je ne devenais pas folle. J’ai dû prétexter des maux de tête effroyables et incessants pour bénéficier de toutes les techniques modernes d’exploration médicale, et même subir une biopsie d’une artère de la tempe ! Tout ce fatras médical n’a rien donné, bien sûr, mais cela m’a énormément rassurée...

 

 

***

ANONYME

(vingt ans plus tard : souvenirs de ma mort et de ses conséquences)

 

Au début de mes études universitaires (1976 - University of Northern Colorado), je m’étais inscrite à une classe de tennis pour la session d’hiver. Comme il faisait trop froid pour jouer à l’extérieur, nous frappions des balles sur le mur du gymnase. Tout à coup, j’ai commencé à ressentir une migraine qui gagnait rapidement en intensité. Je me suis mise à craindre que, d’ici à ce que que la classe finisse, la douleur devienne hors de contrôle. On m’avait prescrit un médicament que je conservais en cas de douleur extrême. Je ne l’avais utilisé qu’en de rares occasions lorsque j’étais incapable de fonctionner normalement : je sombrais alors dans le sommeil pour 24 heures.

Je devais retourner au dortoir, je sentais que je ne pouvais plus attendre. J’ai pris le médicament en pensant que j’allais être paralysée sur place... et en espérant que quelqu’un m’amènerait au dortoir.

Selon mes plus lointains souvenirs, j’ai toujours eu des maux de tête. Pendant mon adolescence, ce fut pire encore. Les migraines duraient des semaines. J’étais terrifiée par cette douleur et convaincue que quelque chose n’allait pas chez moi, que je ne dépasserais pas la vingtaine. J’étais déprimée lors de l’anniversaire de mes 20 ans. Car je réalisais que je devais continuer – me planifier une vie – prévoir le futur – grandir. Huit mois plus tard, donc, durant la classe de tennis, j’ai utilisé cette médication réservée aux crises de douleur insurmontables.

Je continuais à frapper des balles sur le mur quand j’ai senti que le médicament commençait à paralyser mon corps. Je me suis mise en marche vers le dortoir : 15 à 20 minutes qui m’ont paru comme un instant. Je marchais seule et j’ai grimpé la colline par delà la librairie du campus. Puis, je me suis vue dans ma chambre de dortoir, préoccupée par un travail dû pour bientôt. J’ai commencé à me demander si j’avais pris le médicament ou si j’avais simplement pensé le prendre. J’ai conclu que je ne l’avais pas pris puisque j’étais réveillée et souffrante.

Alors, j’ai pris une dose et je me suis assise à ma table pour finir mon travail. Peu après, je perdis le contrôle de mon corps et je tombai sur mon document. J’étais toujours consciente et je ressentais ma migraine, mais je ne pouvais pas bouger ni ressentir quoi que ce soit plus bas que ma nuque. Je restais là, impuissante. J’ai appelé à l’aide, mais la femme de ménage passait l’aspirateur dans le corridor près de ma chambre et personne ne pouvait entendre mes gémissements.

Lorsque l’aspirateur s’arrêta, je criai de nouveau. Un étudiant m’entendit. Il entra avec précaution dans la chambre et, ne sachant pas quoi faire pour m’aider, il est allé chercher de l’aide. Il est revenu avec un ami, et à deux, ils se sont débrouillés pour me traîner jusqu’au lit. J’ai immédiatement sombré dans le sommeil.

Durant mon sommeil j’ai pris conscience que je n’avais plus aucune douleur. Je réalisais qu’il n’y avait pas un seul moment de ma vie où je n’avais pas ressenti d’inconfort physique. J’étais ahurie. Je ne ressentais ni migraine, ni lit sous moi, ni vêtements sur mon corps, pas même l’oreiller sous ma tête. C’était un tel soulagement. En même temps j’étais envahie par des sentiments de paix, de contentement, de joie, de bonheur et d’amour. Je me sentais incroyablement bien. Je ne trouve pas de façon d’expliquer aux autres à quel point je me sentais bien, pourtant, je m’en souviens très clairement malgré les vingt années qui se sont écoulées.

Une autre transformation s’effectua dans mon esprit. J’étais complètement éveillée et intéressée par l’expérience, mais mon mental n’avait rien à voir avec celui que j’avais toujours eu. Je comprenais tout ce qui se passait – je savais que j’étais morte, mais je ne ressentais pas la moindre parcelle de peur, d’incertitude ou de résistance. Tandis que je vivais cela, je pris conscience de ma compagne de chambre, Trina, qui entrait dans la pièce. Elle me regarda sur le lit du bas. Pensant que je « dormais », elle grimpa sur celui du haut. Je remarquai que le lit avait beaucoup bougé pendant qu’elle grimpait, mais que je n’avais ressenti aucune douleur. Je la vis prendre sa Bible, l’ouvrir aux Psaumes et lire. C’est quand j’ai commencé à lire par-dessus son épaule que j’ai réalisé que je n’étais plus dans mon corps. Je me suis regardée sur le lit, j’ai regardé Trina à nouveau, et j’ai pensé : « Elle ne sait même pas que je suis morte » ! Cela m’a amusée.

J’ai cessai de me concentrer sur la chambre pour profiter d’un moment de repos paisible. Le temps n’avait plus de réalité. Il se peut que ce soit durant cette période que j’ai reçu la connaissance dont je devais me rappeler plus tard – mais je n’ai pas de souvenir d’un quelconque apprentissage. Je n’avais même pas l’impression de bouger jusqu’à ce que je remarque un chatoiement de lumière à distance, que je réalise que j’étais dans le noir et que je me dirigeais vers la lumière.

Quand j’y repense maintenant, ça me rappelle quand j’étais enfant et que nous explorions les tunnels de voies ferrées près de notre école au Kenya. Ces tunnels étaient plus sombres que tout. J’étais effrayée par l’incapacité de voir, par les sons et par le fait de savoir que ces tunnels étaient remplis de chauve-souris. Je me souviens que j’étais soulagée lorsque j’apercevais un point de lumière à distance. Ma peur disparaissait au fur et à mesure que la lumière grandissait. Ce souvenir d’enfance est similaire à l’expérience visuelle que j’ai vécue en me dirigeant vers la lumière, mais les sentiments et les émotions ne pouvaient pas être plus différents. J’avais du plaisir au-delà de ce que l’esprit humain peut concevoir.

La lumière prit de l’expansion au point d’éliminer toute noirceur et je me retrouvai dans un endroit plus beau que tout ce que j’ai vu. Quelques années auparavant, j’avais vu la splendeur de Lake District au nord de l’Angleterre et j’avais été enchantée par cette beauté. Mais l’endroit où je suis allée à ma mort, était encore plus beau. Il y avait des collines, des vallons en série, et des cascades de ruisseaux. Le gazon était plus vert que ceux des quartiers les plus riches. Il faisait soleil et je marchais seule, admirant le paysage.

J’étais seule, mais sans éprouver de sentiment de solitude. Je ne me sentais pas seule, et lorsque je revois ces magnifiques collines, je ne me souviens pas d’avoir croisé personne avant d’apercevoir un homme derrière un muret de pierres. Je comprenais tellement de choses... je n’avais plus les limites du mental humain. Je savais que cet homme de l’autre côté du muret allait me conduire vers Dieu. Je savais que mon expérience était représentative de mes besoins. Je rencontrais quelqu’un en qui je pouvais avoir confiance. Une autre personne que moi aurait vu ce qu’elle avait besoin de voir. Mon mental humain habituel ne contenait qu’une collection de pensées très vagues concernant l’après-vie ; mais là, j’étais dans un lieu que je reconnaissais, et cet homme, je le connaissais depuis toujours. Je savais où j’allais et ce qui se préparait, et j’étais remplie de joie.

L’homme portait une tenue sport – jeans et chemise ample. Il démontrait de la gentillesse et de la compassion et se concentrait sur moi. Il m’a regardée dans les yeux et, soudainement, j’ai su que mon heure n’était pas venue. J’étais stupéfaite. Je savais que si je passais le muret, je pourrais continuer – j’avais le choix, mais nous savions aussi tous les deux que je devais retourner. En regardant son visage, j’ai dit : « Ce n’est pas le temps ». Et il a répliqué : « Non, effectivement ».

Il faudrait des pages et des pages pour décrire tout ce que j’ai appris et expérimenté mais cela m’a semblé se produire en un instant. J’avais vécu une seule minute d’après-vie, mais c’était une expérience très profonde.

Aussitôt que j’ai su que je devais revenir, j’ai rappliqué dans mon corps en un éclair. Ce fut violent, douloureux, effrayant. À chaque fois que je me rappelle cet incident, même maintenant après toutes ces années, je pleure. Je ne pouvais pas croire que j’avais décidé de revenir. Avais-je oublié la souffrance, le stress, la peur et les limitations reliés au fait d’être un humain (OUI !) ? Comment avais-je pu quitter la paix, l’amour, la joie et la beauté ? Je savais que j’aurais pu passer le muret. J’aurais pu continuer. Comme j’avais été folle de revenir !

Je regrettais ma décision et, en même temps, j’étais sidérée par la peur que l’esprit humain entretient vis-à-vis de la mort. Je savais que j’étais morte et j’avais peur. Même si j’avais gardé un souvenir clair de l’après-vie, j’étais tenaillée par les peurs que j’avais toujours eues et je ne semblais pas pouvoir intégrer mon expérience adéquatement à ce moment-là.

Lorsque ma compagne est descendue de son lit, j’ai été « réveillée » par une douleur intense causée par le lit qui bougeait. Je me souvenais de l’absence de toute douleur lorsqu’elle était montée. Les mots commencèrent à sortir de ma bouche - j’essayais de lui expliquer ce qui m’était arrivé. Sa première réaction fut le doute. Lorsque je lui ai mentionné le passage de la Bible qu’elle avait lu pendant que je « dormais » dans le lit d’en bas, elle fut incapable de répondre - elle coupa court à la conversation et alla probablement chercher de l’aide. La responsable du dortoir de notre étage entra. Ce n’était pas une amie intime, mais je la respectais. Elle écoutait et essayait de comprendre. Je la suppliai de ne pas me laisser dormir. Je lui ai dit que si j’avais une seconde chance, je ne reviendrais pas. Elle a fini par me quitter et j’ai dormi, mais on ne m’a pas offert de seconde chance de mourir.

Je n’avais jamais entendu personne parler de ce genre d’expérience. Je me sentais seule et confuse. J’ai rapidement cessé de parler de mon expérience parce que les réactions étaient négatives et blessantes. Mais j’ai commencé à réaliser que mon expérience m’avait beaucoup appris. C'est en réfléchissant à l’absence de douleur et à la paix incroyable éprouvée que j’ai perdu la peur de la mort que j’avais toujours eue. Cette peur n’est jamais revenue. Je sais ce qui m’attend et j’ai hâte d’être là à nouveau. Je suis très consciente d’être revenue pour une raison particulière. Je ne sais pas quel est mon but, mais je sais que je le connaissais parfaitementt avant de revenir. Je comprends aussi que je devais oublier cette étape. L’un des cadeaux les plus précieux reçus lors de cette visite dans l’après-vie fut le réconfort que je ressens à la mort d’un ami ou d’un membre de la famille. Ma tristesse est sincère - en terme de manque - par contre, je sais à quel point ils sont joyeux et libres.

Même si j’ai rarement parlé de ma mort, j’ai parfois essayé d’échanger sur ce que j’ai appris durant mon expérience car je suis consciente de posséder une connaissance qui dépasse ce dont je me souviens; par contre, ce dont je me souviens est clair comme le cristal. Le plus grand obstacle pour en parler, ce sont les mots. Je suis consciente que ce que j’écris est très loin de la réalité, de mes sentiments et de ce que j’ai appris.

Mes opinions religieuses ont beaucoup changé. J’ai été élevée dans un foyer chrétien et, à l’âge de 10 ans, je m’étais engagée à suivre Jésus. Mes parents étaient missionnaires en Afrique de l’Est. À l’époque je me sentais très loin de Dieu, ou rebelle par rapport à la morale de mon éducation, mais je me considérais chrétienne malgré tout. Durant ma mort, j’ai acquis une compréhension qui m’a fait dépasser mes anciennes croyances, mais quelque part, les nouvelles confirmaient les anciennes. Ça n’a pas été facile pour moi d’intégrer ce que j’avais appris.

La Bible, bien qu’inspirée par Dieu, a été écrite - et elle est lue - par des humains. C’est profond, mais c’est limité. Cela nous donne tout juste une idée de ce qui dépasse notre entendement. L’amour sans condition, non mérité et non gagnable de Dieu dépasse l’entendement. La joie, la paix, le bonheur, le contentement et l’amour que nous expérimentons dans nos vies, tout cela n’est qu’une ombre de l’après-vie. Notre idée de la rédemption répond à un désir d’obtenir ce qui nous appartient déjà. La façon dont nous la percevons, ne nous apporte qu’un pâle reflet de la réalité divine. Je ne cherche plus la vérité parce que je sais qu’en temps voulu nous allons tous comprendre comment les vérités s’entrecroisent les unes les autres.

Je suis donc beaucoup plus ouverte aux croyances différentes des miennes car je sais à quel point l’esprit humain est limité. Je sais que Dieu se présente à nous de la façon qui convient à nos besoins et nos croyances. Dieu lui-même, sous la forme de Jésus, a combattu pour apporter une compréhension à ses proches fidèles. La nuit avant sa mort, sa frustration était évidente puisqu’il réalisait qu’ils ne comprenaient pas et que son temps était échu. Jésus était limité par son humanité. L’Esprit Saint est limité par notre humanité.

La religion est le résultat de notre inaptitude à saisir la Spiritualité. Cela nous aide à comprendre. Mais cela peut aussi engendrer la souffrance, l’exclusion et la confusion.

Au début, j’étais seule avec mes expériences. Cela avait été un merveilleux voyage, mais l’incapacité de l’exprimer adéquatement (c’est toujours aussi difficile) m’a conduite à l’autocensure. Puis, un ami professeur en sociologie me parla d’un livre de Kübler-Ross. Son livre fut un immense soulagement : je n’étais pas seule après tout !

Il fallut plusieurs années avant que je rencontre le genre d’amis qui me savaient honnête et crédible – des amis à qui je pouvais confier mon histoire. Ces amis-là m’ont encouragée à en parler davantage, à lire d’autres livres sur la mort imminente et à mieux intégrer ce que j’avais appris dans ma vie.

Il y a eu des moments où je me suis sentie tellement dépassée par les événements de ma vie que j’ai prié pour mourir, pour avoir la chance d’expérimenter cet émerveillement encore. Mais j’ai fini par comprendre que, sachant ce qu’était l’amour inconditionnel, un tel contentement, une telle beauté et une telle paix, j’avais la capacité de l’appliquer à ma vie, ici et maintenant, et que je pouvais peut-être aider les autres - je n’ai pas besoin d’attendre de mourir. Car je possède les souvenirs nécessaires pour enrichir ma vie, ici.

Tant de choses ont changé depuis 20 ans, depuis que j’ai goûté à l’après-vie. Je ne suis pas certaine de pouvoir séparer ce qui provient de l’expérience de ce qui provient simplement de la croissance et de la maturité naturelle.

Ci-dessous l’esquisse d’un bilan...

 

AVANT

 

1. J’étais religieuse et j’avais beaucoup de questions.

2. J’étais terrifiée par la mort et le mourir.

3. La douleur de mes migraines et de mes maux de tête contrôlaient ma vie. J’étais dépendante des médicaments.

4. Je me débattais avec une pauvre image de soi.

5. J’ai vécu beaucoup de ruptures avec des membres de ma famille, et certains amis.

6. « Qui suis-je » était fortement relié à mon choix de carrière.

7. J’avais besoin d’objectifs précis pour avoir l’impression d’avoir un but.

8. Je me débattais avec les pressions de la vie.

 

MAINTENANT

 

1. Je suis plus spirituelle et je reçois beaucoup de réponses.

2. Mon réconfort sera de connaître la liberté et la JOIE allant de pair avec la mort.

3. Je contrôle mes migraines occasionnelles. Je prends seulement du Tylenol.

4. Je suis créative et indépendante et je suis très fière de mes succès.

5. J’ai beaucoup de plaisir en amitié et une merveilleuse relation avec ma famille.

6. « Qui suis-je » est relié à ma connexion avec Dieu, ma famille et mes amis.

7. J’ai un but, mais je n’ai pas besoin de savoir ce que je vais accomplir.

8. J’ai beaucoup de motivations pour vivre. Je ressens encore de la pression, mais je peux plus facilement la contrôler.

 

Il y a quelques années, une amie me demandait : « Si tu en avais encore la chance, passerais-tu le muret » ? J’ai répondu sans hésitation : « Oui, définitivement ». Elle répliqua : « Tu quitterais tout ce que tu as maintenant » ?

« Oui, je le ferais », lui répondis-je. Ce n’est pas que je veuille quitter mes enfants, mon conjoint, mes parents et tous mes amis, mais j’ai pu apprécier la chance qui m’a été offerte, et lorsque viendra le temps, ce sentiment de paix indescriptible sera de nouveau là pour moi.

 

 

***

ANONYME Dr INDIEN

 

« Je suis doyen médecin homéopathe, je pratique depuis plus de trente ans. Je vous envoie le détail de mon EMI personnelle pour publication. Vous pouvez indiquer mon adresse mail. Que les personnes qui ont le même état d’esprit se rassemblent et parlent de ce sujet important qui a impliqué la conscience collective indienne pendant des milliers d’années... avec mes chaleureuses salutations ».

En Inde, avec nos traditions philosophiques vieilles de plus de sept mille ans et les expériences de milliers de saints et de sages, nous croyons en une philosophie holistique de la Vie. Aucune expérience menée selon des « critères expérimentaux moyens » ou des études objectives du cerveau ne peut expliquer le fonctionnement de la conscience, qui relève du domaine quantique. La science moderne ne nous permet pas de définir une ligne de conduite.

J’étais sceptique au sujet des expériences transcendantales jusqu’à ce que j’aie moi-même une EMI en 1969. Après avoir subi une attaque de dysenterie sévère et une perte de sang, j’approchais de la fin. Soudain, j’ai quitté mon corps et l’ai regardé depuis le plafond. Dans cet état, je pouvais instantanément connaître et voir tout ce à quoi je pensais. J’ai pensé à ma mère. J’ai pu la voir courir paniquée sur un quai pour prendre un train. Plus tard, quand par chance j’ai guéri, j’ai pu corroborer le fait qu’à ce moment précis, elle courait sur un quai à des centaines de kilomètres de là afin de prendre un train pour venir me voir, ayant reçu un télégramme l’informant de mon état.

Comment l’esprit peut-il voyager dans l’espace et dans le temps ? L’esprit est une réalité transcendantale. Une entité quantique. La science n’a pas encore atteint ce niveau de compréhension. Comme le dit Shakespeare : « Il existe sous le ciel des Vérités dont on ne peut même pas rêver ! »

RECIT DETAILLE

 

L’incident s’est produit en septembre 1969. Malgré cela, comme l’EMI est une expérience profonde, elle est fortement gravée dans ma mémoire. Je me souviens instantanément de certains tout petits détails, bien que trois décennies se soient écoulées depuis.

J’avais trente sept ans à l’époque, et j’étais un homme solide. J’étais agnostique et sceptique vis à vis de la religion, ou de tout ce qui n’était pas strictement scientifique. Ma famille venait juste de déménager dans une petite ville appelée Eluru dans l’Andhrapradesh en Inde. En raison des conditions non hygiéniques là-bas, j’ai subi un accès de dysenterie grave. Je me suis fait soigner par un ami médecin à l’Hôpital Général. En dépit d’un traitement antibiotique vigoureux, mon état s’est détérioré très rapidement. Le pouls est devenu très faible, à peine palpable.

Le troisième jour de pleine lune à minuit, le médecin a été appelé, car mon état se détériorait rapidement et je m’effondrais. Tandis qu’il auscultait mon cœur, j’ai tout à coup quitté mon corps... depuis le plafond, je regardais mon propre corps ! La visibilité était très faible, comme si un nuage de fumée m’avait séparé du reste de l’environnement. La douleur sévère avait disparu. J’étais calme et tranquille. Soudain, j’ai réalisé que j’étais mort ! Mon Dieu ! J’ai amené mes jeunes enfants et ma famille dans un endroit étranger, et je les laisse sans aucune protection financière ou autre !

Tout était brumeux. Mais c’était comme si je pouvais voir sans la vue, entendre hors son. J’étais dans une autre dimension de l’existence. Je pouvais entendre les lamentations des femmes en dessous, et les conversations chuchotées. Une pensée s’est imposée à moi. A quel point la vie est absurde ! Au matin, le corps serait brûlé. Est-ce là tout ce qu’est la vie ? Et la mort, le terme vide de sens d’une succession de merveilles sans limites et d’opportunités innombrables ? La vie serait donc comme une bulle flottant sur la mer. Alors qu’est-ce que la mort ? Une entrée vers une autre dimension ?

Dans cet état hors-du-corps, je pouvais accomplir tous mes souhaits comme si j’étais omnipotent, omniscient : j’ai pensé à ma mère et je l’ai vue paniquée courir sur un quai de gare à des centaines de kilomètres de distance. Elle a confirmé plus tard qu’en effet, elle courait éperdument dans la gare de Vijayavada recherchant un train pour Eluru après avoir reçu un télégramme au sujet de mon état critique.

Je réfléchissais calmement et objectivement tandis que mon cerveau et mon corps gisaient en bas ! Comme si je n’étais pas cette personne touchée par la mort. L’évolution donne à la matière des niveaux de conscience de plus en plus élevés et la mort semble les saisir. Pendant que je méditais, j’ai pris conscience d’une présence. En une communication sans parole CELA m’a informé que je pouvais retourner dans mon corps, si tel était mon désir. Mais il ne fallait pas perdre de temps.

Alors, en cet instant critique, j’ai demandé une réponse à l’énigme de la Vie car cette pensée m’avait totalement absorbé. Il y a eu une belle vision d’étoiles passant près de moi dans un bruit de tonnerre. Au centre de tout ce tumulte se trouvait une lumière étincelante. Chaque étoile semblait être un petit centre de conscience. Elle fusionnait dans la conscience centrale et en émergeait selon le désir de cette VOLONTE cosmique qui resplendissait comme un soleil immense, énorme ! La vision a disparu et j’ai remarqué que le médecin baissait les yeux vers moi avec stupéfaction. J’ai souri faiblement et je lui ai dit que j’allais bien. L’infection virulente avait disparu et j’ai pu récupérer en quelques jours.

L’EMI ne peut pas être expliquée en termes objectifs ordinaires. J’ai subi une modification positive de ma personnalité. Toute mon arrogance a disparu.

 

 

***

ANTHONY M

 

Bonjour. Je m’appelle Anthony M. et je viens juste de vivre l’incident le plus horrible de ma vie. J’ai été tué dans un accident de moto et je suis passé de l’autre côté du mur ! Là, j’ai rencontré des membres de ma famille qui étaient déjà décédés, j’ai rencontré Jésus, j’ai vu le Paradis et j’ai eu finalement la chance de me voir accorder la grâce de revenir sur terre. Voici l’histoire de ce qui s’est passé et la façon dont j’ai été « poussé » à revenir à la vie, au lieu de rester dans l’au-delà.

Avez-vous déjà reçu un coup à la tête assez fort pour vous faire voir une éclatante lumière bleue ? Eh bien, cette lumière bleue éblouissante que vous percevez, si vous avez déjà été frappé au nez ou entre les yeux, cette lumière que vous voyez... c’est le chemin qui mène au ciel ! Après la collision - avec une voiture que je n’ai même pas vu arriver - j’ai senti une chaleur intense et cette lumière bleue tout autour de moi, quel que fût l’endroit où je regardais. Ensuite, j’ai ressenti une douleur extrême et de la chaleur tout autour de mon corps. Je ne savais pas ce qui ce passait, ni à quoi m’attendre... mais je ne me suis pas bloqué, car cela m’interpellait.

D’ailleurs, j’ai entendu : « Anthony, tu es très gravement blessé, viens par là »... ce que j’ai fait. J’ai suivi la lumière bleue qui montait en spirale. Plus je me sentais à l’aise en suivant la lumière, plus la douleur et l’intense chaleur s’évanouissaient. Je suis monté vers la lumière jusqu’à ce que je ne sois plus capable de discerner quoi que ce soit en dessous de moi. Ensuite, le chemin de lumière s’est transformé en marches. Entendons par là que je ne flottais plus mais me tenais immobile sur une seule marche qui était de la même couleur que la lumière bleue. Dès que j’en gravissais une, une autre apparaissait, puis une autre... et ainsi de suite. J’ai monté l’escalier jusqu’à ce que je ne puisse pas aller plus haut. Quand je me suis trouvé à quelque 10 ou 15 pieds du sommet à atteindre, les marches de lumière ont cessé d’engendrer de nouvelles marches. Alors, je me suis arrêté et j’ai regardé vers le haut.

J’ai vu une petite passerelle blanche en pierre avec un garde-fou en fer forgé et en chêne de teinte sombre. J’ai levé les yeux vers la gauche de cette passerelle. A cet endroit, se tenait ma famille : mon père, deux de mes sœurs, ma grand-mère et mon oncle. Le centre du pont manquait et le côté droit se trouvait entièrement vide. A ce moment, j’ai essayé de parler à ma famille mais c’était exactement comme s’ils ne pouvaient pas ou ne voulaient pas m’entendre. Ils regardaient tous droit devant eux, à travers moi, quelque chose derrière moi, au dessus de ma tête, qu’ils devaient aimer et admirer, parce qu’ils souriaient tous et paraissaient si paisibles, si aimants...

C’était si beau là-haut ! Pas de nuages, pas d’arbres, pas de saleté, pas d’herbe - que du blanc. Le blanc le plus pur, le plus éclatant que j’aie jamais vu. Il luisait presque. Après le pont se trouvait un énorme bâtiment. Fait de pierres blanches et de petites fenêtres carrées. A ce moment-là, je n’ai pas su quoi penser, mais maintenant que je suis de retour et que j’ai eu le temps de réfléchir - je pense que c’était peut-être le Ciel.

La première personne qui m’a parlé, c’était mon père. Il m’a dit « Anthony ! Qu’est-ce que tu fais ici ? » Je lui ai répondu : « je ne sais pas ». Puis il a dit : « Anthony, tu sais, mon blouson » ?... j’ai répondu « oui »... « Eh bien ! Il ne te revenait pas. Il appartient à ton frère. Qu’est-ce qui serait arrivé si tu avais porté ce blouson quand tu as eu cet accident » ? J’ai répondu « Accident » ? Je ne savais absolument pas de quoi il parlait parce que j’ignorais qu’une telle chose s’était produite. Ensuite, mon père m’a montré le blouson de cuir que je portais quand la voiture m’a touché. Il était entièrement lacéré. Maintenant, je savais ce qu’il voulait dire. Si j’avais porté son blouson au moment de l’accident, il aurait alors été, lui aussi, complètement mis en pièces. C’était comme si mon père pouvait entendre mes pensées, car il a dit ensuite : « Mais alors que serait devenu ton frère ? J’ai pensé : « Sans le blouson de mon père qui voulait dire tellement de choses pour eux deux »... Mon père m’a dit : « Arrange-toi pour que ton frère récupère ce blouson aussitôt que possible, il n’était pas pour toi... il était pour lui ». J’ai répondu : « Oui, papa, je le lui rendrai le plus tôt possible ».

Au moment où je m’apprêtais à parler à mes sœurs, cette lueur blanche, opalescente les a tous entourés. Elle paraissait si éclatante, si pure, pareille à l’énergie la plus bienfaisante qu’on puisse trouver ! Ensuite, entre la lueur teintée de blanc et leurs entités proprement dites est apparue une autre ombre, mais cette fois faite de l’or le plus pur et le plus éclatant que l’on puisse imaginer. Je me suis retrouvé dans l’adoration la plus complète. Les mots ne pourraient décrire la formidable émotion dans laquelle j’étais plongé. Puisqu’ils paraissaient tous si heureux, je les enviais.

Ensuite, je me suis élevé jusqu’à l’endroit où se tenait ma grand-mère et j’ai essayé de repousser ses cheveux en arrière. Je voulais savoir ce qui se trouvait entre eux et l’éclatante lumière pure. Mais, comme je faisais le geste d’atteindre sa chevelure, j’ai senti sa main qui écartait la mienne. Je l‘ai regardée, comme pour l’interroger : « Granny ? Qu’est ce que tu fais ? Tu me manques tellement » ! Puis, j’ai essayé encore et encore, et elle a repoussé ma main à chaque fois, en disant : « Anthony… tu n’as pas besoin de regarder cette lumière, elle n’est pas pour toi. Tu dois repartir ». J’étais proprement abasourdi. C’est alors que Norma, Audrey, Granny et Oncle Carl se sont mis à me parler. Ils disaient tous à l’unisson : « Anthony ! Ce n’est pas ton heure. Tu dois t’en retourner. Il te reste tant de choses à vivre ! Ce n’est tout simplement pas ton heure ! Va t’en. J’ai répondu : « Mais ça fait tellement mal ! Je ne crois pas être capable de retourner et, en plus, je ne sais pas comment faire » !

A ce moment précis, un rayon de lumière effilé est descendu sur ma droite - comme une puissante lampe halogène dans la nuit sombre. J’ai levé les yeux pour localiser la source de lumière et c’est alors que j’ai vu Jésus flotter au sommet du rayon de lumière. Il est descendu vers moi, toujours en flottant. Ensuite, il m’a regardé droit dans les yeux et a dit : « Alors, Anthony, qu’est-ce que tu vas faire » ? J’ai regardé Jésus droit dans les yeux et dit : « Tu veux dire que j’ai le choix » ? Jésus a répondu : « Bien sûr que tu as le choix. Tu as été très grièvement blessé dans un accident. Personne ne pourrait te blâmer si tu restais en haut ». Je me suis alors mis à penser : « Qu’est-ce qui va se passer avec ces gens, en bas, que j’aime tant » ? Alors Jésus a mis sa main sur mon épaule, m’a fait pivoter sur moi-même et, sans prononcer un mot, m’a demandé de regarder en bas. J’ai regardé en bas, là où tous les gens que j’aimais et chérissais se tenaient ensemble, si tristes et si perdus. Et Jésus m’a dit : « C’est ce que ta mort fera aux gens que tu aimes ».

Et puis, il m’a ouvert leur coeur. J’ai pu voir ma femme Ann, ma mère Grace, mes frères Daren et Buvy, mes soeurs Christie et Diana. Leurs cœurs étaient déchirés et du sang s’égouttait des lambeaux. Jésus m’a dit que leurs cœurs étaient brisés. J’ai aussi vu mes beaux-enfants Nicolas et Danielle. Ensuite, Jésus a dit : « C’est ce à quoi ressemblera le futur sans toi dans leurs vies ». J’ai vu ma mère avec dans le cœur une peine qui ne disparaîtrait jamais. Elle disait des choses dans le genre : « Pourquoi mon petit bébé tellement unique » ? J’ai alors regardé Ann. Elle ne quittait plus jamais la maison, elle avait arrêté de manger, s’était mise à fumer davantage et, plus grave encore, n’avait plus jamais de rendez-vous amoureux, ne sortait plus. Ensuite, j’ai vu Danielle. Elle avait environ vingt ans et se préparait pour descendre l’allée centrale de l’église, sans personne pour la conduire à l’autel. Elle était tellement triste. Elle voulait un mariage conventionnel et elle aurait donné n’importe quoi pour que je me trouve là, que je puisse la voir si jolie et si fière ! Elle savait que j’aurais agréé le mari qu’elle avait choisi. Un homme énergique, semblable à celui que j’étais. A cet instant, le choix n’était plus difficile - je savais que je devais revenir. Je me suis mis alors à entendre les prières de tous les gens qui se souciaient de moi. Ma femme, Pauline Morin, mes anciens voisins, ma mère, mes beaux-parents, et mes frères et sœurs. Je pouvais entendre leurs pensées et leurs prières et donner un coup d’œil circulaire pour voir qui disait la prière. Une fois que j’avais reconnu la personne, une des marches disparaissait et je devais descendre d’un pas.

Alors, j’ai dit à Jésus : « Je voudrais rentrer ». Je pense réellement que Jésus a approuvé ma décision, car il a dit « Ce n’est pas ton heure. J’ai des projets plus importants, bien meilleurs pour toi ». Ensuite, j’ai pensé : « Comment faire avec la douleur ? La guérison ? Est-ce que je serai encore moi-même » ? Là encore, Jésus doit avoir lu dans mes pensées, car il a dit : « Personne ne peut traverser ce que tu as traversé et revenir les mains vides. Je vais te renvoyer avec quelque chose ». Alors, de sa main droite il a saisi ma main droite. Puis, avec sa main gauche, il l’a placée derrière ma tête dans un mouvement de caresse. Toute ma douleur a disparu à ce moment, et à la seconde où il a placé sa main gauche derrière ma tête, mes pieds se sont dressés jusqu’à ce que je me retrouve à un angle de près de 45 degrés. Nous avons alors amorcé une descente qui était aussi douce que celle d’un escalator, jusqu’au moment où nous nous sommes trouvés juste au-dessus du Maine Medical Center. Alors, comme si nous avions été des fantômes, nous sommes entrés par le toit jusqu’à la salle d’opération où mon médecin était en train d’opérer mon crâne et mon cerveau sévèrement endommagés et, à ce moment, Jésus a continué de glisser en douceur et a replacé mon esprit dans mon corps d’un geste très subtil. C’est tout ce dont je me souviens.

*

Après l’impact, j’ai ressenti une immense douleur ainsi qu’une chaleur intense. La lumière bleue m’environnait, quel que fût l’endroit où je regardais. Elle m’appelait à elle mais pas avec des mots ou en utilisant le langage. Plus exactement, je faisais partie de la lumière et du tunnel.

Au début, la lumière était bleue. Puis elle est devenue blanche. C’était un blanc opalescent, il luisait presque mais ne brillait pas. Il était éclatant mais pas trop, comme une lueur éclatante de pureté. Pur, mais pas dans le sens habituel du mot. Pur comme quelque chose que vous n’avez jamais vu auparavant et ne pourriez jamais décrire ou exprimer en mots. Comme une aura qui se trouvait partout, mais à l’intérieur de vous. Mais aussi autour des membres de ma famille qui brillaient, mais pas réellement. C’était blanc tout autour d’eux mais un blanc opaque, comme une ombre en trois dimensions. Une âme. Une présence. Ensuite, entre cette ombre et leur véritable entité, est apparue une ombre dorée près de la surface de leur corps, parfaitement mélangée à l’ombre opaque. Pas de zones grises, mais pas de noires ou de blanches non plus. On ne peut le décrire, le dessiner ou même l’imaginer. Il faut y avoir été.

Je pouvais entendre les gens prier pour moi mais ce n’était pas des paroles. J’étais capable d’entendre leurs pensées comme des mots, mais pas avec mes oreilles. Je me sentais vraiment au chaud, sans crainte, heureux de voir ma famille, et particulièrement ma grand-mère.

Ils étaient à environ 15 pieds (près de 5 mètres) en face de moi, légèrement sur la gauche, un peu plus grands que moi, mais pas vraiment. Ils étaient tous là : mes oncles, mes soeurs, mon père et ma grand-mère.

Ils étaient tous l’un à côté de l’autre, mais pas dans un ordre précis comme, par exemple, ma grand-mère en premier, ma sœur à côté d’elle à gauche, etc. Ce n’était pas du tout comme cela. Ils étaient là, se tenant l’un à côté de l’autre mais sans aucun ordre ni endroit précis. Ils étaient juste là. Ils paraissaient tous si paisibles et si aimants. Ils regardaient dans ma direction, au-dessus de moi, au-dessous de moi, à travers moi, quelque chose qu’ils admiraient ou respectaient et aimaient. Le premier à communiquer fut mon père.

J’ai appris que je ne faisais pas ce que j’aurais dû faire. Je savais que je devais aider d’autres gens mais ne savais pas comment ni pourquoi. J’ai su que je devais revenir parce que ma famille en vie comme ma famille disparue disaient que je devais le faire.

Je pense que j’ai peut-être vu le Ciel lui-même. C’est difficile à décrire car tout était blanc. Pas d’arbres, d’herbe ou de saleté, juste du blanc. Pas de ciel, pas de terre, pas d’espace, pas d’endroit. Juste une présence.

Je pouvais voir et entendre le futur et le présent dans le même temps. Je pouvais entendre tout le monde en même temps, mais individuellement. Difficile à expliquer...

Je savais combien j’étais aimé. Je savais combien on avait besoin de moi. Je savais que je devais retourner car j’y étais poussé (convaincu de manière subliminale). Je savais que j’étais fort. Je savais à quoi m’attendre lors de mon retour.

J’étais limité par les escaliers de lumière que je suivais, jusqu’à ce que plus aucune marche ne se génère. Je ne pouvais pas monter, aller plus loin, à gauche ou à droite, descendre ou repartir par où j’étais venu.

J’ai vu ma fille se marier à vingt ans. Elle en a seulement dix-huit actuellement, aussi c’est le temps qui dira si c’est exact.

J’ai reçu le don d’une mémoire photographique et je suis maintenant gaucher.

La première fois que j’ai partagé cette histoire remonte à la minute même où je suis sorti du coma. Je l’ai partagée avec qui voulait m’entendre. Ma femme a apporté mon ordinateur portable et je lui ai dicté l’histoire. Je l’ai partagée avec toute personne qui voulait bien m’écouter et j’ai imprimé plusieurs copies pour les neurochirurgiens qui m’ont sauvé la vie, les infirmières qui se sont occupé de moi, mon médecin généraliste, mon employeur, mes amis et ma famille. J’ai rendu tellement de gens heureux en leur faisant partager cette histoire ! Je les ai fait rire, pleurer. Cela a apporté de l’espoir à ceux qui étaient malades et la paix à ceux qui avaient perdu quelqu’un.

Je ne savais des EMI que ce qui se dit dans la presse populaire des supermarchés, et dans les reportages ou émissions télé à sensation.

La façon dont j’ai récupéré après mon accident tient du miracle. J’ai été touché à la tête par une voiture surgissant sur ma moto. J’ai été projeté à 76 pieds (environ 25 mètres) et j’ai atterri sur la tête - sans casque - me défonçant le crâne, me brisant le cou et le dos sur les aires de remorquage. Le gars qui m’avait percuté a couru dans sa maison pour faire le 911. Le flic qui a répondu se trouvait à moins de 200 m de mon accident. L’appel a été scanné et le voisin immédiat du type s’est trouvé être un technicien ambulancier de repos qui a stabilisé mon état et a pratiqué la réanimation cardio-pulmonaire sur moi jusqu’à ce qu’une ambulance arrive, trois minutes plus tard.

J’étais seulement à 10 minutes du Maine Medical Center et les meilleurs neurochirurgiens de la Côte Est (qui s’étaient déplacés de Boston, Massachusetts, pour une conférence dans notre ville) se trouvaient déjà dans la salle des urgences quand je suis arrivé. J’ai été cliniquement mort pendant 33 minutes, avant d’être ranimé et de survivre par moi-même (enfin, pas vraiment). Je suis resté sous assistance médicale pendant près de deux semaines. Comme le technicien ambulancier en repos avait commencé à pratiquer une réanimation cardio-pulmonaire presque immédiatement, je n’ai pas souffert de dommages à long terme au cerveau. On m’a enlevé un tiers du cerveau. Surtout sur les lobes temporaux, puis frontaux et ensuite sur l’occiput. Après moins de six mois de thérapie, je n’ai pas de déficits neuronaux, cognitifs, émotionnels/psychologiques. On avait dit à ma famille que je ne passerais pas la semaine si je sortais du coma, ou que si je sortais un jour du coma, je serais « semblable à un légume, comateux dans le meilleur des cas ». On avait dit que j’aurais de la chance si je survivais mais que j’aurais besoin d’une aide constante pour le restant de ma vie. On a aidé ma famille à trouver des infirmiers à domicile dans le sud de l’Etat du Maine. Si vous me rencontriez aujourd’hui, vous ne devineriez jamais que j’ai eu un accident aussi horrible.

L’ensemble de l’expérience fut constructif et important. Ma vie a changé définitivement et dans le bon sens. Ma femme disait toujours qu’elle savait que je l’aimais. Mais elle sentait en permanence que je n’avais jamais réellement « besoin » d’elle. Elle a dit que, maintenant, je lui donne l’impression qu’elle a de l’importance, lui fais sentir que je l’aime, que j’ai besoin d’elle, et que ma vie serait dépourvue de sens si elle n’en faisait pas partie. Et c’est vrai. J’étais toujours vantard, arrogant, égocentrique et agressif. Maintenant, je suis calme, patient, compréhensif, aimant, attentionné, sympathique, capable de compassion, j’ai un élan pour la vie et les gens qui s’y trouvent.

J’étais un entrepreneur à la poursuite du tout-puissant dollar. Après l’accident, j’ai fermé mon entreprise et j’ai commencé à travailler dans le secteur social. Je travaille à aider des enfants et des familles défavorisés à surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin, afin de rendre leur vie plus complète et plus heureuse. Je gagne maintenant en deux semaines ce qui me prenait un jour et demi auparavant. Mais je suis capable de faire profiter d’autres gens de mes expériences de vie, connaissances et savoir-faire. Je suis bon dans ce que je fais, et c’est ce que Dieu attendait de moi à mon retour. Et c’est un sacré travail, mais qui en vaut vraiment la peine !

Le simple fait que j’ai survécu est médicalement inexplicable. Cela peut être vérifié auprès de plusieurs médecins, spécialistes, chirurgiens, etc... Les chirurgiens qui m’ont opéré m’ont dit : « Anthony... il n’y a aucune explication médicale au fait que vous ayez récupéré d’une manière aussi remarquable après votre accident. Après ce que vous avez traversé, une intervention divine demeure la seule explication ».

Comme je l’ai déjà souligné ci-dessus et tout au long de mon récit, j’éprouve un respect nouveau pour les gens que j’aime et ne prends plus jamais rien pour acquis. En outre, j’étais toujours incertain quant à ce que les gens éprouvaient pour moi, mais maintenant, il n’y a plus de problème. Je les aime, j’ai besoin d’eux, les apprécie et, en retour, je sais qu’on m’aime, qu’on a besoin de moi et qu’on m’apprécie. Il n’existe pas de sentiment plus agréable !

Je vais davantage à l’église, j’ai toujours été croyant, mais je suis maintenant vraiment croyant. Je me sens offensé quand quelqu’un parle mal du Seigneur en ma présence et je porte religieusement le crucifix que j’ai eu pour ma première communion. Je ne suis pas un dévôt borné, mais je vis religieusement. Je ne jure pas, je n’intoxique pas mon corps, je suis loyal, confiant et respectueux à l’égard de ma femme, mes enfants, mes frères et mes sœurs. Je fais mon possible pour aider ceux qui en ont besoin ou le demandent, et je m’efface toujours au profit de l’autre. Je tire mon bonheur de celui des autres. Je suis impliqué, zélé, dévoué, serviable, respectueux, patient, miséricordieux, à l’écoute et je me montre très chaleureux et aimant envers tout le monde.

Je voudrais ajouter que je souhaite à chacun de traverser une expérience similaire à celle-ci, l’accident mis à part. Elle a changé ma vie à jamais, pour le meilleur. Je pense que si chacun avait l’opportunité d’expérimenter ceci, le monde serait tout à fait différent. Remarquez que j’ai dit « différent », pas « meilleur ». C’est tout un état d’esprit, une façon de penser. J’ai aimé l’après-vie, mais j’aime aussi ce monde. C’est seulement que cette expérience induit une nouvelle manière de penser, une autre perspective, un meilleur comportement. Je pense que cela pourrait nous être utile à tous.

Je voudrais ajouter que lorsque je me trouvais là-bas, il n’y avait aucun doute. Mais plus j’ai de temps pour penser et réfléchir, plus j’essaie de rationaliser des choses où la réflexion n’a pas de place. C’était un moment où je me trouvais, mais je n’y étais pas, je pense. Est-ce que cela a du sens ?

 

 

***

ANTHONY N

 

Je venais d’entrer dans ma chambre, il était 21 h 15, j’étais assis sur le lit lorsque j’ai subi un attaque d’asthme sévère. Tandis que je perdais connaissance (en raison du manque d’oxygène, j’imagine), j’ai entendu une voix près de mon oreille. Le ton et le rythme de la voix dénotait une bienveillance absolue, un calme total qui contrastait fortement avec la panique que je ressentais à cause de la respiration interrompue. Cette voix n’était pas la mienne, elle me disait de ne pas m’inquiéter, qu’elle allait s’occuper de moi, que je devais la suivre. A ce moment là, j’ai quitté mon corps, je me suis regardé, allongé sur le lit, les yeux ouverts. J’étais totalement calme, sans peur. La voix m’a dit qu’elle voulait me montrer quelque chose, j’ai senti que je me déplaçais très rapidement en direction d’une lumière, et lorsque je suis entré dedans, je me suis retrouvé en train de voler dans un autre monde.

Tout dans cet autre monde était fait de ce que je ne peux décrire que comme de la lumière liquide. Tout était vivant, le sol, les montagnes, même le ciel. La voix était toujours avec moi, elle ne m’a jamais quitté pendant toute l’expérience. Elle m’a dit que l’endroit où je me trouvais était le monde « réel », que j’avais une tâche à accomplir pendant mon séjour là-bas. Je me suis posé sur le bord d’une montagne au sol dénudé, il n’y avait ni arbre, ni herbe, ni rivière etc.. la lumière était partout mais il n’y avait pas de soleil, la lumière semblait provenir de tout, même de l’air.

Environ à mi-hauteur sur la montagne, se trouvait un grand rocher. Sur ce rocher il y avait une brillante dalle dorée (je sais que cela paraît bizarre)... la voix m’a dit que je devais aménager un jardin sur la montagne, et que chaque année une dalle allait apparaître en haut du rocher. Avec ces dalles, j’étais censé construire un chemin gravissant la montagne depuis la base jusqu’au rocher. On m’a dit de planter en haut de la montagne des arbres ressemblant à des chênes ou autres...

Je suis resté là pendant TRES longtemps, durant ce temps la voix était toujours présente, je ne me suis jamais senti seul et je n’ai jamais demandé pourquoi je me trouvais là, j’étais totalement en paix, sans cesse imprégné de sentiments de joie absolue et d’un amour entier. Je savais que la voix était la personne/chose la plus digne de confiance dans l’univers. Au cours des années, j’ai regardé pousser les arbres, ainsi que les fleurs et les herbes que j’avais également plantées. Les couleurs des fleurs étaient différentes de toutes celles que j’avais vues auparavant, comme si, là-bas, il y avait 20 couleurs dans l’arc-en-ciel. Je suis incapable de les décrire car il n’y a tout simplement pas de référence vis à vis de leur apparence.

On m’a enseigné de nombreuses choses. Je pouvais (à défaut d’une expression meilleure) « voir dans l’âme des personnes ». J’ai compris en un instant toutes les ramifications de toutes nos actions sur autrui, la colère née de la douleur et de la peur, ainsi que nombre d’autres enseignements dont je considère maintenant qu’ils définissent la condition humaine. Puis j’ai vu chaque personne sur la planète interconnectée par des lignes. Le sentiment d’amour et d’empathie qui m’a traversé était tellement écrasant que mon cœur a paru sur le point d’exploser !

Environ 2500 ans après mon arrivée, la dernière dalle est apparue sur le rocher. J’étais conscient de chaque année, ce n’était pas comme dans un rêve, c’était un « temps réel », pour autant que cela ait un sens. Le chemin s’étirait maintenant de la base jusqu’au rocher, mais au cours des ans le rocher avait progressivement changé de forme, il avait maintenant une apparence cubique, comme un genre d’autel. Les arbres que j’avais initialement plantés avaient poussé, les branches s’étaient arquées, les troncs avaient épaissi, formant en haut de la montagne ce que je ne peux décrire que comme un temple. La voix m’a dit que la première partie de ma tâche était accomplie, je devais maintenant mettre un pied sur le chemin. Je suis allé en bas de la montagne et j’ai mis un pied sur le chemin. A cet instant j’ai été broyé par la plus déchirante et insupportable douleur, mais la voix m’a dit de ne pas sortir du chemin. J’ai demandé ce qu’était cette douleur, car elle n’était pas physique, la sensation était (et à nouveau cela paraît bizarre) semblable à une douleur spirituelle. La voix m’a dit qu’il s’agissait de la douleur du moindre péché que je pourrais commettre contre ma propre âme. Il m’a été communiqué qu’il ne s’agissait pas du péché dans un quelconque sens religieux, dans ce cas, c’était la douleur de ma propre âme causée par une blessure que je pourrais m’infliger moi-même durant ma vie. J’ai continué à gravir le chemin, chaque fois que faisais un pas, la douleur ressentie était pire que la précédente, près du sommet j’ai dit à la voix que je n’allais pas pouvoir terminer.

La voix était douce et patiente, elle a dit qu’elle était avec moi et que j’allais terminer, que j’avais besoin des leçons enseignées. Je me suis alors très violemment mis en colère, j’ai demandé pourquoi j’avais été placé ici tout ce temps pour subir une souffrance aussi terrible. J’ai poursuivi jusqu’au bout du chemin avec les encouragements et la présence de ce qui était (c’est alors seulement que je l’ai compris) un être spirituel supérieur. J’ai atteint l’entrée du temple aux arbres, j’ai pénétré à l’intérieur, il s’y trouvait le seul autre être que j’aie vu durant tout mon séjour là-bas. Il était de dos, agenouillé, comme en prière.

Je me suis à nouveau mis en colère, je me suis précipité vers cette silhouette, disant que je savais maintenant que tout était réel, pourquoi devais-je alors subir toute cette souffrance. La silhouette s’est levée et s’est retournée, c’était indescriptible, un être de perfection, fait de ce que je ne peux décrire que comme de l’amour pur. Je savais qu’il s’agissait de la source de la voix. J’étais bouche bée après tout ce qui s’était passé, j’ai seulement réussi à dire : « Je peux te voir ». L’être m’a touché la joue avec douceur en disant simplement : « Et maintenant, tu sais... il est temps pour toi de repartir ». On m’a aussi dit que le jardin que j’avais créé continuerait à exister à cet endroit pour toujours, que j’allais y retourner un jour.

Tandis que je sortais avec l’être du temple aux arbres, j’ai vu pour la première fois d’autres personnes allant vers le temple, assises sur l’herbe, regardant les fleurs, discutant et riant. L’Etre a souri en disant : « Regarde ce que tu as accompli ici ». Je me suis senti totalement submergé, mais j’ai alors instantanément été réintégré dans mon corps, que j’ai immédiatement ressenti comme incroyablement lourd, confiné et presque non naturel. L’attaque d’asthme était totalement terminée, j’ai jeté un coup d’œil au réveil qui affichait 21h23. l’expérience entière avait pris environ 8 minutes, depuis l’attaque initiale jusqu’à mon retour. Je ne l’ai jamais raconté avant, car je pense que la plupart des gens diraient qu’il s’agissait d’une hallucination. Je peux seulement dire que c’était plus « réel » que tout ce que j’ai vécu dans ce monde. 

*

Au moment où je me suis vu de haut, je n’étais que pure conscience, sans corps. Dans « l’autre » endroit, j’avais une forme physique, mais mon corps, comme tout le reste là-bas, était fait de lumière liquide.

Une voix était là, avec laquelle j’ai conversé durant un nombre d’années considérable. Par contre, la transition entre ce monde et « l’autre côté » fut extrêmement brève et rapide.

La lumière était vivante. La voix m’accompagnait. Finalement, j’ai rencontré le propriétaire de cette voix, puis j’ai vu d’autres personnes qui venaient dans le jardin quand il a été terminé.

J’étais dans un autre « monde », un monde purifié. Je suis resté là-bas pendant plus de 2500 ans. Tout est un, chaque chose fait partie de tout le reste. A un niveau plus pratique, tandis que j’étais là-bas j’avais immédiatement accès à toute la connaissance désirée. J’ai aussi été informé des conséquences de tout ce que j’avais pu dire ou faire aux autres autour de moi. Puis, il fut temps de repartir. J’avais compris que j’avais terminé ce pourquoi j’avais été amené là.

Quand je suis revenu, j’ai conservé une grande partie du savoir auquel j’avais eu accès. Je connaissais intuitivement les réponses aux choses. J’ai tout de même fini par suivre des cours de philosophie à l’université d’Oxford.

Depuis cette expérience, et alors qu’ils agonisaient - ou juste après leur mort - j’ai été visité par des membres de ma famille et des amis de celle-ci. Cela s’est produit à la fois lors d’expériences vécues tandis que je dormais - très différentes des rêves cependant - ainsi que consciemment à l’état de veille. Je sais bien à quoi cela fait penser, mais je ne me considère pas comme étant particulièrement religieux ou vraiment porté sur la spiritualité. Aussi bizarre que cela puisse paraître, après tout ce que j’ai écrit plus haut, je me considère comme étant rationnel, les pieds sur terre et pragmatique. Je n’adhère pas à un quelconque nouveau mouvement, ou autre...

Les expériences que j’ai eues et que je continue d’avoir (parfois de façon inopportune) sont réelles et vécues. Je ne revendique pas la capacité de les prouver, j’ai cependant fait passer des messages à plusieurs personnes au cours des quelques 15 dernières années, cela ne se produit pas souvent et je n’en retire absolument aucun profit personnel, bien au contraire : dans certains cas, j’ai été tourné en ridicule (c’est compréhensible j’imagine).

Je ne crains absolument pas la mort et je ne la considère pas non plus comme la fin. Je suis très conscient de mes propres actes, du type de relations que j’entretiens avec les autres, le monde, etc...

Je suis beaucoup plus compréhensif envers les autres, je ne me considère pas comme particulièrement matérialiste, même si je travaille en tant que responsable marketing dans l’industrie. L’argent et les biens ont peu de signification pour moi. Les personnes sont ce qui importe le plus.

J’ai fait cette expérience trop tôt pour que je puisse dire ce qui se serait passé si je ne l’avais jamais vécu. Cela a eu un fort impact sur ce que je suis. Bizarrement j’étais triste d’être de retour dans ce monde, de ne plus être là-bas.

J’étais très jeune quand c’est arrivé. Par la suite, pendant un certain nombre d’années, j’ai considéré l’avenir comme quelque chose que je devais traverser pour retourner là-bas. Au cours des dernières années, j’ai atteint la compréhension et la paix à ce sujet.

L’important, c’est que je sais qu’il existe autre chose. L’émotion pure et la profondeur que j’ai ressenties là-bas sont très difficile à transmettre fidèlement.

 

 

***

ARTHUR

 

Quand j’ai vécu cette expérience, en 1988 (j’étais extrêmement malade, 41° de fièvre pendant une semaine), je ne savais rien des EMI, j’en étais totalement ignorant. Mon expérience est nette. Tous les membres décédés de ma famille ainsi que de bons amis étaient là pour m’Accueillir et me guider, j’ai vu des anges emplissant toute une prairie, la musique était tellement gracieuse qu’elle ne souffre aucune comparaison avec quoi que ce soit sur terre. Beaucoup de choses se sont passées, on m’a même montré des évènements qui seraient survenus plus tard si j’étais resté là-haut (au paradis).

On m’a dit de me marier avec une certaine femme, que nous allions avoir deux enfants : un garçon, puis une fille. C’est ce qui s’est passé. Y penser me fait monter les larmes aux yeux, la joie me donne la chair de poule ainsi qu’un sentiment de vénération au-delà de toute description. L’amour était partout, mais ce sentiment ne peut être exprimé, de sorte qu’on ne peut restituer les émotions engendrées par l’évènement.

On m’a donné le choix, nous avons eu une longue discussion, on m’a montré les films de ce qui allait se passer chez moi si je restais avec eux et que j’allais vers la lumière qui approchait. J’ai lutté pour revenir et j’ai franchi le tunnel à toute vitesse, retournant d’où j’étais venu. J’ai percuté le lit avec un boum qui a dû être audible : trois infirmières ont accouru, remerciant Dieu parce que la fièvre était vaincue !!!

A mon retour, j’ai douté de l’endroit où j’étais allé, il y avait en effet là-bas deux amis encore en vie. Mike, un client de Londres s’y trouvait, il portait un manteau de sport en cachemire vert, tenant un club à manche en bois. Une amie d’enfance, Betsy, souriait et m’a embrassé. Les autres étaient morts, certains d’entre eux étaient des arrières-grand-parents, je ne les avais vu qu’en photo et jamais je ne les avais rencontrés.

Tout ceci s’est produit pendant la première semaine d’octobre 1988, alors que j’étais traité pour la maladie du légionnaire. A Thanksgiving, ma mère m’a dit : « J’ai une triste nouvelle, ton amie Betsy est morte l’été dernier ». Un premier frisson m’a parcouru le bras.

Pendant les fêtes de Noël, j’ai appelé Mike, et l’on m’a dit qu’il ne pouvait pas répondre parce qu’il était mort. J’ai demandé : « Comment, où, quand » ? On m’a répondu : « En juillet dernier au tournoi annuel ‘LLOYDS GOLF’. La partie était terminée et il venait de se rhabiller pour dîner, il a eu une crise cardiaque ». J’étais sans voix : la confirmation de l’endroit où j’étais allé m’a frappé comme une tonne de briques.

COMMENT MIKE ET BETSY SONT-ILS VENUS A MA RENCONTRE ? COMMENT LA COMMUNICATION S’EST-ELLE FAITE ? COMMENT ONT-ILS SU QUE J’AVAIS PASSE LA LIGNE A L’HOPITAL DE MIAMI ? Comment ? Je me suis cent fois posé la question.

Salutations, Arthur

 

***

BENNY G

(10.10.04)

 

J’ai subi une défaillance cardiaque qualifiée de « Mort subite par fibrillation ventriculaire ». En deux jours, je suis mort cliniquement trois fois. La première, c’est quand on m’a déclaré mort à l’arrivée à l’hôpital... on m’a montré les papiers.

Je n’ai pas flotté au dessus de mon corps, ni quoi que ce soit de ce genre. Je me suis instantanément retrouvé dans « l’au-delà » et, chacune des trois fois, je l’ai compris instantanément. Chaque fois que je suis mort, ce fut identique, comme si cela se reproduisait.

Le « savoir » ne s’est pas répété, il a plutôt progressé. Je n’avais pas peur. La première chose que j’ai vue, c’est un visage. Pas celui de Jésus, ni de Dieu, ni d’une figure religieuse, c’était un visage « universel », c'est-à-dire qu’il ressemblait à tous les visages qui existent ou ont existé, masculins et féminins. Ses yeux étaient comme tous les yeux qui existent ou ont existé, masculins et féminins. Si un portraitiste de la police me demandait de le décrire, j’en serais incapable. Il était très proche, peut-être à 50 cm. J’étais tellement hypnotisé par ses yeux, que je ne me souviens plus s’il avait des cheveux ou même un corps, cela n’avait aucune importance.

Il me regardait très calmement en me demandant : « Qu’as-tu fait » ? J’ai répondu : « Je ne comprends pas ». Encore une fois, très calmement il m’a répondu : « Si, tu le sais ». A cet instant, comme frappé à la tête par une batte de base-ball, j’ai commencé à voir des images de mon passé. Je n’ai pas eu le syndrome « voir toute ma vie défiler en un éclair», c’était des évènements précis de mon passé, certains paraissaient banals, d’autres sérieux. Banals comme, par exemple, dans la situation suivante : quelques années plus tôt, un chat affamé était venu à ma porte en miaulant pour demander à manger, et je l’avais fait partir. Des choses de ce genre. Très réalistes et tout à fait exactes (culpabilité ??? Je l’ignore). Graves dans une situation que je ne vais pas décrire mais au cours de laquelle se sont produites de mauvaises choses, alors que j’étais plus jeune. J’ai compris que quand on va dans « l’au-delà », on n’est pas « jugé », mais qu’on se « juge » soi-même. On n’est pas tant jugé sur ce qu’on a fait dans sa vie que sur ce qu’on n’a pas fait. Ce concept était tout à fait écrasant, on ne peut en effet se tromper soi-même.

Par ailleurs, c’était comme si on m’avait ouvert la tête et qu’on avait déversé dans mon esprit toute la connaissance de l’univers, avec le volume et la pression d’une lance à incendie. Je comprenais tout. Tout. Ce n’était pas « divin » c’était plutôt comme un évènement de « conscience cosmique ». Je voyais le « Grand Esprit » (si vous voulez) dans tout. Tout est vivant ou constitué de cette conscience qui englobe tout. Dans la terre, les roches, la respiration d’une chèvre des montagnes, une bactérie E-coli, le vent vaporeux sur Mars, la peinture de mon bureau, les vents solaires, les étoiles. Tout.

Tout.

Je ne suis pas en train de dire que maintenant je « sais » tout et pas vous, ni que je suis meilleur que vous. Cela m’a ouvert un œil neuf. Maintenant que j’y réfléchis... nous ne sommes pas meilleurs que le plus petit des microbes, nous pensons seulement que nous le sommes, c’est notre ego qui nous éblouit... mais je comprends tout ! C’était comme être jeté dans un océan de compassion.

Je sais que c’était réel. Qu’on me croie ou non, je m’en fiche. Je ne vais pas non plus aller le crier sur les toits, ni participer à l’émission d’Oprah Winfrey. En fait, d’une certaine manière, je suis désolé que toute l’humanité ne voie pas cela. Mais je « sais » également pourquoi on ne lui montre pas au cours de cette vie. J’ignore comment l’expliquer... tout ceci est arrivé seulement quelque mois auparavant, je progresse difficilement dans tout ce que j’ai vu et ressenti. C’est tout à fait bouleversant, magnifique, merveilleux, parfois j’en pleure de joie... comme en ce moment ! C’est la raison pour laquelle j’ai du mal à écrire cette histoire.

Je n’en ai parlé qu’à deux personnes : au collègue qui m’a fait le massage cardiaque et ramené à la vie en salle de formation, et à ma femme. Trois personnes en vous comptant.

Je n’ai pas peur de mourir. Nous ne devrions pas pleurer les morts non plus. Qu’ils nous manquent, qu’on s’en souvienne, oui... mais pas les pleurer. Ma femme ne le comprend pas, mais ce n’est pas grave. Je ne m’attends pas à ce que quiconque comprenne ce que je tente de dire.

C’était tellement merveilleux, éclairant, fantastique que personne ne pourrait le croire. Et cela n’a pas été provoqué par le « manque d’oxygène » au cerveau. C’était aussi réel que de prendre un coup de sabot de mule dans la tête.

En deux jours, je suis mort cliniquement trois fois. La première fois on m’a déclaré mort à l’arrivée à l’hôpital. On m’a montré les papiers.

Ce n’était pas un rêve. C’était aussi vrai que les impôts.

Je n’en suis pas sûr, mais j’ai entendu un genre de violoncelle très profond... comme s’il était très loin. Incertain... j’étais focalisé sur d’autre pensées.

J’étais tellement concentré sur ce que je voyais et ressentais, que je ne me souviens pas s’il y avait de la lumière ou de l’obscurité. C’est curieux que je ne m’en rappelle pas, mais j’imagine que cela ne m’importait pas. J’avais la sensation de pouvoir aller n’importe où, simplement en y pensant. Mais à ce moment là, je me sentais bien à l’endroit où je me trouvais.

Environ 1 minute s’est écoulée « ici », cela pourrait correspondre à des heures, des semaines, des mois « là-bas ». Le temps n’importait pas. Je suis totalement en paix, maintenant. Pas seulement avec moi-même, mais aussi avec le monde.

Comme je l’ai écrit plus haut, je « comprends » maintenant. Je pense que la vie est trop précieuse pour qu’on la supprime, à moins que ce ne soit absolument nécessaire. Et je suis heureux d’avoir vu ce que j’ai vu. L’émerveillement était tellement écrasant qu’il fallait que j’en parle à quelqu’un, j’avais l’impression que, sinon, j’allais exploser.

Parallèlement, je sentais que si je n’en parlais à personne, ce serait tout aussi bien. Difficile à expliquer... je suis à l’aise, je n’ai pas peur de la mort, tout est exactement à sa place. Je dois travailler ma compassion.

 

 

***

BOBBI D

(09.07.09)

 

J’étais entraînée en arrière, le visage orienté vers la terre mais je ne me souviens pas de l’avoir vue. Je savais que je la quittais. Je n’étais pas « dans un tunnel », c’est le tunnel qui était créé autour de moi par la vitesse incroyable à laquelle je me déplaçais. J’y repense quand je vois les traînées de condensation des avions à réaction dans le ciel. Le réacteur crée la traînée, c’est similaire. Il n’y avait aucune peur dans cette expérience, même si ce qui arrivait à ce moment là m’était inconnu. Je me suis rendu compte que j’avais quitté mon corps, que j’étais morte. Mais cela m’était égal, j’étais en paix.

La vitesse a commencé à diminuer, j’ai eu le sentiment que j’arrivais quelque part. Là se trouvaient six esprits, je les voyais nettement, ils portaient les vêtements de leur époque sur terre. Cinq étaient des hommes, l’autre une femme. Je n’en avais connu aucun sur terre. Pourtant, j’ai immédiatement compris qu’ils m’aimaient tous profondément, sans condition, intégralement. Je les considère maintenant comme un comité d’Accueil venu à ma rencontre à un endroit précis.

Sur le moment je ne pensais pas à tout cela. J’étais sereine, heureuse, libre. Ils m’englobaient dans un amour immense. Tout est mis à nu là-bas. Mais il n’y a ni honte, ni culpabilité, ni tromperie, ce n’est pas possible là-bas. Il y a compréhension totale sans même avoir la pensée de devoir comprendre. Une compréhension totale dans une clarté parfaite, présente depuis toujours. Je dois développer cet aspect parce qu’il existe une grande différence entre notre réalité physique et la réalité authentique après la mort du corps.

Là-bas dans cet endroit hors du corps physique, tout ce que l’on est, sent, pense, est exposé à tous : sentiment et compréhension dans une clarté parfaite. Ce qui comptait le plus n’était pas ce que j’avais fait pendant la vie physique mais qui j’étais, celle que j’étais à l’intérieur, mon âme importait davantage que tous les actes physiques que j’avais accomplis. En d’autres termes, seul importait qui j’étais vraiment en mon âme à ce moment là. Ce qui ne veut pas dire que toutes mes expériences de vie physique n’avaient pas significativement contribué à former la personne que j’étais, en fait elles y avaient effectivement contribué. Et l’influence des actions physiques sur l’âme ne peut être négligée. C’est difficile à expliquer. On pourrait croire qu’on peut nuire à autrui, ou avoir de mauvaises pensées à l’égard des autres, que ce n’est pas grave tant qu’on reste soi-même une belle personnalité... mais c’est faux. Cela change effectivement l’âme, on ne peut rien y faire. Toutefois, les actes physiques n’étaient pas aussi importants que la personne (moi) créée par ces expériences. C’est là-dessus qu’on met l’accent quand on considère autrui dans cette dimension-là.

Par contre, je ne pouvais pas voir ce que les esprits qui m’Accueillaient avaient fait dans leur vie physique. Simplement, je voyais (sentais et comprenais avec une clarté parfaite) qui ils étaient intérieurement, exactement comme eux pouvaient me voir clairement. Tout cela se passait par sentiments/pensées se produisant simultanément à une vitesse incroyable. Je voyais les lèvres bouger tandis qu’ils parlaient, mais je n’entendais pas comme on entend dans le monde physique. L’élément temps, tel que nous le connaissons dans la vie physique, n’existe pas. Par exemple, une des âmes qui m’ont Accueillie a dit à une autre âme, lentement, en plaidant, en faisant des pauses : « Elle a tant subi, on devrait lui permettre de rester ». Physiquement, au rythme qu’elle suivait, il aurait fallu quinze secondes pour le dire, cela n’a pourtant nécessité aucun délai là-bas, ce fut instantané. Même si je sais que cela paraît bizarre. Un individu qui communique ressent la notion de temps. Mais le temps n’existe pas en termes physiques. C’est le plus magnifique des langages, parfaitement clair, compréhensible, libérateur, parfait. Je n’ai décelé aucun timbre qui aurait permis d’identifier une voix particulière. Ce n’est pas ainsi. Le timbre existe. C’est simplement un timbre qui identifie une âme particulière, pas quelque chose qui soit audible physiquement.

La suite va être difficile à comprendre pour vous. Je vais donc vraiment m’efforcer de l’expliciter. Tout se passe simultanément, ou mieux, se chevauche. Imaginez un millier d’évènements et des gens qui parlent exactement au même moment. Et vous comprenez chaque détail de tout ce qui se passe. Je comprenais avec une clarté parfaite chacune des six âmes qui parlaient exactement en même temps, je connaissais également le plus profond de leur cœur, ainsi qu’une multitude d’autres évènements et d’informations que j’avais le privilège de recevoir, tout cela exactement au même moment. Il n’y a pas l’ombre d’un doute sur ce qui est dit grâce au mécanisme de cette forme de communication (les âmes sont à nu, de plus on le ressent et on sait que c’est la vérité). Et on ne remet rien en question, ce n’est pas utile. On sait instinctivement qu’il s’agit de la véritable forme de communication. Instantanément on sent qu’on a été libéré de toutes les limitations des liens physiques, qu’on est enfin chez soi, à sa place. Pourtant, je ne me souvenais absolument pas que cet endroit fût chez moi. C’était plutôt savoir instinctivement, intuitivement, que j’étais à ma place. Le doute n’existe pas là-bas, il est impossible. Tout ressort d’une connaissance parfaitement claire.

Ce qui est le plus mis en relief dans cette expérience, c’est l’AMOUR. On est si totalement englobé dans un amour qui n’existe pas dans notre monde physique. Quelle que soit la profondeur de l’amour que l’on porte à ses enfants, on ne peut l’y comparer. Cet amour est le plus pur, le plus authentique, le plus profond, le plus absolument irrévocable qu’on puisse JAMAIS imaginer. Toutefois, je me rends compte que vous pourriez dire : « C’est bien ce que j’éprouve pour mes enfants » : c’est aussi ce que je dirais moi-même. Mais cela va bien au-delà de ce que ces mots peuvent décrire. Et je pense que c’est parce que la communication se fait sous forme de sentiments. C’est renversant. Quand on reçoit cet amour, il n’est pas appréhendé par la pensée, il est RESSENTI par l’âme. Et l’immense sentiment de ce parfait amour pénètre directement dans le cœur, comme une émotion que l’on vit. Pour l’exprimer ainsi, cela peut mettre l’âme à genoux dans un grand souffle de sensation. Toutefois, ce n’est pas écrasant dans le mauvais sens du terme, ça l’est totalement de la meilleure manière imaginable. Une fois qu’on y a goûté, on est changé pour toujours. C’est une béatitude complète. C’est ce qu’on a toujours voulu et tellement plus encore. J’étais en vénération d’être tant aimée. Je le suis encore et le resterai toujours.

Il existe une grande lumière vers laquelle j’étais poussée à aller, mais je n’ai pas pu le faire. De loin, j’aurais comparé cette lumière aux représentations du soleil avec les rayons qui en émanent. La lumière est moins grosse à son origine quand elle est loin, les rayons s’écartent à mesure qu’ils s’éloignent de la source. Plus la lumière est proche, plus son point d’origine grossit, jusqu’à ce qu’on soit tellement proche que ce point d’origine illumine tout le champ de vision. Cette lumière est la source de l’amour « renversant ». C’est probablement la raison pour laquelle l’instinct dit : « J’en voudrais davantage, je vais là-bas. ». Par contre, cela ne signifie pas que je ne ressentais pas un immense amour de la part des âmes individuelles que je rencontrais, au contraire. L’amour qu’elles me portaient était suffisant pour totalement saturer une vie entière d’être humain.

Simplement, quand je me suis rendu compte qu’il y avait davantage d’amour, encore plus grand, et que j’ai réalisé que cette source d’amour était encore plus proche de moi en termes de relation, je l’ai désirée encore plus. C’était comme si l’entité émettant cet amour incroyable envers moi était celle qui me connaissait le mieux. Cet amour dépassait ce qu’une mère ou un père éprouvent pour leur enfant. Donc, en un sens, j’étais attiré vers mon plus proche parent, même si, sans l’ombre d’un doute, ce n’était pas le genre de parent que l’on connaît dans le monde physique. La sensation était plus réelle que n’importe quelle relation dans le physique. Maintenant, je considère cette lumière comme Dieu. Et je suis reconnaissante qu’elle ait révélé son amour pour moi lors de mon expérience de mort.

Bien, je vais vous donner les détails de l’expérience en termes humains, même si je pense que ces détails sont totalement insignifiants en comparaison des aspects réels et importants que je viens de vous communiquer : en arrivant à l’endroit où les six âmes m’ont Accueillie, j’ai perçu leur amour par le biais de leurs pensées/sentiments. Je me sentais libre, merveilleusement bien. Simultanément, elles ont tenu entre elles une longue conversation pour savoir si on me permettait de rester (je ne sais où). Quoi qu’il en soit, j’étais heureuse de rester simplement là où j’étais. Autour d’elles régnait un univers teinté de bleu profond (mais pas un sentiment sombre), c’était agréable. Il n’y avait aucune terre, j’avais plutôt l’impression que les âmes étaient venues à ma rencontre dans un endroit de l’univers où il n’y a aucune terre. Ce n’était cependant pas antinaturel, bien au contraire : cela avait l’air davantage naturel que sur terre. Cela semblait juste.

Je revois encore nettement les visages dans ma mémoire. Elles étaient d’avis que je sois autorisée à rester. J’étais tellement heureuse. En aucun cas je ne voulais repartir. Pas question ! Je n’avais aucun doute là-dessus. J’avais été libérée de la prison exigüe de mon corps physique. Ma pensée était mille fois plus affutée, libre et en mesure de fonctionner à pleine capacité, avant ma mort j’ignorais que cela fût possible. L’amour était incomparable. Jamais je n’allais repartir volontairement. J’étais en train de visualiser un millier d’images concernant l’univers et l’histoire en cours, mais je n’étais pas en mesure de toutes les saisir. On m’a par contre accordé une compréhension totale au sujet de la vie, en mettant l’accent sur l’importance de la vivre telle qu’elle est donnée et sur le fait que nous ne faisons qu’un.

Je ne participais pas à la conversation qui se poursuivait à mon sujet. Je n’étais qu’observatrice. Puis la lumière s’est rapprochée, chacun en a pris conscience, se concentrant sur elle. Il y a eu une pause tandis que l’attention de tous se mobilisait. Une femme est apparue, entièrement environnée de lumière (tout le champ visuel). Pourtant, les six autres âmes n’étaient pas entourées de lumière, seulement la femme. C’est difficile à décrire. C’était comme si le champ de vision n’avait été empli de lumière que si on regardait cette femme. Mais si on observait les autres âmes, toutes étaient entourées d’un agréable arrière-plan bleu. Comme les autres âmes, la femme m’aimait profondément, même si son visage arborait un air grave et autoritaire. Elle était habillée dans un style bien plus ancien, en noir, avec un capuchon. Ce vêtement la couvrait entièrement jusqu’au cou. C’était une femme âgée, au visage marqué par le temps. Elle me fixait droit dans les yeux.

Les autres âmes l’imploraient de m’autoriser à rester. Elle n’a pas dit un mot (pensée/sentiment). Elle s’est contentée de continuer à me fixer, comme si elle se concentrait profondément pour analyser la situation. Il y a eu une pause après que les autres âmes aient plaidé ma cause tout leur soûl. Elle a continué à me fixer, puis a déclaré : « Elle repart ». Mon cœur s’est effondré. J’ai finalement pris la parole en implorant : « Non, non s’il te plaît, non ». Elle est restée ferme. Je lui ai communiqué ma pensée du fond du cœur : ne pas partir. Mes émotions pleuraient en profondeur. Il allait falloir me forcer. Je me suis alors rendu compte que je planais au dessus de mon corps.

Puis, une infirmière m’a empilé de la glace sur la poitrine, me disant de me réveiller. J’étais nue, sans aucun drap. J’ai regardé mon corps avec dégoût, je ne ressentais rien à son égard. Avec douceur mais de plus en plus fort, l’infirmière m’a piqué le bras gauche en disant : « Réveillez-vous ». Ensuite j’ai ressenti une douleur inouïe, réalisant que j’étais de retour dans mon corps. Mon cœur s’est effondré. Etre de retour m’a fait me sentir complètement abandonnée. L’infirmière s’est rendu compte que j’avais repris connaissance. Elle a répété plusieurs fois : « Ouvrez les yeux ». Puis elle a commencé à me mettre de petites cuillérées d’éclats de glace dans la bouche, m’informant que ma fièvre était trop élevée, que je devais sans cesse manger de la glace. Elle a continué à me donner des cuillérées jusqu’à ce que je perde connaissance.

*

Notre vocabulaire n’est conçu que pour la vie physique. J’ai toujours dû batailler pour expliquer mon expérience aux rares personnes en qui j’avais confiance. Même si une très longue conversation est nécessaire, ainsi qu’une grande attention pour dépasser les problèmes de compréhension de chaque personne, cela engendre pourtant un enthousiasme personnel profond de pourvoir en parler à quelqu’un de confiance, car en le faisant je partage le savoir le plus important, le plus merveilleux qu’on puisse acquérir.

J’étais mourante quand on m’a amenée d’urgence à l’hôpital. On m’a opérée trois jours plus tard alors que je ne réagissais pas aux antibiotiques. On savait que le risque de décès lors de l’opération était très important et cela s’est confirmé. Les chirurgiens (ils étaient trois) m’ont dit qu’ils ne pensaient pas pouvoir me réanimer. L’un d’eux m’a informé que cela avait duré cinq minutes. Un autre a déclaré à ma mère que l’EMI avait très probablement été provoquée par des hallucinations. Je savais que c’était inexact. Le dernier m’a dit que cela pouvait être réel car il avait entendu des histoires similaires de la bouche d’autres patients réanimés. Une fois suffisamment forte pour le faire, je ne pouvais pas parler d’autre chose, je voulais le dire à tout le monde.

Il y avait une clarté parfaite. Les champs étaient différents. Un champ pouvait concerner une zone, un autre champ s’appliquer à une autre zone, le tout dans la même région. Les couleurs étaient toutes extrêmement agréables et belles. L’intensité de la lumière ne peut être décrite en termes humains. Je me suis échinée à trouver les mots adéquats pour la décrire la lumière : elle est très brillante, mais pas agressive pour les yeux, elle est très agréable. Elle est aussi guérissante, aimante, compréhensive, incroyablement puissante et bonne. L’intensité n’était faible que lors de la phase de déplacement. Elle était plus forte que sur la terre, au point d’arrivée.

Certaines âmes apparaissent comme des entités nuageuses filantes. Elles prennent la forme d’une petite boule lorsqu’elles sont loin. Mais elles tourbillonnent sans cesse, laissant une sorte de trou au milieu quand la boule commence à se disperser, puis à tourner en un mouvement circulaire. La boule grossit à mesure qu’elle approche. Ensuite, quand elle commence à se disperser (avec le trou au milieu), son contour prend la forme d’une tête humaine, mais finalement un tourbillon se déclenche. Le processus se répète continuellement tandis que l’âme se rapproche. Il y a aussi des couleurs, le bleu apparaît en premier, au stade du tourbillon. On voit ensuite des sortes de « films » dans les zones bleues qui virent au vert. Certaines âmes apparaissent sous leur forme humaine antérieure, parfaitement nettes sous tous les aspects, vêtements compris. On comprend celles-là tout à fait nettement.

Bien qu’on entende, il n’y a pas d’audition au sens humain du terme. On ressent avec les sentiments, la pensée, la perception. La netteté, la compréhension, la source sont parfaites. On ressent si la personne parle lentement, etc. Pourtant le temps n’existe pas. On perçoit la hauteur, la force, mais on n’entend pas comme un humain. C’est une communication parfaite. J’ai su que la femme que j’ai vue, totalement englobée dans la partie la plus intense de la lumière, possédait l’autorité pour décider de mon destin.

Je ressentais béatitude, amour, bonheur, extase, paix, réconfort, plénitude... imaginez tous les états positifs et multipliez-les par mille.

Je n’ai pas vu de tunnel. Ou s’il y en avait un, il était engendré par la vitesse incroyable à laquelle je me déplaçais. Je voyais des stries en forme de tunnel autour de moi et derrière moi, sous forme de traînées : je créais ces stries et le tunnel par ma vitesse. C’est comme générer des mouvements de particules tandis qu’on les traverse rapidement. C’est difficile à expliquer. Je parie qu’on peut l’expliquer scientifiquement, mais je n’ai pas la moindre idée de la manière de le faire. Quand quelque chose se déplace rapidement, les particules sont peut-être forcées de se déplacer sur les côtés.

J’ai beaucoup appris. Nous ne faisons tous qu’un. Nous devrions savourer la vie, totalement. On ne meurt pas. On est libéré après la survenue de la mort physique. Je n’ai pas peur de la mort, mais je possède une compréhension exhaustive de la nécessité de vivre la vie. J’ai davantage de respect pour la vie. Je me sais capable d’un amour incroyablement profond, compréhensif, total. Il ne faut pas blesser les autres, ils font partie du même Unique que soi. Il ne faut pas juger, mais chercher à comprendre et aider autrui. J’ai des facultés de voyance (que tout le monde possède, d’ailleurs)... mais elles doivent être utilisées avec précaution, orientation et soin. Je peux atteindre un état de béatitude partielle. Je sais qu’après la mort, cela s’améliore. Je peux même atteindre le bonheur par le biais de pratiques spirituelles.

LA VIE REPRESENTE BIEN DAVANTAGE QUE CE NOUS EN VOYONS.

La dimension dans laquelle je me trouvais n’appartenait sans aucun doute pas au monde. Je n’y ai vu aucun objet. J’ai appris qu’il existe au moins deux autres dimensions (celle dans laquelle je me trouvais et celle d’où venait la femme dans la lumière). Le temps n’existe pas dans ces dimensions. La communication est plus pure et meilleure en dehors de la terre. C’est l’amour qui y règne. Là-bas, on peut voir l’histoire dans le passé, le présent et l’avenir. C’est simultané.

Je crois que l’ordre de l’univers peut être mesuré scientifiquement et qu’il le sera. Je pense qu’on pourra prouver l’existence de l’âme quand l’étude des énergies qui lui sont liées aura été développée et menée en profondeur, avec des outils et du temps, cette étude étant faite en parallèle aux recherches en physique. Je n’ai pas eu de réponse quant à mon projet de vie. Je crois que nous évoluons tous en des êtres spirituels élevés servant un but (celui de la lumière). Je me demande ce qu’il peut être.

J’ai rencontré là-bas une limite qui n’était pas physique mais qui était bien réelle. Je n’ai pas été autorisée à aller au-delà. Si j’avais pu franchir la limite, ou simplement rester là où je me trouvais, j’en aurais été très reconnaissante.

J’ai beaucoup plus d’intuition, j’ai acquis des facultés spirituelles que je n’avais pas auparavant. Cependant, bien que ma conscience se soit souvent avérée probante et significative, elle est également sujette à des inexactitudes non négligeables. Il m’a fallu toute ma vie pour me rendre compte que je devais me maintenir dans un état hautement spirituel, centré sur l’amour, pour éviter ces inexactitudes. Etant donné les contraintes de temps qui pèsent sur ma vie, ce n’est pas toujours facile à faire. C’est véritablement une vertu d’ordre élevé. Intérieuremnt, j’ai développé voyance et spiritualité : elles coexistent.

J’ai parlé de ce qui m’était arrivé dès que j’ai été en mesure de le faire. La réaction varie selon les personnes. Mon père (qui m’a avoué plus tard avoir vécu une EMI étant enfant : il n’avait pas dépassé le plafond de sa chambre) croyait encore que la vie disparaissait avec le corps physique. Ma mère était convaincue que j’avais eu des hallucinations dues à la maladie et à l’anesthésie. Mon mari, qui m’aimait profondément, s’est rapproché de la dévotion au cours de l’année que nous avons passée ensemble. Une amie a trouvé cela rassurant après la mort de son frère. Je fais très attention à qui j’en parle, j’ai appris cela peu après mon expérience, alors que je le criais naïvement sur tous les toits.

Je ne savais absolument pas ce qu’étair une « EMI ». C’est vers l’âge de 25 ans que j’ai découvert un livre à la librairie : « La vie après la vie ». Ce fut très réconfortant pour moi de découvrir qu’il existait d’autres personnes dans mon cas. Mes parents ont tenté de me faire douter, mais c’était impossible. Cette expérience a été la plus réelle, la plus nette de toute ma vie.

L’AMOUR, l’AMOUR, l’AMOUR : nous ne vivons pas la vraie vie. Nous ne sommes pas censés vivre sans spiritualité, elle fait partie de ce que nous sommes. C’est difficile de vivre dans un monde rude, avec des personnes à l’esprit fermé. Je sais que la vie représente bien davantage. Pourtant, j’ai passé la majeure partie de mon existence entourée de personnes qui ne pourraient jamais comprendre ni croire quoi que ce soit hors de l’existence physique. Je suis parfois impatiente avec ces personnes et je dois lutter pour me maîtriser.

Je me garde d’exprime les idées liées à mon EMI. Je m’efforce de trouver d’autres méthodes pour ouvrir les esprits sans évoquer les sujets paranormaux ou religieux. Je suis attirée par les gens ouverts, généreux... c’est avec eux que j’ai fondé les relations les plus étroites et les plus profondes.

 

 

***

© Bridget Fragale

(2008)

 

C’est dans des moments comme ceux-ci que j’aimerais avoir un logiciel de reconnaissance vocale ! Bon, allons-y...

Je conduisais un tacot, j’en ai perdu le contrôle. La voiture a fait plusieurs tonneaux décrivant une longue diagonale sur une berge en pente. J’ai eu la sensation que mon père décédé était là et me tenait la tête... j’étais comme une pièce de monnaie dans une boîte qu’on secoue.

Dans mon souvenir suivant, je rêve que je vole. Je volais tellement bien ! Par la suite j’ai également rêvé que je volais. Mais là, il y avait une différence : c’est que je pouvais continuer à voler même en pensant que j’étais en train de voler... je n’ai pas descendu ni atterri dès que je me suis mise à analyser le vol : j’ai simplement continué à voler. Quand j’ai essayé de voler plus haut, je suis allée plus haut, quand j’ai essayé d’avancer, j’ai ralenti, quand j’ai essayé de descendre je n’ai pas pu... ainsi, quand j’ai tenté de m’arrêter, j’ai réalisé que j’étais tractée en douceur vers le haut. C’est à ce moment là que j’ai compris que quelque chose se passait réellement, et que je n’étais pas en train de rêver.

J’ai regardé autour de moi... la cime des pins, l’espace entre moi, l’herbe et la route... j’ai levé les yeux vers le ciel au dessus de moi et je me suis rendu compte que tout était très net, je voyais mieux qu’avec mes lunettes. J’ai ensuite ressenti l’air froid d’avril sur moi, la chaleur du soleil matinal, la manière dont il réchauffait l’air froid du matin. C’est alors que j’ai regardé en bas... j’ai vu ma voiture sur le toit. Ma tête avait l’air de dépasser d’en dessous. Le véhicule reposait en travers sur moi, j’avais la tête qui émergeait de la vitre brisée. J’ai pensé : « Si mon corps est en bas, qu’est-ce qui est en haut » ?

Mon corps astral s’est retourné, regardant vers le haut.

Ce que j’ai vu pourrait être décrit comme un tourbillon. Dans le ciel il y avait un trou environné de nuages et d’éclairs pareils à du plasma. Dans ce trou il y avait des étoiles, mais pas celles que l’on voit au delà de notre atmosphère la nuit, c’était plutôt semblable au centre de l’univers, comme une galaxie tournoyant autour de la lumière la plus brillante qu’on puisse imaginer, que j’ai perçue comme étant la source. Et juste en dehors du trou, il y avait des sphères lumineuses entrant et sortant de ce trou... elles possédaient des luminosités, des couleurs et des formes différentes.

A ce moment là je me suis prosternée en disant, ou plutôt en pensant : « Oh mon Dieu, tu existes » ! Je me suis inclinée et je me suis recroquevillée autant que je le pouvais, car j’ai compris que j’avais été ignorante depuis toujours.

 

Un peu de contexte :

 

Dès ma naissance j’ai su que Dieu existe. J’avais coutume de jouer avec Lui quand j’étais petite. Juste avant d’aller dormir, je demandais quelle taille faisait l’univers, je fermais les yeux et j’allais aussi loin que je le pouvais avant de m’endormir. Je me souviens d’être allée très loin et d’avoir compris que l’univers est infini. Etant enfant, cela dépassait légèrement mon entendement. J’étais douée en calcul, j’avais un niveau de compréhension élevé. J’effectuais de longues divisions à l’âge de 6 ans, je faisais des rêves prémonitoires depuis que j’étais en âge de parler.

A 8 ans, j’ai vu en rêve la mort de ma famille. J’ai rêvé qu’ils allaient mourir dans un accident au cours d’un voyage au Nevada, je le leur ai dit mais ils ne m’ont pas écoutée. Tous les adultes que je connaissais m’ont dit que ce n’était qu’un rêve, et j’ai voulu les croire parce que je refusais que mes parents meurent. Quand leur avion s’est écrasé, j’ai été dévastée psychiquement, émotionnellement, pour ne pas dire spirituellement. J’ai pensé que Dieu avait été cruel de me donner de tels rêves sans aucune maîtrise sur les évènements, d’autant plus que je ne parvenais plus à décrypter aussi nettement la réalité... j’ai demandé que cela cesse.

J’ai vécu quelques autres phénomènes entre cet âge et mon accident. Entre temps, j’ai traversé une série d’évènements très traumatisants, des séparations et d’horribles épreuves qu’aucun enfant ne devrait affronter. Cela m’a fait oublier Dieu et mon lien avec Lui. J’ai commencé à me droguer, à faire la fête, à faire du mal aux autres et à moi-même au travers de mes actes.

 

Retour à mon expérience :

 

Alors que je me prosternais, j’ai revu ma vie depuis la perspective de Dieu : la vérité. J’ai vu chaque fois où j’avais été égoïste, prenant des décisions dans mon propre intérêt. J’ai vu toutes les fois où j’avais manipulé ou bien semé la discorde pour un bénéfice personnel. J’en ai alors ressenti la douleur multipliée plusieurs fois. C’était comme un rayon dans le plexus solaire, c’était tellement douloureux que j’en étais détruite, c’était comme si toutes mes forces avaient le souffle coupé. Je ne suis pas une personne mauvaise, je n’arrive pas à imaginer ce que cela aurait été si j’avais été violente, ou si j’avais assassiné mon prochain. Je suppose que revoir sa vie de cette manière serait un enfer.

A cet instant, un être fait de lumière est arrivé près de moi. Je n’ai pas été élevée dans la religion, je n’ai pas été baptisée non plus. Peut-être fais-je erreur, mais j’ai eu l’impression que c’était celui qu’on appelle le Christ. Il ne s’agissait pas du Christ qu’on voit sur les peintures ou les images, ce n’était pas le Christ dont parlent les évangélistes, ce n’était pas le Christ de l’Amérique ni aucune autre représentation que j’aie pu découvrir. C’était un être parfaitement pur, parfaitement bienveillant. Il ne jugeait absolument pas... à tel point que je pouvais à peine saisir son niveau de compassion, dans cette petite mais brillante lumière qui le constituait. Je n’ai pas été en mesure de sonder cet amour incroyable avant qu’il m’ait touchée en disant : « Je prends cela, c’est pour moi », et qu’en me touchant il m’enlève le rayon.

Sa lumière a paru s’assombrir un instant, le rayon a disparu puis « il » a « dit » : « Tu es pardonnée. Tu étais chair et avec la chair vont la biologie, la psychologie, l’instinct, le désir, le mécanisme, l’ego et leur servitude. Etre chair, c’est pécher, c’est la nature de l’être. Il n’y a aucune faute à être humain ». Cela m’a donné une sérénité que je n’ai plus jamais ressentie depuis.

C’est alors que je me suis rendu compte qu’il faisait partie de la grande lumière : en un sens il était le gardien de notre planète, un peu comme s’il y avait été affecté, c’était son lot de « régner » et de prendre soin, de guider, de protéger, d’aimer et de nourrir. Mais cet être représentait davantage que ce qu’il m’a semblé être à ce moment là... et je m’en rendais compte. Je me suis vraiment enthousiasmée et je me suis mise à poser des questions comme un petit enfant...

Et les extra-terrestres ? Et les univers parallèles, la vie sur d’autre planètes, les OVNI, etc, etc... ?

C’est alors que j’ai perçu un grand rire étouffé, j’ai aussi eu l’impression qu’on m’avait caressé la tête, on m’a donné la source par le haut de la tête. C’était comme un fleuve géant et quand j’ai introduit la tête dedans, j’ai pu voir depuis le début du début, le début du tout et du rien. J’ai vu l’intégralité de l’univers... du big bang au big stop, j’avais la mémoire de l’univers. J’ai compris la cosmologie, la biologie, la spiritualité, la conscience, l’existence, la non existence, la physique, les mathématiques, j’ai fondamentalement su tout ce qui peut être su et non-su.

Dieu est simultanément tout ce qui peut exister et tout ce qui peut ne pas exister, je suis humaine, je ne peux donc le comprendre qu’en termes humains. Même le meilleur de l’humanité n’est qu’humain et tout est anthropomorphique. C’est comme si une chaise regardait une table en pensant qu’elle voit une chaise bizarre sans dossier. Une chaise peut ne jamais savoir qu’elle est une chaise, elle fonctionnera pourtant toujours comme une chaise. Elle peut ne jamais se demander si elle est une chaise, ni voir au delà de sa « chaisité », pourtant elle sera tout autant une chaise.

Lorsque j’avais environ 14 ans, je me demandais si Dieu pouvait faire en sorte qu’un rocher soit tellement lourd qu’Il ne puisse pas le soulever ? Oui et non simultanément, tout à la fois et rien du tout.

Après cette grande révélation, je me suis rendu compte que je n’étais pas à ma place, que j’avais un corps, j’ai réalisé que si je ne retournais pas à ce corps, il allait cesser de fonctionner, j’étais en effet ce qui le faisait progresser dans le temps et dans l’espace.

A cet instant, j’ai dit merci et pardon pour le dérangement dans cette grande histoire, que j’étais éternellement reconnaissante, etc... mais qu’il me fallait repartir. On m’a dit que je devais assumer l’entière responsabilité de ce que j’avais fait.

Je me suis rapidement rassemblée du mieux possible et j’ai foncé auprès de l’être de lumière (le Christ), puis, telle un saumon remontant le courant, j’ai « bondi » pour réintégrer mon corps. Lorsque je suis entrée dedans, je suis passée par le haut de la tête. Tel un récipient étanche qu’on referme il a produit un « BOMMMMP ! » très fort.

C’était comme essayer de mettre un superordinateur dans un Amiga ! Ça ne rentrait tout simplement pas. J’ai eu un moment de perte, d’abandon d’une partie de ma compréhension, afin de pouvoir retourner rapidement dans mon récipient. Je savais que j’allais pouvoir la retrouver plus tard, qu’elle allait m’attendre, quel que soit le moment où j’allais repartir, mais pour lors j’avais une tâche à accomplir !

J’ai donc regrimpé dans le corps. C’était froid, calme, il n’y avait ni électricité ni plomberie, c’était comme une grande maison vide, abandonnée, j’avais l’impression que cela résonnait et qu’il faisait noir. J’ai presque paniqué, mais ma détermination est revenue en force.

J’ai voyagé le long de la moelle épinière jusqu’aux extrémités. J’ai descendu la jambe droite sans problème. J’ai tenté de descendre la jambe gauche, mais il n’y avait plus de liaison. Je suis remontée à travers les viscères et dans le cœur, j’ai fait le tour de la cage thoracique, descendu les bras, puis je suis remontée dans le cerveau.

Je suis allée dans le bulbe rachidien - ou ce que j’ai perçu comme étant le centre du cerveau -, telle un commandant de bord j’ai basculé les commutateurs. J’ai dit : « Bon ! Cerveau, faisons redémarrer ce corps » ! J’ai ordonné au cœur de pomper, au sang de circuler mais de se coaguler au niveau de la hanche. J’ai ensuite tenté de respirer. Mon souffle a produit un grand sifflement. Lorsque j’ai essayé d’ouvrir les yeux, je n’ai vu que du sang, une couche de pâte rouge et poisseuse me recouvrait les yeux. J’ai cligné pour m’en débarrasser. J’ai ensuite essayé de bouger, un son semblable à celui produit par un sac de pierres m’a secoué la colonne vertébrale, remontant jusqu’à la tête et au cerveau, j’ai cessé de remuer.

J’entendais l’alarme de portière ouverte qui se déclenche quand les clés sont sur le contact, je percevais aussi les parasites de la radio qui fonctionnait toujours, c’était étrange. J’ai regardé autour et j’ai vu un policier à côté de moi. Je l’ai regardé, il pleurait. Il m’a dit : « J’ai cru que vous étiez morte ». Je lui ai répondu : « Ne vous inquiétez pas, je viens de parler à Dieu, tout va bien se passer ».

Il m’a tenu la main et j’ai regardé son couvre-chef, vous savez celui qui ressemble un peu à un chapeau de cow-boy. Je lui ai déclaré : « Vous êtes mon héros »... il m’a répondu que j’étais le sien.

Je lui ai dit que j’étais fatiguée, il s’est écrié : « NON ! Parlez-moi, vous devez rester éveillée. Racontez-moi ce que Dieu a dit ».

Je lui ai avoué que j’étais totalement responsable de l’accident, et j’ai demandé comment allaient mes amis.

Il a répondu qu’ils allaient s’en sortir. Il m’a ensuite raconté ce qui s’était passé.

Le bruit de l’alarme, de la radio, le ciel, tout m’étourdissait et je me suis presque évanouie. J’ai entendu l’ambulance arriver. L’équipe se préparait à utiliser la pince de désincarcération mais j’ai protesté. J’avais un mauvais pressentiment à ce sujet, comme si elle allait me tuer. Je me suis donc extraite moi-même. La jambe gauche a été compressée, distordue sous la traction de mon corps. On m’a installée à l’arrière de l’ambulance, on m’a posé une perfusion et l’oxygène, le policier était près de moi. Il me tenait la main et m’a dit que je pouvais dormir maintenant.

*

Radiographies, moniteurs cardiaques, lumières, aiguilles, masques, bruits, sang, bips, conversations, Latin, math, juridique. Vertiges. Douleur.

*

Je suis restée aux soins intensifs pendant 36 heures, perdant et reprenant conscience. On m’a fait une injection épidurale de morphine, j’aurais pu jurer qu’il y avait des araignées partout. Par contre il y a effectivement eu des religieuses et un prêtre. Ils n’arrê-taient pas de venir et de prier tandis qu’on attendait l’arrivée de ma mère. Le prêtre m’a administré les derniers sacrements au moins 3 fois. J’ai plané au dessus de ma tête la plupart du temps, observant tout cela comme un genre de cirque. Chaque fois qu’on entamait les derniers sacrements, je retournais dans mon corps et je disais : « Arrêtez ça, je ne suis pas encore morte ». Mon esprit savait que tout allait bien, mais mon corps pensait différemment. Je sais que mon corps a pensé plusieurs fois qu’il allait mourir, mais mon esprit a refusé de croire quoi que ce soit de ces absurdités, il est simplement resté fidèle au poste.

Dans un moment de tranquillité, j’ai ouvert les yeux et j’ai vu un crucifix de l’autre côté de la pièce. Je me suis mise à rire intérieurement. J’ai dit : « Tu n’es pas là-haut, descends de là, descends de cette croix. Pourquoi font-ils ça ? Pourquoi te laissent-ils là-haut ? Ils veulent te garder là-haut ? C’est tellement stupide, tu es bête, descends de cette croix » !

Juste à cet instant, le Christ a été là, fait de lumière. Il était tellement beau, exactement comme un juif. De longues boucles noires et un beau visage avec de grands yeux marrons, la mâchoire et le nez proéminents. Il portait une robe monacale en étoffe, ceinte d’une corde de fibres. Aucune fantaisie mais il était empli de la lumière la plus brillante qu’on puisse imaginer. Il a souri d’un air entendu, il paraissait préoccupé.

Je me suis exclamée : « Ohhh ! c’est génial, comment fais-tu ça ! Comment peux-tu faire ça ? Tu es là ? Comment es-tu arrivé ici ? Tu étais là-bas et maintenant tu es ici ? Tu m’as entendue ? C’est tellement génial la façon dont tu fais ça. C’est comme une preuve que tu es ici ! Tu es impressionnant ! Merci ! Et maintenant » ?

« Maintenant tu dois vivre la vérité ».

« Ah oui ? C’est facile, je peux le faire. J’ai fait ce que tu as dit, j’ai dit la vérité, j’ai assumé mes responsabilités. Je peux le faire ».

« Je sais »... a-t-il répondu, il avait l’air fier de moi. « Ce ne sera pas toujours aussi facile. Ce pourrait être la chose la plus difficile que tu aies à faire ». Il regardait la croix. Tout est soudain devenu logique pour moi. Il m’a touché la main et une chaleur s’est répandue à travers mon corps. Je suis restée dans mon corps, j’étais stabilisée.

On m’a envoyée à Minneapolis pour subir une opération expérimentale de haute technologie, elle allait constituer une première pour un nouveau type de procédure de reconstruction osseuse, elle allait être réalisée par le grand Dr Templeman... l’homme du temple... amusant, non ?

Je suis restée 5 semaines à l’hôpital. De là, je suis allée dans une maison de repos pour 6 mois de convalescence. J’ai écrit dans mon journal : « Etre debout sera étreindre mon cœur, marcher sera faire progresser mon esprit, danser sera revendiquer mon âme ».

Je me suis mise debout 6 mois plus tard, j’ai marché au bout de 9 mois... aujourd’hui je danse sans souffrir.

Dieu existe. 

*

Je suis prolixe. J’ai pris du plaisir à trouver les mots, à créer un nouveau vocabulaire pour décrire ce qui m’est arrivé. Ma voiture a fait plusieurs tonneaux, elle m’est retombée dessus, me fracassant la hanche gauche en plus de 70 morceaux, me fracturant les côtes gauches qui sont ressorties dans le dos en perforant le poumon droit. J’avais du sang plein les yeux quand j’ai fini par les ouvrir.

Ma vue était spirituelle, mon ouïe télépathique. J’ai connu toutes les émotions connaissables par l’esprit. Il semble que beaucoup de choses m’aient été montrées pendant une très courte durée.

Ce que j’ai vu pourrait être décrit comme un tourbillon. Dans le ciel il y avait un trou environné de nuages et d’éclairs pareils à du plasma. Juste en dehors du trou, il y avait des sphères lumineuses entrant et sortant de ce trou, elles possédaient des luminosités, des couleurs et des formes différentes.

Maintenant, quand je fais une palpation pour évaluation et traitement des tissus, je peux voir dans le corps de façon holographique. Lorsque je m’occupe d’une personne, je vois parfois le traumatisme qui provoque la douleur, que celle-ci soit physique, émotionnelle ou spirituelle. Je peux voyager dans les rêves d’autres personnes, je suis extralucide pour certaines choses. J’ai une intuition très aigüe. J’apprends de façon conceptuelle et avec beaucoup d’intelligence, c’est comme si je me souvenais tout simplement à nouveau de ce que je suis en train d’apprendre. Je ressens les gens, la façon dont ils s’orientent dans leur réalité, leur niveau de liaison.

J’ai commencé à parler de mon expérience immédiatement. J’ai dit aux médecins de faire leur travail et de me laisser m’occuper de la guérison, ils n’arrêtaient pas en effet de me dire que je n’allais plus jamais marcher normalement. Je me sens poussée à raconter mon expérience et à aider les autres. Quelquefois, je bute sur un échec qui m’éloigne des autres ou de moi-même, mais j’attribue cela au fait qu’ils ne sont pas prêts à entendre ces choses. Certaines personnes veulent se sentir mieux, d’autres veulent guérir.

Je perdais et reprenais conscience de ce qui s’était passé. Quand je touchais le fond, j’étais déprimée par ma situation et ce que j’avais provoqué. Lorsque je m’apercevais du don qu’on m’avait fait, j’étais transportée.

L’expérience a changé ma vie. Depuis, je suis toujours restée sur le chemin de l’autoréalisation. Je veux aider à guérir le monde.

Je ne peux pas agir mesquinement afin de plaire aux autres. Dieu est amour, tout le reste c’est des foutaises.

Rien ne soutient la comparaison avec cette expérience, et rien, jamais, ne reproduira ce qui s’est passé.

Contactez-moi pour toute aide que je pourrais vous apporter, j’aimerais beaucoup vous aider dans ce projet ! Cela fait partie des informations les plus importantes... nous commençons en effet à nous relier à notre véritable potentiel, ici sur terre.

 

 

***

BURKE

(été 1988)

 

Quand j’ai été éjecté du bateau, j’ai heurté l’eau avec une force incroyable, mes oreilles sonnaient en échos de terreur tandis que les hélices des moteurs hors bord approchaient. J’ai d’abord été frappé par la quille du bateau... puis j’ai senti quelque chose de solide sur lequel je reposais : c’était le fond du lac.

Mon cerveau s’est trouvé tout de suite en surcharge. Un indescriptible sentiment de terreur s’est installé. J’ai ouvert la bouche à la recherche d’air, ne faisant qu’absorber une énorme quantité d’eau. Je la sentais pénétrer dans mon corps, en prendre possession et revendiquer son nouveau territoire. J’ai fermé les yeux et me suis rendu compte que je venais d’être intégralement débarrassé de mon ego (c’est mon interprétation de la sensation et de l’effet produit). Un sentiment de calme m’a alors envahi comme si j’étais libéré d’une impuissance qui avait conditionné toute ma vie.

J’ai fait une transition progressive vers un autre espace. Je me suis retrouvé dans un vide ; je ne peux le décrire que comme une plaine infinie de néant, comme un espace sans étoiles ni planètes. Je n’avais pas de corps physique et je voyais par un moyen autre qu’une paire d’yeux... tout semblait prendre corps à partir de la même source universelle dont je faisais partie, moi aussi. Je n’étais plus conscient (et ce n’était plus nécessaire) du mécanisme des évènements, car toute chose était acceptée pour ce qu’elle était, du fait de son existence même.

J’ai immédiatement été bombardé par des masses d’information qui provenait de toutes les directions à travers de multiples dimensions (c’est du moins ce qu’il m’a semblé). Les informations se précipitaient en moi comme s’il s’agissait des dernières étapes d’un accomplissement, des dernières touches visant à perfectionner l’harmonie dont je faisais maintenant partie. C’était comme si mon être était devenu un vide qui, en s’ouvrant, permettait l’accès de tout ce qui avait existé et de tout ce qui allait exister. En ce qui a paru être un clin d’œil, le stockage de l’information a été terminé. A ce point, je ne peux fournir qu’une relation approximative de ce qui s’est produit, car les mots sont à des kilomètres du sentiment réel. Disons que je comprenais tout ce qui avait existé ou qui devait exister... il n’y avait donc plus besoin de penser ni de se poser des questions.

J’étais complet. J’avais atteint la paix la plus élevée qui puisse être, car mon esprit était silencieux et j’étais : j’étais, tout simplement. Rien d’autre. Je faisais partie de tout ce qui avait jamais été. Je n’avais donc ni attente, ni pensée. J’existais en tout et n’avais pas de forme, seulement un état parfait et complet d’existence.

J’ai crevé la surface du lac, et le murmure d’un souffle s’est à nouveau précipité en moi, mes yeux se sont ouverts : j’étais une autre personne.

Après cette expérience, je n’ai pas eu de sentiment « d’illumination » ou de changement. Mais je me souvenais de l’expérience et pendant quelques temps, tout semblait « poli », le monde avait des couleurs bien plus énergétiques…

Pendant les 3 années suivantes, j’ai été obsédé par la recherche de la source du sentiment que j’avais éprouvé pendant cette expérience, j’ai bientôt sombré dans une dépression massive après n’avoir trouvé aucune réponse. Et j’ai décidé de me suicider à cause de l’énorme somme d’anxiété que je subissais.

J’ai appelé mon père et je lui ai demandé pardon pour ce que j’étais sur le point de faire. Après avoir raccroché, je me suis effondré sur le sol et je me suis immédiatement vu en dessous de moi, j’ai alors été transporté vers un niveau élevé, dans une lumière qui n’avait pas d’effet sur la vue. Je ne possédais pas de forme physique et j’avais une vision à 360 degrés. Je suis entré (j’ai été déplacé, j’ai flotté) dans une forme en bois qui paraissait être un hall incroyablement grand, occupé par des centaines de personnes. Elles n’ont pas réagi à ma présence tandis que je passais sur leur droite, le long du mur Est. J’ai vu un immense tableau représentant celui que nous considérons actuellement comme le Christ. J’ai tout de suite remarqué des petits cercles colorés rebondissant sur les parois directement en face et tout autour de moi. J’ai regardé autour de moi et je me suis aperçu que les gens s’étaient levés, regardant vers le Nord. Les couleurs étaient maintenant incroyables, dansant et zigzaguant par millions et confondues en une source lumineuse unique, massive, émettant une brillante couleur blanc-perle... mais tandis que je commençais à regarder la source, ce qui semblait difficile à en juger par la vision de ces gens, j’ai été « délicatement » stoppé par une force opposée.

A ce moment précis, ce fut comme si je me trouvais réellement devant la mort. J’ai pu sentir l’angoisse pénétrer en moi, mais elle a tout de suite été apaisée par une source qui semblait me caresser, comme si une main avait été placée sous mon existence. J’ai commencé à être tiré en arrière, toujours incapable de me retourner suffisamment pour voir la source, je voulais y aller... absolument rien d’autre ne comptait.

On m’a ensuite informé (sans paroles, mais par une communication directe au travers de mon subconscient) que ce n’était pas mon heure, que ce que je vivais n’avait pas d’importance, l’essentiel étant que je considère ce qui m’arrivait comme une simple expérience. Je l’explique au mieux ainsi : je me trouvais sur une falaise de la vie... mon choix étant de sauter ou de reculer et de réévaluer la situation. La source m’a simplement expliqué qu’aucune des deux options n’était la réponse, la réponse était de le comprendre uniquement en tant qu’expérience, rien de plus... ainsi le cycle serait bouclé. C’est alors que j’ai eu un hoquet en inspirant de l’air, et je me suis assis... le retour à mon corps physique avait été immédiat.

Mon angoisse était passée. Dés lors, j’ai eu une immense estime pour la vie. De nouveau le monde brillait comme si les couleurs avaient été polies. Je pouvais sentir l’odeur de l’air et ressentir son existence... j’ai effleuré les plantes et les arbres, sentant leur être et ce que je pense être leurs émotions. Ma compassion pour la vie et tout ce qui vit est montée en flèche. J’ai acquis une connaissance que j’ignorais, et jusqu’à ce jour, j’ai été en mesure de percevoir la vie d’un point de vue totalement différent : ma perception est toujours bien plus large, ma capacité de mémorisation a été incroyable, apprenant la plupart des aspects de la technologie actuelle sans aucune formation ! Il y a tant à dire... je ne peux qu’espérer que cela inspirera tous ceux qui ont lu ces lignes.

Je vis cette expérience depuis longtemps, et maintenant je souhaite la communiquer à tous. Je ne crains pas la mort, et je sais que la transition vers elle est progressive et sans douleur. J’ai pu comprendre beaucoup de choses concernant la vie et son fonctionnement profond. On sait que lorsque notre heure arrive, on est tout simplement plus « présent », par exemple avant un accident : les choses ralentissent, s’arrêtent presque, comme dans un film au ralenti dont on ferait partie et que l’on serait en mesure de visionner image par image. A cet instant, on consulte un index, comme pour savoir si l’heure est venue : le corps le sait, comme le sait tout l’être. Si l’heure est venue, alors la mort à lieu progressivement pour le corps... mais si l’heure n’est pas venue, le corps traverse l’expérience et le film reprend sa vitesse initiale.

J’espère avoir rendu compte avec exactitude des enseignements que j’ai reçus, j’espère les partager avec vous tous, et j’espère trouver un être compatissant qui m’aidera sur ce chemin.

Namaste,

                                                                                                                      Burke

*

Tout, dans cette expérience, est difficile à transmettre : l’information reçue, la façon de la recevoir et ses répercussions sur notre vision du monde, tout cela arrivant en même temps depuis de multiples dimensions...

Ce phénomène, simplement : le fait d’être... le sentiment d’être complet.

Finalement, je dirais que j’ai fait de mon mieux pour expliquer une chose pratiquement inexplicable.

 

***

CARA

(06/07/08)

 

Après une craniotomie, mon corps est resté en équilibre entre la vie et la mort pendant deux jours. C’est à ce moment que mon esprit l’a quitté. J’ai regardé en bas vers lui... même si ce n’était pas une vision agréable ! Je ne me sentais pas concernée. J’ai perçu mon corps comme étant un véhicule servant à me transporter dans l’école de la vie. Je me trouvais dans un endroit d’amour, d’attention, de compassion, de contentement, d’acceptation, de joie... un endroit de « savoir ». Je percevais les autres êtres et moi-même comme des masses d’énergie, toutes reliées et pourtant distinctes. Il n’y avait ni forme corporelle, ni communication telles que nous les connaissons sous forme humaine. Il y avait un unique sentiment d’omniscience. Tous les êtres spirituels se soutenaient mutuellement, je les « connaissais », même s’ils n’avaient pas la même forme que lorsque je les avais connus à l’école de la terre.

Dans le monde spirituel, il n’y avait pas de limitation telle que l’espace ou le temps. J’avais conscience de la vision générale relative au passé, au présent et à l’avenir. Je savais que l’école de la terre constituait une partie de mon évolution. Il y a eu un passage en revue de ma vie dans ce corps-ci, ainsi que pour mes vies antérieures. J’étais juge des bénéfices et de la valeur de chaque expérience. Elles paraissaient toutes très liées et pourtant distinctes. L’attention s’est portée sur chacune des expériences de vie, toutes contribuant à un résultat final. Je ne voulais pas retourner à l’école de la terre, mais après délibération avec les autres êtres d’énergie, y compris l’être Divin (une grande masse d’énergie), nous avons décidé que repartir servirait davantage le bien.

J’avais le choix, bien que la décision ait paru se prendre en accord avec les autres êtres. Je savais également que si je ne repartais pas cette fois dans ce corps-ci, j’allais revenir à l’école de la terre dans un autre corps afin de terminer ce que j’étais venue y faire. Avant cette expérience, je ne croyais pas à la réincarnation, mais je ne l’excluais pas non plus. Maintenant, je suis certaine d’avoir vécu de nombreuses réincarnations. Quand je suis revenue dans le corps, j’étais satisfaite. J’ai eu l’impression que mon esprit se pelotonnait à nouveau dans un endroit chaud et confortable. A cet instant, le corps s’est stabilisé cliniquement. En fait, on ne s’attendait pas à ce que je survive, on avait dit à ma famille et à moi-même que je n’allais plus jamais fonctionner « normalement ».

Je ne fonctionne pas « normalement » suivant l’acception conventionnelle. J’ai vécu ma vie telle une aventurière attentive et même si je me suis toujours trouvée sur un chemin de découverte, cette expérience hors du corps a intensifié et renforcé toutes mes croyances préexistantes. Elle a ouvert davantage de canaux dans mon cœur et mon esprit. De même, quand vous avez une radio, si vous laissez tout le temps la même station, vous aurez probablement toujours le même type de musique et les mêmes opinions aux informations... mais si de temps en temps, vous changez de fréquence, alors vous pourrez entendre autre chose !

Bien qu’ayant relaté mon EMI à des centaines de personnes dans les cours de l’université du Vermont, c’est la première fois que je vais sur un site web dédié aux EMI, et je viens juste d’apprendre quelque chose d’intéressant. Le Dr Melvin Morse déclare qu’il existe un « point divin » dans le lobe temporal droit, qui « agit comme un émetteur récepteur de l’esprit universel… en fait, on peut apprendre à stimuler cette partie de notre cerveau de nombreuses manières qui ne sont ni la mort imminente ni la mort effective ». Ma blessure se situait au niveau du lobe temporal... peut-être a-t-il été « stimulé » plutôt qu’endommagé... intéressant ! 

Cette expérience se situe en dehors de mes croyances de l’époque. Je ne possède pas le vocabulaire voulu pour la décrire convenablement. Je compare cela au fait d’être témoin d’un événement ou d’un rituel dans une autre culture/langue, de revenir dans ma culture/langue et de tenter de décrire ce que j’ai vécu. 

Je me suis trouvé au niveau de conscience et de lucidité le plus élevé alors que je me trouvais hors du corps, dans le monde spirituel. Même lorsque je suis revenue dans le corps, alors que la forme humaine était encore inconsciente, j’avais un niveau de conscience plus élevé que la « norme » humaine.

Pendant l’expérience Hors du Corps dans le monde spirituel, il n’y avait ni limitation, ni jugement, ni comparaison d’aucune sorte. Tout était absolument différent, étendu, hors « norme » par rapport à la perspective humaine conventionnelle. Mais c’était tellement plus « normal » sur l’autre plan que je m’y sentais davantage « chez moi » qu’ici... à l’école de la terre, j’ai souvent eu la sensation d’être en terre étrangère.

Ainsi que je l’ai mentionné précédemment, tout était plus étendu, plus clair. Je ne possédais ni vue, ni ouïe telles qu’on les connaît ici. Il y avait un sentiment d’omni-science sans limitation. A l’école de la terre, la manière dont nous (les humains) voyons et entendons « normalement » est réductrice.

Je ne « ressentais » pas de la même façon que sous forme humaine. Nos sentiments humains sont généralement limités à ce que nous connaissons sur le plan terrestre. Il y avait des « sentiments » étendus dont je ne parviens même pas à commencer la description (j’ai ressenti de la paix, de l’agréement, du soulagement, du calme, de la joie, du bonheur et beaucoup, beaucoup plus encore).

J’ai vu de la lumière, mais pas telle que nous la connaissons sous forme humaine. Une fois encore, notre perception de la lumière est limitée à ce que nous connaissons à l’école de la terre.

Il y avait beaucoup d’êtres. Nous communiquions par perception extrasensorielle. J’utilise ce terme parce que c’est ce que j’ai trouvé de plus proche du type de communication dont j’ai fait l’expérience. Dire « où ils se trouvaient » serait réducteur. Ils étaient partout et nulle part. J‘ai reconnu ces êtres, tous me soutenaient pour mon voyage dans le monde spirituel ainsi qu’à l’école de la terre.

Je n’ai absolument pas « vu » de figures religieuses... et je ne le souhaitais pas ! Les êtres spirituels n’étaient pas du tout « morts ». Ils étaient tout à fait en vie, sous une autre forme. L’esprit qui avait été ma mère au cours de cette vie-ci était présent, elle avait quitté la forme humaine environ un an avant mon EMI. Elle avait été pour moi un esprit-guide au cours de nombreuses incarnations, elle m’a également accompagnée sous forme physique.

J’ai revu toutes mes vies antérieures. Je trouve plus satisfaisante, plus acceptable, cette expérience de vie-ci. J’ai abordé de nombreuses activités au cours de cette vie, y compris plusieurs carrières, plusieurs activités et sports différents à un niveau de compétition. J’ai fait de grands voyages vers des contrées lointaines, pratiqué des arts, etc...

Parfois, j’avais l’impression de ne pas être suffisamment concentrée pour me fixer sur un centre d’intérêt. Avec ce passage en revue de mes expériences de vie, j’ai appris que toutes les activités étaient/sont liées les unes aux autres, elles servaient chaque fois une opportunité d’apprentissage intéressante.

Revoir mes vies antérieures a été une expérience incroyable et instructive, j’avais le choix entre les voir ou non. Je maîtrisais tout à fait l’intégralité de ce qui se passait au cours de l’EMI. Je crois que cette sensation de maîtrise provenait de ma volonté d’être ouverte au processus.

Pendant la Sortie Hors du Corps, j’étais également consciente de ce qui arrivait dans la salle des Soins Intensifs où se trouvait mon corps. Comme je l’ai dit plus haut, il y avait un sentiment d’omniscience et une conscience étendue de tout ce qui est. Lorsque j’en ai été capable, j’ai visité cette salle ainsi que les personnes qui s’étaient occupé de moi lorsque le corps s’y trouvait. Le directeur m’a montré la pièce où j’avais été placée. Lorsque j’y étais, le lit avait été déplacé de manière à disposer les machines et les instruments qui avaient été amenés là afin de me garder en vie. Le directeur a été surpris lorsque je lui ai dit comment la pièce avait été disposée. J’étais inconsciente... comment étais-je au courant ?... j’avais observé tout cela depuis un point situé en hauteur !

J’ai également obtenu un exemplaire de mon dossier médical, je voulais en effet savoir ce qui était arrivé cliniquement au corps à certains moments. C’est ainsi que j’ai su que mon corps avait été entre la vie et la mort pendant deux jours. Le corps se stabilisait, puis déclinait, puis se stabilisait à nouveau... et ainsi de suite. Au même moment (bien qu’il n’y ait pas de limite temporelle dans le monde spirituel), je décidais si oui ou non je voulais revenir. Au départ, je voulais quitter le corps et rester dans le monde spirituel. J’étais dans une dimension tout à fait différente pour laquelle il n’existe pas de description en langage humain... tout au moins dans notre langue.

Ainsi que je l’ai mentionné, il y a eu des discussions avec les autres êtres spirituels, et c’est avec leur soutien et leurs encouragements que j’ai décidé de revenir à ce corps.

L’espace dans lequel je me trouvais m’était très familier, il ne me paraissait pas étrange du tout. Il semblait plus « normal » qu’à l’école de la terre... je le ressentais davantage comme chez moi.

Il n’y avait pas de frontière, de limitation du temps ou de l’espace... difficile à décrire ! J’avais un sentiment d’omniscience... la connaissance du passé, du présent et de l’avenir... une vision générale de l’ordre et du but de l’univers.

Je sais que tout est extrêmement bien chorégraphié. Rien n’est dû au hasard. Les coïncidences n’existent pas. Cependant, même si tout est bien planifié, nous avons le choix en ce qui concerne la manière dont nous utilisons les informations. Par exemple, chaque personne croise notre chemin pour une raison précise. Nous avons le choix d’être indifférent à cette personne et à cette expérience, mais nous pouvons aussi décider d’être ouvert aux possibilités offertes par cette interaction. Nous avons le choix de vivre chaque moment en étant conscient et totalement dans l’instant, ou bien nous pouvons choisir de ne pas être totalement dans l’instant... ce que beaucoup de personnes font dans notre société.

Quand j’ai repris connaissance, après la blessure et l’EMI, j’ai reçu des centaines de cartes, de lettres, de messages, etc. Beaucoup mentionnaient : « Vous ne vous souvenez probablement pas de moi, mais il y a cinq ans, vous m’avez dit quelque chose qui a changé ma vie »... ou bien : « Il y a 10 ans vous avez fait une chose pour moi qui a changé ma vie ». Je n’avais rien fait de spécial pour ces personnes, j’étais simplement attentionnée, j’existais dans l’instant avec elles... disant ou faisant quelque chose dont elles avaient besoin à l’époque. J’ai appris que TOUT ce que nous disons ou faisons a une influence. CHAQUE moment est important. Je me suis toujours souvenu de la raison pour laquelle je suis ici, j’ai poursuivi ma mission au mieux de mes possibilités à tout moment.

Bien qu’il ne se soit pas agi d’une compréhension soudaine, l’EMI a consolidé ce qui était en mon cœur à partir du moment où je suis revenue cette fois-ci à l’école de la terre. J’ai appris davantage sur moi-même, sur autrui et sur l’univers.

Je ne peux pas dire que la décision de « retourner » à l’école de la terre ait été une décision consciente de revenir à la vie, car dans l’autre état d’existence il s’agit également de la vie... à une échelle beaucoup plus grande.

Je n’ai pas décelé un quelconque « point de non retour ».

En tant qu’êtres spirituels, nous pouvons décider à tout moment de l’endroit où nous souhaitons être. La connaissance était/est très précise. Je n’ai pas retenu toutes les informations que j’ai reçues et vécues lors de la Sortie Hors du Corps. TOUT était/est significatif. Mais le corps/l’esprit humain ne peuvent contenir le niveau d’énergie nécessaire pour vivre ce dont on peut faire l’expérience sous forme spirituelle. L’état spirituel se situe à un niveau d’énergie plus élevé. C’est comme avec l’électricité. Un récepteur 110 volts ne peut accepter 220 volts. Mais on peut transcender les limitations humaines en élevant son propre niveau d’énergie, comme pour l’électricité... il est possible de brancher un transformateur !!!

Mon interprétation de ce concept, c’est qu’on permet consciemment à une énergie plus importante de nous traverser. Encore une fois, comme avec l’électricité… si un humain reçoit un flux électrique qui ne peut pas s’écouler, le corps sera probablement blessé ou mourra. Pourtant, il est possible que des humains reçoivent un flux électrique qui, s’il peut circuler à travers le corps, ne les blesse pas. Il y a quelques années, alors que je travaillais dans le cabinet d’un dentiste qui était en train de faire des radios, j’ai subi une électrisation avec du 220 volts. Mais j’avais une main en haut de la machine et l’autre sur le carter, l’énergie a ainsi circulé. Même si j’avais une sensation différente dans chaque bras, il n’y a pas eu de séquelles.

Pour moi tout est médiumnité, paranormal, spécial. J’ai vécu une autre expérience intéressante lors de laquelle j’ai effectivement quitté mon corps.

Je sortais avec un homme divorcé qui avait trois enfants adolescents. Il se querellait constamment avec sa fille de 14 ans. Un soir, alors que j’étais frustrée dans mes tentatives de médiation chez eux, j’ai quitté les lieux en disant : « Je ne peux rien faire ici ». Je suis rentrée chez moi et je suis directement allée me coucher alors qu’il n’était que 19 heures environ, je suis immédiatement allée dormir. Vers 22 heures (j’ai vérifié par la suite) le téléphone a sonné alors que j’étais encore endormie... j’ai eu l’impression de retomber dans mon lit. Mon compagnon était en pleurs, il m’a dit qu’il venait d’avoir avec sa fille la conversation la plus aimante, la plus intuitive de toute leur relation. Il m’a remerciée d’avoir été avec eux. Je sais que je me trouvais dans leur espace, amenant l’énergie de l’amour dans cette situation. Alors même que, rentrée chez moi, j’allais au lit pour dormir, j’ignorais au niveau humain ce que j’allais faire, mais je savais, sur un plan de conscience plus élevé, que je pouvais faire quelque chose à un niveau différent.

Je crois me souvenir qu’il m’a fallu environ 2 ans avant de commencer à raconter mon expérience. Au début, cette dernière m’avait laissée troublée et sceptique, elle était en effet trop étrangère à mes croyances de l’époque. Du fait de ma blessure au cerveau, j’ai pensé quelque temps que j’étais « anormale », ce qui correspondait au pronostic. Un de mes proches avait un ami professeur de sociologie à l’université du Vermont, celui-ci était en train d’écrire un livre sur le processus de guérison de l’esprit et du corps, il souhaitait parler avec moi (pour moi le processus de guérison a été très rapide, si on se réfère à la gravité des blessures). Nous nous sommes rencontrés... il m’a invitée a venir parler lors de son cours... une de ses collègues m’a invitée à parler lors du sien, etc, etc...

J’ai été conférencière occasionnelle à l’université pendant environ 8 ans. Les réactions des étudiants étaient évidemment variées. Ils étaient généralement très tolérants et ouverts au dialogue. Je n’ai pas vraiment fait de « conférences », j’ai plutôt raconté succinctement mon histoire, les encourageant à poser des questions, ou à exprimer leurs pensées/sentiments sur le sujet. Nous entrions généralement dans de grandes discussions. Habituellement, je débutais aussi le cours en indiquant que je ne faisais que raconter mon expérience, sans tenter de modifier les croyances de qui que ce soit. La réaction des étudiants était excellente. Ils se disaient souvent influencés de manière positive. La seule chose que j’encourageais chez eux, c’était d’ouvrir leur cœur et leur esprit à ces idées. Lorsqu’on ouvre son cœur à tout, quoi que ce soit, on CONNAIT la vérité. J’ai raconté mon expérience à de nombreux amis. Lors des cours de sociologie de l’université du Vermont, j’ai principalement parlé de nombreux aspects différents de l’expérience : la mort, l’agonie et le deuil. Le cours s’appuyait sur un document du même nom « Death, Dying and Bereavement » de Michael R. Leming et George E. Dickinson.

De manière assez intéressante, la raison pour laquelle je suis allée sur votre site pour la première fois, c’est parce qu’un ami m’interroge actuellement au sujet de cette expérience. Il veut savoir de quelles « preuves » je dispose pour corroborer mon récit. Comment je « SAIS » que c’est vraiment arrivé, qu’il ne s’agit pas seulement de mon imagination... eh bien, je lui ai répondu que mon passeport avait été tamponné par les esprits... et je suis allée sur le web pour voir vers quelle « preuve », s’il en existe, je pouvais lui fournir.

L’expérience a toujours été « réelle » pour moi (peut-être parfois plus réelle que l’expérience à l’école de la terre), mais au début j’hésitais à l’affirmer, je ne voulais en effet pas renforcer l’idée que je pourrais être anormale à cause de ma blessure à la tête. Lors des premières fois où j’ai parlé à l’université, j’ai pensé qu’on pourrait me lancer des tomates pourries pour avoir des idées aussi stupides... bon, ce n’est qu’une blague :o) Par la suite, étant plus à l’aise avec l’expérience et avec moi-même, je me suis d’autant moins soucié de ce que les gens allaient penser de moi ou de mes idées.

Depuis plusieurs années j’ai cessé d’être conférencière occasionnelle à l’université, j’en avais en effet assez de ce récit... après quelque temps ce n’était plus une nouveauté ! Mais aujourd’hui, alors que j’écris sur ce même sujet, que je le revisite, de nouvelles informations me viennent, et cela devient signifiant d’une façon différente.

Je suis plus claire, maintenant, en ce qui concerne mes relations. Je n’ai plus de patience pour les plaintes ou les conversations futiles. Ma philosophie de vie est : « Sois ce que tu voudrais que les autres soient »... et : « Si on ne fait pas partie de la solution, on fait partie du problème ». Je suis très engagée dans mes expériences de vie, ainsi qu’avec les gens qui m’entourent.

J’avais abandonné la religion catholique plusieurs années avant l’EMI. Etant enfant, je remettais en cause de nombreux concepts enseignés par l’Eglise catholique. Toutefois, en tant que bonne catholique irlandaise, je continuais à me rendre à l’église ainsi que me l’ordonnaient mes parents. Quand j’ai quitté la maison, je ne suis pas allée à l’église le dimanche suivant... et j’ai passé la journée à attendre la foudre censée me frapper mortellement ! Eh bien, j’ai survécu à ce dimanche là... et à tous les autres depuis :o)

Après l’EMI, j’ai exploré plusieurs religions différentes. A cause de l’expérience, je tentais de savoir où était « ma place » à l’école de la terre. En fait, je n’adhère à aucun dogme religieux de manière régulière. Lorsque je visite d’autres pays, j’aime participer à des cérémonies religieuses, lorsqu’on m’y invite je chante dans le chœur de la United Church, etc...

Je suis satisfaite de voir que je fais partie de tout... et de rien :o)

Je ne prends aucun médicament ou substance dans le but d’amplifier l’expérience de l’école de la terre. Si j’étais droguée, je pourrais passer à côté de quelque chose.

Je voudrais ajouter que cette expérience fut pour moi un véritable cadeau.

 

 

***

CATHERINE D

 

Je ne me suis pas vue sortir de mon corps ou flotter au-dessus de lui, je me rappelle seulement être entrée dans un large et long tunnel comme on entre dans un tunnel de train. Au début il y avait encore de la lumière d'ici-bas, ensuite je suis entrée dans une obscurité qui n'était pas totale, même si elle était de plus en plus dense et qu'elle emplissait toute la voûte car elle n'était pas noire mais plutôt gris foncé, épaisse et dense dans ses contours, alors qu’au centre le vide était net.

Au bout de ce tunnel, j'apercevais une magnifique lumière terriblement attractive. C'est très difficile de décrire une lumière qui n'existe pas sur terre. Je dirais que la LUMIERE et même L'OMBRE ressemblent à ce que, peut-être (?), la physique nucléaire peut produire : il s’agit de petits points d'énergie ultra-lumineux, hypermobiles et DENSES. Les couleurs sont très, très vives, nettes, comme PURES et chaque point lumineux qui constitue la lumière, semble individuel mais participe au tout qui la constitue et semble contenir la totalité du prisme des couleurs. Quant au champ de vision il englobe tout.

Au moment où j’ai atteint la fin du tunnel, je ne pouvais plus avancer (de l’autre côté, il y avait la lumière, mais j'étais encore dans l'ombre). A ce moment j'ai entendu la voix de Dieu qui s'adressait à moi. Sa VOIX m'a immobilisée. Sa voix a une force d'énergie AGISSANTE. Pendant qu'il me parlait je sentais bien que je ne pouvais plus bouger alors que je voulais absolument rejoindre la lumière. Ma conscience était claire et comme acérée, c'est une hyper-conscience, ultra-nette. Tout ce qui m'a été dit a été percu et compris comme étant VERITE. Cette conscience ENGLOBE TOUT, absolument tout. Elle est INSTANTANEE. Elle est transmise par télépathie.

Sa présence (Dieu) n'était pas visuelle bien que j'eusse pu indiquer précisément là où il était posté, un peu comme caché dans l'ombre. Sa présence était perceptible par la masse d'énergie que je sentais émaner de lui et du lieu où il se trouvait.

C'était Dieu sans qu'il ait eu besoin de se présenter : il communique en plaçant des VERITES dans notre esprit. Le fait qu'il était Dieu était une de ces vérités.

Pour ce qui a été exprimé ou transmis, je dirais qu’il a commencé par me faire part de son mécontentement : ce qu'il a inscrit en moi, c'est ce qu'il ressentait LUI et c'était du mécontentement. Ensuite, lorsque j'ai voulu répondre, il a inscrit son autorité ferme mais emplie d'amour en moi, puis il m'a dit qu'il était trop tôt, que je ne pouvais pas entrer dans la lumière et qu'il fallait que je retourne car " j'avais quelquechose à accomplir sur terre " sans rien me préciser de ce qui était attendu de moi.

C'était le moment (quand il m'a parlé) le plus intense de mon expérience (Dieu savait lire dans mes pensées), donc c'est là que j'ai eu le moment de conscience et de lucidité maximum. La voix de Dieu était très nette, je pouvais donc identifier clairement sa source. Elle était grave et profonde, comme si elle emplissait tout, même moi à l'intérieur. Elle était à la fois calme, pesée, pénétrante, pleine d'autorité et d'amour. Si je parle d'autorité, c'est que j'ai senti, au moment où je voulais parler que sa voix m’en empêchait : il lisait dans mes pensées et répondait aux questions que j'avais dans la tête.

Après avoir parlé, tout a été très, très vite : j'ai réintégré mon corps à toute allure, plus vite que pour venir, et suis sortie du coma avec le sentiment d'être revenue du plus magnifique voyage qu'on puisse faire en une vie.

*

La force et l'intensité de ce qui est ressenti, la suprême beauté et la notion d'amour inconditionnel : il n'y a pas de mots pour décrire cette expérience car rien de tout cela n'existe sur terre, ne lui est comparable en beauté, en force ni en quoi que ce soit.

J'ai fait deux EMI au cours de ma vie : une à 14 ans et une seconde à 22 ans et le message de FOND est IDENTIQUE : c'est un message d'amour et d'espoir, quant à l'existence de Dieu et de son amour sans limites, et de mondes spirituels supérieurs (et inférieurs).

Il n'y a pas de temps tel qu'on le conçoit ici (ici, il est court)... le temps existe, mais dans une autre dimension (plus grande et plus longue et je dirais aussi qu'il dépend des lieux où on se trouve). On a aussi la sensation que l'espace semble infini (on sent que derrière chaque dimension se trouvent d'autres dimensions) et dans cet espace, on "flotte".

Je n'ai pas franchi la limite d’un monde à l’autre car c’était IMPOSSIBLE (j'ai voulu le faire, et c'est comme si quelquechose d'invisible me retenait. C'était lié à sa voix : elle a le pouvoir d'APPLIQUER sa volonté, elle a un pouvoir AGISSANT).

Ce qui est certain, c'est que je suis revenue avec une évidence et des dons : ma foi est devenue inébranlable, je crois définitivement et sans appel en un Dieu unique, universel, empli d’amour et de bonté. Quant aux dons : je suis revenue voyante ! Je peux voir le passé, l'avenir et le présent des gens proches ou inconnus sous forme de flash mais aussi simplement en utilisant un support (tarots).

Je peux aussi percevoir la présence des entités invisibles et je suis en lien avec le spirituel. Parfois, très rarement, des personnes qui "partent" se présentent à moi au moment où elles s'en vont ou après qu'elles soient parties. Je peux aussi percevoir la présence des êtres spirituels invisibles (contact avec les anges) et parfois, très rarement hausser légèrement les niveaux énergétiques, atteindre d'autres sphères (elles sont terrestres, mais invisibles et légèrement supérieures). Toutes ces capacités dépendent DE LA QUALITE DE MON DEGRE D'AMOUR UNIVERSEL et de mes propres ETATS D'ENERGIES. Je crois aussi avoir reçu la capacité de ressentir la compassion. Je crois que je ne l'avais pas avant.

Je reste "connectée" avec le sprirituel et les sphères spirituelles (visibles et invisibles). Bien que très sociable, je suis devenue plus solitaire et plus secrète. A présent, je prie à l'intérieur de moi et non plus en "pratiquant" selon les règles établies et transmises par l'église, car je sais que certains "devoirs" chrétiens ne sont que des fictions, je pense par exemple à la fidèlité... Dieu ne nous demande pas d'être fidèle, il demande que nous nous aimions car l'amour est SON énergie, et en nous aimant nous y contribuons. Je prie également pour le monde, et non plus uniquement pour mes proches. J'y ajoute également certaines pratiques wicca, utilisant les éléments et les énergies qu'on y puise, ce que je ne faisait pas du tout avant.

Par ailleurs, disons que je suis pressée de retourner là-haut.

J’ai un sentiment de frustration car on m'a dit que j'avais quelque chose à faire dans cette vie sans me dire quoi... et 26 ans plus tard je ne sais toujours pas ce qui est attendu de moi ! Enfin, j’aimerais savoir si les personnes ayant connu une EMI se sont vu « retirer » quelque chose. Exemple : je suis revenue avec des facultés extrasensorielles, mais il y en a d’autres que j'ai perdues !!

 

 

***

CHANTAL

 

J’ai été victime d’un accident de la circulation, le 10 juillet 1987. J’étais en moto, j’ai vu un camion arrivant en sens inverse traverser la ligne médiane de la route et m’arriver dessus. J’ai serré le plus possible sur ma droite. A partir de ce moment là, plus rien de concret... je n’ai même pas senti le choc de l’accident !

Immédiatement, je flottais dans les airs, regardant mon corps et ma moto glisser sur la route, au milieu de la circulation. J’assistais à mon accident : un ami motard roulant derrière moi réussit à m’éviter miraculeusement (il m’en est resté des traces de pneu sur mon casque et son témoignage), ma moto qui faillit m’écraser plusieurs fois, la file de voitures qui roulait en sens inverse et à laquelle j’échappais toujours. Je savais que j’étais morte. Il était clair que mon esprit s’était détaché de mon corps mort. Je n’en éprouvais aucune peine, je regardais cette scène avec attention mais sans émotion, ce n’était que mon corps ! Brusquement, je me suis envolée. Je suis partie dans un tunnel. Il était fait de nuages, blancs et doux comme du coton, qui me donnaient envie de me rouler dedans. Mais je ne pouvais pas m’arrêter, je n’étais pas maître de mon chemin, j’étais guidée ; je volais vers la lumière que je voyais au bout du tunnel, je le savais et en étais heureuse, elle m’attirait ! Je n’avais aucune peur ou angoisse, au contraire, j’étais parfaitement sereine ; je ne me posais aucune question, j’avais un sentiment de sécurité. J’étais portée par les airs qui me conduisaient vers le bout du tunnel d’où cette lumière fabuleuse jaillissait.

En approchant d’elle, elle brillait toujours autant mais ne m’aveuglait pas. Aucun mot de notre vocabulaire sur terre n’existe pour décrire ce type de lumière. Elle est énergie pure, elle est puissance, elle est conscience, elle est amour, elle est nous tous, elle est la perfection et je ressentis tout ça en y pénétrant. C’était toujours cet aspect de nuages si doux, mais ils étaient le sol, tandis que le ciel était d’un bleu apaisant... et le tout baignait dans cette lumière indescriptible, à la fois violente et douce. Je vis une foule, là pour m’Accueillir, de laquelle émanait un puissant sentiment d’Amour. Ils étaient debout devant moi, comme en arc de cercle, vêtus de "toges" (ce mot me semble le plus approprié) blanches. En m’approchant, je vis devant ma fille - décédée 5 ans avant - mes grands parents paternels, un ami très cher et d’autres personnes que j’avais connues, toutes décédées bien sûr.

Comment exprimer ce qui se passa ? J’ai communiqué avec ma fille, avec tous ceux que je retrouvais, mais sans mots. Par télépathie, pourrait-on dire. Je reçus par pensée leur joie de m’Accueillir. Une pensée me venait et j’avais la réponse immédiate, tout en sachant avec certitude qui me parlait. Et je me rendis compte que je n’avais pas de questions à poser car j’avais, comme eux tous, la connaissance absolue et totale de tout. Je n’en étais pas étonnée. Puisque j’étais de retour parmi eux, j’étais redevenu esprit, et j’étais comme eux, dans la lumière, notre mère, qui est en tout, autour de tout et à travers tout, qui est énergie créatrice, perfection totale, amour total (un sentiment bien supérieur à celui que nous connaissons sur la terre), qui est une éternité d’amour, qui est la conscience à l’état pur. Ce monde est tout amour et j’en étais emplie. J’éprouvais un sentiment radieux d’extase, de paix, de perfection. J’étais dans un état de béatitude, je n’avais jamais connu pareil état de bonheur. J’étais dans un monde infini d’amour, de beauté, de douceur, d’énergie et de paix. Je n’ai pas pensé un seul instant à ceux que je laissais sur terre, ni que l’on pouvait m’y renvoyer. Et pourtant !

Brusquement, je me suis retrouvée dans mon corps gisant sur la route. L’enfer, c’était la terre. J’avais un pied et une partie d’une cuisse arrachés. Les douleurs étaient abominables. Je n’ai pas pu accepter d’être revenue sur terre pendant plusieurs jours. J’étais tellement bien avec eux, dans l’Amour, la Lumière et la Connaissance, alors que je n’étais que souffrance dans mon lit d’hôpital. Puis, la gentillesse et la compréhension dont j’ai été entourée m’ont aidé à accepter, doucement, ce retour sur terre. Ils m’ont aidé sans rien savoir. J’ai mis très longtemps à pouvoir en parler.

J’ai raconté un mois après environ à mon compagnon et à l’ami motard qui me suivait ce jour-là, l’étape de la décorporation car celui-ci me dit qu’il avait failli m’écraser et je me mis à lui raconter ce que j’avais vu, qu’il me confirma. L’accident s’était déroulé exactement comme je l’ai moi-même vu. Je vous laisse imaginer leur surprise à mes propos ! Puis, il s’est passé environ 3 ans avant que je puisse raconter à mon compagnon mon voyage complet et deux ans encore avant de pouvoir en parler à des amis proches. Je n’ai toujours rien dit à ma famille.

Aujourd’hui, 10 ans après, je suis habitée par cette expérience. Elle m’a beaucoup aidé à accepter la peine et le vide qu’a laissé en moi la disparition de ma fille, car j’ai communiqué avec elle et ressenti son Amour et je sais maintenant que nous serons réunies de nouveau à ma mort. Je n’ai plus peur de la mort, bien évidemment ; je l’attends même avec une certaine impatience (afin de retrouver ma fille car je n’ai pas d’autre enfant) mais je ne ferai rien pour la provoquer, malgré tout.

Je ne peux plus travailler à temps complet, je ne peux plus pratiquer d’activités sportives, n’ai plus la même résistance physique. J’ai beaucoup souffert et conserve pour toujours des douleurs assez importantes. En même temps, j’ai appris que je devais me tourner vers la recherche de la connaissance et le partage de l’amour plutôt que vers mes anciennes valeurs.

J’ai maintenant l’assurance que notre esprit continue de vivre après la mort de notre corps physique et que nous retrouvons ceux que nous avons aimés. Je crois en la réincarnation. Malgré les années de souffrance que j’ai vécues et celles que je vivrai, je ne peux regretter d’avoir eu cet accident tant cette E.M.I. m’apporte de certitudes.

 

 

***

CHRISTOPHE

 

L’éveil de la kundalini m’a ouvert des voies auxquelles je n’osais pas rêver dans ma jeunesse : quoi de plus excitant de réaliser qu’au final "la magie" existe, et qu’il est possible de faire autre chose que métro-boulot-dodo dans la vie ?

Mais ce qui m’a conduit chez un psy avec l’impression d’être devenu fou, c’est la transformation de mon "monde". Avant, mon corps était bien défini : je percevais uniquement de la chair. Après la chair il y avait les poils et après il n’y avait plus rien.

Brusquement mon corps n’a plus été mon repère : je me suis retrouvé comme un flot d’énergie habillé d’un corps : cela à complètement changé ma perception de moi même.

Avant, le monde que je voyais était constant : un arbre était un arbre, une voiture, une voiture et un chien, un chien. Nous sommes bien intégrés dans notre monde : nous le touchons, le sentons, le voyons, le goûtons, l’entendons : il n’est pas possible au premier abord que nous n’en fassions pas partie intégrante. On a beau nous dire à l’école que notre perception est générée par notre cerveau, que ce que nous voyons est une illusion, nous n’y prêtons pas attention. Nous retournons dans notre monde où nous sommes si bien incrustés.

Et puis un matin tu te lèves et le monde n’est plus le même ! Et là, tu ne peux plus oublier que c’est une illusion : tu ne peux plus "T’OUBLIER" dans l’illusion. C’est trop différent : ton mental disjoncte... l’image ne correspond plus ! J’ai vu cette rue pendant 10 ans. Je la connais pas coeur : c’est la même... et plus la même !

BUG... il m’a fallu un an pour réussir à intégrer cette expérience : je me terrifiais en me regardant dans un miroir : on aurait dit un illuminé, quelqu’un qui a effleuré le divin. Et au final c’est bien ce que j’étais.

Il m’a fallu plus de 10 ans pour pouvoir écrire ce que furent toutes ces années pour moi. La transformation en elle-même est simple... le monde des hommes n’a pas changé : nos voitures, nos blocs de béton, nos rues toutes goudronnées sont toujours les mêmes ! Mais la nature s’est transformée. La première fois que j’ai vu un arbre, la réflexion qui m’est venue a l’esprit a été : « La forêt est devenue magique !... comme dans les dessins animés... elle est enchantée » ! Et je disais ça en regardant deux pauvres platanes perdus dans une forêt de béton. Mais ils étaient tellement majestueux que je ne voyais plus la rue à coté.

La lumière s’est transformée d’une manière indéfinissable et surtout les reflets ! Les couleurs sont plus vives ! Avant je ne savais pas que le monde que je voyais était terne et moche : c’était le seul que j’avais !

Le plus grand mystère est dans les arbres et la nature. Lorsque le soleil éclaire un arbre il réfléchit la lumière comme un diamant ! Cela n’arrive pas tout le temps : quelquefois le même endroit avec la même luminosité va être identique : je ne verrai que "la forêt enchantée" qui est déjà très belle. Mais parfois, sûrement au gré de l’ouverture d’un centre énergétique quelconque, les choses se transforment encore : les arbres deviennent des diamants vivants qui réfléchissent la lumière dans tous les sens !

Dans ces moments là, je peux regarder stupidement pas la fenêtre pendant des heures, je peux oublier de traverser en regardant un pauvre platane tout déplumé en plein hiver à coté d’un feu rouge : la nature me donne le goût du divin : je le sens dans ma bouche, je l’ai sur le bout de la langue, je sens que je pourrais entrer de plein pied dedans. Je suis comme un affamé qui sent l’odeur de son repas, je le cherche partout mais n’arrive pas à le trouver.

Je sens le divin dans la lumière reflétée par des arbres de diamants !

"Et il était incroyable de comprendre que la lumière est vivante. La lumière est un être vivant qui contient toute la sagesse de l’univers et occupe chaque espace."

                                      « La voix de la connaissance » par DON MIGUEL RUIZ

 

Au début, j’ai cru que j’étais fou. Alors je suis allé voir un psychologue et je lui ai tout raconté en pensant qu’il me donnerait des cachets. Mais après plus de 20 séances à raconter toutes les choses que je voyais et expérimentais avec mes yeux plus ou moins exorbités, il a conclu en disant que je n’avais simplement aucune maladie mentale connue.

Alors j’ai laissé tombé la théorie, les idées reçues de la société et j’ai décidé que ma voie désormais serait d’expérimenter l’univers pour trouver le divin qui nous crève les yeux et que nous ne voyons pourtant pas !

L’interêt pour moi de raconter toutes ces choses aujourd’hui, c’est d’abord de m’en libérer. Ensuite, je rends ce qu’on ma donné : à cette époque quand j’ai compris que la science ne pouvait rien pour moi, les témoignages des gens qui ont eu la même expérience que moi m’ont énormément aidé à trouver ma voie .

Aujourd’hui, c’est à moi de laisser un témoignage pour les autres !

 

 

***

CLARK B

 

Je n’ai pas vécu « l’expérience du tunnel », contrairement à beaucoup d’autres. Je planais simplement au-dessus de ma famille. Je savais que j’étais mort et je me sentais coupable de voir pleurer ma femme et mes enfants alors que j’étais si bien. J’aurais voulu qu’ils soient morts comme moi, et j’ai tenté de leur faire savoir que j’allais bien. Quant à mon corps, je le considérais comme une vieille chaussure bonne à jeter.

A ma naissance on m’avait également donné pour mort. Ma tante était dans la salle d’accouchement. Les médecins ont décidé de pratiquer une césarienne, ils ont eu du mal à me sortir. Quand ce fut finalement fait, je ne réagissais plus, on m’a laissé de côté. Les médecins se sont focalisés sur le sauvetage de ma mère. Mais il n’y avait de place que pour trois paires de mains, heureusement pour moi. L’interne en surnombre a donc fait le tour de la table, il m’a attrapé et a entamé un bouche à bouche. Je dois la vie au Dr Hershfeld.

Je crois que Dieu donne des missions aux hommes. Je crois également que nous, qui avons vécu une expérience de mort imminente, nous sommes des messagers de Dieu pour informer les gens qu’il ne faut pas craindre la mort, qu’il faut mener sa vie comme si on devait mourir demain, c'est-à-dire vivre une bonne vie en sachant qu’on est sur le bon chemin.

*

Tant que j’étais hors de mon corps, j’étais conscient au maximum de ce qui se passait. C’est quand j’ai été réintroduit dans mon corps que les choses ont dégénéré. J’ai souffert d’amnésie partielle pendant environ trois mois. Ma mémoire à court terme ne fonctionnait pas très bien. J’étais comme une mémoire vive d’ordinateur qui fuirait. Le disque dur fonctionnait bien, mais la RAM perdait tout le temps des données.

Ce que je ressentais durant cette expérience était curieux... c’était comme si tous les instincts animaux avaient disparu. J’étais un pur esprit aimant. J’ai ressenti l’amour pur, la paix, le contentement et la joie. Mais aussi culpabilité et tristesse que ma famille ne soit pas morte pour partager ce que je ressentais...

J’ai vu une lumière au loin, comme dans le film « Voyage au centre de la terre », avec Pat Boone. A la fin les personnages sont dans une immense assiette de pierre et ils sont propulsés hors du volcan par la lave. Lorsque j’ai commencé à reprendre connaissance, c’était comme si je m’étais trouvé loin derrière mes globes oculaires et que j’étais entraîné vers la lumière qui, en grossissant, s’est avérée être le plafond de la salle des Urgences. Après quelques questions posées par quelqu’un qui s’occupait de moi, j’ai sombré à nouveau dans le « trou » de mes globes oculaires. Immédiatement après je me suis retrouvé hors de mon corps, observant ceux qui s’occupaient de moi.

Ensuite je ne me souviens de rien, jusqu’à ce que je reprenne connaissance aux Soins Intensifs. J’ai vérifié auprès de ma femme l’endroit où elle et les enfants se tenaient tandis qu’on s’occupait de moi à la maison, idem pour la disposition de la salle des Urgences.

Comme décrit plus haut, je dois être un messager pour ceux qui craignent la mort. Par ailleurs, je sens qu’on m’a accordé la richesse matérielle, non pour moi-même, mais afin de faire le bien et d’aider les autres à vivre de bonnes vies. Le principal, c’est de ne plus craindre la mort. Je l’attends maintenant avec impatience. La richesse matérielle est sans importance. Ce qui est fondamental c’est ce que je dois améliorer... vivre la vie que Dieu souhaite pour moi, faire selon sa volonté.

Je n’ai parlé de mon expérience qu’à ma mère. Je ne l’ai dit ni à ma femme, ni à personne d’autre avant que des livres sur les expériences hors du corps ne commencent à sortir. Je ne voulais pas que les gens pensent que je suis fou. J’avais peur de faire une dépression. A l’époque, je craignais également d’avoir subi des dommages au cœur, j’avais peur de ne plus être là pour élever mes enfants.

Maintenant, en sachant que d’autres ont vécu des expériences similaires ou même plus profondes, j’ai intégré l’évènement et j’ai mieux compris ma mission dans la vie.

Ma femme et moi avons fini par divorcer. Elle était matérialiste et voulait prendre du bon temps. Quand nous avons divorcé, elle a dit que pour elle, j’étais davantage un père qu’un mari...

 

 

***

COUGAR

 

J’ai vécu une expérience superficielle et deux plus profondes. La première EMI se produisit à l’âge de 11 ans. J’ai pris un coup qui a bloqué mon souffle. Mon diaphragme était coincé. Un moment terrifiant! Je ne pouvais plus inspirer. Je ne pouvais qu’expirer. J’ai choisi de conserver le peu d’air que j’avais. J’allais mourir. Je dis adieu à tout. Je voyais toute la terre derrière moi. Je ne pouvais bouger que mes yeux. Tout devint plus vivant. Les feuilles des arbres étaient plus vertes. Le bleu du ciel était plus bleu. Je n’avais jamais vu plus belle nature ! Soudain, je vis monter de la terre l’histoire des 400 dernières années. J’avais le « nez » d’un vieil amérindien. Je pouvais facilement distinguer une espèce d’arbre uniquement par son odeur.

J’ai été éloigné de la terre et je flottais à travers différentes strates de l’atmosphère. Une forme d’amour très évoluée m’enveloppait, un amour différent de celui que j’avais reçu de mes parents et de mes grands-parents. Une voix remplit ma tête et me dit que tout se passerait bien... je retournais chez moi ! Soudain, il y eut une explosion d’air dans ma gorge : j’étais de retour dans mon corps. Un air délicieusement aromatique remplissait mes poumons pour les régénérer...

Ma seconde EMI fut profonde. Elle eut lieu à l’âge de 24 ans, en 1974, alors que je vivais au Colorado. J’avais reçu trois messages m’annonçant un accident de circulation. Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne pouvais pas l’éviter, j’entrai en collision. J’ai volé dans les airs, loin de ma motocyclette, et je suis sorti de mon corps. Je le voyais tout défait sur le sol. Mon dos était fracturé à deux endroits.

Un brouillard gris, glacial, m’enveloppa et m’entraîna dans un tunnel de lumière, me guidant vers les cieux. Je ressentais un amour grandissant s’approcher de moi et simultanément un son faible qui devint de plus en plus fort et se répandit autour de moi, comme un houhouhou. Ce bourdonnement s’installait aussi en moi. Une voix accompagnait ce son. Cela ressemblait au bourdonnement d’une centaine d’avions à réaction ou à un roulement du tonnerre amplifié. La voix ressemblait à la voix d’un grand-père qui m’aurait aimé comme son fils. Cette voix savait tout de moi et me parlait. Même mes manquements étaint mis en évidence avec amour et compréhension.

Pendant ce temps, je voyageais vers des paysages pastoraux et, finalement, vers un temple d’albâtre sur le faîte d’une montagne. Le houhouhou me remplissait partout en dedans. Il y avait des arches et des piliers qui se prolongeaient jusqu’à un dôme qui semblait fabriqué dans un roc épais ressemblant à de l’albâtre. Tout cela resplendissait de l’intérieur vers l’extérieur. On me conduisit dans une pièce où je pus voir des choses concernant les gens qui dormaient sur terre, mais qui étudiaient ici. Je fus conduis à la pièce principale où j’aperçus une estrade d’où émanait une lumière brillante. À l’intérieur de cette lumière il y avait sept êtres reliés entre eux par la lumière. Ils étaient sept en un. L’amour que ces sept visages de Dieu projetaient vers moi me rappelait l’expérience vécue à 11 ans. Cela m’était familier, je me sentais comme chez moi. Les sept entités de lumière parlaient d’une seule voix dans ma tête; cette voix ne traversait pas la pièce... on remplissait ma tête de sagesse. Pendant qu’on me parlait, la pièce disparaissait car les images placées dans ma tête remplissaient toute la pièce comme sur un écran géant, à la différence que j’étais dans l’image, et que tout semblait vivant autour de moi.

On me montra le futur de l’humanité. Ce n’était pas un futur paisible au départ. C’était dérangeant et presque insupportable. J’avais été tellement naïf et idéaliste. Maintenant, mon innocence m’était retirée. Je vis la faim individuelle et la famine. Je vis des guerres, de la souffrance, de la manipulation égoïste et une multitude de corps jonchant d’immenses champs de bataille. « Comment se fait-il qu’il y ait tant de cruauté en ce monde » ?... pensai-je en secouant la tête de désarroi.

Les anges me dirent : « Ce ne sont que des probabilités pour la planète, qui n’arriveront pas si vous décidez de changer. Tout suit son court, mais peut changer si c’est nécessaire, à l’échelle individuelle comme à l’échelle planétaire ». Un rugissement torrentiel comme une chute d’eau me traversa la tête. Le brouillard gris revint. Mes yeux s’ouvrirent aussitôt. Il n’y avait pas de tunnel sur le chemin du retour. Je vis l’intérieur de l’ambulance. Les voix s’évanouissaient dans ma tête avec la promesse de visites futures.

Les chercheurs s’enquièrent des changements survenus après les EMIs. En premier lieu, les dons. Bien sûr, lorsqu’on vit des changements majeurs aux plans de la perception et de l’acuité, certaines conséquences affectent parfois ce qu’on appelle le quotient intellectuel. Je me suis mis à penser davantage en fonction de la collectivité que de l’individualité. Je suis en résonance avec Cliff Robertson dans ‘Flowers for Algermon’ (Charly).

On m’a fait don de la patience et de la capacité de voir derrière les masques conscients et inconscients des gens. J’ai reçu le pouvoir de quitter mon corps, un pouvoir de guérison limité, le pouvoir de ralentir les battements de mon cœur et d’accéder à l’état thêta. On a augmenté ma capacité d’aimer, mais ça ressemble plutôt à une chandelle tendue vers le soleil. Vous savez, l’amour fusionnel des cieux défit toute description et n’a de pareil nulle part.

Les malédictions. D’abord ceci crée une sorte d’aliénation, particulièrement lorsqu’on est si jeune. Ensuite, on revient avec certains pouvoirs comme le pouvoir d’éteindre les ampoules électriques, une rangée de réverbères, de transformateurs, de lumières de tableaux électroniques, le pouvoir d’arrêter l’enregistreuse d’un journaliste, le pouvoir de faire fonctionner des jouets dont les piles sont mortes. Le pouvoir de lire les pensées par pure télépathie (en haut avec les êtres de lumière et en bas avec nous). Quoi? Vous ne trouvez pas que c’est une malédiction? Cela peut paraître étrange de pouvoir fendre les nuages par la pensée ou de trouver une place de stationnement libre là où vous en avez besoin, de recevoir un téléphone d’une personne au moment où vous y pensez ou de finir à sa place la phrase de quelqu’un… et c’est merveilleux de voir un oiseau sauvage se poser sur son bras étendu alors qu’on dit adieu au Mont Shasta après une semaine passée sur les lieux.

Dans une relation, cela peut aider de voir votre propre peur occultée se manifester à travers l’autre de sorte que vous pouvez l’amener dans la lumière du jour pour en discuter et vous en libérer. Mais qu’en est-il de la fois où vous étiez vraiment dérangé, où vous pratiquiez consciemment le contrôle verbal, tout en engueulant télépathiquement la personne aimée si intensément que plus tard lorsque vous vous êtes reparlé de ce qui avait été dit, celle-ci s’énerve lorsque vous affirmez ne pas avoir dit ces choses à voix haute (je savais que je ne les avais pas dites... à haute voix) ?

Une rue achalandée. Une centaine de voitures par minute dépassent les piétons dans les deux sens. Vous conduisez. Vous passez probablement inaperçu parmi cette centaine de voitures qui défilent. Une femme. Le peu de temps passé à marcher sur le trottoir l’a désensibilisée du va-et-vient de la circulation. Plus vous approchez, plus vous vous sentez attiré par elle mais vous ne voulez pas attirer son attention. À votre étonnement, plus vous approchez plus vous trouvez qu’elle paraît bien. Vous voulez détourner votre regard, mais ne réussissez pas pour longtemps. Votre véhicule n’est pas particulièrement puant ni bruyant, or elle se détourne pour vous regarder droit dans les yeux! Après l’avoir dépassée vous la regardez dans le rétroviseur le plus longtemps possible non plus pour l’admirer mais pour voir si elle ne va pas regarder quelqu’un d’autre dans le trafic… non ! Quoi ? Cela n’a pas l’air d’une malédiction ? Après tout, c’est peut-être un moyen agréable et sûr d’attirer l’attention. Vous pourriez même être reconnu et gagner en popularité dans les jeux de salon.

Allons plus loin alors. Entendre les gens penser absolument le contraire de ce qu’ils disent... ce niveau de télépathie a conduit des gens à la folie. Certaines personnes essaient de freiner cela, mais, apprendre à ouvrir et à fermer à volonté occasionne une large diminution de la faculté. Ne pas freiner signifie s’ouvrir à des niveaux plus hauts et plus dangereux : c’est-à-dire avoir le pouvoir de contrôler le corps d’autres personnes jusqu’au point de réussir contre leur volonté. Contrairement à la formule « gravée dans la pierre » que les hypnotiseurs utilisent et dont ils parlent à tort et à travers, il est possible de faire faire aux gens ce que vous voulez. Inviter la télépathie c’est inviter tout ce qui vient avec, à un niveau que bien des gens ne saisissent pas dans notre monde d’aujourd’hui. On peut même tuer par télépathie! La plupart des gens dénient cette possibilité ou quoi que ce soit de ce genre.

Peut-on contrôler une telle responsabilité et un tel pouvoir sans en abuser? Je n’ai découvert aucun bénéfice à la télépathie dans notre monde actuel. Les gens ne sont pas prêts. À mon avis, on en abuserait simplement. La violence télépathique ne peut même pas être touchée par la loi. De plus, on discrédite les pouvoirs télépathiques en les qualifiant de véritables sottises ce qui les rend encore plus attirants et tentants pour le petit nombre qui accède à ce pouvoir prématurément. On peut en abuser gratuitement selon les directives et les limites de la seule loi spirituelle qui existe dans l’invisible.

Il y aurait beaucoup à dire sur la télépathie avant d’arriver à une véritable compréhension, à une sagesse. On trouve une certaine tristesse dans la sagesse. Oh, être heureux! Être innocent ! Mais nous ne pouvons pas retourner en arrière.

Les sept entités de lumière remplirent leur promesse. Elles vinrent me voir après mon EMI de 1974 et me firent progresser. Elles se présentaient dans mes rêves ou entre mes rêves, me poussant toujours à plus de lucidité. Elles se présentaient individuellement avec chacune leur propre tâche. Elle me guidèrent à travers le monde et au-dessus du monde. Elles me montrèrent l’univers. Elles m’amenèrent dans les cieux, me montrèrent certains plans d’existence et me firent voyager jusque devant « l’incréé créant ». Elles me montrèrent des vies antérieures. Je ne sais pas s’il s’agit de « mes » vies antérieures ou simplement de « vies antérieures » comme telles. Cela m’importe peu. Ce qui compte c’est que j’ai appris beaucoup de ces vies... et quoi qu’il en soit, c’est comme si je les avais vécues. Mon livre, Angels in the Light, raconte quelques-unes de ces vies et décrit les plans célestes. C’est comme le livre de Zardoz, Out of Time Touch Teaching, il y a plein de choses réconfortantes pour les moments de déprime. J’ai effectivement vécu toutes ces vies, vous voyez ?

Dans l’arène des vies antérieures, on m’offrit le bonus de revivre une mort physique très pénible. C’est ainsi que j’ai pu prendre conscience de mon immortalité à mon retour. La mort physique ne met pas un terme à la vie. Cela confirme le sentiment d’immortalité ressenti lors d’une EMI. On passe de la croyance à l’expérience, et conséquemment, l’on sait avec certitude. C’est une source de grande sagesse.

Un ange me donna une deuxième série de dix commandements comportant une différence importante. La première série stipulait « Tu ne feras pas… » et la deuxième stipule « Tu feras… ». L’on ne peut passer à la seconde série sans avoir maîtrisé la première, la base. Ce n’est pas biblique, c’est spirituel. J’ai aussi visité d’autres personnes ayant été célèbres selon les standards terrestres en vue d’observer leur progression dans les mondes à venir. Connaître leur passé facilitait mon évolution. Cela confirmait également la continuité de l’évolution personnelle d’une vie à l’autre. Ce n’est pas parce que nous mourons que tout est fini ou que nous pouvons tout balancer derrière pour recevoir les récompenses de l’après vie. Il y de plus en plus de responsabilités, mais aussi, plus de justice et de plaisir !

Ces anges m’ont enseigné que nous étions tous connectés, que toute vie est précieuse, que trouver l’amour en soi était un dur labeur, que nous devrions générer plus d’amour plus souvent, car l’amour humain pâlit devant l’Amour Éternel.

Je suis plus petit qu’une chandelle tenue devant le soleil.

Amour de l’Esprit,                                                                                                                                                                                                                       COUGAR

 

 

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CS 984

(13.06.04)

 

Dans mon enfance, j’ai subi un grand nombre d’agressions. L’une d’entre elles m’a mené aux Urgences, puis au bloc opératoire. Tandis qu’on m’opérait, j’ai fait un arrêt du coeur... au même instant, je n’étais plus sur la table d’opération, je me trouvais de l’autre côté de la pièce, regardant vers la table. Il y avait un cercle de médecins, tous s’occupant frénétiquement de mon corps. C’était comme si je m’étais trouvé entre 3 et 6 mètres plus loin. Il est probable que ma notion de l’espace était très différente de l’environnement physique réel. Quand j’ai regardé la table où était allongé mon corps, j’ai vu que les médecins portaient des tenues chirurgicales. J’étais petit et j’ai trouvé qu’ils avaient l’air rigolo : ils portaient des bonnets de douche sur la tête.

J’ai ensuite remarqué qu’autour des médecins il y avait d’autres personnes. Elles étaient extraordinairement grandes. Elles étaient vêtues de blanc, elles « brillaient » beaucoup. Elles émettaient de la lumière. Leurs visages étaient doux et aimants. J’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’êtres de ce royaume-ci, et qu’ils étaient là pour veiller sur moi. Je crois qu’ils me sont apparus (ou que je les ai perçus) sous une forme que je pouvais comprendre à l’époque. Ils paraissaient être des « anges ». Ma famille était pieuse et un ange était un genre d’être que je pouvais comprendre. Si l’expérience se produisait aujourd’hui, j’ignore si je les percevrais sous la même forme.

L’une de ces personnes s’est approchée de moi. Elle m’a « dit » (il n’y avait aucun langage, seulement de la communication, difficile à expliquer) que le monde physique nous appartient, à nous les êtres physiques, les hommes, les animaux, les plantes... nous sommes physiques et nous sommes soumis aux lois du royaume physique. Mais le royaume physique n’est PAS la seule chose qui existe. Elle m’a appris qu’elle, ainsi que les autres qui l’accompagnaient, étaient des êtres éthériques. Ils ne pouvaient pas influencer le royaume physique.

Elle m’a dit cela pour m’expliquer qu’elle ne pouvait empêcher ceux qui me faisaient du mal de le faire. Mais tandis qu’elle expliquait cela, j’ai compris que la douleur que j’endurais la faisait souffrir également. Son empathie était totale. J’ai compris qu’elle (et ceux qui étaient avec elle) seraient toujours avec moi. Elle m’a expliqué que même s’ils ne pouvaient pas faire cesser ce qui se passait, ils seraient toujours là pour regarder ce qui arrivait. J’ai compris que j’allais toujours rester en contact avec quelqu’un qui comprendrait totalement ce que je traversais.

Elle voulait que je le sache parce qu’ils ne font pas partie de ce royaume, il faut de la sensibilité pour se relier à eux. Ils ne peuvent pas directement influencer ce qui se passe ici, mais ils peuvent communiquer et influencer les humains (ou les animaux, etc...) dans ce royaume-ci. Ensuite, nous pouvons à notre tour influencer le monde qui nous environne. Il est assez difficile d’expliquer ce concept ! Ainsi que je l’ai dit, c’est quelque chose que j’ai simplement compris. Cela venait d’elle, elle l’expliquait, mais pas avec des mots.

J’avais conscience d’un amour total, dénué de toute restriction, complet, accompagnant son message. Ces êtres me connaissaient, ils m’aimaient, ils voulaient seulement le meilleur pour moi. Ce fut une expérience stupéfiante.

*

Un « savoir » spécifique m’était communiqué. Je peux exprimer ce message avec des mots, mais le langage en soi n’était pas utilisé pendant l’expérience. C’est un peu difficile à expliquer.

Mon niveau de conscience physique était nul ; j’étais cliniquement mort. Mais ma conscience réelle était tout à fait nette. Je percevais de nombreux détails dans la pièce autour de moi, j’ai compris ce qui m’était communiqué, j’ai éprouvé des émotions... j’étais lucide, mais je n’étais pas dans mon corps. Le souvenir est un peu comme un rêve parce que l’expérience n’impliquait pas mon corps. Mais quand elle s’est produite, ce n’était pas comme un rêve.

Je n’ai aucune idée de la forme que j’avais quand j’étais séparé de mon corps. Je ne me suis pas regardé. J’ai seulement vu ce qui m’entourait. C’était une expérience dépourvue de son. J’ai à nouveau entendu des bruits lorsque j’ai réintégré mon corps. C’est ainsi que j’ai su que j’étais de retour. Tout semblait bruyant en comparaison.

Je n’ai pas vu de lumière et je n’ai pas traversé de tunnel. Peut-être ne suis-je pas allé assez loin dans l’expérience, j’ai été ramené rapidement. Mais lorsque je me suis séparé de mon corps, la pièce a effectivement paru bien davantage éclairée, comme si la lumière des êtres l’illuminait.

Je n’ai pas revu ce qui s’était passé dans ma vie, mais je savais que l’être qui communiquait avec moi était au courant de tout. J’ai beaucoup appris de l’expérience. Simplement l’idée générale selon laquelle nous sommes tous redevables de nos propres actions ici, c’est à nous d’être justes, attentionnés, aimants, de ne pas nous faire souffrir les uns les autres. Ni Dieu ni aucun être spirituel n’interviendra et n’arrêtera les évènements. Nous pouvons nous relier au royaume spirituel, apprendre, grandir et grâce à cela, nous changer nous-mêmes. Mais c’est ce changement qui changera le monde qui nous entoure.

Par ailleurs, nous ne sommes jamais seuls, il y a abondance d’amour dans l’Univers.

Comme je l’ai dit, ma sensation d’être très loin de la table d’opération ne concordait pas avec l’espace physique dans la pièce. C’était une petite salle d’opération. C’était comme si la pièce s’était étirée d’un côté. Par ailleurs, j’ai eu la sensation qu’on me communiquait de nombreuses choses, le temps a paru ralentir. La durée réelle au cours de laquelle j’ai été en arrêt n’a probablement été que d’une minute. Je ne suis pas certain de la durée exacte.

Je n’ai pas eu le sentiment que le retour à mon corps venait d’un choix. J’ai eu la sensation d’y retourner, un point c’est tout. Il n’a pas été envisagé d’aller plus loin.

J’étais très jeune quand c’est arrivé, j’ai continué d’être mormon comme ma famille jusqu’à ce que je sois adolescent. J’ai abandonné la religion quand j’avais 17 ans, je me considère maintenant comme athée. Je ne crois pas en Dieu. Mais je n’ai pas non plus une vision clinique, scientifique des choses. J’ai une capacité d’empathie. Il me suffit de regarder les gens pour déceler leurs intentions réelles, leurs principaux traits de caractère. J’en ai eu confirmation très, très souvent. Comme j’étais très jeune, je ne sais pas quand cela s’est développé, si l’EMI a entraîné cette capacité ou si je l’avais déjà.

J’ai un sentiment spirituel très profond, je crois absolument qu’il existe autre chose que ce que nous pouvons comprendre de notre environnement physique. Je crois également en une certaine forme d’au-delà, je suis toutefois totalement incertain de sa nature. Je pense que cette expérience modèlera toujours ma philosophie et mes croyances.

Je ne pratique aucune religion, je ne reçois donc pas d’influence. Cependant, comme je l’ai mentionné plus haut, l’expérience modèle ma vision du monde. Je ne crois pas être un jour capable de croire que nous ne faisons que naître puis mourir, et qu’il n’existe rien d’autre que la terre.

 

 

***

CURT A

(17.06.05)

 

 Je travaillais comme électricien dans une compagnie industrielle à Waterloo, Iowa. Je voulais sauver mon mariage et élever mes deux enfants jumeaux de 4 ans. Un samedi de Mars, nous avons eu une panne de courant. Nous devions rétablir l'électricité.

Le maître électricien m'a demandé d'attacher un câble de terre à la clôture de maille pour neutraliser l'électricité statique. Ne sachant pas que l'interrupteur était cassé, j’ai touché la dernière phase, ce qui a provoqué une explosion. L'énergie électrique m'a projeté contre la clôture de maille entourant les interrupteurs. Quand j'ai atterri par terre, j'ai réalisé que j'étais en feu. J'ai commencé à courir dans l'édifice vers la douche la plus proche. Le maitre électricien qui n'était pas blessé m'a fait trébucher. J'ai roulé par terre.

Mon contremaitre qui venait d'arriver pour vérifier comment avançait la réparation, s’est employé à éteindre les flammes avec ses mains. Quand il a arrêté, j'ai baissé les yeux et j'ai vu que je n'avais pratiquement plus de peau sur la poitrine. Je pouvais voir mes pieds, mais les semelles de mes chaussures avaient disparues. Il m’a dit que tout irait bien.

Tandis qu'il parlait, un de mes amis proches est apparu en arrière de son épaule gauche. C'était un pilote de jet militaire décédé deux ans auparavant dans l'écrasement d'un avion. Mike portait sa combinaison de vol. Il m'a dit qu'il était là pour m'aider à faire la transition. Je lui ai dit que je n'étais pas encore prêt à partir. Il m' encourageait, me disant combien c'était merveilleux. Mais j'étais ferme, je ne voulais pas partir. La raison était que mon père était mort quand j'avais quatre ans, et que mes enfants, justement, avaient quatre ans. Puis, tout aussi soudainement qu’il était apparu, Mike a disparu.

Tout d'un coup, une boule de lumière blanche a surgi à ma droite. Trois entités étaient dans cette lumière. Elles étaient complètement vêtues de blanc et portaient des cordes d'or autour de la taille. Instantanément, toute ma vie a défilé devant moi. Autant le bien que le mal. Je ne pouvais pas voir les visages des trois entités. J'ai répété que je voulais rester avec mes enfants. Je voulais avoir l'opportunité de les voir grandir. J'ai été élevé par un parâtre très violent et je ne voulais pas que la même chose se reproduise. Cela m'a été refusé.

Ou bien, m'a-t-on dit par télépathie, je devrais faire trois choses. Et si j'étais d'accord, je pourrais les voir grandir... Une : j'allais devoir marcher dans la vallée de la mort, autrement dit rester 11 semaines hospitalisé aux soins intensifs du Centre pour les grands brûlés...

Deux : j'allais porter les cicatrices et supporter la douleur de mes blessures pendant le reste de ma vie. Ce que j'ai fait.

Et Trois... j'allais devoir diffuser mon histoire au reste du monde, ainsi que le fait qu'il existe une vie réelle après la mort physique. L'entité m'a demandé si j'étais d'accord pour accepter ces conditions. J'ai accepté, et la lumière a disparu. J'ai regardé le visage de mon contremaître, tandis qu'il me disait que j'irais bien. J'ai regardé directement dans ces yeux et lui ai dit que je le savais.

*

Lors de mon accident, 4160 volts d'électricité ont explosé dans mon corps. J'ai reçu 2100 volts à travers mes biceps et ma hanche droite. J'étais brûlé à 89% au total, dont 57% au troisième degré.

J’ai connu l’utopie totale !! Un sentiment que j'ai été amené à ressentir de nouveau durant les jours douloureux qui ont suivi. Il m'a semblé que j'avais parlé avec les entités durant des heures, en fait, cela n'a duré que quelques secondes, au plus quelques minutes.

J'ai compris que nous sommes tous dans un voyage pendant lequel nous faisons différents choix. Mais il existe un Pouvoir Supérieur, et IL a un Plan. Pratiquement, on peut dire que nous sommes tous des brutes appelées à se transformer en de beaux papillons.

L’important, c’est que je vois la mort comme la chose la plus merveilleuse qui puisse nous arriver. Et je respire le parfum des fleurs chaque fois que j'ai la possibilité de le faire. Je tends à jouir des choses simples que la vie me donne.

J’ai atteint la paix intérieure totale. L'émotion de l’arrivée au but. La conscience qu'il est nécessaire de nous arrêter et de respirer le parfum des fleurs pendant que nous faisons ce voyage.

Le meilleur a été le sentiment d’utopie qui arrive avec la mort. La pire a été de perdre ce sentiment d'utopie. Sachant que la vie était devant moi, et que j’allais connaître une brutale guérison pour retourner à l'homme que j'étais, en quelque sorte.

                                                                                           (traduit par Jacqueline)

 

 

***

DANIEL E

                                                                                                                                                                

Une nuit de novembre glauque, humide et froide en 1991.

C’était une époque difficile, une journée déprimante venait de s’écouler. A ce moment de ma vie, je mangeais peu et de manière tristement malsaine. Après avoir bu le contenu d’une cafetière dans une tentative de faire s’évanouir mes chagrins, il m’a été impossible de dormir.

Vers 3 heures du matin, toujours éveillé et tendu, allongé sur le dos, j’écoutais le bourdonnement relaxant des battements de mon cœur, comme si je comptais les moutons : « boum-boum... boum-boum... boum... (silence)... il s’est arrêté complètement ! J’ai immédiatement senti la circulation sanguine ralentir, puis s’arrêter totalement dans toutes les parties de mon corps. Dans cette première seconde, je me suis « détaché » du corps et j’ai plané dans et autour de lui. Je pouvais voir la chambre où j’étais, ainsi que mon corps, bien que mes yeux fussent clos. J’étais tout à coup capable de « penser » des centaines ou des milliers de fois plus rapidement... et avec une plus grande clarté qu’il n’est humainement normal, ou possible.

Me rendant compte que le battement suivant n’arrivait pas, j’ai continué à sentir le sang « s’oxyder » tandis qu’il s’arrêtait complètement dans toutes les veines et artères. A ce moment là, j’ai réalisé et accepté que je venais de mourir, et que le temps était venu d’avancer. C’était un sentiment de paix totale, complètement exempt de peur ou de douleur, il n’impliquait absolument aucune d’émotion. Le temps lui-même est soudain devenu infini et hors de propos. En « temps terrestre », seulement dix secondes environ se sont écoulées avant que mon cœur ne redémarre, mais « j »’étais en « temps zéro » (je ne sais comment le dire autrement).

En fait : hors du temps. Il semblait s’agir d’une progression naturelle ; il y a eu un passage en revue automatique de toute ma vie, le moindre événement était vécu au complet avec les émotions (mais vu objectivement) et se déroulait devant et autour, tel un film panoramique. De la naissance à la mort, de manière linéaire, contemplé en toute objectivité, sans tristesse ni remords, en un quart de seconde de « temps terrestre » (selon ma meilleure estimation)... pourtant, il a semblé s’écouler des semaines pendant que ma vie défilait. Une fois ceci achevé, il y a eu quelques autres « instructions automatiques », puis ce fut l’immersion dans une infinie paix, béatitude, extase. Un amour inimaginable ; une compréhension si grande, si puissante ; tellement impressionnante qu’elle en est humainement incompréhensible.

Tandis que je me trouvais là (et seulement là), l’accès à la connaissance m’a été accordé. J’ai vu « Tout ce qui a été, est et sera jamais ». La vraie nature de l’univers était soudain claire comme de l’eau de roche, comme un puzzle géant. Il semblait comporter un ordre parfait... en fait, il était évident que je devais bientôt en faire partie. J’étais sur le point de rejoindre l’entité qui ne peut être que... Dieu ; si vaste en dimensions et en portée que seules les paroles bibliques s’approchent de la description. J’ai toutefois regardé en arrière pour voir ce qu’il en était de mon corps physique... je ne pouvais partir avant qu’il ne soit totalement dépourvu de vie.

A ce moment là, environ 10 battements de coeur (10 ou 15 secondes) avaient fait défaut. Le corps que je contemplais dans le lit était le mien... mais « je » (âme/esprit) savais que l’heure n’était pas venue de partir. Je n’avais pas encore fait mon temps sur terre ; il me restait encore une raison d’être sur terre (plus d’informations là-dessus dans un prochain article).

Quand j’ai été propulsé à nouveau dans mon corps, j’ai réalisé brutalement que j’étais allongé sur ce lit, perdant rapidement conscience physiquement en l’absence de pulsations cardiaques. J’ai alors réagi de façon humaine et j’ai paniqué, j’ai bondi du lit terrorisé tout en me martelant la poitrine avec le poing. Le cœur a redémarré, irrégulièrement. Même après que j’aie descendu les escaliers avec des précautions nerveuses, tremblant comme une feuille, suant à grosses gouttes, mon cœur battait toujours irrégulièrement.

Je me suis rendu seul en voiture à l’hôpital, où l’on m’a annoncé que le muscle cardiaque avait subi un manque de nutriments, ce qui avait provoqué l’arythmie. Il y a eu quelques alertes sévères après cela, mais elles ont vite disparu après une modification de régime et d’activité physique. Je n’ai pas été en mesure de retenir les connaissances accordées ; le cerveau humain est beaucoup trop primitif et limité pour l’héberger. Cette intelligence requiert une autre dimension pour exister et fonctionner. Elle fait pourtant partie de nos trois dimensions... mais limitée à la perception de nos 5 sens. J’en ai cependant retenu suffisamment pour me souvenir de ma pure révérence.

Quiconque est passé par là, (ils sont des millions) sait comment cela change immédiatement sa vie... pour toujours. Mon « expérience de mort imminente » ou EMI a eu lieu en novembre 1991. Le langage est loin d’être adéquat pour décrire avec précision un tel événement. Je reste généralement silencieux sur le sujet à cause des réactions incrédules.

Il est impossible de transmettre l’expérience à ceux qui ne l’ont jamais vécu, particulièrement lorsque c’est en désaccord avec leurs propres croyances. En fait, certains des visionnaires antiques de la Bible pourraient bien avoir décrit ce qui est maintenant connu sous le vocable d’EMI.

Pour ceux que cela intéresse, la raison pour laquelle je n’ai pas de religion est la suivante : il existe de nombreuses religions dans le monde, et nombre d’entre elles affirment être « L’Unique ». Je pense qu’elles ont toutes raison ET tort en même temps. En d’autres termes, dans sa tentative de description de la nature de Dieu et de l’au-delà, l’homme a saisi l’essentiel, mais il en a fait sa « chose ». Cela se solde par des guerres saintes et des conflits inutiles et destructeurs. Je ne crois pas que Dieu veuille que nous nous extermimions les uns les autres en son nom. Je ne peux pas non plus croire que Dieu soit une entité colérique et vengeresse... au moins pas dans le sens des représentations du type feu et soufre.

Qu’il n’y ait pas de malentendu : je suis convaincu à 100 % qu’il existe un « Dieu, Entité/Etre « Créateur », « Tout-puissant ». Je ne l’étais certainement pas avant 1991. Mais après avoir été plongé dans l’au-delà sous forme d’esprit pendant un bref moment, il m’a été personnellement démontré sans l’ombre d’un doute que... NOUS NE MOURONS PAS : nous subsistons sous une forme différente, non physique.

Les sceptiques tentent de dire : « Vous avez sans doute rêvé », ou : « Ah, c’est la bande de gogos New-Age »... ou « Il y a des substances chimiques qui sont relâchées dans le cerveau et qui donnent l’impression de mourir », etc, etc... C... !!!

Les effets de mon EMI ont été décisifs. Cette expérience constitue l’événement le plus « réel » que j’aie jamais vécu. Mon état de conscience y était très aigu, avec un nouveau genre d’objectivité, et semblait se fondre avec la Création. Il me semble qu’on m’avait accordé un savoir étendu et une compréhension claire du monde et de l’univers existant à ce jour. Mon QI qui était dans la moyenne à l’époque est monté à 148 peu de temps après. Je n’ai plus aucune peur de la mort, car je comprends que sur cette petite planète, notre vie est temporaire et courte, et ce qui suit est grand, en vérité.

Quel est le sens de la vie et notre but ici ?? Je répondrai, en me basant sur mon expérience actuelle : vivre et apprendre, faire l’expérience du physique, traverser des épreuves, des vicissitudes et des joies. Nous sommes les élèves d’une école appelée Terre... lorsque la cloche sonne, nous retournons à la maison avec les leçons que nous avons apprises.

*

Il a fallu 7 ans avant que je sois en mesure de mettre mon expérience par écrit. Elle m’a permis de savoir que le temps et l’espace tels que nous les connaissons sont une illusion. Elle a fait de moi un chercheur de vérité et de connaissance. J’y ai éprouvé de la révérence, et découvert la Vérité. J’ai su quelle était la nature de l’univers entier.

J’avais la capacité de voir les choses avec une extrême précision. Je savais que ce n’était pas mon heure, que j’avais encore une mission à accomplir. Cela peut paraître incroyable à certains, mais j’ai démarré un processus rigoureux de croissance spirituelle qui, en 1999, a résulté en l’acquisition de la maîtrise de soi... un ange de Dieu incarné.

Le pire cependant, pour moi, a été de revenir.

 

 

***

DEBRA

 

Nous recevions ce jour là, mais j’avais la nausée. J’étais assise. Quand je me suis levée, j’ai perdu connaissance, et j’ai tout de suite pénétré dans une zone sombre, pas vraiment comme un tunnel (elle ne semblait pas fermée), mais plutôt comme un grand espace. Là, j’ai été Accueillie par le père de mon mari que je n’avais jamais vu (il est mort 3 mois après que j’aie commencé à sortir avec son fils). J’étais allée à ses funérailles sans l’avoir jamais rencontré. Malgré cela, c’est lui qui m’a Accueillie dans l’au-delà et qui m’a tenu la main. J’ai senti d’autres présences autour de moi mais je n’ai pas pu les distinguer. Au bout de l’obscurité, comme en regardant vers l’extérieur au loin, il y avait ce qui semblait être une montagne, et derrière cette montagne se trouvait la plus extraordinaire et magnifique des lumières (les mots que nous connaissons ne peuvent ni décrire ni rendre justice à la beauté de cette lumière).

Il y avait une grande sensation de paix et de soulagement, comme si tous les soucis et les responsabilités n’existaient pas ou étaient insignifiants. Je savais que j’étais avec Dieu et je ne voulais pas retourner à mon corps et à ma famille terrestres. De nouveau, j’ai contemplé la lumière et, l’instant d’après, j’ai été renvoyée dans mon corps. L’ambulance est arrivée et m’a emmenée à l’hôpital.

Par la suite, j’ai été très en colère contre Dieu parce que je ne comprenais pas pourquoi j’avais dû revenir. Maintenant j’ai acquis plus de sagesse et je sais qu’il me restait et qu’il me reste encore des choses à faire. Quand j’aurai terminé, je retournerai vers l’amour de la grande puissance, Dieu.

*

Dans ce royaume - ici-bas - nous ne pouvons pas avoir une compréhension totale de la véritable existence, ou expérience qui nous attend après que la vie actuelle aura pris fin. Notre vocabulaire et nos capacités spirituelles sont du niveau de l’école maternelle en ce qui concerne la compréhension. Nous ne pouvons en aucune façon, sous forme humaine, assimiler, sentir, comprendre, voir, nous immerger de cette façon purifiante et simple qui existe « là-bas » : une complète immersion de soi ne faisant qu’un dans la lumière, expression de l’amour la plus pure, la plus saisissante possible. Je n’en ai parlé à personne pendant des années. J’étais furieuse contre Dieu de m’avoir renvoyée. Je vois mieux maintenant à quel point cette expérience fut un bienfait, y compris le fait que ma vie ait été prolongée.

Je n’étais pas sur le plan terrestre tel que nous le ressentons ou le connaissons, j’étais dans un vide noir et sans point d’appui : il n’y en avait pas besoin. Je percevais ma famille comme si je l’avais entendue sur une TV ou une radio à une certaine distance. Je sentais aussi que je me trouvais près d’une d’entrée, simplement Accueillie par le père de mon mari qui m’a pris la main. Aucune douleur, pas de souci, ni l’envie de retourner vers ma famille terrestre... car ils iraient bien aussi. Je ne voulais pas repartir.

Je ne me rappelle aucun son, aucun bruit. Il faisait noir comme dans une zone vide, pas forcément comme dans un tunnel, je n’ai pas vraiment senti de limites, seulement que l’obscurité persistait quelque peu et que la lumière se trouvait au bout de cette obscurité.

Je crois que cette lumière, si elle était regardée par un œil humain normal, le rendrait probablement aveugle. Sa beauté, sa grâce, son éclat est au delà de notre compréhension humaine. Il nous est impossible de décrire, une fois revenu, l’illumination ou les sentiments qui nous consument en voyant ou en étant dans cette lumière. Elle ne peut être vue qu’en esprit.

En tant que masseuse thérapeute, certaines personnes disent que j’ai la capacité de guérir. J’en attribue tout le crédit à la Grande Puissance. Plusieurs personnes âgées, hispaniques, m’ont appelé kunandera (guérisseuse). J’attribue à la Grande Puissance la volonté qu’il en soit ainsi.

Beaucoup de bonnes choses sont venues à moi. La vie est très belle et j’ai reçu le don de voir cette beauté en chaque infime et insignifiante particule qui existe, de voir à quel point il est facile pour l’humanité de perdre le lien avec le Soi Divin à cause des prétendus besoins et attentes du monde et du « Je » .

J’aimerais dire une chose. En tant qu’humains, nous fêtons la naissance d’un nouveau-né. Nous lançons des invitations à la famille et aux amis afin qu’ils soient témoins de l’arrivée du bébé. Bien... mais POURQUOI nous est-il tellement difficile de parler avec un proche, un ami ou même un inconnu, au moment de sa mort, de ce qu’il ressent ? Pourquoi fuyons-nous la responsabilité d’aider les autres vers la transcendance ou la renaissance dans un autre monde, un monde meilleur d’amour, de paix, de joie, de liberté spirituelle ? Je trouve qu’il est mal de notre part de tourner le dos à ceux qui meurent et de leur refuser, si tel est leur choix, de parler de leurs sentiments, quels qu’ils puissent être. Nous ne devrions pas partir, ou parler de la pluie et du beau temps, etc... ils méritent d’avoir quelqu’un avec qui partager leurs sentiments sur leur lit de mort, ou si vous préférez leur lit de renaissance... quant au nouveau-né qui vient au monde : ce doit être terrible, pour lui, de quitter le ventre de sa mère où il a vécu neuf mois !…combien ce doit être effrayant !... et nous nous réjouissons !

 

 

***

DELONA

 

Bonjour, je m’appelle Delona et voilà mon histoire : en 1977, j’ai subi un accident de voiture et mon fils âgé de 8 ans ½ a été tué. 90 % de mon corps a été brisé. Ma fille âgée de 4 ans a subi une rupture de la rate. Le conducteur de la voiture dans laquelle nous nous trouvions n’a pas été atteint. Quand nous avons été transférés dans l’ambulance, l’équipe d’urgence a travaillé sur mon fils Scott. A ce moment là, je ne savais pas qu’il était si gravement blessé, je me rappelle avoir tendu la main gauche et avoir tenu sa main droite, puis je me souviens qu’un des infirmiers a dit qu’on venait juste de perdre également la mère. Ensuite, mon fils et moi avons marché main dans la main dans un tunnel sombre.

Quand nous sommes arrivés au bout, il y avait des proches et des amis décédés qui nous attendaient. Puis Jésus est venu à moi et a dit que j’avais le choix : je pouvais rester au Paradis ou revenir sur Terre. Il a dit qu’il allait me montrer ce qui se produirait durant ma vie si je retournais sur Terre, mais que je ne me souviendrais de rien. Je me rappelle que ma vie allait être dure et pleine de souffrances. J’ai regardé mon fils et je lui ai dit que je l’aimais énormément, j’ai ensuite pris sa main et je l’ai mise dans celle de mon oncle. Pourtant, même si j’aimais mon oncle, ce n’était pas non plus la personne à laquelle j’aurais confié mon fils.

Puis, j’ai dit à Jésus et à mon fils que je devais retourner sur Terre parce que ma fille n’avait personne d’autre que moi. En un clin d’œil, j’ai été de retour dans mon corps, toujours dans l’ambulance. J’ai entendu l’infirmier dire : « Mon Dieu, la mère est de retour » ! Pourtant, aucun infirmier n’avait travaillé sur moi, ils continuaient à s’efforcer de réanimer mon fils. Les années depuis ce jour ont été très difficiles et si je devais tout recommencer, je ne reviendrais pas. Je suis la seule personne que je connaisse à laquelle Jésus ait donné ce choix, mais je sais qu’il y a d’autres gens là-bas.

La vie est toujours pleine de souffrances pour moi, non seulement parce que j’ai perdu mon fils, mais aussi à cause de toutes les blessures que j’ai subies. De plus ma fille s’est avéré être une grande source de peine, une personne pleine de haine. Je m’en serais mieux sortie si j’étais restée avec Jésus et mon fils...

 

 

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DENISE B

un accouchement difficile

 

Après avoir abandonné la peur de me laisser aller, j’ai voyagé dans l’espace à grande vitesse. J’ai vu une lumière et j’y ai pénétré. Elle était merveilleuse, englobant tout, il y avait un savoir et un amour complets. J’ai vu ma vie défiler, depuis la perspective de mon addiction, de mes comportements répétitifs, etc.… Je suis remontée dans le temps et je me suis vue dans le sein maternel.

Il m’a ensuite été dit de me « souvenir », j’ai alors été précipitée au travers de décisions et d’évènements à venir, et on m’a donné l’opportunité de voir l’univers, de ne faire qu’un avec lui, d’avoir la connaissance de la vérité.

Ce fut comme si le temps devenait simultané : tout arrivait en même temps, il n’existait ni passé ni avenir. L’univers n’est pas unique, mais infini, merveilleux et il continue d’évoluer. Nous sommes seulement dans une dimension, ou si vous préférez il existe de nombreux plans. Tout comme les fourmis n’ont pas conscience de notre existence, nous ne sommes pas conscients d’états d’existence plus élevés, plus évolués. La partie la plus enthousiasmante, c’est de savoir qu’en profondeur il n’existe que l’amour. Nous ne faisons qu’un avec le tout et le tout ne fait qu’un avec nous. Nous sommes ici pour vivre cette vie à fond et nous devons être PRESENT pour le faire, il nous faut abandonner les distractions qui constituent des addictions, des comportements destructeurs, etc.…

Nous sommes ici pour donner le meilleur de nous-même, être le meilleur possible pour autrui. Je ne crains plus la mort, je l’attends plutôt avec impatience. Je ne voulais pas revenir, mais j’avais 2 enfants en bas-âge que je ne pouvais laisser à mon mari, et puis j’aurais aussi tué mon enfant à naître.

Tout s’est passé lors de l’accouchement. Toute la nuit j’ai respiré du gaz sans surveillance. J’ai eu des visions à ce moment là, mais la dernière fois, je suis partie.

*

Mettre en mots des choses aussi merveilleuses est très difficile. La connaissance concernant le temps, l’espace et l’infini, tout cela est vraiment difficile à expliquer.

Je n’étais pas ici, je suis partie vers un autre endroit. J’ai foncé à travers un vide noir, mais en regardant bien, il y avait de petites lumières autour de moi, je les ai prises pour des étoiles.

Quand j’ai pénétré à l’intérieur, une lumière chaude, un amour total englobait tout. La lumière était un être. La communication était un savoir, comme en lisant dans les pensées... il n’y avait aucune parole. Je savais, ils savaient. Je me sentais réunifiée et pourtant individuelle. On m’a donné un aperçu de la sérénité totale. Plusieurs mois plus tard, j’ai vécu un événement dont je savais que je l’avais visionné, je devais faire le bon choix car les conséquences étaient importantes.

Le temps n’existait pas, il n’avait pas d’importance. L’infini est vraiment merveilleux et authentiquement illimité, difficile à comprendre avec nos esprits bornés. Je n’ai plus fait qu’un avec l’univers, pour un temps j’ai eu la connaissance complète sur tout. Je me souviens d’avoir pensé : « C’est ça !! » chaque élément prenait sa place, c’était tellement évident. Le temps, l’espace, le sens de la vie, l’au-delà, etc.…

Au bout du tunnel, du vide spatial, il fallait effectivement entrer dans la lumière. Ce fut comme si j’y avais juste passé le visage et qu’elle m’avait avalée.

J’ai maintenant un discernement, un savoir plus grand. Je ressens les choses très différemment si je demeure vraiment dans l’instant. On m’a fait savoir combien il est important de rester dans l’instant, de ne pas être distrait par les pensées concernant d’autres préoccupations.

Maintenant je crois en Dieu (un meilleur vocabulaire me manque), en l’au-delà etc.… Je crois que les religions ont à peu près raison. La séparation est le fait de l’homme. Nous ne faisons qu’un avec tout, nous sommes juste une pièce du puzzle.

Les choses matérielles ne m’importent plus maintenant. La famille et l’amour constituent le plus important.

 

 

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DERRY

 

Je suis infirmière diplômée d’Etat. Le jour de mon accident, j’avais emmené mon fils de 16 ans au service national des véhicules à moteur (DMV) pour qu’il passe son examen du permis de conduire pour la 2ème fois. Au retour, et par suite d’une distraction de sa part, nous avons été percutés par un camion qui nous a traînés sur 25 mètres avant de s’arrêter.

Clint a perdu connaissance, il avait un pneumothorax, quelques côtes fissurées et une fracture de la clavicule gauche. J’étais beaucoup plus gravement blessée. Ma mort était en principe imminente.

Je suis restée dans un centre de convalescence pendant environ un mois, c’est là que je suis sortie du coma. Par la suite, à peu près toutes les thérapies de rééducation ont été pratiquées chez moi. Je devais faire de nombreux exercices de mémoire et de coordination manuelle/visuelle.

Depuis ma sortie du coma, j’ai des souvenirs très nets de mon EMI, de la période ou j’étais de l’autre côté dans un royaume céleste.

Je me souviens qu’il y avait une brume lumineuse qui envahissait tout. La lumière était partout ; et même elle me traversait ! je me rappelle avoir regardé mes mains et la lumière passait à travers ! Je voyais que mes mains étaient transparentes, mais cela ne m’a pas étonnée. Tandis que je marchais avec un personnage du paradis, Son état d’esprit transparaissait par une lumière d’une intensité tellement forte que je ne peux la décrire. Je savais que ce personnage des cieux était Jésus, Il n’a pas dit qui Il était... je le savais, tout simplement

Je me souviens avoir marché avec Lui, mais nous ne marchions pas au sens physique. Nous flottions juste au dessus du sol. Toute chose revêtait blancheur et luminosité. On pouvait voir le rayonnement vert des plantes. Je voyais l’eau et une forte luminosité inondait tout. L’eau était d’une pureté étincelante. Je me souviens avoir voulu me pencher afin de boire au cours d’eau qui traversait le jardin dans lequel nous marchions. Quand j’ai essayé de prendre l’eau dans mes mains, elle les a littéralement traversées sans même les mouiller. Jésus s’est arrêté et m’a regardé tandis que j’étais penchée, essayant de boire cette eau. Je pouvais sentir son regard sur moi. Ma soif de cette eau a disparue, bien que je n’ai pas été en mesure de la porter à mes lèvres et de la boire. Je ne peux décrire la sensation ressentie lorsque l’eau est passée à travers mes mains, mais j’ai senti quelque chose cependant. J’ai éprouvé le désir irrésistible de faire l’expérience de tout ce qui touchait à ce jardin.

Quand cet être céleste et moi-même parlions, ce n’était pas avec la bouche, j’avais cependant conscience que nous communiquions. Il m’a été donné à choisir entre revenir sur cette terre ou rester avec lui au paradis. Nous savions tous les deux que retourner sur cette terre serait une lutte. Je Lui ai dit que je souhaitais revenir à cette vie sur terre si cela pouvait m’aider ainsi que d’autres personnes. J’ignore comment j’ai pu faire cela, mais je voyais mon mari à l’hôpital, tenant ma main et parlant à mon corps. C’était comme si j’avais été dans la pièce, mais je le voyais depuis une autre perspective qu’au travers de mes yeux. Mon souvenir suivant est d’être piégée dans mon corps tandis que d’autres personnes s’occupent de mes besoins physiques.

Je me rappelle que je savais ce que les infirmières pensaient à leur manière de me toucher. Je savais si elles pensaient que j’allais survivre ou non au travers de leur toucher. Je savais si elles pensaient s’occuper d’une personne quasiment décédée, dont l’esprit n’était plus là.

La communication entre deux âmes peut sembler incroyable, ou même mystique pour ceux qui n’ont pas fait l’expérience de cette communication d’esprit à esprit. Communiquer au niveau spirituel est une expérience très profonde Je crois que je ne possède ce don spirituel que depuis mon expérience de mort imminente. Je crois que je suis revenue pour raconter mon expérience à ceux qui veulent écouter.

*

Je me souviens d’avoir été transparente, l’eau coulait littéralement à travers mes mains et je communiquais par la pensée.

J’ai eu un passage en revue de ma vie, Jésus et moi l’avons regardé ensemble, lui dans mes pensées et moi dans les siennes. C’était une expérience stupéfiante !! Se rappeler, revivre les expériences cruciales, bonnes et mauvaises, lire, ressentir la peine ou la joie du Christ en fonction de mes actes pendant que nous voyions les principales expériences de ma vie. Quand j’ai évoqué le sujet pour la première fois, je me suis aperçu qu’en parlant du passage en revue de la vie, je révélais des informations intimes sur ma vie passée, j’étais gênée d’en parler.

 Je sais que je reste naïve, innocente et j’espère que je le resterai toujours. Mais je me sens assurée, Son Esprit me guide en m’indiquant à qui je peux parler et à quel sujet.

J’ai dit à mon mari que je l’avais vu me parler à mon chevet à l’hôpital, qu’il me tenait la main tandis qu’il me parlait. Il m’a dit plus tard qu’il considérait comme crucial de toujours me tenir la main pendant qu’il me parlait alors que j’étais dans le coma.

Je peux souvent lire dans les pensées d’autres personnes et connaître leurs intentions. Je sais donc avec qui rechercher le contact, et avec qui l’éviter.

Je suis souvent demandée pour parler ou enseigner. Cela m’étonne parce qu’on a souvent du mal à me comprendre, en effet, j’ai du mal à articuler et je vois double à cause de ma blessure à la tête. A l’église, j’enseignais à des enfants de 8 ans avant mon EMI et je continue à le faire. Mais maintenant je suis un enseignant phénoménal, si je puis dire, même avec mon élocution laborieuse. Je sens que depuis mon EMI, je dispose d’un canal spécial pour une assistance d’en haut.

 

 

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DIANE C2

 

J’ai 62 ans et j’en aurai 63 fin mai de cette année. Mon premier encéphalogramme plat est survenu lors d’une opération de la colonne vertébrale le 1er août 1957, il y a de cela 41 ans, pour l’ablation d’un angiome malin de la taille d’un ballon de foot, qui englobait les vertèbres thoraciques 10, 11 et 12, pratiquée par les docteurs Joseph K. Lucas et Jones de l’Orthopedic Hospital à Los Angeles. J’avais 21 ans et j’étais mère d’un garçon de deux ans, Larry. Les médecins étaient très inquiets quant au pronostic. Durant l’opération, l’angiome a saigné abondamment et les chirurgiens ont accidentellement incisé la moelle épinière. Mon activité cérébrale a cessé et l’infirmière est sortie pour prévenir ma famille que j’étais décédée sur la table d’opération.

Je n’ai pas eu conscience de la séparation d’avec mon corps : j’ai cru tout simplement que je m’étais réveillée pendant l’opération d’une façon quelconque. J’ai pensé que je regardais vers le projecteur qui surplombait la table et que je voyais une réflexion de moi-même sur cette table. Quoi qu’il en soit, je pouvais voir le sang, les chirurgiens travaillant sur moi, comment j’étais positionnée tête vers le bas, et comment mon dos était maintenu ouvert pour l’opération. J’ai aussi pu les voir me retourner sur le côté pour tenter une réanimation... c’est tout ce dont je me souviens.

Je me suis réveillée le lendemain aux soins intensifs. Je n’ai pas eu conscience d’avoir réintégré mon corps ni de ce qu’on avait dit ensuite à ma famille. L’infirmière était revenue pour les informer que les médecins avaient réussi à me ranimer, mais que plus jamais je ne marcherais ni ne parlerais. On n’avait pas complètement enlevé l’angiome ni soudé la colonne comme prévu à l’origine.

Le matin suivant au réveil, j’ai appelé une infirmière pour qu’elle m’aide à sortir des blocs qui m’entouraient... le fait même que je parle a fait courir l’infirmière à la recherche des médecins... et non seulement ceux-ci ont accouru, mais il semble que tous les médecins disponibles dans l’hôpital se soient rués dans ma chambre. On m’a fait des commentaires sur le fait que je parle. J’ai demandé si les blocs pouvaient être enlevés, ce qu’a fait le Dr Jones, après quoi il m’a fait rouler doucement sur le dos. Il a demandé comment je me sentais, et comme je le rassurais en lui disant que je me sentais bien, il a commencé à pratiquer tous ces merveilleux tests de piqûre, roulette et autres sur tout mon corps.

Lorsqu’il a été convaincu que je «sentais » vraiment quelque chose, il m’a demandé ce que je voulais faire ensuite... soulever la tête ? Je lui ai non seulement répondu oui, mais je lui ai dit que je voulais qu’on m’enlève le cathéter, que je voulais me lever et marcher. Une fois le cathéter retiré, la tête du lit a été relevée, j’ai pris son bras pour me redresser puis j’ai fait pivoter mon corps et j’ai mis les pieds sur le marchepied. Il m’a simplement dit de laisser pendre mes jambes une minute, mais lorsqu’il a vu que j’étais déterminée à me lever et à marcher, il m’a laissé faire. Naturellement il était près de moi au cas où je serais tombée. Aucun problème. Je n’ai pas cessé de marcher depuis. La dernière fois que j’ai vu le Dr Lucas en décembre 1979, il a envoyé son fils, également chirurgien orthopédique, pour m’examiner. J’ai 3 vertèbres qui ne sont toujours pas soudées, toujours poreuses, fines comme une coquille d’œuf avec des micro-fractures. Le Dr Lucas a cité mon cas dans un chapitre complet de 11 manuels qu’il a écrits.

Ma seconde expérience - ce qu’on appelle maintenant une EMI - a eu lieu le 4 avril 1958. J’étais alors - il y a de cela 40 ans - enceinte de Michael, mon 4ème fils (deux de mes fils sont morts avant cet enfant), et j’étais au delà du terme. J’ai eu une hémorragie grave. Mon mari d’alors est arrivé, il m’a enfournée dans la voiture et nous avons roulé à toute vitesse de Glendale jusqu’à l’hôpital Saint Joseph à Burbank. En chemin j’ai eu très froid et très peur. J’ai senti que j’allais mourir. Honnêtement j’étais effrayée, mais je pense que c’était principalement à cause de Larry, mon fils qui avait alors 2 ans et demi. 

La mort a été très rapide. Un moment auparavant je me sentais lourde, souffrante, glacée et angoissée, l’instant suivant, je me sentais comme si quelqu’un avait pris une clé et avait déverrouillé une lourde armure pour me l’enlever. J’étais libre, vivante, dans une chaleur littéralement remplie d’amour. Et j’étais à plusieurs endroits en même temps. J’étais avec mon mari, avec ma mère qui conduisait pour aller chercher Larry, avec Larry, avec papa à NBC-TV où il travaillait, avec chacune de mes deux sœurs, l’une au travail, l’autre à l’école et avec mon frère à l’école. J’étais aussi avec mon médecin tandis qu’il roulait vers l’hôpital, et je lui ai dit par quelle entrée il est arrivé...

Je connaissais chacune de leurs pensées, ce que chacun faisait en cet instant... et j’étais morte. J’étais avec chacune des personnes en interaction avec eux, également avec ces personnes tandis qu’elles se déplaçaient pour faire ce qui devait l’être. Ainsi, je suis allée avec une infirmière pédiatrique dans les sous-sols de l’hôpital pour chercher du plasma complet... ma capacité d’ubiquité était à ce point. CEPENDANT, j’avais aussi une vue plongeante sur la vallée de San Fernando, comme en avion, jouissant de la vue.

Au même moment, je regardais la terre en bas, on n’était PAS encore allé dans l’espace à l’époque. Je ne suis passée par aucun tunnel. En fait j’ai traversé notre galaxie, continué à travers l’univers... c’était vraiment impressionnant. Je SAVAIS que j’étais CHEZ MOI. Je savais que j’étais partie d’ici pour aller sur terre. En ces sept minutes de mort sur terre, j’ai vécu une durée de 7 semaines, voire plus... C’est aussi net aujourd’hui qu’il y a quarante ans. Je peux fermer les yeux et le revivre à tout moment. Ce fut l’expérience la plus impressionnante, la plus merveilleuse que j’aie jamais vécue.

Alors que mon père était mourant, il m’a demandé de la lui raconter à nouveau, afin de se préparer pour sa naissance. Il était enthousiaste la nuit d’avant, quand il a réalisé que cela allait bientôt se produire. Il était vraiment transporté. Ma sœur est également venue me voir quand on lui a dit qu’elle avait un cancer du cerveau en phase terminale : elle a demandé qu’on ne la mette pas sous assistance médicale. Elle est partie joyeusement, paisiblement, avec le savoir que je lui avais transmis.

Ma mère (nous nous sommes occupé d’elle jusqu’à ses 8 derniers jours de vie sur terre avec un cancer du colon) m’a également demandé de lui raconter l’expérience à nouveau, elle est partie si paisiblement, elle était absolument magnifique. Elle avait 82 ans, juste avant sa mort ( sa renaissance) elle paraissait vieille et malade. Mais dans son cercueil, elle semblait tellement jeune que mon petit-fils a hurlé de joie dès qu’il l’a vue, appelant sa petite sœur pour qu’elle voie que leur arrière-grand-mère était vraiment avec Jésus. Le prêtre a été bouleversé par la remarque de cet enfant à sa sœur : « Viens voir mémé. Elle est belle, elle est jeune. Elle est avec Jésus » !

Le Paradis est très réel... en fait, plus réel que la terre. L’eau étincelle, mais c’est parce qu’il s’agit d’eaux vivantes. Et les couleurs qu’elles produisent sont impressionnantes. Tout ce qui pousse ici, se retrouve là bas mais en beaucoup plus beau et très vivant. Quand on pense : « Comme les eaux sont belles » !... ou : « Les arbres sont », ou : « l’herbe est »... ils répondent à cette pensée par retour avec accusé de réception d’amour. On sent en soi leur amour envers nous pour les avoir appréciés.

Et il n’y a pas seulement la campagne ou les paysages : on trouve la perfection pour toutes les choses que nous avons essayé de créer ou de peindre, ou de construire... ou que nous avons ici sur la terre et dont nous pensons qu’elles vont nous rendre heureux ou améliorer nos vies. Les grands maîtres et les grands bâtisseurs essayent seulement de reproduire le Paradis ici bas. Et c’est parfaitement logique. Parce que la terre à réellement été créée à partir du firmament du Paradis. 

On m’a montré quantité de choses que j’ai eu beaucoup de mal à décrire après mon retour. On m’a emmenée dans une salle informatique indescriptible, d’un niveau que nous ne pourrons jamais atteindre. L’être qui m’accompagnait (que j’ai identifié comme masculin... notre Créateur possède à la fois un côté masculin et un côté féminin) m’a montré des technologies que nous ne possédions pas à l’époque. Il m’a montré comment fonctionnait cet ordinateur. Nous communiquions par télépathie. J’imagine que j’ai dû éprouver de la curiosité pour la guerre de sécession, il a donc pris un CD (à l’époque, je l’ai décrit comme un petit disque métallique) de la taille d’une pièce de monnaie. Il l’a posé sur la surface tabulaire de l’unité centrale, soudain le mur a entièrement disparu et vers le bas, j’ai vu une scène de bataille durant la guerre de sécession. Seulement, je n’ai pas fait que regarder vers le bas, je me suis retrouvée réellement debout sur le terrain pendant la bataille. Ainsi, c’était tout à la fois comme de la réalité virtuelle et un hologramme. J’ai dû exprimer que je n’aimais pas être là, car soudain j’ai été de retour avec cet être, tout a disparu et le mur a réapparu.

Il m’a fait traverser une place ouverte ravissante, avec des fontaines fantastiques, en allant vers un Palais qui devait comporter de nombreux étages (les halls devaient représenter en hauteur 2 ou 3 étages). Il y avait des piliers décorés d’or et des couloirs en marbre, tout était absolument comme dans le rêve du plus riche des hommes et cependant encore mieux que tout ce qu’on peut trouver sur terre. C’était INCROYABLE. Il faudrait trop de mots pour décrire tout ce que j’ai vu. Ensuite nous nous sommes approchés de portes particulièrement ouvragées, très hautes et qui comportaient des symboles ou des lettres qui les recouvraient. Elles se sont ouvertes en douceur.

J’avais remarqué que nous nous déplacions comme au dessus du sol, malgré cela tout me paraissait réel et consistant. Je me sentais tout à fait solide. Il y avait une Lumière dans cette grande salle, elle m’a appelée sans émettre un son. J’ai su qu’on ne me permettait de voir que la réflexion de cette Lumière. J’ai ressenti paix, amour et révérence. La Lumière a dit : « Tends les mains et les bras et vois que ton corps est fait de lumière solide » ! Je l’ai fait et c’était vrai. Je ne pouvais pas voir au travers de mon corps, il était consistant, parfait et beau. Et IL (la Lumière) a dit « Je ne t’ai pas punie en prenant tes fils. Vois-tu, ils sont des trésors si rares que je ne peux pas rester plus longtemps séparé d’eux. Je t’utilise afin que tu mettes au monde tes fils pour Mon Avant-garde ». Et apparemment j’ai compris. Puis Il a dit : « Tu dois repartir maintenant, sache que je t’aime et que je serai avec toi tous les jours de ta vie ». A ces mots, j’ai été propulsée en sens inverse à la vitesse de la lumière, à travers le palais, les grandes aires ouvertes, l’univers, notre galaxie puis directement dans mon corps (rappelez-vous que pendant tout le temps où je me trouvais au Paradis, je savais tout de ce que faisait chaque personne proche ou concernée par ma mort).

J’ai vu mon corps sur la table, la césarienne avait été pratiquée et Michael avait été extrait, il se trouvait dans les mains du médecin. Il était en train de quitter sa petite forme par le haut de la tête afin de naître de nouveau. Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Voilà ce qu’est la mort : une naissance ! Un bébé meurt pour la matrice de sa mère le jour où il est mis au monde. Pourtant nous nous réjouissons de ce cycle de mort et de vie. Quand nous mourons pour la matrice terrestre, nous naissons de nouveau pour l’éternité. Et nos proches prennent le deuil au lieu de célébrer ce moment de joie.

J’ai été projetée à l’intérieur du corps en passant par la tête, tandis que je regardais Michael sortir par sa propre tête, puis j’ai perdu connaissance. J’étais dans un état grave et je n’ai repris conscience que le lendemain, quand le médecin est venu dans l’intention de m’annoncer que mon fils était mort... mais je lui ai tout raconté, y compris le moment de la naissance de Michael retournant Chez Nous... imaginez mes tentatives pour expliquer cela aux médecins en 1958 !

Je me suis réveillée trois jours plus tard dans une chambre spéciale à côté des Soins Intensifs. Je suis morte brièvement le 18 décembre 1968, à la naissance de Gregory, mon dernier fils, c’était mon 11ème fils et mon 13ème enfant. 9 de mes fils sont maintenant nés de nouveau, y compris mon fils aîné, Larry, qui a été assassiné. Mais je n’ai pas peur de la mort. Je sais qui nous sommes, pourquoi nous sommes là, ce que nous devons faire pendant que nous sommes ici. Je suis dans une forme humaine, sujette à la fragilité de cette forme, je chute souvent. Néanmoins je sais que notre Créateur nous demande seulement d’utiliser la clé qui nous a été donnée : l’AMOUR. C’est logique, parce qu’on ne peut oublier cette vénération.

Les anges sont réels, nous devrions le savoir. Lucifer et sa bande n’ont pas été détruits pour une très bonne raison. Nous devrions le savoir ! Nous avons bien un ange gardien et un tourmenteur. La clé de la connaissance c’est que le Créateur fait le tout en trois. Nous devons y réfléchir ! Je pourrais l’expliquer. Les souvenirs de notre vie antérieure ont été bloqués. Nous ne revenons pas une autre fois, et on ne l’attend pas de nous non plus. Le monde entier est une scène et le choix de cette expression n’est pas fait en l’air.

Nous choisissons quand, en qui et à quel endroit nous allons naître. Chacun reçoit en lui la capacité de surmonter ou de supporter ce que la vie peut lui amener. La supériorité de l’esprit sur la matière est un fait, ainsi que la raison de la survenue de miracles. Il s’agit de croire en ce que l’on sait instinctivement. Rien n’est vraiment impossible. Nous pourrions avoir des vies meilleures que celles que nous choisissons de mener. Nous nous reconnaissons souvent mutuellement et ne savons pas pourquoi. Moi, je le sais ! Ainsi les bébés et les petits enfants me reconnaissent.

Et la meilleure blague qu’on nous ait fait, c’est qu’il n’existe pas de race, de couleur ou de religion lors de nos existences après la vie d’ici. Nous sommes tous à l’image de notre Créateur. Nous sommes tous des êtres de lumière solide avec des identités individuelles uniques. Ainsi, nous sommes aussi infinis que le sont nos empreintes digitales. 

La seule véritable souffrance que j’aie subie ici, c’est que l’autre côté me manque. Mais je serai ici ce qu’une gentille sœur a écrit sous ma photo lorsque j’étais au lycée. « Une étoile inextinguible, brillant pour toujours ». Je ne peux même pas haïr les meurtriers de mon fils, au lieu de cela je prie pour eux afin que chacun d’eux soit avec nous dans l’Eternité. Voilà à quel point mon expérience de la vie après la mort a été puissante pour moi. Je n’ai jamais haï ceux qui ont tué mon fils, je savais qui ils étaient et je n’ai pas souhaité de vengeance contre eux. Notre Créateur inspire trop de respect pour qu’on Lui refuse une âme. 

Sachez que je suis en train d’écrire un livre sur ce qui précède ainsi que sur les très très nombreux miracles qui se sont accomplis dans ma vie ici. Mais j’ai pensé qu’en attendant, vous apprécieriez d’avoir un témoignage d’EMI positive. 

*

Je vous ai dit que l’on m’a fait prendre conscience que mon nouveau corps, c’était le corps à l’intérieur de cette forme humaine, ce corps magnifique de lumière massive. Je répète : LUMIERE MASSIVE, en effet on ne voit pas du tout à travers. Elle est massive et on peut se déplacer à la vitesse de la lumière.

C’était comme si une lourde armure était tombée, que j’étais enfin libre. Une chaleur m’envahissait. Tout était parfaitement logique.

J’ai entendu la plus impressionnante des musiques. J’insiste : impressionnante. Il n’y avait aucun bruit au moment de la renaissance. Aucun bruit tandis que je planais au dessus de tous les humains liés à moi, si ce n’est que je savais pouvoir lire leurs pensées ou, dans le cas de mon médecin, entendre ses instructions à l’adresse des infirmières et du personnel.

J’ai su que nous nous jugeons nous-mêmes. Il n’y a pas de grand livre noir sur lequel seraient inscrits nos méfaits. Ce n’est pas le point important de cette vie-ci. L’important c’est l’AMOUR. Si nous nous aimons nous-même, nous devons alors aimer Notre Créateur en nous. L’Amour est la seule chose nécessaire.

J’ai raconté à mon médecin tout ce que le personnel et lui-même ont accompli, avant mon arrivée à l’hôpital St Joseph et jusqu’à ce qu’on me réanime. J’ai dit à ma mère ce qu’elle portait, la route qu’elle a suivie en allant près de Larry, ce qu’elle a pensé et ses prières. J’ai dit la même chose à mon père. J’ai dit à David, mon mari (nous avons divorcé et nous sommes remariés tous les deux) tout ce qu’il pensait et faisait. J’ai dit à chaque membre de la famille avec qui je me trouvais, exactement ce qu’ils faisaient en ce moment précis. Je l’ai vérifié en le racontant à chacun d’eux puis en regardant leur expression et en écoutant leurs remarques. J’ai fait mouche pour chacun d’eux en ce qui concerne la période d’ubiquité de ma mort.

Pendant mon expérience, je n’ai jamais été confinée ni retenue dans un espace. On m’a emmenée partout, mais je SAIS que je n’ai vu qu’un aperçu du Paradis. C’est un vrai ciel, un lieu véritable, au delà de tout ce qu’on peut imaginer. Un lieu d’apprentissage, de vie. Notre foyer, que nous avons dû quitter pour cet examen... un endroit dont on ne se lassera jamais. Il n’y a pas de compétition là-bas, nous pouvons y apprendre, nous y reposer, nous initier au maniement d’un instrument de musique, y pécher ou faire toutes les choses que nous aimerions pratiquer ici et qui sont bonnes et saines pour notre bien-être. Un médecin peut même y étudier davantage comment les humains vont apprendre à guérir. Quelle que soit la connaissance que l’on désire acquérir, quelles que soient les choses que l’on souhaite faire ou réaliser, c’est possible. Je le sais en mon âme.

D’avoir vu tant de choses au Paradis en quelques minutes m’a fait réaliser que le temps est une mesure de l’homme afin de pouvoir s’organiser sur terre, mais c’est totalement inutile au Paradis qui est éternel, sans limitation. Notre destin est de retourner là où nous avons initialement été créés. Le Paradis est très réel, en fait : plus réel que la terre. L’eau étincelle, mais c’est parce qu’il s’agit d’eaux vivantes. Et les couleurs qu’elles produisent sont impressionnantes. Tout ce qui pousse ici, se retrouve là bas mais en beaucoup plus beau et très vivant. Quand on pense : « Comme les eaux sont belles » !... ou : « les arbres sont »... ou : « l’herbe est »... ils répondent à cette pensée par retour avec accusé de réception d’amour. On sent en soi leur amour envers nous pour les avoir appréciés. Il n’y a pas seulement la campagne ou les paysages. On trouve la perfection pour toutes les choses que nous avons essayé de créer ou de peindre ou de construire ou que nous avons ici sur la terre et dont nous pensons qu’elles vont nous rendre heureux ou améliorer nos vies. Les grands maîtres et les grands bâtisseurs essayent seulement de reproduire le Paradis ici bas. Et c’est parfaitement logique. Parce que la terre à réellement été créée à partir du firmament du Paradis.

Le fait même d’avoir vu tant de choses en une si brève période m’a fait réaliser que le temps est une mesure de l’homme afin de pouvoir s’organiser sur terre, mais c’est totalement inutile au Paradis qui est éternel, sans limitation.

Nous avons accepté avant de venir sur terre que soient effacés de notre mémoire :

- qui nous sommes ;

- la raison de notre venue ici ;

- à quoi ressemble le Paradis.

Je crois qu’il y a une raison précise pour que notre horizon s’élargisse soudain avec toutes ces « expériences de mort », je crois qu’il s’agit de la Volonté de notre Créateur qu’il en soit ainsi. C’est une période cruciale dans l’histoire de la terre et nous devons être vigilants en ce qui concerne l’AMOUR. Notre société a fait des ravages, le mal est latent. Nous sommes trop intéressés par l’argent, posséder de plus en plus d’objets à jeter pour avoir un article plus récent, plus fantastique... nous nous désintéressons de plus en plus les uns des autres. Nous avons de moins en moins de respect pour la vie et nous n’avons même pas de respect envers la terre.

Nous préférons financer la course à l’espace au lieu d’utiliser ces fonds pour nourrir les affamés de ce monde, vêtir ceux qui sont nus ou guérir les malades. Il est plus facile de donner un comprimé à quelqu’un plutôt que de traiter honnêtement la maladie. C’est pourquoi tant de personnes sont mentalement déprimées. Avec chaque jour qui passe, nous manquons de plus en plus d’amour. Même la terre est bouleversée, on le voit dans les changements climatique et terrestres. La terre vient de Dieu. Et Dieu n’a pas été étreint par Ses enfants depuis très, très longtemps.

Connaître les évènements à venir n’empêche pas ceux qui sont négatifs de se produire, car même en prévenant, ils arrivent quand même. La plupart des gens n’écoutent pas. Je ne voudrais pas qu’on me prenne pour un oiseau de mauvais augure, épuisant mon énergie à de telles tâches. J’ai donc cessé d’annoncer quoi que ce soit.

Bien que j’aie été attristée de revenir ici, j’ai tenté de vivre chaque jour en affichant un sourire sur mon visage, aussi joyeusement que je le peux quelles que soient les difficultés. Honnêtement, il m’est aussi arrivé de sortir pour hurler vers Dieu... j’aurais préféré rester là-bas. Toutefois, Dieu m’a envoyé de nombreuses joies pendant mon séjour sur terre. Mes trésors sont mes enfants... et maintenant mes petits-enfants.

Je ne suis pas rigide en ce qui concerne la religion. Dieu décide avec nous de qui nous sommes, de l’endroit où nous naissons. Il n’est pas de notre ressort de juger qu’une religion soit la seule manière de garder l’âme dans une bonne condition pour qu’elle revienne à Notre Créateur. C’est une des raisons pour lesquelles je ne comprends pas les guerres saintes. Il n’y a rien de saint dans une guerre. Depuis que je suis morte, je peux pardonner à mes ennemis et je le fais. En fait, je prie pour les hommes qui ont tué mon fils. Je veux que chacun d’entre eux revienne à Dieu et ne soit pas perdu. Et je le pense.

Les gens m’apprécient, je les aime. Je vis une vie normale et saine. Je ne vais pas à l’église tous les dimanches car je pratique quotidiennement l’amour de Dieu. Je Le remercie pour les fleurs, les arbres, les cieux magnifiques (même pendant les journées nuageuses), toute cette beauté qui est encore autour de nous. Je crois en moi-même. Je crois que Dieu incite maintenant tous les expérienceurs à raconter. Il veut notre attention.

J’ai rencontré de parfaits inconnus qui avaient fait une expérience similaire. Le plus curieux, c’est la facilité avec laquelle démarrent les conversations au sujet de ces expériences. Nous semblons mutuellement nous connaître, et nous avons immédiatement une vision plus large sur le sujet.

Je n’ai pas de crainte de la mort, ni de chagrin lorsque quelqu’un meurt sur terre (si ce n’est que la personne qui part avant moi me manque pendant quelque temps). Je ressens très fortement le désir des gens que la vie ait un sens. Il faut nous corriger rapidement. Nous sommes sur une pente terrible et nous devons la remonter.

 

 

***

DIANE G

SITE WEB DE DIANE : http://www.BeyondtheVeil.net

 

L’été 1971, nous avons fait du raft. Celui dans lequel je me trouvais s’est retourné et il est resté planté là à cause des remous. J’ai été éjectée et je me suis retrouvée prise entre l’esquif et les rochers. Très lucidement, calmement, sans paniquer aucunement, j’ai su que j’allais mourir. Je me suis détendue. Je savais qu’il ne servait à rien de lutter, et tandis que j’inspirais dans l’eau, tout est devenu noir.

Dans mon souvenir suivant, je me retrouve à trente mètres au dessus de la rivière, avec une vue plongeante sur le raft coincé contre les rochers en contrebas... Je vois mon mari monter sur un rocher dans la rivière... il semble vouloir plonger pour essayer de me retrouver et, tout à coup, je me retrouve à côté de lui, essayant de l’en empêcher. Mais quand j’ai tendu la main vers lui, elle l’a carrément traversé. J’ai regardé ma main et j’ai pensé : « Oh mon Dieu, je suis morte » ! 

A cet instant, une connaissance totale de la réalité m’est apparue et j’ai vu la multi-dimensionnalité de l’univers. Ma conscience s’est étendue tellement loin au delà du plan physique que je n’en avais plus notion, pas plus que de mon propre moi. Je faisait tellement partie de tout cela, qu’il n’y avait pas de distinction. C’était un flash de lumière brillante, pendant un bref instant j’ai été autorisée à voir à l’intérieur et à faire l’expérience d’un amour tellement profond, puissant et envahissant que je ne peux le décrire que comme une pure béatitude : même ainsi, cela s’en approche à peine.

Tout à coup j’ai été balayée et je me suis retrouvée dans un tourbillon se déplaçant à grande vitesse en direction d’une belle lumière blanche à très, très grande distance. En moi et autour de moi, j’ai continué à être submergée par le sentiment d’amour. Il n’y avait pas de peur, pas d’angoisse, pas de souci. J’avais même l’impression de l’avoir déjà vécu auparavant, de me souvenir que je rentrais chez moi. J’étais pleine de joie. Je ne me sentais pas de corps, pas de sensation de bornes, de limitation. Pourtant, c’était toujours moi et j’avais conscience de vivre cette expérience.

Avant longtemps, je me suis rendue compte que je n’étais pas seule. Il y avait quelqu’un que je ne peux décrire que comme un Etre de Lumière Aimant qui voyageait à mes côtés... à la vitesse de la lumière ! Nous communiquions mentalement. C’était quelqu’un que j’avais toujours connu, je l’ai su dès que j’ai détecté sa présence. Pourtant je ne peux pas vous dire maintenant de qui il s’agit. Je n’avais pas le sentiment qu’il se soit agi d’une figure religieuse familière, ni d’un proche décédé, mais plutôt d’un ami cher qui m’accompagne en permanence, où que ce soit... peut-être est-ce mon ange gardien. Cet Etre m’a indiqué télépathiquement que j’avais le choix de repartir ou non. J’ai pensé : « Non, non, non, je veux que cela continue pour toujours » !

Soudain nous avons fait irruption dans la lumière et toute une nouvelle réalité m’a été révélée, similaire au monde physique, mais plus colorée, plus belle, plus stupéfiante, avec des vibrations plus élevées. J’ai vu des plantes, des arbres, des montagnes, des lacs, des animaux et des immeubles pareils à du cristal étincelant, certains très grands et décorés. J’ai vu des êtres qui se déplaçaient, des êtres de lumière, vaquant à leurs affaires quotidiennes. Ils n’ont pas de corps physiques, mais ils sont constitués d’un champ d’énergie distinct. Ils ne marchent pas, ils flottent. Ils vivent des vies très semblables aux nôtres, mais sans les luttes et les peines. Ils sont artistes, musiciens, danseurs, chanteurs, inventeurs, bâtisseurs, guérisseurs, créateurs de choses magiques... des choses qu’ils manifesteront au cours leur prochaine vie dans l’univers physique.

A nouveau, l’Etre de Lumière m’a dit que j’avais le choix de rester ou de partir, mais qu’il me restait encore des choses à faire dans cette vie et que ce n’était pas tout à fait le moment pour moi de partir. On m’a dit que si choisissais de repartir, on me donnerait un certain savoir que j’emporterais avec moi pour le partager avec autrui. Après une longue discussion, j’ai convenu de repartir et je me suis soudain retrouvée devant un haut bâtiment conique ; tellement élevé qu’il semblait ne pas finir. On m’a dit qu’il s’agissait du Hall de la Connaissance. Je suis entrée dans l’immeuble et je me suis envolée en spirales ascendantes, traversant ce qui semblait être des rayonnages de livres, comme dans une bibliothèque : des millions et des millions de livres que j’ai traversés en volant. Lorsque j’ai atteint le sommet, j’ai fait irruption dans un kaléidoscope de couleurs et, simultanément, ma tête est sortie de l’eau. J’avais descendu la rivière sur une dizaine de mètres par rapport au raft.

J’ai immédiatement eu conscience de l’endroit où je me trouvais et je me suis agrippée au rocher le plus proche. J’ai pu me ressaisir et j’ai expectoré de grandes quantités d’eau. J’étais en état de choc, mais je n’avais pas besoin de soins médicaux. J’ignore combien de temps je suis restée sous le raft, personne n’a regardé sa montre à ce moment là. Cela a pu durer 3 ou 4 minutes, peut-être dix. Le temps n’existe pas, là où je suis allée.

Je ne peux pas affirmer que j’étais cliniquement morte, mais je n’ai aucun souvenir de m’être débattue sous l’eau ni d’avoir tenté de retenir mon souffle jusqu’à ce que j’atteigne la surface (j’ai nagé, fait du ski nautique, de l’apnée et du surf, j’ai eu de nombreuses alertes auparavant me faisant envisager le risque de mourir, mais aucune comme celle-ci. Ces autres fois, je me rappelle parfaitement avoir lutté pour atteindre la surface, les poumons prêts à éclater). Ce dont je me souviens bien, pendant la période durant laquelle mon corps était sous l’eau, c’est ce dont je vous ai parlé.

(extrait de www.BeyondtheVeil.net/nde.html)

*

J’ai pu exprimer par des paroles la 1ère partie de mon expérience hors du corps, mais pour la 2ème, il n’y a tout simplement pas de mots... c’est comme essayer de décrire un coucher de soleil à un aveugle.

J’étais totalement lucide et consciente de ce qui se passait. Ma conscience était beaucoup plus développée que la normale, j’avais connaissance de tout dans l’Univers ainsi que la manière dont tout fonctionne : tout est « unifié ». J’ai su que j’étais en présence de Dieu sans Le « voir ». Je n’avais pas de crainte, seulement de l’amour tout autour de moi.

Je ne me suis pas vue moi-même. Avoir un corps ou non ne paraissait pas important.

J’étais envahie par un amour illimité... exultation… stupéfaction… émerveillement… révérence… liberté… grande joie… béatitude… paix… gratitude…

J’ai eu l’impression de traverser le tunnel à la vitesse de la lumière, mais il est vraiment difficile de dire si j’étais immobile alors que les lumières filaient près de moi, ou si c’était moi qui filait le long des lumières. J’ai vu cela comme l’effet d’une transition entre des dimensions.

Dans l’expérience du tunnel, il m’a semblé me diriger vers une lumière claire et éclatante qui grossissait à mesure que je m’en approchais. Malgré sa luminosité, elle n’était pas éblouissante... c’était de l’amour et de la chaleur. Elle est devenue énorme et je suis passée à travers elle dans un autre plan d’existence.

Il y avait un Etre de Lumière avec moi dans le tunnel. A ce moment là, je savais de qui il s’agissait, mais maintenant je ne pourrais plus vous le dire. Quelqu’un que j’ai connu dans l’éternité. Pas une figure religieuse... peut-être mon ange gardien. Nous avons eu beaucoup de communications télépathiques, mais je ne peux pas vous dire ce qui a été transmis car il ne s’agissait pas de paroles. Cet Etre m’a fait visiter l’au-delà, j’y ai vu beaucoup d’autres êtres de lumière qui vaquaient à leurs occupations. La seule communication dont je me souvienne, c’est que ce n’était pas mon heure. Il me restait encore à faire dans cette vie. Si je choisissais de revenir, on me donnerait accès à un savoir qui m’aiderait dans ma mission.

Après être passée à travers la lumière, je me suis retrouvée dans un environnement magnifique, semblable à une scène pastorale avec des montagnes, des lacs, de l’herbe. Le « soleil » était absent, mais la lumière émanait de chaque chose, elle était partout. J’ai vu des structures cristallines, des immeubles de toutes tailles, certains très hauts et décorés. Les couleurs étaient plus éclatantes que sur terre. Tout paraissait tout à fait normal, rien n’était étrange.

Il n’y avait ni espace ni temps... c’est très difficile à expliquer plus amplement. J’ai eu l’impression d’être partie depuis des jours, mais il ne peut s’être écoulé que quelques minutes.

Je comprenais tout... comment nous étions venus sur terre et pourquoi, ce qui se passe quand nous mourons, où nous allons après la mort, quel est le sens de notre voyage spirituel, comment Dieu est toute chose, l’origine de l’univers physique, comment la vie a démarré, la progression de l’Esprit-Ame-Humain retournant à la Source... j’en ai oublié la majeure partie en repartant, mais cela me revient au cours des années.

Par la suite, j’ai prédit de nombreuses choses qui se sont réalisées, j’ai été pionnière dans le domaine du réveil des consciences. De nombreuses pratiques que j’ai initiées sont devenues communes des années plus tard.

J’étais vraiment dans cette expérience et je ne voulais pas repartir... je n’avais ni pensées ni émotions pour les être chers que j’avais laissés derrière moi, mais l’Etre de Lumière m’a convaincue de l’importance pour moi de repartir. Je n’étais ni en colère ni contrariée en aucune manière, je n’en ai pas vraiment eu l’opportunité... car dès que j’ai convenu de repartir, j’ai immédiatement été renvoyée.

J’ai un « savoir des choses ». Nombre de mes clients me demandent si je suis médium, mais je n’ai pas tenté de développer ni d’explorer vraiment ces dons.

Il est certain que mes croyances ont drastiquement changé, ainsi que je l’ai décrit plus haut, mais mon attitude globale envers la vie a changé également. J’ai fini par divorcer quelques années plus tard... la croissance spirituelle est devenue ce qu’il y a de plus important pour moi. Je suis retournée à l’université et j’ai obtenu des diplômes en psychologie. Mon centre d’intérêt est devenu l’aide du prochain plutôt que de gagner plus pour moi-même. Je suis devenue non-matérialiste. Les petits problèmes de la vie ne m’inquiètent plus, je vais avec le courant, tout simplement.

Mon EMI s’est produite il y a 30 ans. Je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d’une autre personne pour me sentir complète et je suis restée célibataire depuis mon divorce. Je vis un célibat apaisé depuis les 15 dernière années, ayant converti mon énergie sexuelle en créativité, ce qui emploie constamment ma vie quotidienne par toutes sortes de projets. Je ne pratique aucune religion, je médite, je pratique le yoga, je fais des randonnées dans la nature. Professionnellement, pendant les 20 années suivant mes diplômes, j’ai principalement travaillé comme conseillère, j’ai fait des conférences, j’ai fait des tournées dans le pays, j’ai écrit deux livres et un scénario de télévision, j’ai eu plusieurs affaires. Maintenant, je travaille principalement sur internet, mais je ne pense pas en termes de carrière… c’est simplement ce que je fais. Je suis en demi-retraite, je vis dans la montagne, je fais pratiquement ce que je veux, quand je le veux.

Ma vie aurait été très différente si ne n’avais pas eu une EMI. Les personnes à qui j’en ai d’abord parlé ne m’ont pas prise au sérieux. Il s’est passé 15 ans avant que je n’en reparle, à un moment et un endroit où les gens étaient plus ouverts sur le sujet. Depuis lors, j’ai raconté mon histoire à de nombreux rassemblements, et par mon site web j’ai touché de nombreuses vies. Nombre de personnes m’ont envoyé des mails pour me dire combien mon histoire a changé leur vie et ouvert leur esprit.

J’ai ressenti une joie incroyable après avoir vécu cette expérience, mais aussi une terrible tristesse parce que personne ne me croyait. C’était merveilleux de vivre ce voyage mais c’était terrible, quand je le racontais, d’être traitée comme une aliénée. Quoi qu’il en soit, j’ai été libérée de ma peur de la mort et j’ai vécu une vie qui n’aurait pas été possible sans cela.

Je me suis rendu compte que de nombreuses choses sont liées à ce que les gens ont appris à l’époque de leur propre expérience de mort imminente. Les hommes en ont toujours eu, simplement nous abordons plus souvent le sujet aujourd’hui. Jadis, les gens pensaient que ceux qui revendiquaient avoir eu des expériences mystiques étaient des saints, aujourd’hui ils nous traitent de fous, ou bien ils se rabattent sur des explications scientifiques, afin que nous ne jetions pas le doute sur leur vision du monde.

J’ai été en mesure de revivre l’expérience du tunnel au cours de la méditation, mais ce n’est pas tout à fait la même chose et je ne suis pas allée plus loin que le tunnel, il n’y avait pas de lumière claire. J’ai aussi eu un passage en revue de la vie pendant la méditation.

D’autre part, espérant recréer l’expérience, j’ai essayé plusieurs drogues comprenant le LSD, les champignons et l’ecstasy. Ces expériences ont toutes été merveilleuses, intéressantes, intrigantes, fascinantes, mais il y a une grande différence : oui, on parvient à explorer d’autres niveaux de conscience, mais il y a souvent un sentiment de perte de contrôle et de peur qui ne se produit pas pendant une EMI.

Avec les drogues, il y a un sentiment d’irréalité, alors qu’avec une EMI cela semble plus vrai que dans la vie. Avec les drogues c’est plus une expérience qui vous arrive. Avec une EMI on est l’expérience, on vit l’expérience de soi-même, en toute conscience. Les hallucinogènes ont cependant un aspect positif pour ceux qui n’ont pas eu d’EMI, ils leur donnent un aperçu des états modifiés de conscience, ainsi que la notion que nous sommes autre chose que ce qu’on nous a fait croire.

Je n’ai pas été en mesure de trouver les mots pour expliquer ce qu’il y a de spécifique dans ce genre d’expérience. Je pense revenir à la peinture, qui doit être un meilleur moyen d’expression.

 

 

***

DOINEAU H

 

Ma mère s'est réveillée en entendant des bruit étouffés dans son rêve. Elle m'a trouvé violet dans mon lit me débattant, puis plus rien, une poupée de chiffon dans ses bras. Je me ressentais comme un « non corps ». Une sphère de lumière, je dirais.

J’avais l’impression de ne pas appartenir à ce monde en tant qu'être mais en tant que photon d'une lumière ambiante.

L’ambiance, tout autour de moi, était lumineuse, mais pas éblouissante, forte cependant. Apaisante, avant tout. J’ai rencontré des lumières plus « fortes », plus vives que la lumière ambiante. Pas des éclairs mais des « nuages de lumière ».

Il y avait un bruit mélodieux que je ne retrouve jamais complètement dans les musiques que j'écoute. J’ai appris à aimer... aimer avant tout, avant soi-même, car la lumière des autres ravive la vôtre.

J’étais dans un paysage de lumière et de douceur, de compassion, de compréhension. Des couleurs pastel, plus pastel que le plus pastel. Le temps n'avait pas prise sur le bébé de 9 mois que j’étais...

J’ai compris que le bien que l'on fait aux autres, on le fait en même temps à soi-même. Aimer et être aimé peut effacer toute douleur, physique ou morale. La mort n'est rien que le regret de n'avoir pas compris.

Je sens les choses venir, je sais ce qu'il faut aux gens pour leur bien. Mais je me défends d'intervenir car le libre arbitre de chacun fausse tout... c’est très surprenant, voire illogique... disons, hors de ma logique.

J’ai regretté d'être revenu, même si je n'avais rien à raconter lors de mon arrivée là-bas. Ma présence ici semble être importante, pour moi ou pour les autres.

Je sais tirer les cartes de tarot, mais déteste le faire. Je sens les mauvais coups tomber. Je me refuse à croire à une religion qui repose sur des écrits humains. L'être humain est par nature imparfait, non fiable, voire faible.

Je n’arrive pas à comprendre les gens qui m'entourent, je me limite à observer plutôt que participer à ce qui se passe. Les gens m'intéressent, m'intriguent, me touchent, me blessent.

Les gens que je rencontre, en me connaissant, sont obligés d'admettre que je suis complètement à part. Avoir ressenti cet amour immense qui m'a entouré entraîne la douleur de ne plus le ressentir, même si parfois, lors de moments de partage avec d'autre êtres vivants ou par simple contemplation de la nature, je parviens à le ressentir furtivement. Amoindri, mais là.

Les mots sont toujours trop imprécis, seul compte vraiment ce que j'ai réussi à susciter en chaque lecteur.

 

 

***

DOMINIQUE


      Ce n’est pas moi, le narrateur, qui ai vécu cette expérience. C’est mon cousin Dominique... lui-même serait bien en peine de la raconter ! On peut dire qu’il s’agit d'une personne presque dépourvue d’instruction. Il a été héroïnomane et il est alcoolique : le dernier des piliers de bistrot qu’il soit possible d’imaginer. Ce que je trouve assez convaincant dans son histoire, c’est que les choses un peu surnaturelles, religieuses ou tout simplement abstraites lui passaient autrefois très largement au dessus de la tête. Vraiment pas le genre de type à s’interesser à quoi que ce soit...

 Dominique repartait donc après une soirée très arrosée dans une voiture conduite par un ami à lui. Ils ont loupé un virage et la voiture a encaissé un choc très violent. Au moment du choc, Dominique a eu la sensation de sortir de son corps... comme si le choc avait été suffisamment violent pour éjecter son esprit de son enveloppe charnelle. Il a vu son ami a côté de lui (décédé des suites de l’accident) et il a eu l’impression de le regarder d’une manière pas seulement physique. Sa description n’est pas très claire : il déclare qu’il pouvait voir une sorte de "laideur" émaner du cadavre à côté de lui.

Dominique déclare alors qu’il s’est mis à flotter au dessus de l’épave de la voiture. D’après ses dires, il est resté en suspension au-dessus du lieu de l’accident assez longtemps pour voir les secours arriver. Il a vu qu’on embarquait son corps dans une ambulance, et alors que celle ci roulait vers l’hôpital, mon cousin a été pris du pressant besoin de regagner ce corps, il se serait donc mis à "voler" derrière l’ambulance, mais sans parvenir à réintégrer son enveloppe. Au moment d’arriver à l’hôpital, il s’est senti aspiré par un tunnel, mais pas lumineux.

  Il a repassé tous les évènements de sa vie, et déclare qu’il ressentait l’effet de ses bonnes actions largement amplifiées, et se sentait couvert de honte par les mauvaises. Puis Dominique déclare avoir été en un lieu qu’on pourrait appeler l’enfer.

 Il flottait un peu au dessus du sol, et une multitudes de personnes accouraient vers lui pour l’attraper et le faire descendre à leur niveau. Le visage de ces êtres était marqué par l’angoisse, la fureur, ils étaient vraiment effrayants. Mon cousin déclare qu’il y avait aussi des chiens et des lions. C’est l’expérience la plus terrifiante de sa vie.

 C’est de plus en plus incroyable... et cela ne va pas s’arranger. Une main a retenu mon cousin au moment où il allait tomber et l’a ramené dans le tunnel, avec cette fois une lumière au bout. Celui qui l’a sauvé était un « être de lumière », « Celui Qui est cloué sur la Croix". Je ne suis pas sûr que mon cousin ait seulement entendu parler de Jésus-Christ avant son accident. Aborder ce sujet avec lui aurait provoqué un gros rire gras, et il n’aurait certainement pas caché qu’il se foutait de vous.

Il déclare ensuite être allé à l’orée de la Lumière et y avoir rencontré son père (décédé au moment de l’expérience) qui lui aurait dit, sur un ton mi-figue, mi-raisin : "Alors, t’as encore fait l’imbécile » ? Son père était lui aussi un être lumineux qui aurait accompagné mon cousin dans la Lumière.

 Dominique a du mal à exprimer clairement ce qui s’ensuit. Il bégaye, s’agite, va pleurer. Il déclare n’avoir jamais ressenti plus grand amour et bien-être que dans cette Lumière : quelquechose d'ineffable et de très puissant. Cette Lumière était Dieu, mais il n’avait pas le droit de contempler Dieu. Il pouvait en voir le rayonnement mais la source de la Lumière lui était cachée par un glaive ou un ange (ce n’est pas très clair). Il déclare avoir été dans un endroit merveilleux, entouré de gens vivant dans la félicité la plus complète. Ces gens avait un visage ou une tête triangulaire, ou plus que triangulaire, la figure triangulaire étant ce qui paraît le plus se rappprocher de ce que Dominique veut décrire. Cette figure serait comme une "marque" positive laissée par Dieu. Dominique déclare aussi avoir vu la Terre dans sa globalité, disant que le Mal semblait y dominer : l’image était « désolante ».

 Son père lui a alors parlé pour lui dire que sa fille avait besoin de lui (ma petite cousine était alors en bas-âge) et qu’il allait devoir s’occuper d’elle, que sa tâche n’était pas achevée. Mon cousin déclare qu’il ne voulait pas repartir loin de la lumière, mais le choix ne lui a pas été laissé. Il aurait alors réintégré son corps.

*

 Pourquoi est ce que je raconte ce voyage alors que je n’en suis pas l’acteur, et en fait pourquoi j’y crois ?... avec des doutes, néanmoins !

 Ce qui a tendance à me faire croire à la véracité de son aventure c’est que mon cousin serait en temps normal la dernière personne de qui on attendrait une histoire comme celle-ci. Il ne l’a pas communiquée lui-même car internet ne le passionne pas, ni aucun autre sujet, si ce n’est la bouteille et les niaiseries de comptoir. Il est resté tétraplégique suite à son accident pendant plusieurs mois... mais la rééducation est parfois une merveille puisque, petit à petit, il a pu retrouver l’usage de ses membres ! Il a mis des années avant d’être indépendant. Aujourd’hui, il marche à l’aide d’une canne, et vit d’une pension d’invalidité.

 D’un point de vue plus moral, il a mis scrupuleusement de l’argent de côté pour sa fille, jusqu'à ce qu’elle commence à travailler. Chose troublante, Dominique déclare que parfois, la nuit, on le "pince" dans son sommeil... on le réveille pour l’obliger à réfléchir, et il affirme que la Lumière lui manque. Il continue à boire autant qu’avant, mais déclare : " Le Bon Dieu savait très bien qu’en me renvoyant sur Terre, je continuerais à boire ". Il semble certain de ce qu’il raconte, mais il répugne à en parler si un climat de confiance n’est pas établi, de peur qu’on le prenne pour un fou.

Hormis sa décision de placer de l’argent pour sa fille pendant plusieurs années, et en dehors des séquelles physiques et socioprofessionnelles dûes à l’accident, il n’a pas changé son mode de vie. Maintenant, Dominique croit fermement en Dieu et en Jésus, mais ne pratique pas. Avant l’expérience, aborder ces sujets lui aurait paru stupide... il reste donc évident que ce récit est très surprenant, s’agissant d’un tel personnage...

 

 

***

Dr KUMAR

 

Mon instituteur m’avait demandé de fabriquer une sonnette électrique pendant les vacances scolaires... j’en ai conçu et fabriqué une que j’ai testée plusieurs fois. J’étais seul dans ma chambre, située dans une grande ferme. Mon père et ma mère étaient en train de travailler dans l’arrière-cour. J’ai voulu tester une fois de plus ma sonnette, et j’ai accidentellement touché un câble sous tension alors que je testais le prototype.

La tension était de 220 Volts, et comme le câble était long et que je le tenais à deux mains, j’ai subi un choc électrique pendant une période relativement longue. Au début j’ai ressenti une grande douleur, ainsi que tout ce qu’une victime électrisée éprouve. Comme personne n’était là pour me sauver, petit à petit la souffrance a cessé, et j’ai commencé à m’élever au dessus de mon corps en flottant vers le haut.

J’ai vu de très prés (quelques centimètres) les chiffres inscrits sur les tuiles du toit. Chaque lettre me paraissait très grande. C’était un merveilleux état, sans douleur, très calme et pourtant empli d’émotions. Ma conscience était parfaitement claire. Je voyais mon corps gisant sur le sol, tête en bas et tenant toujours le câble. Je me suis élevé à environ 3 mètres au dessus du sol et je me suis arrêté, planant près des tuiles. J’appelais à l’aide mais il n’y avait personne.

Après quelque temps j’ai remarqué mon père qui venait de l’autre côté de la maison, je le voyais à travers les murs, il arrivait très lentement car il n’était pas conscient de l’accident. Je l’appelais, mais il ne m’entendait pas, même arrivé tout près. Il mâchait du tabac en marmonnant (c’était son habitude). C’était comme si j’avais rêvé. Naturellement, quand il est arrivé sur les lieux, il m’a vu (mon corps) gisant sur le sol. Ignorant que je tenais un câble sous tension, il m’a empoigné et il a tenté de me soulever. Tout à coup j’ai ressenti une vive douleur, j’étais retombé dans mon corps. J’ai perdu connaissance pendant au moins 10 minutes. Quand j’ai repris conscience, mon père et ma mère étaient à côté de moi. Les premiers mots que j’ai dits en les voyant, c’est : « Maman, j’ai vu aujourd’hui comment on meurt ».

Mes parents étaient horrifiés. Ils m’ont emmené chez un médecin en lui expliquant que j’étais peut-être devenu fou à cause du choc électrique. A chaque fois que je me mettais à raconter mon expérience, ils m’en dissuadaient, éludant le sujet, ils pensaient que cela pouvait affecter mes études. Ma mère m’a raconté plus tard qu’elle était arrivée sur les lieux et nous avait sauvés, moi et mon père, en coupant le courant.

Mais je ne l’ai pas vue me sauver car je n’ai vu que mon père.

*

J’étais parfaitement lucide, avec une conscience claire comme du cristal, et je possédais un corps similaire à celui dont j’avais l’habitude, mais je flottais... je portais la même chemise et le même short. J’étais le même garçon que celui de mon corps à cette époque là.

J’ai vu mon père à travers les murs tandis qu’il approchait lentement depuis l’autre côté de la maison... je voyais à travers les murs et je flottais.

Avant que je ne sois agité et préoccupé par mon sauvetage, l’expérience dans son ensemble a été magnifique et paisible. Ma vision de la mort a changé, ce n’est plus un état terrifiant ou triste. Je n’en ai parlé qu’à très peu de gens, car peu nombreux sont ceux qui croient à ce genre d’expérience.

Emotions ?... mélangées ! Le pire a été la douleur liée aux toutes premières minutes de l’électrisation.

Le meilleur, l’élévation au dessus de mon corps, très paisible, sereine et sans douleur : c’était semblable à un avion décollant de la piste.

 

 

***

DUANE

 

Juillet 1990... plouf ! Je me suis retrouvé dans une eau rapide et agitée. Le raft avait heurté un rocher juste sous la surface, me laissant lutter pour la vie dans les pires remous. J’ai coulé, ayant juste le temps d’inspirer partiellement avant que le courant de fond ne m’avale. J’allais me noyer et j’étais impuissant. La panique m’a saisi, j’ai lutté pour atteindre la surface, mais la réalité s’est imposée rapidement, me laissant seul dans le noir avec une seule pensée : « Je peux le faire ». Tout était paisible alors, plus d’eaux tourbillonnantes, ni de panique, seulement la pensée qu’il était bon d’abandonner la vie. Après tout, ai-je pensé, avoir trois emplois, dormir quatre ou cinq heures par nuit, cinq jours par semaine et pas du tout les deux jours restant, ce n’est vraiment pas une vie !

Puis, comme si j’avais été un bambin et que mon père m’avait attrapé par la salopette pour me soulever au-dessus de sa tête, je me suis retrouvé à plusieurs dizaines de centimètres au dessus de l’eau. Je pouvais sentir le soleil qui brillait, me réchauffant le visage, mais il n’était plus si brillant qu’on ne puisse le regarder. Une douce brise réconfortait mes pensées par le son qu’elle produisait, murmurant dans les vibrantes feuilles vertes d’un grand arbre à ma gauche. Mon attention dirigée sur l’arbre me faisait sentir le vent souffler dans les feuilles, comme si ces dernières étaient mes doigts et que l’arbre avait fait partie de moi. Tous mes sens étaient renforcés, les couleurs plus vives, la vision plus nette avec une meilleure définition, les odeurs et la légère humidité sur ma peau étaient merveilleuses. Un oiseau a commencé à chanter derrière moi, et tandis que sa mélodie attirait mon attention j’ai eu l’impression que les arbres et les buissons qui le cachaient s’étaient ouverts... j’ai alors eu une vue complète de cette petite créature.

Non seulement je pouvais le voir et l’entendre, mais je pouvais ressentir que l’oiseau était heureux et même joyeux simplement d’exister, ce sentiment est devenu une part de moi-même. Bien que nombre d’évènements se produisaient à ma gauche, à ma droite ou derrière moi, je n’avais pas à me retourner pour les observer, car je pouvais voir à 360 degrés de nombreuses choses se passant simultanément dans mon entourage immédiat.

Alors que j’étais impressionné par ce qui arrivait, une voix s’est élevée, nette comme celle d’une personne très proche de soi. Elle m’a demandé : « Que veux-tu faire » ? Regardant devant moi, j’ai pu observer ma fille cadette en train de sortir de l’eau près du raft, à environ 70 mètres en aval. L’aînée avait déjà parcouru environ une trentaine de mètres le long de la rive rocheuse, en amont du raft.

Je me trouvais ici et mon corps sans vie là bas... ce qui ne me posait pas de problème, car mon ancienne vie était alors un rêve pour moi, tout comme l’est l’au-delà pour la plupart d’entre nous. Aucune sensation de douleur ou de chagrin, seulement une paix et un amour incomparables. Après avoir rassemblé ces informations, c’était comme si je les avais simplement emballées dans un joli petit paquet, que j’avais ajouté un bit « incompréhensible » et que je l’avais passé à l’entité qui venait de poser la question : « Que veux-tu faire ? »...

Tandis que je regardais ma fille aînée, qui, je l’ai découvert plus tard, essayait de guider les garçons plus âgés vers ce qui était alors mon corps sans vie, j’ai eu l’impression que quelqu’un m’avait attrapé et projeté en elle. Je voyais par ses yeux, entendais par ses oreilles, comprenais tout ce qu’elle savait et ressentait à ce moment précis, mais je n’étais qu’un témoin dans son monde. Cette jeune fille de 12 ans, confrontée à cette situation terrible, était aussi calme et logique qu’on puisse l’être. « Ma sœur est en sûreté, maintenant »... elle aussi était tombée du raft et avait été entraînée par le même courant de fond, mais elle portait un gilet de sauvetage et elle était donc sauve. « Les autres filles vont bien aussi. Maintenant il faut que je sauve mon père ». C’étaient ses pensées immédiates. Puis, aussi vite que j’étais entré dans le monde de ma fille, je suis retourné dans le mien et je me suis retrouvé au dessus de l’eau au même endroit qu’auparavant. La voix a redemandé : « Que veux-tu faire » ? J’ai enfin compris que je devais sélectionner une icône : élever mes filles avec la vie que je venais de quitter si récemment, ou bien cette nouvelle existence, une vie dont je savais qu’elle se passerait avec mon père céleste, car je pouvais sentir son amour émanant d’un point en haut à gauche, juste derrière moi. Un amour qui me rappelait la paix et le contentement que l’on éprouve jeune enfant, bercé doucement dans les bras d’une mère après une journée parfaite. Le sentiment d’amour, de paix et de bien-être était tellement fort que j’étais déchiré par ce dilemme. Il n’y avait aucune coercition à mon encontre pour que je choisisse ceci ou cela, on ne m’a pas non plus incité à penser qu’un choix serait meilleur qu’un autre. L’affaire était entre mes mains. Sachant que mes filles avaient réellement besoin de moi et à quel point je les aimais vraiment, j’ai fait, presque avec réticence, le choix de revenir et de faire tout ce qui serait en mon pouvoir pour les élever du mieux que je le pourrai. Pour communiquer cette décision, j’ai simplement pris tous les sentiments et informations rassemblés, puis je les ai transmis ensemble à mon ami que je n’ai jamais vu, en lui disant : « Je veux ceci », c’est à dire l’icône face à moi et tout ce qu’elle représentait.

Ensuite on m’a dit : « Tu dois donner tout ce que tu as ». Cela a provoqué une autre recherche pour voir « tout ce que j’avais », le résultat fut nul car mon corps était là bas et j’étais ici. Juste avant qu’on me redise de donner tout ce que j’avais, on m’a fourni des informations, tout un paquet. Bien que sans aucune parole, il m’a été transmis que je devais choisir d’être dans mon corps parce que personne n’allait m’y remettre. Cette information était marquée par l’urgence, comme un père pourrait l’exprimer à un enfant en danger immédiat. A l’instant où j’ai fait en conscience le choix de retourner dans mon corps, de nouveau l’eau a été en furie autour de moi, m’attrapant, me tirant vers le fond, mais sans succès car j’avais la force d’une locomotive. Rien ne pouvait plus m’empêcher d’atteindre la surface. Une fois atteinte, j’ai exhalé toute la crasse de mes poumons, la troquant pour une profonde inspiration vitale. Mes poumons m’ont tellement fait mal que la pensée m’a traversé l’esprit que je ferais aussi bien de me noyer. J’ai combattu le désir presque irrésistible d’abandonner tout simplement. J’ai cru avoir murmuré ce qu’on m’a dit plus tard avoir été un hurlement à l’aide, alors que les garçons dans le petit raft étaient juste à quelques dizaines de centimètres. En quelques coups de rame ils ont été sur moi. Attrapant la corde sur le côté du raft, j’ai découvert qu’il restait en moi beaucoup d’énergie et j’ai nagé au bord du raft, aidant à le sortir des rapides pour accoster la rive.

Expliquer ce qui venait de se passer a demandé des efforts et a fait des sceptiques dans le groupe. Du moins jusqu’à ce que j’aie dit à chacune ce qu’elle avait fait et même pensé dans certains cas, tandis que j’étais sous l’eau. Les doutes ont rapidement été balayés. Le reste de notre voyage a été extrêmement paisible et satisfaisant, la vue de cerfs et autres animaux le long de la rive, à quelques mètres seulement, a encore embelli les choses. Nous avons été très en retard à l’arrivée, ma mère était très inquiète à notre sujet... vous savez comment sont les mères ! 

J’approchais de la fin de la période d’essai pour mon travail à plein-temps, je devais donc y être le lendemain. J’ai travaillé bien que j’aie été à peine capable de marcher et que chaque cellule de mon corps, des cheveux aux orteils m’ait extrêmement fait souffrir. Au cours des quelques jours suivants, la douleur s’est évanouie lentement, me laissant avec un savoir sûr à propos de nombreuses choses que je n’avais même pas imaginées, ainsi qu’avec la chance de voir mes filles grandir.

J’atteste de l’authenticité de cette expérience, tout comme ceux qui étaient avec moi sur la rivière : ils savent que c’est arrivé. J’atteste également que Dieu existe, qu’il nous aime, qu’il est au courant et attentif, même pour les plus petites choses dans nos vies sur cette terre. Le don de pouvoir faire des choix, la capacité d’agir selon nos propres désirs et de s’unir à un autre dans la sphère de sa création inspire la révérence. Je prie pour lui exprimer cette révérence, et je le remercie d’exister en existant moi-même de mon mieux.

Je prie encore pour que nous nous traitions mutuellement, ainsi que sa création, avec le respect et la bienveillance qui conviennent.

 

 

***

DW 3587

 

Je vivais seule dans un petit appartement, au Nebraska. Le nouvel an approchait. Un vendredi soir j’ai rassemblé les ingrédients dont j’avais besoin, j’ai écrit la note requise, et j’ai absorbé le mélange. Je voulais la mort... j’ai tendu les bras vers elle. Ma respiration s’est ralentie, mes pulsations se sont espacées, puis sont devenues erratiques... j’ai cessé de vivre.

La Mort ? Laissez-moi clarifier totalement ce point. Je ne suis pas « presque » décédée. Je n’ai pas seulement « cru » mourir. Au moment où je suis « morte », il y a eu un sentiment, la conscience de quelque chose, comme un petit « clic », comme lorsqu’on débouche une bouteille, un relâchement semblable à un ressort qu’on détend. Le corps m’a abandonnée, ou je l’ai abandonné. Je savais que j’avais réussi à me tuer. Je vous entends demander : « Eh bien, si vous étiez morte... comment le saviez-vous » ?

La réponse, j’ai tenté de la fournir à chaque personne dont je pense que cette expérience pourrait l’aider. C’est pour moi la raison de la raconter.

Donc, je ne suis pas « morte ». Vous non plus, n’allez pas « mourir ». Mon corps était mort. Mais « Je » étais toujours en vie. Mon corps avait cessé de fonctionner... mais pas le moi que je suis.

La vie ? Il n’y avait pas de bruit : silence total. Aucun bruit dans l’appartement, aucun bruit de voisinage, aucun bruit de circulation, pas de bruit corporels, rien... c’était tellement tranquille ! L’obscurité était tout autour de moi. Elle me rendait plus consciente encore de la paix totale, du silence. Le fait d’être consciente m’a troublée. Je connaissais le silence, le noir et la signification des mots. Je savais qu’il s’agissait de mots pour décrire quelque chose. Je savais que je les pensais. Je savais également que « je » me déplaçais à travers la paix obscure. Je ne sentais pas d’air sur la peau, je ne voyais aucun point de repère, je n’entendais aucun bruit de déplacement, mais je sentais que j’allais quelque part.

J’ai continué pendant ce qui m’a paru être un temps très court. Et pourtant, un million de pensées me sont venues tandis que j’avançais.

Le fait d’avoir des pensées m’a troublée : « Je » était toujours « moi ». Apparemment, j’étais vivante. Je ne pouvais pas me voir moi-même, mais j’étais quelque chose, j’avais toujours la sensation d’être « moi ».

Je pensais et ressentais toujours, mais pas dans un corps. J’étais surprise, émerveillée. J’ai flotté « plus haut », ou plus loin. Je manque d’un meilleur vocabulaire pour cette sensation ou cette orientation. Je savais toutefois que j’allais quelque part. Je me déplaçais en direction d’un endroit différent de celui où je me trouvais. Je n’allais pas vers lui, il m’attirait. Ce n’était pas ma propre force qui me propulsait. Je n’étais plus dans mon corps. Mais je savais que j’étais en vie. J’ignorais seulement pourquoi et comment. Je n’arrivais pas à l’imaginer. Je me sentais en vie, mais selon notre perception de la mort, j’étais morte. Je ne crois pas pouvoir mieux m’exprimer.

Découvrir que je n’étais pas morte alors que je venais de me tuer était troublant... stupéfiant, même !

J’ai regretté la douleur que ma mort allait causer à ma famille. Mais cette pensée triste s’est évanouie, submergée par une joie profondément sereine. C’était comme si, en même temps que mon corps, j’abandonnais tous les soucis et les inquiétudes qui font tellement partie de nous. Les autres s’occuperaient de mes proches. Je savais qu’on allait les aimer et prendre soin d’eux. J’allais toujours les aimer.

C’était une guérison de mon cœur, une suppression tellement complète de la douleur et du chagrin que j’ai eu l’impression qu’on m’enlevait le poids d’un rocher. J’en avais tout à fait terminé avec les responsabilités que nous créons ici dans le but de vivre : j’étais libérée.

J’aurais pu danser, chanter de joie. D’où provenaient les souffrances de ma vie - qu’elles me soient ou non imputables - n’avait plus d’importance. J’ai essayé de me souvenir des choses qui m’avaient fait choisir la mort, mais tout comme lorsqu’on repose une lourde charge après l’avoir soulevée pendant un moment, j’étais libérée de la douleur et de tout ce qui, un jour, m’avait fait souffrir. J’étais Libre !

Je ne peux vous dire avec des mots à quel point ce sentiment est merveilleux... une pure joie ! « Béatitude » est un mot bref. Je pense que nous ne le ressentons ici que comme l’ombre de ce qu’il signifie vraiment. Béatitude est pourtant le seul mot qui convienne, même s’il ne fait que murmurer le sentiment qui était en moi quand la douleur a disparu. Je crois qu’il s’agissait du premier contact de l’Amour et de la Grâce qui me tendaient les bras. 

L’arrivée

Tandis que ce sentiment me traversait, j’ai vu sur ma droite une douce lueur dorée, une lumière dans l’obscurité, telle les lumières d’une ville dans le ciel nocturne. La lumière brillait là-bas juste pour moi. Je dis : « j’ai vu », mais je n’avais pas d’yeux.

Je me suis retournée pour y faire face, mais je n’avais pas de face. Je n’avais pas de corps que j’aurais pu tourner. Et j’ai été transportée. Tout à coup je me suis tout simplement retrouvée là.

La lumière était alors vive et brillante. J’ai eu le sentiment d’être à ma place, au bon endroit. Devant moi se trouvait une ouverture dans une clôture faite de lumière dorée. Cette clôture avait l’apparence d’un long muret fait de pierres dorées et brillantes, avec une petite ouverture en guise de passage. J’ai eu le sentiment que c’était une limite, mais pas un mur défensif. C’était trop bas pour être une protection, il bornait simplement cet endroit, quel qu’il fût.

J’avais conscience d’une autre « lueur » plus faible, derrière moi et sur ma gauche, du même côté de la clôture que moi. J’avais la sensation que c’était une protection, ou ce qui s’en rapproche le plus. Je ne l’ai pas très bien vue. Elle n’était pas beaucoup plus grande que moi, mais avait l’air plus grande et plus forte.

Au delà de l’ouverture et par dessus le muret de clôture, j’ai vu une forme globulaire immense, dorée et lumineuse qui semblait « loin là-bas ». Je ne crois pas qu’il s’agissait d’un grande distance, mais je n’avais aucun moyen de l’évaluer. Je savais seulement qu’elle était « là-bas »... et que j’étais « ici ». Au loin, il y avait d’autres globes lumineux plus petits qui rayonnaient aussi. Certains étaient derrière la base du plus gros, en amas ou groupes. Ils étaient tout à côté mais n’en faisaient pas partie.

J’ai vu d’autres « formes globulaires lumineuses » sur ma gauche. C’était comme si un alignement de ces dernières approchaient de la sphère plus grande. Elles paraissaient être de tailles variées, mais c’était peut-être dû à la distance. Je n’avais aucun moyen d’évaluer cela non plus. Je n’avais aucune idée de ma propre taille, si ce n’est par rapport à des choses paraissant plus petites ou plus grandes que je ne semblais être. Tous ces mots sont des comparatifs, pas des valeurs absolues... je n’avais aucun moyen d’en juger.

Tout à coup, j’ai changé de position. A nouveau, je n’ai pas senti le mouvement de ce changement, si ce n’est que la force qui me déplaçait ne provenait pas de moi. Sans le vouloir moi-même, je suis passée de l’endroit où je me trouvais à une autre position. Quelque chose près de moi me déplaçait. Je ne parviens pas à trouver une meilleure manière de le dire.

Imaginez une chenille dans votre main que vous placez devant votre visage. Maintenant, imaginez que vous êtes la chenille. C’était quelque chose de ce genre. 

 

La rencontre

Je n’étais plus à proximité de la clôture. Je ne la voyais nulle part. Tout ce que je voyais, c’était la lumière immense et intense, maintenant directement face à moi. J’avais la sensation d’être examinée. Je l’ai regardée directement, avec curiosité.

J’étais de face et au « point mort » (désolée, c’est un jeu de mot accidentel) devant le grand globe lumineux que j’avais vu. Ce que j’ai appris ensuite m’a stupéfiée. J’ai découvert que le globe de lumière dorée était vivant. C’était un « moi ». C’était un être vivant, conscient, aimant.

Nous étions identiques ! Nous étions tous les deux des êtres vivants. Il était immense, aimant et puissant, fort et doux à la fois. Je me sentais petite et troublée mais je savais qu’il était vivant. Il connaissait le « moi et l’altérité » tout comme moi. Il n’avait pas une apparence « humaine », mais il me semblait humain.

C’était bizarre de regarder quelque chose que j’avais cru tellement différent de moi, puis de découvrir que ce n’était pas différent. La sensation était celle d’une découverte surprenante, du genre : « Hé, c’est une autre âme » ! J’ai compris que c’était un autre moi vivant et conscient.

Je ressentais cet être « comme humain » ou « comme moi », mais il était puissant au-delà de toute description. Il me fascinait. Nous étions semblables et en vie, mais il m’impressionnait. Je ressentais mon manque de maîtrise de moi comme une puissance moindre. Cet Etre me dépassait tellement par tous ses aspects, que je me sentais petite en comparaison.

C’était comme être dans le soleil, mais au lieu d’un rayonnement, c’est l’AMOUR qui me réchauffait. Cela ne ressemblait à rien ni personne que j’aurais pu voir ou rencontrer, mais j’ai su qu’il ne faisait qu’aimer. L’Amour Pur émanait de cet être.

La Puissance de l’Amour créée et émise par cet être était une force, tout comme l’électricité est une force. Je pouvais sentir qu’elle était émise, qu’elle touchait toute chose autour d’elle. Je tente de l’écrire et il n’existe aucune expérience dans ma vie que je puisse comparer à cela, et qui permette de saisir l’essence de ce que j’ai ressenti. C’était différent de toute chose en ce monde.

Cet être était fait d’amour : il créait de l’amour, il émettait de l’amour, il adressait de l’amour. Il vivait de l’amour. Il était amour ; l’Amour, la Puissance. Rien n’existait dans toute cette expérience, auprès de cet autre Etre Aimant Divin, qui ne soit pas totalement « bon » et animé par « l’amour ».

Il n’y avait rien de « mal, de méchant, de mauvais, de pervers, de misérable », ces concepts ne fonctionnent même pas pour exprimer par antithèse l’amour que j’ai ressenti. Mauvais, négatif, malfaisant... rien de cela n’existait là-bas. Tout ce que je pouvais penser, c’était : « Il n’y a que l’Amour. Ce n’est que le bien ».

Je savais que j’étais en sécurité et aimée. Je me sentais seulement davantage curieuse. Je voulais comprendre ce qui m’arrivait. Je voulais connaître cet « autre moi » puissant dont je ressentais l’étreinte.

C’était comme former une première impression, une image dans l’esprit, mais avec un tel envahissement de mes sens qu’il me fallait lutter pour saisir l’intégralité de cette entité : en dépit de mes efforts, elle était tout simplement trop grande pour que je la comprenne. 

 

La communion

Je savais que cet autre « moi » était ce qui me retenait là où je me trouvais. Il m’avait attirée à lui. Il me connaissait en tout ce que j’étais, dans toute ma vie, dans toute ma vérité. Je ne pouvais rien lui cacher. Je n’avais d’ailleurs aucun désir de lui cacher quoi que ce soit. J’ai commencé à saisir le sens profond du mot « grâce ». Cet être connaissait l’intégralité de tout ce que j’avais été et il m’aimait. Non seulement il m’aimait, mais tout ce qui me définissait comme moi-même, différente de tout autre élément de la création, était merveilleux pour lui. Il aimait la façon dont j’étais constituée, il aimait notre rencontre, il m’aimait de tout l’amour qu’il avait en lui. J’étais parfaitement ce que je suis censée être et il m’aimait exactement ainsi.

Si j’avais été un diamant, j’aurais été sans défaut, parfaitement taillé, plus que magnifique. Mais je n’aurais pu être aimée davantage par cet être. Rien en moi ne devait être changé pour qu’il m’aime. J’ai senti qu’il m’envoyait cette pensée : « En te faisant, je t’ai faite à la perfection »... avec joie il m’aimait, telle que j’étais, totalement.

Je n’avais pas à changer. Ce qui est mon véritable moi, vivant pour toujours, est parfait. La vérité est là. L’amour inconditionnel ne voit que la beauté de la vie.

Nous avons communiquions sans nous servir de mots, avec des pensées complètes. C’était une véritable communication entre deux esprits, avec une parfaite compréhension. Je me suis délectée de cette pure clarté. Il n’y avait pas de mots amenant de la confusion dans les propos. Entre nous n’existait que la vérité d’apprendre, de se connaître l’un l’autre.

Les mots sont tellement incommodes et maladroits comparés au fait de simplement « montrer » à l’autre ce que je ressens ou ce que je pense. A chaque phrase que j’écris ici, je sens la lourdeur et la maladresse des mots.

Il me reste peu de souvenirs de tout ce qui est passé entre nous. J’étais petite et je posais des questions. Il me « répondait », m’apportant ce que je sentais avoir besoin de savoir, aussi vite que j’étais capable de concevoir les questions dans mes pensées. Je n’avais pas à demander les choses, elles m’étaient simplement montrées ou dites.

Petite, troublée, morte de ma propre main, j’étais chérie, aimée. J’étais précieuse pour lui. J’ai réagi à cela avec mes propres pensées de joie, dans la paix, l’amour et l’acceptation totale qu’il m’accordait. J’ai essayé de l’aimer en retour avec mon petit moi.

L’être savait que je l’aimais et que je lui étais reconnaissante de son amour. Il m’a alors aimée encore davantage. Je l’ai aimé encore plus. Un cycle d’amour pur entre nous s’est mis à croître. C’était comme la plus merveilleuse, la plus parfaite réunion de cœurs qu’on puisse imaginer entre deux êtres. Je qualifie cela de communion parfaite. 

 

La démonstration

Une pause est alors intervenue dans notre « conversation ». J’avais vu cet autre moi comme une grande boule de lumière avec un halo blanc et un centre lumineux doré. Je ne voyais que cela, il emplissait tout mon champ de vision. A cet instant, dans le silence entre nous, ma perspective a changé. J’ai vu un long ovale lumineux avec un motif de petits blocs alignés qui paraissait se déplacer sur toute sa longueur. Une lumière dorée intense en émanait comme d’un soleil, l’amour ressenti était semblable à celui que le grand Etre Aimant avait émis. Cet être là était plus petit. J’ai demandé ce que c’était, tellement joli et si aimant. Il m’a répondu : « C’est toi ».

Je ne sais comment, je me voyais moi-même au travers de sa propre vision. Il me voyait comme un être vivant magnifique, parfait, brillant, empli d’amour et de paix, plein de joie. Je me suis vue, mais telle qu’il me voyait : un être de lumière dorée et d’amour.

J’étais magnifique ! Il ne me l’a pas seulement dit, il me l’a montré. Je me suis vue. Pour la première fois dans mes souvenirs, je me suis aimée. J’aurais pu crier de joie en voyant que j’étais aimante, comme lui. Il m’a montré que nous sommes effectivement semblables, nous sommes tous les deux vivants, nous sommes tous les deux de l’Amour.

Dans la vision de l’Etre Aimant, on se voit tel qu’on a été créé : pure bonté aimante. Il n’y a ni honte ni culpabilité car on n’a plus de raison d’en ressentir. Votre vie et votre esprit sont modifiés pour être à nouveau ce qu’ils auraient été si vous aviez tout fait comme il se doit. Il n’y a plus rien à regretter. La Grâce change tout cela.

Il me l’a fait savoir par mon propre jugement. Voir mon propre moi comme positif à nouveau, tout comme lorsque j’étais enfant ! Oh, mon cœur, combien je désire conserver ce sentiment ici-bas... combien j’aimerais vous le transmettre !

 

La vision

Ensuite, j’ai éprouvé un autre sentiment de changement. J’ai eu la sensation d’être rapprochée de cet être. Imaginez une grande fleur de zinnia ronde, en forme de globe. Elle est d’un doré profond au centre et composée de nombreux petits pétales. A partir du centre, un petit cercle de pétales dorés a paru sortir de l’intérieur de l’être lui-même. Il y avait quatre pétales dans ce premier cercle. Imaginez chaque petit pétale comme une flamme dorée et mouvante, allant vers l’extérieur depuis un centre sans cesse regarni.

Chaque pétale paraissait rester de la même taille, mais chaque rangée de pétales se multipliait de façon magique, agrandissant le cercle dont ils faisaient partie, jusqu’à atteindre une taille couvrant la zone extérieure du globe. Ils n’en étaient pas expulsés comme des déchets, mais se transformaient, étaient créés par la puissance de l’amour en cet Etre. La création se manifestait en tant qu’amour réalisé. Je crois que chaque chose vivante a été créée par la Force qui est l’Amour Divin.

La couleur s’intensifiait à mesure que les rangées de pétales ou de flammes se déplaçaient pour atteindre le bord visible du « corps » de cet Etre. Chaque pétale passait de la teinte dorée qu’il avait au centre à une chaude nuance blanche. Autour de lui-même, l’être rayonnait une aura dont les couleurs étaient tellement pures qu’on ne peut les nommer.

Cependant, le centre ne cessait jamais d’émettre de nouveaux cercles de formes de pétales enflammés. L’Etre entier ne s’est déplacé à aucun moment, pourtant sa surface visible était constamment en mouvement. C’est la description la plus exacte que je puisse fournir concernant son moi physique apparent.

Bien que ce ne soit pas nécessaire pour lui, il m’a laissé le voir d’assez près pour que je puisse voir les petits cercles de quatre pétales jaillir du centre. C’est un détail intime de lui-même qu’il a partagé avec moi, une vue très rapprochée. Je crois que non seulement il m’aimait, mais qu’il voulait aussi que je le connaisse entièrement, comme il me connaissait lui-même. C’est le plus grand don qu’il m’ait accordé. Quand on a un nouvel ami, on l’écoute nous raconter sa vie. On fait davantage connaissance au fur et à mesure qu’on passe du temps ensemble. Parce qu’on s’aime, on veut partager tout de soi et on veut connaître tout de l’autre. Il s’est « montré » à moi, ou m’a parlé de lui-même.

Cet être me CONNAISSAIT déjà avant que je n’arrive là-bas. Il a choisi de m’aimer et il a voulu que je l’aime, que je connaisse tout de lui. Il ne m’a pas été demandé d’aimer aveuglément. Le moi souhaitant que je l’aime m’a été montré. Il voulait être choisi par moi comme quelqu’un que j’allais aimer. Il m’avait aimée avant que je ne sois humaine, il m’a aimée avant que je ne naisse, il m’a aimée de retour auprès de lui, mais avant tout, il a aimé que je l’aime, aussi.

J’étais CHEZ MOI. C’est ainsi que je le ressentais, le retour chez soi absolu. J’étais là où je devais être. J’étais parfaitement à ma place là-bas.

 

La séparation

J’envoyais mon amour à l’Etre d’Amour Divin et il me renvoyait le sien. Cela se précisait et s’améliorait à mesure que nous le pratiquions. Nous rayonnions l’un vers l’autre. C’est alors qu’est arrivé le choc dont j’ignorais qu’il allait se produire. Mon ami avait autre chose à me dire... il me fallait repartir ! Ce n’était pas mon heure.

Je n’avais pas le choix en l’occurrence. Ce n’était pas à moi de décider. Il avait le pouvoir de me renvoyer à ma vie d’ici. J’allais devoir repartir. Il me fallait vivre. Il a touché mon cœur avec son amour et sa vérité.

J’avais été réconfortée, on m’avait montré un Etre Aimant Divin et une partie de l’endroit où nous allons quand nos corps meurent. Je savais que j’étais aimée, que j’aimais et que nous ne mourons pas. Avec cette expérience on m’avait accordé un don. Mais je ne pouvais rester. Il n’y a pas eu de sensation de mouvement. Il n’y a pas eu d’« au revoir ». J’ai senti la rupture de notre liaison directe. C’est difficile à décrire. Nous étions reliés l’un à l’autre de toutes les façons qu’on puisse imaginer, conversation, pensée, amour, apprentissage... puis je me suis à nouveau retrouvée seule.

J’étais de retour près de la clôture, près de la lumière plus petite qui se trouvait derrière moi à mon arrivée. Je regardais encore vers l’Etre Divin, qui était alors à nouveau « là-bas » par rapport à moi. Puis tout a disparu.

A la différence de mon voyage aller à travers l’obscurité, je n’ai rien vu lors du retour. Juste « Pffft ! » et c’était fini. J’ai eu cette impression de rapidité. Je toussais, j’avais des hauts-le-cœur, j’avais réintégré mon corps. Il n’était plus inanimé. J’étais en vie. 

Je me suis réveillée avec des hauts-le-cœur, pleurant et cherchant mon souffle. Respirer était douloureux. Des larmes roulaient sur mon visage et tombaient sur ma poitrine. J’ai commencé à sangloter plus fortement, avec un chagrin profond. Je ne parvenais toujours pas à comprendre ce qui se passait. Je n’étais pas morte : cela, je le savais bien. J’ai ouvert les yeux. J’ai levé les yeux et j’ai vu un ami qui me souriait.

J’ai entendu l’eau couler. Il m’a tendu un verre. Il me regardait simplement, souriant avec douceur, j’ai compris que je devais boire. Je l’ai vu assis sur la chaise près de moi. J’ai remonté la couverture jusqu’au menton. Je me sentais en sécurité, on veillait sur moi. Je me suis endormie.

Je ne me rappelle de rien d’autre jusqu’à ce que je me réveille le lundi, à temps pour aller au travail. Il n’y avait personne près de moi. Je crois qu’il n’y a jamais eu quelqu’un. Je pense que celui que j’ai vu comme mon ami était un ange. En prenant l’apparence de mon ami, il ne m’a pas effrayée. Je sais que je n’avais pas peur, même si j’avais conscience que l’homme pour lequel je le prenais ne pouvait être là.

J’ignore combien de temps a duré l’expérience. Le temps n’a aucune signification là-bas. Je ne sais pas si j’ai dormi pendant deux jours entiers. Si tout s’est passé le vendredi, j’ai dû dormir tout ce temps. Je sais seulement qu’on était lundi quand je me suis réveillée.

Avec le temps, j’ai commencé à me sentir à nouveau reliée au monde. Je me suis immédiatement remise à penser que j’avais des choses à faire afin de justifier mon existence, payer mes factures, travailler, me déplacer, ce genre de choses. J’ai continué à être ici, à être vivante de la manière que nous connaissons. Pendant longtemps, j’ai oublié cette expérience... je savais en effet qu’on n’allait pas me croire et qu’on pourrait me traiter de folle. Je l’ai tout simplement classée dans « A oublier ». Cela s’est avéré difficile.

La suite est disponible sur :

http://4herway.com/4letterword/index.html (les rêves étaient des visions).

*

Impossible de rendre compte réellement d’une telle expérience. Les mots sont des symboles exprimant des sentiments et des pensées. Les symboles sont différents de la chose elle-même.

Pas de temps, là-bas. Super ! Pas d’horloge... on ne peut donc pas être en retard !

Il me semble qu’il y a une force qui agit parmi nous et dont nous ne sommes pas conscients « normalement ». J’en étais consciente. Je le suis toujours.

Cette expérience est restée intacte. Elle ne s’est pas affaiblie. Il y a des parties dont je n’ai jamais réussi à me souvenir, je le sais. Mais c’est réel. Un endroit réel, un être réel, d’autres êtres réels. Nous vivons.

J’ai vécu la béatitude. Avoir la grâce de savoir que le « mal » n’existe pas : seule existe notre perception du mal.

Mon sentiment religieux a changé. Nous faisons partie du divin. Mais je n’ai pas la foi : je crois. N’ayant pas la foi en Jésus, je ne L’ai peut-être pas rencontré. Je me suis documenté à son sujet, et je crois que ceux qui ont été touchés par lui croient en lui. Je crois que nous ne mourons pas. Je «sais » que nous ne mourons pas.

La foi n’est pas nécessaire. Cela ne peut être expliqué. Je pourrais utiliser tous les mots de toutes les langues, de tous les dictionnaires du monde, ajouter ceux qui sont imaginaires pour faire bonne mesure, les mots ne pourraient toujours pas l’exprimer. Paul a eu le même problème. Lisez Corinthiens 13 du début à la fin : il est dit que vous comprendrez quand vous découvrirez que l’on ne meurt pas.

La chose la plus importante ? Il ne faut pas craindre la mort. Vous ne mourrez pas. Vos proches ne sont pas morts. Nous sommes seulement incapables de les percevoir d’ici. La mort est une transformation, pas une fin. Ce changement est positif, non une punition. Vous serez à nouveau tous réunis un jour.

Comment la vie pourrait-elle nous créer, puis nous punir pour ce qu’elle nous a fait devenir ?

 

 

***

EBIN M

 

J’étais en état d’ébriété, totalement inconscient. Et puis ce fut comme si je m’étais réveillé : soudain je découvre mon corps - et tous ceux qui m’entouraient - comme vus depuis le deuxième étage... il n’y avait pourtant aucun deuxième étage, seulement un plafond... et je flottais vers le haut, en direction d’une lumière intense... je me sentais frustré car, malgré toutes mes tentatives en ce sens, je n’arrivais pas à communiquer : je demandais à tout le monde ce qui se passait, et personne ne m’entendait. C’était vraiment très troublant.

Ensuite je me suis retrouvé dans la lumière brillante, j’ai parlé à des membres décédés de ma famille. Ils m’ont dit de ne pas m’inquiéter, que tout allait bien. Puis cela s’est arrêté. Ensuite, je me souviens seulement de l’air à – 20° qui m’agressait le visage tandis qu’on me chargeait dans une ambulance. Un ami venait de me sauver la vie grâce à sa formation de pompier.

J’ai été changé pour toujours. Je n’étais plus innocent. La seule façon de décrire ce changement : c’est comme si j’étais passé d’un enfant, innocent et nu dans le jardin d’Eden, à un adolescent incroyablement lucide, possédant ce sixième sens qui m’effrayait terriblement à l’époque, et qui continue d’ailleurs à m’effrayer. Il me faudrait des années pour l’expliquer... ce n’est pas que j’aie peur de mourir, non !!!!!! J’ai seulement peur de l’avenir : j’ai fait de nombreuses prédictions effrayantes qui se sont réalisées. Elles sont trop nombreuses pour les décrire et les dénombrer.

On m’a surnommé « Radar ».

*

Je n’ai rencontré que deux personnes ayant vécu la même situation. L’une par noyade, l’autre à cause d’une opération. J’ai fait peur aux deux avec mes perceptions. Les gens ne vous croient pas ! Donc, vous la fermez et vous devenez introverti.

Tout cela ressemblait à un rêve, mais à mesure que j’ai vieilli, c’est de plus en plus devenu un cauchemar.

J’avais une forme tout à fait normale, mais comme translucide et blanche. Tout - et tout le monde - était blanc. Je ne me souviens pas avoir entendu aucun son. Il me semble avoir été quelques instants dans un tunnel, allant vers une lumière intense et blanche.

Puis j’ai parlé à des membres décédés de ma famille, dont certains que je n’avais jamais rencontrés.

J’ai eu une revue de ma vie... mais tellement détaillée que je ne pourrais pas me souvenir de tout, ni la décrire. Vers la fin de l’expérience, il semblait ne pas y avoir de temps du tout. Autre fait remarquable : j’ai pu raconter par la suite aux gens présents autour de moi ce qu’ils avaient fait et dit.

Depuis ce jour, je peux ressentir le bien et le mal, savoir même que des actes négatifs vont venir d’une personne bonne. J’ai une connaissance précise à faire peur d’évènements à venir... Je vois des choses qui sont arrivées à des personnes que je ne connaissais pas. Je vois le mal, je vois le bien et parfois je prédis des évènements à venir.

Je ressens une certaine confusion à cause de la surabondance des informations que j’ai reçues... tout à fait comme un disque dur surchargé. Trop d’instinct. Je finis par ignorer des choses que je devrais développer. Je suis extrêmement cynique et réaliste, rigide.

Je suis solitaire, même si j’ai des amis et de la famille autour de moi. J’ai été éduqué dans la dévotion au catholicisme, j’ai quand même quitté l’Eglise il y a trente ans à cause du mal que j’y percevais. Jusqu’à ce jour, je n’ai rencontré qu’un seul prêtre catholique qui ait pu me regarder dans les yeux.

Il m’est difficile de m’adapter à la vie en général. J’ai toujours le sentiment de pouvoir faire davantage... tout en ayant peur de mon pouvoir éventuel.

Quand je pense à cette expérience - qui m’a fait connaître la réponse à des questions que je ne souhaitais pas poser - j’éprouve à la fois de la frayeur, de la perplexité, de l’émerveillement et de l’enthousiasme : les réponses sont là. Toutes.

 

 

***

EDWARD B

 

J’ai brièvement « vu » ce que l’on peut considérer comme le paradis, ainsi que sa contrepartie. Les terribles tourments de ceux qui se trouvaient en « enfer » étaient bien pires que le feu et le soufre prêchés aux foules. C’était comme passer l’éternité avec ceux qui nuisent aux autres de la même façon que soi, ou inversement, la solitude éternelle pour ceux qui - je n’ai pas de meilleure expression - « dépouillent » autrui.

La chose étrange en ce qui concerne ce lieu sombre - « l’enfer » - c’est qu’il s’agit d’un endroit (en même temps, ce n’est pas un endroit) où personne ne vous envoie, si ce n’est soi-même. De la même façon on ne peut en sortir que par soi-même. L’éternité paraît davantage faite de ce que l’on souhaite qu’elle soit. Alors que l’enfer était largement peuplé par des millions d’âmes, cela ne représentait qu’un très petite fraction de la population totale de l’au-delà. J’ai été frappé par la justesse du film « Au-delà de nos rêves », que j’ai vu juste quelques mois plus tard. Bien qu’il ne soit pas parmi les meilleurs, la description de l’au-delà est plus proche que tout ce que je pourrais exprimer. 

*

Je n’ai pas ressenti le moment de la séparation. C’était plutôt comme être endormi, puis se réveiller. A un moment je souffrais atrocement, l’instant d’après « j’explorais » mon nouvel environnement. Je ne me souviens d’aucun son.

J’ai vu les âmes tourmentées dans un « endroit qui n’en était pas un ». Je ressentais de la terreur en voyant leurs affres, ainsi qu’une grande tristesse et pitié pour elles, car je ne pouvais rien faire : ni moi, ni qui que ce soit. Dans l’univers, près de notre planète, se trouvaient d’autres âmes profitant de l’au-delà. Elle semblaient aussi heureuses que les âmes tourmentées étaient dans l’angoisse, pourtant, elle semblaient se trouver sur l’échelon inférieur du bonheur. Le paradis paraissait simplement s’améliorer à mesure de la progression... si ce n’est qu’on n’avançait pas. J’ai cru avancer vers un « comité d’Accueil » (c’est la meilleure comparaison que je puisse trouver).

Bizarrement, je savais qu’on m’attendait, ce « comité » était composé d’un grand nombre de personnes que je connaissais, mais j’ignore comment je le savais, ou qui elles étaient spécifiquement. J’imagine que c’était comme se rendre à une fête où on est l’invité d’honneur. La fête allait commencer quand j’allais arriver au bon « endroit »... mais je n’y suis jamais parvenu.

Les souvenirs de la zone autour de mon corps sont confus, embrumés de façon telle que je crois que les drogues avaient brouillé mon esprit. Par contre, la période en dehors de mon corps est claire comme de l’eau de roche.

Niveau - ou dimension - pourrait être la meilleure manière de décrire les zones que j’ai vues. Le temps ne paraissait pas avoir vraiment de signification. Il y avait une continuité, mais pas de progression linéaire, c’est très difficile à décrire. Il y avait également une notion d’espace, mais elle semblait se mouler à la pensée.

Il y avait un sens précis de l’univers. C’était une donnée comme l’est la gravité ici.

Il paraissait y avoir un « but », quelque chose de simple, d’élégant, mais je n’ai jamais découvert de quoi il s’agissait.

Il m’a semblé attendre dans l’au-delà que le temps terrestre s’écoule, que je prenne la décision de revenir, d’être ramené de façon physique. Je pouvais rester aussi longtemps que j’étais mort, mais comme j’avais déjà décidé de conserver la vie terrestre, lorsque mon cœur a redémarré, j’ai été catapulté sur terre.

Je possède ce que les autres appellent des pouvoirs paranormaux, je les ai eus toute ma vie, mais ils ont été grandement accrus à la suite de cette expérience. Ma perception extrasensorielle en particulier a fortement augmenté.

J’évite fébrilement tout choix qui pourrait me mener sur la pente prise par les âmes tourmentées. Je suis maintenant très en colère contre le venin que les gens se crachent les uns sur les autres. Je souhaiterais avoir la capacité de leur montrer la terrible infortune qu’ils s’infligent à eux-mêmes dans l’au-delà, mais au cours de l’histoire, tant de personnes saintes ont déclaré en essence : « Aime ton prochain comme toi-même »... la vérité de ces paroles ayant généralement pour résultat que celui qui les prononce est assassiné.

Je n’ai raconté mon histoire qu’à très peu de gens. Ceux qui n’ont pas posé de question avaient une attitude du genre : « Hé, hé, n’est-ce pas merveilleux... je suis sûr que tu y crois »... et ceux qui m’interrogeaient paraissaient déçus. Je pense qu’ils voulaient entendre une histoire de portes du paradis, la façon dont ils allaient être sauvés. La vérité ne satisfaisait pas leurs attentes. Je n’en parle donc plus (sauf ici).

J’ai été triste de voir que mon expérience n’avait pas de conséquences dans la vie d’autrui, de n’avoir pu aider personne. Ce que je savais et ce que je voulais faire n’était pas souhaité. Cela ne menait qu’à plus de tristesse. Je sais qu’avant mon expérience cela m’aurait beaucoup frustré, maintenant je suis triste mais j’accepte la vérité.

J’ai en fait vécu deux EMI, mais comme elles étaient très similaires, je n’en ai décrit qu’une.

 

 

***

EDWIN

 

C’était le soir du 24 décembre 1969. J’avais à peu près 12 ans. J’étais tellement malheureux ce soir là que j’avais envie de pleurer. Il y avait une douille vide sur l’arbre de Noël, et j’ai mis le doigt dedans... je me souviens encore de la puissance du choc électrique et d’avoir été projeté avec une force équivalente. J’ai ensuite entendu ma sœur crier. Je me trouvais à côté d’elle, essayant de lui parler, de lui dire que tout allait bien. Elle ne m’entendait pas, j’ai donc tenté de lui mettre la main sur l’épaule, mais elle ne l’a pas sentie. Puis j’ai regardé vers le bas et j’ai vu mon corps sur le sol. Je ne parvenais pas à comprendre ce qui se passait. J’ai ensuite été entraîné par aspiration dans un tunnel sombre, je me déplaçais plus vite que tout ce que je connais. C’était comme si des images de ma vie arrivaient les unes après les autres.

Puis, j’ai vu une lumière intense, plus brillante que le soleil mais qui ne faisait pas mal aux yeux. J’ai traversé cette lumière et je me suis retrouvé dans un endroit semblable à une pièce sans parois : les parois étaient constituées par l’atmosphère. Il y avait un pupitre sur lequel se trouvait un livre épais... un très vieil homme le lisait. Il m’a regardé sans rien dire. Je ne me suis toutefois pas préoccupé de savoir qui il était. Je fixais la scène derrière lui. Il y avait un petit pont qu’une foule traversait. Dès que les gens avaient passé ce pont, ils ne marchaient plus, mais s’envolaient. Tout le monde était vêtu de blanc. Au delà du pont coulait une eau cristalline. J’ai ensuite regardé la personne âgée que j’avais vue au début, mais elle n’était plus là. A sa place se trouvait un homme brillant, rayonnant. Il a tendu la main et m’a dit de venir voir ce qui était écrit. Au début j’ai tenté de déterminer quelle était sa langue, mais bien qu’elle ne m’ait pas été familière, je comprenais tout ce qu’il disait.

Je me souviens que nous avons croisé de nombreuses personnes qui chantaient de différentes manières. Je ne peux décrire à quel point chacun était heureux. Personne ne portait attention aux autres : tous regardaient en direction d’une grande lumière. Dès que nous avons atteint cette lumière intense, l’homme m’a dit ce que j’étais sur le point de voir. Je ne m’en souviens pas. Nous avons traversé cette lumière. Je ne parviens toujours pas à me rappeler ce qui se trouvait derrière cette lumière. Ce dont je me souviens bien, c’est qu’après que nous soyons sortis de la lumière, l’homme m’a ramené à l’endroit initial en me disant que je devais repartir, car l’heure n’était pas encore venue pour moi de rester là-bas.

Je me rappelle avoir pleuré, l’avoir imploré de me laisser rester, je ne voulais pas retourner sur terre. Il m’a pris sur ses genoux m’a étreint en me disant de ne pas m’inquiéter, que nous allions nous revoir. Je lui ai dit que je voulais rester là-bas, que je ne voulais pas repartir. Il m’a alors répondu : « Ne t’inquiète pas, je viens avec toi ». Et tout-à-coup, je me suis retrouvé à nouveau dans ma chambre avec cet homme. J’ai vu ma mère tenant mon corps sans vie dans les bras, toute ma famille l’entourait. Ils pleuraient et j’ai entendu ma mère crier : « Il est mort, il est mort » !

L’homme m’a dit : « Maintenant tu retournes dans ton corps ». J’ai refusé, je lui ai dit que je voulais rester avec lui. Il m’a étreint à nouveau, m’a embrassé en me répétant les mêmes paroles : « Ne t’inquiète pas, nous nous reverrons ». Je ne pouvais rien faire... je me suis retrouvé dans mon corps.

Le plus drôle, c’est que j’étais tellement heureux de ce que j’avais vu qu’au moment où j’ai ouvert les yeux, j’avais le sourire. J’ai entendu ma sœur dire : « Regarde papa, il se moque de nous, il sourit »... j’ai fini avec une punition pour ne plus leur jouer ce genre de blagues.

J’ai gardé cette histoire pour moi pendant 30 ans... je ne l’ai jamais racontée à personne.

 

 

***

EKATERINA A

 

A 16 ans, j’ai subi une opération pour laquelle on m’a administré un anesthésique qui a eu un effet surprenant : je me suis retrouvée suspendue en haut de la salle d’opération, juste sous les grandes lampes. Bien que je me sois trouvée à environ 2 mètres de hauteur, j’avais l’impression d’être dans une cathédrale dont le plafond aurait eu plus de 6 mètres de haut. A ce moment, le chirurgien chef a jeté un coup d’œil dans le bloc et s’est exclamé, tout surpris : « Ah ! La fille est déjà endormie » ! Je contemplais l’activité dans le bloc opératoire, suspendue au dessus de mon corps, attendant que l’opération commence, et je percevais le monde tout à fait différemment : j’éprouvais un grand soulagement, un apaisement, une paix intérieure. J’ai regardé le corps endormi en dessous : je savais qu’il s’agissait de moi… et pourtant ce n’était pas moi.

C’était comme si mon corps avait été une machine empruntée pour quelque temps, avec laquelle je devais accomplir certaines actions. J’ai compris que ma personnalité est composée de plusieurs éléments : à ce moment-là, je venais d’abandonner celui qui constituait le sexe, l’âge, la nationalité, l’apparence extérieure, mais je continuais d’habiter les autres. Je ne ressentais aucune compassion envers ce corps étendu et raccordé à plusieurs machines, je ne m’y sentais pas attachée non plus, comme s’il s’était agit d’un vêtement usé que j’eusse quitté. Pendant toute la période durant laquelle j’ai observé la salle d’opération, j’ai éprouvé les émotions de chaque individu séparément, ainsi que celles qui envahissaient tout le monde à la fois.

Une équipe chirurgicale composée de trois chirurgiens s’est rassemblée. Le chirurgien-chef était un professeur âgé de 67 ans. Il avait pratiqué une opération du même genre dans sa jeunesse. Aucun des autres n’avait l’expérience de cette maladie rare.

Le chirurgien chef a incisé la peau. J’ai regardé le découpage progressif des tissus, de plus en plus profond, jusqu’à ce que la glande surrénale soit exposée. Cette glande était de petite taille, on pouvait y voir une légère excroissance censée être la tumeur. Au moment où le scalpel a touché la glande, les craintes de l’assemblée ont trouvé leur justification. A l’instant même, une milliseconde s’étirant comme si le temps s’était tout à coup ralenti, j’ai ressenti l’onde de panique qui balayait toute le monde.

Au même moment un bruit strident a émané de l’appareil mesurant les pulsations cardiaques. Le temps s’est étiré de telle manière que la scène paraissait être une photo dans laquelle les uns tendaient aux autres divers instruments, tentant d’intervenir. A cet instant, j’ai ressenti une puissante aspiration en arrière (en direction des lampes), elle était si forte qu’en dépit de mes efforts je n’ai pas pu résister.

Tandis que j’étais aspirée, le temps a repris un cours rapide, comme s’il voulait se rattraper. En bas le chaos et la panique étaient indescriptibles, mais cela non plus n’a pas duré une seconde. L’instant suivant, je flottais à grande vitesse dans un tunnel absolument noir. On y voyait des lueurs et, loin devant, un point jaune qui brillait. Ce point s’est rapidement rapproché et le tunnel m’a éjectée dans un endroit étrange, comme si j’avais été propulsée dans une piscine à l’extrémité d’un toboggan. C’était vide, et la sensation de haut, de bas, de côté était incertaine… il n’y avait pas de sol, mais je ne volais pas. Une lumière jaune laiteuse illuminait une atmosphère pareille à la brume la plus dense qu’on puisse rencontrer, mais éclairée par des feux antibrouillard jaunes. On pouvait toutefois voir à travers.

Devant moi sont instantanément apparues cinq silhouettes humaines d’un jaune brillant. L’une d’elles dominait. J’ai senti qu’il s’agissait d’une femme, mais je n’ai reconnu personne. J’ai voulu voir son visage, mais plus je la fixais, moins je la distinguais. Dès que j’ai cessé d’essayer, j’ai décelé les traits de son visage, comme lorsqu’on voit un objet en vision périphérique.

Le groupe rayonnait un Accueil chaleureux, nous communiquions par la pensée. Elles m’ont emmenée dans un endroit étrange au milieu du brouillard, où trois sphères parfaites étaient positionnées de manière à former un triangle équilatéral. Au milieu de celui-ci se trouvait une autre sphère, plus grande que les trois premières. J’ai demandé ce que c’était, je n’ai pas reçu de réponse mais j’ai ressenti un changement. Au début je ne comprenais pas de quel genre de changement il s’agissait, mais j’ai remarqué que le brouillard jaune s’assombrissait progressivement. J’ai senti que je me déplaçais. Le jaune s’est transformé en bleu sombre, puis en noir et j’ai vu des étoiles. C’était tellement... vaste ! J’ai compris que j’allais voir la terre si je me retournais. Je l’ai fait et une vision magnifique m’a ébahie. La terre était merveilleuse et tellement proche. J’ai senti qu’elle est vivante, comme si la planète elle-même était un être. Je l’ai admirée quelques instants, puis j’ai regardé alentour et j’ai remarqué des centaines de petits objets orbitant autour d’elle. Ils étaient généralement de deux sortes. Les premiers, laids, disgracieux, tordus, composés d’une infinité de pièces, semblaient ridicules et antédiluviens. Les seconds avaient une apparence brillante, ils étaient faits des matières les plus nobles, et ils étaient habités.

Autour et à l’intérieur de ces objets se trouvaient des êtres vivants. Il y en avait au moins 3 ou 4 sortes. Près de moi, il y avait un appareil avec des êtres mesurant 2,5 à 3 mètres, ils me regardaient. Je leur ai demandé : « Qui êtes-vous » ?... ils ont répondu : « Tes amis »… j’ai répliqué : « Qu’êtes-vous en train de faire » ? Mais au lieu de me répondre, ils ont indiqué la terre qui se trouvait sur ma droite. Je me suis retournée vers elle et j’ai vu un rayon de lumière bleue, semblable à un laser progressant dans le cosmos. Etrangement, il avait un début et une fin, comme un train et non pas comme un rayon de lumière normal. Ce rayon a atteint la terre, l’a traversé, puis il a continué son chemin dans l’espace. La terre s’est mise à briller avec un halo bleu magnifique. J’ai senti qu’un grand évènement significatif venait de se produire, et qu’il était positif. A cet instant, j’ai décelé une grande activité sur terre, comme une ruche en éveil. J’ai simultanément senti le dynamisme, le bonheur, l’apaisement et l’enthousiasme émanant des êtres terrestres. J’ai alors ressenti la gravité qui m’attirait vers la terre. J’ai juste eu le temps de faire un signe d’adieu aux êtres élevés, ils m’ont retourné un sourire (la sensation d’un sourire serait plus exact). J’ai volé en direction de la terre, c’était un peu bizarre et vraiment enthousiasmant, en un instant, alors que je volais à très grande vitesse, je me suis retrouvée dans le brouillard jaune, sans tomber ni atterrir. De manière générale, l’espace à cet endroit était plutôt relatif et la notion du temps, obscure.

Le groupe restait sur le côté, observant les deux garçons de 7 et 14 ans qui m’Accueillaient. Ceux-ci m’ont emmenée dans un autre endroit bizarre, un environnement naturel ressemblant à une maquette dans la brume jaune... mais une fois entrée dans cette maquette, tout avait vraiment l’air réel. Je me suis retrouvée dans une région montagneuse, au bord d’un lac de taille moyenne. C’était le début de l’automne. Nous nous sommes assis sur la berge du lac, nous contemplions la nature. Les feuilles des arbres ont jauni, puis elles sont tombées, il s’est mis à pleuvoir, le brouillard s’est installé. Cela a duré longtemps. Ensuite, la pluie s’est arrêtée et il a neigé. Le lac a gelé. Il a neigé très longtemps. Puis les chutes de neige ont cessé. Pendant des années, tout était gelé. C’était un hiver extrêmement long.

Finalement des gouttes puis des ruisseaux se sont mis à couler. Tandis que la glace fondait, le lac a émis des craquements assourdissants. Je me suis vraiment demandé pourquoi je n’avais jamais entendu ce genre de craquements au cours de ma vie. Le printemps est arrivé, tout fleurissait. Ensuite est venu un été étouffant avec de nombreux insectes. Il s’est transformé en un nouveau début d’automne. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas la signification de ce cycle annuel des saisons. Ensuite les enfants ont pointé du doigt un chemin sur le bord droit du lac, il passait en bas d’une montagne. Un homme très grand y cheminait, un vrai géant, légèrement courbé, il mesurait environ 1,80 mètre (cela paraît probablement étrange, mais c’est ainsi que je l’ai perçu). Cet homme avait entre 40 et 45 ans, il menait un cheval attelé à une charrette. Il revenait d’un voyage de 2 ou 3 jours dans une ville voisine, il s’y était rendu pour vendre des marchandises. Il marchait de façon soucieuse et triste en regardant ses pieds. L’obscurité tombait. Tout à coup, comme si j’avais été cet homme, j’ai vu le monde à travers ses yeux. Il avait une épouse petite et huit enfants, le dernier venait de naître. C’était un paysan pauvre qui arrivait à peine à nourrir sa famille, parmi les paysans toutefois il était considéré comme jouissant d’un revenu moyen. L’Allemand était sa langue maternelle, mais il parlait également bien le Français. Il vivait en dehors de la ville et cultivait la terre. J’ai compris tout cela lorsque j’ai commencé à voir au travers de ses yeux. Il a contourné la montagne, une vaste plaine est apparue devant lui, au milieu de celle-ci se trouvait une ville laide, grise, triste et petite de notre point de vue. Historiquement, nous étions au Moyen-âge. Il a atteint la ville et y a pénétré. La vision que j’en ai eue à travers ses yeux était de celles qu’on ne risque pas de voir dans les films hollywoodiens sur le Moyen-âge, même mis en scène de la manière la plus hardie et la plus réaliste…

Des rues étroites mesurant seulement 2 mètres de large, recouvertes d’un demi-mètre de boue, d’excréments animaux et humains. Une femme âgée ressemblant à une sorcière, édentée, laide, sale et agressive m’a collé sous le nez une chose dégoûtante qu’elle essayait de me vendre. A un carrefour mesurant environ 1,5 mètre de large, il y avait des gamins souillés et sans culotte, genre déficients mentaux, qui me regardaient de leurs yeux exorbités.

Je me suis frayé un chemin dans la foule jusqu’au centre-ville. Sur la place étaient rassemblés tous les citoyens. Ils se trouvaient derrière un cordon de soldats vêtus de curieuses cotes de maille et armés d’épées. Les personnes les plus grandes mesuraient environ un mètre soixante. Au milieu de la place quatre gibets avaient été érigés. Les personnes sur le point d’être pendues avaient la corde au cou. A cet instant l’homme, au travers des yeux duquel je regardais, a vu que son propre fils de 14 ans (l’un des enfants qui m’avaient accompagnée) se trouvait sous la potence. C’est à ce moment que les condamnés ont été pendus. L’homme a lâché les rênes de son cheval, il s’est précipité vers les gibets en rugissant. Un des chevaliers l’a intercepté, le transperçant en plein cœur. L’homme est tombé par terre et il est mort.

Invisible au milieu de l’assemblée, j’ai observé les évènements. Quand la foule a vu ce qui se passait, elle s’est mise en furie, elle a brisé le cordon de soldats et un terrible massacre s’en est suivi. Dans la multitude se trouvait l’épouse de l’homme assassiné, la mère du garçon pendu, elle était accompagnée de l’un de ses enfants. Il avait 7 ans mais en paraissait 3 ou 4. La foule a séparé l’enfant de la mère, puis l’un des soldats en armure l’a vu et, sans raison, il a dégainé son épée et il a tranché la tête du petit. Il s’agissait de l’autre gamin qui m’avait accompagnée. Tout à coup, je me suis retrouvée sur la berge du lac, j’étais en état de choc, ma conscience était distordue, j’avais des flashs de ce que je venais de voir, je pleurais et je tremblais (même si je n’avais aucun corps physique, c’est ainsi que je le ressentais). Les gamins m’ont cajolée très longtemps, jusqu’à ce que je reprenne mes sens.

Après avoir repris connaissance, ils m’ont fait sortir de la maquette et je me suis retrouvée dans la brume jaune. Le groupe s’y trouvait et m’attendait. L’obscurité s’est soudain abattue, comme si quelqu’un avait éteint la lumière dans le brouillard. J’ai eu très peur, mais j’ai été encore davantage effrayée lorsque j’ai vu que les gens de mon groupe paniquaient. J’ai paniqué également, et je me suis mise à crier : « Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe » ? Les autres ne faisaient que me regarder, horrifiés. J’ai senti que d’un moment à l’autre quelque chose de mal allait m’arriver, que mon destin allait être scellé. Personne ne m’a répondu, tous me regardaient pétrifiés. Puis j’ai entendu une voix très, très lointaine : « Calme-toi ! Tout va bien se passer, tout va bien » ! J’ai écouté cette voix et je me suis calmée un peu. Après quelque temps, la lumière est revenue, j’ai vu le groupe reprendre son souffle dans un immense soulagement (quand j’ai plus tard raconté cela à mes parents, ma mère s’est mise à pleurer en disant que pendant toute l’opération elle répétait intérieurement ces même mots).

Ensuite, les enfants m’ont prise en aparté et nous avons eu une conversation sérieuse à propos des évènements qui allaient se produire dans ma vie. Ils m’ont avertie que j’allais oublier ce dont nous parlions. Ce fut une longue discussion. Une fois terminée, nous nous sommes dit au revoir et je me suis retrouvée sur la table d’opération. J’ai senti qu’on me recousait, mais je ne pouvais rien dire, pas même bouger ni indiquer que j’étais réveillée et que j’avais mal. Face à moi, les enfants me faisaient signe de très loin dans le brouillard jaune, ils répétaient que nous allions nous revoir bientôt.

Aujourd’hui je sais que l’une des tâches, dont nous avions parlé à l’époque et que j’avais oubliée, est maintenant achevée. Elle est intime, c’est pour cela que je n’en parlerai pas. Je sais également que ce jour-là, j’étais censée mourir et ne plus revenir sur terre. Mais des êtres aux pouvoirs spirituels élevés m’ont rachetée. Juste un détail : ce jour là j’étais supposée séjourner longtemps dans un endroit obscur et désagréable, on peut l’appeler enfer si l’on veut. Peu importe que j’aie encore été une enfant, les mauvaises actions accomplies auparavant devaient me conduire à un endroit où j’aurais pu les racheter, avant d’avoir l’opportunité de revenir sur terre et de vivre en tant qu’être humain, mais avec un lourd destin. Maintenant, je sais pour quelles actions à été défini ce châtiment, mais c’est une autre longue histoire.

Après cette expérience de mort physique, je me suis réveillée instantanément avec l’impression d’être une nouvelle personne. J’ai beaucoup changé. Aujourd’hui j’ai une compréhension différente du monde, je me suis rendu compte que j’ai un grand besoin de croissance et d’illumination spirituelle : il s’agit du chemin, du dessein unique sans lequel la vie n’a pas de sens et n’est qu’une perte de temps. Après l’opération, j’avais la capacité de voir dans l’avenir et dans le passé, je me souvenais de nombreuses vies antérieures.

A mon grand regret, j’ai découvert que je n’avais qu’un faible niveau de conscience dans le passé. J’ai également réalisé que les perceptions extrasensorielles sont une chose normale pour tous les humains, mais qu’elles ne devraient pas être utilisées car elles limitent l’âme aux niveaux inférieurs des mondes spirituels.

A tous ceux qui ont lu jusqu’ici, je souhaite dire ceci : mourir n’a rien de spécial, vivre est bien plus particulier et plus important, pourvu que l’on soit conscient du rôle et du but de sa vie.

 

 

***

ERIC SV

 

Pendant la canicule de 2003, en sortant du travail, je suis allé directement à la maternité où mon neveu venait tout juste de naître. Dans la chambre - où il faisait une terrible chaleur - la fatigue du travail ajoutée à une heure de route sous un soleil de canicule ont fait qu’à peine entré, je me suis évanoui.

Je me suis retrouvé dans le noir total. Il n’y avait que du noir, rien d’autre, mais je n’avais pas peur, je me sentais bien et tranquille. J’avançais assez vite, tout droit... je savais où j’allais... c’était comme si je retournais dans ma demeure et je n'avais qu'une hâte, c’était d’y arriver au plus vite ! J’avançais tout droit dans le noir.

Puis j’ai entendu quelqu’un m’appeler... la voix venait de derrière moi, lointaine... je me suis arrêté pour mieux écouter... j’ai hésité à continuer ma route " là-bas ", vers la voix qui continuait à m’appeler en insistant... je voulais absolument aller " là-bas", je voulais continuer ma route.

Mais on continuait à m’appeler... alors je me suis dit : " OK, je vais aller vers cette voix pour voir ce qui se passe, c’est peut-être important. Donc, j’ai fait demi-tour pour aller où j’entendais qu’on m’appelait... et je me suis retrouvé en moi, dans mon corps.

Plus tard, ma famille me dira que mon père, qui se trouvait juste à côté de moi a tout juste eu le temps de me rattraper... et la voix qui m’appelait avec insistance était celle de ma mère.

Ce qui est étonnant, c’est que quand j’avançais tout droit dans le noir, j’entendais qu’on m’appelait derrière moi... alors que ma mère, quand elle m’appelait, se trouvait devant moi (devant mon corps)... j’ai donc fait un début de NDE. Je me suis trouvé dans le même endroit que les gens qui ont fait une plus longue NDE... mais je ne suis pas allé jusqu’à la lumière, je n’ai pas eu le temps de la voir.

*

Depuis cette petite expérience, je n’ai aucun doute sur l’authenticité des témoignages de NDE... j’en ai vécu le début, cela me suffit pour croire les autres témoignages, même ceux où des gens disent avoir dialogué avec un Ange (ou Etre de Lumière, ou avec des gens qui sont décédés...) car j’en ai vu un quand j’avais 21 ans, début 1992, mais ce n’était pas pendant une NDE.

J’avais très vaguement entendu parler des « EMI, ou NDE » mais je n'y croyais pas vraiment... en tout cas, je ne me suis pas posé la question de savoir pourquoi j'étais là. Cela me paraissait normal : je savais où j'allais dès le départ sans même avoir vu de lumière.

Je ne pensais pas que c'était vraiment possible d'aller de l'autre côté et d'en revenir... maintenant que je l'ai vécu, non seulement je sais que c'est possible, mais en plus je pense que les religions ont du vrai...

Avant cette expérience j'ai eu l'opportunité de voir un ange (ou un être de lumière) et de lui parler sans pratiquer la religion... ces deux expériences me poussent à une vie plus spirituelle que religieuse... je crois aux fondements de la religion, mais pas forcément à ce qu'elle est devenue.

 

 

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ETHEL H

 

 Je n’avais jamais vécu cela avant. Cela m’a fait prendre conscience à quel point chaque chose est vivante. Dieu est une énergie, il est en chaque fibre de l’univers. Et ce n’est pas une personne, comme certains pourraient le penser.

Au début, tout était noir. J’ai pensé : « C’est fini, je meurs ». Je me souviens d’avoir imaginé que j’allais en enfer parce qu’il faisait noir. En même temps je me représentais absolument toutes les choses que j’avais accomplies dans ma vie. J’ai eu l’impression de tout voir en une fraction de seconde. J’ai ouvert les yeux et quitté mon corps, mais personne ne l’a remarqué.

J’observais ce qui se passait dans l’ambulance. Avec frénésie, les urgentistes s’occupaient de moi, ils ne cessaient de me frapper la poitrine avec un truc à choc électrique. L’un d’eux a dit : « Je ne trouve pas le pouls »... puis : « Aucun signe vital. Elle est en arrêt. Continuons, on y est presque »...

Enfin : « ...Mais ça ne sert à rien, elle ne respire pas. Regarde ! Elle est toute grise » ! Ils ont continué à me faire des chocs électriques. A chaque fois je voyais mon corps tressauter, et ça faisait vraiment mal.

Dans le même temps, j’apercevais mes bras dans ma tentative pour les repousser, mais ils passaient directement à travers eux, semble-t-il. J’imagine que nous sommes arrivés à l’hôpital, car ils se précipitaient à travers les portes. Quelqu’un a crié : « Sortez la grosse artillerie » ! Dans un haut-parleur, une voix annonçait : « Code bleu, code bleu en urgence ». Quelques coups supplémentaires de leur « zapette » m’ont plongée dans le coma pendant environ une semaine.

Parallèlement à tous ces évènements, je fonçais dans ce qui ressemblait à un tunnel... il faisait en effet très sombre autour de moi et je me trouvais dans un tunnel de lumière. Plus je progressais, plus la lumière était intense. A mesure que la lumière augmentait, j’ai pu me rendre compte que c’était magnifique là-bas. Une dernière fois, je me suis vue sur une table, quelqu’un me passait un tube dans le nez puis dans la gorge. Ensuite, je n’ai revu mon corps que lorsqu’il est sorti du coma.

Entre temps, j’ai senti que j’avais atteint ma destination. Je me suis concentrée sur ce qui m’entourait. J’ai vu des êtres, il devait y en avoir de chaque côté. Je n’ai entendu personne parler, ils communiquaient par la pensée. Tous me réconfortaient, me disant qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que j’étais entre de bonnes mains. Il n’y avait aucun bâtiment mais, d’une certaine manière, des zones étaient délimitées comme des pièces.

J’ai oublié de mentionner une chose : avant d’aller aussi loin dans la lumière, j’ai traversé un secteur très curieux. Il semble qu’il y avait des gens qui criaient et qui geignaient, comme s’ils souffraient ou subissaient un genre de torture morale. Sur les bords de mon tunnel de lumière il faisait trop sombre pour voir ce qui se passait. Je me souviens seulement de ces horribles sons.

Quoi qu’il en soit, je n’étais plus sur un lit, ni sur quoi que ce soit : je glissais vers le haut, allant tout droit vers la lumière. Bien que brillante, elle n’était pas aveuglante, c’était plutôt un genre de luminosité dorée. Des gens semblaient flotter tout autour, tous heureux et souriants. Je sentais l’amour et la sérénité qui y régnaient. Chaque être paraissait avoir une luminescence autour de lui. On m’a dit que je pouvais m’asseoir quelques minutes, que quelqu’un allait venir me parler. Aucune douleur, rien d’autre... seulement la paix.

Deux hommes sont arrivés, dont l’aspect m’a fait penser à des moines. Ils m’ont fait savoir qu’un certain temps allait s’écouler avant qu’une décision soit prise. Ils allaient m’informer du résultat. Ensuite des femmes sont arrivées, pour me faire visiter les environs, en quelque sorte. Elles m’ont montré un immense espace qui évoquait pour moi une bibliothèque. Elles m’ont dit qu’il s’agissait d’une zone d’apprentissage où les gens attendaient de connaître l’endroit où on allait les envoyer. J’ai compris qu’ils se préparaient à revenir sur terre. Je n’ai aucun moyen de savoir combien de temps je suis restée là-bas, je n’avais en effet aucune notion du temps. A un moment donné, les moines (comme je les appelle) sont revenus. Ils m’ont informée que ce n’était pas mon heure pour être là-bas, mais que si rien ne changeait, j’allais y revenir plus tard, ils m’ont aussi communiqué beaucoup d’autres choses dont je ne me souviens plus maintenant (cela me revient par bribes, puis j’oublie à nouveau... mais c’est bien à propos de tout cela).

Immédiatement après, j’ai été catapultée dans mon corps via le tunnel, mais en sens inverse.

*

Quand j’écris qu’on m’a dit ceci ou cela, il faut savoir qu’on ne me l’a pas vraiment dit en paroles : les choses sont simplement apparues dans ma tête, et j’ai su.

Je peux ajouter le fait qu’en novembre 1987, ma fille de 20 ans a été assassinée à Bradenton en Floride. On n’a jamais retrouvé l’assassin. La nuit de son assassinat, je me brossais les cheveux dans la salle de bain, me préparant à aller chercher des cigarettes avec mon compagnon. Tout à coup, sans raison apparente, j’ai commencé à avoir une migraine. En regardant dans le miroir, j’ai eu une vision comme si je rêvais éveillée. J’ai vu ma fille poursuivie, puis battue et étranglée par quelqu’un que je n’ai pas identifié parce qu’il faisait noir. C’était un dimanche à 1 heure du matin (le moment estimé de sa mort correspond à ce dimanche matin-là). Le lundi-matin, j’ai emmené mon compagnon au travail, nous nous sommes arrêtés dans une épicerie pour prendre un café et le journal. Après avoir déposé mon compagnon, je me suis arrêtée une minute et j’ai ouvert le journal. En première page de la section locale, on voyait une photo emplissant la moitié de la page, elle représentait de l’herbe près d’une mare. La légende indiquait : « Une femme retrouvée assassinée à Fountain Lakes apts, non identifiée ». J’ai compris que c’était elle parce que cela correspondait à ce que j’avais vu dans le miroir, la même image que celle du journal.

J’ai laissé tomber le journal et je suis allée tout droit à la police. Il était 6 heures du matin. Sur la photo, la mare et les herbes étaient les mêmes que celles de ma vision. Je suis allée au bureau du sergent et je lui ai demandé si je pouvais voir un enquêteur parce que c’était ma fille qui avait été assassinée. Il a demandé : « Comment savez-vous qu’elle a disparu » ? J’ai répondu : « En fait je l’ai vu dans le miroir ».

Bref, c’était elle. Ce n’est qu’un exemple.

Pour revenir à mon « voyage » : ce n’est pas que j’étais plus lucide, mais je prenais conscience de certaines choses dont je ne m’étais jamais rendu compte auparavant, ou même auxquelles je n’avais jamais pensé. Beaucoup de choses se sont produites, beaucoup de choses ont été dites, tout simplement trop pour les écrire. Encore aujourd’hui, je ressens les pensées et les émotions des personnes. Je ne me souviens pas de tout simultanément : je me le remémore par bribes.

Je me suis trouvée d’abord dans un espace fermé, où il n’y avait que de l’obscurité autour de la lumière, la lumière constituant le tunnel. Arrivée au bout, je ne connaissais personne. Quand je serai enfin acceptée, je les reconnaîtrai et je verrai mes proches. Je ne peux pas tout dire, mais il a été convenu que j’allais revenir pour aider d’autres personnes à changer d’attitude, afin qu’elles puissent aller vers la lumière. Pour voir, aussi, mes arrière-petits-enfants (j’ignorais qu’il y en avait un en route) et dire aux gens de s’aimer les uns les autres, etc...

Avant de revenir, j’ai vu Jésus. Il a dit que je devais retourner dans mon corps car l’heure d’entrer dans la maison du Père n’était pas arrivée pour moi. Maintenant, mon travail ici consiste à me rapprocher de ma famille, à répandre Son amour partout où je vais et sur tous ceux que je rencontre. On m’a montré les pensées et les intentions de chacun, bonnes et mauvaises

J’ai compris que l’univers entier est empli de vie, pas seulement ici sur terre, mais partout. Je n’ai plus peur de mourir maintenant. Ce qui importe, c’est la tolérance : s’aimer les uns les autres.

Je ne crois plus en AUCUNE religion institutionnelle, la majeure partie se contredisent l’une l’autre, provoquant des guerres parce qu’elles sont intolérantes.

 

 

***

FRANCK A

 

Une nuit vers 1 h 30, mon coeur s’était emballé. J’ai réveillé ma femme : « Il bat vraiment vite », me dit-elle. Comme cela empirait, j’ai appelé une ambulance... et j’ai perdu connaissance. Aussitôt, je me suis senti entrer dans un tunnel obscur, semblable à un gros tuyau, où je me déplaçais en direction d’une lumière.

C’était une lumière blanche et brillante. A mesure que je m’en approchais, je me suis aperçu qu’il s’agissait d’une femme. L’énergie rayonnée était de « l’amour ». Elle était pure lumière blanche, et une douce couleur d’arc en ciel émanait de son cœur. Elle portait un voile qui allait de la tête jusqu’aux pieds, un masque brun ovale lui recouvrait le visage, elle portait aussi de longs gants qui remontaient jusqu’aux coudes. Elle m’a demandé de marcher en elle... je l’ai fait, et j’ai ressenti l’énergie magnétique de la paix, de l’unité, de l’amour sous la plus pure forme !Je me souviens avoir pensé que je provenais de là. Elle m’a demandé d’entrer plus avant.

Je suis arrivé devant un mur de livres qui s’élevait à environ 10 mètres et qui s’étendait de chaque côté aussi loin que portait la vue. Comme je m’approchais pour lire les titres, de « l’ENERGIE » s’est déversée du mur et m’a pénétré. J’ai pu la sentir couler en moi comme de l’eau jusqu’à ce qu’elle se réduise à un goutte-à-goutte. J’ai commencé à reculer, la belle voix a dit que maintenant je pouvais repartir. Je suis sorti de la dame et je suis reparti par le tunnel obscur et j’ai été propulsé très rapidement dans mon corps. Là, pendant que je cherchais de l’air, l’ambulancier a bondi à l’arrière et m’a dit, tout en installant les fils pour le cœur, ainsi que l’oxygène : « On était en train de vous emmener à la chambre froide » ! J’ai sombré dans le sommeil pendant 2 jours. Je me suis réveillé aux Soins Intensifs.

Une infirmière était assise à ma droite, en train d’écrire. Je l’ai regardée et j’ai su absolument tout à son sujet : passé, présent, son avenir. Lorsque j’ai regardé dehors, lorsque j’ai vu la terre-mère et ses arbres, j’ai ressenti la même chose : je la connaissais. J’ai également commencé à ressentir de la douleur lorsque des personnes s’approchaient, ou qu’elles passaient simplement près de la chambre, c’était une énergie émotionnelle et physique.

Je peux déceler l’énergie : celle qui émane d’une personne me montre son passé, son présent, son avenir, émotionnels et physiques. Je sais ce qui ne va pas. Je sais pourquoi les gens se font du mal les uns aux autres. Je sais pourquoi une personne tombe malade. Je ne peux l’expliquer, je sais seulement comment il faut faire. La psychologie et l’énergie, c’est extraordinaire !!

*

C’était comme si j’étais complètement éveillé. Sensation bizarre. L’impression d’être déjà venu là : j’étais très lucide et je m’en souviens comme si cela venait de se produire. Comme si on quittait son corps sous forme d’énergie, j’ai pu voir ma forme corporelle énergétique : non, en fait c’était comme y aller en personne. Comme un voyage pendant un week-end.

C’était comme une bulle sortant de l’eau chaude : c’était comme sortir de sa voiture, sortir de chez soi pour aller ailleurs. J’étais de l’énergie pure, jaune et bleue. Je revois encore ma forme, je suis allé dans d’autres endroits après, pendant mes expériences de mort imminente.

Je n’ai entendu que la voix de la belle dame : uniquement de l’énergie, la voix de la dame parlait au cœur avec une pure énergie d’amour. Le tunnel était comme un tuyau obscur, pourtant je voyais. Il s’incurvait et d’après la sensation de déplacement, il montait. J’ai appris qu’il existe de nombreux tunnels. A chaque EMI, je suis allé dans la lumière. Derrière le mur, j’entendais des enfants qui jouaient, par moments je pouvais apercevoir des personnes, des trous s’ouvraient pendant une seconde dans les tunnels.

On m’a montré toutes les vies passées que j’ai vécues. Cela remonte au début des temps, chaque fois je suis venu dans une culture et une race différente, mais toujours pour faire la même chose : aider les gens. Savoir la vérité absolue et partager cette sagesse. La vie est simple lorsque l’on en connaît le sens : La vie passée, c’est extraordinaire ! J’ai appris que j’étais venu en de nombreuses cultures (races) différentes, revenant toujours en tant que guérisseur et ramenant les hommes dans la lumière, permettant aux personnes de devenir ce qu’elles étaient censées être.

J’ai commencé à déceler ceux qui, comme moi, sont morts puis sont revenus. Nous avons des discussions parce que nous avons quelque chose en commun, nous avons fait l’expérience de l’au-delà et nous avons des récits similaires, nous nous détectons même dans la rue.

Tout ce que je peux dire c’est qu’il s’agissait du plus beau sentiment d’amour, il faut le vivre : c’est extraordinaire ! Beaucoup d’endroits différents. Des êtres qu’on n’a jamais vu avant. La seule chose qui relie tous ces différents êtres et dimensions, c’est l’amour pur, illimité, une vérité, un Créateur.

C’était comme si le temps n’existait pas, une sensation de détente totale... on ne s’inquiète de rien ! En même temps, j’avais le sentiment d’avoir une grande responsabilité. La connaissance et la sagesse sont infinies comparées à ce que nous connaissons ici sur terre. Nous pensons que nous sommes très en avance en ce qui concerne la science et la technologie, et nous sommes tellement arriérés... nous sommes tel un bébé qui fait tout tomber pour susciter une réaction, et lorsqu’on accourt aux premiers pleurs, on se rend compte que le bébé rit. C’est à ce stade qu’en est l’humanité. Je me suis souvenu d’avant ma naissance et des instructions qui m’ont été données, c’était déjà un don. L’EMI a apporté plus encore : plus de netteté, de nombreux guides. Je sais ce qui est réservé à l’humanité, c’est déjà en cours. L’homme est plein d’ego. Il ne voit rien venir (la vieille idée : cela n’arrive qu’aux autres)... il est rempli d’illusions.

J’ai senti que je quittais mon corps puis que j’y entrais à nouveau : on m’a montré ce qui se produit quand une personne meurt, elle passe à travers un mur d’environ 30 cm d’épaisseur, cela ressemble à de l’eau, de l’énergie. Quand on passe à travers ce mur, on ressort dans l’au-delà en portant du blanc, ensuite on vous montre tout ce que vous avez vécu, le bon et le mauvais.

J’ai compris la raison pour laquelle la terre-mère passe sans cesse par un processus de purification, tout a trait à l’énergie, positive et négative. Nous sommes des cultivateurs, et nous allons récolter ce que nous avons semé. Si on se réfère à la façon dont les choses se passent actuellement, le temps de la récolte ne sera pas agréable... mais nous avons le choix, nous pouvons modifier l’avenir de l’humanité ! La terre mère n’est pas tenue de passer par sa purification habituelle comme au temps des dinosaures...

Je peux ressentir les tremblements de terre une journée avant qu’ils ne se produisent. Je perçois l’énergie de la planète ; elle crée les images des évènements.

De l’énergie... beaucoup d’énergie, et la notion que tout paraît normal. La capacité de purifier tout ce que je touche, mon corps est comme un émetteur d’énergie, les gens me sentent arriver à des kilomètres de distance : de l’énergie, toujours, j’ai vécu de très puissantes expériences à l’état de veille, des éclairs grésillants baignant mon corps d’une lumière bleue. Une pyramide environnée d’une énergie bleue est apparue devant moi, et une voix féminine m’a dit de passer mes main à travers... je peux faire des choses stupéfiantes avec mes mains.

A la suite de l’expérience, j’ai commencé à prendre beaucoup plus au sérieux les enseignements de mes grands-parents : j’ai abandonné tout mon ego. C’est extraordinaire ! Je n’ai plus d’ego dans mes relations, je me suis mis à aimer ma femme sans aucune restriction, à la soutenir quel que soit ce qui l’intéresse. Je fais tout de bon cœur maintenant, on pourrait dire que j’ai le cœur sur la main, je pratique le langage du cœur. Ma femme dit que tout ce que je fais est un rite : le mariage, par exemple (c’est fantastique). Maintenant on vient de tous les milieux pour me voir, je suis en paix avec tout ce qui existe, je vois la sagesse partout.

Ma vie est devenue beaucoup plus simple depuis que je sais comment toute chose devient ce qu’elle est... les maths par exemple... les réponses sont toutes là : j’agis comme je parle, amour inconditionnel pur, honneur, respect envers toute la création. Je partage la sagesse pour permettre à des personnes de faire des choix positifs dans leur vie.

L’amour... aucun mot ne peut décrire cet amour, pardonnez-moi l’expression, la seule façon de décrire ce sentiment, c’est comme lorsqu’on vient juste d’avoir un orgasme, quand plus rien ne compte, quand tout est amour : toutes les émotions au maximum.

J’ai vécu la souffrance, la mort en masses énormes de l’humanité à venir, des millions de personnes périssant en même temps, et j’ai su qu’il n’était pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Il y a un petit espoir lumineux au milieu du vide obscur, et cet espoir lumineux brille dans chacun de nos cœurs, il donne à l’humanité une chance de changer. Actuellement le flux d’énergie le plus puissant est du côté négatif, la planète à venir est en énergie négative, et cette énergie l’attirera comme un aimant.

Le meilleur était l’énergie parfaitement pure, la paix, l’unité. Le pire était de savoir que je devais revenir à l’humanité, car maintenant je réalise précisément ce que l’homme a gâché.

Si chacun vivait une EMI et s’en souvenait, le monde dans lequel nous vivons serait un endroit meilleur. J’ai appris que nous avons tous la faculté de nous relier aux énergies universelles, à de nombreuses dimensions. La clé étant l’amour sous sa forme la plus pure, que nous avons tous au plus profond de nos cœurs. La vérité absolue est à notre portée, nous pouvons rejoindre le centre de l’univers.

Suite à cette expérience, j’ai déjà subi et je subis encore ce que j’appelle des « mutations ». Je peux vous fournir tout ce dont vous avez besoin pour comprendre... un corps plein d’énergie et un travail sur l’esprit (exorcisme) pour toutes les énergies négatives dans le corps.

Tout ce dont il s’agit, en fin de compte, c’est l’amour. S’aimer soi-même intégralement : tout est simple. Je pourrais vous montrer, vous pourriez faire l’expérience de l’au-delà, je peux le faire pour vous : une visite guidée... vous pourrez parler aux esprits comme vous le feriez avec un ami, toucher, étreindre, recevoir des conseils.

 

 

***

FRANCK G.

 

 En 74, j’étais drogué et alcoolique. J’étais athée, la vie n’avait aucun sens, j’étais passablement déprimé. Après avoir bu et fumé de la marijuana, nous avons décidé d’aller à la piscine. Le problème, c’est que je ne sais pas nager. Je n’y ai pourtant pas pensé, j’ai simplement décidé de traverser la piscine à la nage. Environ à mi-chemin, j’ai pensé : « J’avale trop d’eau »... mais je n’ai pas paniqué, c’était juste une réflexion.

L’instant suivant, je me retrouve dans une prairie. Tout semble parfait... l’herbe, le ciel, ma présence... j’ai l’impression que c’est ma place et je ne suis pas surpris d’y être, cela semble simplement très naturel. Je ne me souviens ni de la noyade, ni de quoi que ce soit concernant la vie que je viens juste de quitter. Etre là paraît être la seule chose qui existe. Il n’y a aucune notion de passé ou d’avenir, seulement MAINTENANT. Après quelque temps, je vois quelqu’un au loin. Il est trop éloigné pour que je voie son visage, mais il me semble familier. D’une certaine manière, il paraît être MOI.

J’entends : « Es-tu prêt » ? Mais c’était de la transmission de pensée ou de la télépathie, pas un langage audible. Ayant dit cela il a su, tout comme moi, que je n’étais pas prêt. J’ai également compris qu’il s’agissait d’un réajustement pour me ramener chez moi. Il existait pour cela de nombreux chemins. Quel que soit celui que j’allais choisir, cela lui conviendrait parfaitement. C’est alors que j’ai réalisé que j’étais mort et que je devais repartir. J’ai hurlé NOOOOON !!!! Et c’est à cet instant que je me suis réveillé.

Mes amis m’ont dit que je suis resté inconscient dix à quinze minutes, mais lorsqu’on est effrayé comme ils l’étaient, le temps passe très lentement. Il m’a semblé qu’il s’était seulement écoulé dix ou quinze secondes. D’une certaine manière, j’ai l’impression d’avoir créé cet évènement afin de sortir de cette vie sans valeur. J’ai tenté de traverser alors que je ne savais pas nager ; je n’ai éprouvé aucune panique quand j’ai avalé trop d’eau ; j’ai rencontré quelqu’un que j’ai identifié comme MOI-MEME, tout cela ressemble à un désir subconscient de changer ma vie. En tout cas, cela a fonctionné. Ha, Ha !!!... et j’ai toujours vécu heureux, depuis.

‘ Recherche l’esprit silencieux et le cœur ouvert ’.

*

Aucune personne de ma connaissance n’a voulu entendre mon récit : mes tentatives de communication n’ont abouti qu’au silence.

Cela paraissait davantage réel que la « réalité ». Je n’avais pas conscience de mon corps, mais c’est souvent le cas dans la « réalité ». L’attention détermine la conscience.

J’ai ressenti de la peur en réalisant que j’étais mort, mais j’ignore si la peur concernait le fait d’être mort ou de devoir repartir. Le temps paraissait ne pas exister, il ne semblait y avoir que maintenant.

J’ai vu un homme au loin, il me semblait TRES familier comme s’il s’agissait de MOI. Il a dit : « Es-tu prêt » ? et aussi : « Rentre chez toi par le chemin que voudras ».

Je savais que je devais revenir. J’ignore qui a pris cette décision. J’ai l’impression de l’avoir décidé longtemps avant que cet évènement ne se produise. L’émotion que j’éprouvais, c’était la peur. Je ne sais pas si la peur a été provoquée quand je me suis rendu compte que j’étais mort ou que je devais revenir. Le retour n’a pas été une expérience agréable.

J’ai des capacités qui émanent de l’étude et de la méditation, mais tout le monde les possède. Chaque personne tente de revenir à la source dont elle émane. Je peux TOUT tolérer maintenant. Tout arrive pour une raison précise. Nos réactions aux évènements de nos vies sont ce qui nous rend uniques. Cela mis à part, nous ne faisons qu’un. Je prie chaque jour. Je n’adhère à aucune religion. DIEU non plus.

Il y a des années, quand je mentionnais mon expérience, la réaction était généralement le silence. Maintenant les gens sont davantage ouverts à ce genre de choses, à cause du changement de conscience vers la nouvelle spiritualité.

Le pire a été de revenir en restant la même personne. J’étais toujours un drogué. Je n’avais aucune capacité particulière. Il me fallait encore me ressaisir seul. Le meilleur a été de découvrir que je fais partie de TOUT CE QUI EST... ce pour quoi je vis cette vie. Et quand ce sera terminé, Il veut que revienne à la maison.

Il faut retourner à la SOURCE, rechercher l’esprit silencieux et le cœur ouvert.

 

 

***

Gary D

 

Je suis tombé sur votre site par hasard, et j’ai décidé de partager mon EMI avec votre groupe, en espérant que d’autres viendront et ne cacheront plus au monde ni à eux-mêmes une si merveilleuse expérience. Je serais disponible pour n’importe quel genre de vérification, incluant l’hypnose.

J’étais âgé de 17 ans et je plongeais avec quelques amis du collège à la plage de Corona Del Mar en Californie. Nous étions toujours trois, Richard, Ricky et moi. Ce jour-là nous étions à 12 m sous l’eau, quand l’air m’a été coupé. Je me suis débattu avec le régulateur, en vain. J’ai donc tiré le fil connecté à la bonbonne et j’ai pris un grand bol d’air. Mais à ma seconde inspiration la bonbonne a flanché. J’ai essayé d’attirer l’attention de Richard et Ricky, mais ils ne réagissaient pas. Je leur ai fait le code « manque d’air sous l’eau » : croyant à une blague, ils ne sont pas venus.

A ce moment, j’ai senti que la perte de conscience approchait rapidement. Tout s’arrêtait pour moi à l’âge de 18 ans, avec tant de choses encore à vivre. Je pensais à ce que serait la déception de mes parents, en particulier de ma mère... elle n’avait jamais aimé la plongée sous-marine et ce jour-là, elle m’avait clairement exprimé son chagrin à propos de la plongée. Avec les années, j’en suis venu à comprendre et à respecter le lien psychique très étroit que j’avais avec elle.

Une fraction de seconde avant de perdre conscience, un sentiment d’euphorie m’a envahi. Je ne ressentais aucune peur ni douleur, rien ! En fait, je me sentais heureux et libre et c’était vraiment étrange. Puis, je me suis retrouvé au-dessus de la plage en train de regarder en bas où se trouvait notre équipement, la glacière et nos choses personnelles. Je pouvais voir à travers l’eau notre bouée. Je savais que Richard et Ricky étaient toujours sous l’eau. Je me sentais bien vivant et indemne. La seule chose qui me manquait, c’était mon équipement de plongée... nous l’avions loué et devions rembourser si quelque chose n’allait pas. Mais à chaque fois que je m’inquiétais, le calme reprenait le dessus et je cessais de me faire du souci. J’ai toujours détesté l’altitude, alors j’ai décidé d’ignorer la perte de mon équipement pour essayer plutôt de comprendre comment il se faisait que j’étais capable de voler et de flotter. Encore une fois, le calme reprit le dessus, le même calme que j’avais ressenti avant de perdre conscience.

J’ai commencé à regarder autour et j’ai noté que je me dirigeais vers le nord-ouest; c’est là que j’ai commencé à être vraiment attentif à ce qui m’arrivait. Je ne saurais vous dire si j’étais intégral, un esprit ou autre chose du genre. Je me sentais sauf, dans mon corps physique, et j’avais ma montre de plongée. J’ai alors remarqué que je pouvais contrôler le mouvement de mon vol et vraiment m’arrêter lorsque je me concentrais sur l’immobilité. Si je restais immobile trop longtemps, je commençais à vibrer intensément. Étant donné ma crainte des hauteurs, je croyais que j’allais tomber du ciel. Lorsque je cessais de me concentrer sur l’immobilité, je recommençais à me mouvoir, comme si quelqu’un ou quelque chose s’en chargeait. Je me sentais insouciant et sans peur, à un degré extrême. À chaque fois que j’avais peur, ce sentiment était immédiatement remplacé par un bonheur total. C’était un sentiment impressionnant.

J’ai remarqué que ma trajectoire me ramenait vers ma ville. Je me souviens clairement que je flottais au-dessus de Disneyland et de Knott’s Berry Farm ; c’était vraiment étrange. J’avais la certitude d’être guidé par une force invisible. Je ne voyais personne; que le sol et le ciel à l’horizon. J’ai décidé de mesurer la distance parcourue en évaluant visuellement l’espace entre des points de repère au sol. Puis, je me servais de l’aiguille des secondes de ma montre pour vérifier le temps de parcours. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça ; probablement parce que cela me paraissait adapté aux circonstances. Bien sûr, cela aurait donné une mesure imprécise, mais il me semblait que c’était la meilleure chose à faire.

Eh bien, je n’ai pas mis longtemps à réaliser que je ne pouvais pas évaluer les distances visuellement avec précision et j’ai fini par me lasser du procédé. En fait, une intuition profonde me portait à croire que quelque chose n’allait pas.

J’ai essayé d’avoir peur, mais cela ne marchait pas. Je ne fus pas très surpris d’entrer dans la ville où j’habitais par le sud-est car après tout c’était la direction que j’avais suivie depuis mon départ de la plage. J’ai fini par me retrouver en train de flotter au-dessus de ma maison ; je voulais désespérément descendre et marcher, mais je ne le pouvais pas. J’ai pu m’immobiliser puisque j’avais pratiqué cela depuis le début du voyage... voilà que je flottais au-dessus de ma maison. Je pouvais ressentir la présence de ma mère dans la cuisine, je pouvais sentir exactement où elle se tenait. Je pouvais éprouver son immense tristesse et son inquiétude à propos de quelque chose que j’ignorais. J’ai recommencé à vibrer et, par peur de tomber du ciel à travers le toit de la maison, je me suis détendu et j’ai avancé.

C’est alors que ma trajectoire par rapport à la plage est passée du nord-ouest au nord, légèrement à l’est. J’étais très attentif au déroulement de cette expérience, je la ressentais et je l’observais pour être certain de n’oublier aucun des détails relatés ici. J’ai jeté un coup d’œil à la nouvelle trajectoire et j’ai pu voir le cimetière Rose Hill de Whittier, CA. Étant donné que j’étais aéroporté, je savais instinctivement que si je maintenais ce nouveau cap, j’allais passer au-dessus du cimetière. Je pénétrai bientôt le cimetière par le sud. Je fus surpris d’être immobilisé par une force invisible. Jusque-là, j’avais de moi-même initié tous mes arrêts lorsque je me concentrais sur l’immobilité. En tous cas, c’est l’impression que j’en avais, toujours avec la profonde intuition que mes pensées et mes hypothèses étaient correctes.

Regardant en bas, je pouvais voir clairement les lots de sépulture de ma famille occupés par mon grand-père et mon arrière-grand-mère. Il y avait d’autres terrains vacants appartenant aussi à ma famille.

Une voix venant de nulle part me dit : « Que penses-tu de ce qui se passe là-bas » ? À l’horizon, juste en face de moi, il y avait cet homme dont seule la tête était visible. Il avait l’air espagnol avec sa grosse moustache; il me parlait et je pouvais voir sa bouche remuer. Il apparaissait et disparaissait tour à tour, parfois transparent, puis à moitié transparent, puis presque solide, mais jamais vraiment solide. J’avais l’intuition que c’était lui qui me guidait et m’empêchait de tomber du ciel depuis mon départ de la plage, et depuis ma maison jusqu’au cimetière. Avec les années, j’en suis venu à l’appeler « le Guide ». Il répéta : « Que penses-tu de ce qui se passe là-bas » ? J’ai donc regardé en bas encore, ne m’attendant pas à y voir quoi que ce soit de nouveau. D’autant plus que j’avais déjà longuement regardé les tombes de la famille avant que « Le Guide » apparaisse et commence à me parler.

Lorsque je regardai cette fois, des funérailles se déroulaient. Or, à peine une seconde plus tôt, il n’y avait pas de funérailles... ça, j’en suis certain. J’étais trop haut dans le ciel pour bien voir ce qui se passait sous moi en bas. Je savais que c’était des funérailles parce que je voyais le cercueil, mais je ne pouvais reconnaître personne. De tout mon voyage, c’était la première fois que je voyais des gens au sol. Je me suis tourné vers Le Guide en disant : « Peux-tu me rapprocher pour que je vois mieux les gens » ?... et il a gentiment répondu : « Non »... ce qui m’a obligé à regarder de nouveau et à me débrouiller tout seul.

Je me rappelle clairement m’être concentré sur les personnes les plus proches du cercueil, quand j’ai vu une femme soutenue par un homme se dégager de son étreinte. Elle s’est littéralement jetée sur le cercueil et, en anglais et en espagnol, elle a dit ces choses qu’une mère dirait si son fils de 17 ans mourait. À ce moment-là, l’expérience devint réellement sombre. Je tentais donc d’être vraiment déçu, vraiment choqué, mais je n’arrivais même pas à être triste ou inquiet. Cela m’a grandement aidé car si j’y étais arrivé, j’aurais paniqué. Mais je ne le pouvais pas. J’ai regardé Le Guide en disant : « Ce sont mes funérailles, n’est-ce pas » ?... et il a répondu : « Oui ».

J’ai regardé encore, et désormais je pouvais voir mes amis et les voitures de l’époque. Plusieurs amis étaient là, ma mère et mon père étaient près de mon cercueil. Ma jeune sœur et son ami se tenaient aussi près du cercueil. Mon amie, que j’ai épousée plus tard, était également à proximité. Si j’avais pu déprimer, je l’aurais fait, mais je ne pouvais ressentir aucune tristesse, haine, douleur... ni craindre quoi que ce soit. Tout ce que je voyais ou ressentais était parfait. Si nous pouvions tous nous sentir ainsi dans ce monde, ce serait un monde vraiment spécial...

Le Guide me dit alors : « Tu dois décider si tu veux retourner ou venir avec nous ». Mais j’étais davantage occupé à essayer de ressentir quelque chose par rapport à mes funérailles... étant donné que je ne ressentais rien. Le Guide répéta : « Tu dois décider si tu veux retourner ou venir avec nous ». Le fait d’être incapable d’avoir peur ou autre, ne m’empêcha pas d’être grognon avec Le Guide : « Tu m’as dit ça deux fois maintenant, tu as utilisé le mot NOUS deux fois, et il n’y a que toi et moi ici ; que veux-tu dire quand tu dis NOUS » ? C’était dit sur un ton revêche.

À l’instant même, un paysage apparut derrière Le Guide; un paysage magnifique, comme je n’en ai jamais vu au cours de ma vie. J’ai visité beaucoup d’endroits, ici sur terre, mais je n’en ai pas encore trouvé un où les plantes et les arbres rayonnent comme en cet endroit. C’était une superbe jungle tropicale ; je pouvais voir voler des oiseaux ayant trois queues distinctes – différents des oiseaux que j’ai vus ici, sur terre. Je pouvais voir des plantes et des arbres étranges. C’était tellement beau, tellement paisible et resplendissant, tout était resplendissant et vivant. À ce moment-là, j’ai commencé à comprendre ce qui se passait. Désormais je sais que ce que je voyais, expérimentais, n’avait rien de terrestre ou de matériel.

Simultanément, je notai un profond canyon délimitant le paysage. Le Guide et moi étions d’un côté, et le paradis tropical de l’autre. Dans la mesure où je pouvais m’inquiéter, j’étais préoccupé par le fait que cet endroit exerçait une forte attraction sur mes cellules comme pour m’inciter à traverser le canyon. En fait, j’avais l’impression que c’était davantage mes atomes qui étaient attirés par cet endroit. Mon instinct me disait que si je traversais cette crevasse, je ne pourrais pas revenir. Pourtant cet endroit exerçait une attraction sur tout mon être. Je voulais ardemment y aller, mais, je savais que je ne pourrais pas en revenir. Je pensais à l’impact que cela aurait sur ma sœur, mes parents, mon amie et mes amis si je traversais. Je pensais que je ne pourrai pas être père, que je n’aurais pas d’enfants. J’avais seulement 17 ans et je voulais expérimenter davantage de la vie. Alors, j’ai continué à me concentrer pour éviter qu’un seul atome ou qu’une seule cellule ne traverse la démarcation devant moi.

Cependant, j’avais la dérangeante impression que j’appartenais à cet endroit, que j’en étais originaire. Cet endroit était mon foyer et tout venait de là, visible ou invisible. Je voulais vraiment y être, aller là-bas, mais, si je traversais la démarcation, je savais qu’il y aurait des conséquences irréversibles. Durant toute la durée de cette expérience, l’intuition fut mon unique guide, et j’ai toujours senti que j’étais déjà allé là auparavant, de toute façon.

Le Guide répéta : « Tu dois décider si tu veux retourner ou venir avec nous ». Je l’ai regardé en lui demandant : « Pourquoi répètes-tu NOUS puisqu’il n’y a que nous deux ici ». Au même instant, derrière ce magnifique paysage, un homme descendit du ciel comme sur un escalier invisible. Il avait l’air de descendre des marches sans jamais vraiment toucher le sol ; il semblait flotter et ne jamais être en contact avec ce que je percevais comme étant le sol ou le plancher. Ainsi, son mouvement ne me paraissait très naturel, et j’ai remarqué que contrairement à mon guide, il était solide : je ne pouvais pas voir à travers lui.

Pendant tout ce temps-là, je m’efforçais de comprendre pleinement cette expérience, d’évaluer les choses, et je le faisais très lentement. Mais je n’ai pas mis beaucoup de temps à reconnaître qui était descendu du ciel. C’était Jésus-Christ (que maintenant j’appelle « figure divine » pour éviter la personnification). Eh bien... je le savais parce que je le savais, tout simplement ; il ressemblait « en quelque sorte » à toutes les images que j’avais vues de lui sur terre, mais pas en tous points. Regarder Jésus-Christ, le fils de Dieu, tel qu’il avait été connu sur terre éveille un sentiment plutôt singulier. Il était vêtu d’une longue robe bleue, c’était un homme (un être) mince, beaucoup plus beau que toutes les images que j’avais vues sur terre. Ses cheveux étaient blonds, ondulés et longs, mais pas très longs. Un seul regard vers lui et vous aviez l’impression qu’il était de votre famille, votre père. Mes cellules et mes atomes voulaient s’envoler et l’étreindre, mais je savais que si je traversais le canyon, ce serait un voyage plutôt permanent... mon instinct m’empêchait de traverser le canyon car intuitivement je savais ce qui arriverait si je traversais. Je voulais laisser les options ouvertes, si possible.

Plusieurs fois depuis les 33 dernières années, j’ai pensé que si j’avais cette chance à nouveau, je sauterais sur l’occasion. J’ai pensé tellement de fois – pourquoi n’y es-tu pas allé, idiot, tu as manqué le voyage de ta vie. 

C’est difficile à décrire, mais c’est comme si nous nous étions regardés pendant des heures. Dès l’instant où je l’ai vu, j’ai su qu’il savait tout de moi : mon passé, mon présent, mon futur. J’avais l’impression de ne pas valoir grand-chose ou, pour mieux dire, d’être banal. J’avais l’impression que je ne pouvais rien dire à cet être qu’il ne sache déjà. Je pouvais le ressentir dans ma tête, je pouvais ressentir sa pensée juste un peu avant tout ce que j’éprouvais et pensais. Je voulais VRAIMENT partir avec lui, mais je planifiais déjà mes excuses pour ne pas y aller. Je me sentais mal à l’aise car je pouvais le ressentir dans ma tête et je savais qu’il m’était impossible de décevoir cet être par la pensée ou d’une autre manière. Il était exactement comme on l’avait décrit sur terre. Il était omniscient, clairvoyant, et vous pouviez le ressentir. Mais il semblait tellement détendu ainsi que bienveillant... j’ai vécu plein d’émotions tandis que nous nous regardions.

Puis, Jésus m’a dit : « Tu dois décider si tu viens avec nous ou si tu préfères retourner ». J’ai alors réalisé la chose la plus étonnante de toute ma vie – il me parlait directement dans ma tête sans jamais remuer les lèvres. Je pouvais sentir cela sortir de sa tête et entrer dans la mienne, mes oreilles n’ont jamais servi pendant je communiquais avec lui. C’était tout simplement étonnant de communiquer par conversation télépathique avec cet être. Cela m’a abasourdi et je me sentais à la fois tellement différent et tellement spécial. Étrangement, cela me paraissait tout à fait naturel et je me demandais pourquoi je ne pouvais pas faire cela dans mon vieux monde. Je ressentais distinctement qu’il savait ce que j’allais dire avant même que je pense à le dire. J’ai essayé de parler à Jésus télépathiquement mais, le moins qu’on puisse dire, c’est que mes efforts étaient risibles. J’en ai conclu que c’était quelque chose que les humains étaient incapables de faire. Je me sentais toujours très humain. Je ne faisais que penser aux bonnes raisons pour lesquelles je ne voulais pas partir avec eux et préférais retourner, tout en étant très respectueux et essayant de ne pas heurter les sentiments de quiconque. Je fus surpris lorsqu’il dit : « Je savais que tu prendrais cette décision ».

Il n’a pas ajouté d’autre commentaire, il a simplement acquiescé en me souriant. Je flottais là, instinctivement, en attendant qu’on me renvoie. Jésus me parla encore dans ma tête, non pas à travers mes oreilles. Il me dit : « J’aurai un travail à faire à travers toi un jour », et j’ai répondu en pensée : « N’importe quand, je ferai tout ce que tu me demanderas ». Puis il a dit : « Ta vie va être longue », et j’ai répondu en pensée : « Merci ». Lorsqu’il m’a quitté, j’ai encore remarqué qu’il n’avait pas l’air de toucher le sol.

Et boom ! J’étais de retour dans l’eau avec Richard et Ricky très proches, une expression d’extrême frayeur sur le visage. J’ai saisi l’occasion pour leur ôter le régulateur de la bouche et respirer, respirer, respirer.

Ils étaient revenus vers moi. Je flottais là, dans l’eau, un être gris pâle et sans vie. Ils m’ont dit avoir eu peur de me toucher. Ils ont dit qu’après ce qui leur avait paru 10 ou 15 minutes au minimum, la couleur avait commencé à changer encore. Ils ont dit que j’étais passé du gris pâle au bleu foncé, et puis au bleu pâle et finalement au brun pâle. C’est à ce moment-là que je me suis emparé de leurs régulateurs.

Une fois sur la plage, j’ai demandé à Richard de nous conduire à la maison. Nous avons rapporté l’équipement loué et pris l’autoroute. Je pouvais à peine rester assis sur le siège du passager avant, je me sentais faible, épuisé, bizarre. J’ai finalement dit à Richard et Ricky que quelque chose s’était passé, mais que je ne savais pas trop comment leur expliquer. Je leur ai dit qu’ils ne me croiraient pas si je leur disais ce qui était arrivé.  

*

Je me rappelle encore très clairement, de tout. Je sais aujourd’hui qu’à la minute où j’ai quitté mon corps, j’étais dans un état de conscience supérieur.

Mon intuition était tellement précise et juste que je l’utilisais entièrement pour me fournir de l’information. En particulier, lorsque je ne savais pas quoi faire. Contrairement à maintenant, dans cet autre monde elle était en fait très exacte et je lui obéissais sans hésitation.

J’ai vu des entités transparentes et des solides. Mes yeux voyaient de magnifiques couleurs qui semblaient briller ou rayonner des arbres et des plantes, du sol, des rochers ; les oiseaux semblaient briller d’une couleur intense et claire. La perception profonde semblait également améliorée.

J’étais étonné par l’absence de toutes les émotions qu’on est censé éprouver lorsqu’on meurt. Je ne ressentais aucune douleur, inquiétude, blessure, aucune peur - il est IMPOSSIBLE (!!!) de ressentir de mauvaises émotions dans ce monde-là. Du moins, c’est ce que j’ai ressenti. Vous pouviez éprouver de grandes émotions de paix, d’appartenance, d’éternité. Vous vous sentiez, je me sentais uni à l’univers : banal, mais VRAI.

Un guide m’est apparu. Il disparaissait et réapparaissait ; il était parfois transparent. Je pouvais toujours voir à travers lui, quel que soit son état. Il y avait toujours un endroit où je pouvais voir à travers lui. J’avais l’impression de le connaître. Je n’ai jamais pu l’identifier à quelqu’un de connu, mais j’avais la forte impression qu’il me connaissait et me protégeait. Il m’a parlé souvent, mais il utilisait sa bouche et je l’entendais à travers mes oreilles.

Jésus-Christ - ou un être représentant Jésus - semblait flotter sans jamais vraiment toucher le sol. Il était solide en permanence. Il pouvait lire ma pensée. Il m’a parlé sans remuer les lèvres. Il me parlait dans ma tête et je n’ai jamais entendu un seul mot à mes oreilles. Nos communications étaient strictement télépathiques. Je l’identifie à Jésus-Christ. Le compte-rendu exact de nos communications se trouve ci-dessus, dans mon récit.

Après mon retour à la vie, nous avons parlé de la température qu’il faisait en ville. Puisque j’y étais allé, je me souvenais que c’était ensoleillé avec des nuages dispersés. La question était de savoir si le temps s’était éclairci. J’ai dit à Richard et Ricky qu’il faisait soleil chez nous. À notre arrivée, le ciel et la température étaient tels que je les avais décrits. En fait, ma description était très précise concernant le soleil et les nuages. Je crois que c’est la première fois que j’ai commencé à croire que ça m’était réellement arrivé. Que j’avais vécu une EMI.

Jésus m’a dit qu’il travaillerait avec moi et que j’aurais une longue vie. Aujourd’hui, j’ai quelques problèmes de santé mineurs mais je n’ai jamais eu de chirurgie, ce qui surprend toujours mes médecins.

Dans le même ordre d’idée, après mon EMI, j’ai eu deux accidents de voiture qui auraient dû ou pu être fatals. Or, lorsque c’est arrivé (ceci peut sembler vraiment étrange, mais allons-y) - lorsque ces accidents sont survenus j’ai, bien sûr, eu très peur car je savais que j’allais mourir simplement à cause de ce qui m’arrivait dans la voiture. J’étais seul les deux fois, et je tournoyais sur l’autoroute. Mais la peur cédait à un sentiment de bonheur total, comme durant mon EMI. Alors, quand cela s’est présenté au beau milieu de l’accident (les deux fois), j’ai reconnu l’émotion et l’impression de l’EMI. Immédiatement, je perdais toute crainte. J’avais également l’impression qu’un grand couvercle de verre se déposait sur ma voiture. Comme un champ de force pour me protéger. Lors du deuxième accident, en réalité, j’ai lâché le volant aussitôt que le « couvercle » de verre protecteur a été installé sur ma voiture. Je pouvais voir des voitures entrer en collision avec moi et puis être repoussées, sans dommage pour ma voiture ni celles que j’étais supposé frapper ou celles qui me frappaient. Désolé si cela paraît insensé, mais c’est la VÉRITÉ.

Ainsi, d’une certaine façon, cela validait ce que Jésus m’avait dit, à savoir qu’il me protégerait pour je réalise sa requête, soit accomplir quelque chose pour lui. Il avait également dit que je vivrais longtemps. Ces deux accidents me sont arrivés à 18 ans. Alors, j’ai toujours attribué ma survie à ce que Jésus m’avait dit.

Au début, quand j’ai quitté mon corps, j’avais ma montre de plongée. J’ai mesuré la distance en me repérant sur des éléments au sol et les mesurant à l’aide de l’aiguille des secondes de ma montre. Pas du tout scientifique. Mais, ma conclusion a été et est toujours que je mesurais la durée dans un temps altéré. Le sol ne bougeait jamais de façon linéaire. Les distances étaient erratiques. Or ma montre ne changeait pas de rythme. J’ai l’intuition que j’étais dans une zone de temps différent. Ma montre terrestre était inutile, ou inapte à mesurer, à refléter le temps.

De même, je peux affirmer sans me tromper que tout cela a pris une heure ou plus. Il me semblait que l’EMI avait duré très longtemps. Mais, lorsque j’ai demandé à mes partenaires de plongée combien de temps j’avais été inconscient ils m’ont répondu qu’ils estimaient cela à 10-15 minutes. J’avais donc une raison de plus de croire que ma montre de plongée n’avait pas mesuré le temps de mon EMI.

La connaissance m’a été transmise par Jésus que je vivrais longtemps et qu’il m’utiliserait pour un « travail » à faire. Mais je savais, lorsque j’ai vu cet endroit superbe, que j’y étais déjà allé et que je venais de cet endroit. Je savais que c’était mon véritable foyer. Je savais également d’instinct que si je traversais le canyon, je cesserais d’exister sur terre.

J’ai partagé avec d’autres lorsque je sentais que c’était approprié. Plusieurs doutaient. D’autres citaient des choses bibliques pour corroborer l’histoire. Je ne sais pas s’ils étaient influencés. J’ai partagé mon expérience avec les amis intimes et la famille. Richard est devenu médecin, alors j’ai partagé avec lui avant son départ pour l’école de médecine, et puis encore après la mort d’un ami étudiant proche. Aujourd’hui, je partage avec des gens du genre nouvel âge ou spirituel, ainsi qu’avec vous, maintenant. Ça me fait beaucoup de bien intérieurement. Je n’ai jamais partagé publiquement.  

Je crois que j’ai entendu parler d’EMI entre les années 60 et 70. J’ai un petit côté scientifique dans l’âme. Je réfutais donc ce que je lisais comme étant pure foutaise. Un article du magazine OMNI disait que les médecins et psychiatres, etc... croyaient qu’il s’agissait d’une réponse chimique peut-être même implantée dans l’ADN pour nous aider lorsque nous mourrions, la mort étant la fin de tout, etc...

Mon opinion a beaucoup changé après ma propre EMI. Ainsi, j’ai tendance à penser que l’organisme humain n’a pas le temps de réagir à la réponse chimique pendant la mort instantanée... c’est peut-être la raison pour laquelle le magazine n’est plus publié !

Cette expérience, je l’ai révisée des milliers de fois d’un bout à l’autre. Franchement, il y a des jours où ça ne me semble pas réel et d’autres jours où ça l’est. En vieillissant, je choisis maintenant d’y croire plutôt que l’inverse.

Oui, mes croyances ont changé - je crois maintenant que l’énergie de l’âme de la vie a existé et existera pour l’éternité. Cela a toujours été et il en sera toujours ainsi. Nous ne pouvons pas mourir, nous vivons simplement nos vies d’une manière différente de la vie que nous expérimentons ici sur terre.

 

 

***

GEORGE E

 

Je travaillais dans le bâtiment à Puerto Rico. C’était en 1967. J’avais 17 ans, pas d’argent. J’ai contracté un cas grave de gastro-entérite, on m’a donné un flacon de pilules et je suis retourné dans la chambre où je vivais. J’avais la diarrhée la plus grave qu’on puisse imaginer, je perdais de l’eau à une vitesse fantastique.

Le huitième jour de cette souffrance, j’ai paru flotter tout droit vers le haut, hors de mon corps. J’ai donc regardé ce corps toujours allongé dans le lit tel un cadavre, et j’ai dit : « Oh, merde ! Je suis mort » !! Fondamentalement, j’étais abattu. Mais la seconde suivante, j’ai pensé : « Hé ! Si je suis mort, qui pense ces pensées » ?? Je me suis donc calmé et me suis senti très bien, en pensant : « Eh bien, c’est sûr, c’est plus fort qu’être malade comme un chien, sans problème ». Donc, je flottais dans la chambre, d’accord ? Il faisait jour. A l’extérieur, il y avait une église, c’était à Rio Pedras, à Puerto Rico, près de l’université. Les cloches se sont mises à sonner. C’était normal. J’ai ressenti une forte pulsion pour le vérifier, j’ai donc flotté vers l’extérieur par la fenêtre. Dehors, la luminosité était éblouissante. Extraordinaire ! C’était INCROYABLEMENT LUMINEUX.

En bref, il était difficile de voir. Ne me demandez pas : voir avec quoi ?… parce que je n’en ai aucune idée, mes yeux étant restés dans mon corps. Néanmoins, je voyais le clocher de l’église, j’en ai fait le tour. A ce moment, je me sentais très joyeux. Je flottais de ci, de là, libéré de mon corps ! Deux choses m’ont alors frappé à cet instant : premièrement, mon corps n’est pas MOI... ce n’est qu’un corps ; deuxièmement, tout ce truc sur le paradis et l’enfer est un non-sens, on flotte tous paisiblement car l’esprit perdure. C’était une chose extraordinaire de le savoir. Toutefois, mon corps a finalement manqué à une partie de moi-même. J’y suis retourné, je m’y suis suis en quelque sorte allongé. J’ai dormi.

Dans mon souvenir suivant, la maladie avait cédé et je me rétablissais.

A la suite de cette expérience, j’ai réfléchi au moment où l’esprit perdure, lorsque nous « partons paisiblement ». Et je pense maintenant que ce n’était qu’un genre d’effet biochimique, et qu’il n’y avait rien, là, de surnaturel... j’accepte l’idée qu’il pourrait s’agir d’un genre d’hallucination Pourtant cela paraissait très authentique, à l’époque. Donc, en ce qui concerne la signification réelle des Sorties Hors du Corps, je ne sais tout simplement pas. Mais je n’ai plus craint la mort en soi au cours de ma vie, et j’en éprouve une grande reconnaissance.

*

Cette expérience ressemblait à un rêve... je VOLAIS, cela ressemble donc bigrement à un rêve. J’étais complètement désincarné. J’ai vu mon corps sur le lit. Au début, je ressentais de l’angoisse. Ensuite, joie... et une sorte de curiosité.

J’ai entendu le son des cloches de l’église et vu une lumière très brillante, aveuglante en fait, comme lorsqu’on est environné par la lumière d’un soleil très brillant.

Je me suis envolé par la fenêtre, c’était très agréable... tout paraissait normal, tout simplement. J’entendais, je voyais etc... je ne peux pas dire si j’avais une sensation de toucher. En fait, je pourrais dire qu’il n’y avait PAS de sensation ni de toucher. Mais ce n’était pas comme un engourdissement.

J’ai conclu de cette expérience qu’il s’agissait d’une bonne blague vis à vis du christianisme, que le paradis et l’enfer étaient à l’évidence faux et sans réalité, cela m’a amusé et m’a plu, que ces gens aient été tellement dans l’erreur et si stupides. J’ai été comme étourdi par le fait de savoir que la mort était si aisée, si agréable. C’est ce que je ressentais à l’époque, il s’agissait seulement de partir en flottant.

J’ai décidé de retourner dans mon corps. J’ai pensé : « Bon, c’est super, mais ça suffit, je vais juste aller m’allonger dans mon corps, si je suis mort, pas de problème, sinon, ça me va aussi ».

Je suis devenu un athée et non pratiquant encore plus convaincu. Auparavant j’étais incertain sur ce que revendiquent les religions, mais par la suite j’ai pensé : « Ces types ne sont que des artistes de l’escroquerie, il n’ont aucune preuve ce qu’ils avancent ». Cela m’a peut-être rendu plus serein, et m’a certainement fait devenir anti-religieux d’une manière plus tranchée. Je n’ai pas peur de la mort. Je ne mets pas vraiment l’accent sur la dimension spirituelle supposée, je n’en ai pas parlé à beaucoup, mais j’ai dit à quelques uns qu’il n’y a rien à redouter de la mort, que nous allons partir en flottant paisiblement.

Après des années de réflexion sur le sujet, je ne pense pas que mon expérience constitue quelque chose qui tende à prouver que l’esprit ou l’âme, ou la pensée survive après la mort. Je pensais à l’époque que c’était ce que mon expérience démontrait, mais maintenant j’ai tendance à penser qu’il s’agit simplement d’un phénomène biochimique. De toutes façons, cela n’a pas vraiment une grande importance.

 

 

***

GERALDINE O

 

Il était 6 h 30, et je venais de passer une nuit difficile. J’étais assise sur une chaise en train de regarder ma petite-fille qui envoyait des bulles de savon à la tête du chat. Je me suis penchée en avant, et... je me suis retrouvée dans un épais brouillard gris. Je luttais pour en sortir, quand tout à coup je m’en suis libérée : j’étais hors de mon corps et je le regardais, en bas sur le plancher, près de la porte ouverte des toilettes. Je gisais sur le côté gauche.

J’étais debout... ou peut-être flottais-je là, au dessus... mais je possédais toujours un corps, distinct de celui qui était sur le sol. Je me rappelle d’avoir étendu les bras sous le choc, en disant : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Est-ce que j’ai eu une attaque » ? J’étais très choquée. Puis, je (mon corps spirituel) me suis retournée et je suis partie.

Je me suis retrouvée dans un endroit très obscur. Je n’avais pas peur car je savais qu’il n’y avait rien dans le noir. C’était seulement une obscurité veloutée. Je ne me souviens pas de grand-chose jusqu’au moment de partir. J’ai été aspirée dans un tunnel. J’étais entraînée en arrière, en direction opposée d’une lumière. Il y avait des gens qui semblaient se tenir sur une plate-forme à gauche du tunnel. C’était comme s’ils me regardaient partir dans un train depuis le quai... j’ai entendu leurs paroles : « Souviens-toi de trois, souviens-toi de trois ». Immédiatement après, je me suis retrouvée dans le service des Soins Intensifs de l’hôpital local.

Je m’efforce toujours de me rappeler de « trois », mais l’une des choses dont je me souviens, c’est que le temps n’existe pas vraiment. Ce n’est qu’une unité de mesure utilisée par nous, qui nous qualifions de « vivants ».

*

Ce n’était pas un rêve. Je pense que c’est maintenant que nous rêvons... le rêve, c’est ici. Je suis revenue en sachant que le temps n’est pas réel. Les choses matérielles n’ont jamais été importantes, elles le sont encore moins maintenant. J’ignore si cela vient de l’EMI ou s’il faut l’attribuer à l’âge.

Le meilleur : la confirmation de l’au-delà. Le pire : le traumatisme de ma petite-fille de 8 ans qui m’a vu mourir. Deux fois, je me suis réveillée pendant la nuit en train de flotter au dessus de mon lit.

 

 

***

GUENTER W

 

J’ignore l’âge exact auquel j’ai vécu cette expérience, mais tout s’est passé dans notre nouveau logement, je devais donc avoir au moins 11 ans. Ce jour là, j’ai quitté l’appartement situé au premier, quand j’ai tout à coup entendu une voix derrière moi. Je me suis retourné prestement, mais il n’y avait personne.

La voix me disait, en substance, que la qualité du monde que je connaissais n’était rien en comparaison de celui qu’elle était en mesure de me montrer. « C’est insensé »... me suis-je dit, et j’ai commencé, turbulent et joyeux, à dévaler les escaliers. Il ne me restait que quelques marches lorsque j’ai sauté en l’air, me cognant la tête contre le plafond.

L’impact de ce choc m’a fait tomber sur les genoux, et j’ai rapidement perdu connaissance. Je suis tombé dans une obscurité profonde. Je me souviens d’être passé dans une sorte de tuyau noir. Au bout de celui-ci, j’ai senti que j’étais tiré en arrière par une force mystérieuse à laquelle j’ai résisté, parce que je ne voulais pas repasser par le tuyau noir. J’ai avancé et je me suis soudain retrouvé dans un espace gris.

Je ne savais pas où j’étais. En regardant autour, j’ai vu au loin quelqu’un qui venait lentement vers moi. En fait je n’ai pas du tout vu de silhouette parce qu’il n’y avait rien à voir. Cependant, j’ai senti qu’une silhouette grise se trouvait là. Je savais avec certitude que quelqu’un était là. J’ai dit : « Je me suis perdu. Pourriez-vous me montrer le chemin du retour » ?

Immédiatement après, je me suis retrouvé gisant sur le sol de la cave. J’ai entendu un bruit de sonnerie très pénible qui devenait de plus en plus intense. Puis le bruit s’est arrêté et soudain, je me suis rendu compte que du tissu semblable à de la gaze s’échappait lentement de ma tête. Il a pris la forme d’un très long bas, flottant juste au dessus de moi avec une légère inclinaison. J’étais très gêné, parce que je ne voulais pas être vu par quiconque avec ce tissu pareil à de la gaze qui sortait de moi sans que je puisse rien faire et s’accumulait sous le plafond.

Je ne ressentais absolument aucune douleur. Et soudain, j’ai réalisé que je me trouvais hors de mon corps. Cela a dû se produire au moment où la fuite s’est arrêtée. J’ai vu un corps gisant sur le sol, il ne pouvait s’agir que du mien.

Je tremblais et j’ai rapidement souhaité retourner à mon corps et à sa chaleur. C’est alors que j’ai entendu quelqu’un dire : « Stop ! Avant d’y retourner, regarde comment c’est dehors » ! Je n’ai prêté aucune attention à cette voix qui, pourtant, était tout à fait proche. Mais je ne pouvais voir aucun corps physique, le mien excepté. Puis je l’ai entendue à nouveau. Elle me priait avec insistance. « S’il te plaît, ne repars pas, je t’en prie. Pourquoi ne veux-tu pas essayer d’abord tes nouvelles facultés ? Tu pourras toujours repartir si elle ne te plaisent pas ».

J’ai hésité. Après tout, cette voix avait raison. Pourquoi n’essaierais-je pas ? La voix a dit alors promptement : « Teste ton esprit ! Si tu le fais, tu découvriras que tu peux penser d’une manière dont tu n’as jamais fait l’expérience auparavant ». De nouveau, la voix avait raison. Je pouvais vraiment penser très lucidement, j’étais capable de comprendre très rapidement avec une rectitude qui ne laissait aucune place au doute.

Puis, j’ai entendu la voix à nouveau : « Si tu veux bien rester en dehors de ton corps, tu vas faire un voyage merveilleux, tu verras beaucoup de choses intéressantes. Cependant, tu dois te décider rapidement ! Donc, dépêche-toi » !

Finalement, j’ai commencé à prendre toute la situation en considération. C’était vraiment à moi de décider si je voulais retourner à mon corps et vivre la vie sur Terre, avec toutes ses limitations et toutes ses joies, ou bien si je voulais rester en dehors, dans cet état de pensée claire. A nouveau la voix m’a recommandé de me dépêcher et de lui dire si je m’étais décidé.

J’ai cédé. J’ai choisi de rester en dehors, et j’ai immédiatement réalisé que le corps devait mourir, ce qui signifiait la destruction totale par décomposition. J’ai pensé : « Que c’est triste pour ma mère » ! En ce qui me concernait, je n’éprouvais aucun regret, car mon corps n’était plus pour moi qu’une enveloppe, un fardeau duquel je m’étais libéré au moment où j’avais décidé de rester en dehors.

C’est alors que je me suis rendu compte que je pouvais me déplacer librement d’une façon que je n’avais jamais connue auparavant. J’ai flotté tout droit à travers les murs de notre maison et vers le haut dans le ciel. Au loin, j’ai vu une grande boule lumineuse, c’était le soleil. Je me sentais irrésistiblement attiré vers lui, par sa luminosité, je voulais aller directement dedans. Je venais à peine de penser cela que j’ai heurté quelque chose qui m’a catapulté loin dans l’obscurité.

J’ai essayé encore une fois, mais cela s’est reproduit. J’ai rapidement appris qu’il devait y avoir une barrière invisible que je pouvais seulement approcher mais pas traverser. J’ai fait une autre tentative, mais cette fois je me suis arrêté juste devant cette barrière afin de regarder le soleil, il brillait alors d’une lueur rougeâtre. Sa taille était relativement petite car il me fallait le regarder depuis une certaine distance déterminée par cette barrière invisible. Toujours est-il que la luminosité rougeâtre du soleil ne me satisfaisait pas du tout.

Soudain la voix a dit : « Il y a d’autres lumières » !... et tandis que je regardais autour de moi, j’ai vu au loin une multitude d’autres lumières, elle brillaient beaucoup plus que le soleil de la Terre. J’ai désiré être avec ces lumières... et, bien qu’elle se soient trouvées très, très loin, j’ai pu les atteindre en un instant ! Cependant, chacune d’entre elles possédait sa propre barrière efficace, me renvoyant à nouveau dans l’obscurité chaque fois que j’essayais d’en approcher.

Prendre contact avec ces barrières était très déplaisant, car à chaque fois que je les touchais, tout mon être était violemment secoué. Tout à coup, la voix a dit : « Recherche une seule lumière brillante et approche-toi d’elle lentement ». J’ai donc choisi une lumière dont la luminosité était beaucoup plus grande que toutes celles qui se trouvaient autour d’elle, et je l’ai approchée avec beaucoup de précautions. J’ai vu une énorme boule brûlant de façon incroyablement brillante. La voix m’a dit qu’il s’agissait de l’une des nombreuses étoiles que j’avais vues depuis la Terre. J’ai observé cette boule longtemps, jusqu’à ce que je ne puisse plus la regarder.

Alors, je me suis retiré à nouveau dans l’obscurité. J’ai commencé à réfléchir à la situation. Je ne pouvais pas rester éternellement dans cette obscurité. Il devait y avoir une façon d’en sortir. J’ai regardé autour de moi et j’ai vu un autre amas d’étoiles étrangement tordu. Je voulais m’y rendre, mais j’ai entendu la voix dire : « Elles sont toutes pareilles. Va vers le haut » ! J’ignorais où se trouvait le haut mais j’ai quand même essayé, avec succès... car très loin j’ai vu une ligne scintillant sur l’obscurité. Je voulais y aller en dépit de l’incroyable immensité de la distance, mais je ne voulais aller que jusqu’au bord de cette ligne, parce que j’ignorais si elle comportait une barrière ou non.

J’ai couvert la distance instantanément. Cette fois il n’y a eu aucune barrière pour me repousser. La lumière provenait d’un autre monde (alors que notre monde est obscur avec des lumières à l’intérieur, cet autre monde est brillant). Je n’ai cependant pas pu y pénétrer. Je me suis déplacé dans toutes les directions, tentant de découvrir un passage vers lui. Je me suis rapidement rendu compte qu’il n’y avait qu’une seule possibilité : plonger dans l’abysse obscure qui se trouvait juste devant moi...

J’hésitais. Je n’avais pas le courage de sauter. Mais j’ai tout à coup entendu à nouveau la voix : « Il n’y a pas d’autre manière ! Tu dois sauter ! Saute ! Saute » !... et j’ai sauté. Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite, mais je me souviens très nettement m’être soudain retrouvé en train de me déplacer à une vitesse énorme dans un tunnel d’obscurité où j’étais entré la tête la première. Tout mon être était dans une sorte de cylindre ou de tuyau et je fonçais dans ce tunnel comme une capsule dans un tube de la poste pneumatique. J’avançais de plus en plus vite, jusqu’à ce que je sois éjecté loin à l’intérieur de ce nouvel univers. A l’obscurité s’est immédiatement substituée une sorte de faible luminosité (si je puis m’exprimer ainsi).

J’ai très violemment roulé sur moi-même plusieurs fois, jusqu’à ce que je me sente ralenti par ce nouveau monde. Je me souviens avoir pensé : « Pourquoi me traite-t-on si durement » ?... alors que je sentais ce nouveau monde se refermer sur moi, l’ancien monde se retirait simultanément jusqu’à ce que je sois totalement englobé dans le nouveau.

Pendant que j’étais éjecté, j’ai entendu la voix me crier : « Voilà ton monde ! Tu n’es pas de chez nous ! Tu dois rester dans ce monde ! N’essaie jamais de revenir » ! Je me suis retourné et j’ai vu un morceau du monde noir qui se retirait vers l’ouverture dans laquelle il fut finalement aspiré, j’avais dû l’entraîner derrière moi en étant éjecté. Au moment où l’ancien monde a été rejeté à l’extérieur, j’ai immédiatement été absorbé par le nouveau, à tel point, que j’étais totalement convaincu de ne pouvoir dorénavant exister que dans ce nouveau monde. De toute manière, je n’avais pas le choix. Le monde noir avait disparu. Je faisais maintenant indissociablement partie de ce nouveau monde.

J’ai pensé : « Quelle fripouille cette voix ! Il m’a trahi en me forçant à aller dans ce monde. On ne peut pas en sortir ! C’est pour toujours ! J’espère que je vais pouvoir respirer, ne pas étouffer et mourir ». J’ai donc essayé de respirer, mais je me suis vite rendu compte qu’il n’était pas nécessaire de respirer. Je pouvais exister, tout simplement. Tant que je m’étais trouvé dans le monde noir, d’ailleurs, je n’avais jamais pensé à respirer.

Ainsi que je l’ai dit plus haut, tout était légèrement lumineux autour de moi. Malgré la luminosité, je ne voyais pas avec netteté. Le choc causé par l’aspect définitif de l’état dans lequel je me trouvais était écrasant. Bien que j’aie eu la sensation de faire partie de ce nouveau monde, je n’en connaissais rien. Je me sentais extrêmement seul, trahi, tout petit, insignifiant. Aucune autre âme nulle part. Je me suis mis à pleurer sur mon sort. Je ne savais pas quoi faire. Je me sentais très malheureux. Je pouvais tout de même me déplacer librement, quel que soit l’endroit souhaité. Et alors ! Où devais-je aller ? Il n’y avait personne. Pas un chat !

Et pourtant... il y avait des voix très, très lointaines ! En fait, j’entendais deux voix. Je les entendais dire, avec une incrédulité totale, quelque chose comme : « Regarde, regarde, il y a une petite âme ! Regarde, il y a une jeune âme ! Qu’est-ce qu’elle fait là ? Comment est-elle arrivée ici » ? Les voix, dans ce monde, n’étaient en fait pas du tout des voix. Quelque chose était pensé et immédiatement je comprenais ce dont on parlait. Ce que je rapporte maintenant, se sont des impressions et non la signification de véritables mots. Ces impressions étaient toutefois tellement nettes que je ne pouvais avoir aucun doute.

J’ai continué à me plaindre de ne connaître personne dans ce monde brillant, d’avoir été forcé à venir ici. Les voix se sont rapprochées. Mais je ne voyais personne. Je ressentais seulement leur présence, ce qui me convenait très bien. Je savais dès lors, qu’il y avait dans ce monde des êtres avec lesquels j’étais en mesure de communiquer. Des êtres qui étaient à la fois inconnus et néanmoins amicaux.

Ces êtres me pressaient de retourner d’où j’étais venu. J’ai pensé que c’était tout à fait ridicule, car je faisais maintenant partie de ce nouveau monde. De plus, même si j’avais vraiment voulu repartir, ce qui était impossible, comment aurais-je procédé ? Même si je réussissais à retrouver le chemin du retour, je n’avais pas la moindre idée de l’emplacement de la Terre, mon monde d’origine. J’ai ensuite senti qu’ils voulaient me forcer à sortir de ce monde. J’en ai été très contrarié et j’ai pensé : « Personne ne peut me forcer à quitter ce monde. J’ai le droit de rester ici, parce que j’en fais partie ».

Les deux êtres ont dû comprendre ce que je pensais, car je ne pouvais plus déceler leurs voix. Puis l’un des êtres m’a guidé (j’ignore comment) vers un endroit que je n’avais pas vu auparavant. L’autre avait dû partir chercher de l’aide, tentant de trouver la meilleure approche pour traiter une situation telle que celle-ci.

Cet endroit s’est avéré être une prairie avec de nombreuses fleurs. C’était une merveilleuse prairie, mais je savais que ce n’était que l’image d’une prairie, invoquée je ne sais comment et suspendue dans ce nouveau monde. L’être m’a demandé de jouer dans la prairie, mais je ne pouvais pas. Je ne savais tout simplement pas comment faire.

Tout à coup, j’ai remarqué une petite lumière brillante très loin dans le « ciel », mais qui s’approchait rapidement. Elle avait la forme d’une boule et elle était d’une intensité lumineuse indescriptible. J’ai essayé de me protéger les yeux, mais je n’en avais pas besoin. Malgré son incroyable luminosité, elle ne m’aveuglait absolument pas.

La lumière s’est alors arrêtée à une certaine distance, juste au dessus de moi. C’était un soleil, de la même taille environ que le soleil de notre monde, mais il était incomparablement plus brillant. J’ai continué à ne pas quitter ce soleil des yeux, me demandant comment une lumière pouvait posséder une telle luminosité (la luminosité de celles du monde noir était également intense, mais d’une nature différente). Soudain, je me suis rendu compte qu’il m’examinait de très près. C’est alors qu’il s’est ouvert, un rayon est venu m’inonder et je l’ai entendu me crier : « Je peux te détruire si tu ne dis pas la vérité au sujet de ta présence ici » ! J’ai répondu : « Mais je ne sais rien d’autre que la vérité » !

Quelque chose s’est alors produit que, jamais, jamais, je n’oublierai : de l’amour, un amour pur, extrême, s’est déversé sur moi avec une incroyable chaleur. Toute mon âme ou mon être était plongé dans cet amour. Il m’a élevé et m’a donné un baiser sur la bouche. Cet être de lumière m’aimait profondément, infiniment et de plus en plus intensément. J’étais heureux ! J’aurais pu rester éternellement dans ce rayon d’amour. Si mon histoire avait été un mensonge, l’être de lumière m’aurait annihilé. De toute façon, j’avais la conscience tranquille, il n’y avait donc aucune raison de craindre quoi que ce soit.

Progressivement, l’amour s’est affaibli, j’ai senti que quelque chose n’allait pas chez moi. Quelque chose qui rendait très difficile à l’être de lumière de continuer à m’aimer. Il essayait de ne pas m’en dire la raison. Toutefois, il n’a finalement pas pu continuer plus longtemps et, rapidement, il a dit : « Tu as mauvaise haleine » ! Et : « Tu as besoin d’un bain ». J’ai eu la sensation de devoir prendre un bain similaire à ceux dont j’avais l’habitude sur terre, mais en immergeant tout le corps. On m’a fait comprendre que ce processus allait être déplaisant, mais que je pourrais le stopper s’il était trop pénible à supporter.

Bien que je n’aie pas été en mesure d’en comprendre la raison, j’étais prêt à faire ce que l’être de lumière voulait que je fasse. J’ai été soulevé et installé dans une lumière rouge. J’ai fermé les yeux. Je ne sentais rien. Je n’avais pas la notion du temps s’écoulant dans cet état. Cependant, après quelque temps, je me suis rendu compte que j’étais bousculé plutôt rudement. C’était comme si je m’étais trouvé dans une machine à laver. J’ai crié : « Je crois que cela suffit » !

Immédiatement je me suis senti redescendre, l’amour et la chaleur ont été interrompus, mais je suis resté dans le rayon (ou la sphère). Et tout à coup le soleil a disparu. A sa place, j’ai vu une lune. Je me trouvais dans un monde différent. Tout était noir, sauf la lune qui était juste en face de moi. Elle était beaucoup plus claire et plus rayonnante que la lune de notre monde. Elle ne comportait aucune trace d’obscurité. La lune était entourée d’un diadème de petites étoiles lumineuses. J’avais les yeux fixés sur cette lune brillante lorsque j’ai éprouvé une étrange sensation qui entrait par l’œil gauche et s’étendait dans les plus profonds recoins de mon cerveau. Je me suis interrogé sur le fait de pouvoir distinctement voir la lune de l’œil gauche (il avait toujours été plus faible que le droit), j’ai tout à coup réalisé que juste devant moi se trouvaient les réponses à toutes les questions qu’on peut se poser sur Terre. Cela m’a beaucoup enthousiasmé, j’ai tenté de localiser l’endroit, car je voulais en informer les chercheurs sur Terre afin qu’ils puissent venir voir cet endroit extraordinaire.

J’ai essayé de le situer en regardant à gauche de la lune et en comptant les petites étoiles lumineuses. Tout en le faisant, je me suis rendu compte qu’en fait d’étoiles, il s’agissait de petites lunes. De nouveau, j’ai regardé à gauche de la lune. Plus je regardais, plus il apparaissait de petites lunes alignées l’une derrière l’autre. Il n’y avait aucun espoir de localiser cet endroit. J’ai ensuite commencé à avoir froid, je tremblais, je me suis souvenu du soleil de notre monde, de sa chaleur qui pouvait parfois être trop importante mais qui, dans l’ensemble, donnait la vie. Je voulais désespérément retourner vers le soleil vivant et brillant. C’est seulement alors que j’ai réalisé que je regardais la lune de l’œil gauche et que j’avais fermé l’œil droit. J’ai voulu ouvrir l’œil droit pour revoir le soleil, mais j’en étais incapable.

Je voulais abandonner la lune qui ne m’intéressait plus, je voulais revenir vers le soleil brillant et vivant. J’ai essayé très fort, inutilement. Je ressentais même une douleur très désagréable dans la tête. Cependant, la lune avec son environnement noir a disparu tout à coup, et j’ai revu le soleil à la luminosité incroyable. Il a commencé à se déplacer en arrière, changeant ses couleurs en un rouge sombre profond, et il a continué à reculer dans le ciel jusqu’à devenir une très petite lumière rouge (comme un point). Puis il a commencé à bouger très rapidement. A un moment, j’ai vu le soleil brillant à gauche, puis le soleil rouge à droite... pour ainsi dire dansant de gauche à droite et de droite à gauche.

J’avais le sentiment que le soleil voulait communiquer avec moi. J’ai pensé que, là bas, les soleils ne pouvaient pas parler mais seulement vagabonder, qu’il s’agissait de leur manière de parler. Ensuite, ils se sont arrêtés et j’ai vu le soleil brillant devant le petit soleil rouge. Cependant, je ne parvenais pas à déterminer ce que tout cela signifiait. Je considérais tout ce spectacle plus comme une pièce amusante et divertissante qu’autre chose. Pourtant, ce n’était pas drôle du tout. J’ai tout à coup senti que je devais être transféré à nouveau dans le monde avec la lune brillante, je me suis souvenu de la douleur désagréable et du froid que j’avais subi là-bas.

Soudain, j’ai réalisé que le soleil brillant devant moi était la lune brillante et que le soleil rouge maîtrisait la lune avec sûreté, formant en fait un soleil unique. C’était le message que le soleil avait voulu communiquer. Ensuite, l’être de lumière a voulu me parler seul à seul. Il m’a placé au sommet d’une haute montagne, où j’ai dû m’asseoir sur un grand quartier de roche.

Je lui ai demandé pourquoi il avait voulu me détruire, il m’a dit que là-bas aussi existaient des êtres malfaisants mais très puissants et rusés, ils étaient ses ennemis, contre lesquels il avait lutté constamment. Il m’a également dit que je devais avertir mon monde à leur sujet, j’ai immédiatement approuvé en hochant la tête. Il a dit que ses ennemis avaient voulu utiliser une ruse contre lui en m’utilisant comme un genre de piège. Il devait défendre ce monde et le monde noir également. Son monde, toutefois, serait beaucoup plus facile à défendre pour lui, parce que les êtres malfaisants n’y avaient aucun pouvoir. Mais lui n’avait pas de pouvoir sur le monde noir.

Je me suis rendu compte que j’avais été positionné de manière à surplomber une immense étendue de nuages merveilleusement illuminés par en dessous. Tout à coup, un éclair, dont la luminosité était bien plus grande que celle du monde brillant, a attiré mon regard vers le haut. Puis un grand boum a suivi, mais je n’étais absolument pas perturbé. A l’horizon, j’ai vu de la fumée jaillir hors des nuages et prendre progressivement la forme d’un champignon. Il a grandi et s’est illuminé de plus en plus. J’étais fortement impressionné.

Soudain, tout a disparu. J’ai entendu l’être de lumière s’exclamer : « Regarde là-bas » ! Je me suis retourné, j’ai entendu hurler, j’ai vu des flammes et de la fumée qui m’environnaient presque. Je ne comprenais pas de quoi il s’agissait, quand l’être de lumière a crié brusquement : « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher cela de se produire » ! Puis, tout a été terminé. De nouveau, l’être de lumière éclatante a voulu parler de ses ennemis. Mais j’étais encore très troublé par ce qui venait juste de se passer. J’ai donc pensé : « Oh non, pas encore » !

L’être de lumière m’a informé que cette guerre était en cours depuis très longtemps, que les êtres malfaisants étaient devenus de plus en plus puissants. Si les choses continuaient ainsi, il ne voyait aucun moyen de les empêcher de s’emparer de tout. Il a dit que si l’ennemi avait vraiment réussi à pénétrer dans son monde, la guerre aurait été perdue. Il aurait sans nul doute été assez puissant pour les repousser mais, à long terme, la guerre aurait été perdue. Il avait vraiment peur de perdre cette guerre.

Ensuite il m’a été annoncé qu’il avait besoin de mon aide. Je voulais l’aider et j’ai répondu : « Oui, mais comment » ? Il a répondu que la seule manière dont je pouvais l’aider, c’était de repartir, de raconter dans mon monde ce qui m’est arrivé. Pour moi cela a été un choc total de l’entendre dire cela, car je ne voulais pas repartir. J’étais tellement déprimé que je me suis presque mis à pleurer.

Tout à coup, il m’a demandé : « Voudrais-tu savoir ce qui va t’arriver plus tard dans la vie » ? J’ai levé les yeux et j’ai répondu avec enthousiasme : « Oui, j’aimerais beaucoup ». Il a dit : « Tu vas devenir enseignant ». Dans une certaine mesure, j’étais déçu, j’ai répété : « Enseignant » ? Il a répondu : « Imagine un enseignant dans ton monde et montre-moi ce que c’est qu’enseigner ». J’ai imaginé tout à fait nettement un instituteur debout devant ses élèves et donnant des cours. L’être de lumière a dit : « Non, pas ce genre d’enseignant ». J’ai ensuite pensé à un professeur universitaire donnant une conférence à ses étudiants. L’être de lumière a déclaré : « Non, pas ce type d’enseignant. Tu vas enseigner aux professeurs de l’université » !

J’étais surpris et je n’arrivais presque pas à le croire. De plus, je considérais cela comme particulièrement difficile. J’ai imaginé une carte de mon monde et je me suis vu, dans ma vie à venir, aller de ville en ville, d’université en université, enseignant aux professeurs d’université de mon monde. Mais l’être de lumière a dit : « Non, pas comme cela. Ils viendront à toi » ! J’ai demandé : « Dans ma maison » ? Il a répondu : « Oui, imagine une situation de ce genre ». J’ai imaginé notre maison sur la Terre, notre salon, je me suis vu assis sur un chaise, faisant face à un professeur à l’air très sérieux et respectable, essayant de lui enseigner. Cependant, j’ai échoué. J’étais trop gêné et timide. J’ai dit : « Je ne crois pas être suffisamment intelligent pour le faire. En plus, j’ai un problème pour parler ». Il a répondu tu vas devenir un nouveau genre d’enseignant, je vais t’expliquer dans un instant ».

Il s’est alors interrompu, j’ai regardé vers le haut, je me suis vu allongé sur un lit d’hôpital qu’un membre de l’équipe médicale poussait dans un long couloir. Légèrement inquiet, j’ai demandé « Est-ce que je suis malade » ? L’être de lumière a répondu : « Non ! Juste un peu perturbé. On va t’emmener à l’hôpital où tu recevras une injection et tu tomberas dans un sommeil très profond ». Je n’étais plus inquiet, l’être de lumière a dit : « Mais je vais t’expliquer ce qu’est ce nouveau type d’enseignant. Tu vas enseigner en étant plongé dans un genre de sommeil. Il ne s’agira pas du type de sommeil que tu connais. Pendant que tu dormiras, tu pourras entendre et parler, on viendra te voir pour te poser des questions ». J’étais très impressionné, mais inquiet également. J’ai donc demandé : « Est-ce que j’aurai mal pendant ce processus » ? Il a répondu : « Non, cela ne te fera pas mal ».

Je me suis progressivement habitué à l’idée de devenir enseignant. J’ai donc demandé : « Est-ce qu’ils apprendront aussi leurs leçons » ? Une expression suggestive est apparue sur son visage, signifiant qu’il n’en était pas sûr. Je lui ai posé une autre question : « Est-ce que je leur enseignerai également lorsque je serai éveillé » ? Il a répondu : « Non. Bien sûr tu leur parleras quand tu seras éveillé, Mais ce que tu diras pendant ton sommeil sera d’une importance bien plus grande ».

Il m’a ensuite montré une pièce dans laquelle je me suis vu assis sur une chaise, parlant à quelqu’un. En fait je ne me suis pas vu moi-même et je n’ai pas vu non plus la personne à laquelle je parlais. Néanmoins, je savais parfaitement qu’il en était ainsi, car je me trouvais alors dans cette pièce en train de regarder autour de moi. J’ai vu une table basse, des livres sur les murs, deux fenêtres, et des rideaux qui bougeaient devant une fenêtre à cause d’un léger courant d’air.

Tout à coup, la pièce a disparu et l’être de lumière a dit : « Avant de faire cela, du devras écrire tout ce qui t’est arrivé. Chaque détail. Tu devras faire un rapport scientifique ». j’ai répondu : « Bien sûr ». L’être de lumière a également ajouté : « Mais je crains que tu oublies tout ». Incrédule, j’ai secoué la tête. Il a dit : « Tu n’es même pas capable de me dire maintenant comment tu es arrivé ici ». Je ne parvenais pas à le croire et j’ai essayé de me souvenir de ce qui s’était produit sur la Terre. Or, à ma grande surprise, j’étais incapable de me le rappeler. L’être de lumière a dit : « Ne t’inquiète pas. Un livre t’aidera. En fait, il y aura deux livres, mais le premier sera plus important. D’ailleurs, tu auras beaucoup de livres ».

Soudain, l’être de lumière est devenu presque enthousiaste, il a dit que j’allais être le premier enseignant d’un nouveau genre, qu’il y en aurait beaucoup d’autres à venir. J’étais déçu de l’entendre dire cela. Cependant, l’être de lumière a voulu me montrer ce que cela signifiait d’être le premier. Il m’a demandé : « Combien penses-tu qu’il y ait de personnes dans ton monde » ? J’ai fait un essai en disant : « 40 millions, peut-être ? ». Il a répondu : « Non, beaucoup plus. Tu ne dois pas seulement penser à ceux qui sont en vie, prends en compte tous les êtres humains qui sont décédés et tu obtiendras un nombre immense de personnes. Revenons en arrière dans le temps, aussi loin que possible, dis moi jusqu’où nous devons remonter ». J’ai suggéré : « Le Moyen-âge » ? « Non, plus loin ». « La naissance du Christ » ? Non, avant ». J’ai beaucoup réfléchi, « Adam et Eve » ? « Non, ce n’est pas cela. Remonte plus loin dans le temps et pense à ce que tu as appris dans tes leçons d’histoire ».

J’ai réfléchi pendant quelques instants. Finalement, je me suis exclamé : « L’Age de pierre » ! Il a été déçu et il a dit : « Tu aurais dû le savoir, mais je pense que l’Age de pierre fera l’affaire ». Il m’a alors dit qu’à cette époque peu d’hommes vivaient sur terre. Par contre, ils étaient libres d’aller là où ils le souhaitaient, il n’y avait pas de frontières qui les auraient empêché de vagabonder. J’ai dit : « Comme c’était bien ». J’imaginais une carte d’Europe, vue dans mon atlas, avec toutes ses frontières. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour y penser, car tout à coup, de retour sur Terre, j’ai vu des êtres humains.

Je regardais en contrebas un groupe de personnes, hommes et femmes, habillés de fourrures, assis autour d’un feu de camp. Je voyais une femme avec son bébé sur le dos, un homme debout en face du groupe et qui, à l’évidence, faisait un discours. Un autre homme se tenait un peu à l’écart. Soudain, j’ai entendu un fort cri de déception, et la voix gutturale de l’homme face au groupe. Je n’ai pas compris ce qu’il disait. La scène a disparu et l’être de lumière a dit : « Je vais traduire pour toi, mais tu dois te concentrer très fort ». J’étais tout à fait d’accord, car j’étais avide de savoir ce que cet homme disait. Par conséquent, j’ai commencé à me concentrer. L’être de lumière s’est exclamé : « Tu appelles cela de la concentration ? Tu dois te concentrer beaucoup plus » !

J’étais stupéfait de l’entendre dire cela, car je considérais ma première tentative comme tout à fait satisfaisante. Pourtant, il voulait que je fasse mieux. L’être de lumière a dit : « Faisons un autre essai » ! J’ai fermé les yeux et j’ai entamé une extrême concentration. Cependant, l’être de lumière n’était pas du tout satisfait. Il a dit : « Je pense que c’est inutile ». Toutefois, le ton de sa voix est soudain devenu très doux, il est venu près de moi et m’a dit tendrement : « La raison pour laquelle je te demande de te concentrer si fort, c’est que plus tard, tu dois être capable de tout raconter aussi précisément que possible. Tu dois donc te concentrer comme tu ne l’as jamais fait sur ce que cet homme va dire ».

Il a ajouté d’une voix différente qui trahissait sa déception : « Il s’agit de la dernière tentative. Si tu échoues cette fois-ci, il sera inutile d’essayer plus longtemps » ! J’étais déterminé à faire de mon mieux. J’ai à nouveau fermé les yeux et j’ai essayé de toutes mes forces d’écouter ce que j’étais censé entendre. Tout à coup, j’ai pu comprendre ce que disait l’homme : « Maintenant nous avons la preuve. Vous venez vous-mêmes de l’entendre. Ce que nous avions soupçonné est exact. Celui qui a entrepris la difficile mission de faire un voyage aussi dangereux vient de revenir, il a confirmé nos soupçons. Ils veulent nous résister. Nous ne l’accepterons pas. Je vous l’ai dit encore et encore. Le temps est maintenant venu de les combattre. Nous ne devons pas attendre qu’ils se soient renforcés. Ils sont encore faibles actuellement, c’est vrai. Mais pensez à l’avenir ! Il va nous falloir les attaquer maintenant ».

Ils s’adressait de manière absolument saisissante à un groupe de personnes. J’étais tout à fait impressionné, je pouvais très bien comprendre la raison pour laquelle il était forcé d’attaquer ses ennemis. Mais, j’ai soudain entendu l’autre homme qui se tenait à l’écart, il a dit : « Je suis avant tout un chasseur et je combats les animaux. Je ne vais pas me battre contre des gens faibles qui vont se mettre à fuir au moment même où ils nous verront. Tout chasseur perdrait fierté et honneur s’il faisait une chose pareille. Nous, les chasseurs, nous chassons les animaux qui sont bien plus dangereux. Beaucoup de chasseurs braves ont été blessés au cours de leurs luttes. Pourtant, nous sommes prêts et nous voulons bien prendre ce risque, car nous sommes chasseurs. Je ne combattrai jamais ces gringalets ».

En ce qui me concernait, je ne pouvais approuver ce qu’il disait. Après tout, on doit combattre ses ennemis. Je n’arrivais pas à comprendre qu’il soit plus honorable de se battre contre des animaux plutôt que contre des personnes. Cependant, je n’ai pas pu continuer à considérer cela, car mon regard a été attiré vers le sol qui s’est progressivement mis à bouger. Lentement au début, puis de plus en plus vite jusqu’à ce que je ne sois plus en mesure de distinguer les détails. Le mouvement s’est brusquement arrêté. J’ai vu une terre herbeuse devant moi... au loin il y avait la lisière d’une forêt de très grands arbres.

Soudain, je me suis retrouvé dans les bois. Bien qu’il m’ait été impossible de voir quoi que ce soit, je savais que je me trouvais dans cette forêt, plus exactement en plein milieu d’un village. J’entendais la voix de quelques personnes, j’ai entendu quelqu’un dire : « Nous ne pouvons pas toujours nous enfuir. Combien de fois avons-nous dû fuir ? Très, très souvent ! Quelles brutes ! Cette fois nous allons rester ! Cela ne peut pas continuer éternellement ainsi ».

Je pouvais sentir la crainte, l’angoisse. Ils auraient aimé fuir comme ils l’avaient fait si souvent auparavant. Cependant, cette fois-ci, ils avaient pris leur décision et ils essayaient de garder ferme leur résolution. Pourtant, ils étaient tous emplis de terreur. Des voix ont affirmé : « Ils mangent de la viande ! Imaginez cela ! De la viande ! En plus ils font d’énormes feux dans la prairie. Ils dansent autour des feux et ils se baignent dans le sang. Mais ce qui est bien pire : ils mangent de la viande. Rien que d’y penser ! Ils finiront par manger aussi notre chair ».

Une voix, celle d’une femme assise dans sa hutte, ne cessait de répéter encore et encore : « J’ai peur. J’ai terriblement peur. Oh, combien je suis terrifiée, je suis terrifiée, tellement terrifiée » ! Je pouvais nettement ressentir son angoisse. Sa peur grandissait de plus en plus. Elle n’arrêtait pas de dire : « J’ai peur, j’ai peur ». Sa peur a commencé à m’envahir. Au début j’ai pensé : « Pourquoi a-t-elle si peur ? Elle doit être hystérique. Comment diable, peut-on avoir autant peur » ?! Pourtant, je plongeais de plus en plus profondément dans son sentiment de pure terreur. Je ne pouvais pas le supporter plus longtemps ! J’ai pensé : « J’aimerais qu’elle arrête de s’angoisser maintenant »... car vraiment, c’était extrêmement désagréable.

Soudain, tout a été terminé, l’être de lumière m’a dit : « S’ils n’avaient rien fait, rien ne se serait passé. C’est la vérité ; tout aurait continué. Rien ne se serait produit. Ceci, en revanche, va encore conduire à d’autres morts » ! Il a insisté sur les mots « morts » et « encore ». Je ressentais une grande appréhension de la part de l’être de lumière à propos du grand nombre de morts, j’ai donc posé la question : « Encore » ? Car je pensais avoir observé les premiers êtres humains sur Terre. L’être de lumière a répondu : « Des centaines de milliers ». J’en étais stupéfait et je pouvais sentir à quel point l’être de lumière souffrait à cause du grand nombre de morts.

Je ne suis pas tout à fait certain de ce qui s’est produit ensuite, mais tout à coup j’ai entendu une voix tonitruante et colérique accuser l’humanité, moi compris, de détruire son jardin terrestre. Il criait : « J’ai créé pour vous, les êtres humains, un merveilleux jardin et vous détruisez tout. Les humains empoisonnent l’eau et l’air. Ils détruisent tout. Au début, les effets de leurs œuvres destructrices étaient limités. Mais c’est devenu de pire en pire. Ils détruisent tout ce qui leur tombe sous la main. Bien que l’Homme soit constamment en train de rechercher d’autres lieux, il n’a que celui-ci (la Terre). Vous devriez vous en rendre compte de vous-même. Si l’homme continue à tout détruire, il finira par faire exploser toute la Terre » ! J’étais totalement confondu.

Après quelques instants, l’être de lumière a dit : « Dis-moi que tu ne sais pas comment informer votre monde ». J’ai répondu : « Mais tu viens juste de me dire comment faire » ! Pourtant il a insisté en disant : « Maintenant, tu n’es de nouveau plus qu’un petit enfant ignorant, et qui ne sait pas comment faire » ! Je lui ai donc dit qu’étant un petit enfant ignorant, je ne savais pas comment informer mon monde. A ma grande surprise, l’être de lumière a répondu d’une voix brusque et colérique : « Tu sauras comment faire quand le moment sera venu ». Mais je ne voulais pas le quitter pour toujours. Je lui ai donc demandé si je pourrais revenir après avoir informé mon monde et rester en permanence avec lui. Il a répondu : « Non, tu dois repartir et vivre ».

Même si j’ignorais encore le chemin du retour, cette fois je n’avais plus aucun doute. Si l’être de lumière voulait que je reparte et que je vive, je devais tout simplement le faire. La manière d’y parvenir n’avait plus d’importance. Cet être de lumière avait le pouvoir absolu. Néanmoins, je ne comprenais toujours pas. J’ai supplié sans cesse : « Pourquoi ne puis-je pas revenir ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ne suis-je pas autorisé à rester au sein même de ton amour et de ta chaleur » ? L’être de lumière a répondu que personne ne pouvait rester en permanence auprès de lui.

Je n’étais toujours pas satisfait. S’il n’était pas possible de rester avec lui, je pourrais sûrement revenir et rester dans ce monde brillant dans lequel vivaient déjà les deux êtres ! Mais l’être de lumière a répété : « Non, tu dois repartir et vivre » ! « Mais alors, pourquoi ces deux êtres peuvent-ils rester » ? L’être de lumière a répondu que même ces deux êtres ne pouvaient rester en permanence. Ils n’étaient dans ce monde que pour apprendre. Il voulait que je sois son apprenti, être le maître et moi l’élève. Mais je ne voyais toujours pas ce que l’amour et l’apprentissage avaient à voir avec mon souhait de rester dans ce monde brillant.

Il est exact que je devais bien admettre ne pas aimer l’être de lumière, mais sans l’ombre d’un doute, je voulais apprendre tout ce qu’il souhaitait m’enseigner. C’est alors, qu’à ma grande consternation, il a commencé à se positionner plus loin dans le ciel, je ne pouvais plus ressentir sa présence, car le rayon s’était éteint. Je me suis soudain senti glacé et malheureux.

Cependant, l’un des autres êtres m’a demandé de regarder très attentivement un endroit particulier. En fait ils m’ont demandé avec insistance de ne pas bouger et de fixer mon regard sur cet endroit. J’ai fait ce qu’on me demandait et j’ai alors eu un passage en revue panoramique de mon existence. Très net et distinct. J’étais stupéfait ! Les images de ce film défilaient très rapidement, me montrant ma vie passée sur la Terre. Je comprenais instantanément tout ce qu’on me présentait (je ne me rappelle d’aucun détail, car il ne s’agissait que d’une expérience afin de tester ma capacité à vraiment comprendre ce que je regardais).

Les êtres m’ont demandé plusieurs fois si je comprenais nettement ce que l’on me montrait. J’ai répondu avec impatience : « Bien sûr, bien sûr » ! Car j’étais légèrement ennuyé par leurs questions (en communiquant avec les êtres, j’utilisais toujours ma bouche, tout comme sur Terre. Ce n’était pas le cas lorsque je parlais avec l’être de lumière).

Ensuite, l’être de lumière a recommencé à me montrer ma vie passée, mais cette fois-ci, l’accent était mis sur la qualité de mon âme pendant mon existence terrestre. Lorsque j’ai regardé ma vie passée pour la première fois, j’étais simplement heureux d’être en mesure de voir mon ancien monde ainsi que moi-même. Je considérais en fait plutôt cela comme un divertissement (je n’étais plus malheureux). Par contre, la deuxième fois, les évènements passés de ma vie sur Terre ont été montrés en insistant sur mes réactions à certaines situations en termes d’amour ou bien de méchanceté ou même de haine. On me l’a bien fait comprendre, je savais quoi rechercher lors du deuxième passage en revue.

Tout a commencé depuis le début (je n’ai pas vu comment j’ai commencé mon existence sur Terre, car je n’avais en tête que mon comportement concernant l’amour ou la haine). Au début, j’étais très satisfait que rien ne se soit passé ayant déclenché chez moi amour ou haine. Puis, le film s’est accéléré, mais il n’y avait toujours rien dont j’aurais pu être responsable. J’ai été assez stupide pour dire triomphalement : « Tu vois, il n’y a rien » ! A ce instant, j’ai vu une scène dans laquelle ma sœur jumelle et moi-même nous querellions (je n’ai pas pu déterminer le motif de la dispute), mais j’ai instantanément su à quel point je m’étais mal comporté. J’ai dit à l’être de lumière : « Mais tu dois comprendre ! C’est mal bien sûr, mais c’est ainsi que les êtres humains se conduisent sur Terre ! Tu ne peux pas vraiment me blâmer pour cela » ! La grande lumière, elle, ne m’avait condamné pour aucun des actes que j’avais faits sur Terre.

Ensuite, on m’a présenté des scènes plus négatives, où j’avais eu un comportement malfaisant. Pourtant, je me trouvais encore des excuses. Puis, je crois que la grande lumière s’est légèrement impatientée (de ma stupidité sans doute). Soudain, le film s’est accéléré à tel point, que j’étais absolument incapable de distinguer les images. Puis, il s’est brusquement arrêté et je me suis retrouvé confronté à une situation dans laquelle je m’étais comporté extrêmement mal.

Ma conduite était énormément amplifiée, de telle sorte que chaque aspect de mon caractère ressortait clairement devant moi. C’était horrifiant ! J’arrivais à peine à croire que c’était mon caractère ! J’étais finalement convaincu! Une telle âme ne pourrait jamais rester dans ce monde brillant ! Je n’y avais aucun droit, d’aucune sorte ! J’étais totalement secoué et abattu. Je voulais repartir. Oui, il n’y avait vraiment aucune autre possibilité. Puis, j’ai vu la lumière disparaître dans le « Ciel » et j’ai entendu un rire sur les paroles suivantes : « Et il pensait vraiment qu’il pouvait rester » !...

Et l’être de lumière est parti.

L’un des autres êtres m’a ramené sur Terre (j’ignore comment). J’ai seulement entendu, tandis que j’étais réinséré dans mon corps, un claquement similaire à celui que l’on entend lorsqu’on remet le couvercle sur une gamelle de camping et qu’on la verrouille avec le loquet. Lorsque j’ai ouvert les yeux, je me souviens de m’être mis à crier : « Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir » ! Puis je me suis ressaisi, et en m’approchant de la cage d’escalier, je me suis demandé s’il y aurait jamais une voie de retour. A ce moment là, j’ai entendu une voix qui me criait : « Améliore-toi » !... et une autre : « Tu dois tuer ta mère » !

Puis j’ai remonté les escaliers que j’avais sautés si joyeusement. Je ne sentais qu’une petite bosse sur la tête, qui n’était pas particulièrement douloureuse. 

*

Je suis un homme, allemand, célibataire, né en 1942. Après mon expérience, j’ai été très perturbé et je ne parvenais pas à comprendre ce qui m’était arrivé. Je ne savais tout simplement pas quoi faire ensuite. Je ne pouvais en parler à personne. Je voulais obéir à l’être de lumière en écrivant un rapport scientifique, mais j’étais incapable de le faire. Je ne savais tout simplement pas comment procéder. Puis, tout à coup une voix m’a dit d’apprendre une autre langue. Point final.

La nuit, j’étais très malheureux. Cela a duré environ 2 semaines, quand, une nuit, l’être de lumière est revenu et m’a dit que je devais tout oublier et que plus tard au cours de ma vie, j’allais traverser de grands malheurs. Soulagé, je me suis retourné et je me suis endormi. Lorsque je me suis réveillé le lendemain matin, je ne me rappelais pas d’un seul mot !!

Au cours des 25 années suivantes, j’ai vécu ma vie ainsi que je le souhaitais. Je suis devenu alcoolique, j’ai abandonné l’église. Je ne croyais ni en Dieu, ni en l’au-delà. J’ai cependant développé un intérêt pour l’apprentissage de l’Anglais.

Un grand changement s’est produit peu avant Noël. A la télévision il y avait un reportage sur les EMI, on y parlait d’une lumière. Soudain, il m’est venu à l’esprit que j’avais moi aussi vu une telle lumière. Dieu merci, je n’ai pas pu me rappeler immédiatement de tout. Cela m’aurait sûrement tué ! J’appelle cela l’expérience de Saül/Paul, car elle a eu des effets similaires sur moi. Saül a été aveuglé pendant 3 jours, il est ensuite devenu apôtre, je suis devenu combattant contre le démon en moi et autour de moi.

L’effet positif de tout cela, c’est que je me suis instantanément débarrassé de mon problème d’alcool. Les effets négatifs ont été trois tentatives de suicide en 1981. La troisième réussit presque. Par ailleurs, j’ai subi en 1986 une perforation de l’estomac qui était une séquelle de mon alcoolisme et qui m’a fait frôler la tombe. On m’a extrait tout l’estomac plus d’autres organes. Par ailleurs, pas de cancer. L’être de lumière avait raison en fin de compte.

En dépit de tout ce qui s’est passé, je n’aurais pas voulu manquer un seul des évènements de ma vie. Depuis Noël 1980, j’ai pu établir une relation personnelle avec l’être de lumière au travers de combats intérieurs, de visions, d’auditions, et je suis maintenant en mesure de rendre mon expérience publique. En 1980/81, je ne pouvais pas mettre mon expérience par écrit en allemand, et même aujourd’hui il n’existe pas de traduction en allemand, car je n’ai pas encore reçu intérieurement l’approbation de l’être de lumière, qui est notre Seigneur Jésus Christ. 

Peu avant la veille de Noël 1980, j’ai commencé à avoir des flashs de mon EMI/Sortie Hors du Corps. Il m’a fallu environ 4 à 6 semaines pour me souvenir de tout, de cet endroit où se trouvait un savoir absolu, infini.

Ma croyance religieuse est passée de l’agnosticisme à une foi ferme en notre Seigneur Jésus Christ ; je mène une vie tranquille, j’ai abandonné mon travail il y a 6 ans et je fais du bénévolat.

J’ai raconté mon expérience à quelqu’un, récemment : incrédulité totale.

Le meilleur fut l’amour de la lumière. Le pire : devoir la quitter.

Il est impossible de décrire cette expérience. Les mots adéquats n’existent pas. Cela ne peut être décrit en termes exacts... toute description est impropre.

 

 

***

GUNTER P

 

En essayant d’empêcher une tentative de double meurtre, j’ai reçu une vingtaine de coups de pied à la tête. Après le premier coup, j’ai perdu connaissance (à peu près 10 minutes, parait-il).

Pendant cette période d’inconscience, j’ai vu trois hommes, habillés en chemises blanches aux manches courtes, et en longs pantalons blancs. Ils m’ont décrit des événements à venir. A cette époque, ce qu’ils me dépeignaient me paraissait tout à fait invraisemblable. Néanmoins, le temps passant, toutes leurs prédictions se sont réalisées, dans les moindres détails. La chose la plus difficile à croire, dans un premier temps, c’était l’obédience de ces trois êtres.

Ils se sont déclarés membres du «Commandement de Justice Universelle» - UJC autrement dit (« Universal Justice Command » en anglais). Si le restant de leurs prédictions est aussi vrai que celles qui me concernent, ça va mal tourner pour nous tous, et ce sera à l’échelle mondiale.

Si possible, faites-moi savoir s’il y en a d’autres qui ont pris contact avec cet UJC.

Merci de leur permettre de me contacter par mail en vue de discussions et échange d’informations.

Si vous désirez davantage de détails, n’hésitez pas à me contacter.

Sincèrement,

*

Les entités étaient tout ce que je voyais, sur un fond uniformément illuminé. Tout mon environnement terrestre avait disparu. Ces êtres m'ont donné l'impression d'être beaucoup plus évolués par rapport à notre « civilisation » et ils sont la forme de vie la plus haute de l'univers. Ils fonctionnent comme une sorte de commandement policier ou de justice. C'était très vivement réalisé. Je me sentais privilégié d'être en présence d'entités aussi développées spirituellement.

Le fond était illuminé d'une relative brillance, mais qui ne faisait pas mal aux yeux. La lumière était confortable, et pourrait se comparer à un éclairage fluorescent.

Jusqu'ici tous les événements prophétisés se sont produits exactement. J'ai repris contact, bien que rarement, avec l'UJC. Je suscite beaucoup d’incrédulité autour de moi... mais comme les événements prévus ont eu lieu en leur temps, on a admis que mon récit était digne de crédit, vu la vérité des prédictions.

J'ai failli me noyer quand j'étais enfant. J'ai vu toute la piscine d'en haut, et moi, le petit qui se noyait là-dessous. Le moyen de m'en sortir m'est venu à l'esprit, et j'ai repris connaissance, toujours submergé. J'ai effectué le sauvetage moi-même... pour retrouver la vie.

Il parait que nous devons tous rendre compte de nos actions devant l'UJC, quand nous quittons l'existence terrestre. Nous en sommes tenus responsables.

Je souhaiterais voir tout le monde s’investir dans une spiritualité élevée, afin de limiter les dégâts par la suite...

                                                                                                                 Günter P

 

 

***

GUY

 

Je suis mort. Purement et simplement, mort. J’étais aux Soins Intensifs... on essayait de me sauver... mais je suis mort quand même. Mourir n’a pas été éprouvant. Jésus était vraiment là. Lui et moi regardions par dessus le bord du puits pour, en quelque sorte, voir où se trouvait l’enfer. Cela m’a rappelé quand j’étais petit et que je regardais par dessus le parapet d’un pont vers l’eau en dessous... ce n’était pas effrayant, nous regardions tout simplement. Il a mis le bras autour de moi. Il m’aimait.

Peut-être regardions-nous vers la terre, je ne sais pas. Je voudrais me rappeler plus de choses, parce que c’est tellement important. Mais comme je l’ai dit plus haut, on m’administrait des traitements et je ne peux vraiment pas me souvenir de tout. Mais je sais que j’étais là-bas !! Je sais que je suis mort et je sais que je me suis éveillé à nouveau dans mon propre corps, j’étais TELLEMENT TRISTE. Triste au delà des mots. J’étais allé vers la Liberté avec Dieu...

Puis, de retour ici, j’ai été piégé.

*

Je ne sais pas quels médicaments on m’a injecté. Je mourais d’une pneumonie. Pas d’air. Pas de pulsations. 3 fois. Que puis-je ajouter ? 

Je les ai vus et entendus (infirmières/médecins) apporter des médicaments et me les administrer, mais je ne sais pas ce que c’était. En fait, peu importe, car je n’étais plus là pour en être affecté. Les médicaments étaient sans conséquence. Ils n’avaient rien à voir avec ce qui m’arrivait, ni avec l’endroit où j’allais.

Absolument personne ne peut comprendre mon voyage, à moins de l’avoir fait également. J’ai essayé d’expliquer cela à ma famille... en pure perte. Je me sens seul. J’ai l’impression que personne ne comprend vraiment ou je suis allé. Impossible à transmettre ! C’est toujours en dessous de la vérité ! Je ne peux trouver aucun mot qui puisse décrire ce qui s’est passé.

J’étais tout à fait lucide. Conscient de la douleur et des efforts faits pour sauver ma vie juste avant que je ne dérive. C’était mieux, là-bas, qu’ici.

C’était la réalité. J’étais simplement « moi-même ». Je sais que les médecins et les infirmières faisaient de leur mieux pour m’aider, je sais qu’ils voulaient me sauver... mais à ce moment là, j’étais déjà loin. Et c’était bien mieux là-bas qu’ici. Je les remercie pour leur dur labeur, et leur souci, mais là où j’étais, c’était tout de même mieux qu’ici.

Essayez de décrire l’univers... c’est ce que je ressentais. Il n’y a pas d’explication. C’est au delà de tous les mots que je connaisse.

J’ai entendu des choses se produire autour de moi aux Soins Intensifs. J’ai entendu les gens. J’ai entendu leurs inquiétudes. Et puis, pfuiiiit, je me suis retrouvé ailleurs. J’ai bien aimé là-bas. Il faisait chaud. C’était amical. Dieu était là. Tout était bien. C’était mieux là-bas.

J’ai traversé une « barrière », oui. Pas un tunnel, pas ce genre de tube lumineux que tant de gens décrivent... mais un genre de « barrière », oui.

Je suis allé d’« ici » à « là-bas ». Je ne sais pas où « cela » se trouve, mais c’était bien, là-bas... j’étais tellement en colère quand j’ai découvert que je n’étais plus là-bas. Je suis toujours très en colère.

Jésus était là. Il était gentil, chaleureux, aimant et il avait de l’attention pour moi. Il m’a reçu. Il est REEL. J’ai toujours cru en Lui auparavant... mais maintenant, je peux jurer qu’il est REEL.

Personne ne me croit au sujet de l’endroit où j’étais. On vérifie que je suis mort trois fois... mais personne ne croit que j’étais ailleurs. J’étais « ici » et je suis mort. Puis je suis allé « là-bas ». Je ne sais pas comment le décrire. Mais c’était merveilleux, chaleureux... c’était bon et je le préfère de beaucoup à ici. Je ne voulais pas revenir ici.

J’ai été renvoyé... je ne voulais pas revenir. Je voulais rester là-bas. Vivre est la partie difficile. Etre avec Dieu, c’est la bonne part.

Je suis devenu quelqu’un d’autre. Des choses que j’estimais importantes avant que je meure, peu le sont vraiment, après. Je me sens étranger à ce monde. J’ai vécu des modifications de personnalité marquées. J’ai l’impression de ne plus être à ma place ici. Je n’ai plus les mêmes relations avec ma femme... en fait, je ne peux plus être proche d’elle... elle est tellement engagée dans ce monde, tellement ignorante de ce qui vient ensuite... nous n’avons plus rien en commun.

Personne ne me croit. Ils disent que c’était seulement les drogues et les médicaments. Mais je sais vraiment que j’étais là-bas. Il existe un autre endroit au-delà d’ici. Jésus s’y trouve. Ceci n’est pas la fin. La vie, c’est tellement plus.

Aucun de ceux qui n’y sont pas allés ne peut comprendre lorsqu’on en parle. S’ils n’y sont pas allés, ils vont dire qu’on est fou. On ne l’est pas ! Mais maintenant je me sens tellement détaché de tout ce qui est autour de moi !

J’ai de graves problèmes relationnels avec ma proche famille. Divorce imminent. Je ne peux pas vivre avec quelqu’un qui ne comprend pas ou qui ne croit pas que ce que j’ai vu, l’endroit où j’étais, etc... que tout cela était réel. Toutes les CHOSES qui étaient importantes avant, ne le sont plus maintenant. Les RELATIONS sont importantes, pas les choses... elle continue à désirer des « choses » : je ne peux plus vivre comme cela.

 

 

***

HAFUR

 

Je me suis soudain retrouvée dans l’obscurité totale, je ne pouvais me raccrocher à rien, jusqu’à ce que je me souvienne que je possédais un corps... et quand j’ai ressenti l’amour, une lumière est arrivée dans mon cœur. Petit à petit, elle a grossi jusqu’à illuminer mon corps : il était totalement éclairé par sa propre lumière. 

J’ai senti que j’étais dans une sorte de grotte ou de tunnel sombre. Une petite lumière est apparue au fond, elle a grossi au même niveau que ma propre lumière, elle s’est approchée, comme s’il s’agissait d’un reflet de l’endroit où je devais aller. 

Dans l’obscurité il y avait de nombreuses ombres de personnes autour de moi, marchant sans aucun sentiment ni but (comme des zombies). J’ai vu à ma droite un être qui ne m’a pas montré son visage, j’ai pensé qu’il s’agissait de mon grand-père décédé, à cause du costume en cachemire anglais, de la canne et du chapeau qu’il portait quand il était en vie. Il m’a fait savoir que je ne devais pas essayer de parler à ces gens parce qu’ils n’allaient pas me porter attention. Ils étaient dans leur propre rêve inconscient, marchant comme des robots. Cela m’a rendue triste et j’ai ressenti de la compassion à leur égard. 

J’ai décidé de poursuivre mon chemin vers la lumière au fond du tunnel, et je suis sortie sur une magnifique petite plage où il y avait toute une gamme de couleurs que je n’ai jamais vues sur terre. Elles étaient très intenses et nettes, mais ne faisaient pas mal aux yeux. Le sable très blanc, le bleu du ciel et de l’eau étaient tout à fait délicieux. La couleur des rochers et du reste n’était pas produite par un reflet, ils brillaient de leur propre lumière. 

A ma droite, la silhouette qui me guidait s’est arrêtée, je n’ai pas pu voir son visage. C’était comme si nous étions sur une petite plage fermée, il y avait une montagne qui a servi à projeter ma vie plusieurs fois, du début à la fin. Rapidement d’abord, puis plus lentement. C’était stupéfiant de voir ma vie montrée avec des évènements que j’avais complètement oubliés. Il y en avait de tellement insignifiants que j’avais l’impression de voir chaque image d’un film personnel de ma vie sur terre. Je me suis rendu compte que je comprenais tout avec une grande netteté et une super-lucidité inconnues auparavant.

J’ai découvert que j’avais moi-même choisi de prendre un corps physique et de vivre ces expériences de vie, et j’ai réalisé que j’avais perdu du temps en souffrant. Ce que j’aurais dû faire, c’était d’utiliser ma liberté pour choisir non pas la douleur, mais l’amour véritable dans tout ce qui advenait dans ma vie. 

J’ai vu que j’avais moi-même conçu la vie que j’allais mener avant de venir volontairement dans ce monde, et que ma liberté dans un corps physique ne pouvait être trouvée qu’en cultivant consciemment le bonheur dans toutes mes pensées, sentiments et actions parce que j’avais conçu ou choisi mon propre destin avant d’intégrer un corps physique. J’ai réalisé qu’il n’existe aucun Dieu juge ou vengeur tel que le décrivent les religions : c’était mon esprit avec une conscience étendue qui se jugeait lui-même, passant ses actions par le filtre de l’amour conscient et parfait. 

Je suis revenue à l’avant de la plage et j’ai vu au loin quelque chose qui ressemblait à une île en forme de montagne. Au sommet, dans le ciel, se trouvait un très petit soleil qui m’a parlé par télépathie, me faisant tout comprendre au sujet de la vie. 

Puis, sortant de cette lumière, j’ai vu une myriade d’êtres vêtus de blanc qui suivaient une personne au port d’une grande magnificence. Il avait une barbe blanche et portait une sorte de tunique plus blanche que celle des autres et absolument magnifique. Il est venu à gauche de l’endroit où je me trouvais, sans toucher terre (en flottant au dessus de la mer paisible). Sur la poitrine il portait un croix de Malte en or, également entourée d’un anneau d’or, il m’a regardée avec sérénité. 

En queue de la procession de ces êtres se trouvait mon père décédé, il portait une tunique blanche également. Je lui ai demandé par télépathie : « Que fais-tu là, alors que tu es déjà mort » ? Il m’a répondu de la même manière (par télépathie) qu’il était dans le monde des vivants et que je venais du monde des morts sur terre. Cela m’a fortement surprise, je me suis souvenu que je venais de la terre et que j’avais laissé mes 3 jeunes enfants seuls. J’ai regardé l’homme à la barbe, je lui demandé de m’autoriser à repartir afin d’être avec eux car ils avaient besoin de moi. Il a accepté et m’a dit que je pouvais repartir. 

Tout à coup, je me suis retrouvée dans un endroit plus bas que les images, et sur ma gauche j’ai vu une série de rochers dans le sable qui émergeaient de l’eau, je me suis vue assise sur le plus grand des rochers entre la plage et la mer. Je portais une tunique blanche semi-transparente (comme de l’organza) décorée avec des étoiles dorées qui tintaient. J’ai été surprise de me voir enceinte car mon mariage n’était pas heureux, la dernière chose que je souhaitais, c’était d’être à nouveau enceinte. 

A ce moment, un être superbe a émergé de l’eau (je ne voyais que la partie supérieure de son corps) : il était assez jeune, le teint pâle, avec de très grands yeux bleu turquoise et des cheveux d’or bouclés. Il m’a souri et m’a dit par télépathie qu’il était mon véritable mari et qu’il m’envoyait son amour. J’ai senti une tendresse infinie. J’ai compris que la sorte d’amour la plus proche de l’amour divin dans cette vie-ci, c’est celui que nous ressentons pour un petit enfant. 

Tandis que ce merveilleux sentiment m’envahissait, j’ai entendu dans mon cœur une voix qui disait : « Par l’amour tu comprendras tout. L’essence, l’essence, l’essence »... cela fut suivi par un sentiment de grande paix mélangée de joie à l’intérieur de mon âme. J’ai senti que ma vie allait changer pour le meilleur, et c’est bien ce qui s’est passé, car depuis cette expérience, j’ai une meilleure compréhension du véritable sens de la vie. 

Je me suis ensuite tournée vers la lumière dans le ciel et une force télépathique a déversé dans mon esprit une série de codes emplis de sagesse millénaire au sujet : de la création, du monde, de ma vie et de celle de tous les autres êtres qui peuplent tous les univers. Tout est éternel. Tout dépend de la vie spirituelle, et les distinctions ou différences que nous déterminons dans cette vie, sont dûes à l’ignorance ou au fait d’avoir oublié cette vérité. 

Comme un aimant géant, la lumière m’a attirée à elle et j’ai été immergée à l’intérieur, il n’y avait là rien d’autre que la lumière. J’ai oublié que j’avais un corps je me suis sentie fusionnée avec cette lumière. A cet instant, j’ai éprouvé un sentiment « d’unité plurielle ». J’ai compris chaque chose avec une extrême clarté. J’ai découvert ce qu’est la réalité, j’ai tout vu et tout compris avec une conscience lucide qui m’a permis de tout saisir avec une infinie perfection, sans l’ombre d’un doute. 

De mon cœur a jailli ce sentiment : « Ah h a !!!! » comme si j’avais toujours su quelque chose mais que je l’avais oublié, je ne peux l’expliquer par des mots du langage humain. Je me sentais comme participant à la création

 

UNE PARTIE DE CE QUE J’AI COMPRIS

ET DONT JE ME SOUVIENS AUJOURD’HUI :

 

- Nous vivons dans une « Unité Plurielle » ou « Unicité ». En d’autres termes, notre réalité, c’est « l’Unité dans la Pluralité et la Pluralité dans l’Unité ».

- J’étais tout et tout était moi, sans autre différence essentielle que les apparences temporelles.

- Il n’existe pas de Dieu en dehors de nous-mêmes. Au lieu de cela, Il est en toute chose et toute chose est une partie de « Dieu », comme l’est la vie elle-même.

- « Dieu » est tout et rien en même temps.

- Chacun et chaque chose ou phénomène temporel dans cette dimension se trouve à sa place, car émanant du plan d’un rêve partagé (si on peut l’appeler ainsi) qui se répète indéfiniment jusqu’à ce que nous comprenions ce qui est essentiel ou réel.

- Tout fait partie du jeu essentiel de la vie, et c’est dans la mesure où nous vivons selon l’amour authentique, inconditionnel et universel que nous nous approchons de la compréhension de ce qu’est vraiment la vie, le véritable bonheur, la sagesse parfaite.

- Tout est expérience : cette vie et la prochaine sont identiques en essence car tout est Dieu. Rien n’est en dehors de Dieu, rien n’est en dehors de la vie elle-même.

- La mort est une métamorphose du temps. Une illusion supplémentaire de nos concepts mentaux. Fondamentalement, le temps n’existe pas, l’espace non plus. Ils sont les produits de notre esprit créatif qui joue un jeu d’illusion dans la création d’évènements.

- « Je » inclut « nous » en un miroir où nous percevons le reflet de notre réalité dans ses multiples facettes et illusions.

- Le « Créateur » crée éternellement, et l’une de ses créations est la pratique de l’amour conscient. « C’est en peignant qu’on apprend à peindre », c’est pourquoi notre « création illusoire humaine et temporelle » existe comme s’il s’agissait d’une matrice dans une autre matrice et cette dernière dans une autre… de façon multi-dimensionnelle jusqu’à ce que nous nous éveillions.

- J’ai vécu quelque chose qui ne peut être communiqué avec des mots mais qu’on pourrait exprimer ainsi : « L’Essence de la Vie est son Néant Total (veuillez comprendre « Néant » comme quelque chose qui n’a aucune substance intrinsèque, mais qui est par contre composé d’une multitude de phénomènes à l’infini). J’ai compris que la vie intangible, indescriptible est tout ce qui existe. La mort n’existe pas : il ne s’agit que d’une illustration - ou description - qui fait ressortir les polarités dans le monde des phénomènes.

- Vivre consciemment selon l’amour est l’essence de la vie elle-même. L’amour est rendu manifeste sur ce plan d’existence comme une force de cohésion pour se recréer lui-même sous de multiples formes, en un jeu d’évènements illusoires et temporaires.

Ce que je voudrais pouvoir dire, c’est l’infinie tendresse, la perception, la compréhension de la vie, du néant et de chaque chose... la connaissance et sagesse parfaite. Mes mots ne peuvent exprimer l’expérience, ni ce que j’ai compris. 

- L’univers connu est une fraction de la réalité infinie qui, par l’amour, s’est transformée en éléments finis dans nos « mains » temporelles.

- J’ai appris des milliers d’autres choses sans limitation, inexprimables par la parole. Les mots ne peuvent décrire ce que j’ai vécu dans cet autre état de conscience, qui est bien plus net que ne l’est celui-ci.

- Quand je suis revenue à cette vie-ci, j’ai senti que j’étais tombée dans un espace très lourd, que mon corps était comme du plomb, tout comme mon esprit... devenu très lent.

- J’ai vu mes proches, la famille et les amis, comme s’ils ne m’étaient rien ; ils n’étaient que des reflets dans le grand théâtre de la vie, chacun acceptant volontairement de jouer un rôle afin d’apprendre comment aimer davantage et mieux. 

J’ai parlé avec eux pour leur raconter mon expérience, ils m’ont regardée comme si j’étais folle. Je me suis rendu compte qu’ils ne comprenaient pas ce que je leur disais. 

Peu à peu mon expérience s’est évanouie, mais de nombreuses expériences nouvelles particulières sont advenues : intuition et télépathie, entre autres, tout comme des Sorties Hors du Corps volontaires et des bilocations involontaires. Je suis d’ailleurs incapable de contrôler ces dernières et j’aimerais savoir, en utilisant le langage conventionnel, comment ce phénomène se produit. 

Je sais seulement que tout est pure conscience éternelle, que nous sommes dans un rêve mental qui se construit en permanence, comme une dynamique de conscience se connaissant elle-même et se recréant au travers de chacun de nousNous sommes le « point de vacuité » où le vide - le « néant » - de l’univers devient conscient de lui-même.

C’est vraiment difficile à expliquer. Mais je sais que tout ce que j’ai vu provient de la « pensée » de l’esprit universel projetée en images et en évènements interagissant avec la conscience lucide, en tant qu’expérience. L’intégralité de cette expérience fait partie de l’infini de ce qui est réel sur tous les plans ou niveaux d’existence que nous voulons inventer ou diviser en éléments, afin que notre esprit temporel puisse le décoder en dépit de ses limitations. Je crois avoir compris que ce que nous appelons Dieu, c’est le Silence de la vie indescriptible qui se trouve en toute chose et toute chose en Lui. Une éternité merveilleuse, aimante et consciente. 

Comme analogie, on pourrait utiliser l’image de la vapeur qui se convertit en eau et l’eau en glace : une fois qu’elle est dans cet état, la glace oublie qu’elle est vapeur avec sa capacité d’expansion. C’est ce qui nous arrive dans ce plan-ci de conscience. 

NB : J’ai le sentiment que toutes les images qui ont été créées dans mon esprit pendant cette expérience, avant d’entrer dans la lumière, sont peut-être des pensées-formes symboliques de quelque chose de plus profond, pensées qui pourraient servir à faciliter le compte-rendu d’une expérience essentielle. C’est impossible à expliquer dans notre langage humain limité, je suis pourtant actuellement en train de tenter de le décoder petit à petit. 

J’ai remarqué une modification de la vitesse à laquelle mon esprit fonctionne et j’ai développé mon intuition ou perception universelle de la vie. Il est difficile de traduire en langage conventionnel avec mon cerveau physique ce qui est essentiel ou infini. 

Peut-être que cela peut être fait grâce à l’art de la communication télépathique d’âme à âme. Je vais continuer à tenter de le faire, je vais essayer de voir si des personnes ayant vécu ce même phénomène ou ayant eu une expérience similaire, possèderaient une autre partie du puzzle verbal, tous ensemble nous pourrions bâtir une image plus claire qui pourrait bénéficier à ceux qui ne lisent pas les pensées. 

Je demande votre indulgence pour mes limitations et j’espère n’avoir troublé personne.

Je conclurai en disant :

« Avec un simple morceau d’argile, on peut faire de nombreuses formes. Tous les concepts mentaux se cristallisent en formes éphémères de néant ».

*

Quand j’ai perdu connaissance, il n’y a eu aucun avertissement de ce qui allait se passer… et puis BOUM ! C’est arrivé tout simplement... comme ça. En fait si je n’étais pas revenue à la conscience en 3D, je n’aurais jamais su qu’il s’était produit quelque chose.

Quand je suis entrée dans la lumière, la netteté et les couleurs étaient indescriptibles. J’ai simultanément pénétré dans le « vide » et dans « toute chose ». J’ai fusionné avec la lumière et la réalité est devenue consciente d’elle-même. J’ai réalisé que tout était Dieu en création permanente. Le néant créant le néant. Franchement, j’ignore comment communiquer ou m’exprimer avec des mots, ils me limitent…

A propos du « film » de la vie : tout est enregistré dans une mémoire universelle, même les choses les plus insignifiantes. J’ai pris forme dans mon corps volontairement, j’ai conçu la vie dont j’allais faire l’expérience afin d’apprendre comment aimer vraiment, davantage, et mieux. Tout ce que nous faisons, nous devrions le faire par amour authentique, sans arrière-pensée ni jugement : d’une manière impartiale. Il n’y a qu’une loi universelle : la VIE. La mort n’existe pas. Nous sommes tous Dieu. C’est notre propre conscience super-lucide qui nous juge avec amour. La sorte d’amour humain qui ressemble le plus à l’amour divin, c’est la tendresse infinie. Ce que nous pensons ou voulons penser est ce qui est, advienne que pourra. C’est de cette manière que se construit l’univers. C’est comme un jeu de conscience qui se reconnaît lui-même et se recrée lui-même à travers chacun de nous, simultanément. Nous sommes le « point de néant » dans lequel la vie prend conscience d’elle-même : c’est difficile à exprimer. Ce que j’ai le plus aimé c’est le « vide » du néant parce que j’y ai compris toute chose.

J’ai pénétré dans le Vide et le Tout, sans temps ni espace, comme dans une éternité.

Dans mon esprit reste une empreinte de quelque chose qui aidera beaucoup de monde, mais j’ignore comment l’expliquer avec des mots. Peut-être existe-t-il une autre manière de le communiquer ?

J’ai des rêves extralucides, des prémonitions, des perceptions intuitives de pensées d’autres personnes, des expériences de Sortie Hors du Corps volontaires et involontaires. J’ai fait 5 fois l’expérience de me trouver à plus d’un endroit à la fois, etc..

Je considère mon expérience comme plus réelle que cette vie-ci. J’ai le sentiment que nous sommes endormis dans cette vie. Elle est plus dense, comme du plomb, lourde...

Je pense que j’ai dans l’esprit quelque chose qui pourrait aider l’humanité, mais je ne me souviens pas de quoi il s’agit.

Dans cette vie-ci, j’ai le sentiment d’être dans un rêve, tout est très lent... avant je voyais la vie d’une manière linéaire, maintenant je la vois dans sa totalité.

Mes mots sont inadéquats pour expliquer ce que j’ai vécu. J’aimerais que quelqu’un m’aide à vivre « la connaissance totale » à nouveau, afin de me souvenir avec netteté de ce que j’ai vécu et ainsi aider l’humanité.

J’aimerais rencontrer un chercheur sérieux qui souhaiterait m’aider.

Merci.

 

 

***

Hal B

                                                                                                                              

 Je vivais dans une zone rurale. Ce soir là j’avais tué deux lapins pour le dîner. Quand je les ai vidé, l’un des deux sentait horriblement. Je l’ai jeté, mais je m’étais coupé en le dépeçant. Le lendemain, une forte fièvre m’a terrassé. On m’a emmené à l’hôpital et glissé dans un sac à cadavre, puis on m’a entouré de glace pour faire tomber la fièvre, qui augmentait toujours.

Le deuxième ou le troisième jour, j’ai ressenti une modification de la conscience. Je n’étais plus gêné, ni effrayé. J’étais sorti de mon corps, comme si je m’étais trouvé plusieurs étages au dessus de mon lit, mais je pouvais voir tout clairement et nettement dans la chambre. Je me souviens de m’être retrouvé à une sorte de carrefour, pourtant je savais que c’était quelque chose comme un rêve, c’est à dire que ma propre conscience me fournissait, en quelque sorte, une image pour une chose que je ne comprenais pas tout à fait. A ce carrefour, j’ai compris que je devais faire un choix. A ma droite se trouvait la mort, ainsi que la ferme sensation d’un monde très différent de celui où j’avais vécu. A ma gauche se trouvait le chemin du retour vers mon corps. Je savais que mon choix d’alors allait être effectif, aucun doute à ce sujet. En revanche, j’ignorais comment prendre cette décision, non par peur, mais parce que je réalisais que je n’avais aucun critère de jugement.

J’ai regardé en bas et j’ai vu mon pauvre corps émacié, immobile dans le lit. Au chevet, mon père pleurait en me tenant la main. Je ne l’avais jamais vu pleurer ainsi auparavant, j’ai trouvé cela très curieux. En fait, je me rappelle avoir pensé : « Pourquoi quiconque pleurerait à cause de la mort » ? Par contre, j’étais triste pour lui... et je pense que c’est seulement par égard envers lui que je suis revenu dans mon corps.

*

Il m’a fallu de nombreuses années pour exprimer et comprendre ce que j’avais vécu. Au début, lorsque j’ai tenté d’en parler, je me suis rapidement rendu compte que mes parents et les médecins pensaient que j’étais peut-être fou. Sachant que je ne l’étais pas, je me suis donc tenu tranquille. En fait, j’avais appris une vérité inébranlable, même si je ne la comprenais pas.

J’ai vu mon père depuis une grande distance, j’étais « hors du Corps »... à l’époque je ne savais cependant pas qu’on appelle cela ainsi.

Avant et après l’expérience, je pense que j’étais dans le « cirage ». Par exemple, lorsque je suis revenu dans mon corps, mes perceptions sont repassées par les cinq sens, mais rien ne fonctionnait tout-à-fait bien (je suis resté aveugle pendant les cinq semaines suivantes).

Je ne crois pas pouvoir dire que l’expérience « ressemblait à un rêve »... sauf lorsque je me trouvais dans mon corps. Mais au cours de la période où j’en suis sorti, c’était différent de tout ce que j’ai vécu avant... ou après.

Plusieurs années plus tard, en travaillant avec un shaman Peyotl, j’ai revécu des aspects de l’EMI. Il y avait un chemin dans un bois qui ressemblait à un tunnel. A un carrefour, plus loin sur ma droite, il y avait de la lumière, différente toutefois de la lumière du soleil ou d’une source électrique. A l’époque, j’ai tenté de l’expliquer comme un vide, ou comme un endroit qui n’était ni éclairé ni sombre, sans dimension, ou bien de dimension et de forme infinies. Difficile à décrire encore aujourd’hui. Lorsque j’entends d’autres personnes décrire la lumière de l’EMI, je pense que leur esprit convertit cette non-dimension en une expérience connue, dans le but de la rendre signifiante. Quant à moi, la décrire comme sans dimension me satisfait.

Je ne peux rien affirmer. Etant enfant, j’avais un guide spirituel qui souvent m’accompagnait, m’instruisant en quelque sorte de la nature du monde. Lorsque des années plus tard j’ai vécu cette expérience, j’ai senti sa présence, mais ce n’était pas comme s’il s’était trouvé ici, dans un corps physique.

Ce que j’ai ressenti vraiment, c’est à quel point mon vécu dans le monde était une projection de ma propre conscience. J’ai été incapable d’exprimer cela pendant de nombreuses années, mais c’est exactement ce dont il s’agissait. Cette connaissance m’a en fait lancé dans une longue quête, m’amenant finalement à ma pratique spirituelle actuelle, qui se fonde sur la terre et concerne autant le non-savoir que le savoir.

A l’époque et pendant de nombreuses années, je n’ai pas parlé de cette expérience par peur d’être étiqueté « fou ». Donc s’il existait des choses qui auraient pu être vérifiées, elles ont disparu. Mais cela ne m’a jamais semblé important.

Je ne peux pas le décrire facilement, mais la sensation d’infinité ou de non-dimension était profonde pour moi, elle a constitué une caractéristique centrale de la pratique spirituelle et des croyances que je conserve aujourd’hui.

L’espace était sans aucun doute altéré, dans le sens où il était sans dimension ou infini. Sans commencement, milieu, ni fin. A l’époque j’étais terriblement déconcerté. J’ai passé les vingt années suivantes à chercher à comprendre ce qui s’était produit. Je ne peux toujours pas garder en tête cette profonde expérience de non-dimension, ni la découverte que le monde physique de tous les jours n’est pas du tout ce que nous pensons. Toutefois, ne me demandez pas ce qu’il est, je soupçonne qu’en fin de compte il est pur esprit, et non pas quelque chose de physique. Ou alors ces formes physiques sont créées par l’esprit, par quelque chose que toutes les formes que nous identifions dans cette vie aide à produire. Je ne suis cependant pas tout à fait sûr de ce que cela signifie.

J’ai éprouvé la fusion de toutes les limites. J’avais également le sentiment qu’il n’y a en fait aucune limite à franchir, que nous sommes en permanence dans la non-dimension, mais que dans la vie de tous les jours, nous restons attachés à l’illusion des formes... j’espère que cela n’a pas l’air trop démentiel.

J’ai la connaissance d’évènements à venir d’une manière tout à fait terre à terre et cette connaissance, étonnamment, s’est développée au fil des années. Je décrirais cela comme la capacité en quelque sorte de lire la forme d’un événement, ou d’une question que pose une personne, ou de la simple présence de la personne elle-même, puis de prédire comment elle va exprimer sa vie. Pendant quelques années j’ai fait du « conseil parapsychologique », mais j’ai trouvé que c’était agressif, que cela violait les croyances (que je m’efforce de respecter). Lorsqu’une personne sera prête à entendre parler d’elle-même, elle le fera. D’une certaine manière, ce que je faisais sortait de ce cadre. Je n’avais pas le sentiment que c’était productif... c’était même perturbant. Par ailleurs, je n’aimais pas entrer dans la conscience des gens. J’ai assez de difficultés à gérer la mienne et je n’aime pas m’immiscer dans celle des autres.

J’ai compris que je devais choisir entre la vie et la mort. La décision m’appartenait à ce moment là. Je me suis aussi rendu compte que je n’allais pas toujours avoir le choix, qu’un jour j’allais de nouveau me trouver dans cette situation et que je n’aurai pas le choix.

L’expérience de la non-dimension, la compréhension de la nature de la projection et la capacité de « lire les formes », tout cela semble positif... mais ça ne ressemble pas beaucoup aux autres discussions sur le paranormal dont j’ai eu connaissance. Je n’en parle donc généralement pas et je n’informe pas non plus beaucoup autrui du rôle que cela joue dans ma vie.

Je crois qu’à 16 ans, à l’époque où je suis tombé malade, je pensais vraiment avoir tout compris (n’est-ce pas le cas de tous les adolescents ?)... ensuite, j’étais très troublé, essayant d’intégrer ce que j’avais vécu dans la vie de tous les jours. J’ai été très nihiliste pendant de nombreuses années, suicidaire même, souhaitant peut-être y retourner pour mieux comprendre ce qu’est la mort. J’ai longtemps vécu une vie très sombre, mais on m’a accordé une vraie percée, une compréhension grâce au travail, dans les années 60 et 70, avec un shaman Peyotl et des psychotropes. Je considère ces derniers comme extrêmement dangereux, je n’utilise aucune drogue aujourd’hui, mais je pense également que la compréhension à laquelle je suis parvenu par les drogues, m’a amené à une discipline spirituelle précieuse, que je conserve aujourd’hui.

Sans cette expérience, aujourd’hui je travaillerais probablement dans une usine d’automobiles. C’est ce que je pensais faire, avant. Grâce à elle, j’ai accompagné mes parents durant leur agonie. J’ai été « appelé » pour être leur guide dans cette traversée, tous deux ont pu passer d’une façon très consciente. Toutes mes expériences propres m’ont fait lutter afin qu’ils abandonnent leur forme physique beaucoup plus facilement, en conversant avec eux, en étant capable de gérer les rôles familiaux pour que nous puissions tous leur apporter un soutien, etc... rien de farfelu : juste un bon soutien et la compréhension du processus de la mort.

Immédiatement après et pendant plusieurs années, j’ai vécu dans la confusion, j’étais nihiliste, y compris avec des tendances suicidaires, autodestructrices. Je pense avoir en grande partie expliqué cela plus haut.

Le meilleur a été la capacité de voir la « non-dimension », d’avoir les racines de la compréhension sur le rôle que joue la projection dans nos vies. Cela a finalement influencé mes disciplines spirituelles qui ont mis de nombreuses années à se développer. A 30 ans, la créativité m’a servi. A 40 ans, j’ai trouvé dans la spiritualité le chemin vers un réconfort plus grand.

Sur la base de tout cela, je crois que le mystère de la vie, le mystère du monde fini, est toujours grand-ouvert. Je dois dire que je continue à examiner l’infini et la non-dimension afin de comprendre. Mais ils ne répondent pas à ce que mon cerveau semble demander, celui-ci étant (vraisemblablement) une forme finie, il ne semble pas en mesure d’abandonner cette « illusion (??) » suffisamment longtemps pour laisser entrer une vérité plus grande.

Parmi les conséquences de cette EMI, il y a eu, pendant quelques mois, ma cécité et l’incapacité de marcher ou de bien coordonner les mouvements des grands muscles. Les médecins n’étaient pas certains que j’allais recouvrer la vue. Elle est bonne maintenant, j’ai une vision excellente, j’ai même la capacité de voir dans le noir et à grande distance, bien meilleure que la plupart des gens. Par ailleurs, le processus de recouvrement de la vue a été fascinant pour moi, j’ai en effet dû réapprendre à voir. Cela m’a beaucoup appris sur la façon dont fonctionnent nos sens. Il se passe beaucoup de choses, par exemple, entre le moment où nos yeux collectent une fréquence particulière de lumière et la construction dans notre esprit d’une image signifiante.

 

 

***

HENRY W

 

C’est un fait, je suis mort... je me souviens d’avoir senti mon cœur ralentir jusqu’à s’arrêter, à cet instant j’ai fermé les yeux. Je n’ai pas eu l’impression que plus d’une seconde ne se soit écoulée avant que je ne voie à nouveau. C’était comme si j’avais franchi mes paupières.

Je me suis assis, j’étais impressionné par le fait que tout soit si clair. Toute ma vie j’avais porté des lunettes ou des lentilles, j’étais donc stupéfait de la netteté de la pièce autour de moi, de l’éclat des couleurs. Je percevais une énergie enveloppant tout, les livres, le bureau, les meubles de la pièce. Une légère lueur semblait émaner de chaque chose. A peine avais-je remarqué cela, que j’ai réalisé qu’il m’était possible de voir à 360 degrés autour de moi. Je n’avais pas besoin de tourner la tête, il me suffisait de regarder et je voyais. Là, derrière moi, gisait mon corps !

A ce moment précis, je me suis rendu compte que je venais de mourir. Au même instant, j’ai vu une lumière qui provenait de la porte. Quand je l’ai fixée, la pièce a paru exploser et je me suis retrouvé dans un autre royaume. Au début, la seule chose que je percevais c’était une vaste zone dont, d’une manière ou d’une autre, je savais qu’elle s’étendait à l’infini. Cette zone était éclairée, mais je ne pouvais voir la source qui l’illuminait. L’univers entier était du plus riche et profond violet sombre que j’aie jamais vu, et je me suis rendu compte que tous mes sens étaient amplifiés, j’étais capable d’entendre le silence. Il n’y avait aucun bruit, mais j’entendais quelque chose. S’agissait-il de « l’existence » de cet univers ? Il vivait. Je respirais... en fait, non ! A la place de l’air je sentais une force vivante circulant en moi. J’avais l’impression de nager dans l’Essence même de l’Amour.

Tandis que je me déplaçais dans cet espace, j’ai pris conscience d’autres présences autour de moi. Il n’y avait personne qui me soit familier, mais j’ai ressenti d’autres êtres. Rapidement, je les ai vus tels de petites sphères dorées de lumière, chacune étant une personne. Elles étaient toutes reliées par un fil fin. Elles s’étendaient aussi loin que portait le regard ! Dans mon esprit je savais que chacune d’entre elles était connectée et reliée à ce que j’ai déterminé comme étant Dieu.

Ici, il est important de noter que je n’ai jamais entendu de voix. Au lieu de cela, aussitôt que je percevais quelque chose, des mots paraissaient pénétrer dans mon esprit. C’était comme une narration dans un film. Les réponses à mes questions m’étaient fournies avant même que je puisse les exprimer. J’ai su presque immédiatement que je n’allais pas rester, cet univers paraissait connaître mon désir de comprendre la vie et les mystères concernant notre présence sur cette terre. Il allait me les expliquer.

J’ai pris conscience d’autres voix, celles des sphères, des autres âmes autour de moi, je les entendais communiquer entre elles. Il semblait y avoir des groupes de sphères qui se réunissaient. Elles parlaient entre elles de leurs vies sur terre, de tout ce qu’elles avaient perçu et senti. Elles ne racontaient pas seulement avec des mots, mais en partageant leur expérience. Si une sphère ne parvenait pas à comprendre, elle disparaissait, puis réapparaissait. La sphère - je ne sais comment - retournait sur terre et vivait cette « vie » pour en approfondir la compréhension. J’ai réalisé que le temps n’existait pas là-bas, ces êtres pouvant choisir n’importe quelle époque pour se manifester sur terre. Les sphères - ou plutôt les « âmes » - quittaient ce royaume, se détachaient de cet univers afin de repartir vers l’univers de notre terre. Là, elles vivaient et mouraient, ensuite elles revenaient et partageaient l’expérience avec toutes les autres âmes. Si une de ces autres âmes ne comprenait pas l’expérience, elle pouvait aller vivre cette vie également afin d’en faire l’expérience. J’ai appris que nous avons de nombreuses vies, passées, présentes et à venir.

Ces sphères, ou âmes, ne peuvent vivre certaines choses comme la douleur, le chagrin, la haine et la colère. Aussi, bien qu’il s’agisse de choses négatives, il est important pour elles de les comprendre et de les vivre. Peut-être pour saisir les motivations des êtres humains, ou bien (et j’y crois en mon cœur) afin d’évoluer en un être semblable à Dieu, omniscient et comprenant tout.

Des choses me sont alors apparues, des réponses à d’autres questions. Je voyais des concepts comme s’il s’agissait d’entités. Pour la première fois de ma vie, j’ai pu comprendre E = MC2.

J’ai appris que notre univers existe parmi de nombreux autres. Il est tel une boîte de Petri, conçu avec ses propres lois afin de produire un être spécifique. Dans ce cas particulier, il s’agit de produire des êtres tels que les humains. Chaque univers possède ses propres lois de la physique. Je me rends maintenant compte que la somme d’informations devant être apprise par une âme est immense, bien plus grande que nous ne pouvons l’imaginer ici.

La règle ou le concept que j’ai appris ensuite, c’est que l’existence de Dieu ne pourra jamais être prouvée par des moyens scientifiques. Ce serait corrompre l’environnement. Cela détruirait la foi. Lorsque nous avons la foi nous cherchons, nous apprenons. Si Dieu devait apparaître devant nous aux Nations Unies comme un être immense, le monde entier croirait, mais il vivrait également dans la peur. Pour réussir à vivre l’existence humaine, il faut être physiquement hors de portée de Dieu. Il nous faut apprendre et chercher seuls. Nous devons rechercher le sens de notre propre existence et la vivre ici sur terre. La foi est le moteur de la découverte. Sans foi, nous serions comparables à des fourmis.

J’ai appris pourquoi de mauvaises choses arrivent à des personnes bonnes. Si rien de mal ne nous arrivait jamais, nous serions fondamentalement tous les mêmes. C’est comme du métal dans une forge, il faut le chauffer et le frapper à coups répétés pour en faire un outil intéressant. Nous démarrons cette vie avec une feuille blanche. A chaque incident que nous vivons, une partie du croquis est tracé, jusqu’à ce qu’un plan complet de la personne soit créé. La fin de nos vies est dictée par ce croquis. Vivre joyeusement dans ce royaume, c’est prendre conscience de ce croquis et le modifier. D’autre part, le temps n’est qu’un concept et n’est opérationnel qu’ici. Dans l’autre royaume, il n’existe pas.

Bien que nous puissions vivre de la douleur et du chagrin sur terre, il ne s’agit que d’une seconde dans le grand plan des choses. Nous avons une éternité à vivre. En réalité les âmes ne meurent jamais. Notre vie n’est qu’une pensée fournissant les conditions de cette existence. A mesure que l’âme progresse, ce traumatisme est oublié et replacé dans de bonnes perspectives en tant qu’un élément du processus d’apprentissage.

J’ai eu la réponse a l’une des questions que je m’étais personnellement toujours posées : « Les fantômes existent-ils » ? La réponse qu’on m’a fournie a été : « Oui, dans le corps humain existent deux formes d’être spirituel. Le premier c’est « l’âme » qui est l’être spirituel ayant une relation symbiotique avec le corps physique. Le second, c’est l’être créé par la biologie du corps humain. Cet être est intelligent, il constitue fondamentalement la personnalité de l’individu. Son utilité est de subvenir aux besoins de l’humain en ce qui concerne la nourriture, la survie, la procréation. C’est un concept très similaire à celui de Freud (le ça, le moi et le surmoi), la séparation de l’esprit et de la personnalité. L’âme nous fournit toutes les choses qui différencient la personne du Règne Animal. Il s’agit de la capacité à raisonner, à utiliser la logique, ou à éprouver de la révérence en voyant un coucher de soleil. L’âme est la partie créative de l’humanité. Le deuxième être est davantage notre côté animal et nous pousse à accomplir ou rechercher des choses qui satisfont nos besoins et nos désirs.

Lorsque nous mourons, l’âme se sépare et progresse vers l’au-delà (pardonnez-moi de tout simplifier). L’entité du corps meurt, emportant avec elle les émotions fortes, « les bagages » et inclinations des êtres humains. C’est une partie naturelle du processus de la mort. Lors de morts violentes ou soudaines, toutefois, cet autre/être (je ne trouve pas le terme approprié) n’a pas l’opportunité de mourir. Au lieu de cela il reste en arrière en tant que tendances, émotions et motivations de notre esprit. Cet être corporel, dépourvu des orientations de l’âme, n’est fondamentalement qu’une enveloppe. Il erre sans but. Il répète souvent les actions qu’il a accomplies auparavant, les souvenirs sont en effet les seules données dont il dispose.

Avec le temps, l’énergie de cet être se dissipe et il n’en reste rien. Mais ce processus peut durer longtemps. C’est pourquoi il existe des « fantômes » qui hantent des maisons ou une personne. Le coeur de l’existence d’un fantôme, c’est la période où il était avec le corps humain et l’âme. Ici sur terre, il reste jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître. Il est possible de communiquer avec un fantôme et de le guider, il n’a cependant pas de volonté propre si ce n’est celle des habitudes.

Quand les questions et les réponses ont cessé, je me suis senti tomber. Dans un sursaut, je me suis retrouvé dans mon corps. J’ai ouvert les yeux sur mon propre monde. Quelques minutes seulement s’étaient écoulées, mais elles avaient paru une éternité.

J’ai appris de nombreuses autres choses, qu’avec le temps j’ai oubliées. 

*

Durant cette expérience, ma vue était amplifiée. Normalement je porte des lunettes mais tout était très net, et plus éclatant. Par ailleurs, je ne voyais ni mon nez ni mon visage... c’était comme si j’avais eu une vision à 360 degrés.

Mon ouïe aussi était amplifiée... même le silence paraissait produire un son.

J’éprouvais un intense sentiment d’amour, comme si je nageais dedans. J’avais conscience d’autres présences, j’ai vu des choses qui ressemblaient à des sphères, mais je savais qu’il s’agissait d’autre personnes.

J’étais dans un univers infini et violet qui s’étendait éternellement. Je me suis rendu compte que le temps n’existait pas ou qu’il n’était pas linéaire, qu’il progressait latéralement plutôt qu’en avant ou en arrière.

Cette expérience m’a apporté sagesse, patience et une compréhension profonde du fonctionnement de l’univers.

 

 

***

HERBERT M

 

Pendant quelques années j’ai rencontré, au sein d’un groupe d’amis, des vétérans du Vietnam qui subissaient un stress post-traumatique. Une partie de la relation consistait à les aider à développer leur capacité d’élocution, et à créer un environnement leur permettant de recouvrer leur propre sens de la spiritualité. Je les ai initiés aux cérémonies amérindiennes, afin d’établir un terrain spirituel commun hors d’une religion particulière.

Un point commun chez les anciens combattants (subissant un stress post-traumatique) est le rejet des pratiques religieuses. Nous avons offert notre amitié, notre empathie et notre affection aux vétérans. Le samedi 14 novembre 1992, nous nous sommes rencontrés comme prévu, dans le petit groupe qui se réunissait depuis environ 5 années. Pour des raisons diverses, les vétérans ont appelé pour dire qu’ils n’allaient pas venir ce jour là. Virgil C., un grand ami, propriétaire de l’endroit où nous nous réunissions pour tenir nos séances de sudation du samedi, a décidé de faire tout de même la cérémonie pour nous-mêmes et nos propres besoins.

Après 45 minutes de cérémonie de sudation, j’ai ressenti une lourdeur et un inconfort dans la partie gauche de la poitrine, comme si la chaleur s’y accumulait. J’ai demandé à sortir pour souffler un peu, car j’avais besoin de soulager cette pression dans le côté gauche.

Une fois dehors dans le silence de la nuit, jouissant d’une vue magnifique sur la baie de San Pablo, j’ai simplement voulu me détendre, me laisser aller. Les eaux de la baie paraissaient emplies de bulles de lumière qui se déplaçaient, parfois à contre-courant, dans une sorte de danse. C’était ravissant, et j’en ai parlé à mon ami, qui a simplement approuvé (ce n’est que plus tard qu’il m’a dit qu’il n’avait rien vu du tout).

Ensuite, nous sommes allés chez lui pour prendre un souper léger. En m’asseyant, j’ai été pris de vertiges. La poitrine ne me faisait pas mal, mais j’avais la sensation d’être étranglé. J’étais vraiment très inquiet et je lui ai demandé de m’emmener au Service des Urgences local. Il l’a fait et je lui en suis reconnaissant.

En route, je me suis ensuite aperçu que je sortais de la voiture par la vitre... j’ai regardé mon ami s’éloigner rapidement dans la rue en compagnie d’un cadavre, lequel semblait bien être moi… j’ai trouvé cela bizarre. En même temps, je me déplaçais dans le paysage environnant... et je me suis retrouvé à l’endroit que j’avais vu dans mes pensées lors de la cérémonie : des terrains montagneux, accidentés, ouverts, avec un chemin qui montait sur le flanc d’une montagne proche. Ce chemin s’est converti en une voie pavée qui bifurquait en direction de l’entrée d’un tunnel, virant également à droite vers un endroit aux lumières sales, dont émanait beaucoup de bruit. En deux pas, m’a-t-il semblé, j’ai couvert quelques centaines de mètres, jusqu’au bord d’un ravin, un endroit désagréable, à la laideur incompréhensible, plein de cendres, de barbelés et de torches qui brûlaient d’une couleur soufre, jaune-vert. Quelque chose en moi m’a ramené en arrière et je me suis retrouvé dans le tunnel. A travers ses parois, j’ai pu voir un champ empli de personnes pétrifiées. Une voix intérieure m’a dit calmement qu’il s’agissait de ceux qui cherchent la réalité de l’intellect, les yeux perdus dans le vague, attendant que l’existence-conforme-aux-idées devienne réalité, tandis que la vie s’écoulait devant eux, libre d’être ce qu’elle est…

Au bout du tunnel - ou en haut des escaliers - il y avait un éclat de lumière. Je pense qu’à ce moment là je soupçonnais que j’étais mort, mais je savais que je n’allais pas pouvoir franchir le seuil que je voyais. En me retournant pour descendre les escaliers, je suis tombé en arrière, je me suis retrouvé de l’autre côté d’un portail qui n’était pas à sa place, il n’y avait pas d’issue. L’endroit était un champ infini, couvert d’herbes, de fleurs de toutes les couleurs, d’arbres chantant des chansons paisibles, tous me souhaitant la bienvenue. A moi ? Qui pouvais-je bien être pour qu’ils fassent cela, ai-je pensé… pourquoi m’Accueillaient-ils ?

J’ai pris un chemin qui menait à un endroit où brillaient des lumières intenses, une sorte de structure pleine de gens par milliers. Tous m’ont acclamé pour m’Accueillir... je savais que je n’étais ni un genre de héros, ni une personne importante, mais ils se réjouissaient de ma venue. Puis, sortant des lumières brillantes, des membres de ma famille sont arrivés, nombre de personnes chères que j’avais perdues au cours des années, mon grand-père, des tantes, des oncles, des cousins et même ceux que je ne connaissais qu’en photo. Il y avait aussi mes amis d’enfance et leur famille. Tous étaient venus m’Accueillir. Je n’arrivais pas à saisir la logique de ce qui se passait, mais je soupçonnais (me semble-t-il) que j’étais en train de mourir.

Ensuite sont apparus des êtres dont les muscles n’étaient pas de chair mais de flamme. Le feu était contenu dans la forme de leurs jambes, de leurs bras, etc... ils étaient emplis de lumière. Ils m’ont souhaité la bienvenue et ils sont tous repartis, sauf deux. L’un me regardait, c’était quelqu’un que je connais ou que je suis sur le point de connaître, quelqu’un d’une importance extrême dans ma vie... mais il est parti, montant au dessus des arbres et attendant là. L’autre était derrière moi. Je me suis retourné vers ma famille, mais ils étaient devenus muets. Le monde entier était devenu très silencieux.

J’ai ensuite pris conscience de la présence d’une lumière. Brillant d’un éclat supérieur à tous les soleils de l’univers. Blanche, brillante et cristalline, très, très vivante, elle était en face de moi. Je savais que je ne pouvais aller dans cette lumière, je me suis donc retourné en arrière, puis vers le haut, puis vers le bas, il était impossible de se cacher de cette lumière qui m’a prise en elle même. J’ai alors su que j’étais mort, que tout ce qui devait arriver maintenant était inéluctable. Cet Esprit/Etre très Saint, Celui qu’aucun mot ne peut nommer ni décrire, m’a pris dans Ses bras et m’a souhaité la bienvenue. Puis Il m’a demandé : « As-tu terminé » ? J’ai instantanément su que j’étais mort, que j’étais appelé pour rendre compte de ma petite vie sans importance, et que je ne pourrais mentir…

En un instant qui durera toujours, j’ai vu ma vie, de la conception à la mort en un seul et même événement, pas en parties séparées d’un puzzle mais comme un tout complet et indivisible. J’ai su que ma vie était achevée, que j’avais terminé. La lumière, Cet Esprit Très Saint, m’a pris en Lui-même, dans une étreinte qui me hantera jusqu’à la fin de mes jours et au delà. Pendant un instant infini, j’ai connu l’Amour. J’ai su que j’étais aimé au delà des mots et des descriptions. Aimé infiniment, tout simplement... et j’ai vu à travers les yeux de l’Esprit, ce que voit l’Esprit... il n’existe aucun intellect pouvant concevoir cette vision : elle est, et c’est tout.

La voix a ensuite demandé : « Y a-t-il quelque chose que tu aimerais faire » ? J’ai répondu que j’aimerais disposer de quelques minutes pour soulager ma famille, pour ne laisser ni remords, ni regret de leur côté, juste quelques minutes pour dire un « Je vous aime » ultime, dire que je les ai toujours aimés, que je les aimerai toujours... quoi qu’il se soit passé, nos luttes, nos querelles stupides, nos petits moments de colère... rien ne nous a jamais empêché de nous aimer les uns les autres... Celui qui est au dessus de tous les noms a relâché son étreinte en disant : « Va ». J’ai répondu : « Non »... j’étais terrifié. J’avais dit non à ce que je tiens pour le plus sacré. Je savais qu’il n’existait plus aucune vie dont je voudrais sans Lui. Mon attirance envers Lui était bien plus grande que ma petite peur mesquine. La Lumière a redit : « Va », et de nouveau, j’ai répondu : « Non » !

La Lumière a répété : « Va »... et j’ai commencé à sentir une séparation, une distanciation. Mais en cadeau, il y avait ce que la Lumière m’a donné à « voir ». Peut-être ce qui est en mon propre cœur, en mon âme et qui concerne la foi que j’embrasse, les promesses... J’ai également vu qu’il existe un point ou un endroit, au-delà duquel on ne peut aller, sous peine d’y rester définitivement.

J’ai gardé pour moi certaines de ces choses, de ces visions et sentiments. Je ne peux les expliquer, leur donner un sens. Je ne peux non plus rechercher des réponses auprès d’autres personnes, leurs explications deviennent en effet des spéculations creuses, finalement... et c’est très douloureux. Je crois comprendre qu’être un humain, c’est être plus, beaucoup plus que ce que nous nous croyons permis, et qu’il existe un immense potentiel dont nous nous privons, enfermés que nous sommes dans notre rationalisme, notre besoin de preuyves tangibles. Le phénomène des EMI est à la fois une bénédiction et une malédiction.

En tant que prêtre, bien que de rang inférieur, j’ai dû me réconcilier autant que possible avec la tradition et les enseignements tels que les exprime mon Eglise. Et la vérité, c’est qu’il n’existe pratiquement personne avec qui trouver une réponse. Pendant dix années, j’ai abandonné le ministère pour essayer de la trouver. Malheureusement il n’existe pas « une » réponse, ce n’est pas vraiment possible. J’ai vécu dans une réserve amérindienne, cherché des « saints », des personnes vénérables dans d’autres voies, j’ai surtout trouvé des spéculations au nom de la foi : le vide.

J’ai fini par rechercher la solitude plutôt que de perdre du temps à rabâcher cette histoire ; une EMI n’est ni un mandat, ni une délégation de sainteté. Comme tout être humain, je peux revendiquer la sainteté sans jamais être touché par le Sacré. Et la répétition inattentive d’une histoire, d’un récit qui ne peut jamais être intégralement exprimé me répugne. Je suis un être humain (ma femme en doute parfois) simple, inintéressant, semi-rationnel, ordinaire. Je fais constamment des erreurs, j’en rie ou je m’en excuse. Et je suis toujours à la recherche d’une réponse. 

*

Certains éléments de l’expérience disparaissent à cause des limites du langage, ils sont éliminés lors de la « dissection ». Ces évènements qui m’avaient donné une sensation indubitable de plénitude, semblent impossibles à décrire.

Quand je me suis réveillé, on était en train de m’étaler un genre de gel sur la poitrine, on me pressait un masque sur le visage, on me reliait à des câbles. Une quinzaine de couvertures sorties de l’autoclave ont fini par m’aider à me réchauffer. J’ai par la suite pensé qu’il s’agissait peut-être d’un rêve.

J’ai entendu de la musique et un chœur... ce n’étaient pas des voix, mais j’avais conscience de « voix/sons » perçus sans l’aide des sens physiques.

« Ils » étaient « là », dans tous les lieux de ce voyage. J’avais la sensation de les connaître tous, ou plutôt que tous me connaissaient, que je m’en souvienne ou non. En ce qui concerne la communication, j’ai été frappé par le fait que rien ne dépendait de la voix ou de la perception sensorielle, il était pourtant répondu à toutes les questions que je souhaitais poser. Questions et réponses sont universellement posées et fournies, instantanément... on ne sait pas... et puis tout le monde sait, toutes les choses savent. Il est exact de qualifier cela de communication, alors même que les cinq sens fonctionnent à l’unisson, comme s’ils n’étaient qu’un.

J’ai appris que, si on m’en donnait l’opportunité, je ne choisirais pas de vivre quoi que ce soit différemment de ce que j’ai vécu... je sélectionnerais seulement des paroles plus adéquates vis à vis d’autrui, non pas pour refaire le passé mais pour ne rien laisser de blessant ou d’inachevé derrière moi. Il existe bien un avenir pour l’humanité, il vaut la peine qu’on y travaille... mais je devrais me taire à ce sujet (j’en suis encore à tenter moi-même de comprendre au moins en partie... et je n’ai absolument pas un intellect brillant).

Je ne parviens pas à décrire ce que j’ai compris, bien que je m’y essaye tous les jours. Compréhension, savoir, apprentissage sont des évènements uniques et indivisibles qui adviennent au delà des sens.

J’ai vu des champs emplis de fleurs de toute sorte, de toutes les couleurs et textures. De l’herbe et des arbres aux teintes vertes éclatantes, une terre dorée. Un amphithéâtre, l’enceinte très sacrée de ce qui est le plus Saint, la grande barrière que les vivants ne peuvent franchir.

Ce que j’ai vécu « là-bas » représente des minutes, des jours ou des heures, alors que c’est arrivé en moins de 20 minutes, depuis le début de l’EMI jusqu’au réveil en salle d’urgence.

Pour le moment, je me refuse à toute description. Je souffre d’avoir encore un immense besoin de rendre logique, de comprendre cela dans la pauvreté de mon intellect.

Il y a une limite qui ne peut être franchie si on souhaite revenir à la vie. On me l’a fait savoir. Bien que je n’aie pas été autorisé à voir ce qu’il y a de l’autre côté, on m’a expressément demandé de ne pas aller au delà de l’endroit de « plénitude ». La description de cet endroit contient certains éléments qui, me semble-t-il, sont évoqués dans les Ecritures Saintes et, en tant que tels, pourraient bien être subjectifs. Mais pour celui qui franchit cette marque ou cette borne, la vie dans le monde n’est plus possible.

J’ai refusé de revenir, refusé à celui que je tiens pour le plus cher et le plus sacré, alors même qu’il m’accordait un retour temporaire auprès de ma famille. Je ressentais de la crainte et une grande tristesse en refusant de quitter la vie. Mais il m’a été dit de partir une dernière fois, je me suis alors mis à « tomber » ou à descendre dans une brume d’une luminosité intense.

J’ai abandonné mon ministère car ce que je croyais dorénavant paraissait quelque peu contradictoire avec ce que j’ai appris. A la lumière de ce que cette EMI m’a permis de vivre, je ne pouvais plus enseigner ni proclamer certains principes de ma foi.

Mes relations familiales sont ce qu’elles ont toujours été, elles n’ont pas été influencées. Il n’y a eu qu’une réaffirmation de ce que nous représentons les uns pour les autres. La vie quotidienne a changé. J’ai dû apprendre à me « rapprocher » des autres, non que je ne les appréciais pas, mais parce que mes sens nécessitaient fortement d’être ouverts.

Deux ans plus tard, j’ai accepté une retraite anticipée afin de consacrer du temps à mon épouse et à la recherche du sens de ce qui venait de m’arriver. J’ai abandonné mon ministère pendant 10 ans, et maintenant je suis de nouveau en activité, très heureux, en paix. Certains éléments de mon expérience m’aident à rendre service à autrui.

Le discours des mystiques et d’autres m’apparaît bien plus compréhensible et simple. Certains aspects des pratiques spirituelles deviennent davantage personnels, sans effort. Il m’est plus facile de vivre selon la foi, de l’enseigner et de laisser indemne la foi d’autrui.

Je ressens parfois de l’isolement, de l’exaltation, de la curiosité... souvent des choses tout-à-fait contradictoires.

Le meilleur et le pire ? Tout savoir, et ne pas tout savoir. Rester un humain ordinaire, un personnage de série dorénavant plein de curiosité, à la recherche de réponses : le passage des ans n’atténue pas la lumière de ce qui semble s’être produit à peine un instant auparavant.

 

 

***

ISRAËL

 

Ma première rencontre avec des anges remonte au milieu de l’été 1961 alors que j’avais treize ans et demi. C’est arrivé pendant mon expérience de mort imminente dans une piscine publique en Israël. Environ un an et demi plus tard, en décembre 1962 j’ai commencé mes voyages volontaires hors du corps. Comme j’étais issu d’un milieu scientifique athée, que j’étudiais en internat dans un collège de la marine à la discipline militaire, que j’ai servi ensuite comme soldat puis comme officier des forces de défense Israéliennes, puis comme officier supérieur de la marine marchande, pendant des années, je n’ai pas osé dévoiler mes communications hors du corps. 

Tout a commencé par une chaude journée d’été dans la piscine publique qui appartenait à mon oncle. J’ai parié avec un plongeur professionnel que je pouvais nager sous l’eau trois fois la largeur de la piscine (environ 76 mètres) sans reprendre mon souffle. L’enjeu était une paire de palmes. J’ai gagné... mais pas avant que ma mort clinique n’ait été prononcée.

Je me souviens qu’à partir d’un certain moment au cours de cette lutte douloureuse sous l’eau, la victoire est soudain devenue abstraite. J’espérais seulement continuer à nager vers le but pour toucher le bord de la piscine, mais progressivement, je suis devenu complètement indifférent. Je me sentais comme dans un rêve, tandis que je continuais à nager lentement, ou en tout cas c’est ce que je pensais, tandis que j’entrais dans un sommeil inconscient, profond et étrange. Puis tout à coup, quelque chose de stupéfiant s’est produit. Je me suis senti très éveillé, frais et comme aspiré à grande vitesse vers le haut. J’étais abasourdi. Tout est arrivé si vite. J’avais l’impression de voler à une vitesse énorme dans un tuyau long et sombre qui était également doux et sécurisant. Il ne comportait pas de bords réels, mais je pouvais voir au bout une lumière brillante. Ensuite, je me suis retrouvé dehors mais dans une position singulière : en fait, je flottais à environ cinq mètres au dessus de la piscine. Je n’avais pas peur de tomber, je ne pouvais pas du tout sentir mon poids. Bien que la journée ait été très chaude et très humide, la sensation était devenu différente, très agréable. Tout semblait plus lumineux, mais doux. Je pouvais voir l’horizon nettement, comme si un voile avait été levé. Puis, lorsque j’ai regardé en bas, cela a été incroyable. J’ai vu mon corps qui gisait là sur le dallage près du bord de la piscine, entouré de gens qui continuaient à accourir de tous côtés, pendant que le maître-nageur, une femme de grande taille, avait commencé à me faire du bouche à bouche en appuyant sur ma poitrine. J’ai soudain pu entendre leurs pensées et leurs sentiments.

« Hé les gars, il ne m’est rien arrivé ! » ai-je crié joyeusement, mais aucun d’eux ne regardait dans ma direction.

Après quelques secondes, j’ai remarqué un être immense et puissant qui flottait à mes côtés. Il mesurait environ trois mètres de haut. Je pouvais sentir son rayonnement d’énergie gigantesque et intense, malgré cela, il ne faisait pas du tout peur ; c’était plutôt comme un père immense ayant beaucoup d’amour et d’attention pour moi. Il brillait comme s’il était illuminé de l’intérieur. En l’observant avec attention, je me suis rendu compte qu’il était fait de lumière… tout à coup, il a ordonné d’une voix aimante : « Tu dois repartir. Ce n’est pas encore ton heure. Tu dois accomplir beaucoup de tâches… tu reviendras ici le temps venu. Maintenant, prépare-toi à repartir ».

J’ai refusé, je voulais rester là. Je me sentais si bien en haut dans les airs, que je ne pouvais imaginer redescendre. A ce moment là, j’avais aussi pris conscience d’une musique légère et douce. C’était un genre de son doux dans l’air, il n’interrompait pas ma capacité à écouter cet immense être fait d’un nuage illuminé, qui, je m’en suis finalement rendu compte, était l’un des puissants anges du Seigneur.

« Tu dois redescendre. Ton heure n’est pas encore venue »... a-t-il poursuivi, « …tu dois retourner à ton corps ».

Soudain il est devenu grave. D’une certaine manière, j’ai compris qu’il fallait vraiment que je reparte. J’ai regardé en bas. Le maître-nageur s’activait toujours intensément ; maintenant accompagné d’une personne que je ne connaissais pas. Plus tard, j’ai découvert qu’il s’agissait d’un médecin d’un hôpital voisin qui était venu nager ce jour là. Il pratiquaient la réanimation sur mon corps. J’ai ressenti leur anxiété, particulièrement celle du maître-nageur qui m’aimait beaucoup et avait l’habitude de m’appeler le « Garçon-Poisson ».

Ensuite, en regardant vers le soleil, j’ai remarqué que le monde était empli d’une lumière brillante en plus de celle du soleil. J’ai voulu en voir plus… mais alors, malgré ma résistance, je me suis senti comme aspiré vers le bas, retombant rapidement dans mon corps. Peu après on m’a rapidement emmené en ambulance pour un examen complet à l’hôpital « Tel Hashomer » dans la ville de Ramat Gan.

Sortir de mon corps a été la chose la plus importante que j’ai vraiment voulu accomplir après cet incident. Jeune garçon, j’ai pris comme une promesse les mots de l’ange : « (…) tu reviendras ici le moment venu ». Chaque nuit j’ai demandé son aide pour qu’il m’indique comment remonter là haut. Je désirais ardemment cette expérience, flotter librement dans l’air. Mon souhait de liberté et le désir de voir le monde m’ont conduit à m’enrôler en tant que pensionnaire d’un collège sévère de la marine.

Pendant deux ans j’ai prié pour obtenir l’aide de cet ange afin de sortir de mon corps, mais rien ne s’est passé. Puis, par une froide soirée de décembre après une longue journée de travail à l’école et l’entraînement physique au pensionnat de la marine, j’ai décidé de faire une sieste, pendant que mes camarades de chambrée étaient allés au club de l’école. J’étais sur le point de fermer les yeux quand tout à coup, dans l’obscurité, j’ai remarqué que la chambre changeait de couleur, comme si elle s’emplissait de lumière, je suis resté allongé les yeux grand ouverts à observer l’étrange phénomène. Le centre de la lumière est devenu plus dense comme si un lourd nuage s’y coulait. Je me sentais complètement paralysé, collé au lit. Mon cœur battait rapidement tandis que je retenais ma respiration. Bientôt un rayonnement d’amour et de joie infinis a empli mon corps tout entier. L’ange était là et me regardait.

« Es-tu venu pour m’emmener avec toi » ? lui ai-je demandé.

« Non, ce n’est pas encore ton heure. Tu as beaucoup de travail à faire ici. Ta destinée exige bien plus », a-t-il dit.

« Je suis venu ici pour réaliser ton rêve. Il est temps pour toi d’apprendre à sortir de ton corps d’une manière simple, en utilisant ta propre volonté », a-t-il continué.

Ensuite, il m’a enseigné étape par étape comment me préparer à quitter mon corps. Soudain il m’a dit de lui donner la main. Ce soir là, j’étais particulièrement épuisé, mais j’ai soigneusement suivi ses instructions et je lui ai donné la main. Il ne s’agissait pas de ma main physique, je m’en suis vite rendu compte. Elle s’est séparée de mon être physique. Tout à coup, je me suis retrouvé totalement hors de mon corps, je me sentais complètement éveillé, vif, frais et joyeux. Cette nuit a été le point de départ de nombreuses nuits d’aventures et de leçons données par les anges dans le royaume hors-du-corps. J’avais coutume de quitter mon corps après l’extinction des feux du dortoir. En regardant en bas, je voyais mes camarades de chambrée endormis profondément, y compris mon propre corps. Bien sûr, je n’ai pas osé parler de mes voyages hors-du-corps. J’étais certain que bien qu’étant l’un des meilleurs élèves du pensionnat de la marine, on me renverrait de l’école si j’en mentionnais ne serait-ce qu’une partie.

Mon apprentissage spirituel a été fait de manière télépathique en une série de cours avec l’ange Lamdiel pendant que je me trouvais hors de mon corps, flottant et buvant les paroles de l’ange. Mais avant cela, j’ai dû me porter volontaire pour aider les autres. Je n’avais que 15 ans à l’époque, mais je l’ai fait.

L’apprentissage comportait des informations sur d’autres vies dans l’Univers, l’origine de l’humanité sur la terre, la réalité interne de la matière, les vitesses, l’énergie et de nombreuses données qui soulignaient ou contredisaient totalement ce que j’apprenais alors en sciences à l’école. Mais l’un des apports les plus passionnants fut ce que l’ange m’a dit de l’avenir de l’humanité.

« Aujourd’hui j’ai un message très important pour toi », a-t-il dit. En un éclair nous nous sommes retrouvés dans l’espace, en train de regarder en bas, une grande excitation a gagné toute mon âme. Une planète bleue se trouvait là, en bas. 

« La planète Terre » ! me suis-je écrié avec joie. Imprégné de sentiments d’amour, je ne cessais de regarder vers le bas, absorbant la scène dans mon âme. Ce sont des instants que je n’oublierai jamais.

Ce qui suit est un message authentique donné par Lamdiel, ange de Dieu. Il est tiré de « The Ultimate Prophecy – Book One » : « Vous, l’espèce humaine sur la Terre, avez parcouru un long chemin dans votre processus d’évolution et, bientôt, vous allez pénétrer dans une nouvelle ère pour vos vies, une étape majeure de votre processus évolutif (...)

Je t’ai déjà enseigné le concept des formes de vie avancées, telles que l’être humain qui est, en fait, un composé de vies dans la vie. Chaque fois une nouvelle forme de vie plus avancée émerge de l’unification des précédentes... explorons cela plus en détail. C’est important parce que la compréhension de ce concept va t’aider à saisir la destinée de l’humanité (...)

Tu sais que l’être humain est en fait un groupe de vies combinées. Il est bâti à partir de particules plus petites, ou de formes de vie plus petites, qui sont les cellules de ton corps. Mais l’histoire n’est pas terminée. Les cellules de ton corps sont aussi composées de particules plus petites qui sont également vivantes. Elles ne sont pas considérées comme vivantes par vos scientifiques. Néanmoins, elles comportent leur forme de vie plus simple. Vos chercheurs les appellent molécules. Ces formes de vie sont organisées en un code spécifique, créant les protéines et les cellules vivantes de ton corps, qui à leur tour, créent le corps humain. A nouveau, David, il ne s’agit pas du début de la forme de vie composée. Ces molécules sont également composées de particules plus petites : les atomes (...)

Sur le plan physique, sur Terre, les atomes sont considérés par vos scientifiques comme les plus petits fondements ou la base ultime de la matière physique. L’aspect vivant de l’atome est ignoré. Cependant, sous une forme beaucoup plus simple, les atomes ont leur propre petit esprit qui vit en eux (...)

En réalité, les esprits des atomes ne sont pas le début de l’histoire. Comme tu l’as appris lors des leçons précédentes, chaque atome est composé de nombreux sous-atomes 7, qui sont composés de sous-atomes 6 et ainsi de suite jusqu’au sous-atome 1. Chaque sous-atome 1, avec les éléments vivants purs sur le plan infini, est le fondement de base de la matière et de la vie dans l’Univers(...)

Si tu as suivi la structure composée des vies dans les vies, tu as probablement remarqué que l’être humain est, actuellement, l’un des complexes de vie les plus avancés sur Terre. Mais est-ce la fin de l’histoire de l’évolution ? (...)

Un être humain sur Terre n’est pas l’aboutissement du système de regroupement. L’étape à venir du processus d’évolution est l’une des plus stupéfiantes (...). A l’image des cellules de ton corps, toute la population humaine de la Terre va former le prochain groupe en tant que nouvelle vie composée. Par l’unification de tous les humains sur la planète Terre, une nouvelle forme de vie géante va émerger, possédant un esprit bien plus grand à l’intérieur des âmes humaines (...)

A l’image des liaisons énergétiques entre les cellules de ton corps, en parallèle aux connexions physico-chimiques entre tes cellules, il existe des liaisons énergétiques invisibles entre tous les humains, même entre les ennemis d’aujourd’hui. Les liens qui vous relient mutuellement les uns aux autres sont bien plus forts que les besoins de l’individu ou même que la vie de l’individu. Par conséquent, ces liaisons énergétiques touchent chaque personne sur Terre, qu’elle en soit consciente ou non (...)

Partout sur la planète Terre, un nombre croissant d’humains est en recherche permanente d’un sens à la vie, car ils éprouvent un sentiment de vide spirituel en eux. Ce vide dans l’âme des gens les force à le combler d’une manière ou d’une autre, par une activité spirituelle ou métaphysique. C’est en partie la raison pour laquelle les hommes établissent des religions ou des cultes ou s’y consacrent. Le vide dans l’âme des humains est aussi le facteur qui les forcera à se lier plus encore les uns aux autres... ce ne sera pas un processus de liaison physique comme pour les cellules de ton corps... mais émotionnellement, mentalement et spirituellement, un fait qui mènera à un événement dans l’évolution sur Terre (...)

En ce moment même, l’humanité est en train de lier plus fortement chaque humain à tous les autres. Cela s’accomplit de manière invisible, mais les individus sensibles peuvent en ressentir les effets sur toute la planète, en particulier la puissante pensée collective surconsciente, qui va être bien plus forte dans un proche avenir. De même, l’accroissement des nouvelles technologies touche bien plus l’humanité qu’on ne peut le supposer de prime abord. Cela va vous influencer consciemment et subconsciemment. Consciemment par les technologies avancées de l’informatique et des communications, subconsciemment par la transmission invisible des ondes de la radio, de la télévision et d’autres qui constituent en fait des liaisons énergétiques entre tous les hommes sur Terre, créant ainsi un genre de réseau d’énergie immense autour de la planète Terre, reliant plus encore toute l’humanité en un esprit subconscient et surconscient unique. Cette étape est le préalable requis pour l’étape suivante majeure de l’évolution (...)

Ta planète est vivante... la planète et chacune des formes de vie qui y réside possède son propre esprit. La Terre est de façon permanente en communication avec ton âme. Ton évolution est aussi l’évolution de la planète. Les espèces vivantes sur Terre représentent son évolution vivante, mais les formes de vie les plus évoluées y sont les êtres humains. Ils représentent ses fonctions les plus avancées, tout comme les cellules du système nerveux sont les cellules les plus évoluées de ton corps, celles qui sont le siège des liaisons avec une âme supérieure, l’âme humaine (...)

Ce processus est similaire à la manière dont les âmes des cellules se sont unies elles-mêmes et ont avancé dans l’étape suivante de l’évolution, afin de continuer et de croître en tant que partie d’une forme de vie plus grande qu’elles ont créée, et qui dans les faits est une plante, un animal ou un humain (...)

Ensuite, les humains nouvellement unis ou liés énergétiquement franchiront une étape supplémentaire dans le comblement de l’espace vide de leur âme. Ils vont se lier eux-mêmes à un esprit bien plus grand qui va s’unir avec toutes les âmes des hommes sur Terre, d’une manière similaire à celle par laquelle ta propre âme s’est unie avec les petites âmes des cellules nerveuses de ton corps (...)

Le nouvel, immense esprit coordonnera toutes les vies humaines dans le nouveau complexe de l’humanité unie... cet esprit aidera l’humanité à évoluer plus encore vers de nouveaux horizons dans l’Univers. Il s’agit de l’étape nécessaire que de nombreuses planètes dans l’univers, qui sont passées par une progression identique de l’évolution, attendent afin de communiquer avec vous (...)

Ce processus peut paraître étrange, mais souviens-toi que ton propre corps a fait de même. Tes cellules vivantes, quand tu étais très jeune, un embryon de quelques semaines, désiraient ardemment une âme plus grande, qui est ton âme, pour qu’elle s’unisse à elles, pour amener une vie supérieure dans leurs vies. Elles avaient besoin de ton âme afin qu’elle aide les petites cellules à réaliser leurs propres besoins d’évolution. Ces besoins sont, en réalité, imprimés dans chacun des sous-atomes et dans chaque élément vivant de leur esprit. Tes cellules ont franchi une étape majeure dans le processus de l’évolution. Elles se sont unies à une âme plus grande...

Elles se sont unies à ton âme afin de te créer, toi, une forme de vie beaucoup plus évoluée que chacune d’entre elles prise séparément. Elles ont franchi une étape majeure dans le processus de l’évolution qui tend à unir toute vie dans l’Univers (...) et vous, l’humanité entière, allez le poursuivre. Après le processus d’évolution des uns avec les autres, vous les humains sur Terre allez accomplir l’étape principale de l’évolution ultime en tant qu’individus humains, vous allez vous unir avec un esprit plus grand, immense » ! 

J’étais enthousiasmé. « Qui est cet esprit géant » ? J’avais l’impression que mon cœur battait à se rompre bien que j’aie été dans mon corps astral. L’ange a souri, puis a lentement répondu à ma question.

« Il sera un esprit puissant, immense, de forte intensité, du troisième niveau d’existence, du niveau des forces. Cet esprit va s’unir à toute l’humanité sur la planète Terre ». 

« Il y aura une nouvelle entité immense qui va énormément améliorer vos vies, pour toujours. Cet esprit est déjà bien connu de l’humanité sur Terre. De nombreuse personnes, sans le savoir, désirent déjà ardemment s’unir avec Lui. Elles prient consciemment pour obtenir Son aide, elles L’aiment déjà. Dans un recoin de leur pensée subconsciente, tous les hommes sur Terre le savent déjà. Et qu’ils croient ou non en une religion établie, dans les temps de nécessité, la plupart des humains reconnaissent Son existence. Ils l’appellent : Dieu, Elohim, Yahve, Allah, le Père Céleste et lui donnent encore de nombreux autres noms ».

 

 

***

JACK M

 

NOTA - Je suis en opposition totale, entre autres, avec ces scientifiques classiques qui pensent que l’esprit n’est qu’une simple processus du cerveau physique. Ce qui me choque le plus, c’est que la plupart de ceux qui professent cette opinion n’ont jamais vécu une EMI. En fait, je pense que le plus important est de réaliser que la mort n’est pas une fin, mais plutôt un « changement ». Jack M. 

 

Je m’appelle Jack M. Je voudrais raconter ce que je pense être une expérience unique et bonne à partager, plus pour ce que j’en ai retiré que pour l’évènement en lui-même : il y a quelques années, au lac Chelan dans l’état de Washington, j’avais plongé à environ 5 mètres sous l’eau et j’ai été entaillé par une pointe, ou quelque chose de tranchant, ce qui m’a fait hoqueter. L’eau s’est alors engouffrée dans ma bouche et dans mon corps. Je dis engouffrer car je n’ai ni avalé ni aspiré, c’était comme lorsqu’on remplit son réservoir à la pompe.

Après quelques instants j’ai perdu connaissance. Mon souvenir suivant est d’avoir visionné comme un film de ma vie. Pas toute l’histoire de la vie, comme le voient certaines personnes, mais seulement quelques grands et heureux évènements de mes souvenirs d’enfance. J’ignore combien de temps cela a duré, mais ensuite je me suis retrouvé dans un tunnel et hors de mon corps. Je me suis rendu compte que j’avais laissé mon corps derrière moi, mais j’ai eu peur de me retourner pour regarder. Cependant, comme je suis très observateur de nature, j’ai tout de suite commencé à m’intéresser au tunnel lui-même. Il y avait là un ensemble de couleurs non pas brillantes comme les couleurs psychédéliques, mais plutôt pastel et apaisantes. Elles tournaient avec l’ensemble du tunnel, un peu comme dans un kaléidoscope.

Je me rappelle nettement avoir eu pleine conscience de progresser de plus en plus loin dans ce tunnel. Je recevais parfaitement toutes les sensations naturelles provenant du corps mais je ne le voyais pas. Par exemple, je bougeais les doigts et toutes les sensations étaient là, mais sans forme physique à laquelle les associer.

Je n’ai pas vu de lumière brillante devant moi, ni de figure divine, ni qui que ce soit. J’ai seulement continué à progresser de plus en plus profondément dans le tunnel et cela me procurait beaucoup de plaisir. Puis, à l’improviste, la pensée que j’étais en train de mourir m’a traversé l’esprit. J’ai poussé quelques jurons, j’ai en fait dit « Au diable ! »... et à l’instant même je fus de retour dans mon corps, réveillé et lucide. 

Je pense que c’est à cet instant que l’histoire devient intéressante. J’ai appris plus tard que je suis resté sous l’eau pendant au moins 5 à 6 minutes. Je vous rappelle que j’avais absorbé une grande quantité d’eau avant de perdre connaissance. Eh bien, je m’en suis parfaitement remis. Je me suis assis au fond comme l’aurait fait un plongeur en apnée expérimenté, recherchant le soleil pour savoir où se trouvait le haut. Je me suis orienté, j’ai nagé vers la surface, puis vers le quai sur lequel je me suis hissé, sans aucun signe montrant que je venais juste d’échapper à la noyade.

En fait, j’étais parfaitement en forme, me sentant aussi bien qu’avant que cette EMI ne se produise. Franchement, ce rétablissement est pour moi plus bizarre encore que l’expérience du tunnel, car il me semble que mes poumons auraient dû être remplis, peut-être endommagés ou quelque chose de ce genre, mais je me sentais vraiment comme si j’étais allé faire un bon trajet à la nage et rien de plus. J’ai marché jusqu’au pavillon où je séjournais, j’ai pris une douche et je suis allé travailler. Je n’ai rien pensé de particulier au sujet de l’incident pendant des années jusqu’à ce que l’on commence à parler des EMI. Ma femme m’a lu un récit et je me suis exclamé : « Hé, mais... c’est ce qui m’est arrivé » !

Il y a autre chose que vous pourriez trouver digne d’intérêt : il y a environ cinq ans, j’étais à l’hôpital et les médecins m’ont administré un très puissant antalgique pendant des semaines. Lorsqu’ils ont cessé, j’ai été sujet à de nombreuses hallucinations.

De sorte qu’ayant vécu une EMI et, beaucoup plus tard, ayant été sujet à des hallucinations... je puis affirmer que c’est ABSOLUMENT DIFFERENT. Lorsqu’on a une hallucination, il y a toujours ce sentiment qu’on est un observateur. Il en est ainsi même si on fait soi-même partie de l’hallucination. Je ne dis pas qu’on n’entre pas de temps en temps dans l’hallucination en la prenant pour une expérience réelle, cependant, même ainsi, l’expérience n’a rien à voir avec une EMI.

La différence étant qu’une personne est aussi consciente dans une EMI que vous l’êtes en lisant ces lignes. C’est à dire que vous êtes conscient de lire, conscient de la pièce dans laquelle vous vous trouvez, de ce qui se trouve à l’extérieur de la pièce. Ce n’est pas ainsi qu’on vit une hallucination, une hallucination paraît être une expérience complète, mais il y a un manque de conscience (réelle) de tout ce qui se situe en dehors de l’expérience elle-même. C’est à dire qu’une personne voit et sent réellement les conditions dans lesquelles elle se trouve pendant l’hallucination, ces images sont absolument réelles pour elle. Si elle est poursuivie par un tigre, elle éprouve toutes les sensations de la peur, de la fuite, etc. Mais elle ne peut pas projeter ses pensées dans la pièce à côté ou, pour ainsi dire, en dehors du cadre. Or, pendant une EMI on peut le faire.

J’espère que cela a présenté un intérêt pour vous, même si j’imagine que vous avez des tonnes d’histoires comme la mienne. Mais vous avez demandé des récits... et c’était le mien ! Merci, 

        Jack

 

 

***

JACQUE M

(23.04.10)

 

 Le 1er mars 2010 vers 15 h, on tente de me réveiller après une chirurgie qui a duré 5 heures. J'entends : « Respirez » !... puis, durant quelque temps, je n'entends plus rien. Je respire doucement, et j'expire. A ce moment, étonnée je me sens pleinement éveillée et ressens une grande joie, une béatitude dans un espace-temps qui ne ressemble en rien à la vie terrestre. Je comprends que je suis décédée. Je souris de bonheur et me dis : Oh c'est comme ça !...

Je ne vois rien de particulier, je n'entends rien non plus, mais je ressens intensément un bien-être, un émerveillement devant ce monde immatériel, exaltant et serein, semblant fonctionner selon des valeurs supérieures tout-à-fait étrangères au monde terrestre. Il n'est pas fait d'individus et je peux m'y fondre... je lui appartiens même déjà. 

Je suis intensément heureuse et j'aimerais me laisser aller sur cette expiration, mais je suis confrontée à un choix : je sais que je peux encore respirer et revenir à la vie ; et je choisis cette option de bon gré, car pour moi, la refuser équivaut à mettre fin à mes jours alors que j’ai peut-être encore quelque chose à faire sur terre. Donc, je respire à nouveau et m’éveille.

*

J'avais beaucoup lu sur la question de l’au-delà, mais tout en souhaitant y croire, j’étais plutôt sceptique. Depuis cette expérience, je peux dire que dans le monde actuel il n'existe pas de mots ou de situations permettant de décrire l'état ressenti et la connaissance de cet univers d'un autre ordre.

Dès le premier instant, j’étais parfaitement consciente de ce nouveau monde auquel j'appartenais désormais. J'avais la certitude que j'étais décédée et que j'accédais à un niveau de vie supérieur. J’esquissais un sourire de bonheur, alors même que je ne disposais plus de mes sens physiques d’être humain, et je regardais toutes les contingences terrestres comme sans importance par rapport au niveau de vie que j’avais atteint. Jamais, je n'ai douté d'être passée « de l'autre côté »...

   À part mon sourire et l'expiration suivie d'une respiration qui m'a réanimée, mon corps physique ne faisait pas partie de l'expérience. Je ne ressentais plus que bonheur, sérénité, joie intense, union avec l'absolu.

J'ai ressenti ce monde comme lumineux sans le voir. J'ai appris que le monde du palier supérieur n'avait rien en commun avec tout ce qui peut exister sur terre, qu'il s'agisse des êtres ou du fonctionnement du monde terrestre. J'ai appris aussi qu'il est doux de mourir (sans avoir, cependant, l'intention de hâter l’échéance). Ce souvenir m'a donné le courage d’affronter des épreuves difficiles au cours de mon hospitalisation.

Cette expérience me donne la force de poursuivre ma route parce que j'ai la certitude qu'au bout, il y a quelque chose de merveilleux, d'indicible.

Mon intuition, déjà assez forte, semble s'être renforcée. De surcroît, je ressens le besoin de partager ma découverte pour communiquer cet espoir à d'autres personnes.

Je n'ai rien visité « physiquement ». Je me suis sentie à un niveau - ou une dimension - admirable. Le monde terrestre auquel j'avais appartenu était en retrait. Je pouvais me fondre dans ce monde nouveau et le suivre, mais je me suis fixé une limite en prenant la décision de respirer afin de revenir à la vie terrestre.

Après environ 2 jours d'hôpital, j’en ai parlé avec une infirmière qui y a cru. Puis, après 10 jours, avec les membres de ma famille, tous âgés de 50 ans et plus, dans le but de réduire chez eux la crainte de la mort. Je suis habituellement assez crédible à leurs yeux mais je ne saurais dire si, cette fois, on m'a crue.

Ça ne pouvait pas être un rêve, c'était trop réel et intense. Lorsqu'on rêve, au réveil on sait qu'on a rêvé... ce n'était pas le cas pour cette expérience. Il est possible que ce soit une action du cerveau qui, en situation de mort imminente, est équipé pour faire face à ce processus mais dans ce cas, pourquoi m'aurait-il présenté un autre monde ?... un simple sentiment de sérénité aurait suffi.

L'éveil soudain dans ce monde merveilleux, l'intense sensation de bonheur (« béatitude » est plus juste) et la certitude que j'avais touché l'absolu... voilà ce dont je n'ai jamais douté depuis. Mes relations n'ont pas encore eu le temps de changer. Cependant, mes préoccupations sont en train d'évoluer vers les autres.

 

 

***

JAMES & PEBBLES

 

Je vivais une mauvaise période. Je venais d’apprendre que je ne serais pas admis à l’Université de Queens, Belfast. J’étais tellement furieux, que j’ai couru dans ma chambre et je m’y suis enfermé, ne laissant entrer ni ma mère ni mon père. Je pleurais sans pouvoir me retenir lorsque, tout à coup, une magnifique lumière a pris forme devant moi. Dans cette lumière, qui passait d’une couleur à une autre, j’ai pu distinguer l’ombre d’un être. Soudain, je me suis retrouvé à côté de la lumière. J’ai regardé derrière moi, mon corps était allongé sur le lit, continuant à pleurer. J’ai pensé : « Ça alors ! Qu’est-ce qui se passe » ? Subitement, de l’intérieur de cet être un immense tunnel s’est ouvert, c’était plus magnifique que les mots ne peuvent l’exprimer. Je ne peux décrire ce que je ressentais. En le traversant, le sentiment d’amour et de paix que j’éprouvais était stupéfiant ! Je me sentais englouti dans la passion de l’amour qui semblait s’écouler de chaque recoin de ce tunnel et de cet être !

Nous avons atteint ce que j’appelle simplement « la Pièce Blanche ». Cette pièce ne semblait pas avoir de limites. Elle paraissait remplie de livres et de livres... de Grands Livres Rouges ! Devant nous est apparue une table sur laquelle se trouvait l’un de ces livres. La « Personne » près de moi s’est mise à parler, c’était comme de la musique à mon esprit. L’être n’a jamais parlé une seule fois en utilisant la bouche, il m’a simplement mis les mots dans la tête (« Super ! » ai-je pensé).

La pensée que j’ai eue, c’est qu’il allait me raconter ma vie et ce qui m’attendait. Il a ouvert le « livre ». Ce n’était pas un livre normal, cette chose m’a montré des images « télévisées » de ma vie, depuis la naissance jusqu’à ce jour là. J’en avais oublié beaucoup ! L’être me regardait avec tant d’amour que j’avais envie de pleurer.

Une pensée est arrivée dans mon esprit : nous sommes tous liés, nous ne faisons qu’un, nous faisons partie d’un immense plan. Nous sommes tous reliés spirituellement. J’ai pensé : « Ça alors » ! Il m’a ensuite dit que je devais repartir, car certaines personnes avaient besoin de moi. Il m’a dit d’attendre la petite Pebbles, qu’il l’avait faite mienne avant que nous ne foulions cette terre, que nous y avions été placés le même jour. Il m’a dit qu’elle était mon âme sœur et qu’elle allait bientôt être près de moi. Il m’a également dit d’attendre quelques jours, j’allais recevoir une lettre de ceux qui m’avaient tant fait souffrir.

Tout à coup, je me suis à nouveau retrouvé dans le tunnel. Je ne voulais pas partir, je me sentais tellement en sécurité. Le temps n’existait pas, là-bas, seulement l’amour pur. Douze jours après cette expérience, j’ai reçu une lettre de Queens, m’informant qu’une erreur avait été commise et que ce serait un honneur de m’avoir comme élève. Ensuite, après trois jours à l’université, j’ai rencontré une fille. Devinez quoi… elle m’a dit que sa mère l’avait toujours appelée Pebbles et continuait de le faire. Elle m’a révélé que sa mère disait toujours que Dieu lui avait donné ce surnom afin que la bonne personne puisse la reconnaître. « Ça alors » ! Je me sentais béni et vraiment chanceux.

*

De telles choses, voyez-vous, n’arrivent jamais. On ne communique pas avec ces êtres. Comment dire à quelqu’un qu’un ange vous a emmené dans un endroit très éloigné ?

Conscience totale, je veux dire : Totalement Conscient. C’est ce qui rendait cela encore plus stupéfiant. Lorsque je suis arrivé par le tunnel, j’ai regardé mon corps et j’ai éprouvé une grande pitié envers lui. Il était toujours là, paraissant sans vie mais pleurant toujours.

Un rêve ? Ah non, pas du tout ! Je trouve cette idée très choquante. J’étais toujours moi-même. J’avais la même apparence que sur terre, mais j’ai eu le sentiment de pouvoir la modifier à volonté. C’était comme si je pouvais prendre une forme différente si j’en avais envie. J’avais aussi la sensation de pouvoir aller n’importe où à grande vitesse si je le souhaitais.

Il y avait comme une musique de fond. Cela ressemblait à de la harpe celtique. C’était très détendant et Accueillant. Ainsi que je l’ai dit, il y avait une lumière avec le plus magnifique des êtres à l’intérieur. J’ai appris comment aimer d’un amour entier, su que nous sommes tous interconnectés et que peu importe notre ressenti, nous sommes aimés depuis « l’au-delà ».

Ainsi que je l’ai dit au sujet de la lettre et de Pebbles. De plus Pebbles est née exactement le même jour que moi, vous n’allez pas le croire, le registre mentionne que sa naissance a eu lieu exactement à la même heure. Il m’a également dit que j’allais écrire de nombreux et fameux livres ou scénarios télévisés. J’ai un livre qui est prêt à être imprimé et je travaille sur quelques scénarios avec des sociétés de télévision importantes ici en Irlande et en Grande Bretagne.

Ce grand couloir, ainsi que je le décrit, était tout à fait dans une autre dimension. C’était stupéfiant. Ce tunnel m’a emporté là-bas en quelques secondes et m’a ramené encore plus vite. Eh bien ! que les scientifiques expliquent donc cela avec leurs instruments et leurs livres de taxes.

Je vous jure que le temps, tel que nous le connaissons, n’existe pas. Il n’y a pas de problème de temps, ils n’ont rien de tel. Nous, sur terre, nous faisons tout selon le temps, alors qu’eux font tout selon l’amour.

Ils ont partagé avec moi le plus grand de leurs secrets, nous faisons tous partie d’un grand plan de l’univers. Nous devons cesser de croire que nous sommes tout et que rien n’a de valeur en dehors de nous, il y a d’autres formes de vie qui existent tout comme nous. Elles sont toutes reliées par l’esprit.

Je me suis mis à croire en moi-même. J’ai appris alors que les religions que nous avons sur terre sont erronées. J’ai découvert que nous avons été mis sur terre par Dieu pour apprendre, pas pour le prier comme on voudrait nous le faire croire. J’ai le sentiment qu’on m’a donné le savoir que nous sommes nos propres Dieux, c’est le grand don de Dieu pour nous.

Je suis tel que j’étais avant. Sauf en ce qui concerne Pebbles, bien sûr. Je n’ai raconté cette expérience qu’à Pebbles. Elle est certaine que c’est bien arrivé. Je lui en ai parlé lorsque j’ai appris que sa mère l’avait toujours appelée Pebbles, qu’elle avait toujours dit que Dieu lui avait donné ce nom afin qu’une personne puisse la reconnaître.

Amour et Paix... je ne permets à rien de m’atteindre.

L’ensemble de cette expérience a été magnifique.

N’ayez pas peur de vous AIMER les uns les autres.

 

 

***

JEAN

 

J’avais 28 ans, j’étais célibataire et je vivais au Texas avec ma fille de six ans. J’étais très déprimée, je buvais beaucoup et je ne voyais pas de sens ni de but à ma vie. J’étais complètement perdue. J’avais oublié une expérience que j’avais eue à l’âge de trois ans. A cette époque, une boule de lumière blanche/dorée était venue dans ma chambre et nous avions communiqué par télépathie. Elle m’avait dit que j’aurais quelque chose à faire vers la fin de ma vie. Je me souviens seulement avoir dit à la lumière : « C’est au delà de mes capacités, je ne pourrai jamais faire cela ». La lumière a répondu : « Tu grandiras pour le faire ». Sa présence était attentionnée, douce, chaleureuse, aimante, suprêmement intelligente, totalement bonne.

Je me suis donc retrouvée à 28 ans complètement perdue, ayant oublié cette expérience, mon ambition la plus élevée étant de mincir et de me marier avec un homme suffisamment riche pour résoudre tous mes problèmes. Un jour, je suis revenue épuisée du travail, je me suis allongée sur le lit. J’étais d’humeur maussade et je me suis complètement détendue afin d’atteindre « l’état-d’esprit-qui fait-disparaître-le-monde ». Je me suis presque immédiatement effondrée en moi-même, j’ai implosé. J’ai ressenti une sensation de vitesse comme sur un toboggan, un bruit de souffle, et je suis tombée rapidement dans un tunnel de lumière bleue satinée.

Au bout du tunnel il y avait une clairière au milieu de laquelle se trouvait une « poche bleue ». Cette poche était charnelle et semblable à la poche contenant un bébé. Une poche des eaux. Son apparence était organique et vaguement en forme de poire avec une ouverture en haut. J’ai flotté vers le haut de la poche, une fois arrivée là, des « connaissances » ont commencé à jaillir de la poche. Par « connaissances », je veux dire le savoir complet en quatre dimensions d’un concept ou d’une idée, sans son enveloppe de mots. N’avez-vous jamais entendu quelque chose une centaine de fois, puis un jour vous avez « su » ce que cela signifiait ? Il est très difficile de décrire mon expérience en mots parce qu’elle était pré-verbale. En tout cas, les « connaissances » fusaient du haut de la poche avec le débit et la rapidité du pop corn dans une casserole.

J’ai essayé d’en saisir afin de pouvoir les ramener avec moi et de les mettre en mots pour m’en souvenir. Mais elles étaient trop nombreuses et arrivaient trop vite pour qu’on puisse les retenir. Je « savais » que ce que j’avais trouvé était la somme totale de toutes les « connaissances » ou sagesses de tous les hommes à toutes les époques : passées, présentes et à venir. Toute sagesse vient de ce fond de connaissance collective et tout ce que nous apprenons va dans ce fond pour l’usage de tous

J’ai quitté la poche bleue et je me suis immédiatement retrouvée loin au-dessus de la terre. Je pouvais regarder en bas et voir la courbure de la terre, ses couleurs, la forme de ses eaux et des continents. Et je n’étais pas seulement au dessus de l’espace : j’étais aussi au dessus du temps. Je pouvais voir le mouvement des peuples et les idées qui avaient façonné l’histoire et avaient été façonnées par elle. A chaque époque de l’histoire, j’ai eu la « sensation » complète de cette période, incluant sa musique, son architecture, ses modes vestimentaires, ses pensées politiques et sa littérature.

C’était comme une grande marche de l’homme dans les différentes époques avec différentes visions du monde, le tout fonctionnant simultanément. C’était comme soulever le capot d’une machinerie gigantesque et observer tous les rouages, les engrenages et les poulies fonctionnant ensemble. En surface on ne voit rien de tout cela, mais en enlevant le capot, on peut le voir : ma vision a enlevé ce capot.

J’ai « su » que nous sommes tous liés les uns aux autres, comme des alpinistes encordés à la taille. Quand l’un tombe, il entraîne les autres. Quand on monte, on aide les autres à monter. Nous sommes solidaires. J’ai « su » que l’espace vide que l’on observe entre nous, n’est pas vide du tout. Nous sommes comme des agates dans une vitre. On ne voit pas la vitre, on voit les billes. Mais la vitre maintient les agates ensemble. Nous sommes maintenus ensemble par une substance invisible qui est autour de nous et entre nous. Elle nous est invisible, mais elle est réelle. J’ai vu que la vie sur cette planète n’est pas le fruit du hasard : il y a un plan gigantesque. Ce plan, cependant, est à une échelle qui nous est incompréhensible. Nos intellects sont trop finis pour le saisir.

J’ai vu une balle avec des circonvolutions, qui contenait toutes les surfaces. Pendant des années après mon expérience, j’ai cherché quelqu’un qui puisse m’expliquer cela. Je prenais un ruban de papier, je le tordais et j’attachais les deux bouts ensemble et je demandais : « Qu’est-ce que c’est » ? Finalement, des années plus tard, j’ai rencontré un physicien qui m’a dit qu’il s’agissait d’un ruban de Moebius. Je lui ai dit que j’avais vu une balle ronde massive semblable à ce ruban de Mobius. Le physicien m’a dit qu’il s’agissait d’un solide de Moebius. « Les mathématiques pures ont prouvé qu’un solide de Moebius peut exister, » a-t-il dit, « mais notre pensée à trois dimensions ne pourrait pas le visualiser ». Je lui ai répondu que j’en avais vu un. Il a simplement secoué la tête. Pendant mon expérience, on m’a dit que tout temps est « maintenant » et tout espace « ici ». Je crois que cette partie intermédiaire de mon expérience avait un contenu supplémentaire et qu’il me sera révélé quand l’heure sera venue.

J’ai ensuite changé de point de vue en retournant dans cette belle lumière bleue. Je suis allée dans l’image, de l’avant droit avec un léger angle vers le centre. Devant moi se trouvait un groupe d’ « essences » de personnes. Si l’on raffine un champ de fleurs en une seule goutte de parfum, on obtient l’essence des fleurs. Ces essences de personnes étaient comme des gouttes dans un seau d’eau, elles étaient individuelles et collectives. Elles étaient regroupées ensemble dans une forme triangulaire, tout comme la disposition des quilles de bowling, avec le sommet du triangle dirigé vers moi. Il y avait une essence qui se tenait légèrement en avant des autres. J’ai eu le sentiment qu’elle parlait pour les autres, sans pour cela exercer une autorité sur elles.

En m’approchant d’elles, j’ai immédiatement pris conscience que le groupe me connaissait mieux que je ne me connaîtrais jamais, qu’elles m’acceptaient totalement et qu’elles m’aimaient totalement. J’étais l’une d’entre elles et je l’avais toujours été. Elles le savaient et je le savais. Celle légèrement en avant communiquait avec moi par le cœur et l’esprit, elle m’a dit que je ne pouvais pas rester, que je devais repartir. Je ressentais sa présence comme étant masculine, bien que je ne l’aie pas identifiée à une figure spirituelle connue. Il m’a dit très fermement que j’avais quelque chose à faire, mais qu’ils seraient là pour moi et que je pourrai revenir vers eux quand j’aurai accompli ma tâche. 

J’ai été immédiatement renvoyée et je me suis levée du lit avec une profonde colère car j’étais de retour ici. Pendant des semaines, j’ai été en colère d’avoir dû revenir... mais ensuite, j’ai entrepris de faire ce que j’étais censée accomplir ici. Cette expérience à changé ma vie et, en conséquence, j’ai apporté à mon existence de nombreuses modifications positives. J’ai abandonné certains mauvais comportements et je me suis consacrée à une recherche spirituelle qui m’a entraînée dans toutes sortes d’endroits riches et intéressants.

Si je peux vous aider dans vos recherches, faites-le-moi savoir. Je souhaite apporter ma contribution dans toute la mesure de mes possibilités.

 

 

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JEAN T

 

Je suis conscient sur la table d'opération, très stressé, on m'endort avec un masque et une injection, je suis anesthésié, mais au lieu que ce soit le black-out, je continue à entendre, je crois donc que le produit ne fait pas effet, j'entends le personnel médical qui commence à s'affoler et c'est là que je prends conscience que je suis mort... j'en suis intimement convaincu, ce que j'entends ce ne sont pas mes oreilles qui l'entendent (je suis anesthésié), mais "moi".

Je commence à m'éloigner de toute cette agitation, je suis mal. Aucune perception visuelle, mais l'impression de flotter dans l'air. Il fait noir, je ne vois pas... mais quelque chose que j'appelle "l'esprit collectif" dans lequel tout le bien de l'humanité vit à jamais, me montre ma vie, et me fait comprendre que je n'ai rien accompli de bien, que seul l'égoïsme régit mon existence... ensuite cette esprit me projette dans le futur 15 ou 20 ans plus loin et me montre ce qu'est la vie de mes proches, à cause de moi - et sans moi : je suis mort depuis 20 ans et l'instant que je vis est bien du présent et non pas une vison du futur, ensuite l'esprit me fait comprendre que l'on va me donner une seconde chance et que je dois faire le bien. On me renvoie en me disant que je dois mener mon fils jusqu'à l'âge adulte et que ma mission est de faire le bien. L'esprit m’explique le vrai sens de « faire le bien »... ensuite je me réveille. Cela dure quelques minutes sur la table d'opération, je ne suis pas encore opéré, je regarde l'heure à la pendule de la salle d'opération, il s'est passé 2 heures... puis, je me rendors et me réveille. Opéré, cette fois.

*

Les mots sont trop "petits" pour décrire réellement ce que j'ai vécu. D'abord malaise, tristesse puis bien-être... profond sentiment de bien-être.

Un « esprit » regroupe tout, toutes les pensées, une espèce d'entité collective où chacun existe. Altération du temps et de l’espace... je me suis retrouvé dans le futur 20 ans plus tard.

Indescriptible connaissance qui va au-delà des mots. Ce qui est bon survit éternellement, j'ai appris à différencier le bien selon les hommes et le vrai "bien" selon l'esprit. Bien-être, sérénité.

L'esprit ma renvoyé pour effectué une tache précise au bénéfice de la conscience collective. Je suis sur terre pour faire le bien.

Avant : non croyant en l'au-delà et peur de la mort... mais plus maintenant.

J'essaie d'appliquer ce don de comprendre les autres et de faire le bien autour de moi, de ne plus fermer les yeux à la misère, d'être altruiste.

Je n’en ai pas parlé à d’autres... je pense qu'on ne me croit pas !

 

 

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JENNIFER

 

Ce n’est que très récemment que j’ai pensé devoir réfléchir plus en profondeur ma propre expérience, car elle pourrait recéler des clés pour mon projet de vie.

En 1978, mes parents faisaient construire une maison et, du fait d’un concours malheureux de circonstances, j’ai fait une chute d’une hauteur de deux étages. On m’a dit que j’ai atterri sur la nuque, à plat-dos, à l’endroit où la moelle épinière rejoint le pédoncule cérébral. Tout d’abord, je me rappelle m’être retrouvée dans un endroit complètement obscur à l’exception d’une minuscule lumière qui brillait au bout, pareille à un trou d’épingle. J’avais très froid et très peur.

J’ai pu sentir le vent tandis que j’avançais vers cette lumière dans un tunnel relativement petit. Je pouvais voir la texture des parois du tunnel, inégales comme pourrait l’être un tunnel dans la terre. Alors que j’approchais de la lumière, ma vitesse a décru et j’ai remarqué l’incroyable chaleur émanant d’elle, différente de toute chaleur que j’aurais pu ressentir auparavant. J’ai stoppé, flottant devant une silhouette qui me semblait humaine, bien que la lumière de fond m’empêchât de distinguer le visage. Ses bras étaient étendus comme pour m’étreindre, et je ne voulais rien d’autre que d’être dans cette lumière. J’ai ressenti une acceptation et un amour sans égal sur terre. Je n’étais peut-être qu’à quelques dizaines de centimètres de ces bras stupéfiants quand j’ai (nous avons) entendu ma mère hurler mon nom.

Ce fut le seul son ou la seule voix que j’aie entendu durant tout mon voyage. Je me sentais plus en colère à l’égard de ma mère que je ne l’avais jamais été, car elle allait m’empêcher d’aller dans cette lumière. Comme prévu, la silhouette a croisé les bras puis les a mis en avant, me repoussant doucement vers l’endroit d’où j’étais venue, dans l’obscurité et le froid. Jamais de ma vie je n’ai autant voulu quelque chose que d’être dans cette lumière. Je sais maintenant que je ne vivrai jamais à nouveau quelque chose d’aussi merveilleux que de retourner à cet endroit et d’être enfin acceptée. Je dois dire, cependant, que je n’ai pas le sentiment d’être arrivée au terme de ma mission en ce monde-ci.

J’étais très en colère et paniquée quand je me suis réveillée sur le dos, suçant mon pouce, ma mère penchée sur moi. Mon dos était très douloureux. On m’a conduite au service de Soins Intensifs pour enfants afin d’y passer la nuit.

Je ne me rappelle pas avoir repensé à mon expérience dans le tunnel, jusqu’à ce que j’entende une autre histoire similaire alors que j’avais environ 14 ans. Je peux encore me souvenir comme si c’était arrivé hier de ce tunnel et de la lumière. Je sais que ce n’était pas un rêve, car les rêves s’estompent rapidement et deviennent moins nets au fil des heures. J’ai quitté l’hôpital le lendemain, après qu’on ait affirmé à mes parents que dans le meilleur des cas je serai paraplégique et que je subirais des dommages à long terme au cerveau, à cause du traumatisme de la nuque et de la tête. Je n’ai même pas eu un bleu et j’ai continué à vivre indemne, réussissant à l’université, aucun effet secondaire ne s’étant manifesté.

J’admire votre courage dans ces recherches et je crois qu’il est très important que les EMI soient acceptées pour ce qu’elles sont dans la société en général. D’ici là, ceux d’entre nous qui ont été choisis, continueront à aimer et à savoir quelle est l’importance réelle de notre séjour sur terre.

 

 

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JENNIFER V

 

Un accident, et... tout de suite après le choc, j’ai eu la sensation d’être revenue CHEZ MOI ! J’ai pensé : « Dieu merci, je suis de retour ! Je savais que j’avais raison, je savais tout simplement que j’appartenais au paradis » !

L’Esprit m’a dit : « Je suis désolé, mais tu dois repartir ». J’ai répondu : « NON, tu ne te rends pas compte combien il y a de douleur là-bas, à quel point il est difficile d’y vivre. Pas question que j’y retourne, jamais, pas question » !

La chaleur de la lumière est la meilleure sensation qu’on puisse jamais ressentir... aucune drogue ni addiction sur cette terre, comme les sports extrêmes ou quoi que ce soit d’imaginable, ne pourrait induire une sensation aussi agréable. Lorsque l’on ressent cela autour de soi, c’est la perfection. C’est ce que je vivais. J’étais également capable de voler, et je me suis élevée dans les cieux.

Je voyais mon corps flasque et sans vie, projeté sur le conducteur... je ne me souviens pas comment je le savais, mais je savais tout simplement qu’il s’agissait bien de moi. Je savais qu’il existait une ligne entre ici et là-bas.

 La voix m’a dit : « Jennifer, il a le nez arraché du visage, il te faut repartir et l’aider. Il fait une hémorragie mortelle. ». J’ai rétorqué : « Non ! Que quelqu’un d’autre y aille. Il va s’en sortir sans mon aide, je ne veux pas retourner là-bas ».

La voix a dit alors : « Je vais te dire ce qu’il faut faire. Enlève sa chemise après avoir ramassé son nez sur le plancher de la voiture, il sera à côté de tes pieds. Mets le nez sur son visage et appuie pour stopper l’hémorragie. Ce n’est que du sang, n’aie donc pas peur, je serai avec toi comme toujours ». Je savais que c’était vrai, qu’aussi loin que remontait ma mémoire d’enfant, je n’avais jamais été seule. La voix m’a dit ensuite : « Jennifer, tu vas commencer à le faire remonter sur le côté droit de la route, une voiture va arriver... dis au conducteur de vous emmener à l’hôpital le plus proche. En calmant cet homme, vas à l’hôpital ECM où tu es née, tu connais le chemin, tout ira bien. Tu dois le faire, tu comprends » ?

J’ai répondu : « Pas question que je reparte » ! Puis je me suis exclamée : « Oh, et puis zut, d’accord, je vais le faire... à contrecœur ! Mince alors ! C’est tellement injuste, mais tu me connais, j’irai pour toi. Et pfuitt, je me suis retrouvée dans mon corps » !

Je me suis inspectée, et j’ai dit : « Bon, ça va, rien d’abîmé ici, maintenant au travail. Où est le nez de ce pauvre gars ? Ah oui ! Il faut que je lui enlève cette chemise : c’est bon, mon ami, je vais te porter jusqu’à cette route là-haut. Nous sommes à seulement 10 minutes, je te promets que tout va bien se passer ». Plus tard, j’ai dit à l’homme qui nous emmenait : « Attention monsieur, gardez les yeux sur la route, au moins jusqu’à ce que nous soyons à l’hôpital ». Il a répondu : « Mademoiselle, il, il, il... saigne ! Il est en train de mourir dans ma voiture ». Il pleurait, il paniquait totalement. J’ai dit : « S’il vous plaît, je sais ce que je fais ». Ce qui, à la réflexion, paraît sans aucun doute étrange, venant d’une fille de 11 ans... pourtant je l’ai fait, si vous voyez ce que je veux dire, c’était juste un autre jour au paradis, non ?

Les médecins des Urgences ont réussi à recoller parfaitement le nez en place, ils lui ont greffé de la peau provenant de la hanche. L’homme a parfaitement guéri, on remarque à peine une éraflure. Donc, lorsque les médecins des Urgences ont demandé à ma mère : « Où votre fille a-t-elle reçu cette impressionnante formation en réanimation ? Comment, à son âge, a-t-elle su exactement ce qu’elle devait faire » ? Ma mère à secoué la tête en disant : « Elle n’a pas d’expérience du tout ». Le docteur a alors répondu : « Bon ! Je lui ai mis deux agrafes au sommet du crâne, elle a une petite plaie mais rien n’est à redouter, surveillez-la donc pendant les prochaines 24 heures ».

Il a ensuite déclaré : « Je suis médecin et je ne peux pas expliquer le genre de miracle que je viens de voir aujourd’hui aux Urgences... particulièrement les paroles qui sont sorties de la bouche de votre fille, si jeune. La façon dont elle a sauvé la vie de cet homme et calmé tout le monde autour d’elle, c’est stupéfiant, tout simplement stupéfiant ».

Je suis rentrée chez moi et j’ai dit à Dieu, ainsi qu’à Jésus : « Je suis désolée d’avoir été si égoïste, pardonnez-moi s’il vous plaît, je ferai mieux pendant ma période ici, je sais bien que vous êtes toujours avec moi, que vous avez toujours été avec moi, jamais je ne mourrai ou ne serai seule, ici ou là-bas ».

Par la suite, à environ 30 ans, j’ai rencontré le frère de mon père, dans une pharmacie du coin où je travaillais à l’époque. On venait de le déclarer mort, nulle part ailleurs qu’à l’hôpital ECM, ce même hôpital où je suis née, où j’ai emmené le garçon accidenté après mon EMI. Il a dit qu’il s’était réveillé à la morgue, quinze minutes après avoir été déclaré mort. Il a ajouté qu’il était impatient de repartir.

Il se souvenait d’avoir pu voler, que tous ses rêves étaient devenus réalité là-bas, il a dit que c’était impressionnant. J’ai répondu : « Oui, je sais ». Il a révélé qu’il prévoyait de repartir après 3 mois. 3 mois plus tard, il est mort à nouveau. Cette fois, il est resté.

C’est comme si j’étais un aimant à EMI... lorsque des personnes meurent du cancer ou autre, qu’elles sont mal à l’aise pour se préparer à quitter le monde physique, elles semblent être beaucoup plus heureuses lorsque je leur rends visite dans leur chambre d’hôpital ou ailleurs. Leur famille me le dit à chaque fois !

Eh bien, pour le moment c’est vrai : j’ai les pieds sur terre et bien fermement. Il en sera ainsi encore longtemps… c’est juste mon sentiment !

*

Pendant mon « voyage », nous avons parlé avec notre esprit, on n’a pas besoin d’ouïe pendant une EMI, on comprend clairement sans la nécessité de parler ! Joie pure et bonheur : j’étais chez moi, dans une dimension magnifique. La couleur de la lumière et celles des fleurs étaient absolument impressionnantes ! Les plus belles que j’aie jamais vues !

Arrivant là-bas, j’ai su que j’étais de retour chez moi. J’ai imploré Dieu et Jésus de me laisser mourir pour revenir « chez moi ». Pendant des années et à plusieurs reprises j’ai tenté de me suicider... et puis, j’ai fini par tout simplement laisser tomber. J’ai assumé le fait d’être ici pour le moment !

Une limite entre « ciel » et « terre » ? Oui. Il est possible de laisser la partie inférieure du torse sous la limite, tandis que la partie supérieure communique avec le ciel, comme lorsque qu’on fait surface ou qu’on plonge à la piscine.

Les gens à qui je raconte ne comprennent tout simplement pas, mais en de rares occasions je rencontre une autre personne ayant vécu une expérience similaire, c’est une aide de savoir qu’on n’est pas seul.

                                                                                                                     Jenny

 

 

***

JEROME

 

Ce jour là, peu après mes premières gorgées du café matinal, j’ai senti une douleur bizarre en haut de la poitrine, semblable à la sensation éprouvée lorsqu’on a avalé quelque chose qui ne « coule » pas bien. Mais j’avais un projet à remettre à l’un de mes collègues pour conclure une affaire importante sur laquelle nous travaillions tous les deux, et j’ai pris tout de même le métro.

Le fait est que j’avais présumé de mes forces car il s’est avéré, peu de temps après mon arrivée au bureau, qu’il ne me restait plus qu’à me rendre d’urgence à l’hôpital. Pendant le trajet, j’étais extrêmement inquiet : le projet que j’étais venu réaliser n’était pas terminé et je laissais mon collaborateur en plan (c’est important dans mon cas pour la suite)...

Après m’être installé dans un fauteuil roulant apporté par un employé de l’hôpital, j’ai perdu connaissance. Je me suis éveillé brièvement en salle d’urgence, allongé sur le dos : de nombreuses personnes étaient penchées sur moi, enlevant mes vêtements, et me collant plusieurs petites pastilles sur la poitrine. Pendant environ deux heures et demi, j’avais eu des douleurs modérées et j’étais plutôt fatigué par toute cette séquence d’évènements. Je me souviens m’être dit : « Cela devient très ennuyeux ».

Soudain, j’ai entendu distinctement un son très étrange, entre « pop » et « clac », cela semblait provenir de « l’intérieur » de la zone arrière supérieure, du côté droit de la tête, environ 4 cm au dessus et légèrement en arrière du haut de l’oreille. J’ai réalisé que ma conscience se situait maintenant en dehors de mon corps. Au début, je me suis demandé si je rêvais, car l’expérience était quelque peu similaire au rêve lucide que j’avais pratiqué avec quelques succès au cours des années précédentes. Toutefois, je me suis dit que je ne rêvais pas, car je n’étais pas et n’avais pas été endormi. Je me suis simultanément rendu compte que la douleur gênante avait complètement disparu et, plus surprenant, je pouvais voir très clairement ce qui m’entourait. J’étais stupéfait, car sans mes lunettes je ne vois pas du tout nettement. Je me sentais aussi merveilleusement lucide et plein d’énergie, c’était d’autant plus remarquable après la léthargie progressive dans laquelle j’avais sombré au cours des heures précédentes.

J’ai vu de nombreuses personnes qui s’occupaient de quelque chose sur ma gauche ; je « savais » que j’étais l’objet de leurs préoccupations et de leurs efforts. Il s’est avéré qu’elles portaient des vêtements rouge sombre mais quelque peu lumineux ; j’ai trouvé cela curieux car le personnel de l’hôpital portait un uniforme verdâtre. Je ne pouvais distinguer leurs paroles, mais je percevais un bourdonnement sourd que j’ai supposé être leur conversation, j’étais conscient qu’ils étaient très affairés dans une entreprise à laquelle j’étais censé apporter une contribution. J’ai été très fortement touché par un sentiment d’impuissance devant mes responsabilités, l’impression de les éviter, de fuir. J’ai également eu le sentiment de vivre une expérience de mort imminente (je me souviens avoir pensé : « Ah ah ! C’est donc ce qui arrive » !) et aussi : « Ce n’est pas censé se passer ainsi » (j’étais rongé par le sentiment d’avoir abandonné mes responsabilités, il y avait aussi l’absence de « tunnel », de « lumière brillante » ou les autres effets décrits dans les récits d’EMI). J’ai considéré cela pendant quelques instants puis j’ai décidé qu’il serait sage de retourner à mon corps, de peur que le sentiment d’échec ne s’accroisse. Par cet acte volontaire ( c’est ce qu’il m’a semblé en tout cas) je suis immédiatement retourné à mon corps et à la douleur gênante. Mais la « culpabilité » avait disparu, ainsi que la netteté de la vision et la lucidité de la pensée. 

De retour dans mon corps, j’ai réfléchi pendant un instant et je me suis demandé si je pourrais sortir à nouveau ; j’étais très gêné à ce moment là. Instantanément, je suis sorti, sauf que maintenant, les silhouettes au travail étaient en face de moi et non à côté de moi. Il n’y a pas eu de bruit particulier accompagnant cette sortie. De nouveau, j’ai pu voir très nettement, la douleur avait aussi complètement disparu. Toutefois, le sentiment d’échec pour l’exécution de mon devoir était de retour. Cette fois j’ai sérieusement réfléchi à l’intérêt de rester où je me trouvais et d’affronter le sentiment d’échec, ou bien de retourner à mon corps. Après mûres réflexions, j’ai décidé qu’il serait extrêmement injuste que je reste où j’étais, alors que d’autres personnes étaient dépendantes de moi, je suis donc reparti. Pour vérifier, j’ai tenté de sortir de mon corps une fois de plus. Cette fois mes efforts sont restés sans succès.

Je me rends compte à posteriori que lorsque j’étais en route pour subir une angioplastie, durant tout cet épisode et même dans les premiers instants, je n’ai pas eu peur de mourir, je n’ai pas non plus envisagé, ni même eu le désir, de « me mettre en règle » avec le dieu des Chrétiens (ou un autre). En fait l’impression générale sur toute cette expérience et les phénomènes liés, est un intérêt extrême, bien que cela ait été désagréable physiquement. Pendant toute la série d’évènements, ma principale occupation mentale a été de regretter l’échec dans l’accomplissement du projet de travail qui m’avait été imparti, ainsi que mon désir de ne pas gêner mes collaborateurs plus que je ne l’avais déjà fait. 

*

J’ai fait une crise cardiaque. Les médecins qui s’occupaient de moi ont indiqué que mon cœur s’était arrêté de battre et qu’il avait fallu un nombre maximum de chocs électriques pour le faire repartir (ils n’ont pas dit quel était ce nombre, je n’ai pas non plus eu la présence d’esprit de leur demander).

Pendant les évènements menant à la crise cardiaque elle-même, je me suis senti progressivement plus faible, avec les idées moins claires. J’ai fortement craint d’avoir la nausée dans le taxi (le pauvre chauffeur était horrifié à l’idée que je puisse vomir dans son taxi, une éventualité dont j’ai essayé de l’assurer qu’elle était fort improbable), je me concentrais très énergiquement afin de ne pas tromper ce garçon à cet égard. Pendant l’EMI elle-même, je me suis senti très lucide, avec des idées très claires. Je ressentais aussi un détachement très net et réel, bien que le sentiment d’échec à assumer mes responsabilités se soit imposé. Mais il n’y avait pas du tout de sensation « d’obligation »... par exemple, que je « devrais » faire quelque chose. Toutefois, je réalisais que je serais responsable du résultat de ma décision pour le bon comme pour le mauvais. Ceci n’était malgré tout pas un motif de peur ou d’une autre réaction émotionnelle violente, c’était plutôt la simple prise de conscience d’un fait.

Ainsi que je l’ai déjà mentionné, mon expérience comportait beaucoup d’aspects du rêve lucide, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas un rêve car elle avait commencé alors que j’étais totalement éveillé et en détresse physique. Je suis plutôt informé sur l’état de rêve et des différents modèles mentaux qui peuvent être engendrés ou vécus dans ce domaine des perceptions. L’expérience avait des similarités avec l’état de rêve lucide, mais ce n’était pas, selon ma compréhension ou ma conviction, un état de rêve.

Je ne me suis pas vu. Toutefois j’avais un sentiment de continuité totale de ma propre identité. Ou, pour l’exprimer différemment, ce qui était hors de mon corps, c’était moi, bien que je n’ai pas eu l’opportunité (ou le désir) d’examiner mon aspect dans cet état. En fait je ne préoccupais absolument pas de mon apparence.

J’ajoute que j’éprouvais un sentiment de liberté qui était cependant grandement affecté par mon état d’esprit du moment. Je sentais que la « culpabilité » de ne pas avoir réalisé mon projet pouvait, de façon désagréable, m’empêcher de m’élever, être un obstacle dans cet état hors du corps. J’ai évalué la possibilité que ce sentiment s’accroisse ou qu’il soit finalement vaincu. Je ne suis pas arrivé à une conclusion définitive, mais j’ai décidé qu’il « pourrait » s’accroître, ce que j’ai jugé fâcheux.

Je n’ai pas ressenti de peur ni d’exaltation. C’était simplement la continuation (ou l’apogée) des évènements précédents et cela semblait tout à fait naturel et normal. J’étais plutôt surpris de ne pas avoir peur.

Je n’ai pas vu la « lumière brillante » si souvent décrite dans les textes sur les EMI. Toutefois, ainsi que je l’ai déjà indiqué, le personnel hospitalier semblait briller légèrement avec une nuance rougeâtre sombre ou terne. Mon sens de la vue était net, mais il n’y avait pas de « lumière brillante ». J’aimerais savoir si cette teinte rougeâtre a été décrite dans un livre a peu près fiable (s’il existe) à propos de l’aura humaine. Peut-être s’agit-il d’un état d’agitation ou d’anxiété, ou bien d’une émotion similaire ?

Je crois que les personnes que j’ai perçues en deux occasions et de deux perspectives différentes, étaient les membres du personnel hospitalier qui tentaient de me réanimer, bien qu’à un moment cela se soit étendu à mes collaborateurs dans la vie professionnelle. Je n’ai pas vu, ni perçu d’une manière quelconque, d’autres « êtres », en tout cas pas d’être « surnaturel ». Au contraire, j’éprouvais personnellement la sensation d’être seul (c’est ce que je préfère quand je suis engagé dans des affaires sérieuses) et aussi le sentiment que j’étais en mesure de décider et d’évaluer moi-même la manière dont l’affaire allait se poursuivre. Je ne souhaitais pas particulièrement rencontrer quelqu’un car, à ce moment là, j’étais vraiment absorbé par mes propres pensées et je n’aurais pas souhaité une telle interruption.

Le médecin présent a dit qu’on m’avait ramené à la vie. Je suppose donc que j’ai été cliniquement mort, bien que plutôt brièvement. J’ai su par ma collaboratrice que l’équipe médicale était extrêmement agitée, on lui a dit : « Nous l’avons ramené ».

Je n’ai pas été témoin des détails de ce qui a été réalisé. Les « impressions sensitives » du moment semblaient concerner la nature des intentions des personnes que j’observais plutôt que les actions physiques. J’ai le sentiment que je regardais des « actions intérieures » plutôt que les gestes extérieurs qu’ils effectuaient.

La prise de conscience de la continuité de l’identité de personnelle en dehors du corps fut pour moi quelque chose de décisif. C’était et cela reste une dimension, bien que très personnelle. Je pense, toutefois, que j’aurais pu créer une telle dimension dans ma propre perception si j’en avais décidé ainsi (cela peut sembler très bizarre, à moins d’être familier avec les pratiques du rêve lucide, dans lequel on modifie régulièrement le modèle du rêve dans lequel on se trouve afin de l’adapter à son imagination).

En fait, je n’avais pas du tout de sensation de temps, mais l’espace semblait vraiment différent. Il y avait moi, un espace (qui ne semblait pas avoir de limites) et le groupe de personnes s’occupant de mon corps. Ou bien, d’un point de vue différent, peut-être étais-je sur le bord de deux « modèles d’espace » entièrement différents, l’un « derrière » moi, l’autre que je pouvais voir devant moi et latéralement. En considérant la question, je dirais que mon sens de l’espace et du temps est devenu plus interne qu’externe pendant la durée de mon EMI.

J’ai ressenti que mes propres idées sur l’état suivant la mort étaient confirmées, du moins en partie si l’on tient compte des limites de l’expérience. J’ai aussi eu le sentiment que mes questions concernant la probabilité de la permanence de l’identité personnelle avaient au moins partiellement reçu une réponse (bien que je ne sache pas si j’aurais continué ainsi éternellement ou bien pour une « période » plus ou moins longue). Pour moi, une telle confirmation, même à un niveau limité, est une forme de « connaissance particulière » qu’assez peu de personnes ont eu l’opportunité de vivre personnellement. En ce qui me concerne, la « foi » n’est plus nécessaire, elle n’est même plus souhaitable : en fait, je la considère comme une sorte de jeu puéril. Je ne dis pas cela avec arrogance, simplement, pour moi elle n’est plus d’un grand intérêt personnel ou d’une grande pertinence.

A part les deux positions différentes dans lesquelles je me suis retrouvé après être sorti de mon corps, je n’ai pas ressenti le besoin de me déplacer « physiquement ». J’étais occupé à réfléchir et à considérer mon état ainsi que la nécessité de prendre une décision. J’avais cependant la sensation que si je décidais de ne pas retourner à mon corps d’une manière quelque peu expéditive, je ne serais ensuite plus en mesure de le faire. Donc, je pense qu’on peut dire que j’avais la sensation d’une « limite » et de ce qui se passerait si je la « traversais ». Toutefois, il s’agit une limite décisionnelle, imposée par soi-même et non pas le passage extérieur d’un endroit à un autre. Mais il y avait un peu la sensation d’être sur un seuil, bien qu’encore une fois, cela ait été plus intérieur qu’extérieur.

J’avais un sentiment profond de « présent » où il n’y avait réellement pas de temps réparti entre passé, présent et futur. Ce qui allait (ou pouvait) se produire était si intimement lié au « présent » de ce qui se passait, que cela semblait en faire partie intégrante et non pas être une période séparée.

Au cours des deux dernières années, je trouve que j’ai très souvent fait des rêves concernant mes collaborateurs et sur ce qui se passe dans leur vie à ce moment là, parfois jusqu’à des détails mineurs très inhabituels. Au début, je le leur ai mentionné par boutade. Mais je me suis rendu compte qu’ils étaient très souvent stupéfaits de ces rêves. Je trouve également que les rêves lucides sont beaucoup plus aisés et plus satisfaisants.

J’ai la sensation permanente très bizarre d’être ici (dans ce temps et cet espace) mais aussi de ne pas être là. Ce n’est pas un sentiment désagréable, ni une sensation « schizophrénique » de dédoublement. En fait, cela semble d’une certaine manière plus « complet » que mon sentiment antérieur de séparation entre ce que nous appelons la « vie » et la « mort » ou bien « ce monde » et « l’autre monde ». Je me sens plutôt à l’aise avec un pied dans chaque « monde » et le sens de l’équilibre qui accompagne cela.

Cependant, je pense que la tranquillité d’esprit qui m’est restée de l’expérience, ainsi que mon désir de m’assurer une sérénité spirituelle (par exemple en évitant un sentiment de responsabilité excessif), constituent le « don particulier » le plus important. Je crois, comme l’enseignent certaines philosophies bouddhistes, que les pensées dernières et les « passions » de l’esprit au moment de la mort sont les plus cruciales. Par conséquent, j’essaie d’éviter les « émotions perturbatrices » qui pourraient entraîner des sentiments équivalents à la « culpabilité de la responsabilité » que j’ai ressentie pendant mes EMI.

Je crois fermement que la croyance judéo-christiano-islamique en une vie/une mort suivie d’un jugement vengeance / récompense n’est absolument pas pertinente pour mon existence propre. C’est comme si j’avais personnellement été libéré du joug d’un système de croyances subtilement étranger et vaguement repoussant, dont je ne m’étais jamais vraiment préoccupé mais qui, je le crains, avait un certain pouvoir.

A l’inverse, j’éprouve profond respect et désir d’en apprendre plus au sujet de certains systèmes de croyances orientaux, tels que le Bouddhisme et autres, qui, concernant l’état suivant la mort, représentent l’existence dans un environnement où l’individu est la source de tout « jugement ». Cet environnement semble avoir plus de résonance avec ma propre expérience. Globalement, j’ai bien plus confiance en mes propres intuitions sur ces questions (car elle me concernent). Pour ce qui est des autres, je ne sais pas et je ne crois pas qu’il soit d’une grande importance pour moi de le savoir. Je pense que l’expérience suivant la mort pourrait très bien être différente pour des personnes différentes.

A l’encontre de nombreuses EMI que j’ai lues, je ne ressens pas une pulsion débordante de plus grande compassion, de charité ou d’autres expressions de bienveillance (je n’ai pas non plus de pulsion inverse). A la différence de nombreuses personnes qui disent avoir eu ce genre d’expérience, je pense que la mienne est spécifiquement et intensément personnelle, un besoin de connaissance de soi et de perfectionnement qui n’implique pas autrui. Je crois qu’il en est au moins en partie ainsi, car je réalise que je ne peux pas vraiment aider une autre personne dans le domaine sans doute le plus utile, avant d’avoir appris à le faire pour moi-même.

Je crois que je prends la vie beaucoup moins au sérieux qu’auparavant mais, paradoxalement, je prends la valeur du fait d’être en vie bien plus au sérieux. C’est à dire que je ne considère pas que ma vie quotidienne avec ses joies, ses peines et l’ennui entre les deux, soit tellement importante dans le cadre d’un quelconque grand plan : ce qui arrive doit simplement être pris comme tel et traité de façon expéditive. Mais il est important de « prendre » ce qui se produit avec un esprit serein et dépassionné, d’utiliser cela pour apprendre et grandir. C’est un domaine où je trouve mes pensées (ou impressions mentales) très difficiles à décrire.

Je crois pouvoir dire que je vois maintenant la « vie » (cette vie) comme un cours plein d’exercices me préparant à une expression meilleure de ma propre existence en tant qu’entité indépendante. Ces exercices ne sont pas importants en eux-mêmes. Mais ils doivent être utilisés pour ce qui est à venir et pour la valeur de vécu qu’ils sont censés fournir. Je dois faire mon devoir, non pas principalement pour le devoir en lui-même, mais en vue du bénéfice tiré de ce que j’apprends, en dehors de la « note » immédiate. Je dois en apprendre plus au sujet du « je » qui est sorti de mon corps, comment ce « je » peut exprimer sa volonté et son schéma mental d’une manière qui soit positive. Je dois également découvrir ce que signifie réellement « positif ».

Je partage mon expérience avec d’ autres personnes choisies avec un certain soin, je pense que la plupart des gens ne seraient même pas intéressés... sans parler de me croire. Les réactions ont en général été positives. Toutefois, j’ai le sentiment que ce que j’ai vécu peut être de la plus grande importance, en tant qu’expérience d’apprentissage, pour moi plutôt que pour les autres. Je crois que jusqu’à ce que ces personnes vivent une expérience identique ou similaire, elles ne peuvent réagir qu’académiquement ou émotionnellement, certainement pas par rapport au vécu. C’est, je pense, l’expérience et non le fait de l’entendre qui est important. Ceux, par exemple, qui sont seulement émoustillés par le récit de telles expériences, en retirent probablement plus de mauvais que de bon.

J’ai ressenti une grande joie, un calme intérieur et une sorte de fébrilité contrôlée, le tout amalgamé. C’était une très bonne expérience, une « expérience d’apprentissage » suprême. J’en suis encore stupéfait, chaque jour j’y réfléchis et j’en perçois les implications. Je considère parfois cela comme l’équivalent spirituel de la puberté. Une toute nouvelle façon de vivre.

La confirmation de la permanence de l’identité personnelle a été, de loin, la partie la plus spectaculaire de l’expérience. La prise de conscience, qu’en dehors de mon corps, mes pensées du moment avaient une telle influence sur mon état mental a constitué le « pire », mais cela a peut-être aussi été très bon, car j’ai appris (je crois) à discerner ce sur quoi je dois travailler pour assurer une expérience pleinement positive lorsque je quitterai finalement mon corps sans option de retour. Globalement, je pense que la prise de conscience de la permanence constituait le glaçage, le gâteau étant d’avoir appris qu’il fallait travailler sur mes pensées. Donc, je suppose qu’il n’y a eu que de bonnes parties dans l’expérience.

Je n’ai pas le sentiment que ce que j’ai vécu doive être universel. Au contraire, j’ai tendance à croire que ce que les personnes vivent est en très grande partie « auto-généré » en fonction de leurs croyances, de leur état d’esprit, etc. Il y a peut être un « dieu » ou des « dieux » Accueillant des âmes en leur sein ; il y a peut-être des expériences de « bardo » similaires à celles décrites dans le « Livre des morts tibétain ». Je l’ignore et je ne pense pas qu’il soit important que je le sache. J’ai le sentiment que le moment de l’entrée dans l’état suivant la mort pourrait être, de toutes les expériences humaines, la plus singulièrement personnelle, et qu’il s’agit d’un royaume où nous créerons volontairement ou involontairement ce que nous trouverons.

Comme indiqué ci-dessus, je me concentre maintenant beaucoup plus sur ce que j’aime appeler : « la maturation de mes pensées ». Je tente également de pratiquer le rêve lucide beaucoup plus sérieusement car je pense qu’en acquérant plus de maîtrise sur mon état de rêve en étant « vivant », je serai capable d’un contrôle plus efficace dans l’état suivant la mort qui, selon certaines écoles du Bouddhisme tibétain, est très étroitement lié à l’état de rêve.

J’essaie également de travailler assidûment à distinguer le « moi » de l’EMI du « moi » qui est le produit de mes propres processus biochimiques, de mon environnement et de mon éducation. Ce dernier « moi », je le crois, n’est qu’un masque temporaire que le « moi » réel utilise actuellement, mais qui disparaîtra (un peu comme le « moi » qui fut un enfant de deux ans et dont je ne me rappelle plus consciemment). Je dois donc apprendre à connaître le « moi réel » qui utilise ce masque pour apprendre et grandir, et qui est différent. Selon le Bouddhisme, j’essaie de distinguer le « moi » authentique, des attributs (perception, pensées, etc.) qui « semblent » être « moi » dans ce corps et que d’une certaine manière j’utilise afin représenter mon « identité » dans cette vie.

Enfin, j’ai toujours évité les drogues, parce que je n’aime pas les effractions et les cambriolages faits par des intrus dans mon esprit. Si on me disait que je peux reproduire mes EMI en utilisant une quelconque substance, j’éviterais de le faire. Je suis convaincu que dans mon cas, ce que je vis concernant les EMI ou des expériences similaires doit venir uniquement de moi-même, ou ne pas se produire du tout.

 

 

***

JERRY W

 

J'étais à l'agonie. Tandis que j'essayais de toutes mes forces de dormir pour échapper à la douleur, j'ai simplement noté un silence étrange. Il m'a semblé mettre du temps à réaliser que je ne pouvais plus entendre mon cœur battre. J'étais si tranquille, j'étais... près du plafond de ma chambre, regardant en bas vers mon corps avec une totale indifférence. Il n'y avait pas du tout de peur, de douleur ou de sentiments, pour ainsi dire, excepté une sorte de surprise ou d'émerveillement. Je me suis reconnu. L'instant suivant, j'étais en un lieu entièrement différent. Il me semblait être suspendu dans l'espace si vous pouvez imaginer... avec mon dos contre un mur... ou un plan parfaitement parallèle qui allait partout (je ne pouvais en discerner la fin dans son propre plan et dans n'importe laquelle des quatre directions que je pouvais aisément observer). Je ne pouvais apparemment pas bouger. Le mur n'était pas exactement « blanc », il était plutôt de la couleur de la glace. Il semblait être très lisse et impénétrable. 

J'ai senti qu'il y avait des « choses à voir » si je me tournais et regardais dans ce mur. J'ai essayé trois fois. A chaque fois, une main sur mon épaule droite venant de derrière moi m'arrêtait fermement, mais pas douloureusement. En fait, à ce moment-là - et seulement à ce moment-là - j'ai réalisé que, pour la première fois depuis des années, j'avais « zéro douleur ». L'anxiété, la dépression avaient disparu. J’éprouvais un sentiment de paix presque « déconnecté ». J'aimais vraiment être là. Puis, soudain, j'ai vu mes deux jeunes filles, et je me rappelle avoir pensé : « Elles ont toujours besoin de moi » ! C'était vraiment bizarre. Puis, soudain, toute cette douleur est revenue de plus belle. En premier, j'ai ressenti la colère d'être revenu. Mais je ne pouvais plus rien faire, sinon accepter la situation. 

Après avoir repris beaucoup d'électrolyte dans mon système, je me suis senti plus fort même si la douleur n'a jamais diminué. Il a fallu plusieurs semaines avant de savoir que j'allais survivre à cette maladie. Depuis lors, j'ai tendance à écrire des tas de poèmes... au sujet de tout ce que je veux, etc...

Mais je voudrais savoir quelle main était sur mon épaule... bien sûr, je pourrais théoriser... mais en tant que scientifique... je ne peux pas vraiment dire. Ma foi me dit que c'était une main aimante. C'est tout ce qu'il me semble nécessaire de savoir en ce moment. Aucune personne ne pourra jamais me convaincre que Dieu n'est pas réel. Pas maintenant. J'ai vu trop de choses avant et depuis, etc...

L'expérience était très étrange. Et impossible à prouver. Depuis lors, j'ai eu à placer dans une perspective plus large quelques expériences récentes que j’avais toujours pensé être des cauchemars... mais c’est un domaine de recherche totalement différent. J’en ai seulement parlé à quelques personnes.

*

Je récupérais d'une réaction critique provoquée par une médication qui m'a presque tué. J'étais EXTREMEMENT faible, à peine capable de marcher, par moments. 

Pas de « sons audibles », excepté au début et à la fin (battements de cœur). 

J’ai vu un mur de lumière... couleur de la glace. 

Quelqu'un, là-bas, ou quelque chose m'a touché. J’étais dans l'espace... pressé contre un mur de lumière. Incroyable, réellement ! Je ne pouvais pas le traverser... essayé trois fois en tournant sur ma droite... fut empêché trois fois exactement de la même manière, une main sur mon épaule... le temps semblait s'être arrêté. 

Depuis cette expérience, j'écris BEAUCOUP... je pense beaucoup à cela. 

J'ai eu ZERO contrôle quand ces choses sont « arrivées »... je ne pourrais dire si j'avais un corps ou non. 

J'ai n'ai jamais eu peur de la mort elle-même. Mais j'avais toujours peur de mourir (le processus me semblait horrible)... maintenant, je n'ai plus peur de cet évènement.

Je n’en ai parlé que très rarement à d’autres personnes. Il y a trop de gens qui ne veulent tout simplement pas entendre parler de cela. 

 

 

***

JIM K

 

A l’âge de trois ans, je jouais dans la cour derrière chez moi, avec un autre garçon d’environ six ans, c’était l’hiver. Nous possédions une piscine hors-sol qui avait été vidée en partie. Le garçon de six ans m’a incité à grimper à l’échelle pour regarder la glace. J’ignore s’il m’a poussé ou si j’ai glissé, mais dans mon souvenir suivant, je regarde vers le haut et je vois que je suis sous la glace.

Je me rappelle ensuite avoir regardé vers le bas en direction de la façade de la maison. Je me souviens avoir vu la neige sur le toit... je voyais la maison comme d’un point situé à environ 5 m de hauteur, en l’air. Je me rappelle que tout paraissait bleuâtre, comme si j’avais porté des lunettes de soleil bleues.

J’ai également vu le garçon qui se trouvait avec moi, il courait dans le chemin, il a martelé la porte latérale de la maison puis s’est remis à courir. Je me souviens de ma frustration car j’essayais de lui crier d’aller chercher ma mère, mais il ne m’entendait pas.

Dans mon souvenir suivant, je me réveille dans mon lit, des couvertures m’enveloppaient complètement et ma mère s’occupait de moi. Apparemment elle avait entendu le garçon qui frappait à la porte, était allée voir, m’avait trouvé dans la piscine et m’en avait sorti.

Je me souviens très bien de tout cela, comme de nombreux autres souvenirs de la toute petite enfance. Le plus drôle dans toute cette épreuve, c’est que je n’ai pas réalisé avant l’âge de 29 ans que j’avais effectivement vécu une Sortie Hors du Corps. Cet événement semblait tellement naturel que je n’y avais même pas réfléchi.

Je sais depuis lors qu’il existe autre chose que le seul corps physique !

 

 

***

JOANIE J

(10.10.04)

 

A l’époque, je n’avais jamais entendu parler des expériences de mort imminente. Au cours de mon expérience, j’ai eu la sensation d’être propulsée à la vitesse de la lumière dans un long tunnel, les pieds devant. J’avais nettement l’impression d’une vitesse extrême. Je fonçais vers une lumière, mais j’avais simultanément la sensation qu’une puissante force maléfique me tirait sans cesse en arrière. J’étais en plein dilemme : je voulais avancer, mais je ressentais également une forte pulsion vers l’arrière... et comme vous pouvez le constatez, je suis revenue.

Pendant l’expérience, j’ai aussi senti la vibration et le vent d’une vitesse intense. La meilleure analogie que je puisse trouver est celle-ci : si vous avez un jour voyagé en ferryboat assis dans votre véhicule, quand le ferry est au ralenti ou en traversée, il y a une vibration des machines et une sorte de souffle, une pulsation qui émane des moteurs et se réverbère dans la structure du navire, l’expérience que j’ai vécue comprenait un son similaire : à la fois vibrant, éolien et pulsatile.

Après cette expérience je n’ai plus jamais retrouvé cette sensation. J’avais fortement le sentiment d’avoir complètement changé intérieurement. Seule mon apparence était restée la même... c’était comme si j’étais quelqu’un d’autre occupant ce corps. Personne ne s’en est rendu compte, sauf moi.

Je suis devenue casse-cou : je faisais n’importe quoi (vraiment n’importe quoi) sans peur. Sans l’ombre d’un doute, je ne craignais plus la mort suite à cette expérience. Maintenant je suis beaucoup plus âgée, je ne m’engage plus dans ces activités risquées, mais j’ai conservé le sentiment d’avoir intérieurement changé pour toujours après avoir vécu cette expérience.

Même si je n’en ai jamais touché un mot à quiconque, environ trois ans après cet évènement ma sœur m’a parlé des « expériences de mort imminente », elle venait en effet de lire un livre sur le sujet. C’était la première fois que j’apprenais que quelqu’un d’autre avait vécu une expérience similaire, sans parler du nom de ce phénomène. Ce n’est qu’à partir de ce moment que j’ai moi-même lu sur le sujet, et que je me suis trouvée capable de parler aux autres de l’expérience que j’avais vécue (seulement à certaines personnes).

*

Mes impressions : luminosité, vibrations, lumière et souffle intenses, avec un fort sentiment de conflit. Je voulais continuer d’avancer (vers la lumière) et simultanément j’étais entraînée dans la direction d’où j’étais venue.

Depuis l’expérience j’ai nettement un don d’intuition, de conscience approfondie et de discernement. Je peux « voir à travers » les gens, anticiper des évènements à venir d’une façon très particulière, bien plus importante que les autres ne semblent pouvoir le faire. L’aspect le plus significatif, c’est la manière dont cela m’a changée pour toujours, la connaissance intérieure qui est arrivée après que j’aie survécu. Je savais intérieurement qu’une personne différente occupait mon corps, que j’étais quelqu’un de différent.

J’ai divorcé à cette époque là, j’ai pris les enfants et je me suis installée seule. J’ai changé pour toujours, avec une nouvelle perspective. Les choses n’étaient plus aussi tranchées que dans mon monde d’avant l’expérience. J’ai accepté le fait que je ne savais PAS vraiment tout.

Je ne me suis toujours pas fait une opinion sur ce qui m’est arrivé. J’ignore s’il s’agissait d’une fonction de la chimie du cerveau pendant l’hypoxie ou si je suis allée au paradis, ou bien si la terre elle-même est l’enfer. Mais cela m’a semblé être une lutte incroyable, un combat pour lequel je ne trouve pas les mots permettant de qualifier cette pulsion de progression, cet appel vers la lumière malgré l’intensité de la traction qui me donnait une impression de force mauvaise m’entraînant en arrière, vers mon point de départ.

 

 

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JOANN M

 

Le 20 septembre, après une journée à peu près normale au travail, je me suis évanouie dans la rue, avec mon père, et me suis retrouvée à l’hôpital.

J’ai rencontré de nombreux anges ce soir là, dont certains sont restés avec moi, sous forme humaine, jusqu’à ce que l’aide médicale arrive. Personne ne les a vus, pas plus que l’endroit où ils se trouvaient. Personne n’a vu leurs visages, mais ils m’ont encouragé à tenir le coup.

Mon voyage a commencé. Je flottais confortablement le long d’un tunnel noir. Aucune direction spécifique car je n’avais pas de corps pour en juger, j’ai remarqué qu’il s’agissait d’une obscurité comme je n’en ai jamais vu. Elle était pleine d’amour, de joie, de paix et m’alimentait tout simplement dans mon périple. Des ondes passaient sur moi et me guidaient. J’étais subjuguée par l’amour qui m’environnait et le fait de pouvoir retourner ce sentiment.

Un être est arrivé et m’a emmenée faire une visite de l’univers. La création et la façon dont les galaxies ont été créées, tout cela s’est instillé en moi. J’ai visité des endroits avancés au delà de ce que l’on peut comprendre, j’ai aussi pu voir des endroits qui n’en étaient qu’à leurs débuts ! J’ai reçu tant d’attention et de compassion que je ne pouvais m’intéresser à ce qui advenait de mon véhicule humain. Tandis que les urgentistes continuaient à s’occuper de moi et me préparaient pour le transfert, j’étais trop occupée à jouer sur une étoile et à rencontrer mon Créateur ! Je ne me suis jamais inquiétée de ne pas avoir de corps, la peur ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Ces êtres n’étaient ni masculins ni féminins. On m’a dit et montré des choses inimaginables.

A chaque fois que les êtres me quittaient, je me retrouvais, en train d’avancer en flottant dans le tunnel, juste avant de rencontrer d’autres êtres. A un moment j’ai remarqué un minuscule point de lumière brillante. J’ai flotté dans sa direction. Tout à coup un grand être de couleur grise m’a bloqué le passage. Je ne pouvais pas passer au dessus, ni le contourner, ni le traverser. Je me rappelle avoir essayé encore et encore... mais sans résultat. Finalement, je lui ai demandé de me laisser passer. De façon très douce, Il m’a répondu non. J’ai reposé la question. Il a redit non. Etant un peu agressive sur le plan terrestre, je lui ai ordonné de bouger, j’ai essayé de le pousser sur le côté. Pas de chance ! L’Etre que j’appelle Dieu m’a dit que je devais repartir pour terminer ma mission.

Sur terre, mes signes vitaux étaient dangereusement faibles, on ne savait pas s’il y avait eu manque d’oxygène, ni dans quelle mesure mon cerveau avait été touché. Mes pupilles étaient fixes.

Au même moment, mon incroyable périple s’achevait : mon esprit est retourné à mon corps. A cet instant, je me suis relevée de la table et j’ai frappé violemment une infirmière...

J’ai eu ce soir là de nombreuses visites de parents décédés, ils m’ont dit que j’allais bien me porter. Plus tard, alors que j’avais quitté l’hôpital, je me suis rappelé que j’étais ici en mission, mais en quoi consistait-elle ? Je suis allée au rayon New-Age de la librairie, j’ai demandé qu’on veuille bien me montrer un livre qui m’aiderait à comprendre ce que j’avais traversé. Immédiatement un volume a sauté de l’étagère pour atterrir à mes pieds, c’était un livre de Barbara Harris sur les EMI. Ma mission - je l’ai découvert plus tard - était de revenir et d’aimer, pour aider les gens à ne plus craindre la mort. On m’a dit : « Tu n’as pas aimé suffisamment ». Depuis lors, je ne me suis pas arrêtée.

*

Je savais que j’étais totalement amour, une forme spirituelle. Je n’étais pas reliée à une forme physique. J’étais dans une obscurité de velours et je m’y déplaçais en flottant. Je me rappelle avoir vu 2 groupes de 3 environ. Je ne les connaissais pas. Ce qu’ils me disaient était ‘infusé’ en moi.

Le premier groupe m’a emmené faire une visite de l’univers, passé, présent et à venir. Le second groupe m’a donné un savoir universel. Le troisième être était Dieu... Il m’a renvoyée sur terre.

Je me souviens avoir visité des endroits dont l’existence était très récente et d’autres qui étaient sur des plans différents d’évolution. Je me rappelle qu’on m’a « dit » que certaines choses auxquelles croient les scientifiques, comme les trous noirs et certaines lois physiques, ne sont pas tout à fait bien comprises.

En fait, je n’avais aucune notion du temps !

Lorsque je me suis éveillée, j’ai senti la connaissance « s’évacuer » hors de moi. Je me souviens m’être arc-boutée dans le lit pour en conserver la sensation, mais elle s’est simplement écoulée. Je me sens reliée à ce que j’avais autrefois considéré comme des objets inanimés. J’ai la sensation que tout reflète une sorte de dessein de l’âme, depuis le rocher jusqu’à l’insecte, en passant par l’arbre, etc...

Je suis devenue Maître de Reiki, ce qui a renforcé en moi l’éveil consécutif à mon expérience.

 

 

***

JOCELYNE R

 

Je me suis couchée dans mon lit, je pensais que je n'avais plus rien à faire sur cette terre, mes enfants pourraient vivre avec leur père et sa nouvelle conjointe... je n'ai rien pris, ni boisson, ni médicament, seule la volonté de partir me guidait. J'ai fermé les yeux, et j'étais dans la noirceur comme dans un train... puis, comme si le train s'était mis en branle, j’ai croisé des rayons de lumière à une fréquence toujours plus rapide pendant un temps assez long, enfin je me suis demandé si je pouvais revenir en arrière, j'ai essayé de lever mon petit doigt, mais rien à faire !

J'ai donc choisi de continuer, et le train s'est évanoui dans le décor, il n’y avait plus qu’une lumière douce, je flottais sur une mer immense, je sentais l'eau, le sable, le soleil, comme si j'étais sur le bord d'une plage, rien que des sensations agréables : chaleur, humidité, lumière. Il y avait ma cousine, mes grand-parents et plein d'autres pensées de gens décédés. Ils m'ont dit : tu es là où tu souhaitais, et nous t’attendions... c'était magnifiquement bon.

Puis au loin, très loin, j'ai reconnu la voix de mon fils, d'abord comme un bourdonnement, ensuite plus clair, puis enfin je compris qu’il répétait : Maman accroche-toi à la vie, tu sais comme tu aimes la vie... alors, comme si je n'avais pas tout réglé avant de partir, comme si j'avais oublié un précieux bagage avant de prendre l'avion, j'ai pris la décision de revenir.

Mon fils s'était réveillé en pleine nuit, était entré dans ma chambre et m'avait dit ces paroles. J'ai eu beaucoup de mal à revenir dans mon corps. Après, je sortais peu, ça me faisait souffrir parce que j'entendais ce que les gens pensaient et je sentais leur souffrance, ça me faisait mal partout. Je n'avais peur de rien, ni de personne, il n'y avait plus de limite à rien ni à ce que je pouvais accomplir... et mon fils m’a aidée à revenir dans mon corps peu à peu.

Il a veillé sur moi, il m'avait sauvé la vie. Puis un ami est arrivé, qui m'a redonné goût à la vie, une âme-soeur. Depuis, j'ai développé pas mal d'intuition et mon existence a pris a pris un autre sens. Je mords dans la vie et je fais attention à mon corps comme si j'allais vivre très vieille.

Plusieurs personnes m'ont dit que j'ai beaucoup changé en mieux.

Voilà mon histoire.

*

J'étais dans le réel, très consciente.

J'étais énergie et lumière.

J'étais très heureuse, un grand bien-être, aucune peur

A propos de tunnel, oui... un train sur une voix ferrée qui traverse des rayons de lumière, de plus en plus rapidement... puis les cloisons du train disparaissent peu à peu et je suis dans l'infini, il n'y a plus d'horizon.

Une lumière douce. Je suis arrivée à un endroit où c'était l'infini partout.

Je savais que ce serait dur de revenir et j'ai eu très mal. Je suis revenue pour mon fils.

J’ai plus d'intuition. Avec certaines personnes on se parle en pensée. Dans la vie de tous les jours, je sais assez souvent les choses qui vont arriver, et ça se confirme. J'aime la vie, je vis au jour le jour, j'ai peu de crainte, et surtout pas celle de mourir. Mes priorités ont changé, j'ai de meilleures relations avec mon entourage.

Les gens ont trouvé ça beau (le récit de mon expérience). Je crois en la réincarnation et les pensées doivent être le plus possible des pensées d'amour envers les gens. Ce que j'ai vu et ressenti me donne confiance en la vie après la mort. Je trouve qu'il y a beaucoup de souffrance lorsqu'on vit sur terre. Quand je suis revenue dans mon corps, ça m’a fait mal.

Je suis plus heureuse depuis cette expérience : je sais qu'on fait tous partie d'un tout, et qu’il faut que je fasse ma part pour que nous soyons plus heureux. Parfois quand je suis avec des gens spéciaux qui sont pleins d'énergie, par exemple mon âme-sœur, j’ai une sensation qui pourrait ressembler un peu à ce que j'ai éprouvé.

Mais on ne peut pas vraiment rendre compte d’une telle expérience : ce sont des mots seulement.

 

 

***

JOHN F

 

Tandis que j’étais à mon poste dansun bureau de la Marine des Etats-Unis, j’ai mâché un œuf à la coque et je me suis étouffé. Je ne parvenais qu’à inspirer. Très vite, la situation est devenue critique. Je ne voyais aucune solution pour réchapper de cet incident... j’ai pensé au Seigneur et je me suis dit : « Au moins je suis chrétien » !

Réalisant que je pouvais encore marcher, je me suis dirigé vers la pièce contiguë où mon supérieur, assis sur une chaise pivotante, était en train de travailler sur un message radio. Je ne pouvais pas parler, j’ai donc utilisé le reste de mon énergie pour donner un coup de pied dans la chaise afin d’attirer son attention. Il a été projeté au sol et s’est retrouvé allongé à côté de la machine à écrire. J’étais tombé moi aussi.

J’étais immobile et ne respirais toujours pas. Je saignais de l’os du nez, car j’avais heurté le bureau en tombant. Quelques instants plus tard, Joe, un autre marin, a pratiqué sur moi la ‘procédure de réanimation cardio-pulmonaire’. Un autre marin a appelé une ambulance.

Quant à moi, je me trouvais près du plafond de la pièce, en train de regarder les marins accomplir les gestes destinés à me sauver la vie. Je me sentais tout à fait bien. Je me suis rendu compte que le corps inconscient sur le sol était le mien, mais cela ne me préoccupait absolument pas. J’étais sous forme d’esprit, mais je me sentais vivant comme je l’avais été auparavant. J’apprenais rapidement cette nouvelle vie, sans m’inquiéter beaucoup pour quoi que ce soit. Par exemple, si je pensais à une chose, je la réalisais automatiquement. J’ai regardé le mur près de moi et l’instant d’après, je l’ai traversé. J’étais à nouveau dans la pièce où je me trouvais lorsque je me suis étouffé. J’ai flotté à volonté autour de la pièce. J’ai traversé les nombreux télétypes et radios sans aucun problème.

J’ai vu une zone sombre près de mon bureau et je suis dirigé vers elle. L’instant suivant, j’entrais dans une brume obscure. Une fois dedans, j’ai vraiment voulu en sortir. Cette chose m’engloutissait. J’avais l’impression d’être à l’intérieur d’une personne. J’étais inquiet et je regrettais l’esprit libre que j’avais été l’instant d’avant. Finalement, j’ai été libéré de cette zone chaude qui me comprimait. C’était comme si je m’étais trouvé dans une matrice, mais comment cela peut-il être imaginé ?

Immédiatement après, je me suis rendu compte que j’étais dans un tunnel. J’en estime la taille entre 1,80 m et 2 m. Je pouvais me mettre debout sans en toucher la partie supérieure. Je mesure 1,75 m. Immédiatement j’ai été projeté dans le tunnel bien plus vite que je ne l’aurais souhaité. La vitesse était énorme. J’étais effrayé. Quelque part pendant mon trajet dans ce tunnel, j’ai ralenti et je me suis arrêté, un homme m’a calmé et m’a dit que le voyage était presque terminé. Je suis reparti à la même vitesse qu’auparavant, qui devait atteindre celle de la lumière et même plus. Je ne ressentais pas de forces d’accélération, seulement la crainte et l’exaltation d’une vitesse terrible.

La lumière ne venait pas de l’intérieur du tunnel mais provenait de l’extérieur, elle éclairait dedans. J’entendais un fort bourdonnement qui me blessait les oreilles, et je cherchais le bout de ce tunnel... à ce moment là, je me trouvais dans une zone beaucoup plus vaste, enveloppée par une brume blanche et la lumière du jour. Toutes mes peurs du tunnel ont été atténuées par la lumière que je voyais. J’ai entendu des voix de personnes juste en dehors de cette zone. Les voix m’encourageaient à venir en traversant la brume blanche. Je l’ai fait et j’ai vu environ une douzaine de personnes. Mon instinct me disait que tous étaient mari et femme. J’avais déjà vu ces personnes mais je ne pouvais me rappeler d’aucun nom. Un homme m’a dit de ne pas m’en inquiéter. Bientôt, quelqu’un est venu vers moi. Cet homme avait environ 27 ans, et il portait un Levis et un T-shirt blanc. Les douze autres personnes portaient des toges blanches. L’homme qui portait le Levis m’a expliqué qu’il était mon guide. Il m’a dit plus tard que j’allais rencontrer d’autres personnes mais il voulait que je marche avec lui pour voir ce nouvel endroit.

      Nous avons marché dans le plus beau jardin floral que j’aie jamais vu. J’ai observé en détail les pétales des fleurs. Plus tard, mon guide m’a fait aller en direction d’un homme, celui-ci m’a expliqué que j’allais passer ma vie en revue. Pendant cet examen qui a duré environ une seconde (ou moins), j’ai revu tout ce que j’avais vu auparavant durant ma vie sur terre. J’ai revécu chaque conversation. J’ai vu chaque animal de compagnie que j’avais possédé. J’ai revu chaque vêtement que j’avais porté. J’ai revécu chaque cours que j’avais suivi à l’école. J’ai tout revu.

C’est là, dans cet immeuble qui ressemblait tout-à-fait à une bibliothèque, que l’examen de ma vie a pris fin. C’est là également que j’ai appris que je n’allais pas rester dans cet endroit paradisiaque. Mon guide est venu vers moi et m’a emmené voir deux camarades de classe décédés quatre ans auparavant.

Cela a été un choc pour moi de les voir en vie. Sur terre, ils avaient été joueurs de foot au collège. Un jour, ils sont arrivés en retard à l’entraînement et leur entraîneur leur a fait faire des tours de terrain après la séance. Ils sont donc arrivés aux vestiaires longtemps après que les autres joueurs en soient partis. Il n’y avait pas d’eau chaude pour les douches. Ils se sont donc assis tous les deux en attendant que le chauffe-eau fournisse de l’eau chaude pour leur douche, et ils ont été asphyxiés par les fumées qui s’échappaient du chauffe-eau au gaz naturel. Ironie du sort, le père d’un des garçons était le plombier qui, juste quelques jours auparavant, avait installé ce chauffe-eau ! Il devait revenir un autre jour pour installer le tuyau d’évacuation dans cette nouvelle salle de douches.

J’ai demandé à chacun d’entre eux pourquoi ils se trouvaient là alors qu’ils étaient censés être morts. Ils m’ont expliqué que personne ne meurt jamais. Les deux garçons avaient environ le même âge que la dernière fois où je les avais vus sur terre. Tous deux semblaient heureux et pleinement satisfaits d’être là.

Mon guide m’a ramené à l’endroit où j’avais revu ma vie. J’ai demandé une fois encore si je pouvais rester. Un homme m’a répondu que je devais retourner sur terre afin de finir de vivre ma vie. De mes classes de catéchisme m’était resté le souvenir que si une personne demande à voir le Seigneur, elle le voit. J’ai demandé à voir Jésus. Avec mon guide à côté de moi, j’ai marché ou flotté vers une petite estrade. Mon guide m’y a laissé. Je n’ai pas eu longtemps à attendre avant d’entendre une voix sur cette scène, à côté de l’endroit où je me trouvais.

Une brume s’est formée sur l’estrade et j’ai entendu une voix qui me demandait : « Peux-tu me voir » ? Je ne voyais que la brume. La voix m’a demandé de mieux me concentrer. Peu après, j’ai vu Jésus debout devant moi. Il m’a demandé ce que je voulais de lui. Je lui ai répondu que je ne voulais pas quitter cet endroit céleste. Il m’a expliqué que je n’avais pas encore accompli les projets qu’il avait formés à mon égard pour le cours de ma vie. Je lui ai demandé quels étaient ses projets, il ne m’a pas répondu. Il a dit que je le saurais en temps utile, dans l’avenir. Il m’a demandé s’il pouvait faire autre chose pour moi. Comme à l’époque j’étais dans la marine des Etats-Unis, je lui ai demandé de me faire transférer dans l’état du Tennessee. Je lui ai expliqué que j’avais passé un mois dans cet état lorsque j’avais douze ans, que je voulais y retourner parce que cet état est magnifique. Il ne m’a pas répondu. Je lui ai demandé s’il l’envisageait. Il m’a dit qu’il m’avait suffi de le dire une fois, et que ce serait fait. Jésus m’a parlé de nombreuses évènements que j’allais vivre au cours de ma vie. Je me rappelle uniquement de ce qu’il m’a dit ensuite. Il m’a effectivement dit et je m’en souviens bien, de raconter à tout le monde ma rencontre avec lui. Il sous entendait : dire aux gens qu’il est réel. Une autre chose que je n’oublierai jamais, c’est le rayonnement de son amour tandis qu’il se tenait près de moi. C’était l’amour le plus parfait que j’aie jamais ressenti. Jésus m’a dit que j’allais être accompagné pendant mon retour chez moi sur la terre.

Deux hommes sont venus et m’ont expliqué qu’ils étaient mes anges gardiens. L’un de ces hommes était celui qui m’avait guidé auparavant. Je ne me rappelle pas être revenu sur terre par le tunnel. Nous avons voyagé à travers l’obscurité de l’espace. Sur le chemin du retour vers la terre, nous nous sommes arrêtés pour discuter. Un des anges-gardiens m’a dit qu’un jour j’allais rencontre une femme et qu’elle deviendrait une amie très proche, mais que je n’allais pas la rencontrer tout de suite car elle était encore une très jeune fille. Cela se passait en 1957. Depuis lors, je l’ai recherchée et je pense l’avoir trouvée. Mais elle habite en Australie.

Je me suis réveillé sur une table d’examen à l’hôpital. J’ai demandé aux trois médecins si l’on m’avait administré un médicament qui pourrait me faire croire que je suis mort et que je suis allé au Paradis. Ils ont répondu non. J’ai dit : « Eh bien, je viens de revenir du Paradis » ! Deux médecins sont immédiatement sortis et le troisième m’a dit qu’il ne savait tout simplement pas quoi en penser.

 

 

***

JOHN N

 

Le 22 janvier 1998, j'ai été atteint d'une crise cardiaque, pendant que j'utilisais une scie pour découper des branches d'un énorme chêne. J'ai appelé ma femme, et 15 minutes plus tard, elle m'a conduit à l'Hôpital Kaiser, Santa Rosa, Californie. Pendant les heures suivantes, on m'a déclaré en code bleu 3 fois (« mort imminente »).

A cette époque, je travaillais comme volontaire à l'hôpital Kaiser, et je connaissais la plupart des personnes qui m'ont soigné. Elles redoutaient fortement que je ne me rétablisse pas. Je ne sais pas précisément à quelle heure j'ai vécu mon EMI, parce que je flottais entre la lucidité et l'oubli, et j'étais fortement étourdi par les médicaments, mais je sais que c'était au cours de l'après-midi.

Je ne pouvais me localiser, ni dans l'espace, ni dans le temps. J'étais dans une obscurité totale, une paix totale, un calme total. L'expérience défie toute tentative de description : je ne peux que raconter ce qui s'est passé.

Cela m'a enlevé complètement la peur de la mort. Ce sentiment dure toujours en moi, et j’ai la certitude de le garder à tout jamais. C'était l'assurance de la vie après la mort. J'ai réalisé immédiatement la validité de ce qui m'était arrivé, et que ce n'était pas un événement idiosyncrasique, au contraire, c'était LA vérité.

J'habite dans une forêt. Je me lève de très bonne heure. Souvent, je sors bien avant l'aube, le matin, et lorsque je regarde vers le ciel inviolé par la pollution lumineuse des grandes villes, je déclare, à Qui de Droit : « Ce jour-ci est magnifique, soit pour vivre, soit pour mourir ». Bien des fois, je me suis tenu debout à contempler le ciel, et j'ai dit « Je suis parfaitement disposé et prêt à mourir, maintenant, ou à n'importe quel moment à venir ». Dans un certain sens, j'attends la mort avec impatience... je sais que ma femme, bien qu'elle ne partage pas mes propres croyances spirituelles, reconnaît la validité de mon expérience. Je crois qu'elle est par conséquent convaincue de sa propre immortalité.

J'ai quitté le ministère, car il me semblait que mon expérience en tant que pasteur ne répondait pas à mes questions les plus profondes... et j'avais besoin de continuer ma quête en dehors du christianisme. Mon aller-retour était totalement réel, transformateur et merveilleux. C'était, à mon sens, un don du Divin. 

La vie est bonne, la mort aussi.

 

 

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JOSEPH J

(message du 06.06.02)

                                                                           

Comme je vous l’ai dit, j’ai été écrasé à mort !

Je déchargeais des rouleaux d’acier d’un semi-remorque. La charge était arrimée, j’ai coupé les feuillards métalliques, et le rouleau s’est ébranlé, a rebondi pour repartir en arrière, me poussant contre la fourche de l’élévateur. Immédiatement après, je me suis vu agité par les soubresauts post mortem. L’ange qui me tenait la main m’a alors dit : « Tu as encore à faire ici » ! Il m’a emmené dans un endroit que je ne peux décrire que comme une Lumière et un Son, ainsi qu’une sentiment d’Amour me rappelant la sensation d’être dans les bras de ma mère. Sachant que j’étais en sécurité, je voulais rester là-bas !

L’ange m’a dit : « Tu n’as pas terminé, tu dois repartir » ! Après que les médecins aient passé 8 heures à tenter de me sauver la vie, j’ai été transféré aux Soins Intensifs. Je me suis réveillé alors que ma mère me tenait la main, et j’ai perdu connaissance ! Quelque temps plus tard (18 h), je me suis à nouveau réveillé dans la souffrance, ma mère me tenait toujours la main. Je me suis mis à pleurer !

Lumière et Amour à Tous !

*

Amour, Lumière, Musique !

Ecrasé par un rouleau d’acier de 4 tonnes, je suis arrivé à l’hôpital en état de mort clinique.

Sortie Hors du Corps...

J’étais différent des autres âmes qui tournaient autour de moi... un OVNI !

La musique la plus merveilleuse que j’aie jamais entendue !

Une lumière très brillante, ainsi que des centaines de milliers de lumières plus petites !

Vu un ami décédé plusieurs années auparavant ! Dans les lumières et la musique...

m’a dit qu’il était heureux de me voir !

J’ai eu la sensation d’être parti pendant des jours ! D’avoir un but, un devoir, une tâche ! Mais je ne sais toujours pas de quoi il s’agit. Pas encore.

Je suis devenu révérend de l’Eglise des œuvres de la lumière (Light Works). Il n’existe aucune partie de moi-même qui n’ait changé !

 

 

***

JOY C.

 

J’ai eu une expérience unique le mercredi 6 février 2002. Cela ne fait que 5 jours. Mon 34ème anniversaire était le vendredi 8 février 2002. Mercredi soir aux environs de minuit, j’ai fait un rêve étrange : mon beau-père me tenait dans ses bras sur la banquette arrière d’un taxi tandis qu’on m’emmenait d’urgence à l’hôpital. Je me suis réveillée. Mon cœur battait très vite. Je pouvais à peine respirer. J’ai appelé les urgences et leur ai dit que j’avais une attaque cardiaque. On m’a répondu de rester calme, qu’on allait envoyer quelqu’un tout de suite. J’ai appelé ma fille au téléphone à l’autre bout du couloir et je lui ai dit de venir tout de suite dans ma chambre, ce qu’elle a fait.

Elle était terrifiée et je n’ai eu aucun mot de sagesse pour elle. Je me retrouvais là, en train de mourir, et je n’arrivais pas à penser à quelque chose d’intelligent à dire à l’aînée de mes enfants... d’une certaine manière, cela me préoccupe plus encore que l’incident lui-même.

Un peu plus tard, allongée dans une ambulance après une forte dose d’ « Adenison » destinée à réguler mon coeur, je me suis sentie flotter un peu plus haut. C’était comme si je tournoyais dans les airs pendant quelques secondes. Je ne me souviens pas avoir vu une lumière, mais je me rappelle bien m’être sentie totalement sans poids et hors de mon corps. C’était une expérience très inhabituelle, pour ne pas dire plus. A l’hôpital, j’ai commencé à me sentir mieux alors que mes pulsations ralentissaient. Je me souviens avoir pensé à quel point j’avais été proche de quitter ce monde. Toutes mes perspectives ont changé.

J’ai décidé d’avoir une nouvelle approche de la vie. Rien ni personne ne me gêne plus. Par la grâce de Dieu, il m’a été accordé une seconde chance. On m’a dit que si on n’avait pas ralenti mon rythme cardiaque, j’allais droit à l’infarctus... Je suis déterminée à faire quelques sérieux changements de style de vie, y compris perdre au moins 25 Kg et réduire mon niveau de stress...

Voilà mon histoire. J’espère que quelqu’un en éprouvera les bienfaits et apprendra cette très importante leçon : « Vivez chaque jour comme si c’était le dernier, parce qu’un jour, ce sera effectivement le dernier ».

 

SIX MOIS PLUS TARD

Salut Jody,

Je vais bien, très bien. Merci de votre intérêt. J’ai vraiment développé une nouvelle approche de la vie. J’exerce un ministère à plein temps en tant qu’aumônière bénévole dans un de nos hôpitaux locaux, je visite les malades et les mourants et réconforte les membres des familles dont un proche a disparu. Je travaille également une fois par semaine à la soupe populaire de la Mission... je suis aussi membre de l’équipe du ministère des prisons, et je visite le centre de détention pour les jeunes une fois par semaine.

De plus, je vais héberger un étudiant étranger, un Coréen...

J’ai le sentiment d’être arrivée à une compréhension totale du sens de ma vie, qui est de servir et d’aimer les autres. Je ne juge PERSONNE – car les hommes ont jugé, et mal jugé. Si je juge, je serai jugé de la même manière. J’ai donc abandonné cela.

J’écoute beaucoup mieux les autres que je ne le faisais, particulièrement mes enfants. Enfin, j’ai élevé mon « intuitivité » spirituelle au rang de science. Je suis capable de capter les ondes des autres personnes et je sais lorsqu’elles se sentent dépressives ou qu’elles en prennent le chemin. J’offre des conseils téléphoniques avec ‘Keen’ pour ceux qui sont tristes, déprimés, seuls ou qui ont simplement besoin d’un ami pour écouter leurs problèmes. Mes 3 premières minutes sont toujours gratuites et mes horaires sont très souples. Si je ne suis pas disponible au moment de l’appel, je renvoie mes appelants vers les membres de mon groupe de téléconseil.

Mon site web : http://www.keen.com/Mother+Joy.

Voilà ! C’est quelque chose qui me plait vraiment et qui m’a apporté d’immenses bienfaits. 

Miracles et Bénédictions,

Mère Joy

 

 

***

JOYCE H

 

J’ai reçu un vitrail encastré dans un cadre de chêne (environ 9 kg) sur la tête. Une douleur incroyable... puis, tandis que je me séparais de mon corps, plus rien.

A cette époque, je n’avais jamais entendu parler d’expérience de mort imminente et je ne pensais à rien de tout cela alors que je dévalais dans un grand sifflement un long tunnel sombre, vers une lumière qui m’attirait jusqu’à elle. Simplement, j’étais là et tout arrivait si vite !

Je me souviens d’avoir ralenti, sans l’avoir voulu moi-même, à l’entrée de cet endroit illuminé ; ma grand-mère se tenait sur la droite et m’Accueillait avec amour ! Ils étaient tous là qui communiquaient avec moi, incontestablement avec des mots que l’on ne peut entendre, mais très distinctement à l’intérieur de mon esprit. J’étais étonnée de les voir tous en aussi bonne santé, dans la fleur de l’âge, si emplis d’amour et de reconnaissance à mon égard ! Je reprendrais bien n’importe quel coup sur la tête pour retrouver l’assurance qu’ils étaient là. Quel cadeau !

Je pénétrai alors dans cet univers de lumière : collines ondulantes, herbe, fleurs, cieux d’azur vibrants de couleur. Ce qui m’étonna le plus, ce fut l’intensité, la brillance et la clarté de la couleur, le fait qu’elle semblait émaner de l’intérieur de chaque détail du paysage. L’herbe irradiait de vert. C’était tellement beau ! Vraiment que c’était beau !

Soudain, je fus en présence de l’être de lumière. J’étais dans l’impossibilité de voir son visage, mais je pouvais communiquer non par des mots ou des images, mais plutôt en une sorte de communication universelle. Je fais l’expérience fréquente de ce type de communication dans la méditation, mais je ne peux l’expliquer avec précision. Cela se situe au-delà des mots et de toutes autres sortes d’expériences. Les émotions sont toujours accrues. Je ressens une joie si intense que mon être en sursaute de gratitude. Je ressens de la crainte et un sentiment d’appartenance. Je n’ai pas eu de revue de vie à proprement parler, mais ressentais que toute chose me concernant, ainsi que ma vie, était connue, comprise et exempte de jugement. J’étais profondément aimée. On aurait dit que j’étais pour toujours en cette Présence.

Et pourtant, sans autre discussion préalable ni avertissement, je me retrouvai brusquement dans mon corps, avec un mal de tête sévère. Un tapis de sang séché entourait ma tête et j’étais réellement dans le cirage. On m’envoya au lit avec un congé de plusieurs semaines. C’était la première fois de ma vie que je me retrouvais toute seule sans aucun souci provenant de l’extérieur. Les images et les sentiments de mon EMI commencèrent à me revenir.

Alors que j’étais en convalescence et capable de me lever et de circuler, je commençai à flâner dans la librairie Elliot Bay Book & Co. Le livre de Raymond Moody sur les expériences de mort imminente “La Vie après la Mort” sembla sauter de son étagère pour atterrir dans mes mains. Je parcourus une grande partie du livre, peut-être même tout le livre, plantée là, stupéfaite. Il décrivait, cas par cas, des expériences similaires à la mienne. Je ne pouvais pas renier tout ce qui m’était arrivé, les visions que j’avais eues. Je me lançai alors dans une exploration de conscience et de réalité modifiées qui continue jusqu’à ce jour.

Après des années de méditation, d’étude, de rencontres avec des enseignants et des gens qui ont connu des expériences similaires, j’ai eu une vision qui m’a conduite à soigner. En 1984, j’ai confié le laboratoire à un de mes assistants et suis partie pour poursuivre une vie de conseil, d’étude de traditions spirituelles dans les cultures chamaniques, et faciliter les aspects spirituels de la guérison. Maintenant, je continue de donner des cours privés, j’enseigne, j’anime des séminaires et j’ai publié mon premier livre pour rendre accessible à tous l’information que j’ai reçue.

*

A partir du moment où j’ai quitté mon corps, j’étais dans un état émotionnel très fort, je pervevais des images d’une beauté indescriptible et je me suis sentie douée de plus de conscience et de vigilance que la normale. Je pouvais regarder dans toutes les directions, y compris derrière moi-même. J’étais consciente, mais relaxée... et il me semblait percevoir toute chose dans une clarté accrue, des couleurs semblables à du laser, des teintes claires et brillantes, avec une réaction émotionnelle aux couleurs... extatique.

Je ne me souviens pas d’avoir entendu quoi que ce soit... l’information semblait tout bonnement se déverser dans mes pensées : joie, extase, paix, gratitude... du sens, de la plénitude... une absence de lutte.

Je me suis dégagée de mon corps pour atterrir immédiatement dans un tunnel avec une lumière magnétique à son bout qui m’attirait vers elle à grande vitesse. Cette lumière m’inspire encore de la crainte et je fonds en larmes. Ma mère et ma grand-mère m’ont Accueillie juste à l’entrée du “paysage”.

Je n’ai pas assisté à une revue d’événements passés de ma vie, mais j’avais le sentiment qu’il n’y avait pas de secrets, que tout était connu et je ne me sentais jugée en aucune manière. Le paysage était magnifique : ciels bleus, collines ondulantes, fleurs. Tout était empli de lumière, comme si chaque chose était éclairée de l’intérieur et émettait de la lumière sans la réfléchir. On aurait dit qu’il n’existait qu’un temps, qu’une expansion du temps...

J’ai lentement compris que j’étais revenue avec plusieurs dons de vision, de savoir, de perception au-delà de la simple réalité et la capacité de faciliter la guérison, particulièrement au niveau physique...

Cette expérience, qui a généré des changements profonds dans ma vie, je la regarde maintenant comme réelle, constructive et réitérable, dans le sens où je peux occasionnellement retrouver les aspects de cet « espace » par la méditation. C’est-à-dire que lorsque j’aspire à retrouver cet endroit, il arrive qu’il s’ouvre et je me trouve en présence de l’Etre de Lumière et des collines ondulantes. Ce n’est pas quelque chose que je peux contrôler ou demander, mais cela m’est accordé de temps en temps.

                                                                                                                      Joyce

 

 

***

JRM

 

J’ai fait l’une de mes expériences d’EMI dans l’ambulance en route vers Lexington, KY. J’étais tombé d’un édifice de trois étages. Je ne suis pas un chat, mais les gens qui prennent connaissance de mon vécu ont l’air de penser que j’ai eu neuf vies. J’ai été atteint d’une balle, un camion m’est passé dessus, je me suis fracturé le crâne, j’ai été opéré plusieurs fois, mais je marche et je parle encore. Bon... j’avais la nuque et la tête tuméfiées. Je souffrais énormément jusqu’à ce que je découvre où j’étais. Ma découverte incluait une perception soudaine de chaque âme vivante autour de moi - une perception externe/interne émergeant de mon propre centre. Je faisais partie d’un vaste dessein et je ressentais les trois âmes dans l’ambulance avec moi - non seulement leur présence, mais aussi leur amour, leurs cœurs, leurs émotions, leurs sentiments, des impressions physiques et mentales. Je les entendais penser, je ressentais les soins prodigués par leurs mains ; je les ai regardées dans les yeux une à une et j’ai vu non seulement leur futur physique immédiat, mais aussi leur passé.

J’ai également noté la présence d’animaux et d’autres âmes autour de moi, comme ce chauffeur d’autobus en colère à Seattle, cette femme qui tuait une araignée agaçante à Ripley, WV, cet insecte qui percutait un train à Oklahoma. Toutes ces impressions étaient ressenties en une fraction de seconde mais semblaient durer une éternité. Je ressentais l’amour, la haine, la faim, la terreur, la destruction, la révolution, le souci des autres, l’espoir et un déluge d’autres sentiments. Le plus drôle, c’était que je percevais le but de tout ça. Je comprenais la raison de la famine, le but du confinement, la gloire des possibilités offertes.

Pourquoi Dieu ne met-il pas fin à la violence ? D’abord, parce que ce n’est pas Dieu qui l’a initiée. Vous voyez, lorsque Dieu nous a créés à sa propre image, il nous a littéralement donné le pouvoir de choisir notre propre destinée, mais pas celle des autres. Je pense que lorsque Dieu a créé l’humain, il l’a fait parce qu’il avait envie de partager son œuvre sur la terre, c’est-à-dire, la création divine d’une fleur, d’une forêt de séquoias ou d’un colibri, de petits miracles qui deviennent des œuvres de maître et qui se perpétuent en éternels cycles de reproduction autogène.

Je pense que le monde dans lequel nous vivons maintenant a été créé uniquement par nous. Oui, nous avons choisi tout le mal, toute la violence, toute la douleur et la souffrance, mais aussi l’amour et le souci des autres, le sourire des êtres aimés, le parfum des roses, les caresses, la capacité d’être libre, la sagesse de regarder en avant, et le système de sûreté intégré pour éviter la confusion. Je crois que Dieu est notre mentor, notre instructeur, notre guide. Il nous aime et veut nous regarder grandir.

Il sait que nous ne pouvons pas aimer sans avoir connu la haine. Il voit le futur quand il n’y a pas de futur à l’horizon. En définitive, il est comme une âme sœur avec qui on partagerait ce qu’il a créé. Comme ce sera merveilleux de créer un papillon ! De régler un coucher de soleil !! Avec Dieu, il n’y a ni temps ni espace, seulement l’amour. Sa patience englobe les plus lointains confins des supra-univers.

La perception, voilà un grand mot en soi... imaginez comment ce serait si, vous levant le matin, il n’y avait plus de plancher. Imaginez une personne sur un radeau au beau milieu de l’océan, sans nourriture. Et l’odeur du café ? Toutes ces choses simples du quotidien que nous prenons tous pour acquises pourraient signifier la misère pour une autre âme.

Les motifs de gratitude sont très nombreux et notre vie se bâtit avec le même matériau que les miracles !! Si vous croyez du plus profond de votre cœur que Dieu peut guérir votre mal de dos au matin, il le peut et il le fera !!! La seule chose nécessaire, c’est la foi. Et si nous croyons que la douleur est là pour rester, il en sera ainsi.

La foi, un mode de vie.

Lorsque nous sommes auprès de lui, armé d’une connaissance sans âge et de toutes nos perceptions, nous pouvons vraiment apprécier la valeur d’un arbre.

J’espère que ceci pourra aider.

 

 

***

JUDI C

 

Excès d'anesthésique... Tunnel, noir et velouté, doux comme du velours. Il y avait un bruit semblable au passage de mille trains à la fois. Sur la droite du tunnel, je voyais des solutions écrites aux problèmes algébriques qui m'avaient causé tant de difficultés dans le secondaire, et qui se distinguaient en brillantes lumières de néon. J'ai toujours aimé les enseignes au néon.

En même temps, une voix aimante, tout à fait bienveillante et omniprésente m'a dit : « Judi, toutes ces choses n'avaient pas d'importance, au fond. Tu as tout le nécessaire » ! J'étais vraiment paisible, et le Seigneur a ri, non pas à mes dépens, mais avec sympathie. Je savais simplement qu'il voulait me communiquer que j'avais une raison d'être en ce que je le servais, LUI. Jamais, ni avant, ni depuis ce moment-là je n'ai vécu une telle paix, une telle liberté... jamais.

Puis j'ai vu une brillante lumière, plus lumineuse que le soleil vu de face. Il y avait de part en part une lueur bleue et douce. Et j'ai senti comme deux mains géantes qui me berçaient, et qui me donnaient le choix : soit de rester là, soit de retourner. Rien que de penser quitter ce lieu me déchirait le cœur. Alors il m'a dit : « J'ai besoin de toi pour élever tes deux fils » (je n'avais qu'un seul fils à l'époque). C'était triste de devoir obéir au Seigneur, et d’avoir à revenir ici-bas... c’est son amour qui m’a déterminée au retour.

*

Quand j’ai tenté de m’exprimer, personne ne voulait me croire. Le médecin m’a même envoyé un psychiatre. Ce n’est que dix ans plus tard, quand j’ai lu un livre intitulé Life after Life, que j’ai compris... car tout, dans ce livre, était étroitement lié à ce que j'avais vu et entendu... quel soulagement !

Pendant mon EMI, tout était bien défini, clair et plus brillant que ne pourrait voir l'œil normal sans devenir aveugle. Mais je n'avais jamais entendu un bruit si fort, avant... je savais que cela signifiait quelque chose. J'étais sans pesanteur, comme si j'étais la pureté même de Dieu, vidée de tout péché.

J’ai vu la lumière la plus brillante qui soit... il y avait des lueurs d'arc-en-ciel - très, très douces... très, très brillantes - cela dépassait tout ce qu'on voit ici-bas.

Le Seigneur m'a fait connaître la vraie signification de la vie. Rétrospectivement, j'ai l'impression que cette expérience m'a préparée pour les revers à venir. Tant d'interventions chirurgicales... et la mort du deuxième de mes trois fils.

J'ai la mémoire médiocre, très médiocre. Mais quand je prends soin de quelqu'un, le Seigneur me dit très précisément les mots nécessaires à son bien-être, ou bien juste la prière qu'il faut faire à l'intention de cette personne. Ce dont je suis certaine, c'est qu’il est naturel de vivre une vie « surnaturelle ».

De même, je sais qu’il est impossible de traduire la richesse de cette expérience. Des millions de mots n’y suffiraient pas.

 

 

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JULIE D

 

Je regardais le plafond, et tout d'un coup je sens que je me sépare, mais que tout va bien. Pour un moment, tout me semble en état de gel. Mon corps entier s'est gelé pour une seconde, peut-être. Et puis une sensation des plus étonnante, incroyable, si on peut dire, m'envahit. Aucun refus, aucune envie. Personne ne me manquait. C'était pur. S'il existe un amour pur, j'y avais touché. J'étais encore en vie, totalement, bien que mon corps n'y soit pas. Mon esprit était vivant comme aujourd'hui, peut-être plus vivant.

*

Une fois revenue, je ne voulais plus rester ici-bas. Mes enfant ne me manquaient même pas, je voulais rester là-bas. Jusqu'à présent je cherche cet « amour » que je crains de ne jamais retrouver.

Il me semblait que les choses s'avéraient plus définies, plus claires. C'est difficile à exprimer en paroles. Il n'y a aucun mot qui décrive cette ambiance. Pur Amour. Sans négation. Rien de sombre du tout.

On a l'impression de revenir avec une certaine connaissance. Impossible de concevoir la question à poser, mais quand la question se pose d’une façon ou d’une autre... on connaît la réponse.

Cette expérience a totalement changé ma vie. Je ne suis plus la personne que j'étais avant. C’est comme un renouveau de tout mon esprit. Par contre, cela m'a changé les idées concernant Jésus, que je croyais dans ma jeunesse. C'est difficile à cet égard.

Je n'ai plus aucun contact avec ceux qui ne me croient pas concernant cette expérience, dont ma meilleure amie depuis 20 ans.

 

 

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JULIET N

 

Je vais tenter de relater l’une de mes EMI, et aussi ce que j’ai vécu dans l’au-delà. Veuillez me pardonner si cela n’entre pas dans une séquence chronologique bien nette... en effet, le temps linéaire n’existe pas dans l’au-delà ! Tout est toujours vécu dans le présent, y compris le passé et l’avenir.

Cette expérience a changé ma vie pour toujours. Au milieu des années 70, j’étais une malade en phase terminale : cancer du côlon. Ma vie déclinait. Etant du genre contemplatif, j’écoutais et j’observais sans arrêt, intégrant les choses et essayant de comprendre la sagesse profonde sous tendant ce qui m’arrivait, ainsi que la direction vers laquelle tout cela me menait. En conséquence, je suis devenue plus réservée, détachée... tandis que j’observais les choses autour de moi, tout a commencé à changer. La matière solide est devenue plus translucide et comme fluide ; les couleurs sont devenues plus nettes, et vibrantes ; les sons étaient plus clairs, etc...

Je ne parvenais plus à comprendre quoi que ce soit d’imprimé sur une page, car cela ne signifiait plus rien pour moi dans cet état de conscience modifié. C’était comme essayer de lire et de comprendre une langue étrangère ! J’avais déjà quasiment quitté le royaume tridimensionnel... ma conscience s’ouvrait à un autre monde.

Je suis entrée dans ce que j’ai appelé plus tard l’étape « crépusculaire », où tout ce qui m’entourait était modifié... ma conscience était en train de faire la transition d’une réalité à une autre... elle était de plus en plus impliquée dans d’autres réalités, d’autres dimensions. Même si, d’une certaine manière, j’étais encore consciente sur le plan physique, je voyais et percevais inter-dimensionnellement des choses ainsi que des êtres différents. Depuis, je me suis rendu compte que de nombreux mourants font le même parcours (par exemple dans les hôpitaux, les maisons de retraite et autres hospices), alors qu’un observateur pourrait penser qu’ils ont des hallucinations, et qu’ils voient quelque chose ou quelqu’un qui n’est pas réellement là. Ce qui se passe en fait, c’est qu’on entre (comme ce fut le cas pour moi) dans d’autres dimensions tout en restant simultanément dans le plan physique... car nous sommes en réalité des êtres multidimensionnels.

Je suis finalement tombée dans le coma le 26 décembre (Boxing Day) et j’ai, de façon ironique, été déclarée morte le 2 février, jour de mon anniversaire ! Je suis maintenant titulaire de 2 bulletins de naissance ! Alors que pendant cinq semaines, on a constaté que j’étais dans le coma, je vivais une expérience tout à fait différente ! On pouvait penser que j’étais sans connaissance, endormie... sans conscience de ce qui se passait, ou de quoi que ce soit... pourtant, j’étais très consciente et profondément lucide ! En effet, nous ne dormons jamais vraiment : seuls nos corps dorment. Nous sommes constamment conscients et actifs... à un niveau de conscience ou à un autre. Le simple fait de rêver lorsque nous dormons est une indication de l’activité permanente de notre conscience. En fait, nos corps ont besoin de repos, nous nous connectons donc... et vivons d’autres aspects de notre conscience et de notre être.

La meilleure manière dont je puisse décrire la transition entre être « vivant » dans le plan physique et se trouver dans l’au-delà, c’est le passage d’une « pièce » à une autre : on ne cesse pas d’exister, on ne perd pas connaissance... la conscience passe simplement d’un point de vue à un autre. Le vécu change, la vision change, les sentiments changent. Les sentiments que j’ai éprouvés étaient profonds. Pour moi, c’est très certainement le sentiment de paix qui a dépassé mon entendement...

La transition a été progressive en raison du stade terminal de la maladie, par opposition à la soudaineté du transfert provoqué par les accidents, les attaques cardiaques, etc...

J’ai pris conscience qu’un « Etre de Lumière » m’enveloppait. Tout était étonnamment magnifique, tellement vibrant et lumineux... et si plein de vie... oui, de vie ! D’une manière qu’on ne pourrait ni voir ni éprouver sur le plan physique. J’étais totalement et complètement enveloppée dans l’Amour divin. C’était un amour inconditionnel... au sens le plus fort du mot. J’étais en communion permanente avec cette Lumière, toujours consciente de sa présence aimante, sans cesse à mes côtés. Je ne ressentais par conséquent aucun sentiment de peur quel qu’il soit... je n’étais jamais seule. Je faisais l’expérience très particulière de n’être qu’un avec TOUT, de ne jamais être à part, jamais perdue.

Les couleurs étaient si belles ! Je regardais la Lumière tourbillonner autour de moi, dansant avec des pulsations... produisant des bruits de souffle... très joueuse par moments, très sérieuse à d’autres. De nombreuses choses étaient lumineuses, et de couleur plutôt pêche. Tout était vibrant, même lorsque j’ai vu l’espace profond ! J’étais constamment en pleine vénération... il y avait tout le temps des êtres magnifiques autour de moi, m’aidant... me guidant... me rassurant... déversant de l’amour en moi. Je n’étais jamais seule.

L’une des premières choses dont je me souviens, c’est le passage en revue de la vie, incluant tout ce que j’avais vécu au cours de mon incarnation physique. C’était comme au cinéma, mais tout se produisait simultanément. Je pense que la plupart de ceux qui ont vécu une EMI seront d’accord avec moi, le passage en revue de la vie est l’un des aspects les plus difficiles de l’EMI. Voir sa vie entière défiler devant soi, avec toutes les pensées, les paroles, les actions, etc... peut s’avérer très perturbant. Pourtant, il est de fait que personne ne m’a jugée ! L’amour divin m’enveloppait constamment, émanait de l’Etre de Lumière qui se trouvait avec moi en permanence.

Ce dont je me suis rendu compte, c’est que nous nous jugeons nous-mêmes ! Il n’y avait aucune « divinité masculine » assise sur un trône, qui m’aurait jugée (je ne m’attendais d’ailleurs pas non plus à voir un tel être). Je n’ai, de toute manière, jamais adhéré à ce type de mythe religieux. Il s’avérait que j’étais la seule à être gênée, et que j’étais des plus critique envers moi-même. Malgré cela, j’ai réalisé que je ne me plaçais pas du point de vue de l’ego, mais plutôt depuis le moi de mon âme qui était beaucoup plus détaché, n’éprouvant pas les sentiments de charge émotionnelle, etc... car je ne m’identifiais plus à la personnalité du moi physique. Par conséquent, ce que je ressentais était très différent, provenant d’une perspective totalement autre : celle du moi de l’âme, ma véritable identité.

Bien que je ne me sois plus trouvée dans mon corps physique, j’avais bel et bien une forme, une sorte de « corps ». Je dirais que je me sentais comme une bulle, flottant et vagabondant sans effort, quelquefois très rapidement... ou bien dérivant doucement. Je me sentais creuse à l’intérieur et parfaitement claire, j’avais même la sensation qu’une brise soufflait en moi. Je n’ai jamais éprouvé de sensation de faim, de soif, de lassitude ou de douleur. Ces choses ne m’ont en fait jamais traversé l’esprit ! Hélas... j’étais pure conscience, dans un corps de lumière à la forme éthérique et vagabonde... ou bien immobile, observant intensément…et toujours en pleine vénération ! C’était une sensation magnifique, j’ai ressenti un calme immense, un profond sentiment de paix, une confiance inébranlable. J’ai également fait l’expérience de ne pas être aveugle (je le suis avec mes yeux physiques, étant déclarée non voyante), quelle sensation de vénération et d’émerveillement : être en mesure de voir !

A un moment j’ai eu la sensation d’être pour ainsi dire en visite guidée, visitant et observant différents endroits, êtres et situations, c’était parfois très agréable, parfois très douloureux. J’étais comme dans une enceinte avec des fenêtres, chaque vitre révélant quelque chose de différent... mais lorsque je me concentrais sur une vitre en particulier, je voyais soudain la vitre s’agrandir (tout à fait comme une fenêtre sur l’écran d’un ordinateur) et je restais immobile, simplement à regarder...

Une des vitres a révélé une scène que l’on pourrait interpréter comme « l’enfer » ou le « purgatoire » : des entités de couleur grise et sans visage y erraient sans but en gémissant. Il était clair qu’elles souffraient de grands tourments et de la peur. J’ai les ai vues comme des âmes blessées, ayant commis d’inexprimables atrocités au cours de leurs incarnations antérieures. J’ai utilisé l’analogie d’une âme « rétrograde », tout à fait comme une planète paraissant reculer. Tandis que j’observais ces âmes, les sentiments qui prévalaient étaient une profonde compassion et un désir ardent de les réconforter. Je voulais tellement les voir soulagées de leur horrible souffrance. Mais finalement, aussi douloureuse qu’ait pu être cette scène, j’ai été rassurée en sachant que ces âmes n’étaient là que temporairement, qu’elles aussi allaient guérir et finalement retourner à la Lumière. Toutes les âmes, sans exception, retournent finalement vers la Lumière... selon ce qui m’a été révélé.

La scène décrite ci-dessus, menait à une autre scène où j’ai vu des images de personnes que j’ai connues dans vie présente. A l’évidence, elles étaient encore incarnées dans le plan physique, mais je les ai vues depuis l’au-delà dans une scène qui était encore à venir (encore une fois, ce que l’on vit dans l’au-delà est toujours dans le « présent », y compris le « passé » et « l’avenir »). Il s’agissait de personnes qui, elles aussi, avaient commis des atrocités sous une forme ou sous une autre, des personnes qui m’ont horriblement violentée, moi ou des proches. Mais la scène que je contemplais était celle de leur souffrance... à cause de ce qu’elles avaient fait, c’était très probablement le résultat karmique de leurs choix, de leurs actions, etc...

Là encore, j’ai ressenti une profonde compassion à leur égard. J’étais triste qu’elles aient dû endurer de telles souffrances, tout en me rendant compte que c’était inévitable. Pas une fois je n’ai éprouvé un quelconque sentiment de colère ou d’hostilité envers ces personnes... je voulais seulement les voir guéries... afin qu’elles aussi puissent connaître l’amour.

Je me souviens d’une autre scène où je me suis retrouvée dans un royaume constitué d’eau. J’ai contemplé toutes ses beautés et splendeurs, il était plein de vie. Puis, avant que je ne m’en rende compte, je me suis retrouvée sous l’eau sans avoir à me préoccuper de respirer ! Je vagabondais sans effort, fusionnant avec tout ce que j’avais d’abord observé depuis l’extérieur. La même chose m’est arrivée lorsque je suis allée dans l’espace : j’ai dansé et jailli avec tous les corps et lumières célestes. J’ai passé beaucoup de temps à jouer, à m’agiter avec tous les êtres de lumière, qui se déplaçaient tout autour de moi comme des comètes. Ce fut l’occasion d’éprouver une grande joie, de me sentir parfaitement légère, totalement dénuée d’inquiétude ou de peur. Je pouvais me déplacer sans effort... m’adapter à n’importe quel environnement. Je n’avais qu’à penser à quelque chose, et cela se manifestait instantanément... ou bien je pensais à un endroit et hop... j’y étais ! Ah... quelle sensation de ressentir une telle puissance, d’aller partout où je voulais être, de créer tout ce que je souhaitais... et aussi de me sentir totalement libre !

Après cette visite guidée, ces aventures, ces moments de jeu et de création, etc... les choses sont devenues plus sérieuses, car je me suis à nouveau retrouvée en communion directe avec l’Etre de Lumière. On m’a demandé « d’assister » ou « d’aider » d’une certaine manière à la création - et à la détermination du résultat - de certains évènements ou même de choses affectant autrui ! Moi ? Ce simple petit moi ? Oh mince alors ! ai-je pensé. C’est une responsabilité sérieuse et grave. Je me sentais si humble... et tellement honorée qu’on me demande de participer à un tel accomplissement... mais qu’allait-il se passer, me suis-je demandé, si je ne parvenais pas à jouer mon rôle comme il le fallait ?

J’ai alors été assurée que tout allait fonctionner exactement comme c’était nécessaire, même si je ne parvenais pas à faire les choses comme on le souhaitait. Il semble que le point important dans tout cela, c’est que nous co-créons avec la Lumière... et nous faisons également partie de la Lumière. En outre, peu importe ce qui arrive... car la Source de la Lumière maîtrisera toujours la situation. Elle sera toujours là pour mener les choses à leur terme, malgré toutes nos imperfections en tant qu’âmes. Comme c’est de bonne augure, ainsi, de réaliser qu’en tant qu’âmes nous faisons partie de toute création, et que nous sommes impliqués dans son fonctionnement même !

Le simple fait qu’on me demande d’aider à co-créer avec la Lumière, m’a fait me sentir profondément particulière et importante dans le grand plan des évènements, mais en aucun cas du point de vue de l’ego. Comme je l'ai mentionné plus haut, je ressentais une humilité profonde, ainsi qu’un sérieux sens des responsabilités vis à vis de chaque pensée et action que j’élaborais. Ma seule pensée était de vouloir faire ce qui est bien, et qu’il était important que je sois aimante, créative, et jamais nuisible en aucune manière... c’est cela, le don.

Je me suis rendu compte à ce moment-là à quel point j’étais reliée à toute vie... dans tous les univers... je sentais que je ne faisais qu’un avec Tout, jamais séparée, jamais à part. Encore une fois, il n’y avait pas de crainte. Encore une fois, il n’y avait que de l’amour. Eternellement et pour toujours je ne serai jamais plus solitaire... car je n’allais jamais être seule. Il est impossible d’être seul : la vie est partout, l’amour est partout... c’est ce qui me portait, et qui demeure en moi.

J’ai chéri cette communion avec la Lumière. Tout a été transmis par télépathie, que ce soit avec la Lumière ou d’autres êtres, amis ou proches. Il n’y avait pas de différences. C’était toujours honnête, ouvert et authentique... et c’était toujours fait avec amour. Porter un masque, éprouver la nécessité de se cacher n’existe pas dans l’au-delà. Personne n’est là pour blesser qui que ce soit, absolument pas... puisqu’il n’y a pas de sentiment de manque... ni de besoin de « dérober » le pouvoir ou l’énergie de quelqu’un d’autre. On fonctionne en tant qu’âme, et non pas en tant qu’ego ou personnalité. Il est agréable de réaliser que l’on aura tout ce dont on a besoin, sachant qu’on a la capacité et la puissance de le créer instantanément !

La situation semblait évoluer... j’ai eu la sensation que quelque chose de sérieux était sur le point de m’arriver. On m’a dit que j’allais devoir repartir vers le monde étranger (physique) que j’avais laissé derrière moi, que l’on avait besoin de moi là-bas pour quelque chose de très particulier et d’important. Il me fallait partir pour raconter ce qui venait de m’arriver... faire savoir à autrui que la vie est en fait éternelle, et que la mort n’est qu’une illusion. A un niveau personnel, on m’a dit que je devais vivre beaucoup d’amour et de joie dans ce monde... ensuite, j’allais enfin pouvoir revenir « chez moi ». On m’a assurée que tout cela était réel... que je pouvais croire en ce que je venais d’apprendre dans ce magnifique royaume, non seulement à mon sujet, mais aussi à propos de toute vie. On a tenu aussi à me prévenir que le monde vers lequel je revenais n’est qu’une illusion, et que je ne devais pas m’identifier à lui, ni m’y impliquer.

Il me fallait y être, mais ne pas en être : ne faire que passer...

Dire que mon cœur s’est effondré serait peu dire... c’était la première fois que mon cœur se brisait dans l’au-delà. La seule pensée d’avoir à quitter ce royaume sacré, où je me trouvais en communion constante avec la Lumière et d’autres êtres, me déchirait d’une façon qu’il m’est impossible de décrire. Je savais à quel point ce monde étrange et illusoire, dans lequel on me demandait de retourner, était sombre et de mauvais augure... c’est en fait un monde avec lequel je ne me suis jamais identifié ! Cependant, je ne serais jamais seule. Je n’avais donc, Dieu merci, aucun sentiment de crainte : uniquement du chagrin... sachant par ailleurs qu’il me fallait honorer la volonté divine, et satisfaire à sa requête.

Alors, tandis que j’acceptais cette mission avec réticence, j’ai vu apparaître devant moi un être extrêmement beau, et qui m’aimait prodondément. J’ai reçu l’assurance qu’il allait toujours rester à mes côtés. C’était comme un cadeau pour avoir accepté la douloureuse nécessité de quitter l’au-delà pour un monde qui m’était devenu complètement étranger.

J’ai commencé à repartir vers notre monde d’une manière très semblable à celle dont je l’avais quitté. Ce fut très progressif. Peu à peu, j’ai pris conscience de mon corps allongé dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital : il était raccordé à un système d’assistance, mais encore trop distinct de moi qui le regardais depuis l’au-delà.

Lorsque j’ai finalement repris connaissance « ici-bas », j’étais comme un enfant nouveau-né. Tout était tellement étrange et neuf ! Je débarquais d’un autre monde, littéralement. En comparaison, celui-ci apparaissait très sombre, et dénué de couleur. Tout était terne, et me semblait plat. Je ne ressentais pas la force de vie dont j’avais fait l’expérience dans l’au-delà... j’étais cependant résolue à honorer la volonté de la Lumière pour l’accomplissement de laquelle j’avais été renvoyée. J’avais une mission... et je gardais en mémoire la promesse particulière qui m’avait été faite.

Même à l’hôpital, j’avais conscience que l’Etre de Lumière était toujours présent à mes côtés, et qu’il communiquait avec moi. J’avais également toujours conscience d’autres êtres proches de moi, êtres dont j’ai réalisé seulement plus tard que j’étais la seule à les voir et les entendre. Finalement, l’Etre de Lumière a un jour disparu de la vision de ma conscience de Mortelle... j’ai alors su que j’étais totalement de retour dans ce monde. J’en ai eu le cœur brisé, mais je n’avais toujours aucune crainte. J’avais confiance en sa promesse qu’il ne me laisserait jamais seule... et il a tenu parole.

Cette expérience de mort imminente (que je préfère appeler Expérience de Vie Eternelle) m’a laissé un sentiment de triomphe et de vénération incomparables. Et j’ai appris autre chose : la peur est un acquis et non pas un fait naturel. C’est quelque chose qui n’appartient pas à l’âme.

L’amour est la force qui prévaut en tout temps... peu importe comment les choses peuvent apparaître dans ce monde de dualité et d’illusion. Ce n’est qu’un hologramme créé par la conscience collective pour le bénéfice de la croissance et de l’évolution. Par conséquent, ce que j’ai connu dans l’au-delà fut pour moi l’occasion unique de savoir avec certitude que tout évolue exactement comme il se doit... que la destinée ultime pour tout être vivant est de retourner à la Source, à la Lumière... au pur Amour.

 

© Juliet Nightingale ~ Toward The Light ~ PO Box 120024, Nashville, TN 37212 USA ~ www.TowardTheLight.org

 

 

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KAMME

 

Césarienne en urgence... avant de quitter mon corps, j’ai senti le FROID progresser de l’intérieur vers l’extérieur. Ensuite, je n’ai plus senti mes jambes... j’ai dit à l’infirmière : « Je ne sens plus mes jambes, enfin... ce que je veux dire c’est que je SENS que je ne les SENS PLUS ». Puis, je suis sortie de mon corps par la région de la poitrine. J’étais très haut près du « mur », nez à nez avec l’horloge... j’ai entendu une voix de femme et trois voix masculines. Elles ne m’étaient pas inconnues, mais je ne me souviens cependant pas de QUI il s’agissait. La voix féminine m’a dit de me rappeler de 12h 05. J’ai demandé : « Midi ou minuit » ? Elle a répondu que cela n’avait pas d’importance, de seulement me souvenir de 12h 05.

Quand j’ai entendu crier, j’ai regardé très loin en dessous... j’ai vu la chambre et les gens très LOIN. Puis je me suis retrouvée LA-BAS... j’y étais, mais personne ne se déplaçait pour me laisser voir. J’ai eu l’impression de me pencher et de les traverser. Ma perspective m’a alors amenée jusqu’à la tête du lit. J’ai pensé : « Oh, je n’ai pas très bonne mine. J’aurais dû faire davantage attention à moi ».

Les voix ont dit que je n’avais « pas beaucoup de temps ». Les gens étaient perturbés et je ne comprenais pas pourquoi. J’allais BIEN. Une femme criait des chiffres, les autres ont accéléré. Elle a dit : « 19/11 », j’ai pensé : « Oh ? Si les chiffres s’effondrent, est-ce que cela ne veut pas dire que je suis MORTE » ? J’ai ri : « Ce n’est que ÇA ? Et c’est de CELA que tout le monde a tellement peur » ??? Je riais de la même façon que je m’entends rire intérieurement actuellement, alors que je suis dans cette « chose » à nouveau : mon corps. J‘étais toujours MOI, mais pas « là dedans ».

J’ai vu une « lumière »... il s’agissait d’un être, il s’agissait d’AMOUR, c’était chez moi. Il me connaissait, il nous connaît tous. Il m’a fait réaliser que j’ai toujours été aimée, que je serai TOUJOURS aimée, même si je l’oublie à nouveau. La voix féminine « derrière » moi a dit : « Elle ne sait pas, tu dois lui dire » ! J’ai concentré mon attention sur elle et la « lumière » a disparu. Elle a dit : « Tu as un bébé » ! J’ai pensé : « Oh ! Un bébé ? Je ne peux pas laisser le bébé avec Doug »... et avant d’être allée au bout de cette pensée, j’ai percuté mon corps comme une tonne de plomb. La douleur était HORRIBLE. Les voix avaient disparu, j’étais à nouveau piégée dans cette chose. Il m’a fallu 7 années avant de comprendre qu’on ne m’a pas fait revenir... c’est ma pensée/volonté qui m’a ramenée ici. Ici, c’est là-bas... avec juste une différence

*

Les mots laissent trop de place à l’interprétation, à l’incompréhension... je remarque que tenter d’expliquer l’inexplicable donne l’impression de parler en boucle, sans fin.

J’ai connu La PAIX. La lumière... je me rappelle avoir pensé : c’est tellement brillant que cela me brûlerait les yeux à travers la tête, si j’en avais. Je pense que je savais ce que la vie de mon fils allait être sans moi ici. Je DEVAIS revenir.

Je n’ai plus la NOTION d’être lundi ou n’importe quel autre jour de la semaine... je n’ai plus la notion du temps comme auparavant... j’ai la sensation très claire qu’il n’a pas d’importance. Tout le monde revient chez soi. Tout le monde est aimé. Tout est pardonné. Dieu est Dieu, quel que soit son nom.

Je suis consciente d’autre chose, je me fais davantage confiance. La mort est une récompense, pas une punition ni une fin. J’aimerais pouvoir en parler à tout le monde... j’aimerais savoir décrire pour que les autres puissent s’en souvenir aussi. Je ne vois pas les choses comme étant « bien » ou « mal ».

Je n’ai pas peur de la mort… la partie humaine de moi-même possède ce réflexe, mais je suis maintenant impatiente de revenir « chez moi ».

Certaines personnes sont satisfaites de ne pas savoir. Je crois qu’elles sauront « alors », là-bas. Dieu connaît tout le monde, tout le temps.

J’ai été troublée de ne pas aller en « enfer » alors que tout le monde brandit cette menace ici. Quelquefois je suis très « nostalgique ». Je suis impatiente d’être davantage dans la « lumière ».

Si les gens n’étaient pas aussi effrayés par la « mort », ils ne seraient pas aussi affairés à se tuer les uns les autres.

 

 

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KANDY V

 

Tandis que j’étais sous anesthésie générale, je suis sortie de mon corps malade. Je me rappelle avoir vu, en vision périphérique, la table d’opération et le personnel médical autour de mon corps physique. Juste en face de moi il y avait un être avec un corps matériel, différent cependant du corps physique. Ses bras (j’utilise le mot au sens large) étaient ouverts dans ma direction et il m’a prise sur ses genoux. Je riais et pleurais en même temps. Je lui ai dit (nous communiquions par la pensée, ce qui paraissait tout à fait normal à ce moment là) : « J’avais presque cessé de croire en toi »... l’être a en quelque sorte étouffé un rire en disant : « Eh bien, je suis là » !

Je ne peux pas vous dire à quel point cet être était capable de donner de l’amour. C’était comme si l’amour imprégnait chaque fibre du corps dans lequel je me trouvais, quel qu’il ait été. Je n’ai vécu aucune expérience terrestre qui s’en approcherait, ne serait-ce que de loin, être aimée si complètement et puissamment. Je crois qu’à ce moment il y a eu un court blanc durant lequel quelque chose a pu se produire ou être transmis, mais je n’en suis pas sûre.

Vers la fin de cette rencontre, j’ai demandé : « Est-ce maintenant le moment pour moi de rester avec toi » ? ou bien « Puis-je rester avec toi maintenant » ? Mais l’être a dit « Non, pas cette fois-ci ». Ensuite, il m’a montré que j’étais reliée à mes deux enfants par des fils d’amour, ces fils étaient comme un reflet de l’amour que cet être était capable de donner. J’ai alors compris que je devais repartir pour être avec eux. Retourner au corps a été une tâche difficile. C’était comme être comprimée dans une boîte de thon. Je suis revenue en me connectant, en quelque sorte, à la respiration et en me concentrant sur le point d’intersection de deux lignes, un peu comme lorsqu’on vise une cible. La convalescence a été longue.

*

J’ai fait l’expérience de la conscience dans une autre sorte de corps. Rien ne pourrait décrire « complètement » ce phénomène. Je suis certaine que la vie persiste après la mort... et savoir cela donne encore plus de sens à la vie.

J’ai maintenant une vie onirique active et quelquefois utile. Je suis plus sensible et consciente des liens profonds avec autrui. Je suis certaine que la vie est éternelle. Je suis plus consciente que chaque chose compte et que les relations perdurent.

 

 

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KAREN

 

Un tunnel obscur avec une lumière au bout. Il y avait là un être de lumière. C’était le sentiment le plus paisible que j’aie jamais ressenti. Plus paisible que je ne saurais le décrire. L’être m’a dit que j’étais CHEZ MOI mais qu’il me fallait repartir parce qu’il avait du travail pour moi. Il a dit que je ne comprendrais pas la signification de ce travail avant d’être revenue. Il m’a montré à quoi ressemble un monde de paix que nous pourrions atteindre si nous avions la foi et si nous nous aidions les uns les autres. Il a dit qu’avec le temps j’allais me souvenir de qui je suis réellement, et de mon dessein sur terre. En fait, revenir a été une expérience très pénible. Mais je suis de retour sans la peur de la mort et avec une compréhension de la vie en général, et de ce qu’est mon but sur cette terre.

*

Au début je pensais que personne n’avait eu la même expérience. Je pensais que personne ne me croirait. Maintenant cela n’a plus d’importance. C’était réel et je ne peux pas le nier.

J’avais une hémorragie mortelle due à l’état de mon utérus. Je me suis regardée, j’avais l’apparence de lignes de lumière scintillante aux couleur de l’arc en ciel, se déplaçant de la tête vers les orteils et prenant la même forme que mon corps actuel.

Ce n’était pas un rêve. J’avais un sentiment de réalité plus fort qu’en ce moment même.

J’ai flotté au dessus de mon corps quand je suis revenue, puis j’ai glissé à l’intérieur. Le médecin m’a regardée et m’a demandé si je venais de voir les portes du paradis. Je lui ai répondu : « Oui, mais comment le savez-vous » ? Il a dit qu’il avait vu ce regard dans les yeux d’autres personnes.

Je me sentais très honorée et reconnaissante. Joie, paix et bonheur.

Je savais que j’étais chez moi et que c’était différent de mon foyer sur terre. L’être a dit que la vie est une école avec des leçons basées sur la cause et la conséquence. Il a dit que nous devons cesser d’essayer de maîtriser nos vies, qu’il vaut mieux les tourner vers Dieu afin de trouver la paix et le bonheur réels.

Mes capacités télépathiques se sont accrues, je vois les auras. Je croyais déjà en Dieu avant l’expérience.

Je suis une personne plus patiente, aimante. Je suis reconnaissante pour mon expérience et l’énorme compréhension que j’en ai retiré des gens et de la vie en général. Ils puisent dans ce savoir un grand réconfort.

Je suis reconnaissante qu’on m’ait montré le but de ma vie. Le meilleur a été de rencontrer l’être de lumière, bien sûr. Le pire, de revenir ici, dans la densité.

Maintenant je sais ce que je dois faire ici. Solitaire, j’ai beaucoup médité quotidiennement et quand j’entre dans une méditation profonde, cela me rappelle mon EMI : j’ai l’impression d’aller au même endroit.

 

 

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KAREN D

 

On m’a mise sous assistance, j’ai été inconsciente pendant environ 2 mois. Tandis que j’étais dans le coma, je me souviens d’avoir entendu les gens dans la chambre, mais je ne pouvais pas me réveiller, je ne pouvais pas répondre.

Je me souviens avoir entendu la voix de mon frère dans la chambre, il avait pris un vol depuis un autre Etat. En entendant sa voix, j’ai su que je devais être dans un état grave. Après ma sortie de l’hôpital, j’ai ressenti la nécessité de me rendre à l’hôpital pour informer les familles qu’elles ne devaient pas laisser leurs proches lorsqu’ils sont dans le coma. Je m’étais rendu compte que l’on reste capable d’entendre.

J’ai commencé à sentir que je dérivais de plus en plus loin. Ensuite, j’ai réellement dû me battre dans l’obscurité contre un être masculin. Je me rappelle qu’il parlait ou communiquait mentalement avec moi. Il n’arrêtait pas de me dire que c’était bien de mourir, de cesser de lutter si durement... d’abandonner, tout simplement. Il est resté là longtemps. Tout à coup, ce fut comme s’il avait d’une certaine façon glissé vers le haut. Je sentais qu’il était malfaisant et qu’il mettait mon esprit à l’épreuve afin de me faire commettre un suicide en abandonnant. Je me souviens d’avoir demandé à Dieu de m’aider et l’être malfaisant a disparu.

Ensuite, je me rappelle m’être retrouvé dans un endroit très lumineux. C’était comme si j’avais été dans les airs ou sur un nuage, mais à ce moment là, je savais qu’il ne s’agissait pas d’un nuage. C’était merveilleux. La lumière semblait m’étreindre, comme si on m’avait portée ou serrée dans les bras. C’était comme si j’avais fait partie de l’univers. Je me souviens que je n’étais pas surprise, comme si j’avais toujours su que je serai bientôt là, comme si je m’y étais trouvée auparavant. J’étais plus à l’aise que je n’aurais pu le rêver sur terre. Je me sentais vraiment comme si j’étais revenue d’où j’étais partie, que je le savais.

Il n’y avait personne. Puis, au loin, j’ai vu une silhouette s’approchant de moi. L’être se tenait debout comme un homme mais avait une sorte d’énergie électrique autour de lui. Je ne me souviens pas qu’il ait parlé le premier. Je me rappelle que je lui ai dit de manière puérile : « Tu as fait tout cela »... puis, pour ainsi dire avant que ma voix - ou bien ma pensée - ne se soit exprimée, j’ai su qu’il s’agissait de Dieu. J’ai eu le sentiment d’avoir été tellement irrévérencieuse que je ne savais plus quoi faire...

Il communiquait avec moi par sa présence. Je ne me souviens d’aucune de ses paroles, mais je sais qu’il m’a fait me sentir merveilleusement bien et à l’aise, non seulement quant à sa présence, mais aussi pour ma vie et pour ce dont je faisais l’expérience. Je n’avais pas du tout peur. Je me rappelle avoir eu l’impression que mon cerveau s’ouvrait tout simplement et que toutes les réponses à la vie étaient là, s’écoulant dans ma tête très rapidement, comme si tous les problèmes du monde (pas seulement les miens) allaient s’arranger. Je me souviens d’avoir été amusée par le fait que tout, je dis bien « tout », le bon, le mauvais et le laid dans le monde était sous contrôle. Tout était planifié et n’était pratiquement pas réel. J’avais l’impression que l’endroit où je me trouvais était réel et que ma vie tout entière avait été un rêve, un test ou une expérience... puis, pour une raison que j’ignore, je suis revenue.

Je n’ai pas (encore ?) réussi à me souvenir de tout. Même actuellement, j’ai des flashs : probablement de choses que j’avais oubliées. Je vais devoir vivre sur cette terre et tenter d’éviter de devenir folle en essayant de me souvenir de toutes les réponses. Qui sait, peut être que je continuerai à me rappeler et qu’au moment où je repartirai, je saurai.

*

Je ne me rappelle pas souvent de mes rêves, mais lorsque c’est le cas, je sais dès que je me réveille qu’il s’agissait d’un rêve. Les premiers mots que j’ai dits à mon médecin lorsque je me suis réveillée, c’est que je m’étais querellée avec le démon. Le docteur m’a demandé plus tard ce que j’avais voulu dire. Je craignais de le lui dire. Je pensais qu’il allait croire que mon cerveau avait subi des dommages, qu’il n’allait pas me laisser rentrer à la maison. L’année passée, sans cesse, malgré tous mes efforts pour me la sortir de l’esprit, je me suis souvenue chaque jour de l’expérience, comme si elle me hantait... les rêves ne provoquent pas cela.

L’expérience a laissé dans mon cœur et dans mon âme un sentiment qui ne me quitte pas. Je sais que quelque part dans mon esprit se trouve beaucoup de savoir que j’ai reçu là-bas, alors que j’étais avec Dieu. Je me souviens que ma pensée était tellement nette, « brillante », sachant tout, à l’aise avec la vie et l’existence. Comme si j’étais capable d’utiliser « tout mon cerveau » d’un seul coup, juste pour un petit essai. J’ai en permanence le sentiment que se trouve là quelque chose que j’ai oublié et je veux le récupérer désespérément. Je sais que je divague à nouveau, mais l’expérience m’a laissé la conscience que notre esprit et notre âme font partie de l’univers.

Je me souviens d’avoir vu en contrebas les infirmières et le médecin qui s’occupaient de moi. Je me rappelle m’être sentie désolée pour l’infirmière, car le docteur était hystérique et l’invectivait. Je me sentais désolée pour le médecin parce qu’il faisait tout son possible pour me garder en vie.

J’étais dans la lumière. Je me sentais comme faisant partie de la lumière. Elle était très brillante, mais réconfortante. D’une manière générale : stupéfaction, contentement, amour de la vie et de l’au-delà.

Le premier homme dans le noir, je suis convaincue qu’il s’agissait du diable lui-même, il était tellement charismatique et rusé !

Lorsque je me suis retrouvée dans la lumière, je pense sincèrement que c’était Dieu, c’est le sentiment qui m’est resté. Mon esprit du monde se débat toujours avec tout cela, mais il y a quelque chose dans mon cerveau, dans mon cœur et dans mon âme qui croit que tout était réel. Je ne me souviens pas d’avoir vu quelqu’un d’autre, mais j’ai le sentiment intérieur que ce fut le cas.

Je suis revenue avec l’impression que Dieu n’attend pas de nos vies qu’elles soient parfaites, et la sensation que tout sur terre ne fait que passer. Nous avons vécu des guerres horribles, nombre d’évènements mauvais surviennent dans notre monde, mais nous devrions simplement persister, car même toutes ces souffrances et ces horreurs passeront, et nous nous retournerons un jour sur cette vie en la considérant comme un rêve, rien de tout cela ne s’étant vraiment produit... ce qui ne signifie pas que nous ne pouvons pas individuellement améliorer nos vies du mieux possible, ni faire tout ce que nous pouvons afin de rendre meilleures toutes les vies que nous pouvons influencer tant que nous sommes ici, mais il ne faut pas considérer le quotidien si gravement, le meilleur est vraiment encore à venir.

Je voulais me taire de peur qu’on pense que j’étais folle... j’ai une incroyable compréhension de la mort, je n’en ai plus peur du tout... sérénité pour d’autres choses, colère contre l’ignorance et l’apathie, trop d’émotions et de changements à énumérer.

Comme vous voyez, j’ai l’impression d’avoir tant de choses en moi que je ne pourrai jamais les dire toutes. Je ne sais même pas comment mettre tout cela en mots.

 

 

***

KAREN K

 

J’ai fait un arrêt cardiaque à la suite d’un accident de moto au cours duquel j’ai subi un traumatisme cérébral. A un moment, je me suis retrouvée ailleurs, sans blessure, sans souvenir de trajet, sans passé. J’étais tout simplement dans une pièce où des gens jouaient au bingo. Ma grand-mère était là. Elle s’est arrêté de jouer et nous avons discuté un peu.

Tandis que nous parlions, une baby-sitter, que j’avais eue étant petite fille, est venue me saluer. Elle avait déjà rencontré ma grand-mère. La dernière chose que ma grand-mère m’ait dite, c’est : « Tu dois repartir. Il te reste encore des choses à faire ». Comme à ce moment là, je n’avais pas conscience de quoi que ce soit dans le passé précédant la vision de cette pièce, je l’ai interrogée, que voulait-elle dire par « repartir » ? Elle a répété que je devais repartir. Je me suis mise en colère de façon exagérée, je criais : « Repartir ? Repartir où » ? Et sa voix et la pièce ont commencé à s’éloigner, comme s’évanouissant.

Mon souvenir suivant est mon réveil à l’hôpital, où ma mère était à mon chevet. Je lui ai parlé de ce que j’avais vu, elle m’a confirmé que ma grand-mère (lorsqu’elle était en vie) aimait jouer au bingo.

Les sensations, la manière, le temps, là-bas, étaient différents.

*

Nota : à la question : « Au moment de l’expérience y avait-il une situation menaçant votre vie » ? Karen a répondu : « Je suis morte dans un accident de moto. Je suppose qu’on peut considérer cela comme une menace pour ma vie » ?

Bon. Tout ce que j’ai vu et ressenti pendant cette « expérience » était aussi réel que la vie. Habituellement je ne dérive pas hors de la réalité, je ne discute pas non plus face à face avec des morts, n’est-ce pas... mais tout cela paraissait réel, pas du tout comme un rêve. Mon corps était avec moi. Il n’existe pas de mots pour décrire vraiment l’endroit où se trouvait ma grand-mère. Le temps était différent. Toujours linéaire, mais pas comme le temps normal.

Une fois, alors que je me trouvais encore aux Soins Intensifs, j’ai parlé dans un rêve avec le garçon qui se trouvait dans le lit près du mien. Il était en état de mort clinique, sous assistance, il m’a imploré de dire qu’il était prêt à mourir. Il m’a également dit qu’il pouvait entendre ce que disaient les médecins et les infirmières, bien qu’il n’ait pu leur répondre. Ils l’avaient heurté, ils ne le traitaient pas comme une personne. Il m’a montré une partie de sa vie, c’était un garçon vraiment gentil.

Je m’étais toujours demandé ce qui se passe après la mort, je ne voulais pas croire en Dieu sans preuve. Maintenant, j’ai appris ce qui allait m’arriver, j’ai également obtenu la preuve que je souhaitais pour croire à quelque chose de plus grand que moi-même.

Je suis handicapée maintenant, je ne l’étais pas avant cela. Mais j’ai perdu mon incertitude concernant la mort.

La plupart des gens ne me croient pas.

Mourir était désagréable... être morte était magnifique.

 

 

***

KAREN S

Initialement présentée dans la section Forum de www.near-death.com,

et reproduit ici avec la généreuse autorisation de Kevin Williams et de l’auteur.

 

En tant qu’adolescente, j’ai eu plusieurs expériences médiumniques survenant souvent dans des rêves. Lorsque j’ai grandi et que la vie est devenue plus mouvementée, ces expériences ont diminué, et presque disparu jusqu’à la grossesse pour mon premier enfant. Peu après sa naissance j’ai fait le plus terrifiant des rêves, j’allais être impliquée dans un terrible accident de voiture qui m’ôterait la vie. Lorsque mon fils a eu 7 mois, je me suis convaincue qu’il ne s’agissait que d’un rêve.

C’est à ce moment que c’est arrivé. Ayant quitté l’école ce jour là, j’ai tourné à gauche à un feu qui était vert depuis un moment. Puis en une fraction de seconde, je n’étais plus là. Immédiatement, je me suis retrouvée dans l’endroit le plus beau et le plus serein que j’aie jamais vu. Mon grand-père, une autre personne que j’avais connue dans une vie antérieure et un ange gardien étaient prêts à m’aider à faire le transit.

Ils m’ont parlé de l’accident, ils m’ont montré le site. L’heure était venue de rentrer chez moi ont-ils dit. L’amour débordant et le bonheur de cet endroit étaient tellement Accueillants. D’instant en instant je me sentais de plus en plus légère. Dans un accès de peur et de panique, j’ai commencé à pleurer. Non, je ne pouvais pas être morte. Qu’allait-il arriver à mon fils ? Il avait sept mois ! Il ne se rappellerait jamais de moi. Son père ne savait même pas comment s’occuper de lui. Je ne voulais pas qu’il soit élevé par les parents de son père.

Non, non et non… Ce n’était pas mon heure. Ils se trompaient. Dans une étreinte d’amour on m’a calmée en me montrant que tout irait bien pour mon fils et toute ma famille après ma mort. Ma mère pouvait s’appuyer sur ma grand-mère. Cela prendrait du temps, mais elle guérirait. Mon mari, blessé, triste et seul finirait aussi par guérir et trouver l’amour à nouveau. La mort fait partie des leçons que nous devons apprendre sur la terre, ma mort était une importante leçon pour ceux qui étaient impliqués dans ma vie. On m’a montré mes funérailles, on m’a appris comment être proche de ceux que j’aime et on m’a dit que je pourrais finalement communiquer avec ceux dont l’esprit est ouvert. Je pouvais accepter cela. Ils iraient bien...

Mais... un moment !!! Mon fils ! Je ne pouvais pas quitter mon fils ! Les bébés ont besoin de leurs mamans. J’avais besoin d’être sa maman. Je ne pouvais pas partir.

On m’a témoigné tant de patience, tant d’amour. Mes guides m’ont expliqué que les sentiments que j’éprouvais étaient liés à mon côté humain. Lorsque mon Humanité s’abolirait, je me sentirais légère comme l’air, le bonheur absolu et l’amour extrême. Les mots ne rendent pas ces sentiments. Ils ont travaillé pour m’aider à me débarrasser de mon poids humain. Les sentiments étaient si forts et ils semblaient m’attirer de plus en plus fortement ; cependant ma relation avec mon fils était trop puissante.

Nous nous sommes promenés dans ce bel endroit pendant ce qui a semblé une éternité. Nous avons parlé de ma vie, de religion, des secrets de l’âme que nous devons, en tant qu’humains, oublier, sous peine de ne pas réussir sa vie sur terre. En permanence j’avais un sentiment de révérence. Certaines choses étaient exactement similaires à mes rêves d’au-delà ; d’autres se sont révélées totalement fausses et je me souviens avoir pensé « Oooh » ! Où étaient mes autres proches ? Quand pourrais-je voir mes autres grands-parents décédés ?

Avec le temps... car ils se trouvaient sur un plan différent. Quand mon transit serait terminé, je pourrai choisir d’aller vers d’autres niveaux lorsque je serai prête. De temps en temps, les pensées que j’avais pour mon fils me rendaient pesante à nouveau. Je ne supportais pas l’idée qu’il grandisse sans sa mère. On m’a dit que d’autres seraient une mère à ma place. D’abord les grands-parents, puis on m’a montré la vie de Jake. C’était un très beau garçon, tellement heureux, mais avec une nuance de tristesse qui semblait percer son âme. C’était la leçon qu’il devait apprendre. Il connaissait, en venant dans cette vie, les principales leçons qu’il devrait assimiler. C’était intentionnel. J’ai vu une nouvelle maman pour Jake quand il aurait environ 7 ou 8 ans. Une belle femme, au cœur tendre qui s’occuperait tout à fait bien de Jake, le traiterait bien, mais elle devait avoir son propre enfant avec mon mari veuf, l’amour qu’elle témoignait à son propre enfant était différent, pas égal à l’amour qu’elle avait pour mon enfant, son beau-fils.

Ce n’est pas ce dont j’avais rêvé pour Jake. Cela ne pouvait pas être. J’étais heureuse pour mon mari. Il irait bien. Il serait heureux. Pour mon fils, c’était une autre histoire. D’autres leçons furent apprises par un travail de patience constante pour me faire transiter vers l’au-delà. Je devais m’abandonner. A certains moments je devenais hystérique et quelques instants plus tard j’étais calme et sereine. J’ai vu une petite fille qui devait venir à la place de Jake, mais avant la conception, les plans ont changé, il a été nécessaire que l’esprit de Jake prenne sa place.

Il y avait beaucoup de perturbations que Jake pouvait aider à calmer (et il l’a fait). Au moment où je me suis sentie plus proche que jamais d’accepter ma mort, j’ai ressenti un retour du chagrin et de la douleur, je désirais violemment retrouver mon fils, ma vie. Je ne pouvais abandonner ma vie humaine. Mes guides ont essayé de leur mieux, ils n’ont jamais abandonné, ils ne se sont jamais découragés. C’est incroyable la somme de patience et d’amour qu’ils ont manifesté. Finalement, mon hystérie a été calmée par un esprit supérieur qui a semblé m’envelopper d’amour.

Mes guides ont reçu pour instruction de me permettre de revenir. Ils voulaient qu’on leur laisse plus de temps, mais il leur fut répondu que dans ces circonstances, mon esprit ne trouverait pas le repos. Il valait mieux me laisser repartir, pour conforter mon esprit, apprendre d’autres leçons. J’ai donc obtenu mon retour, pour cette fois. J’ai compris avant ma descente que des leçons destinées à mes amis et ma famille seraient retardées, mais qu’à un certain moment il leur faudrait apprendre les leçons que ma mort leur aurait donné. Il a été décidé du moment, de l’endroit et des modalités de retour de mon esprit, et quelles leçons devaient être mises en priorité me concernant.

Certaines leçons apprises à mon arrivée dans l’au-delà devraient être oubliées, il n’était pas bon pour mon âme de savoir quand je mourrai à nouveau, sinon, en tant qu’humain je ne me concentrerais que sur cela, particulièrement à l’approche de l’échéance...

La dernière chose dont je me souvienne, c’est d’avoir été reconduite sur le site de l’accident. Juste avant ma descente, on m’a dit que lorsque mes enfants seraient plus âgés, le moment viendrait de retourner chez moi pour de bon. Je n’ai pas réagi sur le coup, mais plus tard j’ai pensé : Hé ! Qu’est-ce que cela veut dire : plus âgés ? Est-ce que cela signifie seulement quelques années de plus ? Adolescents ? Vivrais-je pour les voir se marier et avoir leurs propres enfants ?

 Ce fut un aspect des choses auquel il m’a été difficile de faire face juste après l’accident. J’avais à nouveau une vie avec mon fils. Il me fallait la passer correctement car je n’avais aucune idée du temps qui me restait.

La première année suivant l’accident j’ai tenté de vivre du mieux que je pouvais, de la façon la plus heureuse possible. Je souffrais cependant de violentes douleurs avec une omoplate fracturée, des côtes cassées et deux fractures de la hanche. On m’a dit que la douleur disparaîtrait dans six mois ou un an tout au plus. Trois ans plus tard, la douleur était toujours là. La deuxième année a cependant paru être la pire.

Je suis devenue suicidaire. Tout ce que je voulais faire, c’était retourner à cet endroit, cette vie qui était si magnifique, tellement pleine d’amour, si joyeuse. Mon fils et plus tard ma fille étaient ma seule raison de vivre. J’étais là pour eux. Aujourd’hui seulement, trois ans plus tard, j’ai accepté mon retour sur terre. Je désire toujours revenir chez moi dans l’au-delà, mais je me bats pour trouver la paix et le bonheur en attendant que mon temps ici arrive à sa fin.

 

 

***

KATE B

 

A 25 ans, j'ai eu un second cas de tumeurs variées à la parotide. Pendant l’opération que j’ai subie à l’hôpital sous anesthésie, je suis devenue consciente. Il me semblait que j'étais dans une zone très peuplée pleine de mes meilleurs amis... et jamais je ne me suis sentie aussi heureuse ! C'était comme si j'étais au meilleur de moi-même... tout le monde m'adorait, m'admirait, m'aimait comme jamais. Je me suis sentie plus vivante et plus consciente que je ne l'aie jamais été, et je me trouvais extrêmement heureuse d'être avec ceux que je sentais avoir connu et aimé à travers toute l'éternité. Je sais que nous n'avions pas de corps, mais je ne vois pas comment décrire ce que nous étions.

Ensuite, il y a eu une conscience soudaine que je devais revenir « maintenant ». C'était comme si je passais à travers une dimension, comme un mur à travers lequel j’étais expulsée (popped through)... et puis je flottais dans l'espace le plus noir. Il y avait des étoiles brillantes tout autour. J'ai pensé - oh non, il y a une erreur ! - et j'ai vu des formes de mains et de bras essayant de m'atteindre à travers ce mur dimensionnel. Ils n’y arrivaient pas. Je sentais qu'ils étaient en train de crier : « Rattrapez-la, rattrapez-la » ! Je flottais à travers l'espace et commençais à être très inquiète.

J'ai su que ceci était le « vrai moi », et que mon « moi de rêve » était à l’hôpital dans la salle d’opération et que quelque chose de mal était arrivé. Je sentais comme si je flottais dans cet espace noir depuis un très long moment, et j'ai mis beaucoup de temps à réaliser que j'avais de sérieux problèmes. Il n'y avait rien autour de moi à part les étoiles brillantes au loin... et j'étais totalement seule.

Soudain, j'ai me suis sentie saisie et le « corps » fut renvoyé brutalement dans mon corps. J'étais dans la salle de réveil et une infirmière me secouait, me disant de me réveiller. J'ai ouvert un œil (l’autre était couvert par un patch), et dit : « Merci, Dieu, ils m'ont rattrapée » ! L'infirmière était très intéressée par cela, et me demanda : « Qui t'a rattrapée, chérie » ? Je ne savais que lui répondre.

Mais j'ai toujours su, quoi qu'il arrive, qu'il y a le vrai moi, et que cette vie que je suis en train de vivre est mon rêve. Je n'étais pas morte, mais je n'ai pas du tout peur de la mort. Je sais que je suis, et que nous sommes tous des êtres éternels. Et que cette vie n'est pas notre vrai moi, mais notre rêve. Un jour, nous nous réveillerons tous et serons heureux d'être à nouveau à la maison.

*

Chose remarquable, j'étais plus alerte quand je n'étais pas dans mon corps.

Ils étaient tous autour de moi et je les ai toujours connu. Ce qui était tacite, c'était que nous nous aimions les uns les autres formidablement.

Quand je flottais à travers l'espace, il semblait que j'étais là depuis un très long moment.

J'ai toujours su qu'il y a plus pour nous que nos corps.

 

 

***

KATHALEEN

                                                                                                                              

J’avais tant peur de mourir, je craignais la douleur que pensais devoir ressentir. Puis j’ai entendu les médecins dire : « Oh mon Dieu, on la perd » ! Ensuite, j’ai ressenti un souffle en m’élevant et je me suis retrouvée au plafond, observant toute la scène ! Je n’éprouvais absolument aucune douleur. Je sentais par contre la sensation nauséeuse que l’on subit avant de perdre connaissance, je me sentais légère et j’ai entendu un bourdonnement. J’ai ensuite regardé le médecin qui s’occupait de moi. Il jurait affreusement. Je me rappelle avoir pensé : Mon Dieu, Il (Dieu) entend ! J’étais gênée pour tout le personnel des Urgences.

Sans avoir eu conscience de m’être déplacée, je me suis tout bonnement retrouvée dans une prairie magnifique avec des arbres, une rivière, des poissons, de l’herbe, etc. Puis, je suis arrivée dans un endroit d’une très belle couleur blanc argenté... je ne vois pas comment la décrire autrement... j’éprouvais une joie et un amour extrêmes !! Je veux dire, un amour total. Pas celui de la terre. Et une paix, une telle paix ! Il y avait des gens tout autour, mais je ne pourrais pas vous dire de qui il s’agissait... pour une raison ou une autre, ce n’était pas important. Par contre, le chemin que j’ai suivi était important. Tout le monde était tellement heureux d’être avec moi ! Mais lorsque je suis arrivée au bout de ce chemin, j’ai compris que si je voulais revenir à la vie, je ne pourrais pas aller plus loin.

Je me souviens de tout cela exactement comme si cela venait de se produire, en totalité. Tout le monde parlait en même temps, si joyeusement ! Je me rappelle avoir posé quantité de questions. La première a été : « Comment puis-je être sûre que tu es Jésus » ? Sans que jamais je ne voie son visage, il a tendu les mains, j’ai vu deux mains absolument sans taches, je veux dire vraiment immaculées, à part deux traînées de couleur rouge clair remontant de la région de la paume vers le poignet. J’ai vu qu’il portait des vêtements fluides vraiment immaculés, mais j’ai compris que si je regardais son visage, je n’allais pas pouvoir revenir. Je me souviens d’avoir posé des tonnes de questions, auxquelles il m’a été répondu.

Lui et tous les autres présents ont dit que je pouvais rester, mais qu’il était tout simplement trop tôt pour que je sois là. J’ai donc déclaré : « Bon, j’ai vraiment eu des ennuis en bas (en pointant du doigt vers bas !), il m’a battue pendant des années, il m’a suivie partout. Je ne peux pas lui échapper ». Il a alors dit quelque chose dont je ne parviens pas à me souvenir. Non, ce n’est pas la bonne expression, en fait, c’est comme si je l’avais sur le bout de la langue, mais je n’arrive pas à le sortir ! Quoi qu’il en soit, j’ai dit que je ne voulais pas partir, que tout était tellement paisible et magnifique que je voulais rester. J’ai alors pensé à ma fille de 9 ans, à ce qui allait lui arriver si je ne revenais pas. Il m’a montré des évènements à venir dans sa vie et dans la mienne. Toute cette conversation passait vraiment par la pensée ou l’esprit, nous aurions cependant pu utiliser nos bouches, mais à quoi bon !

J’ai immédiatement pris la décision de revenir pour ma fille. Je suis quelqu’un de comique par nature, tout le monde riait, disant que je les faisais tous rire, là haut ! En tout cas j’ai demandé en plaisantant ce qui allait m’arriver. Allais-je souffrir atrocement ? Il a répondu : « Souffrir, oui, mais dans le même temps, tu recevras de l’aide ». Je me suis enquis : « Serai-je jamais à l’abri de lui » ? Il a dit : « Oui. Je te donnerai (quelque chose) pour que tout se passe bien » ! J’ai demandé : « Trouverai-je un jour la personne avec laquelle tu as prévu que je vive » ? Il a dit : « Oui... et il sera merveilleux ». Il allait me l’envoyer lorsque je serais prête. Cette personne était déjà là pour moi, mais il fallait que je règle d’abord tous mes problèmes, afin de ne pas les lui faire subir ! En riant, j’ai dit qu’il valait mieux qu’il soit mignon ! Il a répondu : « Vous allez vous trouver mutuellement irrésistibles, je vous ai en effet rassemblés ici il y a très longtemps ».

Je pensais qu’en revenant sur terre j’allais le trouver en train de m’attendre (en fait, je viens de le trouver il y a seulement 7 mois). Quoi qu’il en soit, je lui ai dit au revoir, en ajoutant qu’après tout ce qu’Il venait de me dire, il me restait beaucoup de choses à faire en bas (en pointant la terre du doigt)... j’ai demandé : « Que puis-je faire pour toi, qui m’as tant donné » ? Il a répondu : « Beaucoup » ! Je ne peux pas dire de quoi il s’agit, mais lorsque j’accomplis quelque chose qu’il était prévu que je fasse, je sais que cela en faisait partie ! Je me souviens surtout des paroles suivantes : « Dis tout cela aux hommes en ces termes. Dis-leur simplement. La plupart écouteront, certains croiront, mais ce n’est pas important. Lorsqu’ils auront besoin de s’en souvenir, cela les aidera ». Je me rappelle avoir dit : « Lorsque ce sera mon heure, pourrai-je revenir ici » ? En riant, ils ont tous répondu : « Bien sûr » ! Alors, j’ai dit : « OK » !... et « pfuittt »... (je ne sais comment le dire) je me suis retrouvée en bas.

J’étais de retour au dessus du brancard, regardant le médecin qui s’occupait de moi. J’ai tout vu et entendu, puis j’ai été propulsée dans mon corps, j’ai regardé en direction du paradis, mais je ne voyais plus personne. J’ai ensuite ouvert les yeux en disant au médecin : « Je vais aller bien maintenant. J’ai dit à Dieu que je voulais revenir, Il a répondu que ce n’était pas mon heure ». Tout le monde était pétrifié. Le médecin a répliqué qu’il était en train de m’intuber à cause de mes poumons et qu’il s’occupait des choses terrestres. Je lui ai pris la main en lui disant : « Docteur, là-haut on vous a tous entendu jurer comme un charretier quand vous tentiez de me réanimer ! J’étais gênée par votre langage. Je vous promets que je ne vais pas repartir, il me reste encore du travail à faire » !

On m’a ensuite intubée en m’administrant quelque chose afin de soulager la douleur pendant ce processus. J’ai repris connaissance quelques minutes plus tard, j’ai fait le geste d’écrire sur un papier. J’ai ensuite commencé à décrire l’endroit où j’étais allée. Des gens sont venus de tout l’hôpital pour lire ce que j’avais écrit ! J’ignorais alors que certains n’allaient pas vouloir en entendre parler. Les infirmières m’ont envoyé un prêtre pour m’aider, selon leur expression, à faire face une fois de plus aux êtres de ce plan-ci.

Pendant des années, je l’ai raconté à autant de monde que possible. Je le raconte encore. C’est quasiment une compulsion, un besoin. J’ai également divorcé et ne l’ai jamais regretté. J’ai l’impression d’avoir même compris pourquoi j’avais peur de tout cela !! Ma vie est tellement différente depuis que c’est arrivé. Je suis terriblement sensible à toutes les drogues, je ne peux même pas boire un verre de vin. Je suis très réceptive à un tas de choses. Les émotions représentent tout pour moi, en fait je ressens plus les personnes que je ne devine leur caractère. Je peux déceler une personne mauvaise, simplement en la voyant, ou au téléphone, ou dans un magasin ! Je n’entends pas de voix, mais je sens bien que je suis guidée par les anges envoyés pour m’accompagner. Je sais qu’ils sont là.

Il y a tellement de choses à dire sur ma nouvelle vie après que je sois revenue, qu’il faudrait vraiment des jours et des jours pour tout écrire. Qu’il suffise de dire que le paradis existe, que nous sommes ici pour apprendre dans la perspective de l’endroit où nous allons passer l’éternité, que nous devons ramener autant de personnes que possible, que la bonté ou la méchanceté faite à autrui change pour toujours la vie de ces personnes. Nous influençons les éventuelles générations à venir. Une simple parole dure peut entraîner une personne fragile à se détourner de Dieu. Vivez donc justement et donnez simplement de l’amour et de la compréhension si vous ne pouvez rien faire d’autre. Je ne suis ni Dieu, ni ange, seulement quelqu’un qui sait de fait qu’il existe un ailleurs, que ce que l’on fait ici, on l’emmène avec soi, le bon et le mauvais.

Ce qui importe, c’est ceux que l’on aide à traverser, contourner, surmonter les épreuves et qui finalement reviennent chez eux. Il m’arrive aussi parfois ce que j’appelle des choses bizarres, je sais quelquefois ce qui va se produire, comme si j’étais extralucide, je sens tout simplement les choses avant qu’elles n’arrivent.

*

J’étais totalement consciente là-haut... mon corps était mort, mais j’y étais. J’ai quitté ce corps, le « véhicule » comme je l’appelle maintenant ! Je n’étais plus dans ce corps, je n’étais plus malade. D’une certaine manière j’étais plus légère, plus nette (le vocabulaire me manque).

J’ai entendu un fort bourdonnement puis, une faible musique me semble-t-il. J’étais dans une sorte de belle prairie.

J’ai appris la patience, à simplement demander de la patience pour résoudre les problèmes... j’ai appris qu’on les subissait afin d’apprendre ce que l’on doit accomplir ici, je sais ce qu’est le vrai amour, pas seulement l’idée que s’en font les gens sur terre. A tout cela, il faudrait ajouter des millions de choses !

J’ai assisté à tout ce qui s’est passé aux Urgences, j’ai appris qu’une âme sœur devait venir plus tard – exactement ce qui s’est produit !

C’était comme si j’étais partie pendant une semaine. Pourtant, on m’a appris que ce n’était que quelques minutes, suffisamment longtemps pour éventuellement subir des dommages au cerveau. Mais il s’est avéré que je n’en ai pas eu par manque d’oxygène.

Pourquoi nous sommes ici, comment revenir chez nous en emportant le plus possible avec soi, voilà le sujet de mon intervention aujourd’hui !

J’ai atteint les portes, comme je les appelle, mais je ne les ai pas franchies. Si je l’avais fait, je savais - et on m’a dit - que je n’aurais pas pu retourner sur terre.

Je suis voyante et je suis très exacte, mais cela n’a pas d’importance : simplement, si cela aide les gens à me croire, alors qu’il en soit ainsi. Tout ce qui peut leur faire voir qu’il existe autre chose me convient !

Je savais qu’il y aurait des moments difficiles et d’autres douloureux, mais j’ai de « l’aide » pour les traverser. Je ressens les gens plus que j’apprends à les connaître. J’ai conscience d’anges ou d’aides... la plupart du temps, je vois à l’avance les choses mauvaises ou nocives pour moi et pour autrui. Je ne peux pas prendre de médicaments, si je le fais, je ne peux prendre que de petites quantités qui produisent un effet démentiel ! Je suis très sensible à l’électricité, à l’éclairage, j’ai l’impression de ressentir l’électricité ! Je suis extrêmement sensible aux émotions des personnes, incroyablement même – particulièrement en ce qui concerne les mauvaises personnes... le vocabulaire me manque... il n’y a en effet pas de personne mauvaise, seulement des gens qui ignorent ce qui advient. J’attire les petits enfants et les animaux me suivent partout ! Il est même vraiment pénible pour moi d’aller au zoo !!!

Je ne travaille plus de façon trop dure maintenant. Ce qui importe, c’est l’amour que l’on reçoit et que l’on donne, je ne pratique plus exclusivement la religion catholique, l’important n’est pas un ensemble de règles établies.

Je suis quelqu’un de tout à fait différent maintenant... tout est différent. Je ne serai plus - ni maintenant, ni jamais - la personne que j’étais. Je n’étais pas du tout mauvaise, mais comme je dis : ignorante de ce qui existe réellement ailleurs.

J’ai parlé à tous ceux qui écoutent ! J’ai compris comment en parler sans effrayer les gens (mais cela arrive encore parfois). Tant ont été ou sont influencés. Pour la plupart, je ne peux qu’espérer qu’ils utilisent mon expérience à leur profit.

Je ressens la solitude, la sensation de ne plus jamais être la même, ni comme les gens normaux ici, mais je ressens aussi le bonheur d’avoir vécu cette expérience et tout ses bienfaits. Le meilleur, c’est que je sais que je repartirai chez moi un jour... le pire, c’est qu’ici je ne suis plus adaptée, je serai toujours différente. On se sent seul.

J’arrive à vivre ici sur terre, mais parfois je suis solitaire, et je remercie Dieu de pouvoir discuter aujourd’hui de tout cela. Je Lui suis également reconnaissante de m’avoir enfin envoyé la bonne personne !

Il y a tant de choses à dire ! Et vous pourriez aborder la question des choses bizarres qui arrivent aux témoins, comme les montres qui s’arrêtent, l’électricité, l’hypersensibilité : demander si ces expériences ont été vécues.

 

 

***

KATHI B

 

J’ai commencé à rédiger ce compte-rendu le 6 octobre 2007, trente cinq années après l’événement. Mon expérience de quasi noyade s’est produite presque quinze ans avant que je n’entende l’expression « expérience de mort imminente ».

C’était en 1972 à Kaukauna dans le Wisconsin. A l’époque de mon 17ème anniversaire, nous voulions, une amie, un visiteur de Philadelphie et moi-même descendre la rivière Wolf en raft. Ce que nous avons fait... les eaux étaient hautes et rapides, mais j’étais pleine d’un sentiment d’invulnérabilité. J’ai omis de porter mon gilet de sauvetage. Tandis que nous descendions le courant, la vitesse augmentait. En aval, une passerelle piétonne traversait la rivière. En cet endroit, nous avons tenté de rapprocher le raft de la rive gauche. Au lieu de cela, il a foncé dans la pile du milieu et s’est replié : nous avons été projetés dans les flots printaniers glacés.

Un tourbillon m’a entraîné au fond, j’étais à bout de souffle, glacée, je commençais à paniquer. Une voix ou une pensée a surgi dans ma tête, disant quelque chose du genre : « Laisse-toi aller. Va avec le courant ».

J’ai immédiatement cessé de nager. J’ai éprouvé une sensation de libération, m’abandonnant à quelque chose de plus vaste que moi, avec le sentiment intérieur que tout allait être comme il se doit. Tout est devenu noir. Ma vie a commencé à défiler devant mes yeux, comme un film composé de vignettes, à la fois des instantanés (comme une photo) et des séquences vidéo (comme le film bref d’une publicité télévisée). Aucun son ne les accompagnait. Les vignettes progressaient chronologiquement depuis la naissance jusqu’à l’âge que j’avais à l’époque. Je me souviens encore de quelques flashs : étant bambin, j’ai subi ma première piqûre d’abeille en frappant ce que j’avais cru être une mouche... une colère piquée sur le sol de la salle à manger alors que ma mère voulait aller à l’épicerie (vue depuis un point flottant près du plafond), un rasoir électrique pour dame reçu de mon père comme cadeau pour mon seizième anniversaire (vu depuis un point flottant au dessus de la table de la salle à manger). J’avais l’impression que les images flashaient, défilaient, dansaient en traversant directement mes paupières. C’est, j’imagine, similaire à l’impression que donnent aujourd’hui des lunettes de réalité virtuelle. Cette expérience de ma « vie défilant devant mes yeux » s’est déroulée en l’affaire de quelques secondes.

Plus tard, j’ai questionné ma mère sur ces réminiscences précoces qui ne faisaient pas partie de mes souvenirs d’alors. J’ai effectivement frappé une abeille vers l’âge de trois ans, j’ai piqué une énorme colère au pied de la vieille machine à coudre à pédale de ma mère, qui était installée dans la salle à manger à l’époque où j’ai commencé à aller à l’école. J’ai interrogé ma mère à propos de certains autres souvenirs, mais elle ne s’en rappelait pas.

Ensuite ce fut l’obscurité, un noir total. La voix intérieure m’a dit : « Retourne-toi ». En le faisant, j’ai vu un minuscule point de lumière. Je me souviens avoir pensé : « Je suis dans une grotte ». Puis la pensée, calme et constante, m’a encouragée à aller vers la lumière. Elle m’a rassurée. Cela s’est fait sans heurt, lentement, paisiblement, sans aucun son, comme si je flottais. Je ne me rappelle pas avoir fait d’efforts pour déplacer mon corps. J’ai simplement plané en progressant dans le noir. Occasionnellement, en regardant autour de moi je voyais des personnes. J’ai vu un homme âgé marchant avec un petit âne. J’ai vu mon grand-père paternel, mort depuis plusieurs années. J’ai vu d’autres gens qui allaient dans les deux directions, certains lentement, d’autres à peine visibles.

La lumière à l’extrémité de la grotte a grossi de plus en plus, à mesure que j’approchais de la sortie. Elle était incroyablement brillante, différente de la lumière du jour qui comporte souvent une nuance colorée, cette lumière là était d’un blanc pur. Tandis que je pénétrai dans la lumière j’ai été enveloppée par un sentiment immédiat de paix absolue. J’étais chez moi. J’étais environnée par l’amour pur et l’acceptation. J’étais totalement connectée à cette paix, à cet amour. La sensation la plus proche que j’aie éprouvée, ce fut lors de la naissance de mes deux enfants.

Une pensée a fait irruption dans ma tête. Elle m’a demandé pourquoi j’étais déjà là. La pensée était surprise de mon apparition. J’étais incertaine, mal à l’aise. La confusion me gagnait en pensant à moi-même : « Où suis-je ? Quel est cet endroit » ? La pensée dans ma tête a décelé ce malaise, elle s’est mise à me rassurer, me disant que j’allais bien, que j’étais en sécurité, elle m’a réorientée vers les sentiments de paix et d’amour que j’avais éprouvés initialement. Je me suis sentie à l’aise, mais pleine de curiosité : « Peux-tu réellement lire dans mon esprit » ? La pensée a paru se rendre compte qu’afin d’être totalement à l’aise, j’avais besoin d’une manière de communiquer plus concrète.

Une question s’est présentée : « Quel genre de forme te mettrait le plus à l’aise ? Certains ont besoin que je prenne la forme d’un vieux sage, d’autres d’une femme, d’autres encore d’un animal, tous de races, d’âges, de tailles ou d’espèces différents. Et toi » ? J’ai pensé sans hésitation : « Un humain ». A ces mots, la lumière s’est mise simultanément à se diviser en de stupéfiants rayons colorés et à s’intensifier en une forme plus massive. Lorsqu’elle eut atteint le stade où elle était pareille à une forme humaine, ressemblant à un moule plutôt sommaire pour découper les biscuits en forme de bonhomme, j’ai pensé : « C’est suffisant, je suis à l’aise avec cette forme ». Celle-ci pouvait bouger, elle était en trois dimensions, entièrement composée de rayons de couleurs luminescentes émanant de chacune des ses parties (de nombreuses années plus tard, j’ai revu cette couleur en contemplant pour la première fois une étoffe irisée). Le sentiment de sécurité, d’amour et de paix était encore plus fort en sa présence. Nous continuions à communiquer par la pensée. Cet Etre voulait savoir de quelle voix j’avais besoin : un homme, une femme, un enfant, etc...

J’ai choisi celle d’un homme (un choix intéressant à analyser à ce moment de ma vie). Je ne me souviens d’aucun échange sur la langue à utiliser. Je voulais savoir comment nommer cette forme lumineuse. Elle s’est mise à m’énumérer de nombreux noms que notre culture utilise pour nommer dieu. Je l’ai interrompue : « Dieu » fonctionnait pour moi, même si, à cette époque de ma vie, je n’étais même pas certaine de croire en Dieu. Quelle que soit cette lumière, je l’ai identifiée comme une forme d’énergie pure. En fait je ne l’ai jamais appelée Dieu, par contre, j’ai compris que de nombreuses personnes de ma connaissance l’auraient fait.

Nous avons commencé à communiquer. Où étais-je ? Chez moi, un endroit familier, quelque part où je m’étais trouvée très souvent auparavant. La lumière voulait savoir pourquoi j’étais là. Je voulais le savoir également. Il m’a été dit que j’étais en avance, qu’il me restait du travail à faire. Quel travail ? J’allais être capable de déterminer cela. Il me fallait repartir.

Je ne le voulais pas. Je voulais vraiment rester. J’étais immensément triste. Mais j’ai compris que c’était mon devoir, qu’on ne me l’aurait pas demandé si je n’en étais pas capable. J’ai réalisé que je devais repartir. La lumière m’a fourni une escorte pour me guider en toute sécurité sur le chemin du retour. J’avais peur, j’étais encore réticente à partir, mais je me sentais réconfortée par mon guide (alors que j’étais à l’université, j’ai continué à revivre cette expérience de rafting dans mes rêves. Mon guide y apparaissait sous les traits de mon grand-père, le père de ma mère, mort juste un peu plus d’un an avant ce voyage en raft). Je me suis octroyé un moment pour baigner dans la lumière pure, la paix et l’amour englobant tout, avant de me retourner, prête à partir.

Je suis repassée rapidement dans l’obscurité de la grotte. Cela m’a paru plus rapide que la vitesse de la lumière. Je ne me souviens pas d’avoir vu qui que ce soit pendant mon voyage dans le noir. L’instant d’après, j’avais réintégré mon corps et j’ai émergé de l’obscurité, à la surface de la rivière tourbillonnante. Là, pour la première fois j’ai pu aspirer une goulée d’air au lieu d’eau.

J’étais prête à lutter pour ma survie. Je me suis rendu compte que si je ne me retournais pas pour que mes jambes pointent vers l’aval, j’allais certainement me cogner la tête contre un rocher et y passer, je me suis mise à naviguer de manière à avoir les jambes en avant. Je me suis fondée sur une émission de télévision ou de radio qui faisait la promotion des casques moto. Elle précisait qu’on peut vivre avec les jambes cassées, mais pas avec le cerveau écrasé.

Après une éternité, m’a-t-il semblé, et de très, très nombreux essais, j’ai agrippé un rocher pas trop gros et suffisamment saillant pour que je puisse maintenir la tête au dessus des eaux impétueuses. Puis j’ai progressé jusqu’à des petits arbres et arbustes recouverts par environ trente centimètres d’eau. C’est à ce moment que j’ai pensé à mes amis pour la première fois. Etaient-ils en vie ? Où pouvaient-ils être ? L’embrasement printanier avait constitué une vue à contempler au début de ce voyage, mais en cet instant, alors que je me sentais en sécurité, et capable enfin de penser aux autres, la planète a pris une nuance tout autre. Le ciel, les arbres, les feuilles, la rivière, tout luisait de cette lumière intérieure que j’avais vue étant piégée dans le tourbillon. Les verts étaient plus verts, les bleus plus bleus et les bruns plus bruns. C’était comme si tout était vivant, même les objets inertes tels que les rochers, l’eau et le ciel. Ils présentaient tous les pulsations de la vie. Cette sensation a persisté chez moi pendant des semaines, mais elle n’a jamais été aussi intense qu’à ce moment là.

Sur la rive et les buissons, j’ai recherché un signe de présence de mes amis. J’ai prié, espérant ne découvrir aucun cadavre. Le vacarme des rapides s’est amplifié. J’ai finalement repéré la passerelle piétonne. Et là, sur la gauche, j’ai vu mes deux amis qui retenaient le raft. Quand ils m’ont aperçu, ils ont fait des bonds, s’étreignant mutuellement en criant... je les ai rejoint, nous nous sommes assis sur les bords du raft, laissant pendre les jambes, et nous sommes repartis en dérivant, essayant de récupérer nos affaires...

Je présume que mon aventure resssemble à une expérience de mort imminente, et je suis curieuse d’en apprendre davantage.

*

Pendant mon « voyage », je pouvais entendre des choses sans que les gens parlent vraiment. J’ai ressenti : paix, amour universel, un peu de crainte et d’incertitude, et la sensation d’un lien parfait avec tout être.

Je ne connaissais pas l’homme ni le petit âne que j’ai rencontrés. J’ai reconnu mon grand-père (le père de mon père), mais il ne marchait pas avec les deux cannes qui lui étaient nécessaires quand il était en vie. J’ai reconnu mon autre grand-père (le père de ma mère), mais il m’est apparu sous la forme d’une boule lumineuse. J’ai identifié la forme lumineuse... comme mon origine.

Lorsque j’ai finalement émergé du tourbillon, je me suis rendu compte que le temps s’était modifié.

J’ai compris que nous ne faisons tous qu’un.

J’ai vécu d’autres expériences qui sont difficiles à expliquer. Par exemple, si je sors la nuit, il y a presque toujours un réverbère ou deux qui lâchent près de moi. Au cours des trois dernières années, j’ai questionné de très nombreuses personnes pour savoir si cela leur arrive, il semble qu’aucune ne l’ait remarqué. Pendant des années, je n’y ais pas prêté attention, en effet je croyais juste que ces lampadaires n’étaient pas fiables, qu’ils avaient une courte durée de vie, qu’ils grillaient sans arrêt.

J’ai raconté mon expérience à mes amis. J’ai cru avoir subi une hypothermie. Cela ressemblait beaucoup à un rêve, à un autre monde. A ce moment, je ne connaissais pas les expériences de mort imminente (EMI).

Etant privée d’oxygène dans une eau très froide, j’ai pensé que cette expérience se produit lorsque le cerveau et le corps se trouvent dans cet état. L’expérience entière était stupéfiante. Je n’ai pas peur de la mort. Je sais que nous sommes tous liés, que chacun de nous est composé de lumière, que nous sommes tous « Dieu » sur la terre.

Ma définition de la réalité a changé. Bien qu’il y ait effectivement une différence entre l’état conscient éveillé et l’état de rêve/sommeil, qui peut affirmer que l’un ou l’autre n’est pas réel ? Je ne croyais pas en Dieu... maintenant j’accepte l’idée que nous venons tous de la même lumière, que nous en faisons partie.

A la naissance de chacun de mes enfants, je me suis reconnectée au sentiment d’amour inconditionnel. Mais je dois admettre qu’il ne s’agit que de son pâle reflet.

J’ai revécu cette expérience en rêve, j’y ai appris d’autres détails. Cela s’est produit après la mort de mon père. J’ai également fait des rêves où je croyais m’être éveillée d’un rêve, j’étais en train de me regarder moi-même tout en flottant près du plafond. C’était un rêve vraiment bizarre.

Un autre point sur lequel je pense qu’il est important d’insister, c’est que je ne voulais pas quitter cet état. Je voulais vraiment rester dans la lumière. Je me demande s’il existe d’autres personnes qui, comme moi, ne voulaient pas revenir à leur corps.

 

 

***

KATHLEEN B

 

J’ai perdu connaissance. J’étais toujours dans mon corps, et je pouvais entendre tout ce qui se passait. J’ai senti mon cœur accélérer, puis s’arrêter. J’ai commencé à flotter au dessus de lui, et une lumière blanche m’a englobée. Je ne ressentais pas de douleur, et c’était un tel soulagement par rapport à ce que je venais de subir que je ne cherchais rien de plus. Je voulais seulement rester suspendue là, éternellement. Les émotions dans lesquelles je baignais ne ressemblaient à rien de ce que j’ai vécu sur terre. C’était comme si l’amour avait été multiplié de nombreuses fois, un amour paisible et sécurisant. J’ai vu quelques personnes que je n’ai pas reconnues. L’une d’elle était une femme vêtue d’une longue robe brune des années 1800, ses cheveux bruns étaient attachés en chignon. Elle a dit qu’elle allait m’aider à repartir, parce que j’avais dit : « Mon Dieu, merci de me laisser repartir pour m’occuper de ma fille qui vient de naître. Elle a peut-être besoin de moi tout de suite ». J’ai été violemment aspirée vers mon corps et j’ai commencé à ressentir la douleur et la pression dans celui-ci.

*

J’essayais d’être en éveil sur tout ce qui arrivait pour prolonger cette expérience merveilleuse, et j’ai réalisé qu’il me fallait prendre une décision rapidement, sinon je ne n’allais peut-être plus être en mesure de revenir vers mon nouveau-né.

J’ai essayé de rester lucide autant que je le pouvais. Je pouvais ressentir des vibrations tandis que j’étais en dehors du corps physique. Il y avait quelque chose de tremblotant comme de la gelée, mais aucune forme ne me restreignait.

Il ne s’agit en aucun cas du même état que le rêve. Je fais des rêves nets où je vole, mais je ne ressens pas les mêmes vibrations.

Je n’ai pas regardé mon corps. J’ai juste senti les vibrations, plutôt à haute fréquence, pas une vibration lente. J’ai ressenti quelque chose comme de l’amour, je n’avais jamais vécu cela sur terre auparavant.

Je n’avais pas conscience de bruits autres que mes propres pensées et celles des autres entités, peut-être y en avait-il une ou deux, en plus de la femme en robe sombre.

Un médium ici-bas m’a dit qu’il s’agissait d’une de mes arrière-grand-mères que je n’avais jamais rencontrée. Lorsque j’ai décrit la femme à mon père, il a dit qu’elle ressemblait à Mary, sa grand-mère maternelle. Maintenant encore, je porte parfois un chignon.

Au cours des quelques années qui ont suivi, je pouvais détecter le danger juste avant qu’il ne se présente. Je savais ce qui se produisait dans une ambulance qui passait sur la route. Je ressentais dans mon corps la douleur que quelqu’un d’autre éprouvait. J’étais en mesure d’entendre les pensées des autres. Je savais pourquoi certains aliments étaient bons pour mon corps et comment l’énergie de la nourriture avait un effet sur moi.

Sur la route, une fois, en arrivant à un carrefour, j’ai ralenti au moment ou un élan a traversé en trombe. Je ne savais pas ce qui allait se passer, j’ai seulement ressenti le besoin de ralentir.

Je ne suis pas attachée à essayer de changer les gens et leur attitude envers mon expérience. Je vois les gens d’une manière différente. Leur position par rapport à la vie et à la mort ne m’importe pas. Ils auront leur propre expérience et s’en feront une idée.

Aux personnes et aux patients qui ont perdu un proche, je dis que l’histoire de John Edwards n’est pas un canular et qu’ils peuvent dire tout ce qu’ils souhaitent à leurs proches dans l’au-delà, ils l’entendront.

J’ai maintenant une meilleure compréhension de ce qui se passe à l’école de la terre. L’amour est la voie pour tout comprendre. Ressentir le corps chaque jour est une expérience fantastique pour moi. Chaque cellule possède une conscience et je veux utiliser cette conscience pour mieux savoir quoi faire dans les leçons de l’école de la vie. Je vis chaque jour avec de nouvelles et intéressantes pensées au sujet de cette expérience. C’est une bonne base pour ma vision.

Etre dans l’instant. Voilà le secret.

 

 

***

KHADIJA H

 

J'habitais en Egypte à cette époque, et je faisais souvent des excursions à cheval, dans le désert. Ce jour-là, j'avais un mauvais pressentiment concernant ma monture, mais je n'y ai pas fait attention. Nous étions dans un territoire inconnu dans le désert, quand la jument a bronché et puis s'est emballée. Elle allait à toute vitesse droit sur un ravin... quand j'ai repris connaissance, j'étais au-dessus de mon corps, et je regardais en bas. Il y avait du monde autour de moi. Je n'avais pas envie de redescendre... et j'ai regardé derrière moi. Je me sentais alors si légère et heureuse... je pouvais même regarder le Sphinx en bas !

Puis j'ai vu s'ouvrir un autre niveau d'existence, comme dans une scène du film Ghost. De nombreux êtres étaient venus à ma rencontre. On m'a dit que je pouvais choisir, soit de rester, soit de retourner, mais que si je retournais, je souffrirais beaucoup. J'ai choisi le retour, car je croyais qu'il me restait quelquechose à accomplir dans cette vie.

Je suis revenue à moi de bonne heure le lendemain matin, avec le pire mal de tête que j'aie jamais eu. On ne voulait rien me donner pour soulager la douleur, craignant de me plonger à nouveau dans le coma. J'avais une lucidité extrêmement intense, j'avais l'impression de voir un être supérieur dans chaque personne qui entrait dans la salle. Un peu comme si je voyais un ange dans chacun, ou leur ego ennobli.

C'était beau. J'étais comblée d’un immense amour envers l'humanité.

Je n'ai plus aucune peur de la mort.

*

Consciente et lucide, je me suis retrouvée en train de voler à très haute altitude au-dessus du Sphynx. J'ai vu des couleurs, une beauté difficile à exprimer en paroles. Il m’a semblé « voir » par une autre partie de mon être. Je sentais comme une sorte d'énergie. Les couleurs étaient très intenses.

Le lieu que j'aurais pu rejoindre était comme un « Pays de Lumière » de grande beauté. J'ai vu d'autres êtres, mais éloignés et très hauts. On m'a dit que je pouvais les rejoindre ou retourner : à moi de choisir.

J'ai vu l'autre dimension, qui semblait être une vibration de plus haute fréquence, ou bien un autre lieu. En quelque sorte comme des nuages qui s'ouvraient sur un Pays de Lumière. D'une part, la dimension terrestre, d'autre part la dimension qui semblait une planète de rêve, où il faisait noir, un lieu semblable à l'intérieur du ventre maternel. Puis encore une dimension comme un pays de lumière, beau, aux couleurs vives, peuplé d'êtres... il me semblait que j'étais bénie d'être témoin de « l'au-delà », et de savoir que la mort, que nous craignons tous, n’existe pas.

Dès que j’ai pris la décision de retourner, j'ai été retirée du « Pays de Lumière ». Pendant quelque temps, il me semblait voir « l'ego supérieur » chez les autres, sans préjudice de ce qu'ils disaient ou faisaient. Puis, ce don s'est retiré.

Je n'ai jamais eu de souvenir de l'accident même, mais je sais que j'ai été lancé à 15 m pour retomber sur la tête. Personne ne voulait croire que j'allais survivre.

J'en suis venue à croire que nous ne sommes PAS le corps physique. Surtout pas le cerveau. Je conçois celui-ci comme un récepteur radio qui peut tomber en panne, incapable de répondre. Je voulais parler à mes amis quand je les ai vus bouleversés, en larmes, mais mon système cérébral ne fonctionnait pas. Je me souviens que je me fâchais avec lui : c'était comme une sorte de machine qui ne marchait pas bien. Je me sentais séparée du corps, totalement ! Je ne pouvais pas le mettre en marche, ne serait-ce que pour remuer le doigt, pour leur dire que je n'étais pas morte.

J'en suis venue à croire que nous ne sommes PAS le corps physique. Surtout pas le cerveau. Je conçois celui-ci comme un récepteur radio qui peut tomber en panne, incapable de répondre.

Encore que les années passent, l'expérience reste aussi claire dans mon souvenir que si elle datait d’hier. Je suis très certaine de sa réalité ! « Réalité », d’ailleurs, est un mot que je trouve étrange. J'ai appris que chacun possède la sienne !

 

 

***

KIM G

 

J’entendais tout le monde autour de moi essayant différentes procédures pour me ranimer. Je me suis rendu compte que je n’étais pas dans mon corps mais que je devais me trouver dans une zone parallèle à la nôtre. Lorsque j’ai basculé dans cet univers parallèle, j’étais en mesure d’être à la fois dans cet endroit et dans la clinique où l’équipe médicale discutait des procédures à mettre en oeuvre pour que je réagisse.

J’étais dans un endroit où règne une lumière illimitée. Il n’y avait aucun point de repère. La lumière était blanche et englobait tout. Mon corps a été absorbé dans cette lumière. Je me suis senti environné par des personnes. J’en connaissais certaines, d’autres non. Une voix inconnue me parlait. Tandis qu’on me parlait, j’ai senti que mon corps était ailleurs, seule mon âme était présente. J’ai éprouvé le contentement et la sérénité les plus intenses de toute ma vie. Mon corps me fait vivre une souffrance permanente. Je ne sentais plus ni mon corps, ni la douleur.

Les voix m’ont demandé si je voulais rester. J’ai répondu oui, car c’était l’endroit le plus réconfortant que j’aie jamais fréquenté. Des voix différentes m’ont souhaité la bienvenue à cet endroit. Puis j’ai entendu mon père décédé me demander si je pensais avoir accompli tout ce que je désirais faire à l’endroit où mon corps était resté. Je me souviens avoir réfléchi à cette demande. J’ai alors réalisé que si je répondais oui, j’allais être bloquée là-bas. J’ai également pris conscience que cet endroit était une étape vers un ailleurs encore plus important. Tout le monde disait vouloir que je reste.

Mon mari ne cessait de répéter mon nom en disant : « Réveille-toi Kim » ! J’ai ignoré sa demande à cause du plaisir extrême d’être arrivée là où il n’y avait aucune douleur. J’éprouvais une telle joie et un tel contentement que je ne voulais pas repartir.

Ensuite, la voix de mon père a déclaré que je devais prendre une décision. Je me suis mise à réfléchir au motifs qui me feraient rester ou repartir sur terre. J’ai entendu mon père dire qu’il restait encore beaucoup de travail à faire avec ma famille. Je me suis tout à coup rendu compte que je ne voulais pas rester.

J’ai tenté de me détacher de cet univers chaud, de cette lumière blanche où toute douleur s’évanouit, où des vagues de contentement et d’amour déferlaient autour de moi.

J’ai dit à mon père que je voulais repartir. A cet instant, je me suis retrouvée sur la table d’opération, où mon mari m’appelait. J’ai lutté pour me réveiller. J’ai alors réalisé que j’étais tiraillée entre cet univers et les appels de mon mari. Cette lutte a semblé persister un moment, mais je n’avais aucune notion du temps. Je suis retournée dans mon corps avec un claquement, comme si j’avais été projetée en moi-même. J’ai immédiatement commencé à vomir massivement de grandes quantités de mucus. On m’a dit plus tard qu’au moins 1 litre de mucus s’est évacué de mon corps.

J’ai été emmenée en ambulance à l’hôpital qui se trouve à 20 minutes de la clinique. Pendant le transport, j’ai réfléchi à l’endroit illuminé de blanc... et tout à coup, j’y suis retournée. J’ai à nouveau éprouvé cette chaleur englobant tout et ce contentement jamais connu. J’ai lutté pour repartir, et de nouveau j’ai réintégré mon corps dans un claquement, juste à temps pour voir les ambulanciers au dessus de moi avec un défibrillateur dans les mains. Ils tentaient de réanimer mon coeur à l’aide d’électro-chocs.

Mon mari pense que s’il n’avait pas été là pour m’appeler, on m’aurait perdue.

Je me suis rendu compte que c’est exact. J’aurais été heureuse de rester avec la lumière blanche, ressentant la chaude énergie déferlant à travers mon corps entier, là où la douleur n’existe plus, où seuls sont présents l’amour et le contentement.

*

On m’avait posé un cathéter CIP en latex pour l’utilisation d’antibiotique en ambulatoire, c’était une procédure standard, l’équipe de la clinique ne comprenait pas ce qui m’arrivait (une allergie). Mon mari était là et il a dû leur dire exactement ce qu’ils devaient faire.

Je pouvais tout sentir. Mais je ne ressentais pas mon corps. J’avais le sentiment de pouvoir prendre des décisions, écouter des questions, y réfléchir et y répondre.

Ce n’était pas un rêve. J’avais la sensation de me trouver dans un univers parallèle d’où je pouvais voir ce qui se passait dans la pièce où se trouvait mon corps, mais l’espace où résidait alors mon âme était empli de lumière blanche et de chaleur. C’était comme si j’avais bondi hors de mon corps vers un autre endroit qui ne comportait ni limite ni repère.

La lumière blanche m’environnait. Il y avait une lumière blanche personnelle pour chaque personne dont je ressentais la présence auprès de moi. Chacun de nous avait sa propre lumière. La lumière semblait environner la personne, telle une forme de sentiment, pas une forme physique comme on en voit sur terre.

La lumière blanche était un sentiment de chaleur et de contentement.

J’ai rencontré de nombreux êtres. Je savais qu’ils étaient tous décédés. Ce savoir a été octroyé à mes pensées. J’ai reconnu certaines personnes, d’autres non. J’écoutais mon père qui me posait une question. J’ai pensé la réponse, et j’ai senti que tout le monde savait ce que j’essayais de dire. Nous communiquions par ondes de pensée.

J’ai réalisé que cet endroit n’était pas l’ultime aboutissement de l’existence. J’ai eu le sentiment que ces personnes n’avaient pas accompli certaines tâches qui allaient les mener à un endroit supérieur. Mais je savais que si je restais, je n’allais pas retourner dans mon corps. J’ai pu penser aux conséquences d’une telle décision, au chagrin que j’allais causer à ma famille.

J’ai compris que je revenais pour une raison particulière. Il me fallait effectuer une tâche dont j’ignorais ce qu’elle pouvait être. Son accomplissement allait peser dans la balance de l’univers. Je me suis rendu compte que je n’allais peut-être même pas savoir ce que je devais faire pour la mener à bien.

Je n’ai plus peur de mourir. Je sais qu’il existe différents niveaux dans cet univers, et que je suis seulement allée dans l’un de ces endroits. Un endroit focalisé sur la tâche. Je sais que je dois faire quelque chose dans ma vie pour aider quelqu’un. J’ignore de quoi il s’agit. J’ai le sentiment que je dois aider quiconque le demande. Une fois ma tâche accomplie, je retournerai là-bas.

Cet univers parallèle était une réplique du nôtre sauf qu’il n’y avait pas de corps physiques, là-bas. C’était comme s’il y avait eu deux espaces l’un à côté de l’autre, que j’étais autorisée à regarder là où gisait mon corps, puis diriger à nouveau mes pensées vers l’univers dans lequel je me trouvais. J’ai compris que l’endroit où j’étais m’offrait quelque chose que la terre n’aurait jamais pu me proposer. J’étais libre de toute douleur, joyeuse, contentée, en paix.

La lumière blanche s’étendait aussi loin que l’œil pouvait voir. Il n’y avait aucune structure physique de matière, pas même mon corps. Cet endroit était purement un processus de pensée. Je savais que si je restais là-bas, mon essence allait constamment rechercher ce que je n’aurais pas accompli sur terre. Je savais que je devais quitter cet endroit afin d’accomplir une tâche.

Je savais que je devais retourner dans mon corps. Il me fallait aider quelqu’un, la personne que j’allais aider ferait quelque chose d’impressionnant qui allait faire passer l’univers à un ordre non chaotique. Je savais que je luttais contre les personnes dans cet endroit de contentement afin de pouvoir retourner dans mon corps. Au début la lutte a été difficile, elles ne voulaient en effet pas que je parte.

Une lutte se déroulait, tirant et poussant. Je me souviens avoir dit à mon mari que les gens de là-bas ne voulaient pas me laisser partir.

J’ai la capacité de sentir chez une personne le genre d’énergie qu’elle émet vers les autres. En utilisant un bijou qu’elle porte souvent, j’ai le pouvoir de lui raconter l’histoire émotionnelle de l’objet.

J’ai la capacité d’utiliser la « Lumière Blanche » pour me purifier et m’emplir d’énergie positive. Je sais maintenant que je peux aller rechercher l’énergie de cet autre univers et voir si elle a basculé ou changé. Il y a un nouveau sentiment d’urgence, cet endroit pourrait basculer vers un autre état qui n’en ferait plus un endroit réconfortant où vivre.

Je raconte mon expérience à ceux qui croient à la réincarnation. C’est en effet la force de modification de vie que j’ai ressentie quand je suis morte. Je sais maintenant qu’à ma mort, je serai contente et pleine de joie. Je voudrais crier à tous ceux que je connais de ne pas gaspiller leur temps sur terre avec des choses mesquines comme l’inquiétude, mais d’aider les autres autant qu’il est possible. Se focaliser sur la construction de son propre bonheur en aidant les autres.

Je ressens de la joie à aider tout le monde, je partirai dans un sentiment de contentement pour avoir accompli une tâche sur terre. Je ne refuse jamais d’aider des amis ou d’autres personnes. J’ai pris conscience que notre temps sur terre est compté.

Au retour, joie d’être dans mon propre corps, avec la certitude de connaître l’existence d’un endroit où, lors de la mort, réside non pas le corps, mais l’esprit. J’ai eu la chance que cela m’arrive. En tant que bouddhiste je crois en la réincarnation. Après cette expérience de mort imminente, je me rends compte qu’il existe différents niveaux après la mort. Autant qu’il est possible, il faut tenter d’accomplir toutes les tâches afin d’aider les autres tant qu’on est sur terre. Si on gaspille sa vie, on continuera a évoluer sur terre jusqu’à connaître la raison de notre présence ici.

Je peux méditer en utilisant la force de la « Lumière » pour me débarrasser des pensées négatives et entrer dans un état de pure joie. Je peux rechercher cet endroit à travers la lumière afin de voir s’il se trouve toujours là, mais je ne peux pas y pénétrer, et je ne peux communiquer à personne la force de ma croyance après cette EMI.

Certains sentiments éprouvés là-bas, ici n’ont pas de nom.

 

 

***

KIM M

 

Transfert à la salle d’opération (remplacement de la valve aortique dysfonctionnelle par une valve prosthétique en plastique)...souvenir d’un éclairage au-dessus de moi… et puis la sensation d’être entrée dans un grand tunnel, au bout duquel se tenait ma mère, debout, les bras ouverts... je ne ressentais qu’amour et paix... comme il aurait été doux d’aller à elle... pourtant j’ai dû lui dire : « Pas encore, je dois finir mes tâches sur terre... rester avec ma famille », et : « Je reviendrai plus tard » ! Il m’a été dur de revenir. Ma famille m’a dit que j’étais à l’article de la mort. A l’heure qu’il est, 20 ans plus tard, je suis convaincue que lorsque mon heure sera venue, mon départ sera merveilleux, et ceux qui me sont chers m’Accueilleront là-bas.

*

Mon être entier me semblait imbu de parfaite paix et confiance. Aucun besoin de conscience : tout simplement, j'étais.

Tout était clair comme du cristal, comme baigné de lumière. Il n'y avait ni espace ni temps. J’étais dans la paix, l’amour... et l’envie de rester. Il me semble avoir passé le tunnel très rapidement... il y avait des images de ma vie d'enfant sur les murs. Des images animées. J'ai appris à être plus aimante, à accepter autrui... moins encline à juger, vu que tant de choses sur terre ne sont que des jouets provisoires... nous sommes tous des enfants de Dieu.

Les médecins traitants m'ont dit que j'avais de la chance d'être encore en vie... c'était une expérience imprévisible. Je suis loin d'être parfaite, mais on peut bien se pardonner, et se relancer de nouveau, je sais que je serai bénie dans la mort... que tous les êtres humains ont cette même possibilité... nous devons nous reconnaître en tant que différents masques de Dieu.

J'ai raconté immédiatement mon expérience (j’avais 62 ans) à ma famille (mari et enfants). Je l'ai éprouvée comme une bénédiction... je savais qu'il me restait une « tâche » à accomplir sur terre.

Cela me procure une tranquillité, quand j'y pense, surtout vu mon âge... 82 ans ! J’éprouve un renforcement de la foi personnelle, mais qui ne s'en tient pas au dogme, ni à la tradition.

 

 

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KURT

 

En 1956, alors que j’avais quinze ans, j’ai attrapé une pneumonie. J’ai cru que j’allais mourir. Nous n’avions ni assurance-santé, ni argent, et mon père m’a gardé chez nous pour que je me rétablisse. J’avais l’impression d’avoir un poids énorme sur la poitrine.

Plusieurs nuits plus tard, j’ai eu l’impression que mon esprit quittait mon corps, qu’il se retrouvait dans un endroit où se réunissaient des âmes ou des esprits. J’ai ressenti sérénité, tranquillité, extase... un ravissement au delà de l’imagination. J’avais l’impression de faire partie du TOUT, de faire partie de Dieu. Je communiquais mentalement et j’étais synchronisé avec tous, non seulement avec mes relations et les membres de ma famille décédés, mais aussi nombre des prophètes des Ecritures, ainsi que des personnages historiques dont j’avais entendu parler. Il n’y avait aucun pouvoir dominant, aucun chef puissant. J’ignore comment je connaissais chacun d’eux. Chaque pensée interagissait avec la communauté entière. Je ne me posais aucune question... j’avais l’impression que tout était révélé, clair comme de l’eau de roche. J’ai vu l’univers déployé et des esprits engagés dans des interactions mentales, tels des maîtres experts contemplant la création d’un nouvel horizon.

Lorsque j’ai parlé de mon expérience à mon père (il était pasteur luthérien), il l’a réfutée violemment et m’a dit de prier pour mon salut. Nous n’en avons plus jamais parlé par la suite.

Je n’y avais jamais vraiment réfléchi depuis cette époque, jusqu’à la tragédie du World Trade Center de New York, le 11/09/2001. Je suis entré en méditation profonde. Je voulais savoir pourquoi et comment certaines personnes égarées pouvaient croire que leur action allait être récompensée dans la vie éternelle auprès de Dieu. J’ai ensuite vécu quelques expériences similaires à celle que j’avais eue à l’âge de quinze ans, mon esprit a communiqué avec « l’esprit ultime » (Dieu, Allah ou tout autre nom qu’on veuille bien lui attribuer).

Une des expériences spirituelles a semblé durer toute la nuit. Mon esprit a observé toute l’histoire, l’évolution de l’univers, nos diverses perceptions de Dieu, comme dans un film en avance rapide.

Le messager n’est pas significatif, c’est le message qui doit être pris en compte et jugé selon ses mérites. Les expériences que j’ai vécues après la tragédie du 11 septembre m’ont aidé à parvenir à la conclusion suivante : dans ce 21ème siècle, l’Ere de la technologie, nous sommes encore tourmentés par des croyances religieuses qui contribuent au terrorisme, aux tueries et aux guerres entre nations. L’hystérie et les superstitions ont entraîné la croyance en une divinité qui continue à provoquer des catastrophes, à punir les gens, qui a créé l’univers à partir du néant comme par magie. Ce processus de pensée doit être réévalué et actualisé.

Certains diront que mon expérience personnelle d’unicité avec un esprit suprême n’est qu’un rêve ou une construction imaginaire à base d’auto-persuasion. En fait, il importe peu que vous acceptiez ou rejetiez mon histoire. Ce qui est important, c’est que nous évoluions au point de pouvoir encourager les esprits ouverts à modifier nos croyances religieuses au 21ème siècle.

Ma conception, c’est que Dieu est une unité spirituelle, une unicité, une « Collectivité Spirituelle » structurée, semblable à un gouvernement ; une « Intelligence Spirituelle Accumulative et Progressive » de l’univers existant dans la quatrième dimension spirituelle, un collectif des âmes vertueuses qui sont passées dans le royaume spirituel ; une continuité spirituelle.

Namaste,

Kurt K.

 

 

***

LANA

 

Mon expérience de mort imminente s’est produite lorsque j’avais cinq ans, en Russie, pendant un voyage de vacances à la Mer Noire avec ma mère et mes grands-parents.

Ce jour-là, nous étions tous allés à la plage. Ma mère était dans l’eau et me tenait dans ses bras. Je me souviens que je me sentais en sécurité même si les vagues étaient énormes selon ma perspective d’enfant de cinq ans. Soudain, il y en eut une vague particulièrement énorme qui nous frappa. Ma mère perdit l’équilibre, me lâcha, et je fus emportée par la vague.

J’étais impuissante, totalement dépourvue de contrôle. Lorsque j’ai réalisé qu’il était inutile de me battre, j’ai abandonné. J’ai décidé de laisser les choses se produire.

Ce dont je me souviens ensuite, c’est d’un sentiment inconnu de paix très profonde ; je n’avais ressenti rien de tel de ma vie. Je me sentais soudainement complètement en sécurité, enveloppée et protégée par un amour illimité, total – je ne peux pas le décrire autrement. Cet amour m’entourait, il était partout, mais en même temps, il était moi aussi, c’est-à-dire, celle que j’étais, l’essence de mon être. Il n’y avait plus de peur, d’inquiétude, de combat pour quoi que ce soit, et j’aurais voulu rester là, dans cet état, pour toujours.

J’avais l’impression que j’avais enfin trouvé ma véritable identité. Il n’y avait pas de limites, je pouvais aller où bon me semble, savoir n’importe quoi, faire ce que je voulais. Ce sentiment de liberté était inexplicable. J’avais conscience que cette chose que nous appelons ordinairement « temps » était suspendu, n’existait plus.

Puis je fus emportée par une force inconnue. Je bougeais à une vitesse vertigineuse qui me semblait même dépasser la vitesse de la lumière. J’ai parcouru une distance énorme, littéralement « au-delà du monde ». Je n’avais pas l’impression d’avoir un « corps », c’était plutôt comme le déplacement d’un éclair dans le noir, celui-ci se dirigeant vers un point de lumière brillant à distance ; plus je m’approchais de cette lumière, plus mon désir de l’atteindre augmentait.

Je me retrouvai bientôt dans un monde fait de lumière resplendissante. C’était d’une beauté et d’une splendeur indescriptible. « Ciel » serait le mot adéquat, mais je n’éprouvais aucun sentiment religieux et je savais qu’il n’y avait rien de tel qu’un « enfer ». Je savais sans savoir comment ni pourquoi qu’il s’agissait d’un endroit où chacun allait naturellement après sa mort, indépendamment de ce qu’il avait été et de ce qu’il avait fait.

Au milieu de cette lumière se tenait un personnage masculin. Il resplendissait de lumière et dégageait un amour immense, n’ayant absolument rien de terrestre. L’être m’Accueillait dans sa lumière ou m’en enveloppait ; c’était comme s’il m’avait enlacée. Je me rappelais tout à coup de cet endroit. C’était chez moi, mon véritable foyer ; je me demandais comment j’avais pu l’oublier. J’avais l’impression de revenir chez moi après un long et pénible voyage à l’étranger.

L’être de lumière existait bien avant moi et, de toute la création, il était celui qui me connaissait mieux que quiconque, connaissait tout de moi, savait tout ce que j’avais pensé, dit ou fait. Il me montra toute ma vie en un éclair, tous les détails de ma vie passée, et future dans le cas où je déciderais de retourner sur terre. Tout était simultané : tous les détails de toutes les relations de cause à effet de ma vie, tout le positif et le négatif, tous les effets de ma vie sur celles des autres et tous les effets de la vie des autres sur moi. Il n’y manquait aucune pensée, aucun sentiment. Je pouvais éprouver les sentiments et les pensées de toutes les autres personnes comme si j’étais à leur place. Ceci me procura une compréhension expérimentale de ce qui apportait douleur ou joie aux gens - expériences positives ou négatives et effets de mes propres actions.

Pendant cette révision de vie, l’être ne me jugeait pas, malgré mes nombreux manquements. Il me montrait simplement ma vie telle qu’elle avait été pour moi et m’aimait sans condition ; c’est ce qui me donna le courage de la voir au complet sans visières. Il me laissait déterminer ce qui était positif ou négatif et décider de ce que j’allais en faire. Je ne me souviens d’aucun détail des événements qui me furent montrés, passés ou futurs, mais je me souviens de ce qui était le plus important.

L’être de lumière me montra que les seules choses qui importaient vraiment dans la vie étaient l’amour que nous ressentions, nos gestes d’amour, les mots d’amour que nous prononcions et les pensées aimantes que nous entretenions. Tout ce qui avait été fait, dit, accompli ou même pensé sans amour, était annulé. C’était sans importance. Ça n’existait plus, tout simplement. L’amour était tout ce qui avait de l’importance ; seul l’amour est réel. Tout ce que nous faisons avec amour est ce qui doit être. Tout est correct. Tout est bien. Et, l’amour que nous ressentons durant notre vie est tout ce qui reste une fois que toutes les autres choses (tout ce qui est éphémère) se sont évanouies.

Ensuite, je me souviens de m’être retrouvée dans un autre endroit sans savoir comment. Le premier être de lumière était parti et j’étais entourée par d’autres êtres ou des gens que j’avais l’impression de « reconnaître ». Ces êtres semblaient faire partie de ma famille, de vieux amis qui avaient été avec moi de toute éternité. La meilleure description serait « famille spirituelle » ou « famille de l’âme ». Rencontrer ces êtres, c’est l’équivalent de revoir les personnes les plus importantes de notre vie après une longue séparation. Se retrouver entre nous provoque une vive explosion d’amour et de joie.

Les êtres communiquaient entre eux et avec moi par télépathie. Nous échangions sans mots, directement, mentalement, d’esprit à esprit. Nous n’avions pas de corps. Nous étions constitués d’une substance inconnue, une sorte de concentration de lumière pure, nous étions comme des points de lumière à l’intérieur de la lumière environnante. Tout le monde savait instantanément ce que les autres « avaient à l’esprit ». Il n’y avait ni possibilité ni besoin de cacher quoi que ce soit aux autres. Ce genre de communication rendait tout malentendu impossible et nous rapprochait d’une façon quasi indescriptible. Nous sommes tous des individus, mais en même temps nous sommes tous « un », unis pour toujours par des liens d’amour indestructibles, par la lumière des autres et du monde de lumière environnant dont nous faisons partie.

L’amour que ces êtres exsudaient m’a guérie ; il m’a exonéré de toute noirceur, il a effacé toute la douleur et le chagrin accumulés pendant ma vie terrestre. La vie vécue sur terre et la terre elle-même me semblaient très distantes, de plus en plus, c’était comme si ça n’avait jamais existé. Je suis restée dans cet endroit en compagnie de ma « famille d’âme » pour un temps qui me parut être l’éternité. Il n’y avait ni « temps » (au sens habituel du terme) ni « espace ». Toutefois il y avait des endroits où aller et des espaces de temps qui passaient. Ceci paraît contradictoire mais c’est la seule façon dont je peux traduire cela. Espace sans espace, temps sans temps.

Dans cet endroit, il n’y a que pur état d’Être.

Mis à part ma « guérison » et l’immense plaisir d’être ensemble, je ne me souviens pas de ce que nous avons fait. Je me souviens de ce monde comme d’un endroit immense, gigantesque, sans limite ni frontière, ni individuelle, ni extérieure. Je me rappelle que tous les êtres de cet endroit possédaient une connaissance totale, complète, à propos de tout. C’était plaisant, agréable et beau, au-delà de toute expression. En ce lieu, les « choses » et les « êtres » étaient faits de lumière, tout était lumière, en dépit de l’individualité de ces « choses » et de ces « êtres ». C’est de la lumière dont je me souviens le plus. C’était vivant. Vivant. Une lumière vivante qui était tout, l’essence de tout.

Ensuite, je me souviens de m’être retrouvée en présence de l’être de lumière rencontré en premier : il me disait que je devais retourner.

J’ai répondu : « C’est hors de question, je ne le ferai pas » ! C’était vraiment la dernière chose que je souhaitais. La vie sur terre, remplie de noirceur, de souffrance, de tristesse, de limites et de limitations avait l’air d’une horrible prison comparée à cet endroit merveilleux, et je refusais carrément d’y retourner. On me dit que mon heure n’était pas venue, qu’on m’avait permis une petite visite chez moi, mais que je devais accomplir la tâche que j’avais choisie. L’être de lumière me rappela que mon but était de développer l’amour et la compassion et de les exprimer sur terre, et que mon travail consistait à aider les autres de toutes les façons possibles. J’avais choisi cela de moi-même. L’être me dit que je serais de retour dans le monde de lumière, dans temps de le dire. Et il ajouta ceci : « N’oublie jamais qu’en réalité, il n’y a pas de temps. Seulement l’éternité comme telle ».

Et puis, je fus de retour. Je ressentais mon corps. Ces souvenirs ne me revinrent que des années plus tard. Mais, ils avaient toujours été présents et cela m’avait donné la force de faire face aux difficultés de ma propre vie. Cela m’a permis d’explorer des dimensions inconnues, de questionner et de trouver des réponses, de constamment vouloir en apprendre plus sur la vie, la mort et l’entre-deux, et de chercher toujours de nouvelles façons d’aider les autres - ce qui pour moi est la chose la plus importante qu’on puisse faire dans la vie. Enfin, l’expérience de mort imminente m’a appris autant sur la vie que sur la mort, et ça continue.

*

Au moment de l’expérience j’avais cinq ans et je n’avais pas le vocabulaire pour l’exprimer en mots. Même maintenant, c’est difficile parce que l’expérience a eu lieu dans une dimension différente de celle de la conscience ordinaire, une dimension où les mots ne s’appliquent pas, le langage verbal est un mode de communication humain, terrestre. Il n’y a pas de vocabulaire pour décrire le genre d’expérience et les sentiments impliqués là-bas... il faudrait presque en inventer un.

J’étais plus alerte, plus élargie que jamais. En réalité, c’était comme si je savais tout sur tout. Connaissance totale, complète. Conscience totale, complète.

Rêve ? Non, c’était RÉEL, plus que n’importe quelle autre réalité que j’ai expérimentée avant et après. En vérité c’était ça, la réalité. C’est pour cette raison que j’ai appelé mon entreprise Reality Center. La vie ordinaire que je mène sur terre, cette vie-là, c’est du rêve comparativement à l’EMI.  

Pur esprit, conscience pure, sans limite. Notre substance, la mienne et celle des autres êtres rencontrés dans ce monde de lumière (voir plus haut), était faite d’un concentré de lumière. Nous étions cette lumière, à la différence que la densité variait selon les choses et les êtres. Une paix totale, profonde, une joie débordante, l’impression la plus étrange de liberté, un amour parfait, totalement inclusif, surtout de l’amour. Un amour qu’aucun mot ne peut décrire. Aussi une tristesse et un chagrin profonds en quittant ce monde de lumière pour revenir.  

Je suis passée, j’ai voyagé dans le noir avant d’atteindre le monde de lumière. À ce moment-là je ne savais pas que j’étais en train de passer dans un tunnel. Je ne m’en souciais pas. Je voulais seulement rejoindre cette lumière, j’imagine que c’est pour cela que je ne l’ai pas remarqué.

Une lumière vivante, c’était tout : l’essence de chaque chose et de tout. Je n’ai pas seulement « vu » cette lumière car tout et tous, nous ÉTIONS cette lumière. Ceci, je crois, est la base de ce que plusieurs traditions et enseignements spirituels et religieux ont décrit : être « un » avec toutes choses. Si, dans son essence, chaque chose est constituée de cette lumière, alors tout est vraiment « un », et c’est ce que j’ai expérimenté.

Prémonitions : Je n’ai pas de preuves. Cela concernait davantage des problèmes de famille et de vie personnelle, des choses dont je ne me suis rappelé que des années plus tard et que je « connaissais » déjà à cause de cette révision de vie.  

Pas de temps. Pas d’espace. Éternité. Infini.

Seul l’amour est réel. Une fois que tout a disparu, il ne reste que l’amour.

Parfois, dans certaines circonstances de ma vie, je vois des gens que je n’ai jamais rencontrés physiquement avant, et pourtant, je « sais », je me « souviens » d’eux.  

L’aspect le plus prosaïque de l’expérience : l’être de lumière m’a dit que je devais retourner et j’ai répondu : non ! Je me souviens que l’être me traitait un peu comme un enfant ; j’étais l’enfant et lui l’adulte, au plan spirituel s’entend. Il a souri en me disant tendrement, mais fermement : tu dois y aller. C’est ton travail. C’est ta part. Tu dois le faire. Il me rappela que j’avais moi-même choisi cela. Et j’agissais en enfant, je refusais de le faire. Depuis que j’ai retrouvé le souvenir de mon EMI, je me suis aussi rappelé ce refus de revenir à la vie sur terre et j’ai réalisé que celui-ci était à l’origine de plusieurs problèmes d’ordre existentiel et émotionnel de ma vie. J’ai dû suivre une thérapie, et finalement, j’ai fini par accepter d’être là, d’avoir choisi cela - ce que je n’avais pas fait durant l’expérience de mort imminente. 

 Après l’expérience, j’ai acquis une sorte de « clairvoyance » qui me permet de voir au travers et au-delà de l’apparence extérieure des gens, de voir leurs souffrances secrètes, leurs désirs, leurs besoins et leurs aspirations, leur agenda dissimulé et leurs stratégies subconscientes. Cette « capacité » m’a occasionné quelques problèmes, jusqu’à ce que j’apprenne à vivre avec et à l’utiliser à bon escient. J’ai parfois des rêves pré-cognitifs et je reçois beaucoup de « connaissances intuitives ».  

Partage : des réactions très différentes allant de la fascination, de la curiosité et de l’émotion profonde au doute, à la peur et au rejet. Bien sûr, ce sont les survivants d’EMI qui comprennent le mieux, mais j’ai aussi trouvé très signifiant de partager avec des malades et même des mourants, et avec des gens qui craignaient la mort – je trouve que c’est la peur la plus flagrante et la plus répandue dans notre société occidentale.

L’expérience de mort imminente est un face-à-face, à la fois avec la mort et avec la vie. La vie et la mort sont enchevêtrées, inséparables l’une de l’autre. Apprendre à vivre c’est apprendre à mourir et apprendre à mourir c’est apprendre à vivre pleinement. Tant que nous avons peur de la mort nous avons peur de la vie. Si nous avons peur de mourir, nous avons aussi peur de vivre.  

Je travaille à une exploration profonde de soi : méditation, expériences spontanées de lumière et de paix inhabituelles se produisant à l’intérieur de relations très proches et intimes.

Je crois que les survivants de partout dans le monde ont actuellement un impact contribuant à changer la conscience collective du temps présent. Ils présentent une perspective axée sur la compréhension universelle, l’unité universelle, l’humanité universelle, la compassion et l’amour universels – des choses dont nous avons grandement besoin.

 

 

***

LARRY L

 

J’ai été extrait de mon pick-up et étranglé par une personne en colère et fin saoule. J’ai réussi à retirer ses mains de mon cou et je l’ai repoussé. Il s’est précipité sur moi, me frappant au visage. Je l’ai ceinturé, lui maintenant les bras sur les flancs, je pensais le mettre à terre. Je n’ai pas réussi à faire levier pour le faire tomber, j’ai donc abaissé ma prise sur lui au niveau des jambes et des fesses. Quand je l’ai soulevé, j’ai trébuché en arrière et j’ai accroché mon talon de botte sur le bord du trottoir. Je suis tombé en arrière, j’ai atterri sur la nuque et il s’est affalé sur moi. J’ai senti un craquement terrible dans le cou et j’ai perdu connaissance.

Mon expérience a commencé à cet instant. Je me sentais isolé dans le noir, très conscient de moi-même... et dans cette obscurité, j’ai vu un « point » de lumière pas plus grand qu’une tête d’allumette. Le point grandissait lentement. Lorsqu’il a atteint la taille d’une balle de baseball, je me suis rendu compte qu’en fait la lumière ne grandissait pas, mais que c’était moi qui me déplaçait vers elle. Plus je m’en approchais, plus je me déplaçais rapidement, comme si j’avais été dans un petit chariot de montagne russe, ouvert sur toutes les faces, pas de toit, des rebords peu élevés, etc... je dois dire que j’avais peur de ce qui arrivait. A ce moment-là je ne faisais pas encore la relation avec la mort ni avec le Paradis.

Quand je suis arrivé à la lumière c’était comme si, tout à coup, il n’y avait plus rien sauf une très intense lumière blanche tout autour de moi. Je me suis instantanément retrouvé dans l’état le plus paisible, libre de douleur, satisfait, euphorique qui se puisse imaginer. Une voix qui semblait provenir de partout à la fois m’a demandé :

- Veux-tu rester ou veux-tu repartir ?

J’ai répondu intérieurement ou à haute voix que je devais repartir pour mes enfants, et je me suis retrouvé sur le dos dans l’arrière-cour, regardant le ciel bleu. Je me sentais bien et je ne pensais à rien d’autre qu’à l’endroit d’où je venais.

J’ai été en convalescence pendant les six mois suivants... et je suis très chanceux de pouvoir marcher. Près de 16 années plus tard, je n’ai pas oublié ce qu’a été cette « expérience ». J’ai eu la chance de pouvoir accompagner quelques êtres chers pendant leur agonie. Je les ai tous encouragés à rechercher cette lumière. Je suis réconforté de savoir que je vais les rejoindre un jour.

Je souffre de BPCO et je suis sous oxygène en permanence, mais je n’ai absolument pas peur de mourir.

*

J’ai eu le cou brisé (vertèbre C2) suite à une chute faite en repoussant un agresseur dans mon arrière-cour... aussitôt après la chute, c’était l’euphorie !! Je ne me suis jamais senti mieux !! Tout était serein !! Il n’y avait aucune chose qui ne soit parfaite !!!

C’était similaire à un tunnel ou à un tube immense, avec le bruit du vent tandis que j’accélérais et que j’approchais de la lumière. La lumière est la première chose que j’ai remarquée dans toute cette obscurité. Et quelle lumière c’était !! Dieu existe, je pense qu’Il est la lumière que j’ai vue et dans laquelle je me trouvais. J’avais le sentiment de devoir le raconter à tout le monde.

Je l’ai raconté à ceux qui étaient intéressés. Cela n’a pas vraiment influencé mes relations avec ma famille ou mes amis. J’ai conservé les croyances religieuses en lesquelles j’ai cru toute ma vie.

J’ai découvert que les personnes à l’agonie sont réconfortées lorsque je leur raconte mon expérience.

Bonheur, sécurité, sensation de savoir. Je me sentais parfait mentalement, physiquement, émotionnellement. Peur au début parce que j’ignorais ce qui se passait et où j’allais.

J’avais des doutes au sujet des EMI, mais maintenant, moi aussi je sais.

Je suis impatient d’y retourner. La mort n’est pas aussi terrible que je ne le pensais.

 

 

***

LARS Ö

 

J’ai un problème que les médecins ne savent pas identifier : le cœur s’emballe, j’ai des ennuis depuis 1984 avec des attaques récurrentes, quelquefois je suis totalement assommé. La première fois, cela m’a beaucoup affecté, j’ai partiellement perdu la mémoire. Mais le souvenir de la fois suivante est resté gravé à jamais dans ma mémoire.

J’ai ressenti une sorte de flottement, comme lorsqu’on est sur le point de décoller. Je pouvais me voir de l’extérieur, j’ai éprouvé un sentiment bizarre de présence comme si je n’étais pas seul, comme si quelqu’un me tenait par la main et me guidait vers une spirale ou un tunnel... cet état était horrible, peu importe les efforts qu’on fait pour le décrire, c’est impossible.

J’ai été pris de forts vertiges comme si tout tournait autour de moi, et simultanément j’avais la sensation que rien ne bougeait. Je ne sais pas combien de temps cela a duré, mais c’était long et la sensation était affreuse et douloureuse. Je ne peux pas décrire cette souffrance, elle n’est pas de ce monde. J’ai ressenti une impression visuelle que je n’oublierai pas tant que je vivrai, On peut décrire le tunnel en tant que blocage : on ne peut pas bouger... et en même temps, j’avais l’impression d’être étiré... j’ignore comment.

Quand on sort de la spirale, de l’autre côté, c’est noir avec de nombreux points blancs qui se déplacent dans votre direction, c’est comme si on était projeté à grande vitesse à l’extérieur, je ne sais pas jusqu’où je suis parti, mais cela a duré longtemps. Ensuite, j’ai commencé à penser que si je continuais ainsi, j’allais être coincé là... puis je me suis réveillé, allongé sur le sol.

J’ignore si c’était un rêve ou la réalité. Depuis, j’ai acquis une capacité nouvelle, je vois des plantes, des arbres et aussi des nuages dans le ciel (spirituellement), j’ai vu des gens et des animaux. Ca ne m’était jamais arrivé. Maintenant, mes capacités de précognition se manifestent plus souvent qu’auparavant ; quelquefois je vois l’avenir sur trois à cinq semaines. Jusqu’à maintenant tout était juste... mais je ne peux pas le maîtriser. Lorsque je vois des arbres, ils sont d’une beauté surnaturelle, quand ils sont recouverts de neige, une facette des cristaux de glace est tournée vers moi, je ne vois rien sur les bords, ces arbres ne semblent pas avoir de racines. Il ne peut pas s’agir de rêves.

Ce qui est bizarre, c’est que je me trouvais dans un incendie de forêt et je sentais l’odeur du feu (pendant l’expérience), pourtant je ne me souviens toujours pas d’avoir vu quoi que ce soit avant ou après le tunnel. Néanmoins, pendant une longue période, j’ai continué à sentir ce feu chez moi. J’ai vécu trois expériences similaires par la suite, mais maintenant je suis certain que je suis allé sur un autre plan que celui-ci. Tout ce que je vois est réel, on ne peut pas l’expliquer autrement que par le fait qu’il existe quelque chose après (la mort). J’en suis totalement convaincu. On ne peut pas le réfuter, il n’est pas possible de voir quelque chose qui ne s’est jamais produit auparavant. Mon approche de la vie a changé complètement, je suis devenu humble, émotif et ouvert après ces expériences.

Je suis médium, j’ai toujours vu des choses qui sont difficiles à expliquer, mais dans le même temps je les considère comme naturelles.

*

Je prends du Losec, du Trombyl, du Cardizem Retard et quotidiennement des traitements contre l’asthme, comme du Pulmicort, mais ils ne sont pas censés avoir d’effets secondaires.

J’ai des problèmes d’écriture, de prononciation et de lenteur d’éxécution.

Je n’entendais rien, je ne sentais rien, mais je n’étais pas inconscient, tout était arrêté à l’exception de la vue, je me souviens que j’avais l’impression de tomber.

C’était comme lorsqu’on est mi éveillé, mi endormi. On a un corps mais en même temps on n’en a pas, c’est difficile à expliquer, c’est comme une personne différente avec laquelle on n’a jamais eu de contact auparavant, comme un état de flottement.

J’étais calme, avec le même sentiment que lorsqu’on éprouve de l’amour, une certaine exaltation. Dans le tunnel, j’avais des sensations douloureuses, comme lorsqu’on a fait quelque chose de mal et que quelqu’un ou quelque chose vous saisit la main.

A côté du tunnel j’ai entendu un bourdonnement à très basse fréquence, en dessous, pas à l’intérieur du tunnel lui-même. Dans le tunnel il y avait des segments en zigzag sur plusieurs couches, comme des anneaux déchiquetés avec de l’espace entre eux, mais je ne suis pas certain qu’il y ait eu de la lumière seulement dans les anneaux ou bien s’il y avait des bandes sombres. Entre les anneaux il y avait de l’espace, mais la longueur en paraissait importante, s’il est seulement possible de décrire une longueur dans cet état de conscience.

Il y avait une forte lumière au bout du tunnel, mais elle semblait très éloignée. Entre la lumière et le tunnel, il y avait comme un voile, l’obscurité, puis comme des points blancs se précipitant vers soi.

Je n’ai pas entendu de voix, mais j’ai eu le sentiment qu’il y avait quelque chose concernant le chemin choisi et le fait d’être ouvert, puis j’ai reçu un savoir différent d’avant, ma capacité médiumnique s’est développée plus qu’avant, maintenant je considère la vie d’une manière différente, une attention envers toute chose vivante qui existe autour de nous, je crains de blesser quelqu’un ou quelque chose en relation avec la vie.

J’ai su que la fille de ma compagne allait mourir et c’est bien ce qui s’est produit.

Dans les expériences précédentes, j’étais sur d’autres niveaux, j’ai visité environ trois niveaux, dans la partie physique il y a trois niveaux où je suis allé, mais pendant cette expérience-là, je ne suis allé que dans la zone obscure avec les points blancs. Après la zone obscure il y a des plantes et des animaux, mais je n’ai pas vu de personnes dont je pourrais dire qu’elles viennent de là.

Le temps entre le moment où j’ai quitté mon corps et avant que je n’aille dans le tunnel a été bref, mais le temps passé dans le tunnel était long, ainsi que dans la zone obscure. Cependant, je ne suis pas allé jusqu’au bout.

J’ai maintenant le sentiment que la vie est fragile et ne devrait pas être gaspillée, que l’on devrait y faire attention et la chérir, j’ai eu la possibilité de voir l’au-delà, de ne pas avoir peur de la mort et d’acquérir un savoir qui fait partie de notre existence.

Dans la zone obscure avec les points de lumière, il y avait comme une limite, quelque chose qui indiquait que si je continuais, je ne pourrais plus revenir. Avant cela j’ai senti une main prendre la mienne, mais quand j’ai dû revenir elle m’a lâché, il devait donc y avoir quelque chose à cet endroit.

Il y avait là-bas une sorte d’amour, pas du genre de celui qu’on a dans la vie ordinaire, il était total. J’ai reçu la capacité d’aller et venir librement, sans avoir à passer par le tunnel, j’ai parfois des visions, je vois des êtres, des animaux, des environnements naturels semblables à des ombres, j’ai toujours été médium et j’ai eu des expériences paranormales, mais pas à l’état d’éveil. C’est le cas maintenant, mais je ne peux toujours pas le maîtriser. A présent je suis aussi capable d’exprimer de l’amour et de devenir plus ouvert envers autrui.

J’ai foi en quelque chose après ce monde... cette vie ne possède pas qu’une seule face, elle est élastique ; cela n’a rien à voir avec ce que l’on croit, mes croyances ont changé, je ne crois plus en Dieu, je suis simplement plus attentif envers la nature, c’est elle qui régit nos vies. Tout est vivant.

J’ai changé en tant que personne, avant je ne pouvais pas aimer quelqu’un d’autre, maintenant je vois chacun comme une personne bonne.

 

 

***

LAURA Z

 

Lorsque j’ai accouché de mon troisième enfant, on m’a fait inhaler un anesthésique au moyen d’un masque (à toute fin utile, je vous signale que l’inhalation était auto-administrée, et lorsque de temps à autre le médecin exprimait son inquiétude que je perde connaissance, j’enlevais le masque et je le rassurais en lui disant que j’allais bien).

Un être, au même moment - un être dont j’ai compris qu’il s’agissait de Dieu - m’a dit qu’il devait converser avec moi. Il m’a laissé entendre que c’était une occasion rare pour capter complètement mon attention. Au cours de cette conversation, beaucoup de choses m’ont été dites au sujet de ma vie et de la religion. On m’a accordé l’opportunité de poser des questions et de recevoir les réponses. Ces questions furent nombreuses... mais ensuite, après être revenue à moi, j’allais oublier tout ce que je venais d’entendre.

J’ai supplié : « Laisse-moi me souvenir de quelque chose ». Il m’a répondu : « Tu te rappelleras que cette conversation à eu lieu, mais tu ne te souviendras pas de ce que tu as appris avant que le temps ne soit venu ».

Lorsque je suis totalement revenue à moi, j’étais à mon grand dam très consciente que ce nouveau savoir était en train d’être voilé. Jamais, jusqu’à aujourd’hui, je n’ai parlé à quiconque de cette expérience. Je l’ai seulement enregistrée dans mon journal, et j’ai gardé cet évènement pour moi depuis qu’il s’est produit.

La partie la plus intéressante de cette histoire s’est produite plusieurs semaines plus tard. A la naissance de mon bébé, mon amie K. L. était enceinte de huit mois de son premier enfant. Elle a voulu tout savoir de mon accouchement... mais quoi que je lui dise, tout lui était prétexte à l’angoisse. Elle était blanche de peur à la perspective de l’accouchement.

Une nuit, alors que mon bébé avait environ quatre semaines, je me suis réveillée en sursaut vers 3 heures du matin, sans raison apparente. J’étais soudain tout à fait éveillée, le cœur battant. J’ai alors ressenti une douleur atroce, comme si j’étais en pleines contractions. Instinctivement, je me suis mise à respirer pour faire passer la douleur, à la manière qu’on m’avait enseignée dans un cours Lamaze plusieurs années auparavant.

J’ai pensé : « K. est en train d’accoucher ». J’ignorais comment, mais je savais avec une absolue certitude que la douleur était trop forte pour K, et que j’en prenais une partie afin qu’elle puisse la supporter. Ce que j’étais heureuse de faire (je ne dis pas cela par vantardise. En fait j’étais vraiment heureuse de l’aider. A la réflexion, c’est une réaction qui me surprend encore : je suis généralement plus égoïste). Cette expérience a duré environ 10 ou 15 minutes, puis elle s’est achevée et je me suis rendormie.

Le lendemain matin, le mari de K. a appelé en disant : « Eh ! K. a eu son bébé la nuit dernière ». J’ai ri en lui donnant l’heure précise à laquelle c’était arrivé. Il a été surpris bien sûr, mais je ne lui ai jamais dit comment je le savais.

*

Pendant toute ma sortie du corps, j’ai été capable de réagir suffisamment pour assurer au docteur que je n’étais pas en train de mourir.

Au cours de la période de communication, j’étais bien plus lucide (j’étais « multitâches ») que je ne le suis, en fait, dans des circonstances normales. C’était presque comme si mon corps avait été drogué en même temps que mon esprit était libéré, et capable de communiquer. Quand il était nécessaire d’effectuer une action physique particulière (comme enlever le masque et pousser pour l’accouchement) je revenais avec réticence dans mon corps physique, je m’éxécutais, puis repartais pour continuer la conversation.

J’étais bien plus lucide et rapide que dans la vie « normale ». En comparaison, j’ai l’impression que mes pensées sont léthargiques maintenant. Entendre physiquement mon environnement me distrayait de la conversation avec Dieu... je pouvais entendre ce qui se passait autour de moi, sans pour autant en avoir envie.

Au début de cette expérience, j’éprouvais une sensation de rotation qui était, je pense, due à l’anesthésique. Je n’étais pas particulièrement lucide à ce moment-là, et mes perceptions n’étaient pas non plus totalement claires, pures, sans ambigüité, comme ce fut le cas lorsque j’ai communiqué avec Dieu. Je ne L’ai pas vu, je L’ai seulement entendu ou, plus précisément, je L’ai compris. Je communiquais à un rythme beaucoup plus rapide que celui de mon environnement physique. A mon « retour », j’ai brièvement cru que j’étais revenue au moment de l’accouchement de mon enfant précédent (même salle, même lit, même médecin… la confusion momentanée n’était donc pas totalement inexplicable).

Globalement, mon comportement envers autrui est bien plus compatissant qu’il ne l’était avant cette expérience. Il m’est arrivé de me rappeler quelques-unes des nombreuses choses qui m’ont été enseignées. Lentement, lorsqu’avec le temps les occasions se présentent, de petites parties de l’expérience se « reproduisent » (« se révèlent », « me sont rappelées » ou « remémorées » seraient des expressions plus adéquates).

Je suis sûre de n’avoir rien d’unique qui me donnerait droit à cette expérience. Je suis certaine que chaque être pensant est sujet à révélation de la part de Dieu, sous une forme ou sous une autre et dans le cadre de l’expérience de mortel. Enfin, je suis sûre que lorsqu’on pratique la foi (ce qui requiert un minimum d’humilité), on est « récompensé » d’une manière qui dépasse de loin les mérites de cet effort.

 

 

***

LAURIE G

 

Réaction allergique grave... réfugiée dans ma voiture en attendant une ambulance sur le parking de Wal-Mart, je luttais encore pour respirer, j’avais peur, mais je ne combattais déjà plus physiquement. Tout à coup quelque chose m’est arrivé. J’ai eu la sensation de flotter. Je n’ai vu ni lumière ni entité, ni personne décédée, je n’ai perçu qu’un flot de chaleur qui m’enveloppait. La seule chose à laquelle je peux comparer métaphoriquement cela, c’est ce qu’on doit ressentir dans le ventre de sa mère avant la naissance.

C’était comme flotter dans une bulle liquide. J’éprouvais une sérénité que je ne peux décrire. C’était comme une paix parfaite. Je ne ressentais AUCUNE douleur, plus de lutte.

L’ambulance est arrivée, je me souviens d’avoir regardé les ambulanciers (que j’ai d’ailleurs reconnus par la suite) m’installer sur la civière, comme si j’avais été hors de mon corps. Je n’avais pas peur, j’étais plutôt stupéfaite. Dans le même temps, j’étais tellement absorbée par le sentiment de paix que je ne m’impliquais pas totalement dans ce que je voyais. Il y avait une sorte de dualité dans ce que je regardais et ce que je pensais, c’était très intéressant. Ensuite, j’ai réalisé que je n’allais pas mourir... d’une certaine manière j’ai intuitivement su que les secours étaient arrivés à temps et qu’on allait me sauver la vie. La chose la plus extraordinaire, c’étaient cette paix, cette immense sérénité. Je ne l’ai jamais oublié.

Il faisait sombre, pas de lumière... mais c’était tellement réconfortant et chaud.

*

Je ne peux pas décrire ma forme. C’était en quelque sorte comme si j’avais été sans forme... pourtant j’existais hors de mon corps, avec une sensation d’apesanteur... tout cela est très difficile à expliquer... une stupéfaction, et cependant une sorte de savoir intérieur me disant que c’était naturel... une partie de la vie : mourir et aller vers un endroit plus paisible.

J’en suis revenue avec le sentiment : « Super, il y a quelque chose après la mort »... et foncièrement confiante dans le fait que la mort n’est pas à redouter.

Je ne crois pas qu’il s’agissait d’une fonction de mon cerveau qui rendrait la mort plus facile. Cela ne correspond absolument pas à mon sentiment.

 

 

***

LE TEMPS... s’est arrêté

(3 mai 1969)

 

Compagnie B, 2ème Bataillon/47ème d’infanterie Mécanisée, 9ème division d’infanterie

C’était vers la fin de la saison sèche, ma section était de sortie. De chaque côté de la route, kilomètre après kilomètre, s’étalait la grille des digues de rizières, divisant le terrain en rectangles nets de différentes tailles. Les chaumes jaunes pâles de la récolte de la saison passée ne parvenaient pas à masquer la terre dans les champs. Morcelé par des fissures larges de 3 cm, le sol glaiseux des rizières, qui avait séché en blocs de la taille d’un pavé était stoppé abruptement par la lisière d’une jungle omniprésente.

Cette jungle se composait de palmiers Nipa verts, luxuriants et épais, hauts de 6 à 10 mètres. « Nous » maîtrisions les villes et les villages, les routes, les cieux, les principales voies navigables et les rizières. Mais la jungle appartenait à « Charlie » (Victor Charlie = Viet Cong).

Dans le grondement des moteurs diesel, traînant un énorme nuage de poussière de plus d’un kilomètre, la colonne s’approchait d’un des endroits où le mur de jungle redouté se resserrait sur la route des deux côtés. Tout d’un coup, une très grosse mine antichar a été déclenchée à deux mètres cinquante directement sous mon « Lil' ol' lilly-white ». J’ai immédiatement su ce qui se passait (parce que mon engin chenillé avait été soufflé juste trois semaines auparavant) et j’ai pensé : « Oh m*, ça recommence. » J’ai été catapulté vers le haut avec tous et avec tout... les hommes, la poussière, les armes, les munitions, les casques et les rations en boîtes formaient un cône inversé en expansion avec moi au milieu.

Pendant le trajet ascendant, le temps extérieur a décéléré. Le taux de rotation de tous les objets m’environnant a rapidement décru, en une apparente violation de la loi de conservation du moment angulaire. J’étais fasciné par l’anormale rotation sans cesse décroissante des corps de mes camarades et je me suis demandé : « Est-ce la fin ? Sommes-nous tous morts ? » Au sommet de ma trajectoire, le temps s’est arrêté complètement et un calme inexplicable est tombé. L’état de conscience qui a régné alors est à l’état normal de veille ce que l’état normal de veille est à l’état du rêve. Quoi qu’il en soit, c’était paisible, omniprésent (temporellement et spatialement), omniscient et cela absorbait toute chose en un indivisible Tout.

L’univers entier, passé, présent et à venir s’est effondré en un Centre unique duquel toute chose dépend pour exister. C’est Ce qui ne change pas. C’est la « Lumière » de Pure Conscience qui illumine toute chose. C’est le sens ultime du passage énigmatique des Evangiles : « L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé » (Matt.6:22). C’est le grand Rien, car il inclut toutes choses, par conséquent, Ce n’est pas une chose. C’est de cette manière que l’on parvient à être Tout-en-Tout.

De plus, je n’avais (et c’est toujours le cas) absolument pas plus de doutes sur Son authenticité qu’on ne doute lorsque l’on s’éveille après un rêve de la « réalité » de l’état de veille. En bref, Dieu en Personne a pris en main mon destin dans le sens où « Je » n’existais plus en tant qu’entité distincte : seul Lui existe. Il y avait un sentiment prodigieux de béatitude, d’amour, de compassion et assez bizarrement un sentiment frappant de déjà-vu. Le Vrai Foyer et le Vrai Moi de toutes choses étaient là, miraculeusement révélés.

Les évènements de ma vie jusqu’à ce moment ont été revu sans hâte, sans jugement et très en détail, pas dans l’ordre chronologique, mais d’une certaine façon tout en même temps, bien que l’accent ait été mis plus fortement sur certains évènements plutôt que sur d’autres. Ensuite, « j’ » ai été autorisé à exister à nouveau (il n’y avait en l’occurrence pas de choix, c’est simplement arrivé) et on m’a donné l’opportunité d’avoir connaissance de ce que je voulais tout en sachant que le temps n’était pas un facteur ; en fait, j’avais « tout le temps du monde ». Je me suis alors concentré sur tel ou tel aspect de ma vie et j’en ai conclu que je n’avais pas trop de raisons d’avoir honte. En réalité, j’ai fait un très piètre usage de ce don, mais à ce moment là, je n’étais qu’un jeune homme naïf de 22 ans possédant une conception quelque peu biaisée de l’importance relative des choses.

Je pouvais voir un panorama de la route sur 360 degrés, les lisières de chaque côté et les trois autres engins chenillés de ma section (deux en avant et un derrière nous). L’épisode entier paraissait localisé dans ma tête, mais je n’étais pas sûr que ma tête soit encore reliée au reste de mon corps, bien que, vu les circonstances, ce point ne semblait importer en aucune manière. En d’autres mots, je ne me souciais vraiment pas que ma vie soit anéantie ou non dans les quelques secondes à venir. J’ai alors été « informé » avec douceur mais clairement que je survivrais à l’explosion sans blessure grave et même que je parviendrai à quitter le Vietnam en un seul morceau. Donc, égoïstement, j’ai focalisé mon attention sur la situation immédiate, et j’ai conclu très calmement, avec détermination, que je devais :

1)  rester conscient afin de ne pas me noyer dans les cinq centimètres d’eau de la rizière,

2)  rester relâché pour me briser aussi peu d’os que possible, et...

3)  faire une roulade qui m’éloignerait de l’engin chenillé (au cas où il basculerait).

Ce n’est que lorsque mon esprit s’est trouvé à court de décisions à prendre que le temps à commencé à se précipiter de nouveau. L’état de conscience transcendant a pris fin et je suis retourné à l’état de vigilance normal. Je pouvais voir le sol environ 5 mètres en dessous et j’ai commencé à retomber.

Je conservais un sentiment intense de révérence et de bien-être. Et depuis lors, je suis inébranlablement convaincu que Dieu existe, beaucoup plus sûrement que deux plus deux égalent quatre. Pour moi, ce n’est plus une question de foi ou de croyance, mais plutôt de savoir avec certitude parce que je L’ai vu tel qu’Il est. Et j’ai eu l’agréable surprise de découvrir qu’Il est aimant, compatissant et plus indulgent que je ne l’avais jamais imaginé. Je Lui serai toujours reconnaissant de s’être penché sur moi et de m’avoir, pour ainsi dire, recueilli dans la paume de Sa main à ce moment précis ; en fait, cela emplit mes yeux de larmes de gratitude alors que je l’écris trente années plus tard. Par ailleurs, je n’ai plus peur de la mort (de la douleur et de la souffrance oui, mais pas de la mort elle-même), car par sa Grâce, la goutte de pluie que je suis se rappelle de l’océan dont elle provient. Malheureusement, vivre cet état dépend de Dieu et non de nous, mais prenez mes paroles au sens littéral : Cela se trouve Ici et Maintenant et beaucoup plus près que vous ne le pensez.

Je n’ai jamais rien vécu (avant ou depuis) qui s’approche d’une manière quelconque de la réalité et de la profondeur de l’état de conscience que j’ai, avec médiocrité, essayé de décrire. Son souvenir a suffi a me consoler et à me réconforter des vicissitudes de la vie, particulièrement dans les temps difficiles.

...Désolé, je n’ai pas remarqué de capacité paranormale, surnaturelle ou de clairvoyance en ce qui me concerne, seulement une conviction ininterrompue de la réalité des choses spirituelles. Si vous avez connaissance d’une méthode sûre de déclenchement de cet état en moi (sans me faire exploser ni avoir à méditer sur AUM pendant trente ans), tenez-moi au courant. Que Dieu soit avec vous (Il le sera de toute façon, mais c’est une jolie pensée).

 

 

***

LEAH

 

Ma vie allait plutôt mal. À l’époque, j’avais demandé à Dieu, s’il existait vraiment, qu’il me le prouve. La semaine suivante, j’ai fait une crise d’appendicite et je suis « morte ». J’étais comme dans une chambre noire. J’ai commencé à appeler Jésus à la rescousse ! Je savais que j’étais morte et je pensais aller en enfer.

Rappelez-vous que j’avais lancé un défi à Dieu... eh bien, je n’ai pas vu son visage, mais il m’a dit que mon heure n’était pas venue et que je devais rebrousser chemin. Je voulais vraiment rester là. Mais on m’a dit encore une fois de faire demi-tour. J’avais un bébé qui avait besoin de moi et, de plus, je n’avais pas fini mon temps. Je persistais à rester là, quand soudain, j’ai constaté que j’avais réintégré mon corps.

Vous voyez, Dieu a répondu et m’a montré qu’il écoutait, qu’il était présent pour moi. Je ne lui ai pas demandé de me le prouver une autre fois. Il nous aime tellement – croyez-moi, je l’ai ressenti. J’espère que ce sondage est réel et que mon expérience vous intéressera vraiment. Je veux que les gens sachent la vérité à propos du ciel et de l’enfer.

*

Je me souviens de mon expérience, j’en ai la connaissance, mais la seule chose que je puisse traduire en mots, c’est l’amour global que j’ai ressenti.

Comme je le disais, cela a démarré dans une pièce étroite, puis, les lumières ont commencé à apparaître de chaque côté de moi – c’était comme si les murs bougeaient. Si vous y touchiez, vous étiez effleuré par des parois mouvantes - une sorte de spirale - alors, cela ressemblait effectivement à un tunnel; le plancher montait. De chaque côté de moi, c’était comme des lumières dans une rue, et tout en haut il y avait cette lumière où Dieu était. C’était comme si le soleil cachait sa face.

Je savais que j’étais morte de par la façon dont je me sentais et de par ce que je voyais. Je n’étais pas dans mon corps et j’étais angoissée parce que je croyais que j’allais en enfer.

Après cela, amour global et confiance. Dieu prendrait soin de moi. Je n’avais plus aucun doute désormais. Je ne peux vous décrire le sentiment de réconfort et d’amour que j’ai ressenti, il n’y a pas de mots pour le dire en langage humain.  

J’ai appris que Dieu existe, qu’il est un Dieu très aimant, qu’il est immense et réconfortant. Son amour est si puissant ! J’ai reçu, à l’époque, des révélations sur les mystères de la vie. Je me souviens avoir pensé : oh, maintenant je sais !... mais j’ai oublié ce que j’ai appris. Je suppose que Dieu ne veut pas que nous sachions certaines choses. Maintenant je ressens que c’est la raison pour laquelle la foi est si importante – Dieu peut ainsi évaluer notre degré de confiance en lui.

J’ai demandé à des infirmières et à d’autres membres du personnel présents durant ma chirurgie, et ceux-ci m’ont confirmé que j’étais « morte ». Ils avaient cru ne pas pouvoir me sauver parce qu’on avait mis beaucoup de temps à trouver mon pouls et à me ranimer.

Dieu m’a offert un cadeau particulier au moment où je questionnais ma foi : j’étais très spéciale pour lui et vous l’êtes aussi. Nous avons tous une raison d’être ici, même si nous ne savons pas de quoi il s’agit.

Après avoir monté, j’ai rencontré une limite hors de mon contrôle; je ne pouvais pas avancer ni aller de côté. Dieu me voulait là où j’étais pour l’écouter.

Je n’ai pas de doute quant au fait que ma vie a un but. Je veux aider les gens à travers une carrière choisie. J’ai aussi développé une relation avec Dieu... je parle beaucoup à Dieu maintenant.

Le plus précieux, dans cette expérience, c’est la foi que j’ai développée. Je sais combien je suis aimée et combien il est important de toujours inclure Dieu dans notre vie.

De toute façon, si ça ne vous est pas arrivé, vous ne pouvez pas réaliser à quel point il est difficile de décrire des impressions pour lesquelles il n’existe aucun mot. J’espère avoir réussi à vous faire comprendre quand même !

 

 

***

LEO P

Voici mon témoignage, j'ai essayé d'y apporter tout ce dont je me souviens.

Je suis d'origine espagnole, j'ai appris le français assez tard.

Vraiment, chapeau pour votre site, j'adore ce que vous faites. Bravo!

 

J’ai été fauché par une voiture à 50 km/h. Ce fut comme une électrocution, puis le noir. Deux secondes plus tard, j'ai été propulsé au centre d'une sorte de tunnel pendant quelques instants, puis, tout à coup, j’ai stoppé net.

 J'étais à quelques centaines de mètres de l'accident, je flottais au-dessus de la Seine ; j’avais la sensation très étrange d’avoir du mal à respirer : je cherchais mon souffle alors que je n’en avais plus besoin... je mis un moment à me stabiliser, je sentais une énergie très étrange comme si l'air vibrait, comme s’il était plus dense... et cette énergie, je compris que c'était la vie ! C'était comme s'il y avait des courants de chaleurs qui circulaient dans tous les sens, plus aucune pesanteur, ni chaud, ni froid... que du bien-être...

- Qu'est ce que je fais là ! J'allais au boulot... mais qu'est ce que je fais là ?

- Oh, mon dieu, je suis mort !

J'ai tout de suite essayé de rentrer, de retrouver mon corps, et j’ai reconnu les quais de la Seine... mais tout le monde était comme au ralenti : les voitures, les passants circulaient très lentement, se figeaient par moments et tous ces passants et ces voitures étaient entourés comme d'un halo ou d’une lumière irradiante de couleur dorée, jaune-orange clair, je n'en croyais pas mes yeux, alors que je n'avais plus d'yeux... et j’entendais une sorte de sifflement ambiant, très régulier, plutôt comme un vrombissement permanent assez aigu... la peur et la panique augmentaient... puis voulant voir de plus près, me penchant en avant, enfin, je ne sais pas vraiment de quoi j’étais fait, mais quelque part j’avais un centre de gravité... me penchant en avant, donc, je fus à nouveau propulsé dans le tunnel... surpris par ce nouveau choc, je me redresse... et tout à coup m'arrête net, à disons 100 m de mon point de départ.

Stupéfiant me dis-je, et rassemblant tout le courage qui me restait, je tente une fois encore de me pencher en avant... à nouveau cette accélération fulgurante ! Et là, je comprends qu’en fait, l’effet tunnel est dû à mon propre déplacement super rapide. Ensuite, je fais encore quatre essais, jusqu'à ce que je maîtrise bien l’accélération. Cette situation me plaisait de plus en plus, d'autant que toutes les contraintes du corps avaient disparu.

Je découvrirais plus tard que les contraintes physiques de l'espace et celle du temps avaient disparu, elles aussi. Etant donné qu’elles avaient conditionné toute ma vie, je n'en croyais pas mes "yeux"... étant donné, aussi, mon manque total de foi en l'existence de l'âme, sans même parler d’un Être supérieur !

J'allais me prendre une grosse claque...!

 L'euphorie de cette trouvaille passée, je me redisais sans cesse : « Merde... je suis vraiment mort, merde... je suis vraiment... » tout en regardant autour de moi et essayant de capter un signe qui trahirait un simple rêve, mais non : j’étais stupéfait de découvrir que nous n’étions pas que biologie ! Alors qu’avant, j’étais persuadé que l’énergie que nous produisons venait de notre existence même dans cet univers et que, malheureusement, cette énergie disparaissait après la mort.

Je me mis à penser aux membres de ma famille un par un. Je repensais à tout ce qui faisait leurs caractères et ce que je ressentais, et ce sentiment de proximité était bien plus intense qu’avant. Mais je sentais que malgré moi, je m’éloignais... ah, et puis maman... elle va penser : « Quel malheur, il part au boulot le matin... et à 14 h il meurt » ! La douleur qu'elle allait ressentir me plongeait dans une peine et un désespoir inouïs, un énorme sentiment d’impuissance.

 Je voulais aller la prévenir que je n'éprouvais aucune souffrance et que je me sentais en fin de compte méga-bien. Même si j’étais terrifié. Mais j’ignorais tout des possibilités qui s’offraient en cet état, et la distance en accélération me paraissait énorme à parcourir, d'autant qu’avec cette accélération je ne contrôlais rien, je ne pouvais que subir... comme si j'étais aspiré. Ce n’était pourtant jamais qu’à 40 km vers le sud !

Puis, je me disais - avec une certaine couardise - que je n'étais pas le premier mort et qu'elle comprendrait que c'est la vie... et puis surtout, je dois dire qu’avec l’égoïsme qui me caractérisait, j'avais un autre projet ! Maintenant que je pouvais accélérer, je voulais savoir quelle vitesse je pourrais atteindre vers le haut, oui... car cela me semblait plus facile que d’aller vers toutes les lueurs d’en bas... d’autre part, j'avais trop envie de voir la terre depuis l'espace : je me disais que je n'aurais plus besoin de manger ni dormir, plus de froid ni de chaud... et avec l'accélération, j'imaginais pouvoir voyager dans la galaxie sans limites de temps ni de distance.

Ma décision était prise : tel le Surfeur d’Argent je pars, je pense profondément en moi : « Adieu maman, adieu humanité qui m'avait tant déçu, adieu à moi aussi, qui n'ait pas eu le courage de m'opposer à ces inégalités chroniques entre les humains face à la douleur et à la souffrance » ! J'en ai honte encore aujourd'hui... et c’est avec un certain dégoût de moi-même que je me vois me tourner vers le haut, me pencher en avant... l'accélération commence... mais cette fois, j'essaie de la contrôler... et j'y arrive ! J’arrive à accélérer progressivement, c'est incroyable... je n’arrête pas de me dire : "Mais je rêve"... mais je rêve... mais je rêve"...

Je me voyais déjà parcourir le cosmos, quand une force infiniment puissante et ferme m'attrape par en dessous - mais sans me faire de mal - et me tire vers le bas ! Je me retrouve "face à face" avec un visage très diffus : j’étais en plein ciel et ne voyais - et n’entendais - que ce visage ! Il me dit alors, avec un humour et une gentillesse inouïs - à moi qui me sentais si triste et si résigné - quelque chose qui me fit ressentir une hilarité, une joie sans nom :

 - Salut ! Qu'est-ce que tu trimbales derrière ?

 Il se référait à une petite excroissance que j'avais derrière la tête à l'endroit où serait un sac que l'on porterait sur les épaules. N’ayant pas ressenti cette excroissance avant, je me tournai et me rendis compte que c’était comme les sauvegardes d’une mémoire de toute ma vie... comme des icônes : il suffisait d’en regarder une pour visionner le souvenir sous forme d’un petit film... mais je pouvais aussi entrer dedans, rien qu’en la touchant : je ressentais alors l’émotion liée à ce souvenir... je me dis : « V’là aut’chose » ! Mais - je ne sais pourquoi - je cachai ma surprise, et lui dis :

 - Quelques souvenirs !

 - Tu n’en as plus besoin !

 - Mais ces souvenirs, c’est tout ce que je veux garder !

 - Pourquoi ?

 - Pour me rappeler d’où je viens. Je veux explorer l’univers... hé !

A ce moment, il regarda tout mon sac, tout ce que j'avais emporté comme souvenirs... ou plutôt nous regardâmes ensemble... j'éprouvais une certaine gène, mais il me rassurait en permanence, et je sentais bien qu'il n'attachait aucune véritable importance à ce qu'il voyait, il regardait simplement ce qu'il y avait et ne portait aucun jugement sur quoi que ce soit.

 Je n’ai toujours pas compris pourquoi il ne fallait rien emporter, mais plus je parlais avec ce visage, plus mes souvenirs me semblaient puérils et sans réel intérêt. J’avais perdu toute notion de leur importance.

 - Comment fait-on pour voyager dans d’autres mondes ?

 - Il suffit de le vouloir vraiment, c’est très facile.

 - Il y a d’autres planètes habitées ?

 - Oui, beaucoup !

Je sentais en lui une connaissance dépassant de loin tout ce que je pouvais concevoir et je sentais qu’il était prêt à tout me livrer... j’éprouvais aussi une espèce de clarté inouïe dans mes pensées... à ce moment, il me semblait que je « COMPRENAIS » tout, et qu’il me suffirait, pour en savoir plus, de demander. Sans poser la bonne question, pas de bonne réponse ! Et j’avais le sentiment d'avoir enfin toutes les réponses à disposition. Mais ce n’était que des réponses partielles. Rien de tangible ne m’en est resté aujourd’hui, uniquement quelques impressions diffuses, où je le vois me désigner certaines étoiles d'une galaxie et des images de l’espace. Il ne voulait pas me dire comment on y allait... enfin pas explicitement. Moi, j'étais béat.

Par respect envers sa gentillesse, je ne voulais pas lui demander qui il était. Mais je sentis qu'il avait capté ce que j'allais dire avant que je le dise. A ce moment, une lumière en forme d'iris de chat - un iris blanc et lumineux avec des bords assez fins, comme du magma en fusion rouge orangé - s’ouvrit en plein milieu du ciel et je fus propulsé violemment à l'intérieur.

 Après un certain temps, comme dans un trou de mémoire où j'ai eu l'impression d'avoir perdu le fil des choses, je voulus lever ce que j’appellerai ma « tête » et me retrouvai instantanément prosterné au sol, comme si on me maintenait dans cette position avec une force telle qu’il m’était impossible, malgré plusieurs essais, de me redresser (j’ai toujours été un peu rebelle). On aurait dit une très grande force de gravité ou un poids invisible, mais énorme, qui me plaquait au sol...

Soudain, cette pression s’arrêta net. Je me sentais complètement halluciné. Je revenais de déjeuner, je n’avais rien demandé à personne et je sentais ma raison me quitter, je commençais à flipper. Franchement, je me sentais au bord des larmes (mais impossible de pleurer), et j’aurais voulu que tout ce « délire » s’arrête.

Bien. Je regarde maintenant discrètement autour de moi : tout était d’une clarté très lumineuse, il faisait très doux, il y avait comme de grands cubes blancs de différentes tailles dont je ne distinguais que les arêtes mais je ne voyais pas grand chose car j’étais au ras du sol. J’étais dans cet état de crise, où je sentais que je pouvais perdre pied à tout moment, quand je vis juste devant moi un ÊTRE très grand, tout en lumière, d'une blancheur éclatante, avec des rayons de lumière très longs qui jaillissaient de lui, répandant une intense douceur.

Aussitôt, je fus submergé par un élan du plus fort et du plus pur amour, une sensation qui ressemble ici-bas à cette vibration amoureuse qui nous fait palpiter de tout notre être quand nous rejoignons - ou sommes sur le point de rejoindre - notre « âme-sœur »... je souhaite que tout le monde ressente cette amour au moins une fois dans sa vie.

Quoi qu’il en soit, cette sensation-émotion était multipliée par 100, c'était un orgasme émotionnel indescriptible... et là, j’ai vraiment cru mourir - mais de plaisir ! C’était à la limite du supportable, cela m'a totalement submergé. Pourtant j'ai senti qu’il s’agissait d’une infime partie de ce dont il était capable, et qu’il faisait très attention... mais pour moi ça dépassait tout ce que je pouvais concevoir.

Je compris qu’il me transmettait ce que lui-même ressentait, que cette émotion n’était pas mienne. Cet amour si intense était celui qu'il portait à toute l'humanité, et non pas à moi en particulier. Qu'un être aussi puissant puisse nous aimer à ce point, nous, des êtres aussi primitifs, me sidérait... surtout un athée comme moi, qui ne croyais que ce qu’il voyait, et qui pensait que les religions n’étaient que le témoignage ancestral d’une quête de l’homme pour expliquer son incompréhensible existence.

Il m’expliqua sans mot, mais avec une voix, c’était très bizarre ! Une voix d’une douceur immense d’où - chose étrange - se dégageait une force incommensurable. Je sentais une puissance en lui excédant toute limite, et j’éprouvais sa volonté en moi : une volonté vraiment très puissante. Le poids de chacun de ses mots était comme implacable. Il s’en dégageait une force inouïe. Il dit que ce n’était pas grave du tout, que ce sont nos intentions qui comptent le plus à leurs yeux.

C’est la question qu’ils posent systématiquement : « Quelle était ton intention » ?

Croyez moi sur parole, votre religion n’importe pas, ils voient tout. Mais surtout ils sont beaucoup plus indulgents, quant à la faiblesse de notre état charnel ici-bas, que certaines Sociétés et Obédiences pourtant bien terrestres. Leur sens de l’empathie est infini.

Une chose, cependant, que j'ai ressentie fortement aussi, c'est qu'ils n'apprécient pas du tout le suicide.

Tout à coup, je n'étais plus cette vapeur luminescente, mais bien moi, dans mon corps, 20 ans plus tôt - et avec moi, un homme, en tunique blanche, d'1m70 environ, yeux noirs, métis... je sentais qu'il n'était pas à l'aise... il passa devant, je le suivis, je savais où il allait, je connaissais bien l'endroit... et je me demandais pourquoi il prenait une apparence si humble, et pourquoi il avait l'air si gauche. Je sentais qu'il avait capté mes pensées sans se retourner, moi continuant de le suivre, et je vis qu'il y avait soudain des petit éclats de lumières blanches rayonnant sur sa nuque et ses épaules... c'était magnifique.

Je me serais cru dans un film hollywoodien. Nous étions à l’endroit même où, quand j'étais plus jeune, un soir, traversant seul un grand parc pour rentrer chez moi, j'avais eu peur. Il dit :

 - Qu'est ce qu'on fait là ?

Il me demandait ça, alors que je ne l’avais pas sollicité... mais je compris qu’en fait, ce qu’il voulait savoir, c’était pourquoi cette scène était si présente en moi. Je ne le savais pas moi-même.

Là, dans l’obscurité, il y avait quelque chose dont j’avais peur, de la même peur qu’alors, ou plutôt je sentais un rappel de cette peur, car aujourd'hui et depuis longtemps je n'ai plus peur du noir. Mais cet ami partit en exploration dans l’obscurité et revint précipitamment, levant très haut les pieds dans les hautes herbes, ce qui n’était pas commode avec sa tunique... et je retins difficilement mon envie de rire.

 - Il n'y a rien, là-bas ! dit-il d’un air déçu.

 Je me sentis très bête sur le coup, n’osant pas lui dire que je le savais, mais il était si gentil... et voilà qu’il m’embarque dans une visite complète de ma vie à une vitesse telle que j'avais à peine le temps d’en voir et d’en ressentir les passages les plus marquants ! Incroyable : c'était comme s’il était connecté en réseau avec moi. Toujours à une vitesse étonnante : rien à voir avec un rêve, où la vitesse des images est tellement lente... si vous voulez un ordre de grandeur, c'est comme passer de 20Mhz à 20Ghz (pour les connaisseurs d'ordi) : je n'arrivais pas à suivre la vitesse des déplacements.

Puis, après m'être fait ballotter dans tout les sens, tout s'arrêta net. J’eus à nouveau cette sensation de réapparaître ailleurs... mais, relevant la tête, je me sentais beaucoup plus rassuré qu'en arrivant. Et je me rendis compte que j'étais au centre d’une sorte de plateau ovale, avec des bords blancs, arrondis. Tout était blanc, je sentais qu'il y avait beaucoup d'autres choses autour, des présences très joyeuses, rieuses et gentiment moqueuses. Je sentais que mon cœur avait envie de les toucher, comme si une petite voix me disait que je connaissais tout ça... mais il ne m’était pas permis de les voir.

 Un instant plus tard, j’étais à nouveau devant cet Être lumineux que j'appelle aujourd'hui Mon Seigneur... car Mon Seigneur Il est. A ce moment-là, je sentis qu'il se détachait de moi comme s'il parlait à quelqu'un d'autre tout en restant immobile devant moi. Il était comme un soleil : même couleur et même rayonnement. Je pouvais très difficilement distinguer en lui une très vague forme "humanoïde" mais dès que j'essayais de voir plus, pour distinguer ses formes derrière ce rayonnement, il m'apparaissait plein d'un amour si intense que j'étais obligé d’y renoncer.

Cet amour éblouissait non pas les yeux, mais l'esprit : une telle connaissance, une telle vitesse dans ses pensées ! J'étais largué... j’aurais dû, peut-être, disposer d’un amour égal au sien pour pouvoir le supporter et voir plus loin, mais j'étais loin d'être à la hauteur, c'est comme si j'étais obligé de m'incliner et de renoncer à mon envie de comprendre quoi que ce soit, tellement tout son Être est désarmant, ne laissant d’autre issue que l'émerveillement... je n'avais pas d'autre choix que de le regarder et ne pas chercher plus loin. Tout était si blanc !

Nous restâmes face à face 2 ou 3 minutes. Je ne sentais plus rien de lui. Cela me parut long, car je ne savais pas ce qu'il attendait de moi... ou peut être qu'il me ménageait. Je sentais le froid m’envahir, comme si je ne baignais plus dans sa lumière bienfaitrice. J’avais aussi un horrible sentiment de solitude. En fait, j’étais en train de retrouver mon état "normal", et de réaliser qu’aussi loin que je pouvais me souvenir, sans le savoir, j’avais toujours eu froid, j’avais toujours été seul.

Ainsi, comme il ne me "tenait" plus, je retrouvais peu à peu mes esprits, me rappelant tout, l'accident, les voyages, ma première rencontre avec lui, comment il m’avait rattrapé quand je voulais partir à la découverte de l'espace... et comme apparemment sa conversation semblait se prolonger, j'étais maintenant « bien réveillé ».

Malgré toutes ces images qui tourbillonnaient encore, me sentant tout seul à ce moment-là, j'ai essayé de dire quelque chose. Mais je ne savais pas comment parler... en tout cas j'avais l'impression de n’émettre aucun son... puis j'ai repensé à la manière dont j’avais accéléré : en fait, il suffisait tout bonnement de le vouloir... et au prix d’un effort intense pour sortir un son, la seule chose que je suis arrivé à dire fut :

- Qui est tu ? Comment fais-tu ça ?

Tout à coup, sans aucun mouvement, je ressentis à nouveau sa chaleur. Le bien-être qu'il me dispensait était si grand, j'en étais déjà tellement accro, je me sentais encore une fois tellement bien que j’aurais voulu qu'il ne me lâche plus. Mais je ressentis alors une contrariété assez forte en lui, je ne saurais dire pourquoi. J'ai eu l'impression que ce n’était pas les questions que j'avais posées, mais autre chose.

En tout cas, la manière dont j’avais parlé dans ce monde de douceur a dû s'entendre comme un cri tonitruant car j'avais vraiment forcé pour sortir ces quelques mots... depuis, j'ai compris que leur mode de communication est autre, mais je n’arrive pas à comprendre comment ils faisaient.

 Sans rien dire, d'un geste de ce qui semblait être sa main lumineuse, je fus renvoyé dans un tunnel d'accélération et une seconde plus tard, je rentrais dans mon corps avec la même violence que j’en étais sorti. Je repris connaissance instantanément. J'étais allongé au milieu de la rue, incapable de bouger, la voiture était sur le trottoir, embrochée sur un poteau.

La chose la plus étonnante, c'est que le chauffeur, apparemment, serait tout de suite sorti de sa voiture pour voir si j'étais encore vivant... or, quand j'ai ouvert les yeux, il n'était pas encore sorti de la voiture ! En fait, cette aventure, ce rêve (je ne sais toujours pas) avait duré moins de 5 secondes... le temps que le chauffeur avait mis pour sortir de sa voiture !

 Trois mois de convalescence plus tard, ma vie intérieure est radicalement changée et ma foi en l’humanité aussi. Mais j’ai toujours un peu froid et je me sens souvent un peu seul, même en groupe car je n’ai jamais raconté cette histoire à personne.

 Quand j'ai entamé mes recherches sur le net, j'ai explosé en sanglots en comprenant qu'il y avait plein de témoignages identiques ! Quoi qu’il en soit, je crois qu'il faut une sacrée santé psychique pour assumer une telle expérience dans cette société.

Je n’ai reçu aucun pouvoir psychique ou médiumnique... seulement quelques ombres : j’ai rendez-vous chez l’ophtalmo.

Nous aimer les uns les autres, c’est sûrement ce qu’il y a de mieux, même s’il est impossible que nous nous aimions autant qu’Eux nous aiment...

*

Je n’avais aucune substance particulière dans le sang, j’étais en pleine digestion. Je n'avais bu que du coca cola. C’était peut-être un rêve programmé dans nos gênes, mais l'impression de libre-arbitre est plus forte que ce qu’on ressent dans un rêve.

La première impression, après l'éjection, c’est l’énergie de la terre, une énergie qu’il me semblait connaître... comme si la terre nous aimait d’une manière extrêmement positive... c'est la seule fois de ma vie où j'ai ressenti cette impression de déjà-vu.

Ce que je pouvais voir de moi-même était trouble et coloré de jaune transparent, et il m’a semblé que j'étais juste une tête avec deux petites extrémités. Il y avait une sorte de vrombissement permanent. Au début, j'étais complètement affolé, puis je me suis rassuré.

J’ai vu une lumière, oui... c'était quelqu'un de très sympa !

J’ai appris qu'ils peuvent entrer dans votre esprit et y puiser tout ce qu'ils veulent, et j’ai découvert à mon très grand étonnement que nous étions entourés d'amour, que cette bonne terre était vivante à un niveau que je ne pouvais concevoir. Je ne sais pas où je suis allé, mais là-bas, l'amour est 1 000 000 de fois plus fort qu'ici-bas.

Je me sentais comme sur un paillasson avec des bottes crottées, alors qu’au-delà c'était merveilleux. Rien qu'un très bref instant, j'ai eu envie de le crier quand les gens se sont rassemblés autour de moi dans la rue... et puis, je me suis dit que je ne savais même pas moi-même ce que c'était ! Par ailleurs, j'avais plusieurs fractures... et tout le monde parlait en même temps !

Depuis ce « voyage » - et même si je ressens maintenant tout plus intensément, au point que c’en est pénible - je remercie la providence de m'avoir donné une réponse à la question que je me posais : « Et après la mort » ?

Enfin, j’ai pris quelque distance par rapport à mes amis et à ma famille.

 

 

***

LEONARD

(15.08.09)

 

Lors d’une opération au cœur, je me suis senti sortir de mon corps. Une fois en dehors, j'ai vu le personnel hospitalier s'affairer autour de lui pour le réanimer. J'ai été très étonné des pouvoirs surnaturels que j'avais dans cette autre forme ! Premièrement ma vision était à 360 degrés, je pouvais voir en haut en bas à droite à gauche en arrière, je voyais PARTOUT en même temps !

Deuxièmement, j'avais la possibilité de faire un zoom sur un point précis. Je voyageais à la vitesse de la pensée, il suffisait que je pense à un endroit ou à une personne... et instantanément je m'y retrouvais ! Je pouvais traverser les murs, je passais à travers la matière et c'était TRÈS EXCITANT !

J'entendais les gens penser. Avant même qu'ils n'ouvrent la bouche, je savais ce qu'ils allaient dire ! J'entendais leurs pensées ! D'ailleurs, c'était assez cacophonique dans la pièce, mais il suffisait que je me concentre sur une personne, et alors je n'entendais que celle-ci ! Bon voilà pour les pouvoirs extraordinaires que l'on a quand on est en dehors de notre corps ! Je me suis promené, je suis allé voir ma mère chez elle, je suis allé au fin fond de l'univers, je suis monté très haut dans l'espace et le spectacle était magnifique ! À un moment donné je me suis senti aspiré et je suis arrivé dans un long tunnel noir, j'étais aspiré à une vitesse incroyable ! Au bout du tunnel il y avait un point lumineux. Dans le tunnel il y avait d'autres êtres comme moi et nous nous sommes regardés en nous disant « Nous sommes morts, je crois » !...

Plus j'avançais, plus la lumière grandissait. Je suis arrivé dans cette lumière qui était merveilleuse, très brillante mais ce qui m'a le plus frappé c'est que je m’y sentais en paix, en joie et ressentais un amour incroyable ! Cette lumière m'aimait ! Cette lumière m'a parlé ! Je lui ai demandé si elle était dieu et elle m'a répondu : oui, je suis la lumière ! Cet être de lumière (que je n'ai pas vu) savait TOUT de moi, il connaissait ma vie de A à Z ! Une fois dans cette lumière je me suis rappelé qui j'étais, aussi j'ai obtenu réponse à toutes les questions que je me suis jamais posé... entre autres : par qui et comment l'univers a été créé, comment fonctionne le cosmos, la physique, etc...

Mais je n'apprenais rien, je me souvenais !

Être dans cette connaissance était un état divin. Dieu m'a alors montré toute ma vie depuis la naissance jusqu'à l'EMI. J'ai ressenti et j'ai revécu tous ces évènements et j'ai également ressenti les émotions que j'avais provoqué chez les autres. J'étais mon seul juge ! Cette expérience fut très douloureuse. Je n'ose même pas m'imaginer ce qu’Adolf Hitler a dû subir en ressentant les douleurs des millions de gens... Dieu m'a montré ce que j'avais fait de bon cœur sans réfléchir avant, et ce que j’avais fait sans amour. Je me suis même vu en train de voler des bonbons au magasin en me disant « Ouf personne ne m'a vu » ! En réalité quelqu'un m'avait vu, oui... Dieu ! Mais il ne juge pas. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus frappé : le fait que dieu ne juge pas... il ne fait que nous aimer d'un amour entier. Cet amour est indescriptible, ce n'est pas comme ce qu'on ressent sur la terre, c'est plutôt un amour-force.

La lumière et moi avons parlé assez longtemps... ah oui ! Dans l'autre monde, la communication se fait par télépathie (transfert de pensée). Je dois vous dire que dieu a un sens de l'humour fantastique, je n'ai jamais ri autant de toute ma vie! Nous avons ri de la façon si sérieuse dont j'avais réagi face à tel ou tel évènement. La vie sur terre est une grosse pièce de théâtre ! Il ne faut pas la prendre au mot ! Pour ce qui est de la connaissance universelle que j'ai obtenu, on ne m'a pas laissé revenir avec les réponses. Je me souviens que j'ai su. Je me souviens de quelques petites choses comme le fait que nous sommes des êtres éternels, que nous avons toujours existé et que nous existerons toujours ! Nous sommes des dieux-hommes venus sur terre pour créer avec de la matière.

À chaque incarnation nous perdons la mémoire de qui nous sommes. Avant la création de l’univers il n’y avait que nous, réunis en un seul petit point de conscience, cette conscience possédait la connaissance mais nous ne pouvions en faire l’expérience, c’est pourquoi nous nous sommes divisés en des milliards de consciences individuelles et nous avons créé l’univers pour nous changer les idées ! Un jour nous serons tous réunis à nouveau et nous « exploserons » encore, et tout recommencera dans un cercle sans fin ! La vraie vie, la vraie réalité se trouvent dans l’autre monde.

Ah oui ! Je me souviens que la lumière m’a dit qu’il y a plus d’un univers. En fait, il y en a des milliards, et la terre n’est pas la seule planète où nous pouvons choisir de venir nous incarner. Je me souviens, lorsque j’étais en dehors de mon corps, de m’être dit : « je me demande à quoi je ressemble sans corps » ? Alors je me suis regardé et j’étais moi-même une lumière, j’étais fait de lumière ! A un moment donné, je n’avais même plus ce corps de lumière : je n’étais qu’un point de conscience dans l’univers !

Finalement, Dieu m’a dit : tu dois retourner sur terre... et là, j’ai refusé. Il n’était pas question que je retourne dans ce corps malade ! Mais Dieu m’a fait voir ma mère qui pleurait parce que j’étais mort, et je suis revenu. J’ai redescendu le fameux tunnel et j’ai réintégré mon corps par la tête. La sensation était très désagréable, c’était comme mettre une combinaison de plongée trop petite.

Voilà... c’était mon EMI !

*

Il n'y a pas de mot pour décrire les émotions intenses que j'ai vécu mais aussi les couleurs que j'ai vu, etc... de l'autre côté, la réalité est encore plus réelle que dans notre corps ! Durant toute l'expérience, j'étais très conscient, plus qu’en temps normal.

Ici on ne ressent pas la vie comme de l'autre côté. Dans l'autre monde nous sommes remplis de vie ! On voit et ressent la vie en chaque chose et chaque chose à sa propre conscience ! Mes pensées étaient très claires et défilaient plus vite ! Je voyais sur 360 degrés, partout en même temps ! J'entendais les gens penser!

JOIE IMMENSE, PAIX ET AMOUR!! Je suis passé par un long tunnel noir où j'ai croisé d'autres entités qui faisaient le voyage comme moi. J'ai parlé avec la lumière! Cette lumière, c'est Dieu... mais nous ne sommes pas séparés de cette lumière, nous en faisons partis, nous sommes Dieu!

J'ai vu des amis de la famille décédés. Le fait est qu'il faut toujours faire les choses avec amour. Quoi qu'il s'agisse, il faut le faire avec amour !!!

J’ai parlé avec ma mère qui m'a confirmé qu'effectivement elle portait les vêtements que j'avais vus et qu'elle avait dit les choses que j'avais entendu !

J'étais dans un "environnement" fait de lumière. Toutes sortes de couleurs qu'on ne retrouve pas ici sur terre! Le temps et l'espace étaient abolis ! Nous sommes des êtres éternels ! Nous n'avons pas été "créés", puisque nous avons toujours existé, sans commencement et sans fin ! Nous sommes dieu faisant l'expérience de qui nous sommes à travers la matière. La vie est un cycle sans fin. Un jour nous allons être tous réunis à nouveau et à nouveau nous allons "exploser" et tout recommencer ! Tout ce qui peut être imaginé peut exister car cela provient de la conscience universelle (connaissance), la pensée est créatrice !

Ici les choses se produisent avec du retard mais de l'autre côté elles se produisent instantanément. Dieu (nous) est une vibration de l'amour et cette vibration crée de la lumière. Plus nous aimons et plus nous émettons de la lumière car nous vibrons plus vite !
J’ai plus d'intuition qu’avant et j'ai eu des visions du futur qui se sont avérées être exactes.

J'avais lu le livre du Dr Moody et comme je savais que la vie continue, je n'étais pas surpris de ce qui m'est arrivé... lorsque j'ai vu la lumière je me suis dis « oh c'est la lumière dont les gens parlent » !

L'expérience était tout à fait réelle : « En ce moment êtes-vous en train de rêver » ? Non... mais comment le savez-vous ? Eh bien c'est la même chose pour moi. Non seulement c'était réel mais je ne me suis jamais senti aussi vivant que lors de cette expérience !

Maintenant, j'essaie de mettre de l’amour dans tout ce que j'entreprends et je suis conscient que mes pensées créent ma vie !

 

2

 

***

LES S

(10.10.04)

 

J’ai écouté la récente intervention du Dr Long lors de l’émission d’Art Bells.

Je n’y avais jamais réfléchi, mais après vous avoir écouté, je souhaite vous raconter quelque chose qui, en le considérant maintenant comme une EMI, semble se mettre en place et gagner en logique. J’ai été mercenaire dans ma jeunesse, j’ai été touché à la mâchoire gauche au cours d’un « engagement ». Je n’ai pas cessé le service parce qu’il ne s’agissait que d’un petit calibre. Après environ trois jours, lorsque mon visage a suffisamment désenflé, j’ai demandé à un camarade de tenter d’extraire la balle, je craignais en effet un empoisonnement au plomb ou une infection. Il faut que vous sachiez que nous étions dans une situation où aucune assistance médicale n’était possible.

Donc, afin de m’enlever ce truc, il m’a étranglé par derrière en utilisant le biceps et l’avant-bras. Il voulait me faire perdre connaissance suffisamment longtemps pour finir le boulot, il m’a donc étreint jusqu’à ce que je m’évanouisse, persistant pendant environ une demi-minute. Cela a coupé la circulation du cerveau dans les deux sens, son bras restreignant le flux des artères. Nous nous étions entraînés à cela, nous l’utilisions en dernier recours pour ce genre de chirurgie de guerre, ou pour les amputations. J’imagine que mon cerveau s’est arrêté car, ainsi que votre invité l’a mentionné, après 10 secondes de privation de sang le cerveau cesse de produire des ondes.

Eh bien, alors que j’avais perdu connaissance, j’ai vécu une expérience vraiment étrange. J’ai vu comme un diaporama (les mots me manquent). Peut-être s’agissait-il d’un film, mais « diaporama » semble une meilleure description... les images, en effet, passaient les unes après les autres à une cadence très rapide. Je ne me souviens pas exactement de ce qu’elles représentaient, mais cela m’intéressait. J’ai réalisé que je les avais déjà vues.

En fait, je dirais que ma vie défilait devant moi, mais que c’était presque trop massif pour l’intégrer sur le moment. C’était malgré tout agréable... enfin, jusqu’à ce que le sang afflue à nouveau au cerveau. Je me suis réveillé au son d’un grattement, c’était mon camarade Rusty qui raclait une sorte de cartilage qui s’était formé autour de la balle. Il n’avait alors même pas encore extrait le projectile. Il m’a dit que j’avais perdu connaissance pendant environ une minute. Je lui ai demandé d’arrêter parce que la douleur était assez violente, puis j’ai pris plusieurs inspirations profondes et je lui demandé de me faire à nouveau perdre connaissance pour enlever cette foutue balle. La même chose m’est encore arrivée. Cette fois il avait une pince sur le projectile et il tirait dessus. La balle m’avait un peu fêlé la mâchoire, mais elle s’était logée juste en avant de l’endroit où la mâchoire remonte vers l’oreille. Rusty m’a demandé si je voulais qu’il me fasse perdre connaissance à nouveau, j’ai répondu non car je craignais des dommages au cerveau par manque d’oxygène. Il a continué à tirer et inciser un peu, puis il a finalement extrait le projectile. Par la suite, je me suis aperçu qu’il n’avait pas pu passer par la perforation de la balle, mais qu’il avait dû pratiquer une autre incision sous la mâchoire. Après cela je me suis reposé un peu, le lendemain nous étions de nouveau à l’œuvre pour « du chaud et du lourd », nous n’avions en effet pas terminé la mission. Une fois de retour j’ai été examiné, la plaie ne s’était pas infectée et il n’y avait pas grand-chose à faire, mais je n’ai pas mentionné le « diaporama ». Ce n’est qu’en écoutant l’émission que j’ai compris de quoi il pouvait s’agir.

Rétrospectivement, je me rends compte que je n’étais pas physiquement mort, mais que mon cerveau l’était en grande partie, puisqu’il était totalement privé d’oxygène. Je me demande si mon expérience satisferait au standard des EMI, à cause du manque d’oxygène pour le cerveau. En fin de compte, je ne l’ai pas vraiment considéré comme une sorte d’expérience religieuse, puisque j’ai continué à faire la guerre à mon prochain pendant cinq ans, avant de finalement envisager de me retirer et de tenter autre chose dans la vie. Encore une digression sur les EMI, mais cela au moins je le sais : chaque fois que je rencontrais un être mourant, je m’efforçais de rester juste à côté du corps (homme ou bête), attendant son dernier soupir, puis j’observais avec attention pour savoir si je pouvais voir l’âme quitter le corps (ce qui n’est jamais arrivé). Je me suis par contre souvent demandé si je le faisais à cause de l’EMI, ou bien si je souffrais de syndrome de stress post traumatique à cause de toutes les situations dans lesquelles j’avais été impliqué.

*

Je pense que mon expérience s’est produite lorsque je n’avais plus de sang dans le cerveau, jusqu’à ce qu’il revienne. Dès qu’il circulait à nouveau, je m’en rendais compte et je reprenais immédiatement connaissance – TRES RAPIDEMENT !

Je n’entendais rien. J’ai vu beaucoup d’images défiler. Je crois avoir vu mon grand-père décédé, mais en un éclair. Il y avait tant d’images qu’elles me submergeaient, je n’ai pas eu le temps de me concentrer sur celle-ci, pour savoir s’il s’agissait bien de lui. Cela ne s’est produit que pendant une demi-minute, mais je pense que l’ensemble a pris cinq minutes dans ma « durée visuelle », est-ce que je me fais comprendre ?

En fait je n’en ai parlé qu’à ma sœur, même ma femme l’ignore. Je me sens très relié à ce que vous qualifieriez de « monde spirituel ». Après avoir passé des moments difficiles tandis que je combattais avec les Contras en 1985 (je peux en parler), je n’ai jamais eu le sentiment que j’allais être tué. J’avais l’impression étrange que j’étais censé être là pour voir ce qui se passait, un peu comme un touriste. Maintenant, je suis très impliqué dans la spiritualité, mais cette transformation n’a eu lieu que de nombreuses années plus tard. Je ne ressens ni culpabilité, ni regret pour tout ce que j’ai fait à autrui alors que je combattais pour l’argent. Ma vision de la vie est la suivante : je me retrouve ici à suivre le mouvement jusqu’à ce que ce soit fini.

J’ai failli mourir d’un accident de moto, j’ai subi une fracture de vertèbre et une grave blessure à la tête. Quand c’est arrivé, je me sentais serein par rapport à la mort, je ne souffrais pas et j’attendais impatiemment la fin car cela semblait tout à fait paisible. Puis je me suis réveillé dans une si grande douleur que j’aurais préféré mourir sur le coup.

Je me suis beaucoup plus engagé dans la spiritualité par la suite. Lors d’une mission, je me suis surpris à jouer avec des enfants d’un village à la frontière entre le Honduras et le Nicaragua, je m’amusais bien. C’était tout à fait contre ma nature de l’époque.

J’ai fait deux fois le même rêve. Cela n’avait rien à voir avec l’évènement, mais il y avait une lumière brillante et paisible, je savais être en présence de Dieu. Je dis qu’il s’agissait d’un rêve, mais c’était tout simplement trop réaliste. Je me suis même aperçu que ma sœur frappait à la porte pendant l’évènement, que je devais « revenir » (je n’ai pas de meilleur terme) pour la faire entrer (elle avait oublié ses clefs, nous partagions un appartement à l’époque).

Alors que, maintenant, je crois en Dieu et en Jésus, à l’époque j’avais volontairement tourné le dos à la religion et à Dieu afin de me concentrer davantage sur ma profession. Je ne voulais pas que la morale ou les sentiments interfèrent avec mes missions et je les ai inhibés. Maintenant, j’ai 42 ans et même si la façon dont j’envisageais la vie, la mort et le reste demeure un problème, je pense en effet vraiment que ce sont simplement des choses qui arrivent et pas un évènement « tragique ». J’ai le sentiment d’être ici pour une raison précise mais que le moment n’est pas encore venu. J’ai vécu ces actions pour une certaine raison, je me sens très impliqué spirituellement, comme je ne l’ai jamais été. Je précise tout de même que je l’ai toujours été un peu... je l’avais simplement inhibé quand j’étais mercenaire.

Je sens souvent des esprits autour de moi. Je sais que cela peut paraître dingue, mais c’est vrai. Je pense que nous ne sommes pas seuls ici, il y a autre chose de plus grand.

 

 

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LINDA

 

J’ai écouté l’émission d’Art Bell ce matin (05/02/99) tout en livrant des journaux ici, dans le Tennessee. C’était si bon d’entendre d’autres personnes qui ont eu des EMI. Quand j’ai raconté mon expérience qui date d’environ 40 ans (alors que j’avais 5 ou 6 ans), on m’a dit que j’étais complètement folle.

J’ai failli me noyer dans une rivière. Je ne savais pas nager. Je me rappelle avoir coulé pour la 3ème fois et m’être rendu compte que je n’allais pas survivre. J’étais en train de mourir et je le savais. Je ne voulais pas mourir. Tout de suite après, j’ai vu un tunnel avec une lumière intense au bout. Il y avait là un groupe de personnes. Je savais qu’ils faisaient partie de ma famille. J’ai eu le sentiment que mes 2 grands-pères étaient là. Quelqu’un m’a parlé, j’ai senti que c’était l’un de mes grands-pères.

Il m’a dit que je DEVAIS repartir. Que j’avais des leçons à apprendre. Je ne voulais pas repartir. Il m’arrive parfois de souhaiter de n’être pas repartie, mais... c’était vrai, j’avais bien des leçons à apprendre ! Immédiatement après, un bras m’a attrapé. C’était mon père. Il m’a sauvée !!!! J’ai essayé de parler de mon expérience, mais personne ne m’a JAMAIS crue !!!!!!!!! J’ai eu 40 années pour l’assimiler, j’aurai 46 ans en avril. Les aïeux avaient raison (oui, je suis persuadée que c’était mes grands-pères, grands-mères, tantes, oncles, en fait les membres décédés de la famille). J’ai eu des leçons à apprendre, oh très difficiles ! Surmonter la dépendance à la drogue il y a 13 ans, apprendre à pardonner...

L’expérience m’a laissé le sentiment que la mort n’est pas une chose à redouter. Que nous sommes là pour apprendre, grandir : ce genre de choses. Je me mets à pleurer quand je revis cette expérience. Je suis totalement démoralisée pendant au moins 24 heures car je n’ai pas consciemment demandé à recevoir les leçons qui m’ont été données. Cela, aussi, a fait de moi une croyante convaincue en la réincarnation (j’ai eu une série de rêves tellement réels, j’ignore si on peut les classer ou non dans la même catégorie que les EMI, j’ai découvert plus tard que certains endroits des rêves étaient des lieux réels). J’en ai retiré un immense respect de la vie et de tout ce qui vit sur cette terre.

Je me rends compte qu’il ma fallu beaucoup de temps pour me souvenir de l’expérience, l’analyser, mais elle a eu un énorme impact sur moi : dans un sens, je la considère comme ma naissance, comme le début de mon voyage. J’ai également le sentiment que je suis différente grâce à elle, que je n’ai jamais pu redevenir « normale », que je n’ai jamais pu vraiment faire partie de ce que l’on considère comme la société normale.

Merci pour votre attention.

 

 

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LINDA G

 

Ayant absorbé par mégarde 8 comprimés à la fois (au lieu d’un seul), je suis entrée dans une sorte de sommeil léger aboutissant à la sensation de me briser en un million de particules.

J’ai senti que mon corps était toujours dans le lit, alors même que j’étais en quelque sorte au dessus de lui... il s’agissait seulement d’une sensation de séparation d’avec le corps physique, mais j’étais toujours consciente de ma propre essence. Au cours de cette étape mon « aura », ainsi que je l’appelle, s’entremêlait avec celle de mon compagnon endormi dans le lit, près de moi. Nous communiquions.

C’était comme si nos auras avaient été le point culminant de l’ensemble de nos nombreuses vies et expériences depuis que nous étions sur terre, du début de l’âge des cavernes jusqu’à aujourd’hui. J’aurais pu dire de quelle population génétique il était issu et aussi la mienne. Comme mon ami n’était qu’endormi, j’ai considéré cette aura comme un genre de champ de force que nous possédons tous, quelque chose qui nous permet de nous relier tous les uns aux autres, même si nous ne nous en rendons pas compte.

J’ai ensuite été emportée à grande vitesse. Je m’envolais rapidement autour du monde, tractée au niveau du plexus solaire. A ce stade, je n’avais pas de corps, mais j’étais toujours une âme et j’en étais consciente. Lorsque j’ai atteint la verticale de l’Indonésie (je survolais en effet l’équateur, c’était un peu comme regarder Google Earth), j’ai eu le sentiment d’être attirée vers le haut en direction du niveau suivant. J’ai été Accueillie par un être de lumière - même si je ne me souviens pas d’avoir volé dans une lumière en tant que telle.

Je connaissais cette âme, j’ai été guidée dans cet endroit, on m’a montré des pièces et des entrées dont la plupart contenait d’autres âmes qui apprenaient des choses, se préparant afin de retourner sur terre ou vers une autre destination.

J’ai également vu des âmes que j’appellerais des anges ou des êtres supérieurs, ils aidaient les terriens à résoudre de nombreux problèmes, entre autres dans le domaine des découvertes médicales.

Cet ami m’a donné accès à de nombreux niveaux différents : j’ai appris que tout est possible, en cet endroit. Je ne parviens pas à me souvenir de la plupart de ces niveaux, chacun d’eux semblait en effet plus complexe que le précédent, je me rappelle toutefois bien des niveaux que je pourrais qualifier d’inférieurs. Je suis certaine d’avoir été emmenée dans des endroits plus élevés, mais je ne suis pas censée m’en souvenir, car ma vie ici en serait influencée. Je pense qu’il y en avait environ 7, peut-être davantage, mais je me souviens principalement de 3 ou 4.

J’ai été amenée devant Dieu qui était exactement tel que je l’avais imaginé : un être de lumière éclatant, plus brillant que tout ce que j’avais vu dans ma vie. Pourtant, nous nous étions rencontrés auparavant, il avait forme humaine, mais pour ainsi dire pas de corps, environ 2 m 50 de haut, fait de lumière et d’amour purs. Nous avons communiqué par télépathie, chaque question que je posais a reçu réponse, mais je ne me souviens pas avec exactitude de ce que j’ai demandé. On m’a montré le film de ma vie, depuis le début jusqu’au présent, c’était très rapide et pourtant tout-à-fait précis. Il m’a demandé si je voulais changer quelque chose, j’ai répondu : « Oui, bien sûr ». Il m’a également posé des questions du genre : « Est-ce que tu es satisfaite de ta vie » ?... ce à quoi j’ai répondu oui.

J’ai ressenti intérieurement ce que j’avais réalisé de positif ou de négatif. On m’a dit que c’était le sentiment que j’allais éprouver tant que j’allais rester là-bas. Ce sentiment n’était pas désagréable. Il n’était pas non plus extrêmement agréable. C’était un sentiment de légère tension, mais dont je pouvais me satisfaire.

J’imagine que si on est mauvais et abominable toute sa vie, alors on en éprouve le sentiment lorsqu’on fait la transition vers l’autre monde.

Même si cet endroit est tellement merveilleux et donne en quelque sorte l’impression d’être chez soi, au point que la plupart des personnes souhaiteraient ne pas le quitter, j’ai demandé si je pouvais retourner sur terre.

Dieu m’a demandé pourquoi. Je lui ai répondu que mes enfants étaient endormis dans la chambre voisine, et que jamais je ne pourrais me pardonner s’ils se réveillaient au matin et découvraient leur maman décédée. Leur père s’était suicidé l’année précédente, et s’ils devaient endurer de surcroît le décès de leur maman, ils allaient croire que personne ne les aimait suffisamment pour rester auprès d’eux, ce qui était très éloigné de la vérité. Chacune de mes particules souffrait à cette pensée. On m’a permis de revenir, il n’y a pas eu de supplique ni de plaidoyer. J’en éprouve une grande reconnaissance.

On m’a dit que si je devais revenir, il allait me falloir oublier ce que j’avais appris dans l’au-delà, cela aurait en effet interféré avec ma vie. J’ai été renvoyée très rapidement, j’ai réintégré mon corps en traversant mes plantes de pied, et je me suis réveillée quelques heures plus tard.

 

*

Certaines choses étaient tellement magnifiques qu’aucun vocabulaire n’est suffisant pour les décrire. Certains éléments n’étaient que des sentiments qui n’ont pas de nom. J’étais comme chez moi. Ma vie terrestre ne représentait qu’une journée dans un parc.

Je pense que j’ai été lucide tout le temps, sauf lorsqu’il a été décidé que je repartais. On m’a alors dit en substance que je ne devais pas me souvenir de ce qui s’était passé avec la netteté dont je venais de faire l’expérience. Je me rappelle clairement de nombreuses choses, mais je sais que je ne me souviens que de bribes. On m’a dit que je ne pouvais pas être autorisée à me rappeler, car si je savais ce qui allait se passer, cela aurait retiré la joie de ma vie ici. Je ne me souviens ni du retour sur terre, ni du processus... comme si j’avais simplement été renvoyée. Je sais par contre que j’ai réintégré mon corps par la plante des pieds.

Lorsque j’ai commencé à perdre connaissance, j’étais étendue près de mon compagnon. Et lorsque je me suis mise à dériver au dessus de mon corps, c’était comme si mon corps s’était converti en milliers de petite particules. Mon ami près de moi était également constitué de ces particules. Bien qu’il ait été endormi et pas en EMI, nos particules ont commencé à s’entremêler. Je ne peux le décrire que comme la fusion de nos auras... j’ai tant appris de cette union ! J’ai appris tout sur lui et lui sur moi, je pense. Il me faudrait du temps pour l’expliquer, mais le sentiment général que j’ai éprouvé, c’est : « Ce que l’on fait à autrui, on se le fait à soi-même ». Nous sommes en effet tous reliés par un cordon magique, lui-même connecté à la source de toute chose (que j’appelle Dieu).

Ensuite j’ai progressé vers le niveau suivant. Ce niveau m’a fait faire 3 tours du monde à une vitesse tellement grande que j’ai accompli ces 3 tours en approximativement 20 secondes (même si le temps n’existe pas)... j’ai vu la terre dans toute sa gloire, une planète vraiment magnifique à voir depuis l’espace. Puis, quelque part au dessus de l’Indonésie, j’ai été aspirée dans un tunnel, extraite du royaume terrestre et envoyée au « paradis », si je peux le nommer ainsi.

J’entendais normalement, bien que lorsque nous communiquions, cela se faisait par télépathie mais avec des sons et des mots !

J’ai ressenti de l’amour au sens le plus extrême, jusqu’à ce que je revoie ma vie... je me suis alors sentie un peu tendue.

J’avais un guide (pas un membre de ma famille décédé). Je me suis trouvée devant la lumière la plus brillante qu’on puisse imaginer. Il s’agissait de Dieu. Mais ce n’était pas au bout du tunnel. J’ai aussi rencontré et vu beaucoup d’autres êtres spirituels qui vaquaient à leurs occupations, comme étudier, regarder une fenêtre ressemblant un peu à un téléviseur et dans laquelle apparaissaient leurs proches, ou même un jeu de baseball.

J’ai vu toute ma vie en accéléré depuis ma naissance jusqu’à ma perte de connaissance. De plus, tandis que cela se déroulait, j’éprouvais les sentiments liés à ces évènements. J’ai également ressenti la douleur que j’ai infligée à autrui, de même que la bonté que j’avais accordée aux autres. Dieu m’a demandé si j’étais satisfaite de la façon dont les choses s’étaient passées, j’ai répondu oui. Il m’a demandé comment je me sentais, j’ai dit que j’étais un peu tendue. Il m’a expliqué que c’était parce que je m’étais sentie ainsi toute ma vie, et que cela provenait des situations que je n’avais pas « traitées » correctement. On m’a également dit que si le mal qu’on a fait l’emporte sur le bien, on éprouve alors un sentiment négatif, donc si on a été une personne vraiment abominable, on ressent une émotion affreuse le temps qu’on reste là-bas. A l’inverse, si on a donné de l’amour et de la bonté, qu’on a été agréable et attentionné, on ressent une pure béatitude et un sentiment positif envers soi-même. Je n’éprouvais pas de sensation négative extrême, je ne trouve pas d’autre vocabulaire. Je me sentais heureuse, légère, insouciante mais un peu nerveuse intérieurement, comme lorsqu’on passe une côte trop vite ou quand on fait des montagnes russes, mais dans l’ensemble, par rapport à ce qu’on venait de me montrer, le bilan paraissait honnête, juste suffisant. Globalement les bonnes choses l’avaient emporté sur les mauvaises.

Je me souviens d’au moins 4 dimensions que je pouvais traverser à volonté. Toutefois, je pense qu’il y en avait au moins 7, peut-être davantage. On m’a dit qu’on ne pouvait pas me permettre de me souvenir de tout, une fois de retour sur terre, car cela aurait influencé ma vie. Avant que je ne sois renvoyée dans mon corps, on a en quelque sorte gommé tout cela de mon esprit... mais j’ai quand même un vague souvenir de la plupart de ces endroits. J’ai le sentiment d’avoir appris incroyablement plus, mais je ne peux me rappeler de nombreux détails spécifiques.

Il n’y avait ni espace ni temps en tant que tels. J‘ai eu l’impression que j’aurais pu rester une année entière à des niveaux particuliers dans les différentes dimensions, mais il est clair qu’en temps terrestre, je n’ai cessé de respirer que durant quelques minutes. Ainsi l’intégralité de mon séjour là-bas, que j’évaluerais en jours, n’a en fait duré que quelques minutes.

J’ai réalisé que nous choisissons tous de venir sur terre pour suivre un plan donné, quel qu’il soit, ou même pour apprendre autour d’un sujet particulier. Nous choisissons nos corps, nos parents et notre plan de vie. Puis-je également ajouter que certaines personnes viennent ici pour des raisons très simples, pour apprendre à jouer au tennis par exemple, ou tout simplement pour les pâtisseries et la nourriture. Aussi stupide que cela puisse paraître, nos plans de vie ne sont pas aussi élevés et nobles qu’on pourrait le penser. JE N’AI RENCONTRE AUCUN SAUVEUR DU MONDE, NI QUI QUE CE SOIT SOUHAITANT DEVENIR PRESIDENT. LA PLUPART AVAIENT DES SOUHAITS SIMPLES. On m’a également dit que nous pouvions exister sur différents plans, en d’autres vies, mais que notre vie ici sur terre est purement destinée à faire l’expérience du plaisir ou de la douleur physiques, afin d’avoir une expérience physique. Sur tous les autres plans, en effet, nous n’avons pas besoin d’un corps comme enveloppe. J’ai également appris que cette vie-ci n’est qu’une goutte d’eau dans le seau des vies dont nous faisons tous l’expérience, un grand nombre de vies ici sur terre et beaucoup d’autres dans des royaumes différents. Toutes ayant pour but le progrès et l’élévation d’une manière ou d’une autre. L’objectif principal ici, c’est d’AIMER.

Généralement, je peux déceler lorsqu’une personne est malade ou mourante. J’ai vécu des moments où l’énergie semble augmenter quand je suis présente. Je peux me guérir avec des pensées positives. J’ai eu des visions et des flashs de l’avenir, ainsi que des rêves prémonitoires. Je sais aussi quand une personne ment. J’ai souvent la sensation d’aider autrui quand je dors... je crois aussi à la force de la prière.

Quand je parle de mon expérience, certaines personnes pleurent... d’autres pensent que je suis folle. Mais toutes sauront un jour.

J’avais déjà entendu parler des « EMI », mais, même si j’étais au courant pour la lumière, le tunnel, etc... ce fut complètement différent de ce que j’avais imaginé. Après cette expérience, je me sentais tellement comblée que je voulais en parler à tout le monde... mais je ne voulais pas qu’on pense que j’avais « perdu les pédales ».

J’ai été particulièrement impressionnée de revoir ma vie. Depuis, je ne peux plus mentir et j’aiderai toujours quelqu’un dans la souffrance. J’ai toujours été une personne agréable et attentionnée mais c’est encore davantage le cas maintenant.

Je n’ai jamais fait de rêve qui soit aussi net, je ne crois donc pas qu’il s’agissait d’un rêve, c’était comme un rêve mais 1000 fois plus réel que la vie elle-même.

Je tente maintenant de ne pas créer de sentiments négatifs ou de mauvais karma, je suis plus compréhensive vis-à-vis des autres et de leur progression dans la vie, si je peux m’exprimer ainsi. Non seulement je crois en Dieu, mais je crois vraiment aussi au karma. Je pense également que l’amour peut quasiment tout guérir.

Les gens veulent souvent savoir pourquoi, après avoir été dans un endroit tellement merveilleux, on tient tant à revenir ici. J’ai dû revenir parce qu’il a été décidé entre Dieu et moi que c’était dans l’intérêt supérieur de mes deux enfants endormis : ils auraient trouvé mon cadavre en se réveillant, et comme leur père venait de décéder un an avant, ils auraient été orphelins. Je n’avais personne dans ma vie qui se serait occupé d’eux, ils n’auraient pas survécu. Je suis donc en fait ici pour m’occuper de mes enfants. On m’a dit que lorsqu’ils n’allaient plus avoir besoin de moi, quand ils allaient être mariés, « on » allait revenir me chercher, quand je dis « on », je suppose qu’il s’agit des anges, mais je n’en suis pas sûre.

Une petite suggestion : pourriez-vous demander, dans vos enquêtes, comment les témoins retournent dans leur corps ? J’ai réintégré le mien par la plante des pieds...

 

 

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LINDA S 2802

 

Ayant décidé de me suicider, j’ai avalé 300 cachets de tylanol avec beaucoup d'alcool. Je n'avais jamais avalé tant de cachets avant, donc j'étais persuadée que cela réussirait. Je pensais que la mort serait la fin de tout, et que ce qui restait de l'éternité serait un blanc, non-existant. De croyances, je n'en avais point. Je ne dirais pas que j'étais athée, mais je n'étais pas sûre de croire en Dieu non plus. Je n'y réflechissais pas beaucoup, en fait.

Le lendemain matin, admise à l’hôpital, je me sentais malade, écoeurée et près de la mort, mais je me trouvais tout de même très vivante, ce qui m'a beaucoup déconcertée vu le nombre énorme de pillules avalées la veille. Le docteur a décidé de me poser une perfusion par précaution, avec analyse de sang toutes les 3 heures.

Au bout de 2 jours à l'étage médical (4 jours depuis mon overdose), l'analyse de sang a révélé un foie ravagé. On m'a transférée aux soins intensifs. Parce que mon foie avait été détruit par ma faute, j'étais en bout de liste pour recevoir un foie greffé. Mes parents qui habitaient New Brunswick ont été contactés, on leur a dit de se dépêcher, car j'étais grièvement malade.

J'ai quitté mon corps avant l'arrivée de mes parents. Je flottais dans l'air près du plafond, et je me voyais couchée sur le lit. J'ai vu 8 sacs de fluide raccordés à la veine jugulaire. Puis, je me suis retrouvée en train de tomber dans un tunnel obscur. Je ne voyais rien du tout, sauf un serpent ou un lézard qui a fait un bond vers moi... j'étais terrifiée. Ensuite j'étais entourée de ces créature serpentines, qui bondissaient sur moi pendant que je tombais. A ce moment, je me suis rappelée d’une prière que ma grandmère disait avec moi quand j'étais petite, et que j'avais oubliée totalement jusqu’alors... c'était : « Seigneur pardonne-moi tous mes péchés. Si je meurs avant demain, que Dieu me garde dans ses mains »...

Tout d'un coup, j'ai vu ma soeur tuée récemment par un chauffard ivre. Elle était entourée de lumière et elle avait un air de paix qui est indescriptible. Elle s'est mise à me guider, et tout de suite je me suis trouvée dans un autre tunnel, sur la droite, qui montait. Ce tunnel était brillant, très coloré, avec un tas de petites lumières blanches. J'avançais à toute vitesse vers une grosse lumière brillante, tout au bout. Je ressentais plus de sérénité, paix et amour que je ne pourrais jamais l’exprimer en paroles. Je me sentais fascinée, saisie de révérence et d'humilité.

La lumière m'attirait puissamment, et je voulais continuer vers elle, mais quand je suis arrivée à proximité, j'ai entendu une voix masculine qui m'a dit de reculer... ce n'était pas encore mon temps.

Cette voix à continué, me disant que j'allais aider beaucoup de personnes à s'informer, à s'instruire. Puis j’ai réintégré mon corps, mais je n’ai pu ni bouger, ni même ouvrir les yeux, probablement parce que j'étais dans le coma.

*

Je n'ai jamais confié mon expérience à personne jusqu'ici, et j’ai beaucoup de mal à m'exprimer d'une façon cohérente. Au début j'étais terrifiée. Puis j'ai commencé à me sentir très calme, sereune au milieu d’un amour indescriptible.

J'ai revu toute ma vie, très rapidement, peu après être sortie de mon corps, lorsque j'étais encore dans la salle d'hôpital. J'ai appris que j'allais aider à informer et à instruire beaucoup de gens, et c'est exactement ce que je suis en train de faire actuellement.

Le temps importait peu, en fait il ne semblait vraiment pas exister. Cette expérience m’a semblé durer des heures, mais j'ai l'impression que l'EMI a eu lieu pendant que j'étais en arrêt cardiaque, en réalité deux minutes seulement. Au réveil, j'étais complètement désorientée, je n'avais aucune idée du temps écoulé : un jour peut-être... mais 8 mois !... Quel choc !

Je crois maintenant, sans doute possible, que Dieu existe, et qu'il est imbu d'amour, plus qu’aucun langage ne pourra jamais l’exprimer. Je suis devenue chrétienne depuis l'EMI, et j'ai le désir inextinguible d'aider autrui. Je suis devenue orateur de motivation, et je partage l’histoire de ma vie (exception faite de l’EMI) avec de nombreuses personnes, agences et organisations. J’ai récemment reçu un prix provincial intitulé « The Courage to Come Back ». Je raconte mes problèmes d’enfance au gens, les maltraitements, tentatives de suicide, dépressions, etc...

Mais je n'ai jamais parlé à personne de ce qui s'est passé quand j'étais morte, ni quand j'étais en coma. J'ai jugé que si jamais on voulait savoir cela, on me poserait des questions, et personne ne les a jamais posées.

Je suis maintenant une chrétienne régénérée.

 

 

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LINDA S 2903

 

Mon voyage dans la compréhension de Dieu a débuté dans l’environnement chaotique d’une enfance au Texas, emplie « de serpents à sonnettes, de tornades et autres feux d’enfer-et-damnation. ». Ma conception première de Dieu a été modelée par la communauté religieuse extrémiste, implantée dans la région appelée « Ceinture de la Bible », à l’exemple de la religion baptiste du sud des Etats-Unis pratiquée par mes parents. Le Dieu colérique et vengeur, tel qu’enseigné par ma religion, a instillé en moi une profonde crainte de Dieu, de la mort et de l’au-delà. Ma quête de toute une vie, pour un Dieu aimant et une libération de la peur paralysante de la mort, a connu son apogée lors d’un bref périple au paradis suite à une maladie dégénérative. L’expérience de mort imminente m’a transformée, montrant que Dieu ne fait qu’aimer, Il ne juge ni ne punit. J’en suis venue à comprendre l’Unicité de toute existence, qui imprègne ma vie de paix, j’ai aussi acquis le savoir affirmé de la bonté de Dieu.

Lorsque j’ai finalement abandonné ma volonté de vivre, renoncé à ma vie, la mort a été sublimement facile après cette longue maladie (un trouble du système immunitaire) et la perte de tout ce qui avait fait pour moi la valeur de la vie. La nuit où je suis morte, la décision de quitter ce monde est restée suspendue en un moment prolongé de quiétude absolue. Sans passion, j’ai regardé mon esprit quitter mon corps, tandis qu’un sentiment « d’altérité » m’envahissait. J’ai ressenti un étrange détachement vis à vis de mon corps physique et de la vie que j’avais créée. Je n’étais plus reliée à cette pitoyable masse de chair douloureuse. Je n’étais pas ce corps, pourtant je vivais toujours, mais dans un nouvel état d’existence. Evanouie, la douleur déchirante qui accompagnait chacun de mes moments de veille. L’effort pour gonfler les poumons à la recherche d’air avait disparu. La fatigue qui, pendant des années, avait pesé sur ma vie s’était envolée. La dépression ne vidait plus mon esprit de tout espoir. La vue et l’audition ne me transperçaient plus la tête de douleur, me laissant émotionnellement vidée. Pourtant, j’existais toujours. J’étais en apesanteur, calme.

Bien que consciente de ne plus être dans le corps sans vie allongé sur mon lit, où les yeux et le cerveau, considérés comme mien précédemment, se trouvaient encore, j’avais toujours connaissance de visions, de pensées et de sensations. J’ai observé ma nouvelle réalité avec tranquillité. Lentement, j’ai regardé tout autour, en dessous de moi j’ai vu une obscurité vaste, infinie. Comme un vide ou un trou noir, j’ai été irrésistiblement attirée vers les ténèbres. Je me suis progressivement sentie couler vers elles. Sans peur ni réaction émotionnelle, j’ai pensé : « N’est-ce pas étrange ? ». J’avais tellement eu peur d’être jugée, d’être envoyée au paradis ou en enfer. Pourtant il semblait que j’allais simplement disparaître dans ce néant sombre. Tandis que même ma nouvelle conscience déclinait, je me suis abandonnée à la lourdeur s’abattant sur moi alors que la noirceur emplissait mon esprit. Ma vue s’est obscurcie à mesure que je fusionnais en ce vide ténébreux.

N’offrant aucune résistance, j’ai abandonné jusqu’au dernier fragment de conscience et d’identité personnelle. Au moment même où je sentais ce qui restait de moi disparaître dans le néant, j’ai tout à coup été secouée par une force énergétique puissante qui, piquant sous moi, m’a soulevée, m’emportant vers le haut.

A peine consciente, je ressentais seulement une sensation d’ascension. Il semblait que je me déplaçais vers le haut à une vitesse inimaginable. J’avais la sensation purifiante du vent courant avec une puissance énorme sur mon visage et sur mon corps, sans inconfort toutefois. D’immenses distances paraissaient défiler, et plus je montais, plus ma tête s’éclaircissait. J’ai pris conscience d’un profond sentiment de paix et de chaleur imprégnant mes sens. Troublée, car l’énergie qui m’avait enveloppée comportait une présence affirmée, j’ai tenté de voir ce qui se passait, qui me portait... qui ou quoi se préoccupait si profondément de moi ? Je me sentais en paix et incommensurablement aimée. Je savais que j’étais dans les bras d’un être qui me chérissait d’un amour parfait et qui m’emportait du vide noir vers une nouvelle réalité.

Tandis que mon esprit s’éclaircissait, purgé des restes des liens mortels du passé, j’ai enfin pu ouvrir pleinement mon être à l’esprit, ma vue s’est clarifiée.

Avec les yeux du corps de mon âme, j’ai regardé pour voir qui me portait avec un tel amour, j’ai contemplé un être Spirituel rayonnant, tellement magnifique et plein d’amour que j’ai compris que plus jamais je ne ressentirais l’absence. Je n’ai aucun moyen d’expliquer comment, mais je savais que cet Esprit était le Christ. Ce n’était pas une croyance, une perception ou une compréhension, mais j’ai compris que le Christ provenait de ma nouvelle perspective spirituelle.

Je n’ai pas vu cet Esprit tel les toiles représentant Jésus de Nazareth, mais le savoir inné de mon cœur s’est souvenu et a reconnu le Christ. Cet Esprit rayonnant était le Christ, la manifestation, l’expression de l’amour pur. En raison de mon éducation chrétienne, je ne connaissais aucun autre nom pouvant qualifier ce que je ressentais en le regardant. D’autres auraient pu l’appeler Bouddha, ou Yahvé, ou le Grand Esprit dans les Cieux, mais l’appellation n’importe pas, seule compte la reconnaissance de l’amour et de la vérité absolus. En sécurité dans son étreinte aimante, douce et pourtant puissante, je reposais, assurée que tout allait bien, les choses étant exactement telles qu’elles devaient être.

Montant toujours plus haut, j’ai levé les yeux et j’ai vu une grande lumière très éloignée. Avec le Christ comme guide, je me suis rapidement approché de la lumière. L’extase emplissait mon âme alors que je regardais ce rayonnement, de nombreuses fois plus intense que le soleil.La lumière était partout, était toute chose, la plus intense que j’aie jamais vue, éblouissante au delà de toute description. Suffisamment brillante pour aveugler ou brûler, pourtant je n’étais pas blessée.

La lumière passait sur moi, à travers moi, inondant le moindre recoin caché de mon cœur, effaçant toute blessure et toute peur, transformant mon être même en un chant de joie. J’avais cru que l’amour ressenti en provenance du Christ était complet, pourtant, la lumière vers laquelle je m’élevais était l’accomplissement de ma quête, la Source aimante de tout ce qui existe, le Dieu de vérité et d’amour inconditionnel, l’origine de la création.

Ma compréhension de l’amour en a été changée pour toujours. La majesté et la gloire de cette vision ont constitué un moment inexprimable qui a défini pour toujours l’orientation de ma nouvelle vérité. J’étais chez moi, je ne voulais rien d’autre que rester dans la lumière de Dieu. Le Christ m’avait amené dans la lumière et je me trouvais en présence de Dieu. J’étais emplie d’un savoir total : la lumière était amour et l’amour était Dieu. Des vagues d’amour total, émanant de la lumière, effaçaient tous les fardeaux que je portais, ainsi que toutes les pensées m’empêchant de connaître Dieu. On m’a fait prendre conscience de ma pureté. Avec une nouvelle clarté, j’ai réalisé que j’avais traversé la vie comme un fantôme, enveloppée d’un linceul de peur, pressée contre des illusions. J’étais comme une amoureuse, ouverte au flot liquide de lumière dorée emplissant mon enveloppe vide jusqu’à déborder.

A mesure que j’intégrais le savoir extatique de la nature infinie de l’amour de Dieu, il n’y avait aucune limite à cet épanchement. Il n’y avait aucun endroit où Dieu n’existât point, j’étais en Dieu. Je suis un élément inséparable de la lumière. En vérité ce que je suis, en fait ce que nous sommes tous, c’est l’amour parfait en tant que création de Dieu. Toute création de Dieu est une création unique et je ne fais qu’un avec celle-ci. Dieu et moi ne faisons qu’un, Créateur et créé. J’avais vécu toute une vie de peur et de jugement, maintenant, auprès de Dieu, j’avais été connue totalement et trouvée sans faute. Je savais que Dieu me considérait comme parfaite. Dieu m’aimait car l’amour est la totalité de Dieu. Dieu aime sans limite. Finalement tout cela était logique. Dieu ne pouvait que m’aimer car Il n’est qu’amour, rien d’autre que l’amour. La seule réalité c’est Dieu ; il ne peut y en avoir d’autre et DIEU EST AMOUR. J’étais arrivée à ma vraie place. Je me suis tournée vers le Christ en disant : « C’est magnifique. Je suis chez moi. C’est ici que je veux être. Je veux rester ». Le Christ a répondu : « Tu peux rester un petit moment, mais ensuite tu devras repartir ».

Je n’arrivais pas à croire que je devais retourner à la réalité physique. Après une vie entière de confusion et de peur, je m’étais trouvée en présence d’un Dieu ouvert, réceptif, ne condamnant pas et totalement aimant. Je ne voulais rien d’autre que rester en cette présence mais il m’a été dit de repartir.

Un autre aspect du changement drastique dans ma vie suite à mon expérience de mort imminente, c’est que je n’ai plus peur de la mort. La mort est en fait devenue du jour au lendemain mon sujet favori. Alors qu’autrefois j’étais allée jusqu’à interdire qu’on prononce ce terrible mot sous mon toit, depuis, ma famille et mes amis ne parvenaient pas à me faire taire au sujet de mon expérience stupéfiante.

Etonnamment, j’étais triste et en colère, voire rebelle. J’étais désorientée d’avoir gagné le paradis après une vie d’anxiété, et d’être ensuite renvoyée.

« Pourquoi » ? ai-je demandé... « Suis-je du trop menu fretin, ou quoi » !

Pendant presque une année, j’ai souvent pleuré la nuit allongée sur mon lit, sanglotant et implorant Dieu de me laisser revenir chez moi. Je n’ai pas fait partie de ces personnes chanceuses qui ont vécu une guérison spontanée de leur maladie lors de leur expérience de mort imminente. J’étais toujours très malade, je ne comprenais pas la raison pour laquelle je devais rester sur terre alors que je pouvais aider personne, que je n’avais pratiquement aucune interaction avec ma famille ou d’autres personnes. Je me mettais à pleurer, questionnant et suppliant Dieu : « S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît, S’IL TE PLAIT, laisse moi revenir chez moi ». Marchandant avec Dieu, j’insistais : « Si je dois rester ici, pourquoi ne peux-tu me guérir afin que je puisse faire quelque chose » ? Implorant Dieu je sanglotais : « Si tu ne me guéris pas complètement, pourrais-tu faire que je me porte suffisamment bien pour peindre, ne serait-ce qu’une heure par jour ? Si je ne peux rien faire, pourquoi n’y aurait-il pas un moyen pour que je sois auprès des autres ? JE SUIS SEULE » !

Alors que je ressentais des vagues d’amour m’inonder constamment (dès que je cessais de me plaindre suffisamment longtemps pour me souvenir de mon expérience), je n’ai jamais reçu de réponse à mes réclamations. Du moins pas les réponses que j’attendais.

Après environ un an, des profondeurs les plus sincères de mon cœur, j’ai fait une nouvelle prière. Une fois encore, j’ai abandonné ma volonté et mes efforts pour diriger ma propre vie, aussi totalement que la nuit où j’ai lâché prise sur la vie, lorsque je suis morte. J’ai dit à Dieu : « Mon Dieu, j’abandonne. Je ne sais pas ce qui est bon pour moi. J’ignore ce que je suis censée faire, qui je dois voir ou ce que je dois dire. Je ne sais même pas quoi penser. Je demande sans cesse ce que je crois être mieux pour moi. Mon Dieu, je ne sais pas ce qui est mieux pour moi. Ma vie t’appartient. Quoi que tu veuilles pour moi, c’est bien. Si je dois rester dans ce lit, malade et invalide pour le restant de mes jours, que cela dure vingt minutes ou vingt années, c’est bien. Tout ce qui se passera sera bien. Je sais que tu m’aimes ».

J’ai ensuite ajouté : « Je fais toutefois une demande. S’il te plaît, si je dois vivre, fais que je sois utile d’une manière ou d’une autre – pour TOI ». Chose curieuse, après mon EMI, je me suis mise à voir une luminosité blanche et des éclats de lumière autour des personnes et des objets. Comme j’avais subi tant d’anomalies physiques au cours de ma maladie, j’ai supposé que ces « lumières » étaient un autre effet secondaire de cette affection. Un phénomène optique. Il m’est apparu plus tard que ces lumières étaient bien plus que cela.

Alors que ma santé s’améliorait lentement, je conduisais occasionnellement moi-même sur de courtes distances pour aller à des rendez-vous. Un jour, je roulais dans une rue à la circulation intense, je me suis arrêtée à un feu rouge et j’ai regardé une scène étrange se dérouler devant moi. Un camion de livraison venait de se garer sur la droite dans la rue, environ un demi pâté de maison plus loin. Le camion était du type qui s’ouvre sur le côté et non pas à l’arrière. J’ai observé le chauffeur qui a contourné le camion du côté circulation, il a commencé à décharger les marchandises alors que des véhicules approchaient. Dans ma voiture, j’ai dit à haute voix avec mon petit accent du sud : « Oh mon chou, tu ne devrais pas faire ça, c’est dangereux ».

En ce jour remarquable j’ai vu, ébahie, des lumières dansantes et familières autour du livreur tourbillonner, fusionnant rapidement sous forme d’un esprit féminin translucide, éclatant de lumière, d’une beauté à couper le souffle.

Peut-être est-ce parce que j’avais émis une pensée inquiète et aimante, au sujet du bien-être de ce livreur, que cet esprit à tourné son regard aimant vers moi. Pendant un bref instant, nos yeux se sont croisés. Elle m’a souri, puis, planant au dessus de cet homme qui ne se doutait de rien, elle a reporté son attention sur sa charge inconsciente de la présence céleste et vaquant activement à ses occupations. J’étais abasourdie.

Respirant à peine, de peur que la vision ne s’évanouisse, hypnotisée par celle-ci, j’étais réticente à quitter des yeux la beauté de cette scène ; toutefois, ma vision périphérique m’a fait déceler des lumières encore plus attirantes. Lorsque j’ai enfin pu détacher les yeux de cet esprit, j’ai lentement examiné le panorama autour de moi, partout où je regardais, chacune des personnes que je voyais était accompagnée d’un magnifique esprit aimant qui s’occupait d’elle. Les gens marchant nonchalamment sur les trottoirs étaient escortés par des esprits. A l’intérieur des voitures, non entravés par les barrières physiques, je voyais la luminosité et la forme des êtres entourant les passagers. Je voyais des joggers traînant derrière eux des vibrations de lumière, car les esprits suivaient leur rythme. Lorsque des personnes entraient ou sortaient des bâtiments, des êtres de lumière les talonnaient. Le paysage face à moi était empli de lumières blanches et brillantes.

Avec la compréhension limitée de ma pensée humaine, j’ai lutté pour saisir la signification de ce que je voyais. Je savais que ces lumières étaient liées aux individus, faisant toutefois plus partie d’eux que les accompagnant, comme si elles étaient une extension de leur existence – un lien lumineux vers un aspect de leur Moi Supérieur. Les lumières, lien vers les humains et dont l’éclat provenait de ces êtres, étaient tellement étendues et brillantes qu’elles s’interconnectaient, formant une sorte de grille lumineuse. J’ai le souvenir que des livres sur les EMI mentionnent que des personnes ont vu ces grilles dans l’au-delà et qu’elles ne savent pas l’expliquer.

Tandis que je regardais le réseau de lumière devant moi, j’ai senti l’immense déversement d’amour en provenance des êtres, je me suis rendu compte que le lien entre les êtres humains et les Etres de Lumière passait par l’amour, que l’amour lui-même était relié par cette grille.

La métaphore représentée par l’image que j’ai vue et perçue était absolument claire, j’étais impressionnée en apprenant que nous NE FAISONS TOUS QU’UN. J’ai saisi que notre unicité est reliée par l’amour, que c’est un moyen de communication disponible et bien plus élevé que celui que nous utilisons habituellement. Cet amour est à la portée de tous ceux qui veulent faire le difficile travail spirituel permettant d’ouvrir son cœur, sa pensée et ses yeux à l’Esprit. Je me suis souvenu de l’amour ressenti en présence de Dieu, j’ai fait l’expérience du sentiment d’amour pour toute existence en tant qu’unicité interconnectée et manifestation divine.

Encore et encore, cette vérité unique a été réintroduite en moi. Seul Dieu existe, Dieu est tout. Tout ce que je contemple est une expression de Dieu ; non pas le mirage physique mais plutôt l’éclat qui brille derrière le masque.

La puissance d’un klaxon m’a renvoyée en sursaut à la conscience de tous les jours. J’ai jeté un coup d’œil au compteur et je me suis rendu compte que je roulais à peine. Des flots de larmes sur le visage, presque aveuglée par l’émotion, je me suis garée sur le côté de la route, jusqu’à ce que je puisse assimiler tout ce que je venais de voir et me reprendre. J’ignore combien de temps je suis restée là, intégrant l’émerveillement de cet événement, toutefois je n’ai pu bouger avant que cette vision spectaculaire ne se dissipe lentement, reprenant les formes plus familières que j’avais déjà vues autour du corps des personnes.

J’étais réticente à redémarrer, car j’espérais que les anges allaient revenir, je les ai qualifiés d’anges parce que je ne savais comment les appeler autrement. Lorsque j’ai suffisamment repris mes esprits pour conduire, je suis cependant retournée chez moi. Impatiente d’en parler à mon mari, je me demandais toutefois comment il allait réagir. Allait-il penser que j’avais des hallucinations, que je rechutais, ou peut-être que je perdais l’esprit ? A son grand mérite, il a écouté mon récit avec attention. En fait, après que j’aie eu raconté mon histoire, il a répondu : « Peux-tu voir quelque chose autour de moi ? » En regardant en profondeur dans les lumières autour de lui, j’ai découvert qu’en me focalisant sur les luminosités étincelantes, une forme émergeait, prenant l’apparence d’un bel esprit. Lorsque je lui ai décrit l’esprit l’accompagnant, il a été enthousiasmé. Encouragé par la réaction d’Ed, j’ai raconté l’histoire à mes enfants et à mes amis, ils ont eux-mêmes communiqué cette information à leurs amis. Cela a déclenché les sollicitations parfois timides et sceptiques mais toujours curieuses de ces amis. Eux aussi on demandé si je voulais bien leur dire s’ils avaient des êtres autour d’eux.

Si je voulais bien ? C’était mon plaisir de partager l’amour que je ressentais en provenance des habitants exquis, dans une dimension où règne l’amour. Passionnément, j’ai partagé avec tous ceux qui souhaitaient savoir s’ils avaient eux aussi des anges autour d’eux.

Finalement, la nouvelle de ma capacité à voir le royaume angélique s’est répandue par l’intermédiaire d’un article de presse, d’apparitions à la télévision, de conférences universitaires, et surtout par le bouche à oreille. Aujourd’hui, je consacre mon temps aux visions, au conseil et aux conférences. En parlant avec des gens de plus en plus nombreux, j’ai accumulé de nouveaux enseignements. Au début je qualifiais d’ange ce que je voyais parce que je n’avais pas d’autre mot pour l’exprimer. Ces êtres sont toujours aimants, lumineux et possédent une présence et une beauté de l’autre monde. Etrangement, à mesure que ma capacité à discerner les esprits a progressé, j’ai commencé à voir un type d’esprit différent planant autour des gens, qui a attiré mon attention. Je pensais avoir la responsabilité de décrire exactement ce que je voyais, uniquement ce que je voyais autour des personnes demandant une vision, même si leurs esprits ne ressemblaient pas au stéréotype que l’on attend.

Par exemple : j’ai décrit à une femme un homme âgé aux oreilles décollées, il portait de petites lunettes rondes, arborant un sourire stupide qui révélait des dents espacées. La femme a paru stupéfaite, les larmes aux yeux elle a dit : « Oh mon Dieu ! Je sais de qui il s’agit. C’est mon oncle qui a été tué. Je me suis toujours demandée si tout allait bien pour lui ». L’esprit a fait un grand sourire et il a communiqué avec moi par télépathie. J’ai pu faire savoir à sa nièce, qu’il l’aimait toujours, qu’il allait bien et qu’il était resté tout le temps avec elle sans qu’elle s’en doute. La première fois que ce genre de chose est arrivé, cela m’a surprise. Troublée, l’estomac noué par l’appréhension, j’ai pensé : « Oh super ! Maintenant je vois des morts » ! Si je n’avais pas vécu mon EMI, j’aurais pu penser que je devenais folle. Mais j’avais bien eu une EMI. Si je pouvais maintenant voir des anges, à l’évidence je pouvais également voir l’esprit de personnes décédées.

La mort n’existe pas, et je peux témoigner de la présence d’autres royaumes où résident les esprits après avoir quitté leur existence mortelle. J’ai également découvert que je pouvais, occasionnellement, voir la forme spirituelle de personnes toujours vivantes dans le monde terrestre. Lorsque j’ai vu le bonheur et le réconfort apporté aux personnes qui entendaient ces encourageantes histoires d’amour au delà du tombeau, j’ai rapidement effacé l’appréhension concernant cette capacité.

*

Le langage commun n’exprime pas la profondeur des mots même simples. Généralement, la compréhension des mots prend des sens différents dans cet état (l’amour, le pardon, le mal ont une signification totalement différente de l’usage commun dans la forme physique).

Dans la LUMIERE, j’ai fusionné avec Dieu. Les choses comportaient un réalisme qui révélait l’illusion de la vie ordinaire ou physique.

L’AMOUR n’est pas tel qu’on le conçoit en ce monde.

Un Etre m’a emportée dans l’espace vers la Lumière. J’ai qualifié cet Etre de Christ, bien qu’on ait pu utiliser n’importe quel nom exprimant l’Amour Inconditionnel.

Je sais que le vide n’a pas nécessairement été décrit par d’autres comme étant admirable, mais je l’ai trouvé magnifique. Le tunnel/espace était un lieu de transition, c’était beau.

Lorsque je suis entrée DANS la Lumière, le temps et l’espace ont cessé d’exister. Tout est parfait. Tout est tel qu’il se doit. L’Amour Inconditionnel est notre vraie nature. Il n’y a ni diable ni enfer au sens traditionnel. Nous créons nos propres réalités.

Je vois des esprits qui sont confirmés par les gens auxquels je parle.

J’ai raconté cette expérience à mon mari dès le lendemain matin. Plus tard à mon médecin, qui a plaisanté. Puis ma famille et des amis, tous dans les tout premiers mois.

Pendant longtemps, j’ai ardemment désiré repartir. Je voyais l’existence physique comme le rêve qu’elle est, il me déplaisait d’avoir à y vivre. Cela s’est modifié au cours des années, je saisis en effet les opportunités que présente cette vie, sachant qu’il ne m’est pas nécessaire d’attendre pour vivre ce dont j’ai fait l’expérience pendant l’EMI. J’aime les personnes différemment car je vois au delà de leur façade physique.

Je ne m’intéresse plus aux religions institutionnelles, mais je décèle toujours la joie de leur présence dans la vie de personnes qui ont encore besoin d’elles et en tirent parti.

Visites d’esprits, moments de transcendance, un niveau de communion avec Dieu qui n’était pas présent auparavant.

Les questions posées... exactitude, oui - autant que les mots puissent s’en approcher... exhaustivité, non... car les mots sont impuissants.

 

 

***

LINDSEY J.

 

Suite à une opération ORL mineure, et à cause de complications douloureuses, j’ai dû retourner à l’hôpital, où on m’a fait passer un scanner du cerveau pour déterminer si le chirurgien ORL avait accidentellement percé l’enveloppe. Les maux de tête et la photophobie ont été traités par antibiotiques et antidouleur en intraveineuse.

Trois jours plus tard, toujours hospitalisé, je me suis mise à transpirer abondamment et j’ai perdu connaissance.

Mon souvenir suivant est une clarté très similaire à celle qu’on voit lorsqu’on se trouve dans les nuages. Mon vieil ami Stuart se trouvait là. Stuart est mort du cancer il y a environ 24 ans, à l’âge de 21 ans. Il avait conservé son ancienne apparence, la version saine de lui-même qui était bien dodue, pas la personne émaciée, maigre qu’il était devenu pendant sa maladie. Il avait les tempes grisonnantes, c’est exactement ainsi qu’il aurait dû être s’il avait vécu. Je lui ai dit : « Tu as les cheveux gris, maintenant ».

Il a tendu la main et m’a dit « Allez Linds, prends ma main ».

Je l’ai regardé et j’ai répondu : « Je ne peux pas, tu es mort ».

C’était très serein et je n’avais pas peur du tout. Il a tendu la main à nouveau en disant : « Allez, viens.

Je l’ai regardé encore et j’ai dit : « Non, je ne peux pas, tu es mort ».

Mon souvenir suivant est de me sentir mal, reliée à différentes machines médicales.

*

Pendant cette période j’étais inconsciente mais je faisais montre de lucidité et je savais exactement ce que je disais à mon ami décédé.

Je me sentais très sereine et très surprise de lui parler, mais il n’y avait absolument aucune frayeur.

Silence complet, absolu. Il y avait une lumière très brillante environnant Stuart, mais ce n’était pas une lumière dans un tunnel. C’était comme s’il s’était trouvé sur un nuage par un jour ensoleillé très lumineux.

Je me sentais comme si j’étais dans les nuages en train de parler avec mon ami. Il m’a fallu deux semaines pour parler de mon expérience à mon mari. Je savais que c’était réel, mais je n’étais pas sûre que raconter l’expérience à quelqu’un soit une bonne idée. Cela m’a davantage fait réfléchir à la mort et au fait qu’il y ait une vie ensuite.

Lorsque j’ai parlé de mon expérience à mon mari, que j’ai dit que mon ami avait pris de l’âge, paraissant être ce à quoi il aurait dû ressembler aujourd’hui, qu’il grisonnait, mon mari a répondu qu’il pensait qu’au paradis les gens restaient au même âge. Il a suggéré que Stuart aurait pu ne pas aller du tout au paradis. Cela m’a complètement paniquée car ce n’était pas quelque chose qui m’avait traversé l’esprit. J’ai eu de grandes difficultés à dormir après son observation... il s’en est excusé ensuite !

J’ai soif de comprendre, mais j’imagine qu’il est improbable que j’y arrive un jour. J’aurais aimé que cette expérience ne se soit jamais produite. Le pire, ce sont les milliers de questions sans réponse que je me pose maintenant.

 

 

***

LISETTE D

 

Nous faisions du pouce (du stop) pour nous rendre à Ste-Adèle, à partir de Victoriaville, un ami et moi. On nous a laissé près de la sortie du métro sur l'autoroute 132 que nous devions traverser. Mon ami m'a dit « Vite, cours »... et je me suis dit : « Je ne courrai pas ». J'ai avancé sur la voie et une voiture m'a heurtée à haute vitesse. Je me rappelle avoir vu le visage de l'homme qui conduisait, il avait les yeux bleus. Puis, je me suis sentie lever dans les airs comme si je faisais un saut gigantesque. Il y avait un papillon qui volait tout près et comme j'adore les papillons je le regardais et je riais, car je ressentais un bien-être indescriptible. Il y avait une voix qui me parlait et nous avons tellement ri ensemble, une vraie fête. Je n'ai pas regardé en bas, la présence m'en a empêchée et je ne me rendais pas compte de ce qui se passait en bas, c'est mon ami qui m'a tout raconté.

La suite est vraiment incroyable et vraiment personne d'autre n'a raconté une EMI comme la mienne. J'ai fait plein de recherches et cela m'obsède, le souvenir est encore très présent même si 30 ans ont passé depuis.

Ce que je ressentais était euphorique. Et puis les images, le papillon... tout a changé. Graduellement les couleurs sont parties, je voyais en noir et blanc, et finalement les images ont disparu. Il n'y avait plus que des sons. Je suivais la présence qui était avec moi, qui m'entraînait... je la suivais avec une confiance inconditionnelle... nous avons beaucoup ri et parlé. Puis, nous approchions d'un groupe de présences, car j'entendais plusieurs voix. J'entendais : Mais qu'est-ce qu'elle fait ici, celle-là ? Elle doit s’arrêter, on doit la renvoyer. Et une autre voix très autoritaire a dit que ce n'était pas mon heure, que je devais retourner maintenant, que c'était urgent. Il y a eu un décompte. La présence m'a raccompagnée et c'est ce qui m'a donné l'impression d'avoir simplement sauté dans les airs car je suis arrivée, avec mon corps en courant jusqu'à côté de mon ami qui avait les deux mains sur la face et pleurait. Je lui ai alors enlevé les mains du visage en disant COUCOU... et il m'a raconté ce qui venait de se passer.

Comment pouvais-je ne rien avoir après m'être fait frapper collée en sang sous l'auto ! J'ai regardé l'auto qui devait être à 100 pieds de nous, et j’ai vu le conducteur qui me cherchait sous sa voiture. J'étais tellement mal de savoir cela que j'ai dit que je ne comprenais rien et qu'il fallait aller prendre le métro. Quelques jours plus tard nous étions revenus dans notre ville et mon ami a lu dans le journal de Montréal que nous étions recherchés par la police, car il y avait eu collision sans corps et le conducteur était dans de mauvais draps. Il fallait aller les voir pour déclarer que j'allais bien. C'est mon ami qui y est allé et il était content de l'avoir fait.

*

Il n’y avait aucune image. Aucune lumière. Mais bien-être, joie intense, amour et confiance inconditionnels. J'ai entendu les voix d’autres êtres sans les voir ni les reconnaître. J’ai atteint une barrière et là, les gardiens m'ont empêchée de passer.

J’ai su ce que c’était que mourir. La mort ne me fait plus peur, mais j'ai très peur de la douleur. Je pressens les événements dangereux avant qu'ils n'arrivent et cela m'a protégé plus d'une fois. Il s’est passé environ 25 ans avant que je puisse parler de cet accident. Réaction : indifférence ou émerveillement.

Que j’aie pu rejoindre mon ami sans blessure apparente, sans rien, alors que la voiture était cabossée et pleine de sang... cela me dérange et je ne comprends pas !

J'ai le souvenir de cette expérience comme si c'était arrivé hier. Et je crois en Dieu plus fort d'année en année.

 

 

***

LORI C

 

A cette époque, j'étais toxicomane, plus précisément, héroïnomane. Je m’étais procuré, par mon généraliste, une ordonnance pour des pilules. Je suppose qu'à un moment donné, j'ai avalé trop de pilules... j'ai perdu connaissance. Mon ami m'a emmené aux urgences à l'hôpital local. Les docteurs lui ont dit que mon état était critique, et que je risquais de ne pas m'en sortir.

 On m'a transférée à l'hôpital de Los Angeles County, et c'est là que je me suis trouvée dans un vide, une obscurité totale, mais avec des fonctions mentales parfaites. Je me rappelle que je me suis dit que si c'était cela, la mort, c'était vraiment lamentable, vu que je me trouvais complètement seule, dans le silence. En essayant d'écouter mon cœur, je n'entendais rien, et pour mon souffle, même chose. Je me rendais compte que je n’étais ni debout ni assise, plutôt suspendue en quelque sorte, sans peur, à vrai dire, sans besoin de respirer, mais dans un vide, un néant total. A un moment donné, j'ai senti une main qui me poussait en plein milieu du dos, et qui semblait m'impulser vers une lumière minuscule, en trou d'épingle. Tout d'un coup, j'avançais de plus en plus rapidement vers la lumière, et plus elle était proche, plus elle était grande. J'entendais de nombreuses voix, comme le bruit étouffé d'une foule, parlant entre eux mais sans que je puisse distinguer ce qu'ils disaient, puis en un clin d'œil, j'ai repris connaissance et j'ai réalisé que j'étais dans un lit d'hôpital.

J'avais déjà eu une fois une expérience de séparation du corps, en 1974, lorsque j’ai donné naissance à mon deuxième fils. On a dû me faire des points de suture sans anesthésie. Les infirmières me contraignaient, mais la douleur était insupportable... mon âme a trouvé moyen de se séparer de mon corps, et je me suis trouvée au-dessus de la salle, dans un coin, spectatrice de ce qu'on me faisait. Je n'ai jamais oublié ni l'une ni l'autre de ces expériences, mais je n’en ai discuté qu’il y a environ dix ans. Jusque là, je craignais qu'on me prenne pour une folle. Je n'ai pas vraiment peur de la mort, si ce n’est de ce vide. Mais j'ai bien réfléchi, et j'ai conclu c’était une sorte de purgatoire, un état qui m'attendrait si je continuais à me droguer, ou en arrivais à me faire une overdose une deuxième fois. Tout compte fait, cette EMI, bien que ne comportant ni fleurs, ni oiseaux, a eu de la valeur pour moi. Quand ma mère vieillissait, elle m'a beaucoup interrogée à ce sujet, c'était réconfortant, et pour elle et pour moi, de pouvoir discuter si ouvertement sur la mort et la possibilité de l'au-delà.

 Je crois que nous sommes capables de bien des choses, la séparation de l'âme et du corps, entre autres, et je voudrais bien savoir pourquoi certains ont ces expériences, et d'autres non.

*

Je suis restée consciente de mon environnement pendant cette « EMI », et de ce qui se passait ou plutôt, dans mon cas, de ce qui ne se passait pas. Je savais que j'étais morte, je savais que je ne respirais plus, je savais que j'étais complètement seule... puis j'ai senti une main dans le dos qui m'impulsait en avant.

A l'époque, j'ai gardé le secret pendant très longtemps. En 1977, ce n'était pas un sujet de discussion, on m'aurait traité de folle. Il me semble que dans la vie quotidienne, on devient content de soi et inattentif, c'est cela la différence.

J'étais en colère, fâchée contre moi-même, je crois, en me trouvant dans ce vide. Je pensais que c'était par ma faute que je me trouvais là. En plus, j'espérais très ardemment que ce n'était pas tout ce que la mort offrait. Je crois que j'ai eu la réponse quand j'ai été poussée vers la lumière : malgré mon impression de solitude, je n'étais pas seule.

En fait, l'EMI m'est arrivée trois ans après une expérience de séparation du corps. J’ai raconté cette expérience à d’autres personnes plus de 10 ans après. Quelques-uns croyaient que j'inventais des bêtises, mais pour la plupart, les gens ont trouvé cela intéressant et on m'a interrogée davantage. C'était un grand réconfort pour ma mère pendant ses dernières années de vie, et pour moi, de pouvoir lui offrir cela.

Une des premières choses que je me suis dites en me trouvant dans le vide, c’est : « Je suis morte, et c'est réel ». Il n'y avait pas place pour le doute. Etre dans le vide est affreux ! C'est probablement une mauvaise idée de se suicider, ou de mourir par overdose. Je me suis souvent demandé qui m'a poussée vers la lumière, puis repoussée vers la vie.

Je suppose qu'il y a différents niveaux de conscience. Je crois que les morts restent près de nous, en quelque sorte, et si l’on veut s'ouvrir à leur présence, on pourra les sentir tout proches. Les gens cherchent des choses sensationnelles, comme les fantômes, par exemple, alors que c'est par des petites choses que les morts nous communiquent leur présence.

J’ai beaucoup de croyances, dieu, Wicca, déesse, j'essaie de tirer profit de toute chose, il me semble que d'une certaine façon tous ces chemins ne font qu'un. La nature m'est très importante, elle est la mère de toute vie.

C'est étrange, j'ai pris LSD, peyotl, un tas de choses, mais jamais cela ne m'a conduit à la même expérience. Pas même approximativement.

Je voudrais avoir plus de réponses... j'ai tant de questions !

 

 

***

LORICE

 

Je ne me souviens pas du moment même de l'accident : j'ai du m'évanouir. Ce dont je me souviens, c'est d'avoir senti une chaleur et une sérénité que se répandaient par tout mon corps. Comme si je me trouvais plus en sécurité que jamais dans ma vie jusque là. Soudain, j'ai senti deux mains larges qui m'enveloppaient, l'une au-dessus de mon corps, l'autre au-dessous. Elles étaient aussi grandes que moi. Je me rappelle avoir vu mon père en bas, j'essayais de lui dire que j'allais bien. Le fait que je le voyais d'en haut ne m'a pas inquiétée du tout. Puis j'ai vu une lumière incroyable et brillante tout autour de moi, et je ne ressentais que chaleur et sécurité. La lumière ne me faisait pas mal aux yeux. L'air avait une senteur si douce, si merveilleuse, comme dans une promenade en campagne à la suite d'une pluie de printemps. Je voyais les gens qui se massaient autour de moi, mais moi je flottais au-dessus, agenouillée. Je me suis rendu compte que je ne devais pas rester là.

C'est plus tard que j'ai réalisé qu'en fait, j'étais morte. Je suis contente d'être revenue, car j'ai pu voir ce qui m'attendait dans le monde, toutes les expériences (soit du bien soit du mal) que j'aurais manquées. A l'hôpital on m'a mise en traction pendant des mois. Je n'ai jamais éprouvé de douleur pendant tous les procédés. Après la traction je devais me faire mettre une immobilisation plâtrée au corps entier.

Au bout de quelques mois, j'ai commencé à marcher avec des béquilles et, plus tard, je m'en suis débarrassée. Un peu plus de 2 ans plus tard, je m'étais rétablie.

 

 

***

LORRAINE I

 

Lorsque j’ai quitté mon corps, je me suis retrouvée à plusieurs centimètres au dessus de lui... il m’a fallu quelques instants pour comprendre. Lentement, j’ai commencé à monter, puis j’ai pénétré dans un chemin de lumière qui provenait de la fenêtre et qui semblait dessiner les contours de mon « corps » : j’ai eu peur qu’ils le voient. En regardant mon corps en bas sur le lit, je me suis rendu compte que j’étais morte. J’ai réalisé que toutes les expériences de « Lorraine » étaient restées en arrière, dans son intellect, que j’étais quelque chose de distinct.

J’ai pensé à mes funérailles, comment les gens allaient réagir, mes parents allaient être bouleversés, mais ce n’était pas un problème car la « douleur » était une chose naturelle et ils allaient simplement devoir traverser cela et l’accepter. Ces personnes étaient mes parents « terrestres ». Ce lien était resté en arrière.

Je me suis élevée à travers la maison et au dessus des toits, je voyais les jardins du voisinage (quelques temps après être revenue, j’ai pensé mettre un message à la porte des voisins pour leur dire ce que j’avais vu de leur maison). Je me suis élevée davantage, j’avais une vue aérienne des environs, j’ai imaginé une voiture de police arrivant à la maison pour découvrir mon corps.

C’est alors que j’ai pénétré dans une autre dimension. Là, j’ai été Accueillie par des gens dont je pense qu’il s’agit de membres de ma famille, en tous cas ils débordaient de joie en me voyant. Ils m’ont Accueillie avec un amour indescriptible. Je me rappelle d’une fraction de seconde durant laquelle j’ai été environnée par une lumière tout à fait magnifique et vivante, elle respirait et m’enveloppait d’un amour fabuleux. On m’a dit que je devais repartir, et j’ai été prise d’une émotion terriblement douloureuse à l’idée de devoir retourner à ma vie et à cette chambre.

Afin de me redonner de la force, on m’a montré mon avenir, ma vie entière à partir du retour : elle a défilé dans le ciel et je la vivais, je faisais l’expérience de chaque moment, jusqu’à ma mort. J’ai vu des années et des années de douleur terrible, je n’arrivais pas à croire que cela allait durer si longtemps, mais cela s’est amoindri progressivement pour finalement disparaître puis, lentement, des sentiments et des évènements agréables ont commencé à arriver, toujours s’améliorant jusqu’à ce que mon avenir soit empli d’expériences, de sentiments et d’évènements heureux et merveilleux. Je me suis ensuite retrouvée dans mon corps. J’ai entendu le ton inquiet de l’un des hommes, disant que je pouvais me lever du lit. Il l’a répété plusieurs fois avant que je réalise enfin que j’étais de retour. J’ai eu le sentiment d’être en enfer. J’avais vécu l’enfer, puis le paradis et j’étais de retour en enfer, le tout en l’espace d’une heure environ. Les hommes m’ont montré la porte en me disant de ne rien raconter à personne, je n’arrivais même pas à comprendre qu’ils me le demandent. Je me sentais tellement souillée et contaminée que j’avais le sentiment d’être comme eux. Je ne voulais ni vivre, ni quitter la maison, mais ils m’ont montré la porte.

Je suis rentrée chez moi et je n’ai rien dit à personne. En un très court laps de temps j’ai perdu la foi en ce que l’on m’avait inculqué. En fait, j’ai cru que « Dieu » me torturait avec cruauté, que j’avais fait quelque chose d’horrible. Chaque jour à l’école nous récitions notre prière, et je me souviens d’avoir regardé les autres enfants de la classe, me rappelant que j’avais été comme eux, ne croyant pas vraiment que l’au-delà existait réellement. Mais je savais alors que c’était bien le cas, et que tous ignoraient ce savoir. Je me souviens d’avoir regardé mon visage et mon corps dans un miroir, me rendant compte qu’il ne s’agissait que d’une enveloppe, que j’étais un esprit.

En l’espace d’environ trois mois, j’ai réussi à effacer de mes pensées conscientes tout souvenir de l’agression et de l’EMI.

*

J’ai été retenue chez deux hommes contre ma volonté. Pendant l’agression, je me souviens vaguement que quelque chose est apparu dans la pièce (une silhouette lumineuse translucide). A la fin de l’agression, un des hommes m’a empêché de respirer et c’est à ce moment là que je me suis retrouvée plusieurs centimètres au dessus de mon corps, le regardant d’en haut avec les deux hommes sur le lit.

A cause de son lien avec l’agression, j’ai totalement inhibé l’expérience jusqu’à ce que je sois bien plus âgée (21 ans). Je n’ai gardé que des souvenirs conscients très brefs, suffisants cependant pour revêtir une signification profonde. J’ai eu conscience que ce savoir était extrêmement net sur un autre plan et qu’il a eu un immense impact permanent sur ma vie.

Après cette agression, c’était l’enfer !!! Je croyais que Dieu me détestait, et que le fait qu’Il m’avait montré mon avenir faisait seulement partie d’un jeu cruel auquel Il jouait avec moi. Comme mentionné plus haut, j’étais consciente que mon expérience de la vie était restée avec le corps, dans le cerveau, l’intellect. Ma conscience était distincte et différente. Le temps, le temps terrestre était sans importance, la douleur terrestre également. Par exemple, même une très grande somme de souffrance (l’holocauste) sur terre ne représente rien en réalité, du fait de la nature infinie du temps et du sens de notre présence sur terre. La vie n’est qu’une fraction de seconde (pas même cela) par rapport à la réalité.

La lumière... le mot « magnifique » n’approche même pas la réalité. Imaginez ces journées au cours desquelles le soleil élève l’esprit, ce que l’on ressent en le voyant sur l’eau ou quand il rayonne à travers les fenêtres, ou bien les levers et les couchers du soleil, ou encore lorsqu’il filtre à travers les arbres, tous ces moments magnifiques. Maintenant multipliez cela par mille et vous approcherez peut-être d’une idée de cette beauté.

Pendant l’agression, avant que je ne quitte mon corps, j’ai l’impression qu’une silhouette est apparue dans la pièce. J’ai vu le mouvement d’un bras, j’ai pensé qu’ils avaient mis quelque chose sur le lit. J’ai écarquillé les yeux de surprise, les deux hommes étaient très près de moi sur le lit, la silhouette était derrière eux. Elle était composée de lumière, une lumière dorée, elle a mis le doigt sur la bouche comme pour indiquer de ne pas révéler sa présence.

Lorsque j’ai quitté mon corps, je pense que j’ai été Accueillie par des gens, dont certains étaient peut-être des membres de ma famille. Ils débordaient de joie parce que je les rejoignais, ils espéraient que je resterais. Je ne me souviens pas de leurs paroles, mais je me souviens de la lumière qui communiquait avec moi et qui m’a montré mon avenir. Je ne me rappelle pas des mots prononcés, mais nous communiquions effectivement, peut-être par le biais des émotions.

Le temps terrestre n’avait pas d’importance. Même la plus grande souffrance (l’holocauste) n’avait pas d’importance à cause de la nature infinie du temps et du sens de notre présence sur terre.

La notion du temps différait. Je me suis rendue compte que nous sommes des esprits, parfaitement distincts de nos corps.

J’ai occulté l’expérience, mais les souvenirs brefs qui, parfois, me sont restitués semblent cadrer. J’ai effectivement vécu des années de souffrances atroces, jamais je n’aurais cru en être libérée. Et pourtant, vers l’âge de 26 ans, les choses ont commencé à changer, à s’inverser lentement, puis à un rythme de plus en plus rapide... jusqu’à ce que je sois devenue plus forte que jamais. Avec cette guérison, ma foi a gagné en puissance.

Quand on m’a dit que je devais repartir, j’ai ressenti une douleur écrasante ! Mais on m’a montré mon avenir pour me redonner de la force, et je suis repartie.

Je ne peux pas vraiment exprimer mon sentiment, mais j’ai l’impression que grâce à ce que j’ai vécu, je possède un savoir et du discernement en ce qui concerne la nature humaine et la vie... mais rien qui ressemble à un don particulier. Tout est encore en train de se développer/d’arriver. C’est complexe, axé sur le long terme, et en voie de développement.

Si je n’avais pas vécu cette expérience, je ne crois pas que je serais vivante et/ou indemne maintenant. Je crois qu’elle m’a protégée.

Le pire a été de revenir...

J’en ai parlé à un petit nombre de personnes. L’une d’elles a tenté de m’expliquer que c’était dû à un manque d’oxygène dans le cerveau, je n’ai pas apprécié, mais d’autres ont très bien Accueilli ce que j’avais à leur dire.

 

 

***

LOU F

Expérience de vie après la mort de Louis Famoso en l’an de grâce 1963

 

Je devais être libéré de la Marine en octobre de l’année 1963. Après deux « campagnes » cela faisait du bien de retourner dans « le monde ». J’avais de l’argent dans les poches, des amis sur la plage, des endroits où aller, des femmes à rencontrer. La Californie... quel endroit superbe pour attendre une libération ! Comme j’avais toujours eu des Ford durant ma courte vie, j’ai décidé d’acheter la toute dernière, un modèle jamais vu qui arrivait sur le marché : la Mustang 64. Je l’ai vue, je l’ai aimée, je l’ai achetée ! C’était une 289 Ch CI Fastback compétition, jaune, 5 vitesses. Intérieur bois, maroquinerie cuir avec des mustangs galopant sur les sièges baquet et une console intégrale au plancher. Quelle beauté... et vraiment rapiiiiide. Nous (la « Stang » et moi) étions la coqueluche de la base. Ce jour-là, il y avait une énorme fiesta de départ pour un de mes amis, j’étais en retard.

J’ai sauté dans la « Stang », pris l’autoroute et mis le cap sur la ville par cette nuit californienne chaude et claire. Je roulais dans un vrombissement, radio à fond, à plus de 160 Km/h. Dans le rétroviseur, j’ai regardé le « coquet » tigre en peluche allongé sur la lunette arrière... pas de flics, pas de soucis et la ligne blanche discontinue qui devenait presque continue... le monde m’appartenait ! J’étais jeune, populaire, instruit, bientôt libérable comme mon ami de ce soir. Quelle sensation géniale !

Alors, sans aucune raison, j’ai vu l’avant de ma voiture s’enfoncer et des milliers d’étincelles s’envoler autour des ailes. C’étaient de belles étincelles de lumière jaillissant, coulant sur le pare-brise avec des particules bleues, rouges et vertes. C’était une vision magnifique sur fond d’horizon obscur. Au début, j’ai cru que j’avais explosé le moteur, mais toute la fumée et les flammes semblaient provenir des côtés. A l’endroit où auraient dû se trouver les roues, il y avait un torrent qui enflait, un flot de faux diamants lumineux traversant les deux ailes, pareil à un soudeur aiguisant frénétiquement une splendide épée.

A travers toute cette fumée et les étincelles qui rugissaient devant moi, j’ai regardé plus avant sur la route que je fendais maintenant à un rythme dément, et j’ai vu au loin un paire de phares venant dans ma direction. Attention : juste un point de lumière, mais qui devenait plus brillant et plus gros à mesure que je fonçais vers lui et lui vers moi. J’ai pensé : « Oh, ces gens vont vraiment voir quelque chose de bizarre quand je vais m’arrêter. Pour eux en ce moment, je dois avoir l’air d’une chandelle romaine ».

Juste à ce moment là, l’avant s’est enfoncé dans l’asphalte tel une pelle aiguisée, traversant la croûte de sol dur et sec du paysage désertique, et en moins d’une seconde la « Stang » a piqué du nez, puis s’est envolée complètement... je me suis senti quitter le siège, suspendu dans l’air alors que la voiture tournait autour de moi. Pendant ce qui m’a paru plusieurs minutes, je me suis retrouvé à l’envers à l’intérieur de la voiture, l’épaule droite accroché à la console centrale, la tête à la place des pieds, pressée contre le levier de vitesse chromé. J’ai pensé : « OH, ça va faire mal quand on (la Stang et moi) va atterrir »...

Mais en attendant, nous étions tous les deux en apesanteur comme des astronautes fusant dans l’obscurité de l’espace lointain. Enfin, nous avons effectivement « atterri » et nous avons bien « souffert ». La voiture s’est alors lancée dans une longue et furieuse série de tonneaux, cul par dessus tête, encore et encore. A chacun d’eux ma tête et mon épaule s’écrasaient contre la console centrale et le levier de vitesse. Je sentais le verre brisé de toutes les vitres qui explosaient à chaque atterrissage. Afin de ne pas sombrer dans l’inconscience, j’ai réussi à compter chaque tonneau, croyant que celui que je venais de compter allait être le dernier, mais il a fallu NEUF de ces bébés pour finalement perdre tout l’élan et nous arrêter dans un crissement.

J’ai pensé : « Oh, quelle ballade, je suis content que ce soit enfin terminé » ! Je m’attendais presque à quelques autres secousses et frottements, cependant, après quelques secondes, j’ai réussi à rassembler mes pensées. Je ne voyais que du noir et du gris, j’ai tenté d’atteindre mes lunettes pour les rajuster, mais elles n’étaient plus sur mon nez. En tendant la main pour les chercher, j’ai remarqué que l’endroit où j’étais coincé n’était pas seulement extrêmement étroit, mais qu’il devenait aussi beaucoup plus chaud.

Des odeurs et des craquements ont attiré mon attention, j’ai senti que la chaleur et la fumée commençaient à m’étouffer. Comme l’aurait fait un aveugle, je me suis faufilé centimètre par centimètre dans la direction opposée à celle de la chaleur, après avoir rampé sur ce qui restait du siège avant, sur le verre brisé, le métal tordu, les morceaux de bois cassé répandus sous mon corps, j’ai senti ce que j’ai deviné être le « coquet » tigre en peluche. Je suis sûr que les flammes me léchaient les pieds parce que les semelles de mes bottes devenaient très chaudes, je savais que je devais sortir de là aussi vite que Tigger (les filles l’appelaient ainsi) et moi le pouvions, avant que les flammes n’atteignent le réservoir d’essence, maintenant crevé, qui fuyait.

Je ne souhaitais aucunement partir dans un éclat de gloire, et quand je parle d’éclat... la gloire est une évocation enchanteresse, mais de courte durée. J’ai réussi à ramper par ce qui restait de la lunette arrière et je suis tombé sur le sol. Sachant que je venais de faire le plein à la base et que j’avais seulement roulé une quinzaine de kilomètres sur l’autoroute, il était tout à fait évident que je devais me reprendre et m’éloigner du véhicule en feu.

Je venais juste de me relever quand j’ai entendu une explosion, le choc m’a catapulté dans les airs sur peut-être 5 à 10 mètres. Je me suis relevé. Du sang me couvrait les yeux. J’ai trouvé un trou sur le côté droit de la tête, au niveau du cuir chevelu au dessus de l’oreille. J’ai décidé de le boucher avec Tigger car j’ai senti que mes doigts étaient trop petits pour arrêter le sang et j’avais l’impression de pouvoir les remuer dans le côté de la tête. J’ai pensé : Dieu merci, grâce à Tigger, au moins je n’allais pas me vider de mon sang.

Il fallait que je m’en aille de là. Je n’étais pas sûr de la direction à prendre, mais à ce moment, j’ai entendu des Voix Angéliques au loin qui prononçaient mon nom, paraissant de plus en plus fortes : « Lou, Lou mon chéri, viens ici, viens vers nous »...

J’ai pensé... non merci, j’en ai assez vu ce soir, je n’ai pas besoin d’autres surprises. D’autre part, j’étais beaucoup trop jeune pour mourir. Issu d’un milieu dur et chaotique, je savais pertinemment dans quelle direction ces belles voix allaient me mener : au diable ! NON, je n’irai pas ! Je me suis rappelé des batailles de bandes, des combats dans les bars, et de toutes les bagarres où j’avais été impliqué, de Brooklyn à Long Island, tous ces bars des Etats Unis où j’avais traîné... mais je savais que je n’étais pas prêt pour ce round démoniaque. J’ai senti des mains qui m’attrapaient et me traînaient dans une direction que je ne souhaitais pas prendre, puis je me suis rendu compte qu’elles étaient en train de me soulever.

C’étaient cinq des filles de la fiesta où je me rendais. Elles avaient décidé d’aller à la base, afin de me faire accélérer pour que je ne manque pas la fin... c’était leurs phares que j’avais vu en face de moi juste avant l’accident. Elles étaient devenues folles en voyant cette voiture faire des tonneaux en fonçant sur la route juste sous leurs yeux, puis exploser en flammes. Mais la vraie horreur s’est révélée quand elles ont découvert que c’était ma voiture. Quelle dégringolade ! Anges de miséricorde... je me souviens seulement qu’elles ont dit : « T’as pas intérêt à mourir sur nous »... je voulais bien leur rendre ce petit service, j’ai donc levé le pouce en l’air. A ce moment là, c’était à peu près le seul geste dont j’étais capable.

Elles avaient une Fairlane 4x4 surélevée qu’elles ont fait virer sur les chapeaux de roue. Allongé sur leurs genoux, j’ai entendu l’une d’elles dire à travers ses larmes : « Regardez, Lou a sauvé Tigger »... mais lorsqu’elle a attrapé l’animal en peluche, elle a été horrifiée de voir le sang se remettre à gicler de ma tête, elle a immédiatement réinstauré Tigger dans ses devoirs de sauveteur.

Une autre a remarqué que ma main saignait à cause de toutes les coupures de verre, elle a déchiré sa jupe pour faire un bandage. Je me suis dit que ces filles étaient fantastiques et, tout-à-coup, je me suis retrouvé comme debout, regardant par la lunette arrière de la voiture qui fonçait, stupéfait de voir disparaître au loin la bulle de flammes et de fumée qui avait été ma « Stang ».

J’ai ensuite abaissé le regard vers les trois filles qui pleuraient... c’est alors que cela m’a frappé : « OH ! c’est moi sur leurs genoux et il n’y a personne à l’intérieur ! Je regarde depuis l’extérieur de la vitre ce qui reste de ma pauvre Mustang écrasée, l’autre moi est allongé là, sans intérêt »... j’ai tenté de dire aux filles que j’allais bien, qu’elles pouvaient arrêter de pleurer et ralentir un peu. J’ai tendu la main vers la conductrice pour attirer son attention, elle a légèrement tourné la tête vers moi, mais elle semblait parler à la fille qui tenait mon autre tête, pas à moi ! Elle disait en effet qu’elle allait aussi vite que le lui permettait son tacot... j’ai vu 180 au compteur et j’ai pensé : « M…, je vais peut-être avoir un autre accident, maintenant, le précédent c’était du gâteau, mais je ne sais pas pour cet autre moi qui est allongé sur les genoux des filles, il semble vraiment mal en point, même à moi. Je ne ressentais aucune douleur, pas de peur et j’étais, moi et moi, avec 5 filles fonçant sur l’autoroute ! Jusqu’à présent, quelle nuit !

Quand nous nous sommes arrêtés à l’hôpital, les deux filles de l’avant on bondi comme s’il s’agissait d’une course de relais, elles ont bousculé les portes en courant. Je me suis dirigé vers les portes battantes alors qu’elles revenaient déjà, accompagnées de deux infirmiers militaires portant un brancard. Je me suis mis sur le côté pour les regarder charger cet autre moi, et tandis qu’ils l’emmenaient rapidement, j’ai vu les filles se regrouper. Toutes les cinq ont pris la direction des Urgences.

J’ai décidé de les suivre... personne en effet ne paraissait me remarquer, et je voulais voir la raison de cette effervescence. J’ai longé le couloir et regardé quelques personnes assises sur des bancs et des chaises, attendant apparemment qu’on s’occupe d’elles, mais l’autre moi se trouvait en tête de file, je me suis donc excusé et je suis passé directement à travers les portes. J’ai contourné le médecin et les infirmières qui découpaient mes vêtements et me nettoyaient. Le médecin a vu le grand trou sur le côté de la tête, il le nettoyait lorsque l’infirmier militaire qui se tenait à côté de moi lui a demandé s’il pouvait s’entraîner en recousant l’entaille de la main. Le médecin a répondu oui, car il pensait que je n’allais de toute façon pas tenir le coup. L’infirmière a demandé si elle devait faire venir l’aumônier de la base, le médecin a donc attrapé mes plaques d’identification. Quand il a lu « agnostique » et rhésus « O nég. », il a dit : « Je ne pense pas que ce garçon s’en serait soucié, mais appelez-le si vous voulez » ! J’ai pensé qu’il faisait preuve d’un manque de sensibilité évident. Je n’étais pas non plus satisfait de l’infirmier militaire qui s’entraînait sur ma main... j’ai pensé : « Je devrais déposer plainte », mais juste au moment ou ces pensées défilaient, je me suis mis à flotter en direction du plafond.

J’ai fini par réaliser que je contemplais une opération désespérée sur moi-même, et je voyais maintenant le moi quasiment translucide qui flottait au dessus de tout cela. J’ai regardé tout autour alors que je flottais de plus en plus haut, j’ai remarqué la poussière sur les néons du bloc opératoire, j’ai pensé : « Quelqu’un va entendre parler de ça aussi » ! J’ai alors entendu le docteur dire : « Etiquetez-le et mettez le dans le sac. Infirmière, on ne va pas avoir besoin de cette plaque. Infirmier, avez-vous terminé avec cette main ? Il a répondu : « Oui, Monsieur »... « Bien, recouvrez-le avec le drap pour le moment, mon garçon ».

A cet instant j’ai compris ce qui arrivait au moi que je connaissais, mais je n’étais pas préparé à ce qui allait arriver au Moi que j’étais devenu. Je voulais rejoindre les filles qui pleuraient et s’étreignaient les unes les autres... mais au lieu d’avancer, j’ai été entraîné en arrière et vers le haut. Je n’avais aucun sentiment de peur, ni de perte. Tout ce que je ressentais, c’était de l’émerveillement, de la curiosité et l’impatience de voir ce qui allait se passer. J’ai pénétré dans ce qui, pour moi, ressemblait au tunnel de Holland, sans les voitures ni la circulation... et à son extrémité j’ai pu voir quelque chose comme de la lumière. Il faisait sombre mais pas noir. La voie était légèrement illuminée par ce que j’ai cru être le soleil. Tandis que j’étais entraîné vers cette extrémité lumineuse, je regardais attentivement autour de moi, insistant même en direction des recoins les plus sombres. J’ai dépassé ce que j’ai considéré comme des hommes très pieux faisant des gestes de prières pour leurs dieux. Ils étaient tous habillés de leurs plus belles tenues, robes, toges, coiffures, pagnes, etc...

La plupart d’entre eux se situaient vers l’extérieur, sur les bords du tunnel, mais l’un d’eux, en direction duquel je paraissais flotter tout droit, semblait oriental avec un Fu Man Chu grisâtre, il était assis là au milieu du tunnel, les mains jointes et les jambes croisées. Comme je venais juste d’accomplir deux « campagnes », j’ai pensé qu’il devait représenter la dernière des religions que j’avais tenté de faire mienne. J’ai eu une éducation catholique, mais j’ai délaissé cette religion à un âge précoce et j’en ai exploré beaucoup d’autres du Mian au Coran en passant par le Hopi ainsi que toutes les croyances indigènes des deux Amériques. Il semble qu’elles aient toutes été représentées là. Lorsque j’ai flotté au niveau du moine juste au dessous de moi, j’ai pensé qu’en fait il me voyait, car il a amorcé un sourire furtif.

Tous les autres hommes pieux marmonnaient des prières et bougeaient les bras en des gestes de bénédiction. J’ignorais s’ils bénissaient le tunnel ou moi. J’ai remarqué qu’en fait aucun d’eux n’était debout ni assis dans le tunnel, ils paraissaient plutôt léviter. Je voulais m’arrêter et parler à certains, peut-être poser quelques questions pour savoir qui ils étaient et depuis combien de temps ils étaient là, mais j’étais entraîné plus loin vers la Lumière. J’ai vu des filets de fumée que j’ai pensé être de l’encens, cela provenait de toutes les parties du Grand Tunnel, d’une extrémité à l’autre. Je voyais et je sentais, mais je n’avais pas encore de sensation de toucher, mes pieds n’étaient en effet pas au contact des parois du tunnel et je voyageais carrément au centre, dérivant vers son extrémité.

Plus je m’approchais du bout du Tunnel, plus les choses étaient lumineuses. Près du bout, j’ai eu l’impression de faire face à une immense toile venant juste d’être éclairée par le plus blanc des blancs. Une toile vide, prête à être peinte... et j’attendais cette peinture. Puis, en un instant, toute ma vie, depuis la naissance jusqu’au temps présent a défilé devant mes yeux, comme une lampe stroboscopique à demi vitesse. Image après image, certaines parties en images fixes, ne serait-ce qu’une seconde, puis la suivante. J’ai eu l’impression d’être soumis à un test pour voir s’il s’agissait du moi qui était censé se trouver là, puis cela a pris fin aussi vite que cela avait commencé. La dernière scène était celle d’une masse de métal tournoyante, explosant finalement en flammes.

Je regardais à nouveau la toile. Tandis que je fixais la vaste blancheur, j’ai abaissé le regard vers mon corps afin de l’utiliser comme référence, je me suis alors rendu compte que les contours translucides avaient disparu. J’ai pensé : « Comment est-ce possible ? Fais-je maintenant partie de cette toile blanche et vide » ? Mais si c’était le cas, alors d’où venaient mes pensées pour poser ces questions ? Instantanément j’ai discerné une boule dorée brillante lumineuse venant dans ma direction. Elle grossissait en s’approchant, et lorsqu’elle a atteint environ la taille d’un ballon de volley, face à moi et juste au dessus, elle a rayonné intensément et s’est transformée en un indescriptible Etre de pure LUMIERE qui lévitait juste devant moi.

Il était plus grand que la personne la plus grande que j’aie jamais vu, deux fois plus large que moi, mais proportionné de manière parfaite avec une stature magnifique. Ses traits étaient comme tracés d’une fine plume. Les cheveux, le visage et la robe étaient dorés et fluides comme le serait une charge électrique, voire nucléaire. C’était l’énergie personnifiée, et pendant que cette forme devenait plus massive, tout ce qui était derrière l’est également devenu. C’était comme si toute la toile blanche du bout du tunnel était maintenant vivante et que j’en faisais partie.

D’autres silhouettes sont apparues devant et derrière l’Etre et moi-même. Il y a bientôt eu de l’activité tout autour, au dessus et en dessous, de tous côtés, d’autres êtres, chacun de luminosité, de taille et de nuance différentes. Des structures et des paysages ont jailli de partout, tous dans un état cristallin, tous habités par ces êtres de lumière plus petits, certains ailés, la plupart ne l’étant pas, certains totalement formés, d’autres non, d’autres encore n’apparaissant que comme des sphères rayonnant lumière et couleur, et jaillissant comme les bulles d’un verre d’eau gazeuse. Je n’y tenais plus, asailli d’émotions qui explosaient en moi, 10 fois plus puissantes que ce que tout ce que j’aie jamais pu connaître.

Juste au moment où je pensais m’exprimer afin de poser des questions, l’Etre m’a parlé. Sa voix était un chœur de voix. Elle n’était ni masculine, ni féminine, ni forte, ni douce, pas profonde, mais englobant tout. Alors que je regardais deux êtres gigantesques et magnifiques, vêtus de capes brillantes, juste à ses côtés, il a dit : « Voici Michel et Gabriel. Michel t’a choisi et Gabriel va t’enseigner la voie ». Derrière eux, j’ai vu un autre Grand Etre, aussi beau mais plus sombre en comparaison, comme la robe déployée qu’il portait. Cet être avait des yeux plaisants, mais un regard perçant. L’Etre de Lumière a dit : « Voici celui qui a été chassé. Toi à qui j’ai donné le choix, tu peux aller avec celui que tu préfères ». J’ai pensé que Michel m’ayant déjà choisi, c’est avec lui que j’irais. Il paraissait tellement fort et puissant, comme les autres, mais dans ses yeux luisait un feu qui m’attirait et me captivait. Les yeux de Gabriel étaient plus doux... ils avaient un air plus compréhensif, j’ai pensé : « Oh, à quel point ces Etres sont absolument magnifiques » ! J’ai ensuite regardé l’Etre qui me faisait face : ses yeux étaient pleins d’amour, de chaleur, d’autorité et de persuasion. Il a paru satisfait de mon choix. Il m’a alors dit : « Tu seras mon soldat et tu vas aller avec Michel pendant quelque temps. Gabriel viendra te voir quelquefois. J’en enverrai d’autres vers toi et ton fruit ne tombera pas loin de l’arbre au moment de la Récolte ».

Juste à ce moment là j’ai vu 5 Sphères de Lumière. Elles semblaient jouer, tourbillonnant autour de l’Etre et de moi-même. Elles étaient apparues au loin dans le paysage, et j’ai remarqué qu’elles avaient toutes la même taille et la même forme, mais avec des tons différents, aussi subtils que les nuances des pétales de rose, sauf une qui était d’un ton bleu. Deux parmi les roses paraissaient exactement semblables, les deux autres comportaient des nuances rouges et oranges plus profondes. Avant que je ne puisse poser des questions, il a parlé : « Celles-ci, comme tout ici proviennent de toi, qui provient de moi, mais elles viendront à toi et tu t’occuperas davantage d’elles. Elles s’envoleront séparément mais se rassembleront au moment de la Récolte ». J’ai imaginé que l’Etre parlait peut-être de mes enfants, mais je n’avais que 21 ans, non seulement je n’avais jamais été marié, mais je n’avais pas envisagé de le faire. Je ne comprenais pas comment tout cela pouvait provenir de moi et moi de LUI. C’est alors qu’est apparu un magnifique plateau de cristal, tout chatoyant des couleurs de nombreux arcs-en-ciel. Il s’est soudain brisé en milliers de morceaux, chacun brillant de son propre fait.

Très lentement, les morceaux ont commencé à se rejoindre pour reconstituer le plateau originel, j’ai alors compris ce que l’Etre de Lumière me montrait : nous (les morceaux) constituions le plateau. Je ne suis que l’un de ces milliers de morceaux, comme l’étaient tous ceux que je voyais là-bas, ainsi que ceux qui étaient dans le « Monde ». Mon esprit continuait à réfléchir à la Récolte. Alors que je pensais à ce que cela pouvait signifier, l’Etre a répondu : « Tu vas voir ici les signes qui amèneront la Récolte ».

C’est alors que j’ai vu des images apparaître, comme sur des écrans de télévision. Lorsque je regardais dans les écrans, les visions se rassemblaient et fusaient en une image pénétrant mon esprit. J’avais l’impression de subir le recul de l’impact. Ce n’était que des aperçus, mais tout-à-fait réalistes, comme s’ils se produisaient juste devant moi dans le présent. Je ne pouvais pas me détourner, et il me semblait faire partie intégrante de ces visions. Il y a eu des scènes d’hommes en uniforme tuant d’autres hommes en uniforme. J’ai reconnu certains des insignes, quelques-uns appartenaient aux USA. Il y avait aussi des milliers d’hommes en civil tuant des milliers d’hommes en civil encore plus nombreux. C’était comme regarder des figurines s’animer, fauchant d’autres figurines de différents pays, différentes nations, différentes religions, différentes armes, différentes décennies, mais toujours résultant en des centaines de milliers de morts et de mourants. Je voulais sortir de là, je ressentais la souffrance que ces personnes éprouvaient. J’ai demandé à l’Etre pourquoi cela se produisait, combien de temps cela allait-il continuer, l’Etre a répondu « L’homme sera une proie pour l’homme, jusqu’à ce que l’homme prie pour l’homme ».

La vision suivante concernait une quantité d’inondations se déversant sur la terre, sur différents continents, à différentes saisons. De nouveau, je marchais au beau milieu, ressentant la force et inhalant l’odeur de la Mort. Des centaines de vies, des hectares et des hectares de cultures étaient perdus, ainsi que des centaines d’animaux d’élevage ou sauvages, flottant vers les abysses. J’ai ensuite vu des volcans tout autour du monde, entrant en éruption l’un après l’autre. La lave en fusion ensevelissait des villes entières, des villages, avec les gens et les animaux à l’intérieur. J’ai regardé dans les ruines, j’ai vu qu’il ne restait pas grand chose de ce qui avait existé là.

La dernière vision sur l’écran a été celle de tremblements de terre destructeurs sur pratiquement tous les continents. Il y en avait un énorme en Amérique, la plupart des autres se situaient en Europe et en Orient. Encore des milliers de morts, des bâtiments effondrées, un paysage nivelé, si bien que je me suis à nouveau tourné vers l’Etre. Il a dit : « Non seulement ce que tu as vu se produira plus encore, mais le temps viendra où tout se passera simultanément, cela arrivera en même temps que les plus grands péchés des hommes ». Je n’ai pas eu le temps de poser de questions avant qu’Il ne déclare : « Ils se détourneront de MOI et s’autoproclameront dieux ».

Michel m’a fait signe de le suivre. Dès loors, j’ai fait partie de l’Univers, novas, soleils, planètes, tout ce que j’avais regardé depuis la terre peu de temps auparavant... mais était-ce vraiment peu de temps ? Nous avons voyagé vers le début de tout, la zone interne de l’Univers. D’innombrables planètes tournaient autour d’innombrables soleils, et plus nous approchions du centre, plus les galaxies étaient nombreuses. C’était comme le plateau, en somme : après qu’il se soit brisé, la plus grande partie se situait au centre et les morceaux qui s’étaient brisés en premier avaient été projetés au loin, de la même façon que l’Univers. Tout n’est rien d’autre qu’un cercle dans un cercle entouré d’un cercle. Chaque niveau, chaque dimension n’est qu’une couche de l’origine qui est sans fin. Je contemplais des millions des Sphères pénétrant systématiquement dans les nombreuses planètes devant moi. Elles étaient telles des abeilles voletant de fleur en fleur et les pollinisant l’une après l’autre.

Michel m’a amené plus près, je pouvais maintenant voir qu’un très grand nombre de ces planètes comportaient de la vie, les Sphères se joignaient aux créatures de ces planètes. Toutes ces créatures n’étaient pas identiques selon les planètes, mais elles avaient des caractéristiques communes, une tête, un corps, des extrémités et les Etres de Lumière les animaient pendant quelques temps. Nous repartions du centre à présent, Michel a déclaré que Gabriel allait me fournir d’autres explications que Lui, Michel, voulait que je connaisse, et qu’il était satisfait pour les nombreuses fois où Il m’avait appelé afin d’accomplir Ses souhaits, car je remplissais bien mes devoirs. Ses paroles de séparation ont été : « Plus jamais on ne t’oubliera ».

Je suis reparti vers l’endroit où je savais trouver la terre, j’ai observé des comètes et des astéroïdes passant par hasard près de moi ou l’inverse. Les couleurs des nébuleuses étaient impressionnantes. J’ai regardé ces bébés-galaxies comme on regarde les formes des nuages sur terre, imaginant à quoi ils ressemblent : celui-ci, c’est un bateau... celui-là, un oiseau avec ses ailes déployées... cet autre une écharpe flottant dans le vent... jusqu’au moment où j’ai reconnu la constellation d’Orion. Là, j’ai compris que je m’approchais de ma destination. En dérivant à l’intérieur d’Orion, j’ai remarqué deux corps célestes lumineux fusant parallèlement à son centre, ils ressemblaient à des flèches jumelles propulsées par un archer en direction de cette « bille bleue » : chez nous.

Immédiatement, m’est apparue la vision de millions de gens pleurant à cause de la dévastation de secteurs entiers de New York. J’ai éprouvé une sensation étrange que je n’avais jamais connue auparavant, j’ai pensé que c’était peut-être dû au fait que j’ai grandi dans cette ville. J’ai vu un énorme tremblement de terre, de magnitude 8,6, dans un endroit appelé EUREKA. Un radio amateur ou un speaker de la radio dirigeait des milliers de personnes émigrant de zones à désastres fréquents vers des endroits sûrs. Une station spatiale a semblé tomber du ciel à cause d’une explosion interne. Des missiles étaient simultanément tirés dans l’espace depuis plusieurs nations. J’avais cru que l’Etre de Lumière m’avait montré tout ce qu’il y avait à voir, mais là, c’était différent, plus fort et il n’y avait pas d’écran comme auparavant. Gabriel est apparu à mes côtés, j’ai cru que c’était parce que je tremblais, mais c’était pour expliquer la vision galactique qui s’étalait maintenant devant moi, ma galaxie. Le soleil était en expansion et crachait d’énormes boules de plasma, plus qu’il ne l’avait jamais fait dans le passé, en direction même du plan orbital des planètes.

Je ne pouvais quitter la terre des yeux, regardant les effets que ces éruptions avaient sur la Terre. Une grande masse est passée près de moi, plus grande que toutes les planètes que je connaissais, et tandis qu’elle passait, j’ai vu la terre osciller follement, comme une toupie en fin de giration. La rotation a cessé puis elle a repris lentement, mais elle était inclinée maintenant, et j’ai été entraîné plus près comme par un zoom. Les nuages de cendre, qui avaient englouti la terre, se sont éclaircis et, comme un morceau de métal cloué que l’on arrache, j’ai vu les océans commencer à monter, d’abord le Pacifique, le long de la « ceinture de feu », puis les autres, de façon synchrone.

Alors que les eaux passaient sur les terres émergées, celles-ci ont commencé à s’enfoncer sous la pression supplémentaire. Lorsque les pressions ont achevé de compenser la rotation de l’axe qui se modifiait, la terre n’était plus semblable à ce qu’elle était auparavant. Elle était plus neuve, plus propre, plus belle avec des verts plus profonds et des bleus plus clairs. Certaines terres émergées paraissaient similaires à celles de certaines des planètes que je venais de visiter avec Michel. Il y avait des gens sur cette terre, ils semblaient plus heureux et plus satisfaits, bien qu’ils aient paru vivre à la manière des peuples primitifs. Des villes, construites dans l’antiquité et submergées par les océans, étaient maintenant peuplées par les survivants de ce nouveau monde. J’ai vu des tribus s’unir à d’autres tribus et de petites nations se former. Mais c’est ce que je ne voyais plus qui a fait tressaillir mon cœur. Il n’y avait plus de guerres, une paix et un bonheur authentiques était finalement advenus pour l’humanité. Gabriel m’a alors dit que c’était Son message, il me fallait le ramener, faire savoir à autrui qu’il y a peu à redouter, car la terre persistera éternellement, à l’image de toutes les planètes que j’avais visitées. Je dois dire à ceux du monde de regarder Orion, ils sauront quand un nouveau monde adviendra pour eux. Je Lui ai demandé « Que se passera-t-il pour les autres sur terre, pendant ce changement » ? Gabriel m’a répondu que tous seront relevés, certains seront élevés plus que d’autres et ne jouiront plus du monde physique, tandis que d’autres seront laissés sur terre pour renouveler et reconstruire le physique, eux aussi seront d’une élévation plus grande que tous ceux qui vivent ici actuellement !

Je me suis à nouveau retrouvé face à l’Etre de Lumière Dorée, les 5 sphères bondissant toujours autour de Lui. Je voulais rester, explorer ce royaume avec tous les autres êtres de lumière, mais on m’a dit que je ne le pouvais pas. J’avais été amené là pour retourner dire à autrui ce qui allait venir après moi, et que s’ils répandaient l’Amour qu’ils avaient amenés avec eux dans le monde physique, ils pouvaient être sûrs que leur Créateur les attend impatiemment. L’Etre m’a répondu que si jamais je devais me poser les questions du cœur ou de l’esprit, alors Il y répondrait, il me suffisait de regarder en moi-même, car c’est là qu’Il allait demeurer.

Depuis ce moment il me suffit de penser qu’il en est ainsi, et qu’il en sera ainsi car je saurai la vérité éternellement. Il m’a été dit qu’il restait beaucoup de travail à faire, qu’Il avait établi un champ de rocailles devant moi, et que je devrais les écarter pour passer. Nombreux sont ceux qui seront mis sur ma route et que ma présence pourra aider. Pour d’autres plus nombreux encore, je ne le pourrai pas, mais je ne devrai pas les écarter, car aucune âme ne doit être perdue en mon cœur. J’ai demandé comment je pourrai le savoir, mais avant de recevoir une réponse j’ai été propulsé dans le tunnel obscur, comme un mouton dans un aspirateur, et avec autant de maîtrise qu’un train de marchandise devenu fou.

Je me suis réveillé face à une infirmière qui m’enlevait, en grattant, les croûtes de sang du côté droit de la tête. Mon corps était tourmenté par la douleur. J’ai crié contre cette infirmière à cause de ce que je prenais pour un manque de compassion, une expression de choc s’est peinte sur son visage : « Oh mon Dieu, bon retour chez nous, marin. Nous étions sûr que vous nous quittiez ». Je lui ai demandé où je me trouvais et depuis combien de temps, elle a répondu : « Cela fait maintenant sept jours de coma. On a cru que vous étiez mort sur la table d’opération et on allait vous envoyer à la morgue lorsque l’infirmier assistant a remarqué un mouvement sous le drap, il vous a ramené précipitamment au bloc. Le médecin vous a ausculté, il a été stupéfait de découvrir que vos signes vitaux revenaient à la normale, mais ce qu’il a vraiment trouvé renversant, c’est que la croûte dure, qui s’était formée sur le trou de votre tête, semblait avoir scellé la plupart des dommages. Il a décidé qu’il était inutile de vous mettre une plaque d’acier dans la tête, elle s’était en effet suffisamment guérie toute seule pendant le temps où vous étiez parti ».

« Vous voulez dire que l’infirmier qui m’a recousu la main au bloc opératoire m’a sauvé la vie » ? Elle a répondu : « Oui, mais comment avez-vous su qu’il vous a recousu la main ? Vous avez été inconscient pendant tout le temps où vous étiez au bloc ! Vous n’avez jamais repris connaissance jusqu’à maintenant » !

Si seulement elle avait su toutes les choses que je connaissais de cette période, elle aurait sûrement été en état de choc. J’ai pris la brosse et la serviette de ses mains en disant que j’allais finir le travail pour elle, elle m’a remercié et dit qu’elle allait prévenir les médecins que j’étais vivant et conscient ! J’ai jeté un coup d’œil au dortoir, j’ai vu plusieurs marins et un Marine allongés dans leurs lits respectif. Le Marine me paraissait familier, c’est lui qui était le plus proche de mon lit. Il a souri en disant : « Eh monsieur Chuck (c’est le surnom qu’on m’a donné outre-mer), tu as manqué une sacrée fiesta la semaine dernière ». J’ai répondu : « C’est ce qu’on dit... mais tu aurais dû voir celle où je suis allé, ça a vraiment décoiffé ». Il m’a informé que j’étais passé dans les journaux locaux, une photo de ce qui restait de ma voiture se trouvait en deuxième page. Il a ensuite dit : « Je parie que tu es content parce qu’ils vont signer ton bon de sortie et pas ton certificat de décès... comme ils ont failli le faire ».

J’ai plaisanté en disant : « Ouais, tu sais... ces docteurs de la Marine, les paperasses... ils signeraient n’importe quoi pour obtenir une permission » !

Le médecin est finalement arrivé et il a commencé à m’ausculter. Il paraissait vraiment intéressé et stupéfait de mon rétablissement... miraculeux, apparemment. J’ai sauté du lit, il est resté sous le choc. Après diverses vérifications, il m’a fait asseoir et il a commencé à me parler. Il m’a dit que j’étais un cas médical miraculeux : mis à part la perte de sang massive, le seul traumatisme crânien aurait dû pour le moins faire de moi un légume... et mes blessures aux jambes et aux bras auraient dû me clouer au lit pendant encore deux ou trois semaines.

Pourtant, j’étais là, et tout fonctionnait bien ! En fait j’étais comme neuf, pas même de marques noires ou bleues pour indiquer ce que mon corps avait enduré... je suis retourné à mon unité le lendemain. C’était bon de revenir parmi les vivants, tout en sachant que j’étais allé dans un endroit de loin meilleur que tous les endroits où j’irais jamais sur terre. Mais je n’en ai pas parlé... en effet, le simple fait de dire que j’avais été mort faisait que les gens se vissaient le doigt dans la tête dès que j’avais le dos tourné ! Parfois je ne regardais pas... mais je le savais !

Finalement, la dernière chose que je souhaitais, après ce voyage, c’était de me réveiller par ce chaud après-midi où l’infirmière m’essuyant la tête a dit : « Bienvenue marin, retour d’entre les morts » !

*

Si je devais expliquer mon niveau de conscience, cela prendrait plusieurs vies dans ce monde physique.

J’avais une perception totalement panoramique, et une ouïe plus nette et plus vive, comme lorsqu’on écoute des murmures dans une chambre sourde.

J’ai visité des cités de cristal, le cosmos et tout l’univers y compris d’autres galaxies, d’autres êtres. Le temps n’existait PAS.

J’ai acquis un « savoir ». J’ai eu cette connaissance : Amour-Lumière-Sacrifice.

Mon rétablissement était trop miraculeux pour que mon expérience elle-même ne soit pas aussi réelle que la guérison... je la considère comme un don/fardeau selon la personne à qui j’en parle, et dont j’adopte la réaction.

Je pardonne plus, je suis plus compréhensif, patient, moins axé sur le physique.

Il n’existe pas suffisamment de termes descriptifs pour décrire fidèlement le monde spirituel, on ne peut rien en dire d’approchant.

« L’homme sera une proie pour l’homme, jusqu’à ce que l’homme PRIE pour l’homme » !

 

 

***

LOUISE B

L’expérience qui a changé ma vie

 

En mars 1987, je ne me sens pas bien. Mon état se détériore, on m’hospitalise. Je sombre dans le coma. Deux semaines s’écoulent et juste avant de sortir du coma, une nuit, je me vois au-dessus de mon corps. Un sentiment de plénitude m’envahit. C’est d’une telle intensité que je n’arrive pas à le décrire. Je me vois dans le lit. Il y a un être en blanc à ma droite, qui fait du vent avec sa robe car mon corps a chaud. Moi, au-dessus, je ne sens rien. Je vois aussi, autour de mon lit, toutes les personnes qui sont venues me rendre visite durant les deux dernières semaines. J’entends ce qu’elles me disent et je peux dire avec exactitude ce qu’elles portaient et à quel endroit elles se trouvaient autour de mon lit... des faits que j’ai vérifiés avec eux, après.

Je vois tout cela dans un état de paix et de sérénité indescriptible. Tout à coup, je réalise que je ne vois pas mes deux filles. Dans une fraction de seconde, je me sens réintégrer mon corps. Il est beaucoup trop petit pour moi. J’ai 21 ans et c’est comme si j’entrais dans un pyjama d’enfant. C’est douloureux. Je me réveille du coma et je réalise que je suis dans un endroit que je ne connais pas ! Paralysée, je ne peux pas bouger, et à peine parler. Ma vision est trouble. Difficile de revenir dans cette vie. Je récupère tranquillement... et fin Mai, je quitte l’hôpital sur mes deux pieds. Physiquement, je suis rétablie... mais psychologiquement, c’est autre chose...

 

Bilan :

- Si je suis ici, c’est que j’ai une mission, comme chacun d’entre nous ;

- j’ai su dès mon retour, il y a 19 ans, que je devais mettre au monde un autre enfant ;

- je suis physiothérapeute depuis 12 ans et, aujourd’hui, en 2006, je m’oriente vers une assistance aux personnes aux prises avec la mort ;

- je n’ai plus peur de la mort ;

- je sais que j’ai une âme ;

- je recherche toujours l’intensité que j’ai connue pendant mon « voyage », et je la sens auprès des personnes en fin de vie ;

- je me sens seule et je serai toujours seule. J’ai consulté pendant des années et je consulte toujours. C’est comme si j’avais un pied ici et l’autre là-bas ;

- je n’arrive pas à m’intégrer au quotidien. J’ai cheminé depuis, mais je pense vraiment que je n’y arriverai jamais totalement.

Je demeure dans la région de Sherbrooke. Merci de m’avoir lu.

Au plaisir, Louise.

*

L'intensité, les sensations, les émotions que j’ai vécues, n’ont rien d'humain. J’étais pourtant dans un coma profond, une paralysie avec un virus entraînant une encéphalite, une méningite et une myélite.

J’éprouvais une plénitude totale. Pas de pensée humaine. La vraie paix, dans une clarté qui dépasse ce que l'on voit. Dans cet état, le temps n'a plus d'importance. Je me sens près de cet état quand je suis près des personnes en fin de vie. Je pense que ce que je suis les influence mais j'aimerais pouvoir mieux leur faire ressentir mon expérience pour que ce soit plus clair pour eux.

J'entendais tout avec une grande clarté. C'était très intense. Je recherche toujours cette intensité. Ce n'est pas humain. C'est divin. C’était comme si j'étais dans la lumière. Je ne la voyais pas, je l'habitais. La « présence » était blanche, comme la lumière. C’était un être vêtu de blanc qui était à ma droite.

J’ai revu ensemble, dans un seul temps, tous les évènements survenus pendant mon coma, bien qu’en fait ils aient été étalés dans la durée.

Maintenant, je sais que nous sommes tous ici pour apprendre à aimer et à être aimé. Difficile de retrouver cette intensité.

Mon intuition s’est accrue. Je sens les choses venir, c’est parfois difficile à vivre... je sens certaines personnes à distance.

Je sens, je sais que ce que j’ai vu, éprouvé, j’ai fait partie du Réel, mais je me rends compte que je n'arrive pas à le faire comprendre aux autres. C'est très douloureux pour moi de ne pas arriver à exprimer cette expérience telle que je l'aie vécu.

Je dirais aujourd’hui, 19 ans plus tard, que ce fut un cadeau empoisonné. Il y a une réalité dans cette expérience qui n'est pas humaine... mais nous sommes humains ! J’ai vécu une intensité que je chercherai toute ma vie à intégrer au quotidien... mes valeurs, mes priorités ont changé.

J'ai dû revoir mes relations.

Je ne pense pas que Dieu existe : je le sais.

Je ne pense pas que j'ai une âme : je le sais.

Comment « intégrer » cette expérience ?... je cherche toujours. Je n'aime pas la décrire car elle est indescriptible, et je suis souvent déçue quand je le fais.

 

 

***

LUCIE C

 

J’ai 19 ans. Je suis sur mon lit, chez ma grand-mère. J'aspire du spray pour soigner ma gorge, mais le gaz atteint mes voies respiratoires et je l'inspire. Je ne comprends pas ce qui m'arrive : brusquement tout est bloqué, je ne peux plus respirer, je panique, un gros râle sort de ma gorge. Plus rien ne peut passer.

Au bout de 2 gros râles, panique totale, je ne contrôle plus mon corps, mes mains cherchent de l'aide, je regarde tout autour de moi pour trouver une solution, tout en suffoquant. Je suis chez ma grand-mère, je pourrais lui demander de l'aide, mais j'ai la présence d'esprit de ne pas la réveiller (il est 1h du matin) parce que si elle me voit comme ça, elle pourrait faire un arrêt cardiaque, elle est âgée. La panique augmente, car je sens l'étau se resserrer autour de ma gorge, comme si quelqu'un cherchait à m'étrangler, et j'ai des spasmes, comme si j'allais vomir. Mais tout reste bloqué.

Au bout d'un moment (peut-être quelques secondes, mais qui me paraissent une éternité), je vois mon corps se lever, je n'ai plus aucun contrôle sur lui, et tandis que ma conscience cherche en vain à trouver une solution, mon corps se met à courir dans tous les sens, sort de ma chambre, va dans le salon, tourne autour de la table et mes bras cherchent quelque chose pour s'accrocher, quelque chose à quoi s'agripper pour ne pas sombrer, quitter la Terre...

Puis il (toujours mon corps, sans le contrôle de mon cerveau) retourne instinctivement dans ma chambre et je m'écroule, prise d'une énorme fatigue à force de lutter. J'étouffe toujours, mais ma conscience s'éloigne de cette souffrance et de ce combat pour faire comme un bilan de ma vie. Je visualise des images de façon extrêmement rapide un peu à la manière des scènes qui passent du coq à l'âne dans mes rêves la nuit, mais que seul mon cerveau comprend parce qu'il n'a pas besoin de détails pour faire le lien, seules quelques images suffisent...

Je ressens toutes les émotions de mon enfance à une vitesse incroyable, ça doit faire une minute à peu près que j'étouffe complètement. Et là, j'ai conscience que je suis victime d'une décision supérieure, d'une présence comme divine, d’une instance supérieure qui tient ma vie entre ses mains et, donc, que je vais mourir. J'en ai conscience et je n'ai plus peur. Ma première pensée en réalisant que je vais mourir, c'est le regret...

Le regret de ne pas avoir dit au revoir à ma famille, le regret de n'avoir rien vécu à 19 ans, le regret devant l’injustice de cette instance supérieure qui m'arrache à la vie, moi qui ne faisait que la commencer et qui ne doutait de rien, le regret de ne laisser aucune trace derrière moi, de ne pas avoir aimé, de n'avoir pas été aimée par un garçon comme je rêvais de l'être, de ne pas avoir eu d'enfant... puis, un autre sentiment : la honte pudique... je me suis vue morte étendue dans la chambre, le visage défiguré par la douleur, et je me suis imaginé la personne découvrant mon corps. Je me suis dit que l'état de mort était vraiment intime : c'est comme si j'étais nue et qu'on me voyait sans que je puisse me cacher.

Enfin, dernier sentiment : une soudaine plénitude... j'ai oublié que je souffrais, je n'entendais plus mes râles, ma conscience était comme attirée par autre chose. Je définirais ça comme une lumière, mais ce n'en était pas vraiment une, je sais que c'était quelque chose de plus haut que moi, quelque chose de supérieur, de rassurant, d'Accueillant, comme une proposition de mettre fin à mes souffrances, gentiment et sans arrière pensée.

J'avais déjà un pied dans l’autre monde : ma conscience avait fait le pas. Que mon corps fasse seulement un autre pas, et j’y serais tout entière... au bout d'un moment, la question ne se pose même plus car mon corps n'a plus aucune force. Je n'ai plus peur et j'accepte... le mot est fort, car c'est ce qui m'a rendu la vie sauve : J'ACCEPTE de MOURIR. Et c'est à ce moment - au moment de cette acceptation qui m'a soudain rendue calme et apaisée - que mon oedème se dégonfle brusquement, et que l'air entre à nouveau dans mes poumons. A ce moment, je suis comme propulsée hors de cet état de plénitude, ma conscience rejoint mon corps immédiatement, et je redeviens moi.

Pendant quelques secondes, je sais que j'ai flirté avec la mort et qu'elle est plutôt agréable : je n'en ai pas peur... puis l’humain reprend le dessus, et la peur de la mort revient. Cependant, aujourd’hui, cette peur a beaucoup diminué. Ce dont j’ai le plus peur, finalement, c’est de l’état de souffrance précédant la mort...

*

Je vis les choses plus intensément depuis cet épisode. J'ai mûri extrêmement vite. J'ai 25 ans, mais les gens me pensent souvent beaucoup plus âgée, moralement parlant... j'ai acquis comme une sagesse, et une sensibilité extrême envers autrui. Comme une capacité d'analyse extrêmement rapide sur la nature des gens...

Au moment où je savais que j'allais mourir, j'avais conscience de tout : de ma condition physique et psychologique, de ce qui allait se passer pour les autres, de ma vie passée, et de la plénitude qui s'offrait à présent à moi...

Mon cerveau (ou ma conscience) fonctionnait à une vitesse extrême, comme l'inconscient dans les rêves... J'avais soudainement comme une intelligence supérieure à la normale, et aussi une sagesse digne des vieilles personnes que j'ai cultivée 3 ans plus tard, et qui m'a aidée à me sortir d'une dépression.

J’ai vu une lumière... mais le terme lumière est incorrect, c'était plus comme une présence divine, une supériorité... notre culture donne au mot "lumière" ce sens là quelque part.

J'ai appris à vivre intensément, à prendre des risques dans ma vie pour ne rien avoir à regretter, à apprécier et aimer mes proches, à pardonner plus vite, à reconnaître mes erreurs, j'ai mûri plus vite que la normale, j'ai développé un intérêt pour autrui, une volonté d'aider les gens qui vont mal, comme une mission de "sauveur" en moi...

J’ai vu comme un tapis de feuilles mortes, et des arbres illuminés par des rayons de soleil. Le temps parait plus long qu'il n'est en réalité puisque j'ai eu le temps de penser à tout ce que j'ai décrit plus haut, et il est en même temps accéléré... l'espace n'est absolument pas perçu par le corps, tout est intérieur.

Ce que j'ai vu de ma vie était à la fois chargé en émotion et trop court car ma vie n'était pas longue jusqu'à 19 ans... j’ai réalisé que la vie est un cadeau et qu'il faut savoir en faire quelque chose de beau.

Je me dis que cette expérience, je l'ai eue pour apprendre à VIVRE... parce qu'à l'époque je déprimais, j'étais paresseuse, je gaspillais mon temps... j'étais solitaire. Depuis, je m'intéresse aux autres, et j'aspire à profiter de la vie qu'on m'a donnée, je me sens en connexion avec l'univers.

J'avais comme un pied dans l’au-delà et l'autre dans le monde des vivants... Je savais qu'en posant mon deuxième pied dans l’au-delà, je mettrais fin à mon combat pour la vie, et que je serais enfin à l’aise et sans souffrance...

Je ne connaissais rien des expériences de mort imminente (EMI) avant mon expérience. J'ai d'ailleurs gardé ça pour moi pendant un an.

Je ne sais pas si c'est cette expérience précisément ou si ce sont les expériences de ma vie qui ont suivi, mais mes relations sont devenues beaucoup plus intéressantes, profondes, intellectuelles, sensibles, sincères, et j'ai développé une capacité à faire le tri des bonnes personnes, à sentir les gens.

Je me dirige aujourd'hui vers le bouddhisme alors que je suis juive (mais non pratiquante).

 

 

***

LYNN M

 

Je suis morte d’une crise d’asthme.

Je me suis retrouvée dans une réalité complètement différente de celle-ci... les couleurs étaient différentes, indescriptibles. Je ressentais plus que je n’entendais les timbres ou les sons, j’ai été transportée dans le cosmos, pas seulement dans notre secteur, mais à des années-lumière d’ici.

J’étais plus que jamais totalement consciente de qui je suis, une conscience intégrale tout au long du voyage, omniprésente. Je décelais tout d’emblée, je ne pourrais pas dire qu’il y avait séparation entre les cinq sens.

Je sentais que j’étais dans mon corps lumineux, ressemblant à une galaxie, avec des pulsations d’énergie pure. J’étais à l’intérieur d’une forme cristalline qui tournoyait tellement vite que j’avais l’impression d’être dans une bulle dorée. Je me sentais totalement en sécurité, dans un état tout à fait normal, mais comme s’il s’agissait de mon authentique essence pure.

JOIE immense. J’ai entendu comme un « POP » ou un souffle, c’était plutôt un timbre, ensuite je me suis retrouvée dans mon corps lumineux. Mon corps terrestre ne faisait tout simplement plus partie du paysage.

C’était différent de tout ce que j’ai lu sur les EMI. Il y avait d’autres corps lumineux autour de moi, certaines énergies étaient plus grandes, d’autres plus petites, plus rapides, de différentes couleurs, certaines étaient pareilles à moi. C’était comme un comité d’Accueil cosmique, je ne suis jamais restée seule, j’étais toujours accompagnée par d’autres lumières.

Il y avait cet enthousiasme, nous paraissions danser les uns autour des autres dans nos corps lumineux. Je me sentais fortement reliée par nos pulsations, j’avais conscience qu’elles me reliaient à toute chose. En y réfléchissant, je crois maintenant que cela correspond à notre concept de Dieu, l’énergie suprême.

Je ne peux pas dire s’il y avait des membres de ma famille, des guides ou des créatures angéliques, seulement qu’il y avait des énergies lumineuses.

Avant que je n’aille très loin dans le cosmos, je me suis rendu compte que je traversais une énergie lumineuse massive. Je pense maintenant qu’il s’agissait de notre soleil.

Une fois le soleil dépassé, j’ai pu voir une étoile lointaine. Et le temps d’une pensée, je me suis retrouvée dans une zone de l’espace totalement différente, avec de nouveaux êtres énergétiques, de toutes nouvelles couleurs, un autre panorama spatial. Sensation de liberté. Ce qui s’en rapproche le plus serait une scène du film « Contact », lorsque l’actrice tombe dans la machine qu’ils ont construite et que le temps se déforme dans l’espace.

Au moment du retour, alors que je n’étais pas encore totalement dans mon corps terrestre, j’ai pu lire dans les pensées des urgentistes. J’en ai eu confirmation plus tard par la régulatrice qui est une amie chère, elle m’a rapporté leur dialogue, elle était en contact radio avec eux pendant tout l’événement.

Dès que je pensais une question - comme par exemple : « Pourquoi sommes-nous ici » ? - en un éclair les réponses m’étaient renvoyées en pensée : « Pour vivre une expérience terrestre, pour communiquer sur ce spectre de polarité »... c’est comme si j’étais restée là-bas une éternité dans mon corps lumineux... alors qu’en temps terrestre, la période où je ne présentais plus aucun signe vital a duré quarante minutes.

La terre possède une structure cristalline autour d’elle, comme celle dans laquelle je me trouvais, tournoyant si rapidement qu’elle semble une sphère dorée enveloppant la planète, une lumière qui la conserve intacte. Il y avait un ondoiement ou un bouillonnement important localisé principalement aux environs du Proche Orient et aussi vers l’Afrique.

La pulsation est partout et toute chose y est reliée. Il existe une énergie qui ne veut pas que cette pulsation persiste, j’ai su que cette énergie veut modifier le rêve (pour ainsi dire). Choisir d’être ici, dans cette réalité en 3D, est la chose la plus difficile que notre âme puisse jamais faire. Prendre sa première respiration est très difficile, c’est un miracle. Nous sommes tous des héros par le simple fait d’être ici ! Si tout le monde s’en rendait compte, nous nous encouragerions les uns les autres au lieu de détester autrui par peur. Je peux dire je t’aime ou je te déteste, tout est question de spectre d’expérience. On ne nous a pas dit à quel point nous sommes magnifiques et courageux. En revenant, j’avais un sentiment de libre arbitre. Je voulais apprendre beaucoup (pour quelle raison ?) et m’en rappeler. La doctrine religieuse la plus proche de la réalité qui m’a été révélée là-bas serait le Tao... mais toutes les religions s’expriment par métaphores. La vérité se trouve dans chacune d’entre elles, simplement elles la décrivent différemment.

Nous ne sommes pas ce que nous paraissons être, nous portons seulement un costume terrestre, comme lorsqu’on va chercher un vêtement dans son placard. Les expériences de nos âmes n’ont pas de fin, nous sommes des êtres éternels reliés à une énergie suprême : l’AMOUR... il est entièrement question de pulsation.

En ce qui concerne l’énergie qui ne veut pas que cette pulsation persiste, je ne sais plus... pourquoi une énergie voudrait changer les choses, alors que cela semble tellement naturel et bienfaisant ? Oh, une autre chose : il y avait toutes sortes de vaisseaux ravitailleurs dans notre système solaire, ils étaient stationnés de manière à observer notre planète. Je n’ai vu aucun extra-terrestre ni eu aucun contact, j’ai simplement eu conscience de leur présence en revenant.

Je n’ai décelé aucune limite. J’ai voyagé dans ce qui m’a paru être vaste. En revenant, par contre, j’ai vu quelques fines tresses argentées me reliant à certaines personnes ici : mes parents, quelques amis proches et certains de mes élèves. J’imagine que j’étais donc toujours en instance de retour.

Un mouvement d’énergie est sur le point de se produire dans les vingt années à venir, c’est quelque chose de naturel. Cela va se passer pour chaque être vivant, y compris notre planète terre douée de sens. C’est comme monter d’un octave, afin de faire l’expérience de la vie à cette fréquence. Nous sommes tous ici par choix pour apporter ce changement vers le niveau suivant.

Pendant que j’étais là-bas, j’avais un sentiment de libre arbitre total, je n’avais aucun désir de réintégrer mon corps. Ce ne fut pas un choix, c’est simplement arrivé... à ma grande surprise. Je m’en suis demandé la raison : pour communiquer, je pense, pour raconter cette expérience à ceux qui voudront l’entendre. Lorsque je suis retournée dans mon corps, j’étais un peu contrariée au début, mais j’étais honorée, et maintenant je l’accepte. Je veux témoigner de cette transformation, aider les autres autant que je le peux pour qu’ils ne redoutent plus la mort.

Au retour, c’était comme se déplacer dans une baignoire pleine de gelée, l’énergie est très dense ici, c’est très difficile... c’est la raison pour laquelle je considère que notre simple présence ici est un vrai miracle... ce que nous créons de nos mains et par notre pensée est tout simplement impressionnant.

Je n’ai plus peur de la mort (j’ai fait une autre crise d’asthme subite le 11 septembre 2001), je ne crains plus de m’exprimer, de dire la vérité telle que je l’ai connue par cette expérience, mais jamais pour forcer quiconque, ni pour le plaisir de me tenir à un pupitre.

Mais si les gens veulent savoir ce que j’ai vécu, je le leur dis. Je crois que c’est la raison pour laquelle je suis revenue, j’ai reçu un don immense. Ma préoccupation est que tous ceux qui m’entourent n’aient pas de crainte non plus, qu’ils effectuent leur tâche spirituelle, qu’ils s’accomplissent sans être paralysé par l’énergie négative.

J’écoute davantage mon intuition. Lorsque je ressens la nécessité de téléphoner ou de communiquer, je n’hésite plus. Je médite plus régulièrement. Je fais plus souvent des prières de gratitude. Mon art s’est transformé pour toucher davantage l’âme, j’enseigne toutes les époques artistiques, de manière à ce que chacun puisse trouver son centre de gravité à travers l’art.

Oui, vraiment : les opportunités d’enseignement sont sorties de nulle part, toujours plus nombreuses, et mon art a pris un tour plus spirituel, des occasions sont également apparues pour l’exprimer. J’ai atteint une relation plus aboutie avec mes parents et mes amis. Je déménage bientôt dans un nouveau logement/studio où je pourrai enseigner plus confortablement.

J’ai raconté cette expérience à mes amis les plus proches, ainsi qu’à d’autres qui veulent bien en entendre parler. Mes élèves, adolescents à l’époque, ont été étonnés et reconnaissants, nous sommes devenus très proches, j’ai vu diminuer leur sentiment de désespoir. Je pense que pour eux, ainsi que pour d’autres qui me l’ont dit, cela les a aidé à être moins effrayé par la vie et la mort. Oh ! il y a aussi les infirmières, lorsque j’étais à l’hôpital, elles se sont toutes assises sur le lit et m’ont écoutée attentivement.

J’ai été très introspective dans les quelques jours qui ont suivi. Après l’hôpital, pendant environ sept semaines, j’ai eu l’impression de ne pas toucher le sol, comme si je me trouvais encore dans mon corps lumineux, je sentais les émotions de tout le monde, il me fallait vraiment faire attention et rester discrète sur ce que je ressentais, comme si nous n’étions pas prêts pour cela.

Immédiatement après l’hôpital, j’ai également fait une rencontre intéressante avec des énergies sombres. Je n’avais pas peur, j’en étais seulement consciente, comme un souvenir de lumière rencontrant l’obscurité. C’est une histoire plutôt compliquée.

Le meilleur, c’est que maintenant je sais ce que je suis réellement, une pure énergie lumineuse, je fais partie de tout le reste, il n’existe aucune séparation.

Le pire, c’est de ne savoir quoi faire de ces informations, comment les utiliser... que se passera-t-il si j’ai une autre attaque pendant une crise, si je n’aide pas les autres, et qu’au contraire on doive m’aider, moi ? Je veux vraiment retourner dans mon corps lumineux, mais je sais que je reviendrai finalement ici, seule la pulsation sait quand cela se produira. Je suis venue ici pour faire ma part et je ne chercherai pas d’échappatoire.

J’ai en fait écrit une lettre de huit pages à un ami cher, décrivant en détail toute l’histoire. Je peux vous en envoyer une copie, le texte étant tout simplement trop long.

 

 

***

LYNNE

 

Je me souviens d’avoir été allongée sur une table blanche et froide dans une salle d’opération. Ma mère était là, en compagnie du médecin et d’une infirmière. Le médecin a dit que j’étais morte. Je me trouvais au dessus de tout cela, observant l’ensemble. Ma mère a répondu qu’elle en était contente (plus de 30 ans après, je l’ai confrontée à cette version, elle est devenue blanche comme un linge). Je suis ensuite allée dans un tunnel chaud, très brillant (comme une aurore boréale), et j’ai été Accueillie par une personne assise sur une chaise. C’était si paisible, tellement merveilleux. Je n’avais plus mal, je pouvais courir, respirer, j’ai adoré.

Cette âme m’a dit que je devais retourner sur terre pour enseigner aux autres. Je ne voulais pas repartir, je voulais rester. Plus tard dans la semaine, j’ai lu mon épitaphe. Ma mort était prévue parce que j’étais très atteinte par l’asthme depuis de nombreuses années.

*

Le tunnel était brillamment éclairé, il chatoyait comme une aurore boréale ; tons bleus, jaunes chauds. L’âme qui m’a Accueillie était incroyablement aimante. Une paix et un amour stupéfiants en émanaient, il a dit que je devais repartir parce que je devais enseigner certaines choses. J’ai répondu que je n’avais que HUIT ans, qu’on me laisse tranquille, que je voulais RESTER !!

Il faut dire que pendant mon enfance, j’étais seulement occupée à survivre à mes parents. Et j’étais asthmatique, je passais le plus clair de mon temps sous une tente à oxygène.

On m’a dit qu’il me fallait enseigner certaines choses aux autres. J’imagine que c’est la vérité. Au fil des années, en effet, de nombreuses personnes m’ont déclaré que je leur avais appris des choses (même si, dans la plupart des cas, elles ne les apprenaient qu’en renâclant et protestant sans cesse). Je dois être un catalyseur de changement.

Là-bas, j’étais dans un « temps » hors du « temps ». On m’a fait réintégrer mon corps et j’étais en colère. Pourquoi devais-je retourner sur terre alors que je n’y étais pas désirée ?

Je suis hypersensible en ce qui concerne les gens, je ressens trop nettement leurs émotions. Quand je travaillais, j’ai éprouvé le besoin de « rentrer dans ma carapace », sinon c’était insupportable pour moi. J’avais l’impression d’être écorchée. Il semble que j’aie une capacité à soigner. Je suis aussi du genre prolifique – je suis tombée enceinte contre toute attente, pourtant je prenais la pilule… vraiment efficace ! Il semble également que je possède un corps hypersensible.

Je crois en Dieu, pas en la religion.

Mes relations avec mes enfants sont fantastiques ; avec mon mari, oubliez ! je ne sais tout simplement pas comment il faut s’y prendre. Je ne sais pas jouer mon rôle dans ce monde, dans la vie quotidienne, j’ai détesté la routine du travail. Je suis inadaptée, incapable de mentir, je ne pouvais donc pas cadrer avec une structure d’entreprise.

J’aurais dû être bouddhiste ou quelque chose de ce genre, il est en effet certain que je ne crois pas au christianisme tel qu’il est enseigné. Je pense que d’une certaine manière cette expérience a recâblé mon cerveau et mon corps. Je suis tout simplement différente de mes frères et sœurs, ou de qui que ce soit dans mon entourage. Mon cerveau passe directement à la conclusion en sautant la partie intermédiaire. Je possède la bonne réponse à une question, mais je suis incapable de dire comment je l’ai découverte.

Le meilleur a été de connaître et de ressentir l’amour, la chaleur et l’absence de douleur. Il n’y a pas eu de mauvaise partie.

 

 

***

MANI O

 

Durant la nuit du 3 février 2002, j’ai fait un rêve très étrange (mais cette histoire n’est pas un rêve, comme vous allez vous en apercevoir un peu plus bas).

Je me suis vu debout dans ce que je décrirais au mieux comme étant un désert mort étendu où le sol ressemblait à du sable durci et craquelé sous un ciel gris noir. Devant moi se tenaient trois esprits encapuchonnés. Devant eux, il y avait quelque chose comme un puits qui mesurait environ 1,20 – 1,50 mètre de haut et qui contenait une eau semblable à du mercure. Bien que je n’aie vu ni visage ni main, ces esprits m’ont demandé si je souhaitais rester ou repartir.

Ici, je dois dire honnêtement, même si c’est inexplicable, que je savais que je ne rêvais pas. Cela semblait tellement réel que c’en était effrayant.

J’ai répondu que je souhaitais repartir. Je me souviens avoir dit : « Je veux repartir, mes enfants ont besoin d’un père pour les élever ». L’eau s’est figée... et une lumière incroyable est apparue. Elle semblait tellement brillante que c’en était stupéfiant. Bien que je ne l’aie pas regardée avec mes yeux, c’était comme si je voyais une image du Christ me disant qu’il allait honorer ma requête. Je me suis réveillé en me sentant très bizarre, vivant cependant et effrayé, même si je pensais ou voulais croire qu’il ne s’agissait que d’un rêve.

Plus tard ce matin là, je suis allé travailler, j’ai eu mes appels comme d’habitude, rien d’étrange, je ne pensais même plus à mon « rêve ». Puis, dans l’après-midi, j’ai reçu un coup de fil pour un travail qui ne présentait aucune difficulté (on souhaiterait avoir des appels aussi faciles tous les jours), mais il était hors de mon secteur d’opération. Cependant, je lui ai donné suite car la société affirmait qu’il n’y avait personne d’autre (ce que j’ignorais à l’époque, c’est que l’intervention avait été refusée par un autre technicien qui l’avait estimée trop dangereuse).

Quand je suis arrivé sur place, cela ne paraissait pas être une grosse affaire, mis à part le fait qu’il fallait intervenir à 10 mètres de hauteur. Avec une échelle ce n’est pas un problème, et j’avais fait de nombreuses interventions comme celle-là. J’ai donc installé mon échelle, me suis assuré qu’elle était bien posée et je suis monté. Ayant oublié quelque chose, j’ai dû redescendre. Lorsque j’ai commencé à le faire, l’échelle a glissé et je me suis mis à tomber de 10 mètres accompagné par l’échelle pesant 45 Kg.

Tandis que je tombais, tout était silencieux. Pas de vent. Il ne faisait pas froid. La lumière se trouvait là, avec moi, j’ai regardé en bas et je me suis vu après avoir entendu le claquement de l’échelle. Je me suis vu là sur le sol. J’étais à 10 mètres de haut, à côté de cette lumière puissante. Au lieu de la neige, je voyais cette lumière devant moi avec une belle chaleur. Elle m’a fait venir en elle. Tandis que j’y étais, j’ai ressenti une pause, j’étais maintenant dans la lumière du Christ et je me suis vu comme si je remontais le temps, dans mon lit, et j’ai vu le vide, et l’accident. C’était bizarre, parce que c’était comme si j’avais été dans tous les endroits en même temps. Tandis que je voyais tout, j’ai senti que la lumière me disait qu’elle allait honorer ma demande de retour. J’ai dit que j’allais repartir ; même si j’avais envie de rester, il me fallait repartir.

Tandis que je redescendais vers mon corps, quelque chose m’a été dit, je me souviens seulement avoir répondu : « Je le promets ». Quand je me suis réveillé, une dame se trouvait là, et une quantité de personnes qui me surplombaient. Des appels sont arrivés aux urgences, indiquant que j’étais mort. La première chose que j’ai entendu, c’était la femme qui se tenait au dessus de moi, elle a crié sous le choc de mon réveil, elle a dit : « Vous devez avoir fait de bonnes actions envers autrui pour que Dieu vous laisse vivre » ! Elle a ensuite appelé son mari en criant, et il a dit en arrivant : « Vous étiez mort, oh mon Dieu, vous étiez mort... Dieu vous a fait vivre » ! Après cela, la police, l’ambulance et les pompiers sont arrivés tous à la fois, ils ont eu un choc en me voyant en vie avec une bosse sur la tête de la taille d’une balle de golf.

Inutile de dire qu’on m’a emmené d’urgence à l’hôpital.

*

Je n’y ai jamais beaucoup réfléchi, mais maintenant je me rappelle que dans le vide j’étais en uniforme (vêtements de travail). A la fin, je ne faisais qu’un avec la lumière.

Sentiment de paix, de joie, d’amour ressenti.

Lorsque je suis allé dans la lumière, il y avait une ouverture. Une fois à l’intérieur, c’était comme si je ne faisais qu’un avec la lumière, et le monde entier s’y trouvait.

Cette lumière incroyable est apparue, elle paraissait tellement brillante que c’en était écrasant, bien que je n’aie pas vu avec mes yeux, c’était comme si j’avais regardé une image du Christ.

J’ai volé pour entrer en elle. C’était tellement stupéfiant, écrasant, c’était comme si - c’est vraiment difficile à expliquer - c’était comme si je ne faisais qu’un avec le monde : je savais tout, je sentais tout, j’étais ici et là-bas, c’était comme si je n’avais fait qu’un avec l’univers entier, c’est tellement magnifique que les mots ne peuvent l’expliquer.

Une fois dans la lumière, j’ai pu voir et sentir que toute vie faisait partie intégrante de l’énergie.

 J’ai vu les mondes des vies ne faisant qu’un avec la lumière... et je ne peux tout simplement pas l’expliquer, mais j’ai le sentiment que je suis plus âgé que je ne pensais l’être.

J’étais heureux de repartir pour mes enfants et ma femme, mais triste aussi de m’en aller. Maintenant, je ressens des choses autour de moi... comme si des esprits voulaient communiquer avec moi.

Lorsque sans y penser, je vois une personne, je sais des choses au sujet de sa personnalité, ou ce qu’elle projette... cela, je ne peux pas l’expliquer. Je sais qu’il existe un monde meilleur quand on meurt. Je sais qu’il existe une vie au-delà de celle-ci.

Certaines personnes pensent que je suis fou, d’autres croient que je peux apporter des réponses scientifiques à ces phénomènes, certaines pleurent, d’autres ne veulent tout simplement plus me parler.

Je voulais repartir, mais je dois terminer ici d’abord. C’était ma réaction lorsque je me suis réveillé, mais je ne parviens pas à me souvenir de ce que je voulais dire par : « terminer ici d’abord ». Tout ce que je peux dire, c’est que le pire sentiment a été de devoir partir.

Généralement, les gens dont je fais la connaissance m’apprécient plus qu’avant... pour une raison que j’ignore, ils me font confiance comme si je les connaissais depuis des années. Il y a même des personnes qui me disent, après m’avoir parlé de leur vie : « Pourquoi est-ce que je viens de vous dire tout cela » ? Ce sont des personnes que je viens de rencontrer, que je ne connaissais absolument pas et qui, en temps normal, ne m’auraient probablement même pas donné l’heure.

 

 

***

MARCO C

 

    A 2 heures environ de la nuit du 26/06/2002, j’ai perdu connaissance, entrant dans une sorte de pré-coma que les médecins avaient prévu à cause de ma pathologie... j’avais peu de chances d’en sortir vivant. Ce qui s’est passé à ce moment-là (au dire de mon père, environ 6 heures, le temps de mon inconscience) est incroyable !! J’ai parcouru avec mon même corps (mais bien plus léger et presque friable) un immense tunnel sombre. Le noir n’inspirait aucune peur, parce que j’étais certain d’arriver vers une lumière à la limite du tunnel que je voyais approcher. Je le parcourais, léger et souriant... sans position définie mais avec la décision de toujours aller vers la lumière... plus je m’approchais et plus fortement augmentait mon état de bien-être total... je ne peux pas quantifier le temps... là, il n’y a pas d’horloge et pour une minute, il peut se passer plusieurs heures... j’ai pu voir étant à l’extérieur de mon corps et, je présume d’un coin du plafond, un docteur ou un infirmier penché sur moi... mon voyage allait finir... je sentais un bien-être inimaginable m’envelopper, j’étais au milieu de la lumière !! Que de paix... que d’amour !! Quelle incroyable sensation de bien-être !! Au milieu de la porte, j’ai reconnu ma grand-mère, morte il y a déjà six ans, et que j’adore encore !! Elle m’a mis une main sur le front jusqu’à l’entrée de la lumière... elle m’a dit : « Repars... ce n’est pas encore le moment ! Je serai toujours ici pour t’attendre... tu es tranquille » !

J’ai parcouru à reculons le tunnel en un millième de seconde, à ce qu’il m’a semblé - et j’ai ouvert les yeux... il y n’avait pas ma grand-mère, mais mon père qui m’a caressé le front et qui m’a dit : « Tu as survécu ». J’étais heureux, serein et reposé et pour quelques jours, je ne me suis pas beaucoup rappelé de mon voyage... mais aujourd’hui, je peux vous le dire : je l’ai fait.

*

"Voler" ou "glisser" dans le tunnel vers la lumière était particulièrement réel, j’en garde le souvenir d’une profonde affabilité et d’une sensation de bien-être TOTAL.

Bien-être intérieur et paix. Un très grand glissement vers la lumière entouré par le bien-être et la paix... je me rappelle de l’agréable tiédeur de l’air.

La lumière était toujours là, du début du tunnel jusqu’à la fin, mais mon envie de la rejoindre et d’y rester toujours s’accroissait à mesure que je me rapprochais d’elle. J’ai rencontré la personne que j’aimais le plus en ce temps-là… ma grand-mère maternelle.

J’ai rejoint la limite sans la dépasser... je l’aurais fait, mais ma grand-mère ne me l’a pas permis, ce que je n’ai pas compris... je le regrette beaucoup.

J’en ai parlé à l’une de mes tantes qui m’a fait prendre connaissance de votre site... personne d’autre n’aurait pris au sérieux ce que j’ai dit.

L’expérience était absolument réelle et incroyablement belle. Inoubliable : le bien-être de l’âme, de l’esprit, et la certitude de n’être pas seul.

Je suis plus croyant qu’avant, et... je n’échangerais mon expérience « pour rien au monde ».

 

 

***

MARGARET C

 

En voiture, l’accident... le bruit d’une explosion... tout à coup je me suis retrouvée dans une lumière intense, avec en moi le sentiment d’une paix intérieure totale... que nous recherchons tellement dans cette vie. Je ne ressentais ni crainte, ni envie de repartir. Mais on m’a dit : « Le bébé ne doit pas mourir ». J’ai refusé de partir... on m’a répété : « Le bébé ne doit pas mourir »... et je me suis soudainement retrouvée dans le siège conducteur de ma voiture.

Il m’a fallu beaucoup de temps pour être en mesure de parler de cette expérience. Finalement, je l’ai racontée à ma famille, ainsi qu’à l’un de mes thérapeutes. Il s’occupe de moi depuis mon dernier accident en 1996, dont je ne me suis pas rétablie. Je souffre de douleurs chroniques... mais quand je désire la paix, je reviens à la lumière.

*

Effondrée sur le volant, j’étais dans un tunnel de lumière. Je ne peux pas expliquer comment nous communiquions. Je ne voulais pas revenir, je l’ai refusé par deux fois, mais juste après la deuxième fois je me suis retrouvée dans la voiture.

On m’a dit que je le devais.

Je suis devenue meilleure, plus généreuse, je plaisante souvent sur le fait de ne pas perdre mes « bons-points ».

Tout ce que je sais, c’est que je me trouvais dans ce magnifique et paisible tunnel de lumière, et que le bébé (ma petite-fille) ne devait pas mourir, j’ai par conséquent été renvoyée. A aucun moment il n’a été fait mention de son nom, ni du fait qu’il s’agit de ma petite-fille, seulement du « bébé qui ne doit pas mourir ».

 

 

***

MARGUERITE S

 

Quand j'avais 2 ans, mon Papi est mort. Il a eu une crise cardiaque et il est mort, au salon. J'étais présente et ma grand-mère m'a dit plus tard que j'avais essayé de le réveiller. Nous habitions une ferme, et les bêtes meurent, elles aussi... on m'avait toujours dit que quand meurent les êtres, ils s'en vont au ciel. Je savais par l'école du dimanche ce qu'était le paradis, à quoi ressemblaient les anges, et Jésus.

Papi était parti, et la vie ne fut plus jamais la même pour moi. C'était lui qui était rigolo. Il n'y avait que lui pour se soucier plus de moi-même que de mes actes. Je me souvenais de lui en permanence et il me manquait tout le temps.

Un jour, ma mère est partie aux courses et elle a rapporté un tas de cachet d'aspirines pour enfants. Empaquetés en longues bandes de cellophane divisées en carrés, avec 2 cachets pour chaque carré. Pendant que tout le monde s'occupait de ranger les achats, j'ai pris les aspirines, je suis sortie et je me suis cachée derrière la poubelle. J'étais assez petite pour qu’elle me masque complètement. Autant que je me souvienne, je me tenais le raisonnement suivant : Papi est mort... tous ceux qui meurent s'en vont au ciel (on ne m'avait pas encore parlé de l'enfer), et si tu prends trop de cachets tu mourras... je les ai donc pris pour aller voir Papi. Pour moi, ce n'était pas un suicide : j’allais tout simplement lui faire une visite, ou quelque chose comme ça. Mais je savais que ce n’était permis, et c'est pour cela que je me suis cachée.

Quand maman m'a trouvée avec les carrés en plastique vides, au lieu de m'emmener chez le docteur, elle m'a tout simplement mise au lit. Elle m'a allongé sur le dos, avec des couvertures jusqu'au menton, ce qui m'étranglait. Je luttais pour me sortir d'en dessous des couvertures, j'étais comme emberlificotée dans une toile d'araignée, je ne pouvais pas respirer et j'avais très peur. Il me semble que je ne savais pas vraiment où j'étais... tout ce dont je me souviens, c'est que je ne pouvais guère bouger et que je me débattais pour me libérer, pour respirer. Puis j'ai vu une petite fille, près du plafond. Je ne savais pas qui c'était, mais cela ne m'importait guère, apparemment, car je n'y pensais même pas. Elle était habillée à la mode des années 1800, avec une longue robe foncée et un tablier blanc orné de dentelles. Elle avait les cheveux noirs, longs et ondulés. Elle semblait un peu plus âgée que moi, et elle me regardait. Alors, je me suis retrouvée moi aussi au plafond !... et je me voyais d'en haut, coincée entre le lit et le mur.

Je me rappelle que je pensais (ou bien je l'ai dit à cette fille) : « Regarde-la... pourquoi fait-elle ça ? Si elle veut réellement se dégager, pourquoi ne fait-elle pas le tour du lit » ? Cela m'amusait... je ne trouvais pas étrange d’être au plafond et je ne réalisais pas que la fille, c'était moi. Je ne me souviens pas du temps qu’a duré cette situation. Par contre, je me souviens de la sensation, et c'est cela précisément qui est difficile à décrire. C'était une sorte de concentration totale. Ce que je ressentais, c'était tout ce qui existait. Dans la vie il y a toujours un souci quelconque qui m'assiège... par exemple : j'espère ne pas faire une gaffe ; mon pied me démange ; pourvu qu'on me punisse pas, etc... bref, il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond.

Mais là, rien du tout ! Pas de soucis... il n’y avait que le moment présent. C'était tout clarté... et par conséquent, c'est la vie terrestre qui m'est devenue rêve. C'était merveilleux, mais j'étais alors trop impliquée dans l'expérience pour en faire l'analyse, si je peux le dire comme cela. Donc, nous étions là, près du plafond dans le salon, en train de regarder ma mère, ma sœur et ma grand-mère. Il y avait une comédie à la télé, et maman et grand-mère riaient. Maman et ma sœur étaient assises sur le canapé, ma grand-mère dans le fauteuil. Je les voyais, mais je ne me souviens pas d'en avoir éprouvé de fortes émotions. C'était comme quand j'avais vu mon corps... ce n'étaient que des gens qui riaient en regardant la télé... je suppose que moi aussi, à ce moment-là, j'étais semblable à une spectatrice de télévision. Un peu comme quand on zappe d'une émission à l'autre et qu’on tombe sur un film : peu importe le déroulement de l'action, on peut le regarder d'une façon détachée pendant un moment, puis changer de chaîne. J'étais très contente pendant tout ce temps, et rien n'aurait pu me perturber.

Puis, nous étions en compagnie d'un homme. Je ne me souviens de rien d'autre. Moi, la fille et l'homme, c'est tout. Nous nous entretenions, soit par pensées, soit en parlant (toujours aussi difficile à décrire). C'était comme quand les paroles défilent de haut en bas sur un écran d'ordinateur, trop rapidement pour être lues. Tout de même, j'étais capable de saisir toutes les idées qui me traversaient l'esprit. J’ai entendu quantité de propos édifiants ayant trait au comportement envers son prochain et à la façon d'agir ici-bas. Je ne m'en souviens pas mot à mot, mais bref : nous devons être bons les uns pour les autres. Et je suis certaine que j’ai gardé tout cela en moi, bien que parfois j'oublie de le pratiquer, pour une raison ou une autre. En tout cas, rien de tout cela ne me paraissait étrange, et pendant toute l'expérience, j’étais dans la plus grande félicité. Je crois qu'il n'existe pas de mots terrestres pour l'exprimer, mais je m'en souviens tout de même. Puis l'homme (peut-être était-ce Jésus, il était très sympa et je l'ai beaucoup aimé) a dit qu'il fallait que je retourne. Je ne voulais pas partir et j'étais déçue, car je voulais voir Papi. Je me souviens le lui avoir dit... mais non... il fallait que je reparte. Et puis j’étais de nouveau dans mon corps, coincée entre le mur et le lit.

*

Il y avait une absence totale de pensées et de sentiments négatifs... c'était comme la différence entre l'état d'éveil et l'état de rêve flou, qui s'estompe de la mémoire. Mais c’était inversé : là-bas, j'étais éveillée... tandis que maintenant, je suis de nouveau dans le rêve confus, sans grande clarté.

Tout me paraissait normal, selon mon souvenir, mais la différence c'est que quand je regardais quoi que ce soit, mon attention y était fixée exclusivement. Quand je «me» voyais entre le lit et le mur, je ne voyais que le lit, le mur, et moi. Je n'ai pas le souvenir d'avoir cherché sans cesse à voir d'autres choses. Enfin... je n’en suis pas tout-à-fait sûre, parce qu'il y a longtemps de tout cela.

Pourtant, j'en garde un souvenir très clair. Je ne suis pas sûre de la façon dont j'entendais des choses, ni de ma manière de m'exprimer. Simplement, les mots s'échangeaient, en va-et-vient.

J’ai ressenti : divertissement, curiosité, paix, joie, détermination, déception... avec cette paix totale, cet amour total, qui étaient constants, soutenant toutes les autres sensations.

La fille, au plafond, paraissait avoir 6 ou 7 ans... je n'ai aucune idée de qui c'était. Elle semblait, par sa tenue, dater d'il y a 100 ans : habillée d'une longue robe foncée, un tablier avec dentelles, avec cheveux noirs et ondulés qui descendaient au-dessous des épaules. Elle était sympa et elle est restée avec moi. Elle avait l'air neutre, sans parti-pris. Elle ne m'a pas vraiment fait part de rien, mais je l'ai suivie. Quand nous regardions mon corps, c'est à elle que j'ai fait mes commentaires. Elle m'a emmenée dans le salon, et m'a conduite au lieu suivant. L'homme gentil, que j'ai bien aimé, était adulte. Je n'ai jamais pu voir son visage, il était là tout simplement, un homme qui m'apprenait des choses.

C'était comme un espace gigantesque sans murs, ni plafond, ni sol. Ce n'était pas blanc.

Cette vie est une épreuve que nous devons passer en pratiquant la bonté envers les autres, car tout appartient à Dieu. Il faut apprécier les choses qu'il nous donne, les animaux, la terre, les gens, et les aider à passer l'épreuve en leur faisant savoir qu'il ne faut pas avoir peur de mourir, qu'ils vont revoir ceux qui sont déjà morts. Il faut aimer tout le monde et suivre la règle d'or, voilà toute la signification de cette vie.

Je n'ai pas beaucoup de souvenirs d'avant (l'expérience), mais j'ai toujours eu le don de « voir » par les yeux des animaux s'il leur arrive quelque chose de mal, quand je dors. S'ils meurent quand je suis loin d’eux, en général je le sais, même en état d'éveil. Je suis au courant des maux qui arrivent à mes enfants, aussi. Et avant que mon fils aîné ne me l'ait dit, je savais que j'allais avoir une petite fille. Effectivement sa femme a eu une fille.

Pendant quelque temps, des religieux me rendaient visite chaque semaine dans le but de me convertir à leur religion. J'ai étudié les livres qu'ils me donnaient et j'ai fait la comparaison avec la Bible. Une nuit, j'ai eu un « rêve » ou bien une visitation où les paroles me sont venues très rapidement, comme avant, dans l'EMI... et j'ai su pourquoi les deux missionnaires avaient tort, dans quelle mesure leur doctrine s'écartait de la Bible... j'ai compris que je devais m'éloigner d'eux.

Petite, je n'y pensais guère, à vrai dire, car je tenais pour acquis que tout le monde savait qu'il y avait un Dieu, un Paradis, et que nous continuions à vivre après la mort. Les grandes personnes tiennent souvent des propos semblables, et je croyais qu'elles devaient « savoir » comme moi je « savais ». Ma mère n'avait pas l'air de s'y intéresser, et ma grand-mère ne se rendait pas compte que moi, j'avais une perspective tout à fait différente de la sienne, qui était abstraite. Ce n'est qu'à 20 ans, quand je travaillais dans une maison de santé, que je suis tombée sur un exemplaire de « Life after Death » (ou « Life after Life ») et que j'ai réalisé que j'avais reçu un don particulier. J'ai essayé de m’en servir, par exemple pour aider une personne lors d’un deuil, si je la sentais réceptive. Et j'ai essayé de dire à d'autres qu'il n'y a pas lieu de craindre la mort... mais je ne sais pas à quel point j’ai réussi à les soulager.

Après des années de réflexion, mes conclusions sont les suivantes :

1 - Je n'avais pas plus de 4 ans à cette époque, et je manquais d'imagination et d'expérience de la vie. Quand j'ai pris les cachets d'aspirine, je croyais absolument que j'allais voir Papi, Jésus auréolé, les immenses et brillantes portes du paradis, gazon et anges avec ailes et harpes, et les lions qui s'allongeaient près des agneaux. Bref, toutes les choses qu'on montre aux petits enfants à l'école du dimanche, en tableaux. Si donc il s'agit d'une hallucination, pourquoi, avec mon esprit d'enfant, n'ai-je rien vu de tout cela ?

 2 - J'ai eu l'occasion de rêver très souvent depuis ce temps-là, et j'avoue que j'ai eu des hallucinations, assez nombreuses. Mais dans mon expérience, il n’y avait rien de tout cela : c'était réel... c'est plutôt cette vie qui est un rêve, une hallucination.

3 - A la différence de mes autres souvenirs, celui-ci ne s'est jamais fané : 43 ans plus tard il est intact. Pourquoi ce souvenir est-il différent des autres ?

4 - A cet âge, je n'aurais pas pu inventer ce qu'on m'avait dit, ni la façon de le dire. Je comprenais des choses qui dépassaient de beaucoup mes capacités, vu mon âge, et encore maintenant. Mais lors de cette expérience, tout était parfaitement clair.

Je ne me souviens pas vraiment de mes relations avant, mais je suis certaine que, sans ces connaissances, j'aurais été une personne toute différente, et que toutes mes relations auraient été différentes.

Je n'avais pas vraiment de croyances religieuses qui me soient propres. Tout ce que je savais provenait de ce qu'on m'avait dit, et que je croyais. Eh bien, j'ai appris que quand on meurt, il se trouve que tous les êtres qu’on rencontre n'ont pas des ailes... et ne sont pas tous brillants et blonds.

Alors que je n’avais encore que 23 ans, mes parents, mes grands-parents et ma fille étaient déjà tous morts. Savoir que j'allais les revoir, c'est tout ce qui m'a soutenue. Mais, d'autre part, il y a des choses que j’ai eu beaucoup de mal à supporter quand j'étais petite, et encore maintenant, dans une certaine mesure. Je ne comprenais pas que beaucoup de gens ne savent pas traiter les autres comme il faut, et certains gestes de méchanceté m’ont vraiment blessée. Je crois que les enfants qui ont vécu une telle expérience ont besoin d’être rassurés, et informés de leur différence... ce n'est pas tout à fait ça, mais je ne peux pas l'exprimer mieux que ça.

 

 

***

MARI C

 

Opérée des amygdales dans ma jeunesse, j’ai eu une forte réaction cutanée pendant que je rentrais chez moi, si bien que je me suis retrouvée au département des urgences à l’hôpital, en train de contempler les évènements depuis un point situé hors de mon corps...

Le temps semblait ne pas avoir d’incidence, et je me sentais indifférente à tout... jusqu’à ce qu’un espace nouveau s’ouvre dans la pièce... un espace grâce auquel je suis partie. Au cours d’un voyage embrumé (court, semble-t-il), j’ai été enveloppée dans un amour infini, exquis et lumineux.

Je me souviens être devenue quelque chose comme une âme intemporelle. Pour autant que cela puisse être décrit, je me sentais dans un état de béatitude totale... mais il n’y a pas de langage pour communiquer ce genre de perception. Il me semble avoir été Accueillie par une conscience collective qui m’expliquait que la décision de rester ou de repartir était de mon seul ressort. Je me souviens de ce débat intérieur, non comme le ferait un jeune enfant, mais comme une personne informée, capable de faire un choix en connaissance de cause. Le choix que j’ai fait de repartir vient de ce que je pensais n’en avoir pas terminé avec la vie, puisqu’il me restait encore à l’accomplir. Une fois la décision prise, je n’ai ressenti aucune angoisse à la pensée du retour.

*

Cette expérience est restée aussi fraiche, nette, cristalline que lorsqu’elle s’est produite. Mais il n’existe - et de loin - aucun langage permettant de l’exprimer, si ce n’est partiellement.

Je ne me souviens pas de mon apparence, et il semble que ce concept soit trop terrestre pour être une question pertinente. La sensation était « j’existe ». Tout était clair comme du cristal. Mais dans mon corps, j’étais totalement inconsciente.

Je suis passée par une ouverture vers un autre espace. Contentement, paix, sécurité, plénitude de la pensée... étais-je de retour chez moi ?... il n’y avait pas de formes physiques telles que nous les connaissons, mais une sensation enveloppante d’être bercée dans les bras d’un groupe.

J’ai écouté pendant un bref instant les conversations de l’équipe médicale, mais tout cela semblait un événement dissocié du monde réel dans lequel je pénétrais. Je me souviens tout de même des visages et de l’inquiétude de notre médecin de famille.

Le temps était sans effet. J’avais conscience que j’étais revenue chez moi après un voyage bref et que j’allais repartir. Quand j’ai décidé de repartir, il s’agissait bien de mon choix, un choix muet, toutefois. En fait, le « groupe d’âmes » se comportait comme une caisse de résonance pour mes pensées.

J’ai parfois la sensation d’être vraiment déconnectée du monde, comme si une partie de moi était restée là-bas en tant qu’observateur. Je n’ai parlé de cette expérience qu’à deux personnes. Il me semble qu’elle n’est - de toute façon - communicable qu’à des gens qui savent combien, en ce domaine, notre langage est limité.

Il n’y a pas eu de « versant sombre »... je me sentais en sécurité durant tout le processus.

En tant qu’adulte, mes croyances ont été influencées par cet événement, d’une manière que je sens très positive.

 

 

***

MARIA D

 

J’avais 18 ans et j’étais dans une ambulance. J’ai perdu connaissance à quelques pâtés de maisons de l’hôpital, et je suis revenue à moi à l’intérieur, aux Urgences. J’ai découvert plus tard que j’avais la rate perforée (on l’a enlevée lors de l’opération), des côtes cassées, plein de mauvaises coupures et d’hématomes (du fait d’avoir été traînée). J’avais aussi perdu une grande quantité de sang.

Tandis que le(s) médecin(s) et les infirmières étaient très occupés à me raccorder à des appareils et à me demander mon nom, je me suis sentie très, très faible... et légère. Tout à coup je n’ai plus rien entendu – je pouvais seulement voir les infirmières remuer les lèvres, sachant qu’elles parlaient assez fort entre elles ainsi qu’au médecin. Je me suis donc rendu compte que quelque chose changeait rapidement. Je n’arrêtais pas de fermer et rouvrir les yeux, pensant que d’une manière ou d’une autre, cela m’aiderait à les entendre à nouveau.

Soudain, je ne suis plus là : je fonce au centre d’un immense tunnel qui semble illuminé depuis l’intérieur de ses parois ! Je voyais bien que je me déplaçais, car je voyais les murs à travers un curieux effet de spirale. Je me rappelle avoir pensé à quel point c’était beau, j’étais stupéfaite de me retrouver simplement suspendue en l’air, volant si vite au milieu de cette immense chose. En le traversant, j’ai commencé à perdre la mémoire de ma vie et de ma famille, cela m’a surprise et effrayée. Cela me perturbe aujourd’hui encore. Ensuite, j’ai cessé de me déplacer, je paraissais flotter... j’ai eu conscience d’une autre personne, une entité avec moi, elle avait une forme très peu massive, c’était plutôt une grande forme d’énergie lumineuse.

Cette énergie me connaissait personnellement. Une voix semblable à celle d’un homme, différente pourtant, est entrée dans ma tête pour dire : « Maria, ce n’est pas ton heure, il va falloir que tu repartes ». J’ai répondu uniquement en pensée - cela semblait être la seule forme de communication - que je ne voulais pas, parce que cela faisait trop mal. Alors, il a levé le bras (qui avait plutôt l’air d’être la manche lumineuse et blanche d’une robe) devant lui... et j’ai regardé dans la direction qu’il paraissait indiquer, face à nous, et j’ai vu un pupitre sur lequel se trouvait une énorme livre paraissant très ancien. J’ai pensé : « Je veux aller le voir »... et immédiatement il m’a été dit que je ne le pouvais pas. Il m’a ensuite déclaré : « C’est le Livre des Réponses. Si tu le lis, tu ne pourras pas repartir. Et je me suis à nouveau retrouvée en train de dévaler l’immense tunnel, je suis retournée à mon corps.

*

En 1972, je n’avais jamais entendu quiconque parler d’expériences de mort imminente, de tunnel avec des lumières, de quoi que ce soit de ce genre. Les mots... vous ne pouvez faire l’expérience de ce que j’ai fait et senti « là-bas ». J’ai tout « senti » avec mon esprit plutôt que par le processus de pensée normal.

J’étais sur un parking, ma voiture a roulé deux fois sur moi. Je l’avais démarrée sous le capot, ainsi que j’avais vu mon père le faire quand le moteur ne voulait pas partir. La voiture a démarré mais je l’avais laissée en prise et elle s’est mise à reculer. J’ai donc couru derrière elle et sauté dedans pour appuyer sur la pédale de frein. Mon sabot s’est coincé derrière la pédale de frein ou d’accélérateur. J’ai ensuite été traînée, je suis tombée et la voiture a roulé sur moi. Comme les roues étaient braquées et que j’avais été gravement blessée lorsqu’elle m’a roulé dessus la première fois, je n’ai pas pu me relever à temps, et quand elle est revenue elle m’est passée dessus une seconde fois. C’est arrivé à seulement quelques pâtés de maison de l’hôpital, et juste à côté d’un dîner auquel participaient deux policiers. Ainsi, quand ils ont entendu tout le vacarme provoqué par ma voiture percutant d’autres véhicules en stationnement, ils sont sortis en courant et ont appelé une ambulance.

Pendant cette expérience, je me suis sentie plus vivante que jamais. Je me sentais en parfaite condition. Tout, dans mon moi physique, paraissait fonctionner en totale harmonie. Tandis que je traversais le tunnel, j’ai vu que j’avais un corps. C’est pourquoi il était tellement stupéfiant que je ne souffre pas.

Ce n’était en rien semblable à un rêve. Plus proche de l’éveil que n’importe quoi d’autre, c’était comme vivre à un haut degré de perfection.

Pas de séparation de mon corps... il semblait parfait, sans défaut. Aucune douleur, aucun poids. Sérénité, comme si j’avais été environnée d’eau dans une piscine, mais à l’intérieur et à l’extérieur.

C’était un « endroit », si l’on entend par là le fait de ne pas être ici, et pourtant, d’exister. La seule chose massive que j’aie vue, c’était le pupitre et le livre. Le tunnel était très réel mais paraissait presque charnel. Il était argenté, et semblait onduler.

En fait de lumière, je n’ai vu que « L’Etre de Lumière » au bout du tunnel. Je possédais bien la vue, mais il ne me semblait pas avoir le « toucher ». En fait, je n’ai rien touché. Je n’ai pas senti le vent dans le tunnel, ni la température de l’air. Je n’ai pas essayé de toucher « L’Etre de Lumière », il ne m’a pas touchée non plus. Lorsque j’ai voulu voir ce qui était écrit sur le livre, en y pensant, je me suis retrouvée en train d’avancer dans sa direction, mais j’ai été arrêtée par les pensées de l’être : je ne pouvais lire le livre si je voulais repartir.

Je n’avais aucunement conscience de l’écoulement du temps, ni même de son existence. Le fait que l’être ait employé le terme « repartir » semblait cependant indiquer l’existence du temps, au moins jusqu’au point où je suis parvenue.

J’ai compris que l’être savait que j’existais avant d’aller là-bas. Il connaissait mon nom, il m’a dit que le « temps » n’était pas venu, que je devais repartir. Le fait d’avoir vu le « Livre des réponses » indique qu’il existe bien afin que nous le lisions à un moment donné. Personnellement, je suis très contente de savoir qu’il existe ! J’ai fait des rêves prémonitoires, même étant petite fille, mais cela ne concernait rien d’important, juste des évènements normaux. Après l’expérience toutefois, il semble que je ne me sois jamais « déconnectée » de ces états de conscience différents. J’ai donc une existence amplifiée, comme un souvenir !

Il semble que j’aie su que je devais rester près de « L’Etre de Lumière », que j’aie connu l’endroit où je devais regarder dans le livre, ce que je m’apprêtais à faire. Après le tunnel il y avait un espace infini, mais j’ai effectivement ressenti qu’une séparation existait entre nous et l’endroit où se trouvait le livre.

 J’ai ce que ma tante appelle des Révélations. La veille de la première explosion d’une navette spatiale, j’ai eu la vision de quelque chose qui explosait dans l’espace, puis du drapeau des Etats-Unis, et j’ai senti que, d’une manière ou d’une autre, cela allait affecter tout les citoyens des Etats-Unis. J’ignorais de quoi il s’agissait, j’ai eu peur que ce soit une bombe ou quelque chose de ce genre. Le lendemain matin, la navette a explosé lors du lancement. Plus tard, j’ai parfois vu les gros titres des journaux. Lorsque j’habitais à Escondido en Californie, dans ma tête je n’arrêtais pas de voir en caractères d’imprimerie les mots : « Tempêtes de feu ». Je les ai notés, j’en ai alors parlé à un ami et à ma fille, car cela ne cessait de m’importuner. Puis, quelques semaines plus tard, nous avons subi dans le secteur de terribles tempêtes de feu, les gros titres des journaux annonçaient : « TEMPETES DE FEU ». Maintenant, ma famille et mes amis sont habitués à ce genre de choses.

Il m’a été très, très difficile d’apprendre que j’allais rester ici-bas. Je me souviens avoir eu le sentiment que si je me concentrais suffisamment sur mon expérience, si je la revivais ou la ressentais, j’allais tout simplement « repartir ». Ainsi, il m’a fallu de nombreuses années pour que mon esprit soit à nouveau « orienté » vers la terre. Il était difficile de prendre au sérieux quantité de choses, comme le faisaient les autres, particulièrement ceux de mon âge. J’étais très heureuse d’être revenue... au moins après avoir pleinement récupéré, ce qui a nécessité quelques années, mais je savais - et je sais - que la chose la plus importante dans la vie, c’est de bien traiter autrui, d’être une personne bonne, de faire montre d’amour envers les autres. Il semble que ce soit, sinon la seule chose importante, en tout cas la plus importante, et de loin. Cela semble nous toucher beaucoup après que nous soyons partis d’ici. Il s’agit d’aimer les autres, et d’apprécier nos vies ici.

Je vais à l’église de temps en temps. J’essaie toujours de comprendre pourquoi les gens y vont pour toute sorte de raisons qui n’ont rien à voir avec sa raison d’être. Fondamentalement, je pense qu’on devrait l’utiliser pour aider autrui à se sentir aimé et acquérir une estime commune, unifiante de la vie et du fait de vivre. Il semble qu’elle soit plus souvent un facteur de division et qu’on l’utilise dans le but inverse.

En ce qui concerne les relations, je me suis fiancée avec l’agent de service qui travaillait à l’hôpital, j’avais découvert qu’il était resté avec moi nuit après nuit durant les semaines de mon rétablissement, là-bas. Plus tard nous avons rompu, il est parti pour une mission mormone et je ne l’ai jamais revu. Il a dit que mon expérience lui avait fait ressentir la nécessité de cette mission.

Quant à ma carrière, je dois dire que j’ai eu des difficultés à la prendre au sérieux. En me réveillant par une belle journée ensoleillée, je me sentais obligée de profiter de ce que Dieu nous avait donné à ressentir, à voir et à apprécier... mais à mesure que le temps passait, les exigences et la satisfaction de travailler ont repris le dessus. J’ai appris à mieux me concentrer et à garder les « pieds sur terre ». J’ai ma propre entreprise depuis de nombreuses années, maintenant... et je suis quasi sûre de l’avoir créée avant tout pour la liberté que j’ai de sortir et de regarder le vol d’un papillon, ou de manger un morceau de chocolat au bureau sans crainte de perdre mon emploi. Une chose qui doit vraiment changer, c’est l’idée que les gens ne peuvent travailler que s’ils sont plus ou moins dans des cages mentales. Quand cela a-t-il commencé, je l’ignore, mais c’est vraiment un péché. Les gens doivent travailler pour vivre, et non pas vivre pour travailler. Cette vie sur terre n’a pas été faite pour vivre comme nous le faisons maintenant. Nous avons organisé la vie en dehors de la vie.

De nombreuses années se sont écoulées depuis l’expérience, et j’ai changé de façon durable. Disparue, l’ignorance aveugle ! A 18 ans cela m’a rendue différente. Parfois, je me sentais comme étrangère. Après ce genre d’expérience on voit clairement ce qu’on fait et dit, la façon dont on vit les choses. Cela m’a rendue précocement responsable.

Parfois, en discutant, une personne dit une chose qui m’incite à lui raconter ce qui, dans mon histoire, correspond à ce qu’elle a besoin d’entendre à ce moment-là. J’aime quand cela arrive, le partage est incroyable ! C’est arrivé récemment dans une file d’attente à une caisse, J’ai remarqué le sac à main de la dame devant moi, je lui ai dit à quel point il était joli et nous nous sommes mises à discuter. Il n’a pas fallu deux minutes avant que nous parlions d’expériences de mort imminente ! C’était la première fois que cela m’arrivait. Toutes deux, nous nous sommes senties obligées d’en parler, nous avons aussi eu le sentiment de nous reconnaître d’une manière ou d’une autre ! C’était tout à fait passionnant et bizarre à la fois.

Il est beaucoup plus facile pour moi, maintenant, de faire montre d’amour authentique et de mes sentiments envers ma famille et mes amis. En fait, il y a des personnes qui paraissent gênées par ces démonstrations de chaleur et d’honnêteté. J’ai donc dû me contrôler ! Je me sentais presque « angélique », tellement proche de Dieu, le sentiment de l’expérience était encore en moi, je l’étendais simplement aux autres et cela semblait trop intense.

Le pire a été la sensation de perdre le souvenir de ma famille tandis que je passais dans le tunnel. Cela m’a rendue triste. Je ne voudrais pas les oublier, mais c’était peut-être nécessaire pour abandonner cette vie.

Le meilleur, c’est que pour le restant de mon existence ici, je sais que Dieu existe, peut-être pas tel que nous Le représentons au travers des différentes religions, Il est en fait bien plus que cela, de toutes les manières. J’ai aussi réalisé que chacun d’entre nous est ici intentionnellement, pas accidentellement, que chacun joue un rôle qui modèle cette réalité partagée. Lorsque je prie, je sais que ma prière est entendue, toutes les prières le sont. C’est la forme de communication la plus élevée.

Une autre chose intéressante, c’est que lorsque je suis revenue à mon corps physique (qui était différent de celui qui m’avait « accompagné »), j’ai senti que ma peau était beaucoup trop petite pour moi ! Elle était tendue et rigide. Je la ressentais effectivement. Cette sensation a disparu après quelques jours. Je ne cessais de m’en plaindre auprès des infirmières, du chirurgien, de ma famille. Cela a dû leur paraître bizarre.

 

 

***

MARIE E

(in french index : Maria E)

 

J’ai vécu cette expérience en été, vers 4 ou 5 heures du matin. Le soir précédent, j’avais éprouvé une sensation étrange, j’avais beaucoup d’énergie et je voulais discuter de choses profondes. J’ai épuisé mon compagnon, puis mon frère et je suis finalement allée me coucher. A cette époque de l’année, il est commun qu’on ressente une « fièvre de milieu d’été », je me suis donc mise au lit en réfléchissant beaucoup. Je me suis assise en me recroquevillant sur l’appui de la fenêtre pendant environ 2 longues heures. Après le lever du soleil, j’ai voulu m’allonger... j’avais le corps tellement raide que je suis tombée de la fenêtre sur le lit. C’est à cet instant que j’ai eu la sensation d’avoir une crise cardiaque. Je ne parvenais pas à appeler mes parents, je ne pouvais que m’agripper et grogner.

J’ai ensuite entendu des bruits qui provenaient de ma propre bouche, à ce moment là je me suis rendu compte que ma poitrine se soulevait, et tout à coup, sans avertissement, je me suis retrouvée à l’autre bout de la pièce, au dessus de la porte. J’étais un peu choquée, et je l’ai été davantage encore lorsque j’ai vu que mon corps était toujours sur le lit. Il était tout-à-fait immobile, j’ai pensé que j’avais l’air très, très petite, malade, insignifiante et solitaire, étendue là.

Et puis, je me suis retrouvée à l’extérieur, volant dans le ciel. J’ai regardé en dessous et j’ai vu la lumière du soleil levant se refléter sur la mer d’Irlande. J’étais loin en avant d’un vol de mouettes. Je me déplaçais très rapidement en direction de l’Ecosse, j’ai brièvement vu la côte ouest avec le soleil qui brillait, les bateaux sur l’eau et puis, boum ! Je me suis retrouvée dans le noir... mais j’étais moi-même lumineuse ! Brièvement, j’ai paru être seule. Je n’ai pas eu peur car presque instantanément, j’ai senti qu’il y avait quelqu’un d’autre avec moi. J’ai ensuite décelé une autre personne, puis une autre encore. J’avais l’impression que « j’entendais » des rires.

Je ne pouvais pas vraiment voir autre chose que de nombreuses lumières blanches ressemblant à des sortes d’étoiles. Puis, elles ont soudainement toutes été reliées par des lignes de lumière. C’était comme se retrouver en plein milieu d’une vaste, d’une immense, d’une énorme structure moléculaire, de celles que construisent les chimistes pour exposer les propriétés d’un produit. Celle-là était ENORME. Elle était multidimensionnelle et je comprenais TOUT. J’étais absolument passionnée. J’ai vu des flashs de couleur, j’entendais ce que je ne peux décrire que comme une musique de fond, mais en réalité il ne s’agissait pas de musique, ce n’était même pas vraiment du son tel que nous le connaissons. J’ai eu le sentiment d’exister DANS le son et DANS la lumière. C’est vraiment difficile à décrire parce que mon vocabulaire n’est tout simplement pas assez étendu.

C’était très, très agréable. Je me suis rendu compte ensuite que, quelle que soit la pensée qui me venait, je pouvais la manifester. Je voyais soudain des calculs mathématiques multidimensionnels, décrivant la manière dont tout fonctionne dans l’univers, le magnétisme, la densité, la lumière, la couleur, l’énergie. C’était tout simplement fabuleux. Cela me plaisait vraiment. J’ai pensé que j’aurais aimé ramener cela avec moi, et ce fut comme si ma pensée m’avait piégée... car j’ai tout de suite réalisé que je venais de m’engager à retourner sur terre. Dans l’immédiat, je ne voulais pas partir, je voulais rester, je me sentais plus sereine que jamais. C’était si beau, cette expérience heureuse et paisible, que même maintenant, environ 11 ans plus tard, les larmes me viennent toujours en pensant que je dois vivre dans ce corps, obéir à un ensemble de lois aussi horribles et restrictives... la vie est tellement lourde, morne, basique et ennuyeuse, ici...

Ensuite, j’ai eu l’impression qu’on me parlait, même si je n’entendais pas de voix. Disons que je communiquais par télépathie. J’avais le sentiment d’être environnée par de nombreux êtres que je connaissais bien, pourtant je n’en reconnaissais vraiment aucun de cette vie-ci. Il est certain que je n’ai pas rencontré ma grand-mère décédée ni rien de ce genre. Mais on m’a accordé une faveur avant que je ne parte.

Plusieurs années auparavant, à l’âge de 21 ans, j’avais en effet subi un avortement (à propos, C’EST cette expérience qui a véritablement bouleversé ma vie et qui m’a placée sur une trajectoire différente). J’ai ressenti une culpabilité éternelle pour avoir ôté la vie de mon bébé à naître. Instantanément, je me suis focalisée sur ce qui paraissait être une étoile, une lumière brillante, j’ai su qu’il s’agissait de l’âme de cet être. Qu’il fût garçon ou fille n’avait pas d’importance. J’ai mis en avant mon sentiment de chagrin et de culpabilité, et j’ai été en retour submergée par un sentiment de pardon total, différent de tous les pardons terrestres. D’une manière ou d’une autre, il m’a été dit très, très clairement que je n’avais pas commis quelque chose de tellement mal, qu’il y a des raisons pour tout.

J’ai demandé à nouveau pardon, j’ai même invité cet être à revenir. Le seul son quasi terrestre que j’aie entendu est venu de cet esprit, un éclat de rire très heureux. Je me souviens de ce son aujourd’hui aussi nettement que s’il avait retenti il y a 2 secondes. Ensuite, il a été temps pour moi de partir. J’ai eu la sensation d’être entourée par, je dirais... mes anges gardiens. J’ai senti que je m’éloignais de l’esprit de mon enfant non-né. J’ai ressenti un déplacement rapide, durant lequel j’ai eu l’impression de repartir en arrière ou d’imploser. Je ne voulais PAS repartir, mais j’éprouvais le sentiment très fort de devoir le faire.

Immédiatement après, je me suis retrouvée allongée sur mon lit. Je ne me rappelle pas de ce qui s’est passé ensuite. Je me souviens par contre de m’être réveillée vers 8 h 30 - 9 h, je suis descendue pour prendre le petit-déjeuner avec mes parents. J’étais pour ainsi dire euphorique. J’aurais beaucoup aimé leur raconter mon expérience... mais ils ne m’auraient pas crue.

Depuis ma prime enfance, j’ai beaucoup d’intérêt pour tout ce qui concerne l’au-delà. Mais je sais qu’à cause de mes croyances, mes parents pensent que je suis « limite » antisociale. Si je leur avais dit que je venais de vivre une expérience de mort imminente ou de sortie hors du corps hyper-sophistiquée, ils ne l’auraient pas admis. Je n’ai rien dit pour ne pas risquer qu’on critique, qu’on dénigre une expérience extrêmement intime et précieuse. Cette euphorie a duré environ une semaine. J’avais des tonnes d’énergie. Ce matin là, j’avais l’impression d’avoir fait le tour du monde et d’être de retour, tout dans la maison paraissait aussi ancien que si j’avais été absente pendant une décennie. Durant des jours, les couleurs ont été bien plus riches et profondes.

Malheureusement, après environ 10 jours, j’ai commencé à me sentir déprimée. J’aurais souhaité avoir quelqu’un à qui raconter cette expérience, mais je ne connaissais personne, ni aucun groupe à qui en parler. Cela me déprimait vraiment, je me sentais très seule. Très, très seule.

*

L’expérience s’est produite vers 4 ou 5 heures du matin. Vers 19 h le soir précédent, j’avais bu un grand verre de vin rouge fort avec mon dîner, qui était riche : salade au bleu. Quand je suis rentrée chez moi, j’ai fumé du hachich mélangé avec du tabac, cela m’a fait vomir. Je suis ensuite restée éveillée jusqu’à 3 heures du matin, discutant avec mon frère, puis je suis allée dans ma chambre.

Cette expérience se situait tellement en dehors de la norme que je ne trouve toujours pas les mots pour la décrire (je me considère pourtant comme plutôt éloquente). J’ai entendu des sons qui n’étaient pas des sons, qui n’étaient pas non plus de la musique mais qui en donnaient la sensation, tout en n’étant rien de tangible comme une voix, un coup de tonnerre ou du vent. Trop difficile à décrire. Je ne possède pas le vocabulaire nécessaire.

J’ai de plus fait l’expérience de couleurs fabuleusement riches, de teintes/nuances que je n’ai jamais vues dans la vie normale. Ces couleurs étaient lumineuses et changeantes. Il y en avait bien davantage que celles que nous voyons ici.

Par ailleurs, ma compréhension de ce qui se passait était extrêmement étendue. Je sentais que je pouvais comprendre tout. L’aspect le plus déprimant du retour, c’est que je n’ai pas pu ramener cette compréhension avec moi. Maintenant, je ressens en permanence que je suis extrêmement limitée, comme un vieil ordinateur.

Pendant l’expérience, ma lucidité était extrême, profondé, intensifiée... plus que surhumaine. J’ai eu la sensation de comprendre parfaitement les secrets de l’univers.

Un rêve ?... non ! Tout paraissait très réel. Je ressentais un très profond sentiment de satisfaction à tout point de vue. J’absorbais tout, cela paraissait bien plus réel que les vies superficielles qu’on vit ici, actuellement.

Je me sentais totalement moi-même, si ce n’est que je n’avais pas de corps lourd. Je me sentais tout simplement bien. La description la plus proche, se serait après une très, très longue randonnée, quand les chaussures semblent moulées autour des pieds, en retirant les chaussures ainsi que les chaussettes, les pieds paraissent alors tellement léger. C’est ainsi que je me sentais quand j’ai quitté mon corps. C’était moi, moins plusieurs lourdes couches.

Je n’ai pas entendu des bruits, juste des sons qui étaient différents de ceux qu’on entend avec les oreilles. Ils ne semblaient pas provenir de quelque part, ils étaient simplement là. Ils ne paraissaient pas exister à cause de vibrations, du vent ou de quoi que ce soit. Je ne parviens pas à le décrire.

J’ai vu beaucoup de lumière qui s’est transformée en couleurs, c’était une lumière sombre, il y avait de nombreuses lumières, comme des étoiles. Aucune n’était aveuglante, c’était des lumières blanches intenses, que l’on pouvait regarder aussi aisément que de la lumière représentée sur du papier.

J’étais entourée d’êtres, j’ai l’impression que je les connaissais tous, même si je ne les ai pas reconnus par rapport à ma vie sur terre (à part l’esprit avorté/non-né). Je n’ai vu aucun personnage, ni quoi que ce soit lié à des êtres terrestres.

J’ai eu la sensation de voir les mathématiques. Je comprenais toute la physique, les maths, la chimie, tout. Tout était dans une grille de points stellaires reliés par des lignes de lumière. Je pouvais choisir un motif et il m’apparaissait sous tous ses aspects, je pouvais voir de façon parfaitement nette la manière dont tout fonctionne, tout ce qui concerne l’énergie, comment tout s’assemble, correspond, grandit, meurt... tout ! C’était éclatant. Grâce à ces modèles, c’était un peu comme se trouver dans l’espace profond, pouvoir soudain observer les constellations avec la plus grande netteté : les symboles du Lion et de la Balance, etc... tracés en motifs tridimensionnels, étoile par étoile. Tout avait une signification et je pouvais la comprendre parfaitement.

Juste après avoir quitté mon corps, j’ai eu la sensation de quitter la maison de mes parents en survolant la partie nord de la baie de Dublin, la mer d’Irlande, puis de remonter tout le long de la côte ouest de l’Ecosse. C’était comme si je pouvais tout voir en temps réel. Je n’avais pas la sensation de simplement regarder une vidéo. J’avais vraiment l’impression d’être dans le ciel, volant au dessus de la mer. Ensuite, tout a été différent de la terre et des visions terrestres.

Chaque fois que je me concentrais sur quelque chose, je l’assimilais. C’était comme si j’y consacrais le temps requis pour en être vraiment satisfaite, avec par la suite l’impression que tout avait été très bref. De même, quand je me remémore cet événement, dans son entier, tantôt j’ai la sensation qu’il a duré longtemps, tantôt qu’il a été très rapide.

Quoi qu’il en soit, l’ensemble paraît beaucoup, beaucoup trop rapide. Mais il est assez facile d’éprouver ce sentiment lorsqu’on est vraiment captivé par quelque chose d’agréable, ce n’est donc pas très étonnant.

J’avais le sentiment de comprendre le but de mon existence, à la fois ici et là-bas. TOUT était parfaitement logique. L’un des aspects positifs durables de cette expérience c’est que, quel que soit le degré de folie des évènements du monde actuel, je me souviens que je savais vraiment pourquoi cela arrivait, que tout a un sens, que nous sommes ici pour apprendre et évoluer (même si nous le faisons de façon catastrophique).

Comme je l’ai dit plus haut, je me suis en quelque sorte piégée moi-même. Je prenais beaucoup de plaisir avec les informations mathématiques, j’ai espéré pouvoir en retenir le plus possible, mais à cet instant même, j’ai compris qu’au plus profond de moi je SAVAIS que j’allais repartir : dans l’immédiat, je ne voulais pas partir (comme un enfant), ensuite la décision ne m’appartenait plus.

Après cette expérience, j’ai commencé à savoir tout simplement d’instinct que certaines choses, bonnes ou mauvaises, allaient se produire. A cause de cela, j’ai subi de nombreux problèmes relationnels. En effet, lorsque j’ouvrais la bouche, les prédictions jaillissaient, pour ainsi dire... et presque tout le monde en était mécontent ! J’ignore si c’est à cause de ma personnalité ou de la manière dont je le faisais, mais j’étais si mal acceptée, de façon tellement constante, que j’ai dû m’abstenir... avec une exception pour ma mère. Et je m’aperçois que je le fais encore avec mes amis proches. Je n’ai aucun moyen de déceler le moment où je vais SAVOIR quelque chose, mais lorsque c’est le cas, c’est tout à fait effectif.

Par ailleurs, je me suis mise à faire des rêves prémonitoires. Ils ont lieu assez fréquemment. Ils comportent une atmosphère ou une sensation particulière, je sais ainsi qu’il s’agit d’un rêve prémonitoire, soit tandis que je rêve, soit immédiatement après mon réveil. Parfois je fais des rêves prémonitoires qui sont assez confus, il me faut du temps pour les remettre en ordre car la structure n’est pas toujours parfaite.

J’ai commencé à tenir des journaux de rêves afin de me prouver que j’en étais capable. J’en avais quelques uns mais j’en ai détruits une partie, parce que les informations étaient désagréables et que cela me faisait peur...

Je possède un journal particulier où j’enregistre des rêves spéciaux. Ce n’est que la semaine dernière, alors que je le parcourais, que je suis tombée sur un rêve que j’ai fait il y a six ans, qui décrit parfaitement un événement qui m’est arrivé 4 ou 5 ans plus tard. Malheureusement, quels que soient mes efforts, je ne peux pas modifier les évènements vus dans ces rêves. Ils se produiront toujours, quel que soit le nombre d’obstacles que je dresse.

Par ailleurs, je fais des rêves particuliers qui se produisent généralement par série de trois. Quand cela arrive, j’en suis consciente, je les mets donc immédiatement par écrit. Ces rêves concernent toujours la vie de quelqu’un d’autre. Je les rédige toujours sous forme de lettres et je les poste à la personne concernée. Malheureusement, je n’ai reçu aucune réaction positive. Je pense que j’ai effrayé ces personnes avec les informations ou les détails. Je les poste afin qu’elles portent le cachet et que personne ne puisse dire plus tard que j’ai inventé, ni quoi que ce soit de ce genre. Par malheur, la dernière série dont j’ai rêvée concernait un incident très personnel, que je n’avais aucun moyen de prévoir dans ma vie éveillée. Cet événement s’est finalement déroulé quasiment à la lettre, et mon ami en a été témoin,. Pourtant, lorsque je lui demandé plus tard ce qu’il en pensait, il a absolument tout nié en disant que j’essayais d’établir des coïncidences infondées. Nombre de mes amis sont des scientifiques, tous dénigrent mes rêves. Mes amis plutôt artistes, musiciens, davantage intuitifs me disent que je subis les effets d’un excès de fromage fort avant d’aller me coucher, ou bien que j’ai des hallucinations, etc...

Un seul de mes amis est ouvert et réceptif vis à vis de mes rêves prémonitoires. En fait, j’ai commencé à rêver de son fils décédé. Il aime énormément recevoir ces lettres.

Depuis mon expérience, je fais des rêves très nets au sujet de personnes décédées. Je crois vraiment qu’elles viennent me rendre visite quand je suis en état de rêve. Ces rêves semblent pratiquement lucides. J’ai de merveilleuses conversations avec elles. Elles sont un peu comme mes guides, elles me montrent les emplois que je vais avoir, les appartements dans lesquels je vais emménager, les villes dans lesquelles je vais vivre, etc...

Elles sont vraiment devenues des guides pour moi. Quelquefois elles me rendent visite uniquement pour le plaisir. Elles me montrent aussi des choses qui me semblent banales, mais par la suite ceux à qui j’écris me disent qu’on m’a montré des choses qui sont des messages personnels à leur intention. Ma mère est très contrariée quand je lui dis que sa propre mère a fait passer un message. Pour une raison que j’ignore, elle préfère l’entendre de médiums professionnels. Elle dit que je ne devrais pas « m’en mêler », je lui réponds que ces messages viennent à MOI, mais elle me rétorque que je les recherche et que je devrais cesser. Cela me blesse.

J’ai très fortement l’impression que l’on m’a confié une grande responsabilité et elle n’est pas très agréable, même si je me sens honorée. Car je me sens triste et seule. Je crois maintenant très profondément que la vie ici a un sens. Nous ne sommes pas seulement des poulets sur une étagère, attendant d’être mangés ou de se décomposer... il y a un but précis à notre existence ici.

Après cette expérience, j’ai cessé de travailler dans le tourisme, je me suis tournée vers la psychologie. Je travaille maintenant dans un hôpital et j’ai le sentiment d’avoir une tâche très importante à accomplir, elle est bien plus importante que la recherche ou tout autre devoir que l’on m’assigne.

Autrefois, je considérais les choses de manière hiérarchique, selon l’expérience ou le mérite professionnel. Maintenant l’ordre est différent. Quand une personne très instruite, mais qui n’a absolument aucune profondeur spirituelle, tente de me dire comment sont les choses, j’ai tendance à ne pas l’écouter. Cela pose des problèmes parce que j’ai une notion accrue du temps qui m’est alloué et je n’aime pas qu’on me mette des bâtons dans les roues.

Je suis passée d’une vie de beauté et de décadence (avec une garde-robe complète de toilettes et de chaussures italiennes) à un chemin ardu pour gagner ma pitance, tout en poursuivant des études très difficiles afin de devenir médecin. Je me donne à fond même quand il ne reste pratiquement rien de moi, pourtant je finis toujours par m’en sortir en me sentant victorieuse.

Au début j’étais euphorique. Je pensais qu’il s’agissait de la meilleure expérience de ma vie. J’étais enthousiaste. C’était fabuleux. La vie était tellement pleine d’énergie. C’était comme si j’avais quitté la terre et que j’étais revenue vers tout ce qui est ancien et précieux.

Puis après une semaine environ, j’ai commencé a vouloir repartir, je ne souhaitais pas vraiment être ici, je voulais m’échapper de cette vie. Je suis devenue très sérieuse, je me suis vraiment rendu compte qu’il y avait beaucoup à faire, je savais que j’avais une longue route devant moi. Quelques mois après avoir vécu cette expérience, je me suis totalement désintéressée de nombreuses choses. J’ai perdu tout intérêt pour le tourisme et les fantaisies comme les beaux vêtements, les restaurants, etc. Cela m’a causé des ennuis parce que mon entourage n’admettait pas que je sois désillusionnée ou que je m’ennuie.

Finalement, j’ai laissé tomber mon travail et j’ai pris une année sabbatique. On m‘a très violemment critiquée pour cela. J’avais le sentiment d’avoir besoin de plus de temps pour rester seule avec mes pensées. J’ai eu beaucoup de problèmes avec ma famille, mes amis, mes voisins, etc...

J’ai été très déprimée. J’ai eu le sentiment que toutes mes croyances devaient être brisées et restructurées. Je suis devenue dépressive chronique et j’ai subi une dépression sévère, je me suis effondrée. J’ai prié tout le temps. Mais finalement, je me suis rétablie très vite.

Un jour, j’ai reçu une carte verte que je n’avais même pas demandée, j’ai considéré cela comme un signe. Je suis allée aux USA et j’ai commencé à étudier la psychologie, je suis devenue étudiante, j’ai passé un diplôme, etc...

Aujourd’hui, j’ai totalement recouvré ma santé émotionnelle. Je suis plus forte que jamais. J’apprécie de vivre seule, même si j’éprouve un très fort sentiment de solitude dans mes croyances ou mon travail. J’ai commencé à souhaiter un compagnon, mais il faudrait qu’il me comprenne au niveau spirituel, c’est un problème car la plupart des gens, même ceux qui vont à l’église, ne pensent pas à Dieu lorsqu’ils font de petites choses. C’est ennuyeux. Néanmoins, je sais que cela va se régler.

La meilleure partie c’est d’avoir vécu une expérience tellement fabuleuse que j’apprécie ma vie bien davantage, je crois que nous sommes très précieux. Je passe ce message à quiconque veut l’entendre.

Je travaille avec les anciens dans des conditions difficiles. J’ai vraiment l’opportunité de leur faire savoir qu’ils n’ont rien à redouter, mais qu’ils doivent faire un peu de ménage avant de partir. Je suis moi-même très heureuse de savoir qu’un jour je quitterai la terre, ce sera comme partir du travail un vendredi soir.

Certes, j’avais lu les livres du Dr Moody quand j’étais jeune, et j’ai apprécié son œuvre et les écrits d’autres personnes (y compris le Dr Morse), mais l’expérience véritable est tellement fantastique, elle laisse des impressions tellement profondes que je n’aurais pas pu l’imaginer, ni la créer à l’aide de substances, car le projet qui en découle et la façon dont ma vie a changé en conséquence sont très profonds.

J’ai essayé très, très intensément de retourner là-bas. Je médite beaucoup et j’ai eu des expériences agréables, des visions, des flashs de ceci ou de cela, mais RIEN qui se compare à l’expérience. Tout l’alcool bu ou la drogue fumée ne m’ont jamais rapprochée de cette expérience. On pourrait comparer la méditation à la contemplation de la photo d’une belle montagne dans une brochure, tandis que vivre l’expérience reviendrait à se trouver simultanément dans et autour de la montagne.

Comme je travaille dans le service d’anesthésie d’un grand hôpital universitaire, j’ai l’opportunité de discuter de l’au-delà ou d’EMI avec des médecins. Je leur rappelle que lorsqu’un de leur patient fait un arrêt, ils prient Dieu en secret pour qu’Il replace sa vie entre leurs mains et que, dès que c’est le cas, ils reviennent à leur attitude arrogante en prétendant qu’ils ont remédié eux-mêmes à la situation. Cela m’ennuie car ils sont censés être intelligents et ils ne parviennent pas à réaliser cela.

On m’a suggéré que nous aurions une existence parallèle. Je ne peux exclure cela non plus. Cela me met mal à l’aise d’y penser, mais je ne peux nier que ce puisse être le cas. Je suis aussi tout à fait fascinée par vos recherches sur la mémoire. Je pense que c’est vraiment excellent. Bravo !!! Enfin, je vous souhaite le succès dans vos recherches. Je suis heureuse que vous soyez si courageux... en tant que chercheur moi-même, je pense que vous devez en recevoir beaucoup de plaisir, de critiques et de cynisme également.                      

S’il vous plaît continuez cet excellent travail.

En conclusion, j’aimerais vous remercier du fond du cœur pour m’avoir permis de m’exprimer. C’est la première fois que je mets cela par écrit, que je raconte davantage que quelques menus détails sur le sujet. Cela signifie beaucoup pour moi. Le fait que vous existiez me réconforte et me valorise. Je n’en ai pas vraiment besoin, mais c’est quand même agréable. Merci !

 

 

***

MARK H

 

A la mi-mai 2004, il s’est avéré que je n’étais plus capable de réfléchir avec clarté, et que je m'égarais dans des lieux qui m'étaient pourtant bien connus. Le médecin familial m'avait fait faire des bilans de santé, et j'avais consulté de nombreux spécialistes. On devait me faire un électroencéphalogramme et un scintigramme.

Mais la catastrophe a devancé les examens, et je me suis retrouvé à l’hôpital, aux Soins Intensifs sous anti-coagulants, médicaments cardiaques et analgésiques.

Le 1er juin, j'allais mieux, je mangeais normalement, et j’attendais l'angiographie. Le matin, ils sont venus faire les préparatifs de l'examen. Puis, le processus a commencé, ma femme allait me voir après, dans la salle de réanimation. Sensationnel ! Peu douloureux. Ma femme m'attendait et tout allait bien.

Le docteur responsable de l'angiographie est venu, il m'a dit : « Il y a un problème avec l'artère coronaire droite ! On va le régler demain ; vous serez transféré à l'hôpital principal demain matin. Tout ira bien » !

Le lendemain à la salle d'opération, anesthésie locale, musique favorite du docteur en ambiance. Classique ! Le chirurgien entre en scène, l'intervention commence. Anesthésique local, insertion de la tige. Après deux heures la caméra bouge, je sens une pression dans la poitrine. Je les entends parler de l'endoprothèse vasculaire, et des pressions nécessaires pour faire passer la tige.

 Tout d'un coup, j'entends un mot peu convenable dans la bouche du docteur : « Merde » ! Je me dis : « Merde... et quoi » ? Soudain, le brouhaha des conversations cesse. Toutes les voix provenaient maintenant de l'arrière du laboratoire, où étaient installés les ordinateurs. Une lourde pression dans la poitrine. Je gémis. Une voix de l'autre côté de la table : « Vous souffrez » ? Moi : « Non... je sens seulement beaucoup de pression » ! Une voix : « La pression devrait diminuer » ! Je sens le froid qui entre dans mon bras, et en même temps une autre voix : « Vous lui avez donné la morphine » ? « Ben oui » ! répond l'autre voix.

Puis j'entends le cardiologue qui demande à quelqu'un dans la salle : « Je retire la tige, ou je la laisse »... une voix répond : «Laissez-la, je la retirerai quand j'aurai terminé ». Puis je vois un inconnu qui me regarde de haut. Agréable, rassurant : « Je n'ai pas le temps de vous l'expliquer, mais il y a un problème. Je vous emmène en chirurgie à cœur ouvert. On va vous soigner, votre femme a déjà donné l'autorisation ». J'étais si effrayé que je ne pouvais faire autre chose que prier le Seigneur qu’il soit là, à leurs côtés.

Ma femme est arrivée, m'a pris la main et le docteur m'a dit : « Nous allons faire de notre mieux. Je vous verrai très bientôt, rétabli ». Ma femme et moi nous sommes fait nos adieux, pour moi c'était le dernier adieu, à celle que j'aimais tant!

Je me suis réveillé attaché à l'insufflateur, avec un tas de tubes et de tiges. Ma femme était là ; elle m'a pris la main et elle m'a dit doucement : «Tout va bien aller, chérie, tout va bien.» Il y avait toutes sortes de personnes, infirmières, médecins, techniciens, qui vérifiaient, essuyaient, injectaient !

Je savais qu'il était arrivé quelque chose de grave. J'étais sous perfusion sanguine et ma poitrine me donnait l’impression que je venais de sauter du dixième étage d'un bâtiment, avec atterrissage sur le sternum... pendant les sept jours précédents, j'avais eu un accident vasculaire, une angioplastie ratée, une chirurgie à cœur ouvert. Perte de sang importante, comme je l'ai appris plus tard. Une crevaison d'artère en plus. Seule la sage décision de laisser la tige en place a empêché une hémorragie mortelle.

Avec tout ça je souffre, je respire péniblement, j'ai des coups de vertige et ma tension artérielle est en chute. Quoi d'autre ? Il faut faire gaffe aux conséquences de nos prières !

Nous sommes maintenant le 5 juin, et le chirurgien et les autres docteurs parlent de mon retour chez moi dans un ou deux jours. Bravo ! Je me porte bien, pourtant je suis si faible que j'ai encore du mal à déambuler. Il m'a fallu deux heures pour me laver, assis près du lavabo. Mais ça allait mieux tout de même !

Le 6 juin j'étais prêt à me rendre chez moi pour me reposer, en vue de me mettre à la tâche de suivre la volonté de Dieu.

Le 7, je me suis réveillé tôt. Un peu après 7 h, assis sur le bord du lit, je regardais la télé. Je venais d'aller aux toilettes, et j'attendais ma nourriture... 7 h 30, je ne pense qu'à manger, et à rentrer chez moi le jour-même... je comptais appeler ma femme pour qu'elle vienne me chercher dans l'après-midi.

Moins d'une minute plus tard, j'avais commencé le voyage le plus merveilleux de ma vie. J'ai eu un pressentiment soudain de mort. C'était comme si le sang ne circulait plus... sans douleur... au bout de quelques secondes, j’appelais : «Aidez-moi, s'il vous plait, au secours. Ah, bon Dieu » !

Je n'étais déjà plus dans une salle d'hôpital, mais sur une route ! Certes, ce n'était pas une route pavée d'or, mais une route tout simplement belle. Et c'était moi ! Je me voyais jeune, 10 ans environ, et je portais sur l'épaule, tel un clochard, une branche de saule avec, au bout, un bandana rouge. Sur la route il y avait des gens que j'avais connus en vie, et bien d'autres que je ne connaissais pas. Nous nous souriions en passant, et j'étais émerveillé de ce que je voyais. La route la plus belle que j’eusse jamais vue ! Des détails indescriptibles. Soudain, j'ai pensé à une montagne que j'avais vue tout jeune. En levant les yeux, je la voyais devant moi. La Montagne ! Dans une forme à couper le souffle, avec des détails inimaginables - couleurs, teintes, ombres - qui dépassaient tous les pouvoirs d’expression du langage humain.

En plus de tout ce que je voyais et je ressentais, c'était comme si mon esprit était comblé de réponses à toutes mes questions, avant même que je puisse les poser. La présence de Dieu était en toutes choses. C'était comme si la promesse de combler toutes les espérances de l'âme s'accomplissait sur le moment, à ras-bord. Tout besoin de l'âme était satisfait, avant même de naître. Il n’y avait pas d’espace, et par conséquent pas de temps. Ce que désire l'âme, l'âme le devient. Ce que vous désirez savoir, vous le savez ! Comble de l'Esprit ! En pleine conscience ! Jamais, de toute ma vie, je n'avais vécu une telle satisfaction.

J'étais venu à mon Seigneur. J’étais reçu dans la demeure de Dieu ! Merveille ! C'était comme si j'étais retourné chez moi. Venu de la perfection pour connaître en ce monde le péché, j’avais vécu dans l’imperfection sans jamais comprendre la majesté de Dieu, et je me retrouvais Accueilli à sa porte, bienvenu !

Alors une voix qui semblait être nulle part et partout m'a dit : « Mark, il faut retourner » ! Retourner... non ! Non ! Pas possible ! Encore une fois, la voix m'a dit : « Tu dois retourner ; je t'ai donné une tâche qui n'est pas accomplie »...

« Non, non, je t'en supplie, Seigneur, non ! Laisse-moi rester » ! Mais dans un éclair, je me suis trouvé nu, reculant à toute allure dans une obscurité des plus noires, quoique parcourue d’éclairs. Des pieds jusqu'à la tête j'étais frappé de coups de foudre énormes, tout azimut ! Et pourtant, ces lueurs ne pénétraient pas la noirceur terrible.

Mes yeux se sont ouverts, mon bras droit s'agitait violemment et je protestais vainement : « Non, je t'en supplie, arrête, lâche-moi » ! J'ai regardé devant moi, et j'ai vu ce qui semblait être un stade plein de gens qui me regardaient tous, et qui poussaient des cris d'encouragement pour que les gens les plus proches viennent à mon secours. Le bruit était incroyable, tous parlaient, criaient des chiffres, se croisaient dans tous les sens. Puis, sur ma gauche, quelqu'un m'a pris la main. J'ai levé les yeux, et j'ai vu une jeune femme.

Elle avait un regard qui me pénétrait au-delà de mes yeux, jusqu'au fin fond de l'âme même. Le bruit a cessé, si bien que je n'entendais plus que le son de sa voix. Son regard ne m'a pas quitté, est resté fixé sur les profondeurs de mon âme ; elle avait une voix d'ange. Au moment où elle m'a dit : « Ce n'est pas à toi de choisir, maintenant ! Le choix lui appartient » ! J'ai renoncé à la lutte, je ne me débattais plus, je me suis tu. J'ai entendu comme au lointain une infirmière qui a dit : « Clair » ! J’ai entendu le son d'une machine qui bipait et bourdonnait fortement. C'est mon dernier souvenir. Je me suis réveillé 15 heures plus tard.

Pourquoi le Seigneur m'avait-il renvoyé ? M'a-t-il envoyé cette jeune femme pour m'aider à accomplir sa volonté ? Etait-elle présente pour faciliter mon retour en ce monde ? Je le crois bien, moi ! Il a tenu sa promesse, c'est à moi maintenant de tenir la mienne. Une fois réveillé de cet incroyable voyage, l'insufflateur m'étant enlevé, j'avais la sensation d'un changement du caractère spirituel de mon corps. En ouvrant les yeux pour la première fois depuis le commencement de ce voyage, plus de 15 heures plus tôt, je me suis rendu compte que ces yeux ne voyaient plus d'une façon abstraite... c'était comme si mon âme fixait directement le monde extérieur. Tout avait une signification, je voyais plus profondément que jamais jusque-là. Toute chose importait, les paroles que je prononçais, ma façon de former les gestes, l'expression de mes réactions par les contours de mon visage. Si je souriais, c'était de tout mon cœur. Mes pleurs venaient également du cœur, en larmes de gratitude. Tout affaibli que j'étais, j'avais de la peine à respirer, chaque souffle me coûtait, et les douleurs par tout mon corps étaient intraitables. Mais mon cœur était comblé de gratitude, à cause de l'expérience que j'avais eue.

Le simple fait de vivre selon les desseins de Dieu accordait une signification à chaque douleur, chaque souffle. C'était comme si Dieu m'emplissait les poumons de son propre souffle, chaque fois que j'avais besoin de respirer. Chaque mot que je disait me semblait écrit d'avance par Dieu... il ne me restait qu’à lire le texte. Mes pensées n'étaient plus miennes, centrées sur ma personne... elles appartenaient à ceux avec qui j’avais un contact, qui devenaient le centre de mon être. Mon prochain est devenue d'une importance primordiale, et ce que je disais également.

J'ai parlé avec les deux infirmiers qui m'avaient soigné cette nuit-là, en racontant mon expérience. J'ai mentionné la femme, que j'avais prise pour une infirmière. Je ne connaissais pas son nom, mais j'ai pu la décrire. J'ai dit qu'elle était sur ma gauche, ce jour-là, et que je voulais la remercier personnellement de m'avoir aidé.

L'un d'eux m'a dit : « D'après votre description, ça doit être Debbie ! En effet, elle a travaillé ce matin-là ». Deux jours plus tard, j’étais aux soins intensifs cardiaques, on a frappé à la porte de ma chambre. La porte s'est ouverte lentement, et une jeune femme est entrée. J'ai dit : «Vous êtes Debbie, n'est-ce pas » ? Elle a aquiescé, est venue sur ma gauche. Elle m'a pris la main, et elle m'a dit : «Je suis si contente de vous voir en si bonne forme après tout ce que vous avez subi » ! Encore une fois je la regarde, les yeux dans les yeux, encore une fois elle pénètre profondément dans mon âme. Je dis : « Merci ! merci ! C'est toi qui m'a rendu possible le retour à la vie... je ne voulais pas revenir, tu sais ? C'est toi qui m'en a rendu capable ! Dieu t'a postée là au bon moment : même les mots que tu m'a adressés ! Dieu a envoyé un ange à mon aide - c'était toi - pour que je revienne au monde » ! Les larmes de mon cœur, et ma reconnaissance étaient sûrement visibles dans mes yeux. Je lui voyais l'esprit du Seigneur.

Les Anges existent-ils ? Avant, je n'en étais pas totalement convaincu ! Maintenant, par contre, je sais non seulement qu'ils existent, mais qu'ils sont constamment présents à nos côtés. A chaque fois je revois ce regard, le regard de l'âme qui se déclare ouvertement. Je ne peux que m'agenouiller devant lui, pour exprimer ma gratitude. Merci infiniment pour ta présence, Seigneur, dans l'âme de cet être-ci.

Nous en sommes au 10 juin, je suis mobile, mais constamment surveillé. On va me poser un stimulateur cardiaque. Le 14, la veille de l'opération, le docteur m'a expliqué les risques. Pour tester le stimulateur, ils devaient m'arrêter deux fois le cœur, en me laissant choquer par le dispositif à chaque coup.

Je me suis lavé au lavabo, et je me suis rasé. Soudain, je me suis regardé dans la glace. J'y ai regardé de près encore une fois. Qui est là ? Qui est maintenant dans moi ? Les yeux qui renvoyaient mon regard n'étaient plus ceux de ce Mark qui m'était familier ! J'ai demandé à haute voix : « Qui es-tu » ? Une voix douce m'a répondu : « C'est Mark renouvelé ! L'ancien n'est plus ». J'ai dit : «Seigneur, que me demandes-tu » ?

La voix douce : « Tu dois aimer davantage ! Tu dois accepter l'amour davantage, pardonner davantage, garder le souvenir de ce que tu as eu le privilège de voir : un monde dont très peu de personnes se souviendraient ».

« Le plus important : l'amour ! C’est la clef » !

Mes yeux étaient maintenant ouverts, dans le sens de ce vers du cantique : « Ouvre les yeux de mon cœur, Seigneur, je veux te voir ». La compréhension m'en a laissé stupéfait. Car je vois maintenant par les yeux de mon cœur, pas seulement ceux yeux de la tête. J'ai vu le Seigneur, et je me suis rendu compte que je l'avais vu tant de fois dans ma jeunesse. Il m'avait montré tant de choses, sur la terre comme au ciel... mais je ne voyais que par les yeux de ma tête !

Certains n'apprennent qu'avec peine, certains ne comprennent leur relation avec Dieu qu'au moment où ils sont menacés de la perdre. Ouvrez les yeux de votre cœur, qu'ils perçoivent la grâce et le pouvoir du JE SUIS. Sachez qu'il EST ! Croyez qu'il vous a préparé une place qui est sans chagrin, sans souffrance, sans les contraintes de la condition humaine. La distance n'y ont pas cours, ni le temps ; que votre âme désire une chose, et elle se réalise. Et ce que l'âme désire voir, est vu.

Tout ce que l’on considère est instantanément compris. Sentir Dieu dans le tout !

*

Plus tard, hospitalisé pendant les vacances de Noël à la suite d'une infection dangereuse : mes pensées sont perturbées... mon credo m'interdit le suicide ! Mon corps me conjure d’en finir ! Cette vie, ces soucis... comment vais-je m'arranger pour payer mes dettes, vu le nombre de personnes auxquelles je dois de l'argent ?

Nous sommes là pour nous entraider, et non pour être utilisés. Nous avons vraiment besoin les uns des autres, parfois. Il faut reconnaître que le malheur arrive à des personnes de bonne volonté, et le bonheur à des personnes de mauvaise volonté. Mais il ne faut pas juger. Si on a envie de quelque chose, il faut le poursuivre de bon cœur, que la vie nous surprenne, au lieu d'essayer de la surprendre ! En me souvenant de mon enfance, j'y prends beaucoup de plaisir. C'était l'époque la plus merveilleuse de ma vie ! Une surprise constante ! Chaque jour m'apportait une nouvelle aventure.

Je ressens encore l'épuisement de cette journée, je vois les pauvres figures de mes amis aujourd’hui, après tant de merveilleuses aventures. Je vois l'exquise beauté des choses quotidiennes, et la chance d’avoir eu des amis merveilleux avec qui j’ai pu partager les pensées les plus intimes. Pourquoi ai-je laissé se perdre dans le train-train quotidien ces dons de la Vie qui me donnaient tant de joie ?

Laissez donc croître l'enfant en vous, pour que l'adulte prolonge son émerveillement, sa surprise, sa générosité vitale.

Aimez, mais ne vous laissez pas pour cela marcher dessus, ni ne marchez sur qui que ce soit pour exprimer votre amour.

Vous pouvez très bien garder un œil critique sur ceux que vous aimez, sans pour autant les aimer moins.

Dieu nous aime malgré nos défauts... sans les approuver.

A chaque instant, le mieux qu'on puisse se dire : « Es-tu prêt » ? La fin de cette vie est le commencement d'une autre.

Vivez chaque jour comme s’il était le dernier de votre vie ! Soyez prodigue de lumière, ne cachez pas ce que vous avez appris dans la vie. C'est la seule chose que vous ayez vraiment à transmettre aux autres. C'est moi qui vous le dit : votre statut va changer dès que vous quitterez cette demeure. Si vous l’avez transmise, la lumière durera longtemps après votre départ. Car la seule chose que vous puissiez donner au monde, c'est votre connaissance ! Si vous l’occultez, elle s'en ira avec vous, et ne sera plus jamais retrouvée.

Tout ce que j'ai appris, tout ce que j'ai pu faire de bien, dans la vie, je l'ai appris de quelqu'un d'autre. Ainsi ai-je appris la joie de le partager avec ceux qui veulent bien apprendre ! J'ai tant appris... c'est incroyable, ce qu'un seul esprit peut contenir ! Dieu - ou quel que soit le nom que vous lui donnez - nous a donné la possibilité d'être toutes ces choses, et davantage encore.

Enfant, vous pouvez très bien être pirate ou aventurier ; à l’âge adulte, technicien ou constructeur, savant, professeur ou mentor ; à l’âge mûr, saint accompli.

Bon père ou bonne mère, fils merveilleux, fille merveilleuse ! Tant de choses ! Pourtant, si vous ne les partagez pas, elles sont toutes perdues, poussière de votre corps.

Nous sommes si préoccupés de nos corps, fiers de notre forme ! Mais une fois envolé l'esprit de cette vie, le corps est voué à l'oubli et seul, l'esprit se renouvelle. Ce qui subsiste de vous, c'est le souvenir des choses que vous avez partagées, plus que ce que vous étiez vous-même.

Il m'a dit, LUI, qu'il me restait quelque chose à faire, et je crois que cette narration en fait partie. De surcroît, j'ai changé mes rapports vis-à-vis d'autrui. Si je ne suis pas d'accord avec quelqu'un, je suis d'une franchise brutale. Et la franchise de mon amour envers chacun est totale, aussi!

L’amour surmonte tous les désaccords.

Lorsque je suis retourné à mon existence terrestre, il y avait une terrible noirceur. Effrayante ! J'ai connu le noir, mais là, pour être noir, c'était noir! Un manque total de lumière, sans ombre aucune, même les éclairs s'y engloutissaient. Ce n'est pas un lieu de plaisance ! Comme si toute la peur du monde s'était massée là, en un même lieu, et vous y êtes ! J'ai eu tant de moments où tout, vraiment tout allait mal. La mort aurait été préférable, largement !

Mais pourquoi nous imaginons-nous être seuls au monde ? Nous ne sommes pas seuls ! Mon plus grand espoir, pour ceux qui lisent ces lignes, c'est qu'ils en aient le cœur embrasé, que le fardeau devienne plus léger. Et j'espère qu'en faisant cela, j’accomplis la tâche pour laquelle il m'a renvoyé. Que mes paroles incarnent ses pensées, descendant sur terre sous forme de sons.

« Seigneur, que mes jours soient remplis de toi, et non pas de moi ».

Pour ceux qui auraient perdu un être cher : père, mère, frère, époux, quel qu’il soit... il convient de vous mettre en deuil pendant un certain temps. Mais, une fois rétabli de leur absence de la terre, le deuil n'est plus pour la personne décédée, mais pour vous-même. Aimez-les, honorez leur souvenir. Rappelez-vous le bien qu'ils gardent en eux, et sachez qu'ils attendent votre retour à votre demeure commune.

Ils seront de nouveau vos partenaires dans la vie... une vie difficile à concevoir. La beauté de la terre y est mille fois plus intense. La douleur, le chagrin, y sont inconnus. Si j'arrive à la fin de mes jours, que ces paroles restent, qu'elles servent de plan, pour cette demeure-là.

 

Ton fils aimant, Marcus Greyfeather Hansley.

*

Il n'y a pas de mots pour dépeindre la beauté, la grandeur de ce que j’ai vu et ressenti. Je comprenais tout... mais cette connaissance s’est effacée à mon retour. J'étais conscient de chaque détail... les mots me manquent pour décrire les couleurs, les formes vues. Je ne voulais pas quitter ce lieu. J’ai vu les couleurs les plust brillantes et l'obscurité la plus noire qui soient. Les êtres étaient parfaitement définis et transparents à la fois physiquement et mentalement : pour la vue comme pour la connaissance.

Tous les sons étaient incroyablement clairs, la voix de l'être suprême semblait émaner de nulle part et de partout. La parole ne sortait pas de la bouche des êtres, mais de l'aura qui les entourait.

Si je pensais à ce que j'avais connu dans l’enfance, j’avais cela devant moi, avec tous les détails. C'était comme un traitement automatisé des données. De retour à la vie normale, je comprenais le chagrin, la souffrance, et d'autres sensations auxquelles j’étais fermé avant l'expérience.

Chaque question recevait sa réponse avant même d'être posée. J'ai compris que nous avons tous un but qu’il faut atteindre avant de passer outre. J'ai su que la mort n'est pas à craindre. C'est une chose naturelle. J'ai appris que tout en vivant, nous passons de l’autre côté des milliers de fois peut-être, sans en être conscients. Nous y recevons des instructions, qui ne laissent dans notre conscience que des traces sous forme d’une intuition dont nous ne connaissons pas l'origine.

L'autre monde est à portée de la main... si seulement on savait !...

Nous ne connaissons ni le temps ni les conditions de notre mort, mais elle est aussi proche qu’un clin d'œil.

Je ressens le malheur des autres, c'est comme un poignard qui me perce, et tout d'un coup je leur dis quelque chose, spontanément, qui m'étonne, moi, autant qu'eux... je suis capable de percevoir la crainte de la mort chez les autres, et de la calmer.

J'ai revu une infirmière surveillante, en août, à peu près trois mois plus tard. Elle avait tout mon dossier, et elle m'a dit : «Vous avez passé une véritable crise ! » J'ai pu voir qu'elle souffrait, et je lui ai raconté ce que j'avais vu et ressenti. Elle m'a dit que ce que je lui avais raconté était rassurant... elle avait perdu son père moins d'un an plus tôt. Elle m'a remercié, et je suis parti.

Je l'ai revue deux mois plus tard. Elle avait changé : de timide et fade, elle était devenue confiante et bien habillée. Pas prétentieuse ! Mais pleine d'assurance, souriante, optimiste. Elle voulait tant m'aider avec mes problèmes, et effectivement elle m'a aidé. Comme je quittais le bureau du docteur elle m'a fixé les yeux, pénétrant jusque dans mon âme, et elle m'a dit « Merci ». C’est une des raisons pour lesquelles j'ai été renvoyé sur terre, je crois. En d'autres occasions j'ai parlé spontanément aux gens, pour découvrir que c'était juste à ce moment-là qu'ils avaient besoin de quelqu'un à qui parler.

Après cette expérience, je me suis vu dans la glace, et les yeux qui me regardaient n'étaient pas ceux de l'ancien moi... c'était un nouveau moi qui me renvoyait mon regard. J'ai compris que les douleurs, la souffrance que je vivais, n'étaient que la vie même de ce monde en marche. Depuis, j'ai vu les yeux des anges, qui sont partout. Ils peuvent passer à travers votre regard jusque dans l'âme.

L'intensité de l'amour que je ressens pour ceux qui me sont chers est multipliée mille fois. Là sont les dons les plus riches de la terre, bien plus importants que l'argent : femme, enfants, petits-enfants, beaux-parents, amis.... il n'y a pas d’échange affectif avec les objets, l'argent !

J'ai une relation personnelle avec mon créateur. Qu'importe le nom que vous lui donnez, cela ne change rien. Notre relation avec l'univers est aussi réelle que les mots que je tape actuellement : quelqu'un l'a créé... vous et tout le reste !

 

 

***

Mark J

E-mail : jacoby_mark@hotmail.com

 

L’AUTEUR DEMANDE QUE SON RECIT N’APPARAISSE QUE SUR NDERF SAUF S’IL DONNE SON AUTORISATION

 

Le 17 décembre 1979 a amené de la neige sur le lac Tahoe. J’étais un élève de 17 ans au lycée de North Tahoe et ce matin-là, comme d’habitude, je me suis rendu à l’école en voiture. La conduite ne me posait pas de problème, mais rappelez-vous qu’il tombait vraiment beaucoup de neige, ce jour-là...

A midi, Tim, un copain, m’a emmené chez lui par la route de Lake Forest dans sa Jeep CJ toute neuve. Elle avait de gros pneus et quatre roues motrices, c’était le meilleur jouet de neige pour de jeunes conducteurs. Tim habitait à trois kilomètres du collège et la neige continuait de tomber en abondance. Cependant, exception faite de quelques dérapages, tout s’est bien passé.

Tandis que nous déjeunions à l’appartement, un chasse-neige est passé sur la route de Lake Forest, laissant derrière lui une surface lisse ressemblant à du marbre blanc poli... un marbre tellement glissant qu’on peut à peine tenir debout, ou marcher dessus. Ajoutez-y environ cinq millimètres de neige, et vous avez une parfaite patinoire... eh bien, la route de Lake Forest était ainsi.

Tim, cependant, a cru trouver les conditions favorables pour un « virage en freinage d’urgence ». Une fois le dérapage amorcé sur cette glace mortellement glissante, la Jeep, en fait, a paru accélérer. Elle a glissé totalement hors de contrôle. Nous filions vers la droite, côté conducteur en direction d’une allée. La vitesse était d’environ 60 Km/h, et nous ne ralentissions pas du tout.

Mon dernier souvenir fut peut-être un bruit fort, plutôt semblable à des parasites qu’à une percussion bruyante, un bref éclair de lumière l’a accompagné, puis ce fut l’obscurité. Ensuite, ce que j’ai entendu, c’était « The Wall » des Pink Floyd en provenance de l’autoradio de la Jeep. Je me suis éveillé lentement, j’étais presque entièrement engourdi. L’ensemble de mon corps fourmillait, tout comme mes jambes s’engourdissent lorsque je reste en tailleur trop longtemps. J’avais aussi l’impression d’avoir un sifflement ou un bourdonnement dans les oreilles, et j’ai eu le temps de voir que j’étais allongé sur le dos juste sous la Jeep, dont je fixais le train arrière. Puis, je suis retombé dans l’inconscience.

Lorsque je me suis réveillé, Tim et une inconnue me traînaient sur la route par les bras. Je souffrais. J’avais l’impression que le poids de mon corps dans leurs bras avait dû me couper le souffle d’une manière ou d’une autre. Ils m’ont emmené chez la dame qui me tenait le bras droit et m’ont allongé sur le canapé du salon.

J’ai à nouveau perdu connaissance. Réveillé une fois encore, j’ai entendu des voix qui discutaient de la façon de me soulager. A ce moment là, je savais que j’avais eu un accident de voiture, que nous avions percuté un poteau téléphonique et qu’il n’avait pas cédé. J’ai entendu l’homme et la femme se parler, ils avaient décidé d’allumer un joint de marijuana pour moi, dans l’idée de soulager la souffrance. Lorsque l’homme me l’a tendu, il m’a fallu lui dire que je ne pouvais pas fumer : il m’était trop difficile de respirer. En fait, mes poumons étaient en train de s’effondrer.

La police est arrivée, puis les infirmiers. Tour à tour, ils m’ont posé les mêmes questions : « Comment vous appelez-vous ? Savez-vous où vous vous trouvez ? Savez-vous ce qui s’est passé ? Où avez-vous mal » ? Je leur ai répondu, mais comme ils continuaient à répéter leurs questions, j’ai supposé qu’ils jouaient à un jeu ou quelque chose de ce genre. Il ne m’est tout simplement pas venu à l’idée qu’ils ne pouvaient pas m’entendre.

Les infirmiers ont découpé mes vêtements. En abaissant les yeux vers ma poitrine, j’ai vu que l’épaule gauche était déplacée de façon grotesque, quasiment jusqu’au milieu de la poitrine, elle se trouvait sous le mamelon. Chaque mouvement était devenu douloureux. Tout ce que les infirmiers me faisaient me causait des souffrances extrêmes, j’ai essayé de hurler mais je n’arrivais pas à inspirer suffisamment d’air pour le faire.

En regardant mon corps déformé, je me suis surpris à penser que ce n’était pas le mien. A ce moment, tout a commencé à devenir très étrange. Je me souviens avoir concentré toute mon énergie sur ma respiration : je ne pouvais plus respirer suffisamment. Ma vue était bizarre également ; l’air paraissait troublé, comme si je pouvais le voir. J’ai regardé mon corps tordu et là, je me suis rendu compte que j’avais changé de point de vue.

J’avais l’impression de regarder les infirmiers ainsi que ma propre épaule depuis l’endroit où ladite épaule aurait dû se trouver : à gauche et juste au dessous de mon oreille gauche. Cela a augmenté mon trouble. Respirer était plus difficile que jamais. La vision de mon corps et toute cette confusion semble avoir été trop pour moi, j’ai tenté de me rendormir.

J’appréciais le sommeil ; c’était la seule façon d’éliminer la douleur. Etre éveillé signifiait souffrir, la douleur semblait avoir remplacé toutes les sensations. Respirer faisait mal, tenter de parler faisait mal, mon esprit lui-même me faisait mal à cause de l’incapacité à communiquer avec les infirmiers, l’épaule me faisait mal, la poitrine me faisait mal, le cou me faisait mal, le dos me faisait mal et les muscles du ventre me faisaient mal chaque fois que je tentais de faire rentrer de l’air dans ma poitrine écrasée.

J’endurais une douleur sèche, aiguë, piquante... comme une entaille que l’on continuerait à découper, ou bien une brûlure interne qui s’aggravait sans cesse. La souffrance continuait, empirait. Il ne servait à rien de rester tranquillement allongé pour la faire partir. De plus les infirmiers me remuaient, ils passaient les mains sur mon corps, à la recherche de blessures.

J’avais mis tant d’énergie à respirer que j’étais épuisé, non pas comme après une dure journée de travail ou de jeu : c’était l’épuisement de toute une vie. Dans le sommeil, me disais-je, ce corps cesserait de faire mal. Et cela a commencé doucement, depuis un endroit très lointain et profond, à l’intérieur, et cela s’est rapproché à mesure que je m’assoupissais. Le rythme de ma respiration semblait être la seule chose dont j’étais encore conscient.

Je ne m’endormais pas... je perdais connaissance par suite de la douleur, du manque d’oxygène et des traumatismes. Mais d’une certaine manière, je restais conscient : je sentais le rythme de ma respiration ralentir. Je ne me rappelle pas tellement de l’inspiration, mais le souffle est très net dans ma mémoire. Il me semblait excessif. J’ignore d’où provenait cette quantité d’air, mais il semble que j’ai expiré lentement et totalement, plus complètement que jamais auparavant. Il m’a semblé continuer à exhaler alors que le poumon qui me restait s’était déjà vidé de son air.

J’ai ressenti un déplacement dans cette expiration... comme si j’avais pu continuer à ressentir l’air qui avait quitté ma poitrine. J’étais en fait cet air qui s’en allait. J’ai eu la sensation d’être détaché de mon corps. Difficile à décrire et tout à fait déconcertant sur le moment : je suis parti hors de mon corps à l’intérieur de ce dernier souffle. Je ressentais le moi que j’étais, quel qu’il soit, quittant le canapé dans le mouvement même d’expirer. Ce sentiment était concentré dans ma tête : une force opérant au niveau du visage était en train d’absorber mon dernier souffle.

La douleur m’avait quitté, mais je n’étais pas endormi. Je voyais toujours les infirmiers qui me parlaient. Ils savaient que j’avais cessé de respirer, ils se parlaient entre eux et l’un d’eux me disait de rester avec lui. Maintenant je les regardais dans les yeux. Lentement j’ai vu leur visage s’enfoncer sous moi. J’ai abaissé le regard vers l’infirmier qui parlait le plus. C’était très troublant... je commençais seulement à me rendre compte que quelque chose de très étrange se produisait, quelque chose de bizarre, mais aussi de familier. Je savais que cette scène n’était pas du tout normale, puisque j’avais conscience d’être toujours allongé sur le canapé. J’étais certain de ne pas m’être levé. J’avais également conscience de ne plus être endormi.

Cette conscience a changé les choses : j’ai compris que je n’étais plus dans mon corps ! Au début, il y a eu un moment de panique. Je me sentais avant tout désorienté, comme si je m’étais tenu sur la glace après une glissade inattendue, battant des bras à la recherche de l’équilibre, tenant tout juste sur mes pieds, n’osant plus bouger de crainte de glisser à nouveau. Il y avait une sensation d’apesanteur, comme au sommet d’un plongeon de haut vol, ou lorsqu’un ascenseur se met à descendre de façon inattendue. Ces sensations étranges ont paru persister pendant un moment... assez en tout cas pour que je les remarque alors que la scène changeait à nouveau.

Il y avait maintenant une sensation de mouvement. La pièce a commencé à se déformer autour de moi, mais pas nécessairement du fait d’un mouvement de ma part. Mon champ de vision s’est élargi pour l’englober toute entière. En même temps que les infirmiers et le policier, je me voyais moi-même. Mais tout se déformait. C’était comme si la pièce s’allongeait, comme si j’avais été au plafond mais que celui-ci s’élevait. Ce n’était qu’une pièce normale avec un plafond situé à environ deux mètres cinquante, mais ma vision donnait l’impression que le plafond se trouvait peut-être à 10 mètres. Mon champ visuel se modifiait, me donnant une impression de mouvement. C’était comme si j’avais été tiré en arrière. Je ne prenais pas nécessairement de l’altitude, mais je me séparais de cette scène. Le monde s’éloignait de moi, je faisais déjà partie de quelque chose d’autre qui me réclamait.

J’ai abaissé le regard vers les personnes dans la pièce. Elles changeaient, elles aussi : leurs contours semblaient avoir été tracés avec un crayon phosphorescent produisant une certaine luminosité autour des lignes de leur corps. L’air était flou, d’un ton violet... les molécules d’air étaient d’un violet translucide. Je voyais l’air. Puis j’ai décelé un genre de sifflement et une étrange sensation d’obscurité tandis que je traversais en flottant ce qui aurait été le plafond. Je me suis alors retrouvé dans la tempête, je sentais la neige tomber, tout en continuant à m’incorporer - vers le haut - à quelque chose auquel j’étais relié. Une impression de grande attraction s’est fait sentir. Je n’appellerais pas vraiment cela de la vitesse, le monde semblait s’éloigner rapidement de moi plutôt que le contraire. La scène au dessous de moi semblait subir une déformation infinie.

On aurait dit que la pièce, le bâtiment et la tempête de neige avaient été projetés sur une sphère de tissu, et que je m’élevais dans cette sphère qui s’étirait comme lorsqu’on soulève un drap de lit en le pinçant avec les doigts : la scène se déformait à mesure que mon point de vue gagnait en altitude... et tandis que je montais, le drap du monde suspendu autour de moi changeait d’aspect en fonction du changement de perspective.

Je retournais d’où j’étais venu... je ne peux pas décrire exactement ce sentiment, mais j’avais connaissance de cet endroit, il m’était familier. Je m’y étais trouvé auparavant. Mon corps et le monde aussi m’étaient familiers : j’y avais eu ma place... mais l’endroit vers lequel j’allais, lui, me donnait vraiment l’impression d’être chez moi. J’avais la sensation d’y être attendu à bras ouverts.

J’avais conscience d’être parti pour un grand voyage. Il y aurait une grande distance à parcourir, et je n’en avais couvert qu’une petite portion. Mes sens se transformaient dans ce mouvement. Je n’avais plus celui de la vue, je ne ressentais pas la température, ni aucun mouvement. Je ne percevais pas de douleur et je ne me souviens pas avoir disposé de l’ouïe. De ce moment, la seule sensation dont je me rappelle, c’est un profond sentiment d’amour, plus profond que tout ce que j’avais éprouvé auparavant. C’était un sentiment familier qui fusait de partout dans ma direction, en même temps qu’il rayonnait de moi. C’était chaleureux, réconfortant ! Une sensation de parfait bien être.

Je sentais qu’une lourde charge m’avait été enlevée. Je m’étais déjà trouvé là. J’ai su où j’étais, bien que je n’eusse pu nommer cet endroit : j’étais retourné à l’endroit d’où j’étais venu et j’en ignorais le nom. Je sais bien qu’on lui colle beaucoup d’étiquettes : paradis, purgatoire, samadhi, collectivité d’âmes... mais je suis incapable, personnellement, de le nommer. Je vais seulement tenter de le décrire tel que je m’en souviens, car je pense que coller une étiquette sur cet endroit revient à le nommer en fonction de ce qu’il n’est que partiellement.

Je m’étais trouvé là avant. Et je n’étais plus seul, je sentais une présence. C’était comme si nos sentiments, nos émotions et notre savoir avaient fusionné. Puis une voix a retenti. L’utilisation du mot voix est intéressante, je ne disposais en effet pas du sens de l’ouïe, je soupçonne que je n’avais pas d’oreilles bien que je n’aie pas le souvenir clair de ce à quoi mon « corps » pouvait bien ressembler. C’était plutôt une pensée dans mon esprit qui s’ajoutait aux miennes. C’était la pensée de quelqu’un d’autre. C’était un genre de télépathie, mais c’était tout à fait naturel pour moi, cela n’avait rien que de familier. Non seulement ce style de communication par télépathie m’était connu, mais j’ai également reconnu ce « quelqu’un » dont je partageais les pensées.

La façon dont nous avons commencé n’est pas nette, si ce n’est que le résultat de ce premier message fut pour moi de me mettre à recevoir toute une série d’impressions venant du passé. C’était le fameux « passage en revue » de la vie dont je n’avais encore jamais enendu parler. Je le décrirais comme une longue revue des sentiments provoqués par les nombreux évènements de ma vie. La différence, c’est que non seulement j’ai revécu ces sentiments, mais j’ai aussi ressenti une sorte d’empathie à l’égard des émotions des personnes de mon entourage qui étaient touchées par mes actes. En d’autres termes, j’ai également ressenti ce que les autres avaient éprouvé par rapport à ma vie. Le plus puissant de ces sentiments venait de ma mère.

J’ai été adopté alors que j’étais bébé. J’ai été un peu rebelle. Quand j’étais petit, j’ai parfois fait du mal à d’autres enfants, je me suis également drogué et enivré, j’ai volé, roulé comme un fou, eu des mauvaises notes, commis des actes de vandalisme, maltraité ma sœur, été cruel envers les animaux, la liste est longue. Toutes ces actions ont été revécues en un éclair, associant mes sentiments et ceux des parties impliquées. Mais le plus profond était l’émotion de ma mère. J’ai ressenti ce qu’elle éprouvait en apprenant ma mort. Son cœur s’est brisé, avec une grande souffrance entremêlée cependant de sentiments variés au sujet de la quantité d’ennuis dans lesquels j’avais été impliqué.

J’avais le sentiment qu’il était tout à fait tragique que cette vie se termine si tôt, en n’ayant pas vraiment fait beaucoup de bien. Cela m’a fait comprendre que je n’avais pas terminé ce que j’avais à faire. Le chagrin que je ressentais de la part de ma mère et de mes amis était intense. En dépit de ma vie troublée, j’avais de nombreux amis, dont certains étaient proches. J’étais bien connu, sinon apprécié, et j’ai pu ressentir beaucoup de choses dites au sujet de ma vie et de ma mort. Mais éprouver le chagrin de ma mère était écrasant.

Il y avait également d’autres émotions, des camarades d’école, en fait pratiquement tous les élèves réagissaient à la nouvelle de ma mort. J’ai ressenti une grande quantité de pensées, de tristesse, de chagrin et de prières. Je ressentais aussi les pensées de ma famille éloignée. Des gens que je ne connaissais même pas étaient affectés également, des membres de la communauté, des gens qui lisaient la nouvelle ou l’entendaient à la radio. D’une certaine façon, j’ai ressenti simultanément toutes les répercussions de ma mort. Chacune des pensées en tant qu’émotion individuelle, mais synthétisées d’une façon plus significative en un sentiment général. Ce n’était pas tellement un jugement sur la signification de ma vie, mais plutôt la manière dont moi et autrui ressentions mes actes au cours de la vie. «

L’« autre » ne jugeait pas ces sentiments non plus : nous les vivions ensemble. J’ai à nouveau pris conscience de ses pensées. Il avait vécu ces émotions en même temps et de la même manière que moi. C’était comme si nous venions de voir un film ensemble et que nous discutions de notre sentiment à son sujet. Au lieu d’un film que nous aurions seulement visionné, c’était un film que nous avions ressenti. Je ne peux pas dire s’il s’agissait de Dieu, de mon guide spirituel, de Jésus ou d’un membre de ma famille.

Mon sentiment à ce sujet, c’est que ces étiquettes n’ont pas vraiment d’importance. A ce moment là, l’« autre » donnait plutôt l’impression d’être un ami très proche. Je peux dire avec certitude que cette voix et moi étions ensemble d’une façon très profonde, et que nous avons été - et serons toujours - ensemble. Dans ce sens, cela cadre avec certaines choses que j’ai lues dans les écritures au sujet de Dieu. J’ai également lu des choses similaires au sujet des anges gardiens, des guides spirituels et du moi supérieur.

Pendant cet échange je ne me préoccupais donc pas d’étiquettes. Je dois tenter d’expliquer ce qui ne peut être exprimé par des mots. Cet endroit faisait partie de moi et moi de lui. Nous ne sommes pas et n’étions pas séparés. Même alors que j’écris ces mots, des années après l’expérience, cet endroit et moi ne faisons toujours qu’un. L’expérience de s’y trouver correspond à exister en tant qu’amour, amour intérieur ne connaissant que l’amour.

C’est comme si l’émotion d’amour est ce que j’ai toujours été, à la fin comme au commencement. L’amour est tout ce que j’ai été. Et pour ce qui est de l’existence humaine, nous sommes tous reliés de cette manière, dans cet endroit qui est toute chose, toute personne : la vie est l’amour et l’amour est la vie. Chacun des atomes de l’univers est relié de cette façon.

Alors que je m’éloignais de mon corps en flottant, j’avais d’une certaine manière conscience des molécules d’air, pas d’une façon scientifique, mais dans le sens où il y avait un lien entre les molécules d’air et ce que j’étais devenu, ou plutôt, ce que j’avais toujours été. Dans ce cadre de pensée, je suis toujours relié à toute chose. Au cours de conversations au sujet de mon expérience j’ai également dit, et je continue d’affirmer que ce dont il s’agit réellement est bien plus grand que tout ce que j’ai vécu dans l’église, ou dans la littérature et les arts, quel que soit le support. Cela transcende la capacité de l’expression humaine. Dans ma conscience, je suis devenu ou redevenu une partie de l’univers.

Après avoir résumé nos sentiments sur ma courte vie, l’échange de pensées a continué. La question suivante a été introduite dans mon esprit : « Veux-tu rester » ? La voix paraissait poser en fait de nombreuses questions simultanément : « En as-tu terminé avec cette vie ? Veux-tu terminer la tâche que tu devais accomplir ? Veux-tu que tes proches subissent ce chagrin » ? Tout cela a été demandé instantanément, en une seule pensée. Dans mon souvenir, le choix m’appartenait, dépendant totalement de mon libre arbitre. Mais j’ai aussi le sentiment que dans la question, les répercussions et les résultats de chaque décision étaient également connus. Les émotions et les conséquences de ma décision étaient ressenties pour chaque version de la question. Le sentiment de peine qu’éprouvait ma mère en apprenant ma mort dominait mes émotions. Cependant, quelque part sous cet écrasant sentiment de chagrin se trouvait un sens du devoir et de la tâche à accomplir.

Bien que par certains côtés le dialogue et les images de cet échange semblent avoir été éprouvants, je dois insister sur l’atmosphère de compassion et d’amour immenses dans laquelle a eu lieu l’échange. Ce fut en fait le moment le plus paisible et le plus calme de ma vie. Je ne peux correctement exprimer à quel point cette expérience a été naturelle et bonne. Dans cet endroit, avec cet être, tout se passait mieux que bien. Acceptation et compréhension, tous mes sentiments étaient partagés instantanément avec cet être qui m’aimait inconditionnellement.

Tout ce qui a pu m’être demandé par ailleurs est perdu pour moi maintenant, mais ma réponse à la question a été : « Si je repars, pourrai-je revenir ici plus tard ? Est-ce que ce sera toujours ainsi » ? La réponse a été immédiate, et le résultat instantané : j’avais un masque à oxygène sur le visage et je luttais pour me réveiller. J’ai faiblement émis un grognement affreux.

L’infirmier m’a entendu... il a dit : « Ne te rendors pas, Mark » ! Tout le long de la route jusqu’à l’hôpital, il a répété cette antienne d’une façon très professionnelle. Il m’avait sauvé de la mort. Mais au cours des mois qui allaient suivre, j’allais regretter à la fois ses actes et ma décision. La douleur était revenue et prenait sa revanche.

*

Ecrasé entre une Jeep et un poteau téléphonique, j’avais subi un traumatisme étendu du thorax, des dommages internes, des fractures osseuses, des hémorragies et un pneumo-thorax. Oh... une luxation du cou également... coup du lapin latéral... et contusion de l’aorte possible.

Les premières réactions, lorsque j’ai raconté mon « voyage », ont principalement été négatives, personne ne savait de quoi je parlais, on pensait probablement que j’étais fou. Quelques-uns seulement ont été stupéfaits et intéressés.

L’existence en dehors des sens et du temps est difficile à expliquer. Dès le départ, mon ouïe a changé, j’ai entendu une sorte de sifflement... il y a peut-être eu des craquements/froissements à la manière d’un journal qu’on froisse avant de le mettre dans un poêle à bois par un froid matin d’hiver. Ce son accompagnait ma prise de conscience du fait que j’étais hors de mon corps et le signe précurseur d’une sensation de déplacement.

C’était comme si je voyais l’air. Au moment où j’ai flotté à travers le plafond, j’ai l’impression d’avoir vu les atomes, pas comme des solides, en fait je les ressentais plus que je ne les voyais. J’étais toujours moi, j’avais des souvenirs et une identité, mais je n’étais pas dans ce monde ni dans un corps. Mon esprit avait « fusionné » avec l’univers. Je ressentais un amour extrêmement profond. J’étais reparti d’où je venais, à « l’Endroit » où j’étais avant de naître. La vie normale de tous les jours implique la perception de la température, le sens de la vue, de l’ouïe, du toucher, la sensibilité aux vêtements, au vent... rien de tout cela n’était présent lors de mon « escapade ».

Quelques points remarquables : l’amour et la compréhension immenses, le type de communication semblable à la télépathie, la notion d’absence de continuum temporel, la connaissance des liens qui unissent toute chose, la grande quantité de savoir présente dans un instant hors du temps, les souvenirs de « l’endroit » où je suis revenu, la connaissance des mécanismes de l’univers et de la vie. Toutes choses que le langage est loin de pouvoir évoquer avec quelque précision.

Je crois que j’ai atteint le plus haut degré de conscience pendant la conversation télépathique avec « l’Autre Etre », débattant pour savoir si j’allais rester ou revenir à la vie.

J’ai aussi éprouvé de la tristesse et du regret pour certains évènements que « l’autre » et moi regardions (je devrais dire : « ressentions ») alors que ma vie défilait... c’était comme regarder un film dans lequel on pourrait aussi éprouver tous les sentiments de toutes les personnes du film, ainsi que ceux des personnes (moi et « l’autre ») qui regardent ce film. Ces émotions ont constitué un élément majeur dans la décision (ou « approbation ») qui a déclenché mon retour.

Le « tunnel » ?... je dirais plutôt que c’était une déformation. C’était comme si le monde s’était éloigné de moi en s’étirant, comme si j’avais été sur le pilier central d’un grand chapiteau qui ne cesserait de s’élever, donnant aux parois de toile un angle de plus en plus aiguë et s’étirant infiniment en une longue ligne. J’ai vu fuser des rayons violets... j’ai toujours pensé qu’il pouvait s’agir d’une déformation de la tempête de neige ou de l’atmosphère au cours du « mouvement rapide » qui m’a fait quitter la scène du corps et des infirmiers.

J’ai fait un voyage incroyable vers les mécanismes internes de l’univers, je suis devenu toute chose. J’étais au paradis tel que certains l’ont décrit... j’étais, en fait, retourné à mon milieu d’origine. Je savais tout. Tout ce qui a existé, ou existera jamais, faisait partie de moi et vice versa.

Tous les points du temps existaient simultanément. En somme, il n’y avait pas de temps, le temps n’avait pas de sens... cependant il y avait une notion d’endroit où le temps existait bien, mais pas dans le milieu où j’évoluais.

Depuis mon retour, j’ai vu plusieurs fois une lumière « bleue/blanche » sur 360 degrés, et de nombreuses entités ou créatures. Certaines d’entre elles pourraient êtres décrites comme des anges (formes humaines avec des ailes).

La limite à ne pas franchir n’était pas une limite physique, je pense cependant que si je m’étais attardé, cela aurait pu le devenir. On m’a simplement donné le choix, mais la décision se basait sur de nombreux facteurs. Tout d’abord, on m’a montré à l’occasion d’un passage en revue de ma vie, ce qu’allait être les réactions - si je restais - de tous ceux qui me connaissaient, puis, de la même façon, ce qui allait se passer dans le cas où je reviendrais. Je ne suis toutefois pas certain qu’on m’ait autorisé, dans l’option du retour, à me souvenir de nombre de choses qui m’ont été présentées... cela ressemble à un mauvais roman de science-fiction mais les choses semblent être ainsi. Et puis, cela fait tellement mal de revenir que, des décennies plus tard, j’en ressens toujours la douleur.

Je crois que je sais de très nombreuses choses... mais je ne m’en souviens pas facilement. J’ignore pourquoi des évènements paraissant insignifiants me sont révélés en séquences bizarres, inattendues... peut-être sans autre motif que de me rappeler que tous les points du temps coexistent quelque part... quoi qu’il en soit, l’accès dont je dispose semble être aléatoire.

Suite à cette expérience j’ai de nombreuses facultés particulières :

- voir des fantômes et des monstres (vus par toute la famille) ;

- visions extraordinaires (à l’état de veille, en méditation) ;

- perceptions extra sensorielles, capacité de lire les pensées ou de savoir ce qu’une personne va dire avant qu’elle ne le fasse, savoir lorsque les gens mentent, etc...

- visions d’évènements à venir aléatoires et imprévisibles, mais qui se réalisent ;

- perception empathique, éprouver les sentiments d’autrui ;

- accomplir certains types de guérison (difficile à gérer) ;

- arrêter mon cœur par la pensée ;

- influencer le fonctionnement de machines, détecter l’électronique ;

- ressentir un flux d’électrons ;

- vision d’anges, de constellations lors de méditations ;

- immersion dans la Lumière Bleue - Blanche lors de méditations ;

- capacité de voir le « tunnel » ;

- communication par télépathie : j’appelle ma fille en pensée, elle répond oralement : « Comment ? Tu m’as appelée, papa » ?

- vision à distance, capacité de dessiner ce que d’autres voient, etc, etc...

Le lien avec toute chose est stupéfiant... si quelque chose est vraiment sacré dans cet univers, alors c’est cela.

Après avoir fait des recherches, comparé des notes, avoir parlé et écouté chez IANDS et sur le net, après tous les phénomènes dans lesquels des proches et moi-même avons été personnellement impliqués... je peux affirmer que la réalité dépasse de beaucoup toutes les conceptions religieuses, les fictions et toutes les oeuvres imaginaires produites par l’esprit humain... tout au moins à ma connaissance. Ce qui nous arrive vraiment - la vie et nos âmes - tout cela est éternel, infini et divin. Cela défie toute description.

Je me sens tenu d’en témoigner. J’ai un amour universel profond pour l’humanité et un sens de la fraternité et du lien avec les hommes et la vie en général. Bien que j’aie peut-être eu le sens de ces choses avant, c’est devenu très différent depuis que j’en ai appris les raisons et l’importance. Je ne le vis pas aussi bien que je le voudrais, mais je m’y efforce.

Il existe de nombreux chemins dans la vie pour rechercher le savoir divin... je dois dire que j’éprouve quelque difficulté à pratiquer l’une ou l’autre des religions institutionnelles. Ma foi provient de la connaissance directe du tissu divin de Dieu, qui est l’existence même. C’est donc un peu difficile à assumer, me semble-t-il, en s’endimanchant un matin par semaine...

Toute vie se termine par la mort : il ne faut pas redouter cela… est-ce Peter Pan qui a dit : « Mourir est la plus grande des aventures » ?

Vous entreprendrez tous ce périple. Au moment de votre mort, abandonnez la peur, et prenez plaisir au voyage.

 

 

***

MARTIN E

 

Je suis resté à l’hôpital pendant 8 ou 10 heures, ravagé par la douleur. Un aide-soignant est venu me dire que la souffrance devait s’atténuer parce qu’on m’avait administré une pré-anesthésie. En salle d’opération, la douleur diminuait. On m’a mis un masque sur le visage et on m’a dit de respirer profondément.

Je me rappelle ensuite m’être élevé au dessus de mon corps en direction du plafond. D’une manière ou d’une autre, j’ai compris que mon corps et d’autres personnes se trouvaient au-dessous de moi, mais j’ai continué à regarder vers le haut. Je me suis arrêté près de l’éclairage au plafond, il se trouvait près de mon visage, très intense. Ensuite je me suis retrouvé à l’extérieur au dessus d’une rivière mais face à une légère ondulation de terrain avec une petite maison sur la gauche, il y avait une femme, au longs cheveux noirs (jusqu’aux épaules et un peu ondulés), elle avait à peu près mon âge, elle était extrêmement heureuse de me voir. Je ne me trouvais pas au sol. Elle m’a mis les mains de chaque côté de la tête et m’a embrassé plusieurs fois (ce n’était pas sexuel, elle était simplement heureuse de me voir). Elle m’a étreint. Elle ne parlait pas, mais elle m’a communiqué qu’elle était très heureuse de me revoir, qu’elle savait que je ne la reconnaissais pas, que ce n’était pas grave parce qu’elle m’aimait, et que j’allais me souvenir si je venais avec elle. Plus important, je devais prendre une décision... c’était tout à fait bien si je voulais retourner à ma vie et ce serait parfaitement correct si j’allais avec elle. C’était à moi de décider. Je me rappelle très bien avoir ressenti une sérénité presque écrasante, c’était fantastique.

J’ai également remarqué un vieil homme, cheveux blancs, posture lourde, regard neutre. Il attendait que je me décide. Il se trouvait à ma droite et un peu en dessous. Il y avait une porte en bois derrière lui et il avait un trousseau de clefs à la ceinture. Il ne me regardait pas dans les yeux et n’a aucunement communiqué avec moi. Je n’avais pas la sensation qu’il soit bon ou mauvais, il attendait tout simplement, très patiemment. Je savais aussi que s’il ouvrait la porte, je n’allais plus repartir. Je ne me souviens d’aucune peur, mais je savais qu’il allait suivre ma décision, quelle qu’elle soit. A ce moment là, l’éclairage au plafond était toujours près de mon visage, je savais que j’étais toujours dans la salle d’opération, mais simultanément je me trouvais aussi en l’air et à l’extérieur avec ces deux personnes. Je me rappelle d’une sensation de calme, du sentiment que tout allait bien.

La femme continuait à m’assurer que j’allais être heureux et que tout serait en ordre si j’allais avec elle, mais elle comprendrait également si je restais. Je me souviens d’avoir pensé que je n’avais pas encore terminé. Qu’il me restait encore quelque chose à faire. J’ignorais ce dont il s’agissait, mais je savais que je n’avais pas achevé ce que j’étais censé faire. Je leur ai dit que je devais repartir. Je me suis retourné et je me suis senti descendre... ma décision était prise. L’éclairage du plafond faiblissait de plus en plus. J’étais content de ne plus l’avoir en plein visage.

Je me rappelle avoir réintégré mon corps. Dés que ce fut fait, je me suis assis et une femme m’a mis la main sur la poitrine, me repoussant en disant que je devais m’allonger, que le médecin n’avait pas encore terminé. J’ai répondu : « D’accord »... et je me suis rallongé.

*

J’avais une torsion de l’intestin grêle... la chirurgie exploratoire a révélé que l’intestin grêle était noir, car il était plié... coupé de la circulation sanguine, ce qui me tuait. J’étais aussi lucide que je le suis en ce moment.

Le temps existait mais n’avait pas d’importance... et puis, étant près du plafond de la salle d’opération, je me trouvais également dehors près d’une rivière avec 2 personnes (que je n’ai pas reconnues)...

Tout ce qui existe est lié. La terre n’est qu’une partie d’un tout vivant et vibrant.

On m’a assuré que si je restais, tout irait bien. Je n’avais pas besoin d’être rassuré, je le savais, j’ignore comment, mais je le savais et je le sentais.

Je suis très loin de l’indépendance financière, mais je ne m’inquiète pas pour l’argent (je paie quand-même mes factures). Ce qui est important, c’est de ne pas avoir l’esprit faussé par le fait de devoir gagner sa vie Je suis vraiment meilleur, plus indulgent envers les autres, je ne me préoccupe pas de choses mesquines. J’ai l’esprit ouvert.

J’ai raconté mon voyage à quatre reprises... on m’a écouté poliment et on ne m’a pas cru. Franchement, j’ignore ce qu’on a vraiment pensé de mon expérience.

 

 

***

MARY

 

Suite à une tentative d’avortement ratée, j’ai appelé une ambulance pour qu’on m’emmène à l’hôpital. J’étais dans un état critique. Le sang s’écoulait de mon corps, tout comme ma volonté de vivre. A l’hôpital, pendant qu’on s’activait pour me sauver la vie, j’ai entendu un « pop » et, soudain, la douleur a cessé. Je me suis sentie calme pour la première fois depuis 3 mois. Je voyais très clairement mon corps tandis qu’on travaillait de manière forcenée sur moi en posant une transfusion et d’autres tubes. Bien que j’aie entendu une infirmière, la seule en blouse bleue, dire aux médecins que j’avais perdu connaissance, j’étais à même d’observer en détail la pièce où je me trouvais et ce qui s’y passait.

J’ai pris conscience d’un tunnel qui est apparu soudainement, et j’ai flotté vers lui en passant directement à travers un ventilateur, puis à travers le plafond. L’obscurité du tunnel était épaisse. Mon allure s’est accélérée. J’éprouvais de la curiosité pour mon corps ou ma forme du moment, et j’ai regardé mes bras et mes jambes. Ils semblaient s’étendre et émettre une légère lumière. Je ressentais un fort courant d’air et un bourdonnement sourd, comme une vibration tandis que je continuais d’accélérer en direction d’une lumière brillante au loin. Alors que lea vitesse augmentait toujours, j’ai senti une présence auprès de moi qui me calmait et émettait à la fois amour et sagesse. Je n’ai vu personne, mais j’ai senti l’essence de mon grand-père qui est mort lorsque j’avais 13 ans. J’avais conscience de sa présence réconfortante mais je n’ai rien vu, rien entendu.

Je suis finalement arrivée au bout et j’ai flotté dans un endroit baigné d’une lumière blanche rayonnante qui semblait incarner tous les concepts de l’amour. Un amour inconditionnel, similaire à celui d’une mère pour son enfant. C’était une présence tout à fait chaleureuse et joyeuse, la même qui m’avait attirée dans le tunnel. C’était comme un champ géant de force ou d’énergie qui rayonnait toutes les émotions bonnes et nobles connues de l’humanité. J’étais loin d’être religieuse, mais j’ai su dans mon cœur qu’il s’agissait de Dieu. Les mots ne peuvent décrire ma révérence en cette présence. C’était comme si je faisais partie de cette Lumière : elle est devenue une part de moi-même. Nous ne faisions qu’un. J’ai soudain compris, sans le moindre doute, comment nous sommes tous interconnectés les uns avec les autres, avec Dieu et toutes les formes de vie dans l’Univers.

A ce moment là, je me souviens de m’être demandé si je serais punie pour avoir assassiné mon enfant, et, ce faisant, de m’être tuée moi-même. J’étais consciente qu’Il connaissait chacune de mes pensées, chacun de mes sentiments. La première chose que j’ai vue ensuite, c’était un bébé endormi. Moi, en fait. Et j’ai regardé, fascinée, les moments forts de chaque étape de ma vie. Il me semblait être devant un écran de cinéma circulaire avec une explosion de nombreuses scènes différentes passant à une vitesse énorme. Je ne sais comment, je pouvais voir et comprendre non seulement ce qui se passait, mais aussi les sentiments que j’avais vécus à l’époque ainsi que les émotions que j’avais provoquées chez autrui. J’ai vu et ressenti la honte de ma mère tandis qu’elle me portait hors des liens du mariage, jusqu’à l’exaltation de mon amour pour un homme et la souffrance écrasante du rejet et de la trahison. J’ai compris les peurs et les incertitudes de celui qui avait causé ma souffrance, son sentiment de culpabilité pour la rupture avec moi en apprenant ma grossesse. J’ai ressenti toutes les bonnes et mauvaises actions que j’avais pu faire et leurs conséquences sur autrui. Cela a été un moment difficile pour moi, mais j’étais soutenue par l’amour inconditionnel et j’ai surmonté les parties difficiles.

« Dieu » m’a demandé télépathiquement si je voulais rester ou retourner à ma vie précédente à l’ « Ecole de la Terre ». Je suis tombée à genoux afin de montrer mon désir de rester avec Lui. Il m’a montré une belle bulle brillante qui flottait à côté de lui. A l’intérieur, j’ai vu un petit bébé en train de téter. Le bébé est devenu un bambin, il a commencé à marcher vers moi dans la bulle. Puis l’image du petit garçon s’est convertie en adolescent et il a continué à avancer en âge jusqu’à devenir un homme adulte.

Qui est-ce ? ai-je demandé. Ton fils Michael... je me rappelle avoir été très soulagée de ne pas avoir détruit sa vie. Mais pourrait-il jamais oublier ou me pardonner d’avoir essayé d’avorter alors qu’il avait quatre mois de vie ? Alors, j’ai vu un instantané de moi avec un homme que je savais être mon futur mari : il tenait le garçon de 2 ans que j’avais vu dans l’image. Pour la première fois, je me suis autorisée à ressentir de l’amour pour le bébé que je portais. Et toutes les épreuves par lesquelles j’étais passée pour justifier mon avortement m’ont soudain paru bien misérables.

Puis, j’ai été propulsée à l’intérieur de mon corps et une douleur brûlante a déchiré le bas de mon corps. C’était comme si je n’avais pas été inconsciente plus de quelques minutes, alors que ma visite dans l’au-delà avait semblé durer des heures.

Pendant que j’étais hors de mon corps aux urgences, j’ai remarqué une étiquette rouge sur le côté d’une pale d’un ventilateur de plafond et faisant face au plafond. Quand on m’a emmenée en salle de réveil, on m’a dit que mon bébé était sauvé. J’ai répondu : « Oui, je sais ! » J’ai demandé que quelqu’un veuille bien écouter mon incroyable expérience, on m’a répondu ne pas avoir le temps. Mon médecin a dit que c’était un miracle qu’il ait pu sauver le bébé et moi également. Il a dit avoir pensé nous perdre en deux occasions. J’ai essayé de lui parler de mon expérience, mais il a été appelé. Son sourire, en partant, ne laissait aucun doute sur son sentiment...

Seule une infirmière à l’hôpital m’a écoutée. Elle l’a fait après que je lui aie raconté quelques détails sur ce qu’elle avait dit aux médecins et aux infirmières pendant que j’étais inconsciente. Elle a dit avoir entendu parler d’autres personnes qui avaient été ramenées des rives de la mort avec des histoires similaires. Je l’ai finalement convaincue de prendre une grande échelle et de voir par elle-même l’étiquette rouge, dont j’ai décrit l’apparence avec force détails et qui se trouvait sur la face cachée du ventilateur de plafond aux urgences. L’infirmière et une aide-soignante ont vu l’étiquette, confirmant tous les détails que j’avais décrits sur son apparence. Je me suis sentie mieux qu’au moins deux personnes m’aient crue. Mais je n’ai plus jamais parlé de cette expérience.

J’ai changé dans ma vie, et j’ai donné naissance à un garçon 5 mois plus tard, que j’ai appelé Michael. Les dommages que je m’étais causés à moi-même ont empêché d’autres grossesses. Mais les liens spirituels et d’amour que j’ai vécus avec Michael sont un « don » de l’au-delà que je chéris profondément.

L’expérience reste aussi réelle et nette maintenant qu’il y a 34 ans. Elle m’a apporté une élévation spirituelle qui a changé ma vie à de nombreux égards.

 

 

***

MARY M

 

Il y a 35 ans, à peu près deux mois après la naissance de mon fils aîné, mes reins se sont bloqués à cause de la présence de multiples calculs rénaux obturant les voies des deux reins. Après des semaines à l’hôpital, ma fièvre est montée à 41° en raison de l’empoisonnement du sang. Je me souviens vaguement avoir reçu les derniers sacrements, tandis qu’on me véhiculait jusqu’au bloc opératoire pour un des premiers « bains de sang » (opération au cours de laquelle on prend votre sang, on le chauffe et on le réinjecte dans votre corps) de ce pays.

Je me souviens avoir flotté au dessus de la table d’opération, avoir écouté les médecins dire que de toute façon j’étais morte et qu’ils devaient tenter cette nouvelle technique pour faire progresser la médecine. Au même moment j’ai senti une sensation de traction et la pièce s’est emplie d’une merveilleuse lumière chaude. Tandis que mon corps dérivait vers la lumière, j’ai continué à voir l’équipe médicale s’occuper de mon corps. Plus j’approchais de la lumière, plus je sentais la chaleur et la paix... j’entendais aussi des voix et de la musique assourdies.

L’opération s’est poursuivie en vain, j’ai vu qu’on m’appliquait le défibrillateur sur la poitrine, j’ai entendu l’alarme du moniteur indiquant que mes paramètres vitaux avaient chuté (arrêt du cœur et de la respiration). J’ai simplement continué à dériver vers la lumière jusqu’à ce que j’entende une voix, que je n’ai pas reconnue, me disant que je devais retourner dans mon corps, que ce n’était pas encore mon heure. J’ai été renvoyée à la vie alors qu’en réalité, je ne le voulais pas.

Je suis littéralement retombée dans mon corps. Et je me suis réveillée plusieurs jours plus tard avec la vision de mon docteur souriant. Il m’a dit : « Bon retour... nous attendions votre réveil » ! J’ai tenté de lui parler de la lumière et de lui dire que ce n’était pas encore mon heure de partir. Il m’a répondu que de nombreuses personnes ayant frôlé la mort avaient vécu cette expérience, que j’allais bien me porter, que je devais essayer de me reposer pendant qu’il avertissait mon mari de mon réveil. Je me suis retournée et j’ai senti une horrible douleur au côté, j’ai hurlé. Mon moniteur a sonné à nouveau, indiquant la chute de mes paramètres vitaux. L’infirmière et le médecin ont accouru, ce dernier a ordonné de me ramener au bloc. Tandis que nous dévalions le couloir, je lui ai dit qu’il n’avait pas obturé correctement une des valves pendant l’opération.

Plusieurs jours plus tard, je me suis à nouveau réveillée, découvrant mon médecin qui me fixait. Il avait l’air de ne pas avoir dormi depuis des jours. Cette fois, tout ce qu’il voulait savoir était : « Comment saviez-vous ce qui s’est mal passé pendant votre opération » ? Je lui ai redit que j’avais regardé l’opération. Il m’a simplement fixée, il m’a étreint puis il est allé chercher mon mari.

Il y a de nombreuses années que je ne raconte plus cette histoire, pour ne pas être prise pour une folle. Maintenant, à 55 ans, j’ai vécu une très longue vie. Depuis l’enfance j’ai toujours eu une grande sensibilité envers les gens, mais avec le temps, cela s’est développé jusqu’à savoir quand des évènements touchent la famille, les amis et jusqu’à un certain point des inconnus.

Merci de votre attention…

*

Lorsque je raconte cette histoire, cela perturbe généralement les gens et ils ne veulent pas que je poursuive. Je ne suis d’ailleurs pas certaine de pouvoir vraiment exprimer ce qui s’est passé d’une manière qui soit compréhensible pour les autres.

Je suis entrée à l’hôpital avec des reins totalement défaillants et on m’a administré de la morphine. Je me suis retrouvée flottant au-dessus de mon corps... et j’étais tout-à-fait consciente de ce qui se passait. La lumière était très brillante et rendait l’opération sur mon corps encore plus facile à voir, j’entendais aussi ce qui se passait.

Je n’étais pas en état de rêve. J’étais totalement réveillée et consciente de mon environnement. J’avais exactement la même apparence que moi-même sur la table.

Il y avait une douce lumière blanche, des voix que je n’ai pas reconnu et de la musique douce. J’avais l’impression d’être en suspens. D’un côté, je regardais l’équipe médicale tenter de me sauver la vie et de l’autre, je flottais dans une douce lumière blanche qui me donnait envie d’aller vers les sons et la musique.

Je me sentais en paix, j’ignore comment je savais qu’il n’était pas temps pour moi de quitter la terre : je le savais, c’est tout.

Mais je ne voulais pas retourner dans mon corps. Je continuais à flotter près des voix et de la musique... je me souviens d’une voix que je ne connaissais pas me disant de repartir, car ce n’était pas mon heure. Je suis alors littéralement retombée dans mon corps. Je crois que j’ai fait trembler la table, au point que le chirurgien a sursauté.

Je sais que cela paraît bizarre, mais il m’arrive de briller. Des gens qui sortent de nulle part viennent me toucher, particulièrement des enfants. Pour peu que je me laisse aller, je pourrais probablement lire dans vos pensées. C’est ainsi. Je dois même me concentrer très fortement sur ce que je fais pour ne pas me laisser aller à écouter les pensées de quelqu’un d’autre. Je peux également communiquer avec des animaux.

Je sais que je ne fais qu’un avec Dieu. Je communie quotidiennement, j’ai des opinions très arrêtées sur la vie et la qualité de celle-ci sur cette terre. Ce n’est pas si simple de savoir certaines choses... je reste donc beaucoup sur ma réserve. J’aimerais croire que ma raison d’être, mon projet de vie est d’aider autrui. Des personnes - parfois de parfaits inconnus - se confient à moi et me disent ce qui les ennuie, et pourquoi. J’essaie d’aider ma communauté au travers du militantisme, généralement en ce qui concerne les femmes et les enfants.

Ma vie change chaque jour en fonction de ce que je fais et de ceux qui en font partie. Ma famille, elle, ne veut rien savoir et n’aborde pas volontiers le sujet. Mais de temps en temps, je rencontre quelqu’un qui a eu une expérience similaire, et nous pouvons alors partager nos expériences.

Le meilleur ? Probablement d’avoir reconnu mon lien avec Dieu, et ce que cette connaissance implique de responsabilités envers les autres.

J’ai vécu plusieurs expériences de mort imminente et je n’ai jamais eu peur. Je n’ai pas vraiment peur de quoi que ce soit, ni de quiconque. J’ai connu la paix... une paix qu’il m’est impossible de décrire.

Je pense avoir une compréhension nette de la vie et de mon dessein, Dieu m’a montré la signification de l’amour inconditionnel pour autrui.

Il y a une raison à notre présence ici. En ce qui concerne ceux qui n’admettent pas qu’un Dieu aimant existe, je crois qu’ils reviendront de nombreuses fois. Jusqu’à ce qu’ils comprennent.

 

 

***

MARY W

 

Cet accident est le pire et le meilleur qui me soit jamais arrivé. Je vais le raconter car il est à l’origine de tout ce que j’ai appris d’important dans ma vie. Cet accident... mon Câlin Divin !

C’était une merveilleuse journée d’été, en juillet 1994, à Cleveland, dans l’Ohio, la circulation était intense sur l’autoroute. Il fallait que j’aille chercher mon salaire, afin de pouvoir acheter à manger avant de me rendre au travail à 15 h. Mon planning était serré mais réalisable. Dieu, cependant, avait un plan différent et un merveilleux sens de l’humour... je suivais le flux de circulation de la voie rapide lorsque le conducteur qui me précédait a ralenti pour aller sur le terre-plein. En appuyant sur la pédale pour freiner, j’ai regardé dans le rétroviseur et j’ai vu la calandre d’un semi-remorque.

Pas le semi... mais sa calandre. Je n’ai jamais fait de pire cauchemar. J’étais horrifiée et paniquée. Je me souviens avoir dit à haute voix : « Je ne peux pas le croire, je vais mourir aujourd’hui » ! Environ 3 secondes se sont écoulées entre le moment où je l’ai vu et celui où j’ai été percutée, mais ces 3 secondes ont complètement changé ma vie et moi-même.

Soudain, le temps s’est arrêté... il est devenu éternel. J’étais lucide, guidée, ne cessant de conduire pendant l’intégralité du processus. J’étais dans mon corps mais j’ai été extraite du cadre temporel terrestre. Il n’y avait aucun son... tout était tranquille et calme. J’ai parlé à voix haute pendant toute la conversation, alors que Ses réponses se faisaient sous forme de pensées insérées dans ma tête. Avec l’arrêt du temps est arrivé un immense sentiment d’amour qui n’a fait que s’intensifier. La panique a été remplacée par l’amour, accompagné d’un tel sentiment de calme que ma peur s’est envolée.

On me câlinait... moment super ! Je n’avais jamais ressenti auparavant un amour tel que celui-ci. Instinctivement, j’ai su qu’il s’agissait de Dieu. Imaginez quelqu’un qui vous aime beaucoup... maintenant multipliez ce sentiment par environ un million, peut-être vous approcherez-vous de la mesure dans laquelle je me sentais aimée. Je sentais que deux autres personnes se trouvaient également avec moi. Je ne peux expliquer comment je le sais, mais l’une d’elles était ma grand-mère. Il m’a fallu 7 années pour comprendre qui était l’autre. J’avais vraiment envie de pleurer, mais le temps manquait.

Dieu existe bien. Un Dieu aimant... pas un Dieu de l’enfer, du feu et de la damnation. Mes premiers mots ont été : « Oh m... ! J’ai tout loupé ! Dieu existe vraiment » ! J’avais honte de mon langage. J’ai rapidement ajouté : « Oh... pardon » ! Sa réponse envers moi fut un amour encore plus grand, ainsi que le sentiment suivant : « Mon enfant, calme-toi, tout va bien ». Je me sentais en effet comme Son enfant, c’était un endroit très sûr et chaud. Il a des mains très aimantes, et douces.

Dans le même temps, un passage en revue de ma vie s’est déroulé devant moi afin que je puisse voir et ressentir... en couleur. Je devais voir et éprouver tout le bien que j’avais fait (même le bien que j’ignorais avoir fait). J’ai effectivement pu ressentir la joie que chaque personne éprouvait quand sa vie était influencée d’une manière aimante. Pour une fois dans ma vie, j’avais été « attrapée » à faire le bien. Pendant l’examen du bien, Il me disait « Je suis tellement fier de toi ». Je ressentais une telle joie de le rendre aussi fier, car je n’avais jamais réalisé ce qu’on pouvait éprouver en pareil cas. En effet, j’avais toujours pensé que je ne pouvais rien faire de bien. Ce fut revoir mes actes occasionnels de gentillesse qui m’a procuré le plus de joie, car je pouvais ressentir le changement que j’avais entraîné dans la vie de la personne, bien que je ne m’en sois pas rendu compte à l’époque… je ne les connaissais même pas. On m’a montré que ce ne sont pas les grandes choses que nous réalisons dans la vie qui font la différence, ce sont plutôt toutes les petites choses que nous accomplissons chaque jour. Ces petits actes de gentillesse signifient beaucoup pour Dieu.

Par ailleurs, il m’a fallu voir et ressentir tous les choses blessantes que j’avais commises (y compris celles que j’ignorais avoir faites). Je devais éprouver la souffrance que j’avais causée à la personne. Mais Dieu ne m’a pas jugée. Je regardais mes actions... avec Dieu à mes côtés, m’aimant tandis que je me jugeais moi-même... et croyez-moi, personne ne peut me juger plus durement que je ne me juge déjà moi-même. C’était comme être prise en faute par mes parents, mais en pire. Pendant ce passage en revue pénible, j’avais tellement honte, je ne pouvais me cacher nulle part. Ma pensée immédiate fut, et je l’ai exprimée à haute voix : « Je suis prête... ma place est en Enfer... je ne mérite pas d’aller au Paradis » !

J’ai eu l’impression qu’Il m’attrapait par le bras alors que je me dirigeais vers l’Enfer, et il a dit « Attends un instant, ma jeune amie... reviens ici ! Tu ne comprends pas, mais je vais t’expliquer ». Il m’a demandé : « Quelles autres décisions aurais-tu pu prendre ? Qu’apprends-tu de cela » ? Il ne s’est pas fâché contre moi en criant : « Comment as-tu pu faire cela » ! Ou : « Va en enfer » ! Il était clair qu’il ne s’agissait pas du Dieu vengeur auquel on m’avait dit de croire. Le plus difficile a été de me rendre compte qu’il m’avait déjà pardonné... j’éprouvais beaucoup de difficultés à me pardonner moi-même. Il m’a montré que je ne pouvais laisser entrer Son amour sans me pardonner moi-même auparavant. Me punir ne m’aurait pas rendue meilleure à Ses yeux, Ce qu’Il voulait de moi, c’est que j’accepte Son amour. Une fois en mesure d’accepter que Dieu ne fait qu’aimer, il m’a été plus facile de considérer ma vie de façon ouverte et honnête. Je voulais apprendre autant qu’il m’était possible... j’avais tant de questions. Et l’amour de Dieu ne comporte aucune chaîne.

Il m’a montré que même si je ne maltraitais pas physiquement mes enfants, je les assassinais par mes paroles. C’est tout aussi mauvais. Je ressentais leur souffrance. J’avais vraiment l’impression d’être une ratée. Mais Lui ne cessait de m’aimer.

Il m’a montré pourquoi j’ai eu les parents, l’enfance et la vie que j’ai vécue : je le Lui avais demandé !!! J’ai choisi cette vie parce que je voulais apprendre ces leçons. Tout était maintenant clair pour moi... il me fallait traverser tout cela pour apprendre ce dont j’avais besoin afin de poursuivre mon travail ici. Il ne m’a jamais laissée seule.

Rétrospectivement, j’ai vu qu’Il était toujours avec moi. Avec ce qu’on ma montré, j’ai compris que la terre est une école, et qu’après l’avoir fréquentée nous avons un passage en revue de la vie, nous sommes reçus et retournons à la maison. Toute cette expérience était stupéfiante, j’avais en effet l’impression que mon cerveau avait été ouvert sur l’univers entier. Tout était logique. La leçon était tellement simple... tout est une question d’amour. Tout tient à notre capacité d’aimer les autres et nous même durant cette vie sur terre, en dépit de tout ce que nous devons éprouver.

Lorsque le passage en revue de ma vie a été terminé, Il a exposé devant moi la raison pour laquelle nous venons sur terre. J’étais stupéfaite. Pour moi, l’importance que nous revêtons pour Dieu était renversante... en particulier celle que j’avais pour Lui. Je croyais qu’Il ne connaissait même pas mon existence... toutes ces années où je me suis mortifiée ! La question qu’Il m’a posée fut : « Si je voulais que tu sois quelqu’un d’autre, pourquoi me donnerais-je toute cette peine afin de faire de toi ce que tu es » ? Il m’a expliqué que personne d’autre n’aurait pu accomplir la tâche que je suis venue faire, de la manière dont il voulait que je la fasse ! C’est pourquoi il est tellement important que nous ne nous jugions pas les uns les autres. Certains d’entre nous sont ici pour enseigner, d’autres pour apprendre, d’autres encore pour faire les deux. Il fallait que j’écoute mon cœur.

Ensuite, Il m’a demandé si je voulais rester sur terre ou aller avec Lui. « Oh ! j’ai le choix » ? Il aurait été beaucoup plus facile pour moi qu’Il ne me l’ait pas laissé, qu’Il ait pris la décision pour moi. Je ne voulais pas faire ce choix.

Décider a été un processus stupéfiant. J’ai compris que mes enfants avaient su, en venant dans cette vie, qu’il existait une possibilité qu’ils me perdent à un jeune âge. J’ai su que ma famille allait apprendre à surmonter cette leçon, Dieu allait s’occuper d’eux. J’ai su qu’il allait bien s’occuper de moi ! C’était facile... je partais ! Mais Il n’a pas aimé ma réponse, il m’a donc montré ce qui me restait à faire... toutes les raisons de ma venue sur terre... la tâche que je Lui avais demandée !!! La question qu’Il m’a posée fut : « Peux-tu le faire » ? J’ai répondu : « C’est super, j’aimerais vraiment le faire » ! Je pense qu’on m’a montré cela pour m’aider à modifier ma décision, en effet, la question posée immédiatement après fut : « Veux-tu rester ou repartir » ?

Bien qu’en ce qui me concernait, le bien l’emportait de loin sur le mal (sachant que je voulais rester dans Son Etreinte Aimante), j’avais désespérément besoin de remédier aux choses pénibles, si c’était possible. Je ne voulais pas laisser tant de choses non réalisées avant de partir. Ma raison principale pour rester était de ne pas laisser tomber Dieu. Je voulais terminer le travail que j’étais venue faire ici. Je voulais Lui montrer que je ne suis pas du genre à renoncer. Je voulais aussi vivre sur cette terre en sachant que Dieu m’aime. J’avais le sentiment de n’avoir pas d’autre choix que de rester. Presque dans un murmure et avec beaucoup, beaucoup de réticence, j’ai répondu : « Je veux vraiment aller avec toi, mais il me faut rester ».

Bien que j’aie vraiment pris mon temps pour prendre cette décision, mon seul regret c’est que j’ai eu l’impression de faire cette déclaration trop rapidement. Au moment où j’ai dit : « Il me faut rester », tout ce « film » face à moi s’est arrêté, ainsi que ma conversation avec Dieu. En un instant, j’avais rendu une merveilleuse visite à Dieu, à ma grand-mère et un ami de l’au-delà. J’avais même pu m’imaginer que je préparais une cafetière, que nous prenions une tasse tous ensemble pendant cette conversation. Pourtant... mes mains tenaient fermement le volant de la camionnette, je conduisais toujours et je pensais : « Je n’arrive pas à croire que ça m’arrive à moi » !!! Je n’arrivais pas à croire le nombre de choses que j’avais apprises en 3 secondes. J’avais tant de questions sans réponse. Je voulais plus de temps. Je voulais plus d’amour. Je ne voulais pas que cela cesse. Je n’arrivais pas à croire que mon cerveau puisse faire tant de choses en même temps. J’étais déçue de n’avoir pas pu « aller dans la lumière » en effet, j’en sentais les frontières tout autour de moi, mais j’avais fait un choix... et la fin a été soudaine.

J’ai été littéralement réinsérée (poussée) en force dans la réalité, le temps terrestre ! Tout avait disparu... sauf Son amour, ma grand-mère et l’ami. Dans ma tête s’est introduit la pensée suivante : « Enlève le pied du frein... écrase l’accélérateur » ! Je n’ai pas posé de question, j’ai juste fait ce qu’on me disait. Lorsque j’ai heurté la voiture devant moi, le semi-remorque m’a percutée. J’ai tamponné la voiture, l’envoyant en sécurité sur le terre-plein. Le camion ne s’est pas mis en portefeuille. J’ai roulé environ 30 mètres plus loin et j’ai bifurqué sur le terre-plein, je me suis arrêtée parce que je n’étais pas certaine de ce qui allait arriver, je ne voulais pas me retrouver en plein milieu.

Ce que je veux faire remarquer ici, c’est que si j’avais dit que je voulais partir, je serais partie avant même que l’accident se produise. Ma famille aurait pensé que j’avais trouvé une mort horrible, écrasée par un semi remorque.

La réalité, c’est que mon corps aurait trouvé une mort horrible... mais pas moi. Au moment de l’impact, j’étais toujours câlinée en sécurité dans mon cocon d’amour de Dieu. Je n’ai pas du tout ressenti l’accident. Il n’y a pas eu de douleur. Quelques heures plus tard, ce fut une toute autre histoire... j’ai refusé d’aller à l’hôpital parce que je me sentais bien. Ne prenez JAMAIS une décision aussi stupide. C’est toujours une bonne idée d’être examiné après un accident.

Quelques heures après, je souffrais dans tout le corps, je ne pouvais plus remuer le cou. Mon mari m’a emmenée aux urgences la nuit même.

J’ai dit plus haut que, pendant le passage en revue de ma vie, on m’avait clairement montré mon dessein ici sur terre, le travail qu’il me restait à faire. Mais je ne me souviens pas de la nature de ce travail. Je l’ai toujours sur « le bout de la langue ». Ce savoir m’a été retiré dès que j’ai dit qu’il me fallait rester. Je suis donc à nouveau une petite souris dans un labyrinthe, tentant, comme tout le monde, de trouver mon chemin.

Mais maintenant, je parle à Dieu comme si je conversais avec n’importe qui (à tout moment et partout). En fait, après le premier accident, une semaine avant celui que je viens de décrire, je suis sortie au milieu de la cour, j’ai hurlé vers le ciel : « Je sais qu’on dit que Dieu ne nous envoie rien au delà de ce que nous pouvons endurer. Mais tu fous tout en l’air ! Alors descends ici et dis-moi ce que tu veux que je fasse, et je le ferais pour que tu me foutes la paix » ! Mon pauvre mari m’a prise par la main en disant : « Rentre, les voisins regardent ». Je n’avais pas idée qu’Il m’écoutait, faites donc attention à ce que vous demandez ! J’ai en effet découvert, de façon très inattendue, à quel point il s’occupe de nous. Je n’ai plus besoin de crier contre Lui. Je comprends maintenant ce qu’il essayait de me dire. J’ai reçu sa réponse fort et clair.

Maintenant, en réfléchissant à ce que j’ai appris, et à quel point je suis bénie, je suis si heureuse d’être restée ! Lorsque je vois les rayons du soleil transpercer les nuages (l’Esprit Saint), je suis quelquefois nostalgique. Pour moi, La Lumière est Dieu. Je considère maintenant chaque obstacle comme une aventure, je recherche toujours la leçon. C’est un jeu merveilleux. La vie est tellement plus facile ainsi.

*

C’était comme si mon cerveau avait été ouvert sur la connaissance de l’univers. Des tas de choses se produisaient simultanément, et pourtant j’en comprenais parfaitement et facilement le sens.

J’ai senti qu’il y avait 2 autres personnes avec moi. Je ne peux expliquer comment je le sais, mais l’une d’elles était ma grand-mère. Il m’a fallu 7 années pour savoir qui était l’autre. J’avais vraiment envie de pleurer, mais le temps manquait.

Deux jours après l’accident, avec ma minerve et un corps tout endolori, je suis allée à l’église. J’avais de sérieux remerciements à faire. Avant la messe, une dame de ma connaissance est venue vers moi, elle m’a interrogé au sujet de mon accident. L’une des questions qu’elle m’a posée a été : « Qui était avec vous » ? J’ai répondu timidement : « Euh... Dieu et ma grand-mère ». Elle a souri et demandé : « Qui d’autre » ? J’avais beaucoup de réticence à le lui dire, mais elle n’a pas renoncé... je lui ai donc parlé de mon mystérieux ami de l’au-delà, quel qu’il ait été. Elle n’a pas pensé que j’étais folle, elle m’a dit que je pouvais savoir son nom en le demandant. J’étais très sceptique mais je me suis sentie beaucoup mieux après avoir parlé avec elle.

Après la messe une autre dame que je ne connaissais pas est venue vers moi et m’a interrogée au sujet de l’accident... et nous avons quasiment eu la même conversation ! Je n’étais pas la seule à qui cela soit arrivé. Nous étions liées par une expérience partagée... une Expérience de Mort Imminente. Toutes deux connaissaient ce que je savais ! Elles avaient toutes deux le nom des personnes les accompagnant. J’ai fait pas mal de recherches sur les Expériences de Mort Imminente, et c’est très commun. Les mourants donnent le nom des gens qui viennent les chercher, et bien souvent ils connaissent le nom de « l’ange » qui attend pour les ramener chez eux... ce n’est ni un membre de la famille ni un ami.

Sept années plus tard, je regardais une émission de télévision sur les Expériences de Mort Imminente et nos Guides Spirituels de l’au-delà. On y exposait une manière différente de demander le nom. Cette nuit là, avant d’aller au lit, j’ai demandé à haute voix qu’on me donne son nom en rêve et qu’on veuille bien me permettre de m’en souvenir le lendemain matin. Mon cerveau s’est éveillé avant que je n’ouvre les yeux, et j’avais un nom dans la tête, exactement comme la conversation que j’avais eue avec Dieu pendant l’examen de ma vie. J’ai obtenu le nom « Amy ». J’ai su que c’était réel, car lorsque j’ai tenté de le remettre en cause, il n’a fait que se renforcer de plus en plus, devenir plus insistant dans ma tête.

Plus je suis ouverte à la possibilité d’une aide de l’au-delà, plus je la reçois. J’ai cessé d’essayer de tout réfuter. Je parle à Amy tout le temps. Son aide a été - est toujours - sans prix pour moi. Je suis impatiente de la revoir, un jour.

Ce que j’ai découvert après l’accident, c’est que je devais apprendre à m’aimer moi-même, à laisser entrer l’amour de Dieu. Dès lors, ma confiance et l’estime de moi-même se sont accrues. J’ai été en mesure de fixer mes priorités, j’ai obtenu l’ordre et la paix dans ma vie, sans plus tenter de contrôler les choses ni essayer de maintenir la sécurité pour moi ou mes enfants. Il me fallait rendre cette maîtrise à Dieu. Maintenant je sais qu’il a toujours eu les commandes... je croyais seulement les avoir. Ayant élevé des murailles pour me protéger, je ne pouvais plus être blessée, mais je ne pouvais pas non plus laisser entrer l’amour. Ces murailles sont inutiles. Pourtant, il m’a été très difficile de les abattre et de faire confiance aux gens... j’avais trop peur d’être blessée à nouveau. Ce que j’ai découvert, c’est que si on traverse la douleur, on en ressort intact de l’autre côté. Je me sentais beaucoup mieux, plus légère car je ne traînais plus la souffrance.

Les habitudes anciennes sont difficiles à briser. J’ai dû me reprendre lorsque les vieilles capacités à faire face tentaient automatiquement d’intervenir dans une situation donnée. Il m’a ensuite fallu mettre en pratique ce que je venais d’apprendre, faire confiance à mon intuition. Maintenant, je décèle les gens néfastes et je m’en éloigne. Point n’est besoin d’admettre tout le monde dans son environnement pour être considérée comme une personne confiante. Maintenant, j’ai le sentiment d’être adulte, mais à l’intérieur je suis plus jeune que jamais. Ecouter mon cœur et mon âme m’a donné tant de joie dans la vie !

On m’a demandé : « Comment sait-on qu’on fait réellement le bon métier » ? Eh bien, j’ai appris que le bon métier est celui qui vous fait penser : « Je n’arrive pas à croire qu’on me paie pour accomplir ce ‘travail’ » !

Je suis mon cœur. Personne ne peut plus me persuader de ne pas être moi-même. Je sais que, quoi qu’il arrive, s’inquiéter n’est qu’une énorme perte de temps... car cela ne modifie jamais le résultat. Au lieu de se tracasser, il faut agir !

Il n’y a pas de fautes, seulement des leçons. Au sein de mes pires « erreurs » se trouvaient les meilleures leçons. Le changement doit être adopté, pas redouté... c’est ainsi que nous allons de l’avant. Tout le monde a peur et c’est normal. Il faut beaucoup de courage pour surmonter sa peur et faire les choses quand même. Les victimes restent coincées dans la peur.

Les coïncidences n’existent pas. Il y a une raison pour tout ce qui se produit, que nous le comprenions sur le moment ou non. Chacun est ici pour une raison précise, c’est pour cela que nous sommes tous tellement différents. Si tout était merveilleux et que tout le monde soit identique, nous n’apprendrions rien. Nous ne voyons qu’une partie du tableau général. Dieu, Lui, voit tout.

Je ne suis pas plus importante que n’importe qui. Personne n’est plus important que moi. Nous sommes tous EGALEMENT importants aux yeux de Dieu. Lorsque quelqu’un tente de vous intimider, souvenez-vous seulement que tout le monde doit s’essuyer les fesses après être allé aux toilettes. Dieu vous donne ce dont Il sait que vous avez besoin, et non pas ce dont vous avez envie. Nous ne savons jamais combien de fois il nous sauve la mise. Les motifs de ses réponses peuvent ne pas être clairs sur le moment pour nous, mais ils le seront un jour.

Les enfants ne sont pas notre propriété. Ils sont des dons de Dieu. Il faut qu’ils deviennent la personne que Dieu a prévu qu’ils soient... et non celle que nous voulons qu’ils soient. Si nous sommes exagérément protecteurs, si nous les isolons du monde en accourant chaque fois qu’ils rencontrent un obstacle, ou si nous ne leurs fixons aucune limite... alors, lorsqu’ils seront seuls, ils n’auront pas les outils nécessaires pour vivre dans le monde.

Les enfants ont souvent besoin d’entendre : « Je t’aime ». Si l’on blesse son enfant, il est important de prendre ses responsabilités et de faire ses excuses. Il est bon de câliner et d’embrasser nos enfants. Les enfants ont besoin de notre temps, pas de choses matérielles pour leur montrer à quel point on les aime. Les enfants ne nous doivent pas le respect... nous devons le mériter, et vice-versa.

Notre religion n’importe pas. Ce qui est important c’est la prière. Chaque religion a une raison d’être, mais toute religion ou tout religieux qui prêche la peur, l’enfer, le feu et la damnation ; que nous ne méritons pas la grâce de Dieu ; qui veut que nous souffrions ; que nous désavouions notre famille si elle ne croit pas la même chose que nous ; ou qu’une certaine somme d’argent nous fera aller au paradis, etc... alors, cette personne ment !

Dieu ne s’intéresse pas à toutes les petites règles et lois que chaque religion utilise pour se différencier des autres. Il s’occupe de ce qui est dans notre cœur. Sommes-nous là pour donner un « coup de main » et nous intéressr à ce qui nous entoure, ou sommes-nous là en tant que « pauvre de moi, je suis une victime » ne cherchant qu’à nous préserver à tout prix ?

La vérité c’est que la manière dont nous nous traitons les uns les autres est très importante... cela rend la vie plus joyeuse quand on vit en regardant à l’extérieur de soi et qu’on donne. Les dons qu’on reçoit en retour sont stupéfiants. Les actes de gentillesse au hasard ont vraiment beaucoup de sens, particulièrement pour Dieu, ils sont sans prix pour ceux qui les reçoivent.

La mort n’est pas un échec. C’est une partie naturelle du cycle de la vie. Aussi sûrement que nous sommes nés, nous allons mourir. Il existe une perception tellement erronée au sujet de la confusion/démence dans le processus d’agonie. Les mourants parlent un langage différent, fait de symboles. Je comprends exactement ce qu’ils tentent de dire parce que je parle ce langage, maintenant. Ils se servent de symboles parce qu’il existe des choses que l’on voit et que l’on fait qui ne sont pas exprimables par des mots.

Nous ne nous souvenons pas d’où nous venons. Si c’était le cas, d’ailleurs, nous ne pourrions pas vivre cette vie sur terre : nous serions trop nostalgiques. Car la terre est la partie difficile. C’est l’« Université de la Terre ». On m’a montré que j’avais fait acte de candidature et que j’avais été acceptée dans cette école. Dieu ne provoque pas la survenue de mauvais évènements. Avant de venir ici, nous rassemblons nos leçons et nous planifions la manière de vivre nos vies... tout comme avant d’aller à l’école. Dieu est toujours avec nous. Lorsque nous avons terminé la tâche que nous étions venu accomplir ici, nous retournons chez nous.

Que l’on meure rapidement ou lentement, nous devons tous examiner nos vies avant de passer en classe supérieure. Peu importe que l’on soit riche, pauvre, religieux, agnostique, etc... on ne peut échapper ni à l’examen de la vie ni à la mort en manipulant ou en marchandant. Nous disposons du « libre arbitre » en prenant nos décisions, mais nous n’avons pas les « commandes ».

Il n’existe pas d’essai gratuit, ce qui arrive se produit bien réellement et, à la fin de notre vie, nous aurons à assumer la responsabilité de nos actes si nous ne le faisons pas et ne nous amendons pas en chemin. A chaque instant, nous pouvons modifier le passage en revue de notre vie... il n’est jamais trop tard pour rectifier les choses. Bien qu’il soit très difficile d’assumer la responsabilité de nos actes et de changer, c’est bien plus difficile pour nous si on attend l’au-delà pour le faire.

Rappelez-vous que la seule chose que vous pouvez emmener avec vous, c’est l’amour que vous avez cultivé sur cette terre. La chose la plus importante que vous laissez derrière vous c’est l’amour et les souvenirs pour vos proches.

Dès le démarrage de mon expérience, le temps s’est arrêté... il est devenu éternel. J’étais lucide, guidée, ne cessant de conduire pendant l’intégralité du processus. J’étais dans mon corps mais j’ai été extraite du cadre temporel terrestre. Il n’y avait aucun son... tout était tranquille et calme. Sur le moment, j’ai eu connaissance d’évènements à venir. Mais après avoir pris la décision de revenir, ce savoir m’a été repris.

Ma capacité à ressentir l’aura des gens autour de moi est très aiguë. C’est inquiétant parfois. Cela a fait de l’empathie une part énorme de ma personnalité. Je n’ai rien dit jusqu’en 1999... après toute une année à l’hospice, passée à simplement écouter chacun me raconter ce qu’il voyait et ce qu’il faisait, et c’était la chose même que j’avais vécue. Ce fut un choc... avant cela, j’avais eu beaucoup de difficulté à penser que je n’étais pas folle.

J’ai commencé par raconter mon expérience aux mourants, puis à certains collègues... ils ont vraiment été ouverts, ils voulaient apprendre ce que j’avais appris afin de pouvoir aider les patients mourants dans leur examen de vie. Des choses bizarres ont commencé à se produire au travail (avec les patients) pour ceux de mes collègues qui pensaient que j’étais folle. Finalement, cela a modifié la façon dont ils considèrent la partie « confusion » du processus d’agonie, ainsi que leur manière d’assister les patients en les rejoignant exactement où ils sont au lieu de tenter de les garder orientés vers ce monde-ci. Ce fut impressionnant à voir.

J’avais vu Dannion Brinkley à la télé et je me demandais s’il était fou. Puis, après mon expérience, je me suis moi-même demandé si je n’étais pas folle. Maintenant, parce que je travaille avec les mourants, je sais que nous ne sommes pas fous !

Obtenir des réponses aux questions, comprendre pourquoi nous sommes ici m’a rendue beaucoup plus sereine et heureuse. Etant donné que mon expérience d’« examen de vie » a été validée par celle de tous les mourants qui ont pu me la raconter, je sais que c’était tout à fait réel.

J’ai écrit un fascicule sur les signes et symptômes du processus d’agonie. Nous l’utilisons au travail à l’hospice, il a eu un énorme impact sur les enquêtes de satisfaction des familles et des patients. La plupart des gens ne sont absolument pas conscients qu’ils auront à faire un examen de vie : donc, en apprendre plus les intéresse. Cela les aide à être moins effrayé, ou moins triste.

J’ai énormément changé et je me suis amendée vis à vis de mes enfants. Les 3 plus âgés ont eu une enfance complètement différente des 3 plus jeunes. J’ai perdu la plupart de mes amis... il est difficile pour moi de fréquenter des gens négatifs, et de toute manière ils ne pouvaient plus me supporter... par contre, mes nouvelles amitiés sont incroyables.

En dépit du fait que mes relations avec mes parents ne s’arrangeront jamais, j’ai été en mesure de leur pardonner et cela ne me ronge plus.

Il est extrêmement difficile pour moi de rester tranquillement assise à l’église le dimanche... j’ai envie de me lever et de me mettre à crier : « NON, les gars, il ment. Cela ne fonctionne pas ainsi. L’amour de Dieu ne comporte aucune chaîne » ! Parce que franchement, en fait d’ouverture sur l’au-delà rien ne vaut - et de loin - deux jours de travail à l’hospice...

Enfin, sachez que tous, nous rendons notre temps sur terre bien plus difficile qu’il ne devrait l’être (moi comprise) !

 

 

***

MATHILDE M

 

J’ai eu une méningite à la mi-mai 2006. J’ai refusé d’être transférée à l’hôpital car je ressentais le besoin de rester en silence, intériorisée, aussi consciente que possible, sans perfusion de morphine.

Durant la première nuit, en proie à une très forte fièvre et à des douleurs insupportables à la tête, j’ai compris que mon corps ne supporterait pas longtemps cette secousse. Alors calmement, par un acte conscient de ma volonté, j’ai décidé de lâcher prise.

Dés que j’ai émis intensément le souhait de partir, de voir cette autre réalité dont nous parlent les mystiques depuis des siècles, je suis entrée instantanément dans l’énergie infinie, comme aspirée par un tourbillon très lumineux. A une vitesse incroyable, j’ai traversé le cosmos, dépassant les planètes, les étoiles...

Puis, tout s’est arrêté autour de moi. J’étais entrée dans un univers lumineux et calme, où je me sentais flotter. Pendant un moment que je ne peux évaluer, le temps n’existant plus dans cette autre réalité, je sais que je n’ai plus eu de pensée, plus de personnalité (tout en conservant la mémoire de mon identité), plus de corps car je ne souffrais plus du tout.

Le silence avait tout englouti. Restait la conscience, totalement en éveil, reliée à ce flux lumineux au point de s’y dissoudre. Je n’étais plus que cette conscience affinée, sublime. Elle baignait dans l’énergie cosmique, et en même temps elle était grand-ouverte, sans limite, comme si elle contenait l’espace de l’univers. Elle percevait, ressentait, avait toutes les propriétés de l’être vivant, mais évoluait dans une dimension qui se situait hors de la matière et du temps.

La sensation était douce, paisible. La lumière que je voyais par une perception autre que sensorielle, située à un autre niveau, était intense, éclatante sans être aveuglante, sans éblouir. Une couleur dorée illuminait l’immensité et permettait à ma conscience d’embrasser tout son champ, rendant l’univers visible de tous côtés.

J’avais une impression de légèreté. Peu importait que le corps soit malade puisqu’il n’y avait plus personne pour souffrir... plénitude, liberté, moment intemporel. Ma conscience avait quitté les limites de l’espace-temps, elle était passée sur un autre plan de réalité, s’étendant à l’infini, d’où cette impression d’ouverture sur l’univers, jusqu’à le contenir en son entier. En cet instant, elle était cet espace lumineux.

La lumière traversait librement ma conscience qui avait retrouvé sa source, elle était sa substance même, la nourrissait, la plongeait dans la béatitude. Je me suis sentie immédiatement aimée par cette Conscience suprême. J’ai compris que cette lumière était l’Amour absolu que je ressentais.

C’était très beau, très doux. Une vraie tendresse émanait de cette lumière. J’ai ressenti un amour pur, une acceptation sans condition, une grande compassion aussi. « On » me tendait les bras. Cependant il n’y avait personne qui aimait et je n’avais personne à aimer. Il y avait seulement l’Amour, compréhensif, respectueux, ouvert sans restriction, sans intention... cette immersion dans l’amour total m’apporta une joie infinie, une immense gratitude d’être aimée, et m’inonda de paix.

Cette sensation est impossible à décrire exactement car elle se situe au-delà de tout ce que nous pouvons connaître dans notre vie terrestre. Elle amène un sentiment de sécurité absolue, de bien-être qui s’apparente certainement à celui ressenti dans le ventre maternel. 

Durant cette expérience, je n’ai pas vu le tunnel dont parlent beaucoup de ceux qui ont eu cette expérience de mort imminente. Je n’ai rencontré aucun être de lumière, aucun proche décédé venu à ma rencontre pour m’Accueillir et me parler, revêtu d’une apparence qui me l’aurait fait reconnaître, aucun guide. Je n’ai pas assisté non plus au défilement rapide de mon existence passée. Aucun souvenir, aucune scène de ma vie ne sont venus à ma conscience.

J’étais sortie de mon corps, mais je ne me suis pas vue en train de l’observer : il n’existait plus pour moi. Simplement, je baignais, je dirais « les yeux grands ouverts », dans l’énergie lumineuse qui m’enveloppait de son amour.

Est-ce que l’on peut considérer que cette réalité dans laquelle j’étais immergée s’était adaptée à mon niveau de conscience, ou était-ce la réalité ultime, la seule ? Je ne sais pas... mais je sais que j’avais le désir de prolonger le plus longtemps possible cette sensation de bonheur indescriptible.

J’avais bien conscience d’être dans un état très proche de la mort, à l’extrémité de la vie. Je me suis même entendu me dire à moi-même qu’il fallait que je revienne sur la Terre. Je me souviens très bien avoir hésité (par quel processus le cerveau se fait-il le récepteur fidèle de toute cette expérience, alors qu’il a suspendu son activité ?).

J’étais si bien ! Je reposais au sein de cette réalité lumineuse et j’avais alors envie que cet état de béatitude dure... revenir signifiait souffrir, et en effet le retour fut brutal, terrible. J’avais le choix de la décision. C’est l’amour d’êtres chers sur la Terre qui m’a fait revenir...

La mémoire très nette de mon identité, la certitude d’être moi, continuaient de me rattacher aux proches qui étaient restés ici-bas. Cette perception directe et spontanée de la lumière m’a donnée la faculté de comprendre en profondeur ce qu’est la Vie qui nous traverse. Elle m’a permis de connaître (car cette expérience est la connaissance même : connaître, c’est unir sa conscience, et non appréhender les objets au travers des pensées, des concepts et du langage) la source unique qui nous engendre tous, êtres humains, animaux, plantes.

Tous les êtres vivants font partie de cette lumière, elle nous traverse tous.

Pendant ma convalescence, assise devant mon jardin, je sentais la vie qui agissait chez les merles qui se répondaient joyeusement, chez les guêpes qui venaient boire dans les soucoupes d’eau, chez l’euphorbia dont les petites fleurs gracieuses croissaient dans un mouvement de spirale... c’est la même énergie qui soutient tout, la même Conscience qui englobe tout.

J’ai compris durant ce « voyage » la signification de l’univers, que je percevais comme un ensemble très cohérent. J’ai eu accès à la connaissance absolue, et ceci, de façon instantanée. Cette compréhension me donne depuis une sensation intense de vie et la certitude de faire partie d’un tout harmonieux, d’appartenir à une unité cosmique ayant un sens. Elle vient après 30 années de quête, parfois empreinte d’angoisse, du sens de l’existence, 30 années pendant lesquelles, en proie à de fortes tensions intérieures, hypersensible, j’ai cherché des réponses dans la lecture de mystiques chrétiens, hindouistes, bouddhistes. Ces livres m’ont accompagnée sur le chemin.

J’écrivis aussi deux livres, l’un sur la reine Sainte Radegonde, l’autre sur Marie l’égyptienne, qui m’aidèrent à entrer plus profondément en moi-même. Durant cette quête, je rencontrai une personne éclairée que je considère comme ma mère spirituelle. Née en 1913, possédant une vaste culture et un haut degré de spiritualité, médium, elle m’enseigna l’essentiel, ensemença en quelque sorte le terreau qui commençait à devenir fertile grâce à mes lectures.

Egalement, par des intuitions fulgurantes depuis mon enfance, des visions d’êtres décédés, des rêves, je pus apprendre qu’il existe bien différents niveaux de réalité. Je remercie tous ces maîtres qui m’ont enseignée... ce long travail d’étude et d’harmonisation intérieure a fait que depuis quelques années je me sentais mieux préparée aux échéances de mon existence, avec une compréhension plus vaste de la vie.

Juste avant ma maladie, j’avais la sensation d’être à la fin d’un cycle, commencé il y a 30 ans, et d’être enfin prête à vivre une profonde transformation intérieure. Ma réceptivité m’a permis de ne pas être troublée, déconcertée par l’expérience proposée, et de la vivre pleinement comme une véritable révélation spirituelle.

J’ai le sentiment que cette expérience s’inscrit bien dans la trajectoire de mon existence. Ce que j’ai ramené de là-bas, c’est une grande paix, une sensation continue d’amour total, enveloppant comme un manteau chaud. Il m’en reste un sentiment d’émerveillement, d’immense gratitude envers la vie.

Finies les concentrations mentales pour comprendre, les pensées discursives, les méditations et introspections, les multiples lectures pour trouver la voie. Il n’y a pas de voie pour aller vers ce que nous sommes de toute éternité. Il n’y a rien vers quoi tendre. Tous les tâtonnements ont été balayés par cette lumière qui irradie l’Amour.

Que d’erreurs, que de souffrances auraient pu être évitées depuis si longtemps... dans mon existence de tous les jours, tout est comme avant, car je suis revenue avec la pleine compréhension de mon expérience. Je n’ai donc pas à lutter pour adapter mon quotidien à ma nouvelle conscience, d’autant plus que je n’ai jamais cherché depuis mon enfance à m’intégrer coûte que coûte à la société. Simplement, je prête moins attention aux pensées, aux sentiments, aux humeurs qui viennent et disparaissent sans laisser de traces. Je sais désormais, par expérience directe, que la conscience originelle est vide, seulement conscience-de-soi. Elle n’est pas projetée dans le temps, dans l’action, elle n’est pas dispersée par l’attention et l’identification aux objets comme l’est notre conscience ordinaire dans la vie quotidienne.

La conscience originelle ne peut se déployer que dans le vide qui existe entre deux pensées, deux sentiments. Cette ouverture sans intention est notre vraie nature, celle de la conscience laissée à elle-même. L’esprit y est suspendu, l’objet y est absent, le temps n’y est plus projeté.

La conscience-conscience-de-soi n’a rien à voir avec les allées et venues de l’ego, entièrement absorbé par les préoccupations et entraîné par les évènements. Par conséquent, tous les conditionnements ancrés depuis des temps immémoriaux, toutes les facettes de la personnalité peuvent entrer et sortir librement. Ma conscience, elle, reste liée à la Conscience suprême, au cœur même de l’existence quotidienne.

L’esprit n’est plus continuellement agité par ces pensées parasites qui occupent habituellement tout le champ de la conscience. Ce vacarme dispar aît. Je me sens plus légère, détendue, sans entrave, en harmonie avec mon être profond, sans besoin de me rattacher à une identité fabriquée, artificielle. La conscience naturelle de l’absolu se maintient chaque jour, au sein des occupations habituelles, sur un fond de sérénité et de silence intérieur. Chaque instant de la vie est une grâce. La vie, inutilement compliquée par les êtres humains, me semblait simple auparavant ; elle me semble encore plus simple maintenant. Je la vois dans sa légèreté et sa beauté. Bien sûr, je vois toujours le désordre de notre monde, son jeu chaotique du bien et du mal, mais par delà, je perçois son essence lumineuse.

Je ressens plus douloureusement la cruauté infligée à d’autres êtres humains et aux animaux, ainsi que le saccage de la nature. Notre origine est commune. C’est une illusion de se croire séparé. Lorsque nous faisons souffrir un autre être vivant, nous faisons du mal aussi à nous-même. La Vie est un tout. Et qu’elle est belle ! Je n’ai pas la nostalgie de cette autre dimension que j’ai connue, je ne ressens pas de blessure, ni de difficulté à vivre le quotidien, car j’ai compris qu’il n’y a pas de différence entre ce monde-ci et l’autre.

Je ne me sens pas éloignée des êtres humains depuis mon expérience, au contraire, ce que la vie m’a donné de voir m’a relié plus consciemment à tout ce qui existe. Je sens intensément l’énergie qui coule à travers moi comme à travers nous tous sur cette terre. Tout est saturé d’essence cosmique. Tout émerge de cette source et y retourne. L’Amour nous traverse continuellement, que nous le voulions ou non, que nous en ayons conscience ou non. Notre tâche ici est de nous relier à cet Amour, de placer notre conscience dans cette perception d’une présence continue, dans cette vision intime de l’absolu.

Il n’y a rien à rechercher, rien à éviter, mais tout à accepter dans notre présence au monde. A partir de là, il n’y a plus ni dualité bon/mauvais, ni séparation intérieur-extérieur. Ces distinctions sont seulement des vues de l’esprit qui cherche à différencier les choses. Tout est égal en essence. 

L’éveil spontané qu’a provoqué cette expérience échappe au temps. Car la source est à cet instant même. L’éveil a toujours existé... j’ai enfin compris, après 30 années de quête, qu’il n’y a rien à atteindre, rien à obtenir. Tout est déjà là, tout n’est qu’énergie vibrante. La lumière est de toute éternité. Rien ne nous sépare jamais de notre essence, si ce n’est notre esprit logique, analytique. Cette lumière vers laquelle je me suis sentie aspirée est l’essence de ma conscience et de la conscience de chaque être. En réalité, nous sommes en toute chose, et chaque chose est en nous comme un fragment infini du grand Tout cosmique. Je ressens la conscience de chaque être vivant, animal compris, comme ma propre conscience : la même énergie nous traverse.

Dans cet état si proche de la mort que j’ai connu, nous ne pouvons plus nous identifier à notre corps, bien sûr, ni non plus à notre rôle social, notre culture, notre travail, nos passions, nos divertissements, nos souveirs, notre sexe, notre tempérament, notre personnage sur la scène du monde, tout ce catalogue confus que nous prenons pour notre identité personnelle. La conscience ne dépend pas de ce moi empirique. Elle a un sens en soi. 

Cette compréhension libère de toute angoisse, de toute peur, notamment de la mort. Contrairement à ce qu’affirment les philosophes depuis le 18ème Siècle, la mort n’est pas la fin de tout, y compris de la conscience. Il n’y a pas de rupture, mais simplement passage d’un état à un autre. Notre conscience continue de vivre, de percevoir, s’intégrant totalement à l’énergie cosmique.

Que l’on perçoive cette conscience que certains appellent le Soi, éternellement présente sous le vêtement de la personnalité... et la peur de la mort aussitôt disparaît. Je sais maintenant que la frontière entre la vie et la mort, là-bas, n’a aucun sens. Il n’y a que la Vie qui coule à travers nous tous. Cette certitude qu’un jour je retrouverai la grâce d’être autant aimée, et qui ne peut venir que d’une expérience vécue, est un cadeau. 

Je sens que l’ego se distend peu à peu, que l’attachement à ce moi, avec sa mémoire, ses désirs, ses attentes, disparaît tout naturellement... en conséquence, pourquoi cette expérience me conduirait-elle à rompre avec le monde, à quitter mon travail, ou même ma famille, mes amis ? Il n’y a rien à abandonner ni à fuir. Il n’y a pas de chemin pour aller vers Soi. Il n’y a aucune réponse au-dehors. Quant aux événements, ils ont désormais perdu leur pouvoir de fascination.

Touchée par une vérité qui ne relève pas de la pensée, mais de l’expérience directe, je me suis libérée de la confusion et des oppositions produites par l’esprit. Cet éveil à l’unité de toutes choses m’a délivré de l’idée : « Ceci est ma pensée, mon émotion, mon sentiment, je suis ce moi ». Il m’a délivré de ce corps auquel je ne m’identifie plus et dont la souffrance (les nerfs de ma jambe droite sont restés enflammés pendant plus de six mois suite à la méningite) n’affecte pas ma joie. Lui aussi semble pénétré de cette conscience, de cette essence cosmique. Après tout, il a été l’instrument de cette expérience...

En réalité, la personne que je suis devenue, transformée par son expérience, n’existe pas plus que celle d’hier, avec ses erreurs et sa quête bien maladroite. Je sais que tous les éléments qui, d’ordinaire, alimentent notre conscience, la pensée, le sentiment, l’émotion, le désir d’action, n’étaient pas actifs pendant cette expérience, laissant la lumière se déployer dans le vide. On assimile habituellement notre conscience à l’univers objectif qui l’occupe. L’absence d’objet est même considérée comme une « perte de conscience ». Or, ma conscience était silencieuse et inactive sur le plan phénoménal, et cependant bien présente. C’était, je dirais, une conscience consciente d’elle-même, et donc une conscience indifférenciée, impersonnelle en quelque sorte. 

Ce que m’a apporté cette expérience, c’est la capacité de comprendre en profondeur qu’il existe une part de la conscience qui ne peut être assimilée à notre mental, à notre capacité d’action ou à l’univers objectivé qui l’occupe ordinairement. Elle se situe sur un autre plan, auquel nous n’avons pas accès par la matérialité de notre existence terrestre : la dimension espace-temps dans laquelle nous pensons et agissons crée comme un mur de séparation, et notre esprit souvent distrait, superficiel, est rarement capable d’un recueillement intense.

Chaque être reste libre de placer sa conscience sur le plan strictement humain ou de l’ouvrir sur l’espace immense, afin qu’elle réintègre sa nature essentielle. Elle s’organise différemment en chacun de nous, selon la place que notre ego lui laisse. Elle donne réalité au lieu où elle se place. Elle est la Vie même, se tenant en elle-même dans la lumière inépuisable.

                                                                                                          Mathilde M

 

***

MEL W

 

Cette expérience m'est arrivée il y a presque 35 ans. Certains des détails sont perdus pour moi, en partie à cause du temps passé, mais aussi parce que certaines informations furent, semble-t-il, délibérément effacées de ma mémoire.

M’étant drogué avec un mélange « détonnant », j'avais perdu connaissance. Je suis devenu conscient d'un bourdonnement, ou d’un ronronnement extrêmement fort... et j'ai réalisé que je me déplaçais à un rythme rapide en descendant un corridor - ou un tunnel - noir et long. J'avais une pensée prédominante dans mon esprit : « Je vais apprendre le sens secret de la vie ». J'ai émergé je ne sais comment dans un jardin brillamment éclairé, extrêmement coloré. Il y avait là une musique magnifique. Les fleurs et les plantes étaient gigantesques. Sentiment d'une paix parfaite. J'étais stupéfait.

J'ai été approché par des guides, êtres spirituels doux et omniscients. Je me souviens qu'ils étaient faits - ou entourés - d’une lumière d'une brillance particulière. J'étais conscient que lorsque je pensais ou ressentais quelque chose, ce sentiment était instantanément absorbé par eux. Ils communiquaient avec moi de la même façon. Cette communication était à multiples facettes : intellectuelle, spirituelle, émotionnelle, complète. Je suppose que je pourrais comparer cela à la différence entre la première et la troisième dimension... ou même la centième. J'ai été emmené dans un endroit où je pouvais observer le monde entier comme si je regardais un globe tournant dans l'espace. Puis une tablette ou quelque chose de similaire se présenta devant moi... et en quelques secondes, j'ai vu l'histoire entière de la planète.

On m'a transporté à des millions d'années-lumière de l'espace et montré beaucoup de planètes et d'endroits où la vie - plus complexe ou plus simple - existe. Des cultures et des sociétés entières fleurissent, inconnues de nous. On m'a permis de voir ces êtres vivre leur vie quotidienne. Apparemment, j'allais de place en place avec mes guides simplement en le voulant moi-même. C'était comme si je pouvais exister et sentir sans avoir besoin d’un corps. Le temps lui-même n'existait pas. C'était comme si une année pouvait être perçue en un millionième de seconde, et cependant complètement expérimentée. En fait, des millions d'informations étaient absorbées par moi sans effort.

A un certain moment, je suis retourné à l'endroit où j'étais allé la première fois et j'ai compris que j'étais sur le point de rencontrer un être du plus haut niveau. J'ai vu une lumière au loin qui devenait de plus en plus brillante à mesure que je m'approchais. J'ai compris que j'étais en la présence d'un esprit omniscient. J’ai pensé à lui en tant que Dieu. Cet être communiquait une acceptation et un amour complets d'une manière que je n'avais jamais ressentie avant (ni depuis). J'ai compris pour la première fois que tout était à sa place. J'ai demandé (en pensée) : « Mais quel est le sens secret de la vie » ? La réponse donnée fut : « L'amour ». Rien de plus et rien de moins. Je peux encore me souvenir de la joie pure qui accompagnait cette idée simple et complète. J'ai compris cela d'une manière que je n'ai jamais été capable de retrouver depuis lors... comme si mon être entier s'agrandissait et émettait.

J'ai fait savoir que je voulais rester et ne pourrais jamais retourner à l'horrible vie sur Terre. On m'a dit que j'avais une grande mission à remplir et que si je ne retournais pas, personne d'autre ne pourrait la remplir. J'ai pris la décision de retourner. Des êtres angéliques s'élevèrent tout autour de moi et commencèrent à chanter ensemble une chanson qui semblait spontanée, improvisée : on aurait dit la musique émise par des centaines de chœurs parfaits. C'était le son le plus beau et majestueux que j’aie jamais entendu. Ils me louaient et m'honoraient, MOI ! Un adolescent dont les projets étaient d'abandonner ses études supérieures... un gosse négligé par son père et errant sans but ! Ces grands êtres me rendaient hommage. J'étais virtuellement soulevé et présenté à ces êtres merveilleux tel un héros. Je suis encore impressionné par cela quand j'y pense aujourd'hui.

J'ai parlé à ma petite-amie d'alors (maintenant ma femme depuis 34 ans) de l'expérience et elle a compris combien tout ceci était réel. Quand j'en ai parlé à d'autres personnes (à l'exception de mes deux filles à qui je l’ai racontée plus tard), elles pensèrent que j’étais en proie à des fantasmes, ou à quelque rêve. Puis, en 1975, j'étais en train de regarder la télévision quand j'ai vu le Dr. Moody discutant d'un nouveau livre : « La vie après la vie ». J'ai couru dehors acheter le livre. Je ne peux pas vous dire combien je me sentais soulagé de réaliser que d'autres avaient connu des expériences similaires.

Quelle était ma grande mission ? Je n'en ai aucune idée. La vérité est que suis tout bonnement un gars normal. Après l'expérience, je me suis marié, j’ai rejoint l'armée, eu des enfants, suis devenu flic. Et maintenant, je suis un grand-père. L'expérience que j'ai eue depuis toutes ces années continue de grandir, de dominer ma vie. Je pense que mon boulot terrestre n’est qu’une plateforme. Il s’agit d’accepter et de répandre l'amour.

Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines mais je n'ai plus peur de la mort. Peut-être que les plus grandes missions dans la vie ne sont pas du tout celles auxquelles nous pensons généralement.

Là-bas, j’ai rencontré des êtres de lumière qu’il me semblait connaître, bien que je n’en sois pas sûr. J’ai vu l’histoire de la terre depuis la création jusqu’à nos jours. La communication était instantanée et la conscience, universelle.

J’ai visité des des jardins, des planètes et un royaume paradisiaque. Excité, impressionné, ébloui par un confort, un amour, un calme indescriptibles. C’est arrivé. Je n’ai pas besoin de prouver cela ou d’argumenter. J’étais là-bas et c’était, à plus d’un titre, la chose la plus réelle qui me soit jamais arrivée... et si cela n’est pas réel, alors la vie que je suis en train de vivre ne l’est pas non plus.

 

 

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MICHAEL G

 

Fin 1994, Roger, mon ami et l’amour de ma vie, a succombé en Virginie de l’ouest suite à des complications du SIDA. J’ai prié pour que Dieu m’accorde la Mort. Un jour de décembre 94, je me suis réveillé plié en deux. J’avais vraiment un problème. J’ai appelé ma mère et je lui ai demandé d’aller à côté chez ma tante Floria pour appeler les urgences. J’ai suivi ma mère parce que je ne voulais pas rester seul.

Lorsque j’ai signé les papiers pour l’opération, je me sentais en paix, j’allais dans un endroit où je trouverais les réponses à toutes les questions imaginables, et à d’autres encore. A 17 h 45, un masque à oxygène jaune sur le visage, on m’a dit de respirer à fond tout en me faisant une injection de derrière les fagots, on m’a dit de compter à rebours à partir de 100, j’en étais à peine à 97 quand j’ai allumé le panneau « Ne pas déranger ».

Aussitôt après, j’ai eu l’impression de regarder un film sur un magnétoscope au rembobinage : j’ai vu le film de ma vie à l’envers... pour moi il s’agit du jour du jugement dernier. Ensuite j’ai vu ma naissance, puis un rideau rouge est tombé, c’était la fin... paisible. Immédiatement après, je me souviens avoir vu les projecteurs chirurgicaux, je flottais... je regarde en bas et je vois le chirurgien et les infirmières qui travaillaient sur la partie inférieure de mon abdomen... du coin de l’œil gauche, je vois une étincelle de lumière blanche qui arrive derrière moi, je me retourne dans sa direction et je vois un portail de lumière blanche étincelante d’où émanait un sentiment d’Amour Inconditionnel.

Je traverse ce portail en volant aussi vite que si mon pantalon avait pris feu : j’étais chez moi, dans la Lumière Blanche d’Amour Inconditionnel qui régénérait mon esprit. Il y avait une arche de nuages blancs dérivant au dessus de moi dans le ciel bleu. Le bruit du vent dans les aiguilles de pin m’a fait savoir que j’étais en plein milieu de tout. J’ai vu ce à quoi ressemble l’enfer, il n’y a pas de feu et de soufre avec des âmes torturées, non, l’enfer est d’or dont la couleur est morte, il est constitué de falaises, et les Ombres de la noirceur de l’âme arpentent ces falaises.

J’ai vu ma grand-mère morte à West Palm Beach en Floride en janvier 1972. Sa beauté était restée telle que dans mon souvenir. Nous étions dans les bras l’un de l’autre, elle m’a parlé sans bouger les lèvres. Elle a dit de passer un message à mes 2 frères, Harold et Richard, à ma sœur Angela et à ma mère : « La repentance est facile : en demandant pardon on apprend une leçon, car il faut se pardonner à soi-même d’avoir blessé quelqu’un d’autre ». La personne que j’ai vue ensuite était Big Joe, mort en 1981 en Floride. Big Joe m’a dit de passer un message à Kathleen, sa femme : « Ne laisse pas l’amertume détruire la Rose que tu es, Kathleen, je t’attendrai ». Big Joe n’a pas bougé les lèvres non plus.

La personne que j’ai vue ensuite, c’est l’amour de ma vie : Roger, de Pennsylvanie. Je l’ai appelé : « Roger, Roger » ! et nous avons flotté dans les bras l’un de l’autre, nos âmes sont devenues Une à nouveau, ainsi qu’elles l’avaient déjà fait une fois alors que nous faisions l’amour dans un Jacuzzi à Tampa, en Floride, en 1986. Roger est reparti en arrière en disant, sans bouger les lèvres, que je devais m’en retourner, qu’il m’attendrait. Je me sentais désorienté, Roger était parti, se tenant devant l’image de notre Seigneur Jésus Christ quelques instants après qu’il soit mort sur la Croix.

Alors, j’ai entendu les voix de l’équipe chirurgicale qui criait mon nom et j’ai vu mon corps en bas du tunnel. Ce dont je me souviens ensuite, c’est que quelqu’un soulevait chacune de mes paupières et me braquait une lampe dans les yeux en disant : « Il est revenu » !

 

 

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MYRA E.

Le dernier kilomètre

 

En 1974, mon grand-père avait était à la maison de retraite de Sayre. Je l’y avais visité avant de quitter la ville, car je savais qu’il s’écoulerait beaucoup de temps avant que je ne le revoie. Grand et mince, il avait l’air en bonne santé. Ses amis le surnommaient « Slim » (le maigre). Son emphysème le fatiguait, mais il ne s’était pas aggravé depuis une longue période. J’ignorais que les choses pouvaient changer si rapidement. Ou peut-être ne voulais-je tout simplement pas le savoir.

Un matin, je me suis éveillée d’un rêve troublant. C’était mon tour de travailler à la cuisine ce matin là, et il m’aurait fallu de toute manière me lever tôt. La jeune femme dans le box d’à côté était mon amie. Elle était réveillée et écrivait sur ses calepins. J’ai murmuré : « Brooke, j’ai besoin de parler. Cela ne te gêne pas si je viens près de toi ? ».

Elle m’a fait asseoir sur son lit et m’a écouté raconter mon rêve. C’était une personne intelligente et sa matière principale était le travail social. Je lui ai raconté le rêve : « Au début, je marchais sur un chemin dans un endroit très sombre. J’avais l’impression qu’il y avait des ombres de chaque côté. Tandis que j’avançais, j’ai senti qu’il y avait d’autres personnes autour de moi. Une ombre s’est détachée de l’obscurité à ma gauche. J’ai ressenti qu’il s’agissait d’une personne mais je ne pouvais pas la voir ni même la distinguer. Sa voix était masculine et familière, mais je ne pouvais pas vraiment la situer. Elle disait : « Nous devons nous dépêcher » ! L’ombre m’a fait comprendre que nous devions marcher plus vite et rester sur le chemin. Je voyais d’autres ombres nous frôler, elles avaient de vagues contours. Certaines étaient impatientes d’avancer, d’autres étaient réticentes.

La grande ombre à côté de moi ne montrait aucun sentiment particulier, sinon sa hâte d’aller vers l’endroit où nous nous rendions. Il ne semble pas s’être écoulé beaucoup de temps avant qu’une lumière apparaisse devant nous. Je me suis rendu compte que nous étions dans une sorte de tunnel. Les parois n’avaient pas une apparence définie ni massive. La silhouette à côté de moi s’est mise à se dépêcher et à me faire accélérer : « Vite, vite ! Il faut que j’aille là-bas ».

Nous nous approchions de plus en plus de cette lumière. J’ai commencé à sentir la chaleur et la sensation d’être attirée vers cette chaleur. Est-il ridicule de prétendre que je « savais » tout simplement que si je pouvais atteindre cette lumière, tout irait bien ? Je sentais que tout ce que nous aimons était englobé dans cette lumière. J’éprouvais déjà le sentiment d’être chez soi, en famille, d’être rassuré et aimé. C’était une sensation d’appartenance que je n’ai jamais retrouvé depuis. Puis, l’ombre à côté de moi s’est arrêtée brutalement. Nous n’avions pas encore atteint le bout du chemin et la lumière, mais nous nous sommes arrêtés.

« Pourquoi » ? ai-je demandé. « Tu dois repartir maintenant, a dit avec douceur la silhouette obscure, tu ne peux pas rester ». Je ressentais sa tristesse de devoir dire cela, mais elle a rapidement été remplacée par la joie tandis que l’ombre se remettait à avancer. Je me suis soudainement réveillée dans mon lit. C’était censé être un rêve, mais je n’ai pas pu m’en libérer en m’éveillant.

Le raconter à Brooke m’a un peu aidée. Je me sentais un peu moins déphasée. Lorsque je lui ai dit : « J’ai la sensation d’avoir perdu quelque chose de précieux. Je n’ai pas pu rester et j’en suis vraiment malheureuse. Elle a ri en disant : « Allons, ce n’était qu’un rêve ma chérie » !

Je suis allée travailler à la cuisine. Tandis que je polissais l’inox du plan de travail, je pensais à la silhouette de mon rêve. J’ai levé les yeux, Barbara W. se tenait à la porte de la cuisine. Elle la responsable des lieux, mais elle était aussi très proche de moi. J’ai lu de la préoccupation sur son visage. « Oh mon Dieu ! C’est mon grand-père, n’est-ce pas ? » ai-je dit. Elle a hoché tristement la tête. Tout à coup, la signification du rêve s’est ruée en moi. Grand-père est mort ! Cette maigre silhouette était la sienne ! Peut-être n’avais-je pas voulu savoir qu’il s’agissait de lui. Qui sait ? Il était parti et, sans que je sache comment, j’avais parcouru ce dernier kilomètre avec lui. Comment était-ce possible ? Je l’ignore, mais je n’ai jamais douté que cela se soit produit.

J’ai pu y réfléchir au cours des années qui ont suivi. Je crois vraiment que lui et moi étions liés de telle façon qu’il a pu m’emmener pour cette dernière marche. Oui, je crois vraiment que c’est arrivé. Ce n’était pas un rêve. Je le confirmerai à quiconque voudra bien m’écouter. J’ai également lu - longtemps après - certains récits d’EMI, et je sais que c’est bien ce qui s’est produit. Ils corroborent mon récit. Je sais que grand-père était heureux et cela me rassure. J’ai peine à attendre le jour où je serai autorisée à retourner à cet endroit.

 

 

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NANCI D.

 

 « BACKWARDS relate la rencontre personnelle de l’auteur avec l’être/entité que nous appelons Dieu, au point de fusionner avec son champ d’énergie. Ce degré d’intimité a révélé que nous ne sommes pas du tout des individus séparés (notre condition d’individu est une illusion et un don merveilleux) : en réalité, nous faisons partie de la conscience de soi Divine. Cette vérité enlève tous les doutes au sujet du sens de la vie et sur la manière dont elle doit être vécue ».

Mon expérience de mort imminente est différente de toutes celles que j’ai lues. Elle est beaucoup plus intellectuelle : emplie de « savoirs » au sujet des « vérités » de l’univers, d’aperçus également. J’ai davantage approfondi la vie après la mort que je ne l’aurais cru possible au cours d’une EMI, et finalement je suis passée par des niveaux d’existence élevés, au delà de tout ce dont j’aurais pu rêver.

J’étais seule lorsque je suis morte, le radiologue et le technicien de radiologie m’avaient en effet laissé tous les deux pour effectuer d’autres tâches, le développement des huit clichés de mammographie entre autres.

Les premiers stades de l’EMI sont tout à fait typiques : j’ai quitté mon corps, je suis allée dans la Lumière, j’ai fait la stupéfiante expérience de l’amour inconditionnel, de la paix, de la joie et de l’acceptation, j’ai rencontré des Etres de Lumière et j’ai revu ma vie. Ce qui était drastiquement différent en ce qui concerne mon EMI, c’est ce que j’ai appris durant ces étapes, ainsi que ce qui m’est arrivé pendant et après avoir revu ma vie. Au début, lorsque j’ai pénétré dans la Lumière, je n’ai rien vu d’autre, je n’entendais rien, je ne sentais aucune odeur. J’étais seule avec mes propres pensées. Or, celles-ci ont été des révélations radicales. La principale étant que je ne suis pas un être humain ; ce que j’appelais mon âme est en fait ce que je suis réellement. Ce que je suis vraiment n’est pas un humain, mais plutôt un être spirituel existant individuellement, ayant seulement habité un corps d’animal humain. De plus, l’animal humain que j’avais habité possédait sa vie, ses pensées, ses émotions et sa personnalité propres, il était parfaitement en mesure de vivre le reste de sa vie sans moi à l’intérieur.

Tandis que j’étais dans la Lumière, de nombreux autres « savoirs » ont envahi ma pensée, m’emplissant instantanément non seulement de connaissance au sens académique, mais également d’une compréhension profonde que seule l’expérience personnelle peut fournir. J’ai « fait l’expérience » de ces vérités aussi profondément que si je les avais vécues. L’un des points déposés dans mon esprit concernait le temps qui n’existe pas dans l’univers en général, mais seulement pour les êtres qui le marquent, comme les humains, en mesurant des intervalles d’expérience.

A un moment donné, j’ai observé mon corps, toujours assis dans le fauteuil du service de Radiologie, section Mammographie, il se trouvait à quelque distance en dessous et derrière moi. Je le voyais par l’arrière de l’emplacement de la tête sur un corps humain (comme si j’avais eu les yeux derrière la tête). En le voyant, sans ressentir aucun lien envers lui, cela m’a incité à me demander pour la première fois si j’étais morte. Je me suis dit : « Nooon, je ne peux pas être morte. Je n’ai pas traversé de tunnel vers la Lumière, or je suis bien dans la Lumière ». Instantanément, j’ai été entourée par un tunnel creusé dans la terre, les détails étaient nets, vibrants et colorés, il y avait la fameuse lumière au bout. Bien que le tunnel ait été tout aussi réel que tout ce dont j’ai fait l’expérience sur terre, je savais avec certitude que je ne me trouvais pas dans un tunnel. Je n’ai donc pas été trompée par son apparence et, réalisant cela, un flot de « savoirs » concernant la manifestation de la réalité a inondé mon esprit. Je me suis rendu compte qu’en permanence, tous, nous manifestons simplement ce que nous appelons la réalité physique en fonction de nos pensées. J’ai réalisé que la seule raison pour laquelle nous croyons qu’il s’agit de la réalité, c’est la limitation des sens humains. Vous pouvez imaginer à quel point j’étais sidérée par cette information, pourquoi j’avais tendance à ne pas y croire. J’ai donc fait de nouvelles expériences de « réalité », pour vérifier ce phénomène. Ainsi, je me suis prouvé que nous avons effectivement la capacité de manifester ce que les humains perçoivent comme la réalité physique, en se concentrant sur l’attention et l’intention de le faire.

Après avoir constaté que j’étais morte, j’ai de nouveau regardé à l’extérieur en direction de la Lumière, car à ce moment là, j’étais revenue à la croyance selon laquelle il faut aller dans la Lumière pour entrer dans l’au-delà. J’avais oublié que je me trouvais déjà dans la Lumière, la force de mon système de croyance avait en effet surpassé mon sens de la localisation. A ce moment, j’ai vu au loin cinq Lumières de différentes teintes. J’ai pensé : « Oh, cela signifie que je suis censée aller dans la Lumière, j’en vois cinq, je dois choisir la bonne ». Une voix qui n’était pas la mienne a pénétré mon esprit avec ces mots : « Choisis-en simplement une et suis-la ». J’ai instantanément compris qu’elle menaient toutes à la même destination – la Source de notre univers. Lorsque je les ai à nouveau regardées, les cinq Etres de Lumière semblaient s’être avancés depuis l’intérieur des Lumières. J’ai identifié ces Etres de Lumières comme les amis, les âmes sœurs que j’aimais et chérissais le plus, j’ai su avec certitude que je suis également un Etre de Lumière, que j’étais CHEZ MOI.

Ces amis ont communiqué avec moi par une télépathie avant tout émotionnelle. Leurs émotions pourraient êtres interprétées dans notre langue comme : « Bienvenue chez toi. Nous avons accouru avant les autres parce que nous étions trop impatients de te voir. Raconte-nous tout (au sujet de la vie humaine). Ils exprimaient intensément amour inconditionnel et joie en me voyant, ainsi qu’acceptation et curiosité pour ce qui est de mon aventure dans la vie humaine. J’avais le sentiment qu’ils étaient très impatients d’observer ma vie en tant que Nanci. En réponse, j’ai repassé simultanément chaque seconde des événements et ressentis sensoriels de la vie de Nanci, pour eux, pas pour moi-même. Ces Etres de Lumière sont effectivement entrés dans les évènements de ma vie, et ils les ont vécus comme s’ils étaient vraiment moi en train de les vivre. A ce moment là j’ai trouvé cela bizarre, mais plus tard j’ai appris à quel point c’est normal à ces stades d’évolution avancés.

Tandis que mes amis s’imprégnaient du passage en revue de ma vie, les souvenirs de ma vie éternelle ont empli mon esprit. Ils comprenaient des centaines de vies physiques passées, en tant qu’humain ou autres espèces, ainsi que les milliers « d’années » (comme nous les appellerions) passées à vivre dans ce que j’ai qualifié de « société des Etres de Lumière », que l’on pourrait également désigner comme « la vie entre les vies ». J’étais stupéfaite d’avoir pu oublier tout cela. Ce « savoir » m’a informé que lorsqu’un Etre de Lumière tel que moi entre en tant qu’âme dans un humain, seule une partie de son Energie totale le fait. Le reste de l’Energie de cet Etre demeure dans la Lumière et continue à évoluer, tandis qu’il observe les expériences de la partie âme. La réintégration de mes souvenirs d’être éternel avec ceux de la vie humaine que je venais de vivre, a terminé ma restauration dans mon état naturel : un Etre de Lumière.

Rapidement, je me suis rendu compte que j’avais accès à tout le savoir de l’univers (ce que j’appelle Connaissance Universelle) : il suffisait de concentrer mon attention et mon intention sur ce que je désirais savoir. Mon processus de pensée était tellement accéléré, que je pouvais absorber instantanément des quantités phénoménales d’informations. J’ai voulu connaître la réponse à mes questions spirituelles les plus pressantes. J’ai donc recherché dans la Connaissance Universelle les réponses à : Qu’est-ce que la Source-Dieu ? Qui suis-je ? Comment l’univers a-t-il été créé ? Pourquoi ? Quel est le sens de la vie ? De la vie en tant qu’humain ? Qu’attend la Source de moi quand je suis sous forme humaine ? Où se trouve le paradis ? L’enfer ? Quelle est la bonne religion ?

Les réponses remplissent mon premier livre : « Backwards : Returning to Our Source for Answers ». En recevant le « savoir » sur tous ces sujets, j’ai été très contrariée que personne ne m’ait dit avant à quel point la vie et la mort sont simples. J’ai voulu savoir pourquoi la religion avait échoué sur ce point. En réponse, un « documentaire » s’est déroulé dans mon esprit, il portait sur le développement de la religion chez les humains au cours des trois âges de la terre, le troisième étant constitué par l’avenir de l’humanité. Mon manuscrit intitulé « Backwards Beliefs » rend public ce que je me rappelle de ce documentaire.

Après avoir été rassasiée par la Connaissance Universelle, je me suis rendu compte que je pouvais m’imprégner de la vie éternelle de mes amis Etres de Lumière, comme ils venaient juste de le faire pour la mienne en tant que Nanci. J’ai donc fusionné mon Energie avec la leur, tandis qu’à six nous formions un être collectif. Je pouvais en un seul et même instant faire l’expérience de moi-même en tant que personnalité que j’avais toujours identifiée à « moi », je pouvais aussi vivre la vie de l’un de mes amis comme si j’étais cet ami. Par ailleurs, je pouvais faire l’expérience de ce que représente exister en tant qu’être collectif. J’ai compris à ce moment là que vivre de cette manière représentait un stade d’évolution plus vaste encore que celui des Etres de Lumière ; les vies de ceux-ci n’étant plus celles d’êtres individuels séparés avec des corps spirituels. A ce stade de conscience, il n’y a plus « d’état d’être », seulement une existence mentale ou consciente.

Finalement, mes âmes sœurs et moi-même avons décidé, en tant qu’être collectif, de rejoindre « les autres ». Je donne à cette expression de notre langue la signification de Source de création, l’entité que les humains appellent « Dieu ». Pour la première fois au cours de l’EMI j’ai fait l’expérience du mouvement, comme ce qu’on ressent en tant qu’humain. Jusqu’alors, tout semblait se produire à l’intérieur de mon propre esprit. Mais à cet instant, notre entité, fusion de six êtres, a paru avancer de plus en plus profondément dans la Lumière, pour rejoindre le cœur de la Source. Tandis que nous approchions j’ai compris de plus en plus de choses sur l’univers, notre place dans celui-ci, ainsi que ma propre nature en tant que partie de la Source. Il est devenu terriblement clair pour moi que notre univers tout entier advient exclusivement à l’intérieur de l’esprit de la Source. Il n’existe qu’un seul être dans notre univers : la Source. Toutes les choses que nous

percevons en tant que réalité physique sont vraiment des pensées manifestées par la Source à l’intérieur de son propre champ d’Energie. Et, plus important encore, rien de tout cela ne quitte jamais la Source. J’ai donc intimement vécu le « savoir » selon lequel je fais littéralement partie des pensées de la Source, l’illusion que j’en suis séparée est un don de la Source à elle-même, afin qu’elle puisse totalement explorer sa propre personnalité et sa créativité.

A un moment donné au cours de ce processus, j’ai décidé que je « pouvais mieux faire ». Je pouvais mieux vivre la vie de Nanci, restituer davantage à l’expérience que je ne l’avais fait avant de mourir. Egalement, je voulais passionnément partager avec mes compagnons-Etres de Lumière sous forme d’âme, la vérité de qui nous sommes vraiment, ainsi que la simplicité de la vie en tant que partie de la Source. Ces émotions ont apparemment provoqué le retour à mon corps, dans un processus traumatique de séparation d’avec la Lumière. Mais en réintégrant la chair humaine dans un tourbillon, j’ai fait de mon mieux pour me souvenir de tout ce que je pouvais, afin d’être en mesure de partager cela avec autrui dans mes livres. 

*

Le plus grand don qui m’ait été accordé lors de cette expérience, c’est la capacité d’en exprimer une grande partie en paroles, souvent au travers d’analogies. Je pense que l’une des raisons pour lesquelles j’ai vécu cette expérience, c’est que je suis avocate. Utiliser les mots pour communiquer des émotions et des concepts ardus fait partie de mon travail.

Premièrement, mon niveau de lucidité n’a pas changé, après s’être drastiquement étendu une fois profondément imprégnée par la Lumière.

Deuxièmement, mon niveau de conscience à continué à évoluer en passant par des niveaux plus élevés, plus étendus, jusqu’à ce que je sois sur le point de fusionner avec la Source/Dieu. A ce moment là, j’avais la sensation d’avoir le même niveau de conscience que la Source/Dieu, il s’agit du niveau de conscience/vibration nécessaire afin de fusionner directement avec elle.

Si je compare avec ce que je vivais pendant mon EMI, mon niveau de lucidité normal, alors que je suis dans mon corps, me donne l’impression d’être engoncée dans une combinaison de plongée trop juste, faite d’argile dure et froide. J’ai la sensation que mon intellect est lourd et lent pour penser et réagir. Comme nous disions étant enfants : avec ce niveau de lucidité, je n’arriverais pas à « trouver comment sortir d’un sac en papier ».

Mon niveau normal de conscience pendant l’éveil, hors état de méditation, n’est qu’une petite proportion de la conscience dont j’ai fait l’expérience pendant l’EMI. C’est comme si j’avais oublié qui je suis vraiment. Plus important, le niveau de conscience dont nous faisons l’expérience pendant que nous sommes dans le corps, fonctionne à des fréquences tellement basses, que nous percevons effectivement la vie humaine comme une réalité, j’ai maintenant compris qu’il s’agit d’une illusion.

Au début de mon entrée dans la Lumière, j’ai procédé à un « examen des systèmes » (vérification de l’état de tous les paramètres physiques humains), afin de tenter de diagnostiquer ce qui m’arrivait (par ex : ai-je perdu connaissance, suis-je hallucinée, etc...). A ce moment là, j’avais la sensation de « voir » comme nous le faisons sous forme humaine, mais avec un champ de vision à 360 degrés. Plus tard, lorsque j’ai rencontré les Etres de Lumière, je percevais toujours les couleurs, la luminosité et la profondeur comme si j’avais été sous forme humaine, mais l’intensité était considérablement renforcée, si on la compare à la vision humaine. Après avoir achevé ma transformation en Etre de Lumière, la perception visuelle humaine s’est dissoute. Selon ma compréhension, la sensation visuelle fait partie de l’expérience humaine, ses effets s’effacent lorsque l’on accomplit la transition vers les niveaux plus élevés de conscience dans la Lumière.

Je n’ai fait l’expérience de « l’audition », au sens humain, qu’une seule fois pendant mon EMI. Ce fut lorsque je manifestais consciemment des environnements physiques terrestres. En ces occasions, j’ai entendu ce que je m’attendais à percevoir sous forme humaine. Il n’y a eu aucun autre son audible pendant le reste de mon EMI.

J’ai eu dès le départ conscience de me tenir juste en face de mon corps humain qui était assis. J’ai réalisé que je me trouvais hors-du-corps et pourtant totalement consciente, je me suis dit : « Ooh ! c’est vraiment super ! »... et j’ai vécu toute la gamme des émotions humaines, sauf la peur. En réalité, j’ai été surprise par le fait de continuer à pouvoir ressentir la colère, la déception, l’indignation et les autres émotions qualifiées de « négatives ». J’avais toujours présumé que ce ne serait pas possible dans l’au-delà.

Je ne suis pas passée dans un tunnel pour aller dans la Lumière. Cependant, avant de mourir, je devais être au courant du concept de tunnel, car j’ai pensé après avoir vu mon corps à quelque distance et en dessous de moi : « Une minute ! Je ne peux pas être morte parce que je n’ai pas traversé de tunnel en direction de la Lumière... et pourtant je me trouve bien dans la Lumière » !

Cette seule pensée a suffi pour « manifester » l’environnement terrestre d’un tunnel à l’intérieur duquel je me suis retrouvée. Ce tunnel paraissait aussi réel que tout ce qui existe sur terre, mais je n’y ai pas cru, car je savais qu’en réalité je ne me trouvais pas dans un tunnel. « Manifester » est le mot qui m’est venu à l’esprit pour désigner le phénomène de création, simplement par la pensée, de ce que les humains perçoivent comme la réalité physique. J’ai par la suite « manifesté » d’autres environnements terrestres afin de tester la validité de ce « savoir ».

J’ai vue la Lumière, je l’ai sentie, j’étais totalement imprégnée par elle ainsi que par l’amour, la joie et la paix qui l’accompagnent. Et j’ai vécu une longue période dans cette Lumière tandis que j’évoluais vers des formes de plus en plus élevées d’existence.

J’ai rencontré cinq êtres que j’appelais mentalement Etres d’Energie, ou Etres de Lumière (ainsi qu’on les désigne le plus fréquemment). J’ai identifié ces Etres de Lumière comme étant mes amis les plus proches, les plus chers, les plus aimés – mes âmes sœurs. Je n’ai connu aucun d’entre eux pendant ma vie humaine actuelle. Ils étaient mes amis éternels les plus proches.

J’ai bien eu un passage en revue de ma vie humaine actuelle, mais apparemment, il se déroulait plutôt comme spectacle pour mes amis-Etres de Lumière que pour mon bénéfice personnel. J’ai également récupéré tous mes souvenirs de toutes les centaines d’autres vies physiques que j’avais connu, ainsi que ceux de la vie dans la Lumière, entre les vies physiques.

Certains des évènements à venir que j’ai observés se sont réalisés, ils ont été rapportés dans la presse. Pendant mon EMI en 1994, j’ai vu par exemple que les humains allaient découvrir une « dixième » planète. Cette découverte a été faite il y a quelques années, elle a été supplantée depuis par les découvertes ultérieures d’autres corps planétaires.

Les seuls « endroits » (au sens physique) que j’ai visités, étaient ceux que j’ai moi-même manifestés consciemment. Par contre, j’ai évolué en passant par de nombreux « niveaux » de conscience/existence jusqu’à ce que je ne sois plus du tout un être. Je n’ai rien identifié comme étant une « dimension ».

Peu après être entrée dans la Lumière, j’ai été bombardée de « savoirs » sur toute sorte de sujets. L’un d’entre eux concernait le concept humain de temps, et comment il n’existe pas vraiment en dehors des perceptions humaines. Selon ma compréhension, une fois que nous reprenons notre état naturel comme êtres spirituels, le temps et l’espace n’existent plus. J’ai effectivement remarqué que d’énormes quantités de ce que nous appelons « temps », se sont écoulées pendant mon EMI, dépassant de loin la quantité de temps terrestre durant lequel j’ai été morte. La durée pendant laquelle une personne se trouve hors de son corps est donc sans corrélation avec la quantité d’évènements qui peuvent se produire dans l’au-delà.

J’ai eu le sentiment d’avoir un accès total à la base de données de l’univers (que j’appelle Connaissance Universelle). Lorsque j’ai commencé à fusionner avec la Source/Dieu, j’ai été imprégnée par la compréhension totale de l’univers et du sens de la vie. La plus grande partie de mon livre est consacrée à ces informations.

J’ai choisi de revenir afin de dire à tous ceux qui voudront l’entendre la vérité telle que je la comprends au sujet de la vie et de la mort. J’ai eu le sentiment pendant mon EMI que c’était effectivement mon heure pour mourir. La seule limite que j’ai rencontrée a été mon propre besoin émotionnel de retourner à la vie humaine afin de remplir ma mission.

J’ai été tellement surprise que mon expérience n’aie rien de commun avec ce que mon éducation religieuse m’avait incitée à penser que j’ai recherché ce sujet dans la Connaissance Universelle. Ce que j’ai obtenu ressemblait à une sorte de documentaire sur le développement de la religion sur terre, ce documentaire comprenait l’avenir. Je ne me rappelle que de quelques éléments au sujet de l’avenir, je ne m’y intéressais en effet pas car je n’étais pas censée revenir ici ! C’est plus tard que j’ai décidé de retourner à la vie humaine, et ce n’est qu’au moment d’être aspirée à l’intérieur du corps que j’ai désespérément tenté de me rappeler de cet avenir.

L’un des dons (il y en a d’autres) que j’ai ramenés est la capacité d’écrire des livres avec des paroles qui me sont fournies en rêve (et que je dois taper avant d’être trop réveillée pour m’en souvenir).

J’ai raconté mon expérience à des groupes de l’association IANDS et lors de deux expos « Universal Light ». L’expérience apparaît également dans la partie III de mon premier livre, « Backwards : Returning to Source for Answers ». J’étais convaincue qu’elle était réelle, plus réelle que tout ce que j’ai jamais vécu dans le corps. Cependant mes médecins m’ont dit que c’était entièrement des hallucinations. J’ai écrit la maquette du récit de mon EMI en 1994 pour la montrer aux médecins afin de comprendre ce qui s’était passé.

Tout était incroyablement significatif et précieux. Cela a littéralement changé ma vie, à la fois ici sur terre et dans mon évolution éternelle. Une partie continue à me faire pleurer 13 ans plus tard, c’est le fait d’avoir été sur le point de retourner à la fusion totale dans la Source/Dieu, de comprendre parfaitement que je n’existe pas en tant qu’être séparé hors de la Source, puis d’être autorisée à prendre la décision de stopper le processus, pour retourner sur terre afin de raconter ce dont je me souviens à ceux qui, comme moi, ont lutté pour comprendre la vie. Je suis sidérée par la profondeur de l’amour de la Source et par sa compréhension qui me permet de perpétuer l’illusion de la séparation.

J’ai le sentiment que ce qui s’est produit durant mon EMI est la « véritable » réalité. La vie en tant qu’humain est plutôt un genre de rêve, un rôle dans une pièce, un jeu de réalité virtuelle, etc... bien que ces mots soient très éloignés de la véritable explication. J’ai également le sentiment qu’à la mort de l’humain, les Etres de Lumière (qui servent d’âmes aux animaux humains) vivront une partie ou l’intégralité de l’expérience que j’ai vécue, en fonction de leur niveau individuel d’évolution.

D’autre part, j’ai quitté ma société juridique précisément à cause des changements provoqués en moi par l’EMI. Maintenant la majorité de mes amis sont des expérienceurs, car ce sont les seuls qui me comprennent vraiment, moi et ce que j’ai traversé.

Après avoir vu l’histoire de la religion sur terre et après avoir accédé à la Connaissance Universelle au sujet de la vie et de la mort, je ne peux plus soutenir aucun principe religieux.

Par la suite, j’ai eu des réminiscences spontanées d’évènements particuliers de l’EMI, un second passage en revue de la vie, deux rencontres avec mes conseillers-Etres de Lumière, des éléments de souvenirs de vies passées. Je n’utilise aucune substance ou médicament modifiant la pensée. En fait, comme beaucoup d’expérienceurs, je ne supporte pas très bien les produits chimiques, en particulier les drogues.

A ceux qui sont intéressés par plus de détails, je suggère qu’ils lisent mes livres, le premier sera publié en octobre 2007, les trois autres au cours des 3 années suivantes.

J’espère qu’à l’avenir, vous incluerez des questions orientées sur ce que les expérienceurs ont appris au sujet du sens de la vie : qui est Dieu, qui sommes-nous, comment l’univers a été créé, etc...

 

 

***

NANCY H

 

J’étais chez le dentiste pour me faire poser une couronne. Je savais qu’il avait un problème de cocaïne (il faisait partie de mes connaissances), et j’ai vu qu’il était drogué quand il s’est occupé de moi. Il m’a administré du protoxyde d’azote en me coupant l’arrivée d’air dans le masque. Je suis très sensible aux substances et j’ai senti que je sortais directement de mon corps. J’ai lutté pour y revenir, j’ai enlevé le masque et je lui ai dit ce qui se passait. Il m’a répondu qu’il me suffisait de me « détendre et de me laisser aller »...

C’est ce que j’ai fait... et je suis sortie de mon corps. Je flottais au dessus de nous deux. Je ressentais l’envie de traverser directement le mur du second étage en direction de l’extérieur, et ça aussi, je l’ai fait. J’ai plané au dessus de l’autoroute de la côte Pacifique, j’ai regardé les voitures qui défilaient en dessous de moi. Je me sentais extrêmement sereine. Après quelques instants, j’ai eu l’envie très plaisante de simplement me lancer à travers l’espace : j’ai pris une forme aérodynamique (je n’ai toutefois jamais regardé mon corps spirituel), et j’ai fusé dans l’espace sombre et froid. Oui, je sentais vraiment qu’il faisait froid dans cette obscurité calme et paisible.

Puis, j’ai remarqué des petits points de lumière qui défilaient près de moi (ou moi près d’eux). J’ignore de quoi il s’agissait, mais on aurait dit des étoiles dans le ciel nocturne. J’avais l’impression de voyager à la vitesse de la lumière, même si je suis incapable de dire sur quoi je me base.

Très abruptement, j’ai cessé de me déplacer. J’avais constamment regardé vers le bas, je ne peux donc dire si j’ai voyagé en direction d’une lumière ou non, mais lorsque j’ai levé le regard j’étais à la frange d’une LUMIERE DOREE extrêmement belle. Je sais que d’autres parlent d’une lumière blanche, mais celle dont j’ai fait l’expérience était véritablement dorée. Cette lumière comportait de petites étincelles, comme un scintillement. Quand elle m’a traversée, je me suis rendue compte qu’elle possédait intelligence et émotions. Elle m’a emplie d’un amour inconditionnel très, très pur et d’une profonde sérénité.

J’ai regardé vers l’avant et j’ai vu l’un de mes vieux amis qui s’était suicidé quelque temps auparavant. Il a communiqué par une sorte de télépathie, dans le sens ou nous nous exprimions en échangeant des pensées. J’ai « dit » : « Scott !! Tout va bien » ??... et il a répondu : « Je vais TELLEMENT bien ! Regarde simplement où j’en suis » ! Nous nous sommes étreints, je sentais son corps (aujourd’hui encore je ressens l’endroit de mon bras où le sien s’est enroulé) ! A peu près à ce moment là, je me suis rendu compte que si je me trouvais au même endroit que Scott, alors je devais être morte moi aussi. J’ai commencé à paniquer en me demandant si j’allais ou non me retrouver en enfer pour m’être fait faire une interruption volontaire de grossesse. La lumière m’a communiqué que j’étais totalement aimé et que la difficulté de la condition humaine était parfaitement comprise : on m’a dit : « TOUT VA PARFAITEMENT BIEN ». Je suis incapable de transmettre la nature intense, la portée universelle de cette déclaration, mais elle a radicalement éliminé toute l’angoisse que j’aurais pu avoir.

A ce moment là, Scott m’a dit que j’étais allée trop loin, que je devais faire demi-tour et repartir tout de suite. En me retournant face à la direction de la terre, j’ai entendu le dentiste qui disait : « Revenez, s’il vous plaît, revenez » ! Je l’ai aussi entendu frapper mon corps, comme s’il tentait de me réanimer. Par ailleurs, on m’a informé qu’il me restait beaucoup de choses à faire avant de revenir. Cela m’a été dit avec une sorte de rire paternel, comme si je m’étais comportée en enfant turbulente en allant là-bas si tôt ; avant de revenir, je devrais assumer une longue et intéressante vie.

J’étais désolée pour le dentiste qui paraissait terrifié... je me suis immédiatement catapultée dans mon corps. Quand mon esprit l’a réintégré, je n’ai plus eu la sensation qu’il était à l’extérieur, il était une petite boule derrière la paroi thoracique, et il me fallait repousser la poitrine vers le haut pour prendre ma première inspiration. C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais faite !! A l’instant où j’ai repris ma respiration en hoquetant, tout-à-coup mon esprit a investi le corps tout entier, du haut en bas. Je gisais là, les yeux fermés après avoir vécu l’expérience la plus sacrée de ma vie, essayant de penser à ce que j’allais dire au dentiste pendant qu’il vociférait devant les infirmières en pleine crise d’hystérie... je savais qu’il craignait d’être poursuivi.

J’ai eu le sentiment que si je lui disais ce qui venait de se passer, il allait peut-être répondre que tout était un rêve, ou quelque chose de ce genre. J’ai décidé de protéger mon expérience. J’ai simplement ouvert les yeux en disant : « C’était bizarre » ! On aurait entendu une mouche voler. Tous avaient l’air terrorisé. On ne m’a rien dit de ce qui s’était passé. Je les avais écouté parler, avant qu’ils ne se rendent compte que j’étais réveillée, je savais donc ce qui s’était passé et je n’éprouvais rien d’autre que de la gratitude pour l’expérience. C’est pourquoi j’ai tout bonnement décidé de ne rien faire.

*

Parler de mon expérience est très difficile. En fait, on m’a dit plusieurs fois que lorsque je la raconte, je l’exprime différemment à chaque récit. Certaines choses restent identiques, mais tant d’évènements se sont produits simultanément qu’il est parfois difficile de savoir qui m’a dit quoi, et dans quel ordre. De plus, l’intensité et la profondeur d’une EMI ne peuvent être restituées avec les mots de notre langue. Relater ce récit peut être vraiment frustrant, pourtant je ressens fortement la nécessité d’en parler à autrui. J’ai le sentiment que c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai vécu cette expérience... afin d’aider quelqu’un avec ces informations.

Le reste de ma vie me paraît être un rêve en comparaison de ce que j’ai découvert là-bas. Alors que je voyageais à travers l’espace, j’ai constamment regardé vers le bas, je ne peux donc pas dire s’il s’agissait d’un tunnel ou non.

Il y avait une superbe lumière dorée avec de petits éléments étincelants. Elle était tout simplement magnifique, pleine d’amour, de paix, d’intelligence. J’ai le sentiment que cette lumière était Dieu.

J’ai rencontré Scott Jones, un ami d’enfance qui s’est suicidé. Beaucoup de gens disent que lorsqu’on se suicide, on va en enfer ou quelque chose de ce genre... mais Scott était dans un endroit magnifique, exactement là où il méritait d’être. Il était très gentil, affectueux, une personne sensible qui a trop souffert dans sa vie. Je crois que Dieu nous aime chèrement et qu’il comprend.

J’ai fortement le sentiment d’être censée accomplir certaines choses, mais je ne parviens pas à les ramener à un niveau conscient. J’ai vraiment la sensation de devoir raconter mon expérience et de mettre l’accent sur le fait que l’amour de Dieu est pour tout le monde. Ce n’est pas une exclusivité spécifique à une religion, une race, une orientation sexuelle etc, etc...

On m’a dit qu’il me restait beaucoup à faire, et que je devais repartir immédiatement. Je n’ai pas eu connaissance d’évènements particuliers comme des guerres à venir, ni quoi que ce soit de cette nature.

Quand j’ai entendu le dentiste m’implorer de revenir j’ai moi aussi pensé qu’il me fallait revenir. Le retour fut très difficile. Cela revient à visiter le paradis puis retourner à la vie terrestre avec toutes ses épreuves. C’est extrêmement douloureux parfois, une bénédiction à d’autres moments.

Je sais que je connais très peu de choses. Je sais que Dieu et l’au-delà sont plus réels que n’importe quel évènement terrestre. Je sais que nous devrions essayer de soulager la souffrance de tous les êtres. Je sais l’importance de la gentillesse, de ne pas avoir tendance à condamner. Je sais que la mort est l’évènement le plus magnifique qu’on puisse imaginer, je souhaite donc rassurer tous ceux qui ont peur de mourir.

Je veux aller vers les autres. Mon amour pour tout le monde et tous les animaux devient de plus en plus profond chaque jour. Je suis extrêmement sensible à la souffrance d’autrui. Je ressens la nécessité de prier souvent.

Cette expérience est au cœur de toutes les choses que j’accomplis dans ma vie, et je ne sais pas par où commencer. Mais la première fois que j’ai raconté mon « voyage », on m’a prise pour une folle, je n’en ai donc plus parlé pendant deux ans. Depuis, j’en parle à tous ceux dont je pense que cela les aiderait. Certaines personnes ont été réconfortées, particulièrement celles qui ont récemment perdu quelqu’un. Les membres de la famille de Scott (la personne que j’ai rencontrée) ont été heureux de l’entendre (la nuit de sa mort, il a visité certains d’entre eux).

Beaucoup d’émotions, beaucoup, beaucoup : réconfort, joie, frustration de devoir me confronter à cet endroit difficile (la terre), trouble par rapport à ce que je dois faire de cette expérience pour rester à sa hauteur... un amour immense pour chacun d’entre nous qui sommes des êtres en lutte.

Le meilleur de cette expérience fut d’apprendre, par le message de la lumière, qu’absolument tout était « comme il faut ».

Le pire : lutter pour faire respirer mon corps à nouveau.

Je veux absolument comprendre la raison pour laquelle j’ai été « appelée » et y dédier ma vie. Mais pour le moment je n’y arrive pas vraiment. Je ne peux que vaguement tenter de transmettre une expérience immense dans une langue inappropriée. C’est tellement plus grand que ce que je suis capable d’exprimer que, parfois, cela me fait presque mal d’essayer.

 

 

***

NANCY P

Nancy est morte pendant 7 minutes d’un arrêt du cœur consécutif à un manque de sang.

 

Tandis que je me trouvais dans la lumière, j’ai pensé qu’il s’agissait d’un rêve où je planais à 150 Km/h au dessus d’une route. Mon champ de vision était plus large et pendant que je filais, je voyais des motifs énergétiques autour des arbres, un peu comme ces fleurs en fibres optique vendues dans le commerce. J’étais pleinement consciente de tout, j’avais des sensations et des pensées très claires. Je suis arrivée à une patte d’oie et j’ai vu un break marron passer devant moi. Puis, je suis allée chez moi. J’étais sur le seuil et j’ai regardé par terre, j’ai vu de la gelée sur l’herbe et j’ai pensé : « Comme c’est bizarre... je ne sens pas le froid » !...

J’ai fermé les yeux et je les ai rouverts, j’étais sur mon lit, je pouvais sentir le dessus de lit côtelé. J’étais très soulagée qu’il ne se soit agit que d’un rêve, mais à ce moment j’ai entendu des gens parler en bas, je me suis levée pour voir qui c’était. Quand je leur ai fait face, tous étalés sur le canapé ou à la table de la cuisine, ils m’ont dit bonjour et ont commencé à me parler. Je savais à leur accent du sud qu’il devait s’agir de proches, mais j’ignorais lesquels... cependant, en regardant autour de moi, j’ai trouvé qu’ils ressemblaient à des gens décédés que j’avais connus. J’ai parlé à une femme qui a dit qu’elle devait s’en aller. Elle me priait de saluer sa mère et de lui dire qu’elle pensait toujours à elle. Je l’ai raccompagnée à la porte d’entrée, mais au lieu de sortir, elle a tout simplement disparu. Je me tenais là et je me suis dit que ce n’était pas un rêve... tout était à sa place, mais cette femme venait tout simplement de disparaître là, sous mes yeux !

Ensuite, la femme qui m’avait parlé le plus, a déclaré : « Ce n’est pas encore ton heure, tu dois repartir ». Puis elle a dit : « Pense à cela... souviens-toi »... sur le moment c’était clair, je lui ai demandé : « Je suis morte, n’est-ce pas » ? « Oui, mais ce n’est pas ton heure, tu dois repartir... tu es notre intermédiaire ». Je ne voulais pas... j’ai discuté.

En même temps, j’ai pensé à ma mère... à quel point elle ne se pardonnerait jamais si je ne survivais pas. Je me suis alors élevée au dessus du sol, tous m’ont saluée de la main, me disant de dire bonjour à tout le monde de leur part. J’ai eu l’impression d’être aspirée dans le vide puis j’ai senti une décharge de défibrillation, je me suis assise toute droite et j’ai « engueulé » tout le monde dans la salle d’urgence pour m’avoir fait revenir.

Le lendemain, quand ma mère est venue dans la chambre, je lui ai raconté, j’ai décrit la maison à la perfection, les lumières, ce qui fonctionnait ou était arrêté. Le médecin n’a pas commenté ma mort, mais de nombreuses aides-soignantes ont confirmé que j’étais partie pendant près de 7 minutes. Je pense que le temps n’est pas le même dans l’au-delà : il est plus rapide qu’ici. J’ai fini par identifier chacun et j’ai transmis certains des messages qu’on m’avait laissés... il semble que je sois capable de ressentir les esprits et de discerner spirituellement des choses autour de moi (d’une certaine manière, cependant, je le faisais avant aussi).

Je suis par moments nostalgique de l’au-delà, mais je sais que je dois attendre mon HEURE. Les gens ne devraient pas avoir peur de la mort, nous ne serons pas seuls, là bas... nous y avons des êtres chers qui attendent pour nous guider. Ils sont exactement comme nous, avec un corps, etc... mais jeunes et sains. Ah ! N’envisagez jamais le suicide, c’est comme arrêter ses études, vous aurez toujours à affronter les problèmes là bas. En attendant, faites simplement du mieux que vous pouvez.

L’événement a été encore plus long que je ne peux l’écrire... si vous souhaitez plus de détails, appelez-moi.

*

Juste avant que mon cœur ne s’arrête, j’ai senti le froid allant de l’intérieur vers l’extérieur et une douleur abdominale comme une pression (la rate était éclatée et j’avais une hémorragie interne). Des gens se sont précipités autour de moi et ils m’ont mis en position verticale (attachée à une table) pour me passer une radio, ensuite, tout est devenu noir... mais seulement pendant quelques secondes... puis cette lumière impressionnante a explosé face à moi, je me tenais dans la lumière et je me sentais merveilleusement bien, elle paraissait tout guérir, je ne peux me souvenir de tout ce qu’elle disait... mais quand on pose une question en son sein, on obtient la réponse avant d’avoir le temps d’y réfléchir. J’ai tout oublié de ce savoir lorsque je suis revenue.

J’ai fait des voyages astraux... c’était comme si j’avais laissé une porte ouverte pour aller et venir. Là, je voyais mon corps. J’éprouvais chaleur, amour, enthousiasme... mais j’ai été déprimée de devoir revenir.

J’ai vu une lumière toute blanche qui a explosé instantanément pour tout englober, moi comprise... elle paraissait comporter une nuance dorée. Les sentiments sont indescriptibles. Sensation que c’était Dieu.

Je devais transmettre des messages à des personnes vivantes (j’ai essayé), on m’a dit que je devais repartir... que ce n’était pas encore mon heure... « tu es notre intermédiaire »... dire bonjour à tout le monde de leur part... la vie est comme une école... soyez bon envers les autres, faites leur savoir que la vie existe dans l’au-delà... étendez la foi en Dieu. Nous faisons tous partie d’un grand projet.

Ce qui m’est arrivé, si on pouvait en mesurer la durée, n’était pas tellement long, mais beaucoup de choses se sont produites là-bas m’indiquant que le temps y est différent. Je pense que le temps est utilisé ici pour classer les évènements, on n’en a pas besoin là bas.

Je suis revenue parce que je ne voulais pas faire souffrir ma mère. Si j’étais partie, elle se serait installée dans la tristesse. Je ne pouvais pas l’abandonner. Je n’aurais d’ailleurs pas pu être heureuse si cela s’était produit.

Je parle plus facilement de mon expérience avec les personnes qui sont en deuil ou qui ont un proche dont la mort est imminente. Je les aide, si je le peux, à se débarrasser de la peur de la mort. Beaucoup sont fascinées ou Accueillent favorablement ce que j’ai à dire, mais il y en a toujours qui pensent que j’ai probablement subi des dommages au cerveau par manque d’oxygène... eh bien, je peux vous dire que celles-là seront vraiment surprises quand elles feront la traversée !

J’ai maintenant plusieurs dons particuliers : psychométrie, clairvoyance, clairaudition, voyage astral, capacité de lire les sentiments d’autres personnes ainsi que les évènements les concernant. Egalement, quelques capacités médiumniques.

Je veux que le monde s’améliore, je fais beaucoup d’efforts pour stimuler les relations de proximité, je passe du temps à étudier le paranormal, cherchant des réponses quant à ce que je dois faire de mes capacités spirites : les utiliser ou les ignorer.

Je suis sujette à un « mal du pays » pour l’au-delà... je me sens un peu comme un chat qu’on a mis dehors. Maintenant que je suis plus âgée et que j’ai perdu plusieurs membres de ma famille, je rêve d’une grande réunion, d’une fête... lorsque nous serons à nouveau ensemble.

Je suis extrêmement sensible aux bruits... les radio-cassette portables et les basses fortes me donnent envie de pleurer ou de crier, cela me rend folle. Je vais dans des endroits tranquilles dans la forêt ou le long des cours d’eau afin me ré-énergiser, car il y a là une énergie que je peux sentir, je suis beaucoup plus solitaire qu’auparavant. Je prie plus, je me sens ainsi plus en liaison avec l’autre côté.

 

 

***

NEIL H

 

En jouant dans un ruisseau avec ma famille, j’ai glissé sur une zone sablonneuse et je me suis retrouvé la tête sous l’eau. Depuis le porche de la façade, mon père a vu ce qui s’était passé. Il a plongé et tenté de me réanimer.

Je me rappelle avoir vu les bulles d’air monter vers la surface. Tout est devenu noir pendant environ 15 secondes. Ensuite, la scène a changé. Ma famille était autour de mon corps, mon père me faisait du bouche à bouche. J’étais en train de flotter au dessus d’eux. Ma vision était étendue, comme un film en cinémascope. Je me souviens particulièrement de la robe à pois bleu marine de ma grand-mère. Mais personne ne pouvait me voir ni m’entendre : je me demandais ce qui se passait. Ensuite, je me rappelle avoir vomi... j’étais de retour dans mon corps.

A l’époque, je n’ai pas compris ce qui s’était passé, mais plus tard dans ma vie cette expérience m’a hanté. J’ai tenté d’obtenir des informations et j’ai commencé des lectures au sujet d’Edgar Cayce, des médiums, des EMI, etc... J’ai commencé ces études vers 1965 et j’ai arrêté dans les années 70. Je les ai reprises à la fin des années 80. J’ai beaucoup lu au sujet de la vie, de la mort, de l’au-delà et des religions, et j’en suis arrivé à la conclusion que personne ne sait vraiment avec certitude.

*

Tout était très net, comme stéréophonique, en technicolor, en cinérama : très très net. J’éprouvais à la fois confusion et calme... je me demandais ce qui se passait. J’étais très jeune : seulement 6 ans. J’ai vu la position de chacun tandis que papa me réanimait. J’ai vu les vêtements que portaient les personnes, et mon corps. J’ai été forcé d’y retourner.

Plus tard dans ma vie, j’ai étudié le paranormal à titre d’information : c’était presque une addiction dans ma vie. Je déteste la Création, je suis un anti-Création. Je ne pense pas du tout que nous ayons un libre arbitre. Je crois que nous pensons avoir le libre arbitre, mais que c’est une erreur. Je n’ai parlé qu’à très peu de gens de cette expérience... et seulement 40 ans plus tard.

Si j’avais le choix, je voudrais que Dieu dé-crèe mon âme. L’acte ultime du libre arbitre ! Mon libre arbitre serait de ne pas être une âme du tout.

Je m’intéresse aux études paranormales, aux rêves, à l’au-delà, etc... je suis sur la pente descendante, en quelque sorte, et toujours bloqué sur le plan terrestre... asocial. Je n’ai pas revu ma vie, pas de tunnel ni de lumière. En 1993, j’ai fait une régression dans les vies antérieures. La première étape a été de revivre toute la noyade.

Quelquefois, juste avant d’aller dormir, j’ai l’impression que je vais jaillir hors de mon corps : méditation. Je ne crains pas la mort.

Cette expérience a hanté toute ma vie.

 

 

***

NELLIE L

On m’a fait une pré-éclampsie avant une césarienne ; 24 heures après la délivrance,

j’ai subi des convulsions éclamptiques si sévères que mon cœur s’est arrêté.

 

De cette crise, je ne me souviens que d’avoir eu froid. C’était comme si on avait déroulé sur moi une couverture de neige en commençant par les orteils. Lorsque celle-ci a atteint la poitrine, mon esprit à flotté vers le haut, hors de mon corps. J’ai vu les dalles du plafond se rapprocher, j’ai entendu quelqu’un crier dans le couloir jouxtant ma chambre. J’ai regardé en bas et j’ai vu mon corps allongé sur lit, j’ai su qu’il était mort. J’ai éprouvé un moment de regret car c’était un bon corps et je l’avais apprécié, mais ce n’était rien de plus que le regret ressenti en voyant un beau chien de race gisant mort sur le côté de la route. Deux infirmières et un médecin se sont précipités dans la chambre pour entamer la réanimation cardio-pulmonaire, je me souviens de m’être demandée pourquoi on gâchait tant d’efforts et de temps... j’en avais terminé et j’étais prête à partir.

J’ai reporté mon attention vers le haut, j’ai traversé le plafond, la gaine technique, flottant en direction du grenier. J’ai vu de façon extrêmement détaillée la charpente, les conduites d’air, les tuyaux, l’isolation, etc. Mais alors que j’aurais dû être à l’extérieur après avoir traversé le toit, je me suis retrouvée dans une obscurité si profonde et si dense qu’elle était presque physiquement palpable. Ces ténèbres étaient transpercées par un rayon rectiligne de lumière provenant de très loin au dessus de moi et légèrement sur la gauche (ce qui correspondait à l’ouest - sud-ouest, à environ 80 degrés d’élévation). Le rayon était bleu-blanc, extrêmement intense, mais tout à fait magnifique et pas du tout pénible à regarder. J’ai alors soudainement accéléré, j’ai eu la sensation de « tomber vers le haut » en direction de la lumière.

Peut-être le temps de compter jusqu’à trois et je suis arrivée à la lumière ; là, j’ai été arrêtée par une barrière. J’ai regardé cette lumière et j’ai ressenti un déluge de paix, de joie et d’amour. Je savais que Dieu était derrière elle, et là, avec Lui, se trouvait tout ce que nous pourrions imaginer comme étant beau, bon, juste, miséricordieux et vertueux, dans une mesure bien plus grande toutefois que ce que l’esprit humain peut concevoir. Même après tant d’années, je ne trouve pas les mots adéquats pour m’exprimer.

Je ne désirais rien d’autre que franchir cette barrière et traverser la lumière en direction de l’endroit où se trouvait Dieu. Je me suis exclamée : « Oh oui, s’il te plaît… ». Mais il ne devait pas en être ainsi. Une voix masculine venant de nulle-part a dit : « Repars. L’heure n’est pas venue ». Ces paroles se sont gravées dans ma mémoire, tout comme la voix elle-même, le débit, la hauteur, le timbre et la prononciation. C’est la voix de mon fils adulte qui n’avait alors qu’un jour. Rétrospectivement, cela ne me surprend pourtant pas. Dieu doit communiquer avec nous de façon à ce que nous puissions le comprendre avec nos capacités limitées.

Avant d’avoir le temps d’être déçue, ma conscience s’est abruptement éteinte. Ce soir là, je me suis réveillée à nouveau dans mon corps, malade, souffrant, me sentant impuissante devant la montagne de difficultés que j’avais à surmonter pour que ma vie soit un jour remise en ordre.

*

En dépit de mon diplôme littéraire, je n’arrive pas à trouver les mots adéquats afin d’exprimer la profondeur de la paix, de l’amour, de la joie et de la beauté vus dans la Lumière.

Lorsque mon âme a quitté mon corps j’ai eu l’impression de percevoir les évènements au ralenti. Quand j’ai regardé vers le bas, j’ai vu s’agiter deux infirmières et un médecin comme s’ils avaient été sous l’eau. J’ai ensuite regardé vers le haut, j’ai traversé le plafond en flottant et j’ai à nouveau perçu le temps comme « normal ».

Mon esprit semblait être une boule d’énergie nébuleuse. Je continuais à voir, penser et entendre mais je n’avais conservé aucun élément de ma forme physique.

Au début, j’étais dans une obscurité tellement profonde qu’elle paraissait solide. Elle était transpercée par un rayon de lumière bleu-blanc dont les bords étaient parallèles (comme les projecteurs de DCA de la deuxième guerre mondiale).

C’était comme si la barrière entre le passé et le présent s’était dégradée d’une manière ou d’une autre.

Ma « chute » vers le haut s’est brutalement arrêtée juste avant la lumière. Si j’avais pénétré à l’intérieur, il n’y aurait pas eu de retour. Près de cette limite une voix m’a dit : « Repars. L’heure n’est pas venue ». Je n’ai jamais oublié cette voix, bizarrement, c’est celle de mon fils adulte qui n’avait alors qu’un jour.

On m’a donc clairement dit que je devais repartir. Si j’ai éprouvé une émotion quelconque, ce ne fut qu’un éclair de surprise lorsque la voix m’a parlé. Ma conscience s’est ensuite soudainement évanouie, et je ne me suis pas réveillée avant d’avoir réintégré mon corps.

Au fil des années, j’ai pris de plus en plus conscience de plusieurs vies antérieures. Je peux également déceler les vies antérieures d’autres personnes. Je crois donc à la réincarnation, ce qui représente vraiment un grand-écart pour une personne censée être baptiste intégriste !

Je n’ai pas peur de la mort. Je sais également que je dois vraiment travailler les leçons de la vie que l’on m’a envoyée apprendre ici, sinon il me faudra en effet les reprendre tout simplement jusqu’à ce que je les aie bien assimilées.

Je n’ai raconté mon histoire qu’en partie, et aux personnes qui me sont les plus proches. Je sais que mon fils ne craint pas la mort comme d’autres, il sait en effet qu’il a vécu avant et qu’il vivra à nouveau selon la volonté de Dieu. Je ne peux vraiment rien dire pour les autres. Mon mari pense simplement que c’est bizarre.

Quand je me suis réveillée, j’étais détruite. J’avais eu un aperçu du paradis de Dieu et j’étais de retour dans mon corps malade, souffrant, avec une multitude de problèmes à régler. Avant cette expérience, ma vie était un tel gâchis que j’étais devenue suicidaire. Ensuite, j’ai compris que si je me suicidais, il allait simplement me falloir revenir et recommencer à tout affronter.

Je suis capable de quitter mon corps à volonté, mais je n’aime pas le faire. Ça fait peur.

 

 

***

NEVIE G

 

C’était mon anniversaire et mes parents m’avaient permis d’organiser une petite fête. Une de mes petites amie est restée le soir. Mes parents sont sortis pour dîner et j’ai décrété qu’étant adolescent, j’allais essayer de boire de l’alcool comme mon père. J’ai rempli un grand verre de gin, retenu ma respiration et j’ai tout avalé. L’équivalent de 15 doses d’alcool fort. J’ai rapidement été désorienté, puis totalement inconscient. Ma sœur et mon amie m’ont mis au lit.

Lorsque mes parents sont revenus à la maison, et sont passé jeter un coup d’œil dans ma chambre, ma mère a remarqué que je ne me réveillais pas. Ils m’ont dit qu’ils ont alors essayé de me porter jusqu’à la voiture, mais que j’étais un poids mort et que mon père était tellement furieux qu’il ne les aidait pas. Je me souviens que c’est à ce moment-là que je me suis retrouvé flottant au-dessus de mon corps qui gisait sur le sol de la salle à manger. Quand j’ai quitté mon corps, je n’étais plus intoxiqué, j’avais les idées tout à fait claires et je voyais tout simultanément. Je me suis rendu compte que j’étais presque mort, j’étais complètement bouleversé, je me suis mis à implorer l’aide de Jésus.

A cet instant, j’ai pris conscience du fait qu’une lumière m’enveloppait. J’étais la lumière et elle était moi. Il y avait un autre Etre avec moi. L’Etre m’a fait savoir que j’allais mourir et que je devais quitter mon corps pour de bon. Je me rappelle avoir discuté avec l’Etre, expliquant que je ne le voulais pas, que j’avais eu beaucoup de mal à traverser les années d’enfance et que je ne voulais pas subir cela à nouveau. L’Etre a répliqué que mon corps était gravement atteint et que je ne pouvais pas revenir. Alors, ma détermination est devenue farouche : Dieu étant tout-puissant, il pouvait réparer ce corps. Finalement, compte tenu de ma foi ou de ma volonté (comme on voudra bien l’appeler), la décision a été prise de me laisser rentrer dans mon corps.

La phase suivante ressemblait à une évaluation. J’ai été ramené dans mon passé, en commençant par la naissance, et nous avons fait la revue de ce qui s’était produit. On m’a ensuite fait survoler les principaux points de ma vie à venir. L’une de ces expériences cruciales consistait pour moi à être père très précocement, l’enfant allait être un garçon. On m’a expliqué que, dorénavant, j’allais tout faire plus tôt que la plupart des autres, y compris ma sœur plus âgée. J’allais me marier avant, avoir des enfants avant, généralement avoir plus de responsabilités que mes sœurs, des amis ou membres de ma famille. On m’a dit que j’allais bientôt quitter mon Eglise, avoir une courte période de rébellion, faire l’expérience de la drogue. Mais cela allait prendre fin assez rapidement et j’allais commencer à m’en sortir. On m’a dit que j’allais écrire, que mes paroles allaient toucher de nombreuses personnes, que je devrais écrire un livre vers l’âge de quarante ans et qu’ en fait, après avoir rempli le programme de ma vie, j’allais mourir avant mes deux sœurs.

Tout à coup, j’ai ouvert les yeux, j’étais dans un lit d’hôpital à l’unité de Soins Intensifs. Le pasteur de mon église se trouvait là et priait pour moi. Je pensais vraiment que j’étais mort quand je l’ai vu là, à côté de ma mère qui pleurait. Je me suis réveillé progressivement et j’ai demandé ce qui s’était passé. Ma mère m’a dit que j’avais été dans le coma pendant trois jours et que j’avais failli mourir.

*

Je me sentais « ailleurs » dans le sens que j’avais l’impression de comprendre plus nettement le processus de la vie et de la mort : ce n’était plus un mystère. Je sais maintenant que nous participons activement à notre propre destin en exerçant constamment des choix, quelle que soit leur importance. Nous ne sommes pas seulement des poupées de glaise qui divertissent les dieux.

Je dirais que ma conscience était différente pendant l’expérience dans la mesure où je me sentais plus léger, où ma vue était plutôt meilleure que d’habitude et où je communiquais de manière instantanée, d’une façon très difficile à décrire, comme hors du temps... sans recours ni aux ondes sonores, ni aux perceptions physiques. Tout semblait être dans une brume de lumière. Pendant le passage en revue de ma vie, c’était parfois comme regarder un film.

C’était une expérience très émouvante, beaucoup plus intense que n’importe quel autre événement de ma vie. Je savais qu’il fallait prendre la bonne décision, je ne pouvais pas me permettre d’échouer en succombant à une mort inopportune, étant encore un enfant dans cette vie.

Comme je l’ai dit plus haut, il était manifeste que ce que nous définissons comme un « son » était instantanément enregistré et compris. Les « sons » étaient limités à la communication avec l’être qui m’aidait. En d’autres termes, je n’entendais pas ma famille ni ce qui se passait avec mon corps à ce moment là. Je ne pouvais communiquer qu’avec l’être de lumière.

J’ai éprouvé la première émotion lorsque j’ai regardé en bas et que j’ai vu mon corps, j’ai réalisé que j’étais mort. Cela m’a beaucoup perturbé et je criais de façon hystérique. J’ai invoqué Jésus. J’avais peur parce que je m’étais suicidé par inadvertance, j’avais le sentiment que j’allais être puni d’une manière quelconque, comme lorsqu’un adolescent provoque un accident de voiture et que le véhicule doit être mis à la casse. Lorsque l’être dans la lumière m’a indiqué que j’allais effectivement mourir, j’ai acquis de la détermination, j’étais empli d’émotion,  j’avais la conviction que Dieu pouvait, sans l’ombre d’un doute, relever un corps de la poussière, qu’il fallait me donner la chance de repartir, de terminer la vie que j’avais commencée.

Comme je l’ai indiqué plus haut : j’étais la lumière, et la lumière était avec moi, je la percevais visuellement et dans le même temps je me sentais en faire intrinsèquement partie ; comme si plusieurs êtres s’étaient transformés en vapeur et s’étaient mélangés.

Je communiquais avec une présence masculine, j’avais invoqué Jésus, mais l’être ne s’est pas présenté et ne m’a pas donné son nom. Cependant, j’avais l’impression que nous nous connaissions, comme lorsqu’on rencontre quelqu’un que l’on connaît mais qu’on n’identifie pas.

On m’a montré un résumé de ce qui s’était passé jusqu’alors dans ma courte vie : je n’avais que treize ans. J’avais une relation terrible avec mon père, mais cela n’est pas ressorti pendant le passage en revue. En fait, je ne me souviens de rien de négatif au cours de celui-ci. Le souvenir le plus net a été l’instant de ma naissance qui a commencé par des lumières fortes et des bruits qui m’ont fait peur. C’était comme si j’avais regardé un film, mais que j’en faisais simultanément partie.

J’ai aussi appris à ne pas redouter la mort, en choisissant de vivre et de progresser en définissant des objectifs et en oeuvrant pour les atteindre.

On m’a dit que j’allais avoir un enfant à un âge très précoce, que ce serait un garçon. J’ai eu un fils à l’âge de seize ans. On m’a dit que j’allais quitter mon Eglise, tomber dans la drogue et que j’allais être un enfant à problème pendant une courte période. Cela s’est produit également mais a pris fin dès que j’ai su que j’allais avoir un enfant. On m’a dit d’écrire un livre vers l’âge de quarante ans, j’ai écrit un manuscrit « The magical Q-Theory », j’avais quarante et un ans lorsque j’ai écrit ce livre qui reste à publier, je recherche toujours un bon rédacteur.

C’était comme si tout se trouvait en un même endroit. Quel qu’ait été le sujet de discussion, il semblait apparaître instantanément. J’ai compris que le processus de la mort est, disons (par manque d’un meilleur terme) : normal. Que la mort n’est qu’un seuil vers une procession infinie de vies et d’apprentissages de la façon de s’aimer les uns les autres, tout en évitant les pièges de nos fragiles constitutions physiques. Nous sommes tous incités à nous relever après nos chutes, à nous reprendre et progresser vers une destinée que nous avons co-créée.

J’ai eu le sentiment d’avoir passé une limite après qu’on m’ait dit que mon corps - que je ne pouvais plus voir - était mort. Jusqu’au passage en revue de la vie, toutes les sensations liées à ma vie précédente avaient disparu. Ensuite, ce fut comme regarder un film, ou quelque chose d’irréel.

Les événements à venir que j’ai captés concernaient mes plans de vie, en d’autre termes ces évènements n’étaient pas à l’échelle mondiale, ni historique, mais à un niveau personnel.

J’ai eu depuis ce jour de nombreuses expériences de précognition. Je suis actuellement capable de voir des lieux distants. Je peux entendre à des distances hors de portée de la plupart des gens. Je devine très bien les personnes. Je peux regarder une photo et déterminer si la personne est vivante ou non. J’ai vécu de nombreuses expériences paranormales depuis l’EMI.

Je n’ai parlé de l’expérience à personne pendant de nombreuses années. Lorsque je l’ai dit à ma famille, à mes sœurs en particulier, on m’a tourné en ridicule, on ne semblait pas me croire. Ma mère me croit parce que j’ai pu décrire la scène au cours de laquelle je gisais sur le sol de notre salle à manger, alors que j’étais totalement inconscient et proche de la mort.

Je n’étais qu’un enfant, j’étais donc déconcerté. J’en suis venu à remettre en question le système de croyance que l’on nous enseignait à l’église. Tout cela a atteint un sommet un après-midi au cours d’un rassemblement de jeunes à l’église. La responsable du groupe, une femme âgée membre de cette église, expliquait à des enfants âgés de 7 ans et plus - jusqu’à l’adolescence - que tous les Chinois allaient se retrouver en enfer parce qu’ils ne connaissaient pas Jésus Christ. Je l’ai contredite en affirmant que ce n’était pas vrai. Elle s’est mise en colère contre moi, a refusé de répondre à mes questions acerbes. Je l’ai contrée en demandant ce qui était alors arrivé à toutes les âmes nées avant Jésus. Je lui ai ensuite expliqué que je n’étais qu’un simple humain, que je n’enverrais jamais une personne en enfer sous prétexte qu’elle se trouve être née dans une région qui ne pratique pas le christianisme. Je lui ai également dit que j’en étais arrivé à la conclusion que Dieu ayant beaucoup plus de compassion qu’un enfant tel que moi, et que ce qu’elle nous disait n’avait aucun sens. Cela l’a rendue furieuse, elle m’a ordonné de quitter l’église et de rentrer chez moi. Je ne suis jamais retourné à l’église que j’avais fréquentée depuis l’âge de deux ans. Principalement parce que j’ai compris au plus profond de moi que ce qu’on enseignait aux enfants était très éloigné de la vérité.

La partie la plus significative de l’expérience est de savoir de première main que nous survivons effectivement à la mort, que les êtres qui nous aident sont présents tout le temps.

J’ai fini par me rendre compte que rien ne peut être ni prouvé ni réfuté concernant ce genre de choses. Chacun bâtit sa conviction ou son système de croyance en fonction de son expérience personnelle ou en lisant les récits de ceux qui ont vécu ces expériences. A en juger par les innombrables personnes qui ont rendu publiques leur EMI, un schéma émerge qui ne peut être démenti. Toutefois, décider ce que cette preuve empirique signifie vraiment reste un choix très personnel  relevant de chaque individu.

Il est difficile de dire quel chemin j’aurais emprunté si je n’avais pas vécu cela, et dans quelle mesure j’ai pu changer mes relations interpersonnelles. Je parle de certains sujets sur lesquels d’autres ne font que se poser des questions. Il est difficile de dire aux autres à quel point on sait certaines choses avec une conviction absolue, sans donner les détails sur la manière dont on a reçu ces informations. Je préfère souvent ne pas parler de cette expérience et de celles qui ont suivi, car je pense que cela remet en cause les systèmes de croyance de nombreuses personnes.

Comme je l’ai indiqué, j’ai quitté l’Eglise Baptiste Sudiste de ma jeunesse pour ne jamais y retourner. Ensuite j’ai entamé un voyage de onze années, auto-imposé, dans l’étude de la théologie et des religions comparées. Après mon expérience, j’ai compris qu’il existait de nombreux chemins pour la même destination, pas uniquement une seule bonne voie, chacune est telle une facette d’un diamant sans laquelle celui-ci ne serait pas ce qu’il est.

Je recommande fortement à quiconque de « ne pas tenter de faire pareil » juste pour provoquer l’expérience. Chaque vérité vient à son heure. Enfin, je pense qu’il serait intéressant que vous demandiez aux témoins de décrire en détail le processus de sortie et de réintégration du corps.

 

 

***

NICOLE 2860

 

Ce n’était pas ma première tentative de suicide... mais je peux vous assurer que c’est sûrement la dernière. Il y a un mois, j’ai avalé des somnifères en plus de mon traitement habituel, et du gin avec un accompagnement du thé au ginseng. Je me suis allongée sur le lit et toute la nuit j’ai mis le CD de « Coldplay » : « A Rush of Blood to the Head ». J’ai commencé par dormir comme une bûche. Puis, à un moment de la nuit, je me suis réveillée et levée, effrayée. J’ai senti que mon corps entier cessait littéralement de fonctionner, en commençant par mon cerveau. Chaque partie était semblable à une pièce où on éteint la lumière pour la nuit (en fait pour toujours).

Alors, j’ai réalisé que ma grand-mère allait me voir ainsi, avec terreur ! Je me suis donc efforcée de lutter contre la mort. Je ne cessais de me dire : « Non, ce n’est pas possible, je ne peux pas la laisser me voir étendue sur ce lit, froide et cireuse, les yeux ouverts ». J’ai entendu une voix qui disait : « Allonge-toi ». Tandis que je retournais me coucher, je me rappelle avoir regardé loin dans l’espace. Ma pensée était vide, chaque partie de moi cessait de fonctionner physiquement, et je le sentais. Je ne pouvais tout simplement pas mourir comme ça. La voix m’a dit de m’allonger. De m’allonger et d’attendre.

J’ai donc essayé de fermer les yeux, puis je me suis vue moi-même dans le lit. J’imagine qu’il s’agit de la Sortie Hors du Corps. Je me suis vue depuis le plafond sous forme d’esprit, contemplant mon corps physique qui me fixait les yeux grand ouverts, vraiment en train de mourir, se préparant à mourir... une mort tellement sombre !

Ensuite, j’ai commencé à sentir autour de mon corps des couleurs, lavande, violet, indigo, qui me faisaient un halo réconfortant. C’était enchanteur, magnifique, très aimant. Dans le radio-cassette, je continuais à entendre la chanson : « Daylight »... j’ai vu l’image divine en halo. Un séraphin, ou Dieu lui-même... il survolait mon corps endormi (mon esprit est retourné à mon corps, attendant d’être emmené par les anges) et il a dit de la voix la plus aimante : « Je ne peux pas t’emmener maintenant ma chérie, je suis désolé ».

Je suis donc vraiment demeurée spirituellement dans mon corps. Je me suis vue moi-même fixant toujours le plafond au début, mais j’étais à l’hôpital, entièrement vêtue de noir, avec une petite pâquerette sur la poche avant. Toute ma famille est venue me voir. J’étais raccordée à des machines, je respirais à peine avec un tube dans la bouche, j’étais tellement paralysée, le corps entier sauf les yeux dont le regard vide fixait les membres de ma famille. Je les ai tous vus très nettement, ils pleuraient tous. J’ai aussi entendu la même voix (Dieu) qui disait : « Je suis désolé mon cœur, mais quelquefois, quand une personne fait une tentative de suicide, elle se retrouve dans une situation telle que celle-ci. C’est ce qui arrive ». La voix était tout-à-fait apaisante, aimante : je savais qu’il s’agissait d’un temps pour apprendre.

Elle a conclu avec un agréable mais plutôt prosaïque : « Tu vas te réveiller, tu seras à cent pour cent valide, ton cerveau sera sain à 100 %, tel qu’il a toujours été, mais tu vas te réveiller très malade. Peut-être que cela t’incitera à ne pas recommencer. Je t’en prie, je t’en supplie, ta vie va être magnifique, je te le promets. Tu n’as aucune raison de t’inquiéter, tu ne seras pas sans-abri, à la rue (je m’étais toujours inquiétée de ne pas avoir le bac, de ne pouvoir subvenir à mes propres besoins), c’est une promesse que je te fais. S’il te plaît fais-moi confiance, je promets de ne jamais te laisser tomber ».

Mes pensées ont ensuite dansé dans le velours et l’obscurité. Des formes et des univers se dévoraient littéralement les uns les autres, grandissant les uns dans les autres, une énergie céleste tout le long du chemin, des étoiles dansant les unes autour des autres... des étoiles explosant en lumière.

Après cela, je me rappelle m’être éveillée comme promis, les pensées tout à fait saines. Et comme promis, j’ai été affreusement malade pendant trois jours, vomissant tout le temps (c’était la défense du corps pour s’assurer que je n’allais plus ingérer quoi que ce soit de nocif, je le sais maintenant)... mais après ces trois jours j’ai guéri, retrouvant ma santé habituelle.

J’ai également été inspirée pour écrire après mon épreuve : à preuve, le présent texte. Cela veut dire que peu importe qui dans ce monde : gay, noir, blanc, africain ou américain, qui que l’on soit... homme, femme... transsexuel... animal... incestueux... QUI QUE CE SOIT ou QUOI QUE CE SOIT ayant été créé est AIME DE DIEU, et si ceci peut dissuader quelqu’un d’en finir... si cela amène de l’espoir quelque part, alors j’aurai fait une bonne action dont je pourrai être fière. J’espère donc que cela va donner de l’espoir aux gens... les émotions et les sentiments sont des forces qui guident vraiment. Elles sont capables de nous relever d’entre les morts. Quelque chose d’aussi petit que l’AMOUR est pourtant très significatif.

Personne n’était envers moi un tyran critique plus dur et méchant que moi-même. J’ai toujours été suicidaire depuis que j’ai douze ans. La nuit dernière était inévitable. Trop, c’est trop. Peut-être « devait-Il » prouver qu’il règne sur la vie et la mort, et vous tous devinez de qui il s’agit, pas seulement de Jésus, pas seulement de Dieu... mais de moi. J’avais le pouvoir de me détruire. Ou bien de me renforcer. Moi.

J’ai senti tout mon corps cesser de fonctionner, mon cerveau s’arrêter, mon cœur ralentir jusqu’à de faibles pulsations. Si vous pensez que je plaisante, que j’exagère, très bien... mais c’est ce que j’ai ressenti la nuit dernière.

J’ai vu les étapes préalables de la mort. Même si on est aussi sec et tranchant que Bill Maher, les anges vous entourent et éclairent le chemin là-bas, et ce, pour une bonne raison. Quand on meurt, on a besoin d’être escorté à travers les royaumes astraux. Qui peut mieux le faire que des anges ? Il y en a plus de 50  qui me gardent, je me suis vue moi-même sortir de mon corps, j’ai été élevée plusieurs fois en l’air au dessus de mon lit, jusqu’au plafond, d’où je regardais mon corps endormi.

Cette nuit là, j’ai vu défiler mon enfance. Immédiatement après, j’ai senti que ma chambre entière s’illuminait avec des arcs-en-ciel de lumière violette et dorée. Je pouvais ressentir la présence de Dieu. Il n’a pas dit : « Tu vas brûler en enfer, ce que tu as fait est mal, tu es mauvaise »... Il m’a dit : « Je ne peux pas t’emmener tout de suite ma chérie, tu n’as pas encore terminé cette vie. Tu dois finir ce que tu es venue faire ici. Quand tu te réveilleras, tu seras très malade, mais il ne va rien t’arriver ». Je me souviens de la façon très douce et subtile dont il a dit « ma chérie », c’était tellement merveilleux, comme si Dieu était de notre temps et que simultanément, il restait Lui-même. Il avait un contact féminin doux, Dieu est en effet une énergie à la fois masculine et  féminine, mais c’était agréable.

Comment pouvait-on m’aimer ? Alors que je ne peux m’aimer moi-même ? Pourquoi donc Dieu prendrait-il du temps dans sa journée affairée, pour s’occuper de quoi que ce soit me concernant ? Me protéger, oui, quand je me rendais malade en buvant pendant des jours, sans nourriture, sans eau, sans rien… mais l’alcool qui me secouait les tripes, me rappelait juste à quel point j’étais seule, triste, exclue du monde.

Ainsi mon Père, si je suis ta fille, pourquoi m’as-tu permis de me prostituer dans la rue ? Peux-tu aimer des filles corrompues telles que moi ? J’ai été ramenée parce que mon cœur refusait d’abandonner. Ce pauvre moteur n’a tout simplement pas abandonné.

Donc me revoilà, bonjour tout le monde, j’ai même dans la tête la chanson de Don Henley  « I’m taking you Home », voilà, mes amis, ma première rencontre avec mes anges et Dieu ! Le sang de l’amour, de l’agneau, quel que soit le nom qu’on lui donne, circulait toujours. Quelque chose m’a gardée ancrée dans le monde physique, m’empêchant de partir. Je suis ici pour faire quelque chose d’important.

D’autre part, dans ma vie certaines personnes m’aimaient, ma grand-mère par exemple. Je n’arrêtais pas de penser : « Oh mon Dieu, si elle découvre mon corps dans le lit, mon cadavre, ma dépouille sans vie... comment va-t-elle réagir, que va-t-elle ressentir en voyant ce cadavre tandis que le CD de « Coldplay » passe en boucle » ?

Cela m’a gardée ancrée ici. Cette image. Elle. Pas même elle... simplement la pensée qu’elle allait voir ma dépouille allongée sur ce lit, morte, les yeux fixant le plafond. Mes yeux ne se sont pas fermés pendant une partie de la nuit. La plus grande partie de la nuit. Et je comprends, maintenant... tout.

Elle a empêché mon cœur de  s’envoler. L’Amour est plus fort que la Mort. On pourrait dire la même chose de Jésus Christ. Afin que tous soient sauvés, il a donné sa propre vie en ultime sacrifice. Personnellement, je pense que Dieu est descendu plus d’une fois, pas seulement avec Jésus... mais Jésus est très populaire auprès de tout le monde.

J’étais perdue dans l’oubli, les trous noirs, les paysages obscurs, l’apathie, pourtant mes battements de cœur m’ont gardée ici, ancrée sur la planète terre. Je vous aime tous, restez forts, je vous en prie. Continuez à avancer. Quelqu’un vous entend, quelque part.

Je ne cessais de voir la couleur lavande, je ressentais tellement d’amour, de tristesse, de compassion, d’attention... l’ensemble constituait un message, et j’avais la sensation de devoir apprendre quelque chose. Comme si quelqu’un, en ce monde, s’occupait de moi.

Je n’ai vu ni le paradis, ni l’enfer... j’ai appris qu’en réalité, l’enfer n’existe pas. Mais on ne m’a pas admise au paradis parce que ce n’était pas mon heure.

Ma famille est venue me voir. Tout était fusionné. J’ai eu accès au savoir le plus important qu’on puisse connaître. Je pouvais voler. Encore une fois, je me rends compte que tout ce qui est prêché dans la peur ne vient pas de Dieu. Dieu n’est qu’amour.

J’ai changé... et je commence à croire davantage en moi-même.

Si l’un d’entre vous est déprimé, alors qu’il lise ceci, de grâce, et qu’il s’accroche.

 

***

NILES R

(voir l’expérience de Les S)

 

J'avais environ 14-15 ans, j'étais en colonie de vacances et nous jouions à un jeu que je pensais inoffensif à l'époque (un moniteur y participait) mais qui, pourtant est bien mortel : c’était une variante du "jeu du foulard" qui entraîne des catastrophes dans les cours de récréation.

Il s'agissait d'expirer de manière forcée et répétée (comme un chien haletant) pendant 1 à 2 minutes, de se relever d'un coup et un "partenaire" appuyait sur ma carotide. Je perdais connaissance pendant 2-3 minutes et me faisait réveiller par des claques sur le visage.

C'est à ce moment que j'ai vécu l'expérience de voir ma vie défiler. Je ne me rappelle plus de la manière dont j'ai atteint cet état (sortie du corps, tunnel etc...), mais je me rappelle avoir vu comme un résumé de mon séjour dans cette colonie avec la libre possibilité de laisser défiler les événements ou de m'y attarder, avec un point de vue extérieur, comme si je pouvais voler autour de ces événements passés. Le tout, dans un sentiment de bien-être. Le temps m'a semblé différent de la réalité car j'ai pu revivre beaucoup de situations en un temps limité. Je dois sûrement oublier des éléments car, à l'époque, cet événement m'avait intrigué mais je n'ai jamais pris le temps de me poser plus de questions.

*

Je me rends compte aujourd'hui que cette expérience aurait pu devenir tragique. Je n'encourage bien sûr personne à le faire, car il y a réellement danger de mort !

J’étais dans un état de conscience différent de la réalité, ça c'est clair, et j’avais probablement la possibilité de me déplacer dans l'espace de mon passé par simple action de la pensée.

Ce n’était pas un rêve : les rêves, je les oublie... et ils ne me laissent pas aussi intrigué 14 ans après. C'était comme un rêve mais ça n'a, en fait, rien d'un rêve. De cela, je suis sûr.

Je ne m'en rappelle pas bien mais j'avais la possibilité de voler comme dans un "espace-temps", de revivre des situations de mon passé d'un point de vue aérien. Je me rappelle surtout avoir vu les différents lieux par lesquels j'étais passé. Il devait sûrement y avoir mes camarades mais je ne me rappelle pas m'être vu.

Je n’ai visité que les endroits en rapport avec la colonie. J'ai d'ailleurs un souvenir fort du moment où j'ai pu survoler les terrains de tennis où nous jouions. J’étais un peu sonné du voyage, mais bien dans ma peau.

Je pense maintenant qu'il y a quelque chose après la mort mais je ne sais pas quoi.

Le meilleur, en conclusion, était de pouvoir voler et revoir ses actions passées dans un sentiment de bien être.

Mais j'aurais pu mourir par ce jeu débile.

 

 

***

NINA H

 

Quand j’avais neuf ans, j’ai eu la varicelle. Certaines éruptions se sont transformées en furoncles. Ma mère m’a dit que ma tête avait enflé. J’avais coutume de jouer passionnément dehors, faisant semblant d’être un cheval. Un jour, j’ai eu l’impression de sortir de ma tête. J’ai compris que quelque chose n’allait pas.

Je ne me souviens de rien concernant les jours qui ont suivi, j’ai eu l’impression de disparaître... jusqu’à mon expérience à l’hôpital.

Je me suis retrouvée dans un endroit de lumière éthérique. En sécurité, ni au chaud, ni au froid, simplement en sécurité. Je n’étais plus dans mon corps. Dans cet endroit, mais séparément, il y avait un petit cercle vers le bas, là se trouvait le monde avec de la couleur. Les visages de ma mère et des médecins étaient dans ce petit cercle. Ils me regardaient, très inquiets. J’ai ressenti un amour et une compassion immense pour ma mère qui souffrait comme si elle était en train de me perdre. Les médecins aussi paraissaient souffrir. Même si j’étais au dessus d’eux, je pouvais voir leur visage en train de me regarder. Je savais exactement ce qui se passait. Je suis restée suspendue dans la lumière quelque temps. Je savais que je pouvais choisir l’endroit où je voulais être.

J’ai décidé de revenir près de ma mère.

*

J’avais une néphrite. Et je me suis retrouvée dans un autre monde. Je baignais dans une lumière vivante. On ne peut le décrire avec des mots. Je suis sortie de mon corps. Il n’y avait aucun son. Tout était lumière, moi comprise. Hors de mon corps, j’étais composée de cette lumière. Le seul endroit du monde matériel que je voyais, séparé de là où j’étais (un peu comme en vision périphérique), c’était ce petit cercle en bas dans un coin, où se trouvaient ma mère et les médecins.

De l’endroit où j’étais, je pouvais sentir ce qu’ils éprouvaient. Avant et après l’expérience, je n’ai aucun souvenir de quoi que ce soit. L’expérience elle-même, par contre, et le petit cercle où se trouvaient ma mère et le médecin sont extrêmement nets.

Cette lumière blanchâtre est au-delà de toute description. La lumière est vivante là-bas. J’y étais bien. C’est un endroit qui a quelque chose d’immense. Le monde où se trouvaient ma mère et le médecin était très petit et comportait des limites. Cet endroit n’en a aucune.

Je suis revenue en sachant que la mort n’est pas effrayante. J’ai moi-même consciemment décidé de revenir. J’aurais pu rester là-bas. Je vois toujours en moi-même les qualités de cet endroit, la lumière vivante. J’ai développé un immense amour pour les peuples indigènes, il semble que j’aie un sens de la destinée et du savoir de ces ethnies. Je sais qu’il y a un sens au fait d’être ici, chaque jour cela vient à moi au travers de ce à quoi je suis confrontée. Je suis très sensible vis-à-vis des gens.

Mon frère cadet s’est égaré en prenant du LSD. Je savais comment le récupérer. J’ignore comment je le savais, c’est simplement venu à moi. Grâce à mon expérience.

Je ressens des choses que les autres ne sentent pas. Je pense que c’est à cause de cela que ma famille croyait que quelque chose n’allait pas chez moi. En fait, je pensais que je devais cacher quelque chose me concernant. J’ai retourné ma force vitale vers l’intérieur et je suis tombée émotionnellement malade. La seule façon de sortir de la maladie a été de partir en quête. Je suis allée seule en Amérique du Sud. J’ai suivi mon cœur en le faisant. Les moyens se sont présentés d’eux-mêmes à moi. Trois mois plus tard je suis revenue, en laissant la maladie émotionnelle derrière moi.

Les réponses sont toutes en moi. Je ne crains plus la mort. Elle ne me gêne pas. J’ai pratiqué les courses de chevaux pendant longtemps. Même si j’ai connu la peur en le faisant, je savais que la mort chevauchait sur mon épaule. J’ai été fascinée par les enseignements des Indiens Yaqui, de Don Juan, comment la mort chevauche sur votre épaule. Cela ne me gêne pas. Je ne la défie pas, je sais simplement qu’elle fait partie de la vie. Il y a quelque chose de très généreux chez moi, dans tout ce que je fais dans cette vie. C’est une question de service et d’amour.

J’ai suivi mon cœur dans mes choix de carrière et je le fais toujours. A 53 ans je suis incroyable. J’entame une nouvelle carrière. Il FAUT que je me sente reliée à une carrière. Même en conduisant des camions, je l’ai vécu. Un évènement avec un Indien Apache et le gros camion que je conduisais confirme mon attitude vis-à-vis de tout ce que je fais.

Les relations ont été un défi... certaines de mes expériences ont été profondes et douloureuses, elles m’ont incité à devenir guérisseuse. Je suis fascinée par l’énergie de la relation et de la communication. Il semble que je puisse me lier d’amitié avec les autres expérienceurs. Nous avons des choses en commun : sensibilité, projet de vie, intégrité, absence de peur de la mort, spiritualité, amour des autres.

Personne ne me comprenait. J’avais 9 ans, je ne pouvais pas être comme les autres enfants, j’étais tellement jeune. Wayne Muller a écrit un livre : « Héritage du cœur, les avantages spirituels d’une enfance douloureuse ». Ce livre m’a aidée à comprendre ce que j’avais vécu.

J’ai un sentiment même pour les objets inanimés. Les indigènes comprennent cela. J’ai le sentiment d’être guidée, d’avoir un but, de suivre mon cœur, de réaliser ce qui se présente à moi. Les réponses sont toutes là.

En Amérique du Sud dans les ruines antiques de Machu Picchu, il m’est arrivé quelque chose, après quoi je me suis sentie plus forte intérieurement. J’avais fait la relation avec quelque chose qui paraissait me faire défaut à cause des agressions que j’avais subies de la part de mes camarades. En cette occasion et en d’autres, j’ai pris des drogues. J’ai soigneusement choisi les lieux et les moments, je savais que c’était important pour moi.

 

 

***

NINA M

 

J’ai vu une lumière intense au bout d’un tunnel, je suis allée vers cette lumière. Tandis que j’y allais, j’ai vu d’autres petites lumières autour de moi. Je me rappelle que je me sentais en paix, que j’avais la sensation de flotter. Je crois que quelqu’un m’a dit quelque chose et j’ai répondu : « J’ai dit à Fess que tout allait bien se passer »... Fess, c’est mon fils, il avait 7 ans à l’époque. Je ne pouvais pas lui mentir.

Et j’ai senti que j’étais tirée en arrière vers mon enveloppe, j’ai ressenti de la lourdeur (comme si on pesait sur moi). Je me suis ensuite réveillée aux Soins Intensifs, luttant pour respirer.

Ce qui m’a marquée, c’est la lumière tellement brillante (pourtant elle ne blessait pas les yeux) !! Et le sentiment d’apesanteur, puis la décision à prendre : rester ou repartir. Ce matin-là on m’a opérée du dos, et le soir j’ai subi une opération exploratoire. Il a fallu me passer 17 doses de sang, à cause de l’artère sectionnée qui a provoqué la perte de la rate.

*

- L’expérience ne ressemblait pas à un rêve... NON !!!

- Depuis, je sais quand quelque chose de négatif va se produire.

- Nous allons tous vers la lumière et il n’y a rien à craindre.

 

 

***

PAM A

 

Après ma chute, je me suis retrouvée dans un autre univers, je dirais plutôt dans l'espace, dans une forte lumière. J'étais merveilleusement bien, je n'avais plus faim, plus froid, aucune souffrance. J'avais l'impression de tout comprendre... ma vie, enfin, avait un sens. J'étais consciente que j'étais morte, et la terre me semblait très loin. Je n'avais plus d'attaches terrestres. Je savais voler. J'ai rencontré d'autres êtres que je ne connaissais pas, ils n'avaient plus de corps comme moi, mais je pouvais entrer en eux et savoir ainsi ce qu'ils ressentaient et qui ils étaient.

Et puis, j'ai rencontré le Christ, je l'ai reconnu tout de suite. J'ai compris qu'il souhaitait que je retourne sur terre. Je ne voulais pas. Il m'a dit que ce n'était pas mon heure et qu'on se reverrait bientôt. Je suis très attachée à ma famille, pourtant, là, je n'y accordais plus d'importance. Je n'avais aucune possibilité de prendre contact avec la terre et ses habitants. Je n’en avais d’ailleurs pas envie... mais j'ai été aspirée vers la terre et me suis réveillée hyper fâchée en me disputant avec ma famille qui m'avait aidée à respirer de nouveau.

J'avais des dons particuliers pendant l'expérience. Difficile de les raconter à autrui, difficile de raconter également les sensations que je ressentais. Je savais que je ne rêvais pas. Difficile à expliquer.

*

J'étais dans la lumière... j’ai vu d’autres êtres dans l'espace. Je ne les connaissais pas, sauf le christ. Ils ne m'ont rien dit, ce n’était pas nécessaire. Je connaissais tout d'eux. Le christ m'a dit que ce n'était pas mon heure, que je devais retourner sur terre, qu'on se reverrait bientôt. C'était des êtres de lumière, sans corps, sans visage et pourtant je voyais leurs corps, leurs visages, j'avais la capacité de rentrer en eux.

J’ai visité l'espace infini. La vie après la mort... la paix de l'âme, le véritable sens de notre vie. Pas de frontière ou de limite, j'étais dans la lumière. Je ne voulais pas retourner sur terre, mais je n'ai pas eu le choix.

Je n'ai plus peur de la mort et je sais qu'il existe quelque chose de merveilleux après. Je n'ai qu'une envie, c'est d'y retourner le plus vite possible.

Le désir d'y retourner est toujours là, bien trop présent dans mon cœur.

Raconter, partager ? Oui, au début... mais les gens ne m'ont pas crue. Après, j'ai préféré me taire. Les gens vous regardent comme une allumée avec un sourire en coin, alors je garde cela pour moi.

J'ai cru que j'avais rêvé mais je n'avais rien oublié de cette expérience, c'était enfoui en moi. Il m'a suffit de laisser ressortir les émotions vécues.

Tout était merveilleux. Le pire : le retour sur terre.

 

 

***

PASCAL C

 

Une nuit de janvier 1989. Dehors, tempête de neige. J’ai failli ne pas pouvoir rentrer à la maison. Quelques heures plus tôt je venais d’ingurgiter une centaine d’aspirine, une vingtaine d’Empracet et autres petites pilules trouvées dans la pharmacie de la maison familiale...

Torture, soubresauts, convulsions, pleurs, vomissements et tout à coup, sans avertir, un calme, une plénitude... je ne ressens plus rien. Un vide total, mais apaisant. Tout y est noir.

Où suis-je donc ? Est-ce le couloir de la mort qui m’Accueille ainsi tout simplement, aussi sereinement ? Je ne me suis jamais senti aussi bien... est-ce le nirvana recherché par tant de maîtres yogis, l’apaisement, la libération de l’âme, la rencontre d’une autre réalité ? Je ne saurais dire ou analyser, mais simplement vous raconter.

Voici donc une de mes épopées en tant que thanatonaute : histoire réelle ou imagination d’une conscience ou subconscience en perdition, soubresaut d’un esprit se sentant partir, je ne saurais vraiment le dire... rien de sûr ! Simplement des mots, des mots pour raconter cette tranche de vie, cette histoire qui sort de l’ordinaire.

Je disais donc : sentiment de grâce absolue, rencontre du divin, je vole dans les étoiles à une vitesse jamais vue, même dans les meilleurs romans d’aventures ! Je suis dans les étoiles, je suis une étoile, je perçois des filaments lumineux qui se dirigent tous dans la même direction, vers un point tout au fond de l’univers. Vers où et pourquoi, je ne veux pas me le demander, je suis tout simplement le mouvement sans réfléchir.

Que pourrait-il y avoir de pire ? L’enfer, laissez-moi rire !

Je fends les étoiles et contemple la beauté de cette univers connu, je suis les étoiles filantes qui m’entourent, âmes mortes qui se dirigent vers l’inconnu, peu importe... je m’élance, quand tout à coup je sens quelque chose, quelqu’un qui me retient. J’entends une voix qui me parle, qui me dit de ne pas poursuivre, elle me tire par cette ficelle de lumière qui me suit depuis mon entrée dans ce nouveau monde. Je me retourne et vois cette entité, calme, sans visage, aux allures féminines, qui me dit :

« Attends, mais que fais-tu donc ? Tu ne peux décider par toi-même du moment de ton départ, tu as une mission à accomplir et en aucun cas ils ne te laisseront quitter ce monde de cette façon. Tu dois retourner et faire ce que tu as à faire ».

Jamais, lui répondis-je, jamais je ne retournerai en arrière. Et tu ne me feras pas changer d’idée, qui es-tu pour me dire quoi faire ? Et de quelle mission ou but veux-tu donc parler ?

« Suis-moi, tout simplement », me demanda-t-elle avec insistance, mais d’une douceur à faire pâlir les plus belles soies de ce monde.

Et là, bizarrement, au milieu de nulle part, je me retrouve au centre d’une salle étoilée. Les murs tapissés de lumières d’étoiles, rien que des étoiles. L’entité me guide au centre de la pièce et se dirige vers ce qui semble être un conseil. Elle prend place, je distingue en elle une paix, comme si elle venait d’empêcher l’irréparable. Je me sens entouré d’un seul coup, comme téléporté. Les autres apparaissent. Ceux que je surnomme maintenant le conseil des sept ou des neuf (je ne suis plus vraiment sûr car parfois en rêve, le nombre m’apparaît différent, je devrais me faire hypnotiser pour en connaître plus exactement les faits, hihihi).

Sur le moment, j’ai l’impression de me retrouver en pleine cour de justice, avec pour remplacer nos juges ténébreux, des êtres de lumière, sans nom, sans visage, sans sexe, simplement là, autour de moi. Ce sentiment ne dure pas, car une voix sage et mature, à mon oreille me dit alors : « Pourquoi vouloir en finir de la sorte, ne t’es tu pas toi-même proposé pour remplir cette mission, sur cette planète ? Tu as oublié le but de ton passage sur terre ? Le fait de prendre corps et de vivre avec eux t’aurait-il fait sombrer à ce point dans l’oubli ? »

Bizarrement cette voix m’est familière, mais sans rien à voir avec mon vécu. Du fond de mes rêves peut-être ? Dans mes souvenirs les plus lointains, je n’ai pu retrouver quelqu’un m’ayant parlé de la sorte.

« Tu te dois de retourner d’où tu viens. Ton temps n’est pas venu », me dit une autre voix, un peu plus incisive.

« Pour qui te prends-tu, pour ainsi vouloir décider de ton destin » ? lance alors à ma droite une voix plus hostile que les précédentes...

« Du calme, n’oubliez pas que son esprit a quitté notre monde depuis longtemps et qu’il peut être altéré avec tous ces siècles passés dans l’autre monde ! s’exclame l’entité qui m’avait sortie de mon ascension céleste... mais tu ne peux demeurer parmi nous, tu l’as choisi, tu dois terminer de ton plein gré » !

Mais de quelle mission parlez-vous ? Je ne comprends plus rien à ce que vous dites, je ne veux pas retourner là-bas. Cette solitude est trop profonde et déchirante ! Vous allez répondre, me dire qu’elle est cette mission, qui êtes-vous, qui suis-je ?

Alors, une voix qui surpassait toute la cohue de l’assemblée mit un quorum instantané, au point que nul n’aurait même pensé pouvoir murmurer ou soupirer : « Tu comprendras en temps voulu, il n’y a aucune réponse qui saurait te satisfaire. Laisse le temps agir, sois fort, ne doute pas de toi et tu sauras. En temps voulu, des réponses te seront données : à toi de les capter au vol. Rien n’est donné gratuitement, au gardien des clés de la connaissance ».

Celle qui m’extirpa de mon voyage sidéral me dit de sa voix calme et sereine : « Allez, va... de multiples épreuves t’attendent, ne doute pas, ne cherche pas. Les réponses viendront en leur temps. Aie confiance en toi, écoute ta petite voix, ton ressenti et tu sauras. Tu n’as besoin de rien que de vivre tout simplement, et tu trouveras ta voie. Laisse guider tes pas et ne doute pas, car difficile est ton chemin, mais combien important ton destin. Tout au long de ton parcours, tu trouveras ceux qui comme toi, ne savent pas, mais avancent lentement sur la voie. Crois en toi, écoute ta voix ».

À partir de ses paroles, je ne me souviens plus de rien : le vide, le néant.

*

Voilà maintenant plus de 15 ans que je me demande : pourquoi moi ?... et que je recule, et que je doute. J’ai consulté psychiatres, sages, médium et spécialistes, leur débitant mes questions. Suis-je normal ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi moi ? Ça doit être mon imagination qui me joue des tours.

Tous m’ont répondu la même chose, pourquoi doutes-tu, pourquoi cherches-tu une affirmation, alors que tu sais très bien ce que tu dois faire. Aujourd’hui après avoir analysé toutes les issues possibles, je ne prétends rien, je n’ai pas de réponse à donner, je ne veux être le maître de personne, mais je me dois de partager, tout simplement. Peut-être serez-vous celle ou celui qui viendra m’éclairer ! J’ai plein d’idées, de pensées, mais bizarrement aucune question, peut-être parce que je m’en suis trop posé. J’ai lu les grands maîtres, me suis ouvert aux connaissances de ce monde et j’ai une certitude dans la vie : je me dois de partager avec vous ceci : l’importance de prendre conscience des possibilités de notre moi, l’importance des liens que l’on entretient avec notre entourage et avec la nature, la terre.

La clé est d’avoir un corps sain dans un esprit sain, mais quelles en sont les étapes, les voies, les approches ? J’espère bien, apprès avoir humblement partagé cette histoire, que vous viendrez m’éclairer : simplicité, respect, ouverture d’esprit, objectivité, travail sur soi mais avant tout partage et solide, profonde amitié...

Seuls, nous ne sommes que des grains de sable, mais ensemble nous formons une plage, une planète.

Au plaisir de vous conter d’autres aventures d’un thanatonaute qui se souvient, tout simplement.

 

 

***

PASTEUR (EMI d’un) - Minister’s NDE

 

Au long des années, j’ai été confronté à de très intéressantes expériences. Je sais qu’en tant que Chrétien, il ne faudrait pas se baser sur les expériences pour construire sa foi, mais je dois dire qu’après avoir parlé à un ange gardien, à d’innombrables entités démoniaques et subi une agression physique par l’une d’elles sans coup férir, ces choses peuvent forger la confiance dans les vérités des Ecritures. Quoi qu’il en soit, ces évènements ont forgé la mienne. En fait, les entités démoniaques n’ont d’autre pouvoir sur nous que celui que nous leurs donnons.

Je dois vous avouer que ma foi n’est pas aussi grande que celle d’autres personnes. Moi aussi, j’ai fait une expérience de la MORT. Un jour, je prendrai le temps de la décrire plus en détail. Il m’a fallu 5 ans pour parler de ce qui s’est vraiment passé, et pour commencer à réfléchir sérieusement à ce qui s’est passé ce 8 octobre 1986.

J’étais alors directeur de la programmation et technicien dans une station radio de l’Utah. L’émetteur FM sur lequel j’intervenais m’a électrocuté. J’étais assis sur le sol et je faisais une inspection visuelle, suivant le circuit depuis le transformateur-élévateur jusqu’au pont redresseur. C’est alors qu’un arc de 4500 volts d’un demi ampère s’est formé, passant par ma torche métallique, puis la main droite et sortant à l’arrière de l’avant-bras gauche. J’ai proféré un hurlement incontrôlable, le micro était branché à ce moment-là dans le studio qui se trouvait dans la pièce à côté, donc tous ceux qui écoutaient la station radio dans l’ouest du Wyoming et du Montana, le sud de l’Idaho et tout le nord de l’Utah, m’ont entendu hurler. Je n’ai pas eu conscience de crier avant que tout soit terminé.

J’ai eu la sensation immédiate d’être écartelé, aux limites de ce que mes bras pouvaient supporter. Je me souviens avoir regardé mon bras gauche, tendu. Puis je me suis rendu compte qu’il ne s’agissait que des contours de mon corps. J’ai tourné la tête pour regarder droit devant, c’est à dire vers l’émetteur. C’était un émetteur de 5000 Watts de la taille d’une petite armoire, placé au centre de la pièce.

Au lieu de voir l’émetteur, je voyais l’arrière de ma tête... je me suis avancé un peu, j’ai alors regardé par mes propres yeux. J’ai regardé vers le bas et j’ai vu mon bras qui pendait sur le côté. J’étais toujours en position assise. J’ai essayé de m’appuyer sur le bras gauche, j’ai alors été quasi sûr qu’il s’agissait d’une illusion d’optique : l’avant-bras gauche a plié. J’ai été un peu effrayé et du coup, j’ai involontairement sursauté en arrière, c’est alors que j’ai vu mon corps assis de dos.

J’ai regardé tout autour de la pièce, puis mon bras et ma main. Il me semblait voir les contours précis de mon corps. Comme si j’avais été invisible, mais que les contours soient suffisamment apparents grâce à une légère distorsion de l’espace. Je ne voyais rien d’inhabituel dans la salle de l’émetteur. Il n’y avait pas de lumière brillante, ni aucune présence d’aucune sorte. Il y avait juste la pièce et moi, tels quels. Je n’ai pas regardé derrière moi. Je me souviens d’un sentiment de Paix et de contentement, quelque chose que je ne ressens pratiquement jamais, particulièrement à l’époque. Je m’amusais à tester mon nouvel environnement, à me glisser dans et hors de mon corps. La pensée profonde que j’ai éprouvée à ce moment, c’est que la mort est sans douleur.

Cela n’a pas duré très longtemps. J’ai senti une pression dans le dos, comme une main qui me poussait. Tandis que la pression augmentait, j’ai senti mon corps à nouveau. La sensation était semblable à une fermeture à glissière. Cette sensation est remontée dans les bras jusqu’au bout des doigts. J’ai senti mes jambes, puis la taille et j’ai été progressivement enfermé dans mon corps, les bras et le bout des doigts en dernier. Je ne pouvais plus me séparer de mon corps.

Pendant qu’on me repoussait dans mon corps, je n’ai entendu aucune parole, mais je les ai ressenties. Simples et directes : « Tu n’as pas encore terminé »... j’aimerais me souvenir exactement de ce qui fut exprimé, mais c’en était l’essentiel.

Ce n’est que 5 ans plus tard, en colonie de vacances, que j’ai raconté pour la première fois cette histoire. Quand je suis arrivé au moment où j’ai été enfermé dans mon corps, je me suis arrêté et j’ai revu toute la situation, si ce n’est qu’on m’a montré cette fois qui m’avait repoussé et m’avait parlé : c’était Yeshua Hamashia, ce qui signifie Jésus Christ en hébreu. Les gamins dans la cabane se sont demandé ce qui n’allait pas : je me tenais là, comme un mannequin fixant l’espace, revoyant tout cela et le revivant. Pour la première fois, je voyais les évènements du point de vue d’un tiers, regardant Jésus la main sur mon dos me repoussant dans mon corps, le voyant parler. J’ai alors expliqué aux enfants ce que je voyais et ce qui se passait.

Après que j’aie été enfermé dans mon corps, le directeur général de la station, Gary Girard, est arrivé avec son haleine nicotinique à réveiller les morts. Il a demandé : « Tu vas bien ? Qu’est-ce qui s’est passé, on t’a entendu hurler » !

J’ai levé les yeux vers lui et j’ai répondu : « Je crois que j’ai pris un choc ».

« Bon, je pense qu’il vaut mieux t’emmener à l’hôpital ». J’étais d’accord et Gary m’a aidé à me relever. Je me suis rendu compte que je sentais le brûlé. J’ai suivi l’odeur, depuis la main gauche jusqu’au milieu de l’avant-bras gauche. J’ai regardé ma veste et j’ai vu un trou parfait, à peu près de la taille d’un fil de téléphone. J’ai enlevé ma veste et j’ai regardé ma manche de chemise, il y avait un autre trou parfait dans le tissu. J’ai enroulé ma chemise et j’ai vu une très grande plaie de sortie.

Arrivé à l’hôpital, à 110 km de là, le médecin-chef a commencé a inspecter la main droite et il a trouvé une brûlure au premier degré entre le pouce et l’index de la main droite. Il a regardé les autres médecins dans la salle, puis de nouveau la plaie d’entrée sur la main droite, puis la plaie de sortie sur le bras gauche. Il a fait cela plusieurs fois comme pour se convaincre que ce qu’il voyait était vrai. Tous les internes ainsi que l’autre médecin étaient immobiles, silencieux et regardaient. Avec un grand soupir, le médecin chef m’a ensuite regardé et a dit : « Eh bien, je n’ai aucune idée de la manière dont vous vous en êtes sorti, ou même comment je peux vous parler. Mon garçon, vous devriez être mort ! C’est même un miracle que vous soyez là. »

Maintenant, peut-être comprenez-vous pourquoi ma foi n’est pas plus grande que celle du chrétien moyen. J’ai vu qu’il y a une après-vie. J’ai senti la main du Seigneur sur moi. J’ai regardé la situation comme si j’étais un tiers, j’ai donc la perspective complète de ce que j’ai subi. Jean 20 : 29 « - (…) Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! »

Etant donné que j’étais Chrétien bien avant cela, mais que ma foi est hésitante et que j’ai des doutes sur ce que je suis et ce pourquoi je suis là, je n’ai aucune excuse car je suis allé dans l’au-delà.

Rhettman A. Mullis, Jr. - President – Church In Action Ministries

www.church-in-action.org

 

 

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PATSY D >Seth

 

Je suis née dans le Kansas, au cœur de la « ceinture de la bible » (région très religieuse des USA). On m’a enseigné la parole de Dieu et tous les concepts de paradis et d’enfer tels qu’ils sont décrits dans la bible. J’ai tout accepté. Pour moi c’était... vérité évangélique. En 1965, j’étais mère de quatre enfants, mariée à un lignard de la compagnie d’électricité. Pour joindre les deux bouts, je travaillais dans un restaurant drive-in. J’étais diacre et j’enseignais le catéchisme dans mon Eglise. Ma vie tournait autour de ma famille, mon Eglise et mon foyer. Pendant mes loisirs, je fréquentais deux fois par semaine la Ligue de bowling.

Ma jambe gauche me faisait souffrir : je suis allée chez mon médecin, il m’a recommandé d’opérer. La semaine suivante, l’opération s’est déroulée comme prévu, sans complication. Le quatrième jour, j’ai traversé la rue près de chez moi et gravi un petit terre-plein au milieu du parking... et je me suis retrouvée en train de flotter au dessus de mon corps allongé sur le sol. Je n’avais pas peur. J’étais totalement consciente. J’ai regardé vers le bas en me demandant pourquoi mon corps était sur le sol, et moi en l’air... J’ai trouvé que l’apparence de mon corps était intéressante. Je ne l’avais jamais vu depuis cette perspective.

Shirley, ma voisine d’en face, a appelé une ambulance. Nous sommes partis vers l’hôpital. L’infirmier a mis un masque à oxygène sur la bouche de mon corps puis, par 3 fois, il a appliqué le défibrillateur sur la poitrine, reprenant le pouls chaque fois. Il a cessé à mi-chemin de l’hôpital, disant au chauffeur d’arrêter la sirène. J’étais morte. Pearl s’est mise à pleurer. Je me suis retournée et j’ai été immergée dans la lumière. J’étais environnée par l’amour inconditionnel et l’acceptation totale. Je savais être enfin complète. Jamais auparavant, je n’avais éprouvé un telle sécurité, une telle sérénité.

Tout à coup, j’ai disposé de toute la connaissance. Tout ce que j’avais jamais entendu ou connu a été balayé. J’ai su que le Christ n’est pas mort sur la croix, qu’il n’y a ni péché, ni diable. J’ai su que j’existe depuis l’instant de la création, que j’existerai toujours, que toute la conscience se trouve dans l’acte de devenir.

J’ai su que j’ai vécu dans la réalité physique à de nombreuses reprises, j’ai regardé ces expériences et observé chacune d’entre elles. J’ai vécu ce que signifie le terme libre arbitre. On choisit tout. Il n’existe aucun absolu. J’ai su que j’étais et que j’ai toujours été porte-parole, ce qui signifie que je transmets les informations et leurs expressions d’une entité à l’autre. Je me trouve dans le physique, car il est temps pour les êtres physiques de mûrir, d’accepter la responsabilité de leur propre création, de se rendre compte qu’ils créent leur réalité. J’ai aussi appris que je devais repartir, car mon rôle n’était pas encore terminé. J’ai également vu ma propre mort, par noyade dans mes propres fluides corporels, en 2010. J’ai appris que chaque personne choisit sa propre heure et crée le processus de sa mort.

Je me suis retrouvée dans la salle des Urgences de l’hôpital. Bill, Pearl, les ambulanciers, deux policiers se trouvaient là. Le médecin était furieux, il disait à Bill que j’étais morte de malnutrition extrême. Bill essayait de lui expliquer que c’était impossible, puisqu’il venait juste de me ramener la veille de ce même hôpital...

J’ai flotté au dessus de mon corps et je me suis enfoncée à l’intérieur. Je n’ai jamais ressenti une telle joie. J’étais fascinée par le corps extraordinaire que j’avais créé. Je pouvais sentir la conscience de chaque cellule de mon corps. J’ai remercié chacune d’entre elles, je les ai louées. Je ressentais la joie du sang tandis qu’il se précipitait dans les veines, le partage de la création de la vie alors que chaque cellule chantait son énergie. J’ai véritablement appris ce que signifie l’expression « Je chante le corps électrique »... ce merveilleux corps appelé Patsy ! J’ai rejoint le chant de vie, je pouvais sentir l’énergie tandis qu’elle voyageait vers sa destination à travers mes nerfs. A quel point ce corps était vivant ! Quelle merveilleuse création, combien tout fonctionnait en synchronisation parfaite dans cette exubérante célébration de la vie !

Tant que je porterai ce corps, je n’oublierai jamais ce que j’ai vécu avec lui en cet instant... il s’est mis à trembler et le drap est tombé par terre. L’infirmière a hurlé, le médecin s’est précipité sur la table. Je me suis assise, je voulais descendre et danser, chanter la pure joie d’être en vie. Le médecin m’a repoussé sur la table en disant à l’infirmière d’apporter un sédatif. Il a fait chercher une aide soignante pour qu’elle me remonte dans une chambre. Il avait peur de moi...

Je suis restée éveillée toute la nuit. J’ai lu dans les pensées de toutes les personnes de l’hôpital, je me suis promenée dans les rêves de chacun. En ce qui concerne les mourants, je les ai aidés à partir, je leur ai expliqué où ils allaient. Avec les bébés qui venaient juste d’arriver dans cette réalité, j’ai eu de longues conversations. Ils m’ont appris la raison pour laquelle ils avaient décidé de venir et pourquoi ils avaient choisi spécifiquement leurs parents. Concernant ceux qui avaient peur et qui souffraient, je les ai aidé à voir qu’ils avaient vraiment choisi la souffrance et qu’ils pouvaient décider de ne plus souffrir.

Cet après-midi là, le Dr Zeck, mon chirurgien, est venu, il s’est assis et m’a demandé ce qui s’était passé. J’ai lu dans ses pensées, j’ai appris qu’il savait que j’étais morte. Je lui ai dit qu’il n’allait pas me croire. Il a répondu : « Si ! Je suis chirurgien, chaque jour je fais face à mon ennemie, la mort, de l’autre côté de la table d’opération. Plus j’en apprends sur elle, mieux je pourrai aider mes patients. 500 de mes patients ont fait l’expérience de la mort en ayant survécu pour en parler. Je ne bougerai pas tant que vous ne m’aurez pas dit ce qui s’est passé » ! Je le lui ai donc dit. Et je lui ai demandé ce que je devais faire. Il a répondu : « Je ne sais pas. Votre vie va totalement changer et j’ignore quoi vous dire pour la vivre ».

« Où sont les autres qui ont vécu cela » ? Il a répondu qu’il ne pouvait pas me le dire. Il m’a dit de ne raconter à personne ce qui s’était passé, sinon on allait m’emmener. Je lui ai dit que je pouvais lire dans ses pensées, il a répondu : « Oui, je le sais ». Il a déclaré qu’avec le temps j’allais perdre cette faculté, mais qu’au début cela m’aiderait à m’adapter à ma nouvelle conscience. Il m’a informée que j’étais restée officiellement morte pendant 1 heure. Il pensait qu’en fait il s’agissait de plusieurs heures. Je suis rentrée chez moi ce jour là. Je ne l’ai jamais revu. Il est mort deux ans plus tard.

Il avait raison. Mon univers avait changé. Je suis allée à l’église le dimanche suivant, et pendant tout l’office je suis restée debout. J’avais envie de dire à tout le monde que tout était faux, et à quel point ils étaient merveilleux. J’ai conservé le pouvoir de lire dans les pensées pendant presque un mois, il s’est ensuite fondu en arrière plan. Je l’utilise maintenant dans mon rôle de porte-parole. Je me suis mise à rechercher les personnes semblables à moi. J’ai exploré la communauté des médiums, j’ai découvert qu’eux aussi enseignent aux gens qu’ils sont victimes et impuissants. Si l’on recherche constamment les réponses en dehors de soi-même, on ne trouve jamais la sagesse. Nous avons constamment toutes les réponses, il faut donc toujours regarder en soi.

En 1974, j’ai rencontré Gene, qui m’a donné le livre « SETH SPEAKS » (SETH PARLE). Il m’a dit que cela allait me fournir le langage dont j’avais besoin pour ma tâche. Je suis rentrée chez moi, je l’ai lu : c’était exactement ce que j’avais appris dans la lumière. Gene est mort deux ans plus tard d’une tumeur au cerveau. Pendant deux ans il m’a aidé à me préparer pour mon rôle de porte-parole. J’ai tous les livres de Seth. Ensuite, j’en ai recherché d’autres.

Dans les années qui se sont écoulées depuis, j’ai vécu selon les principes que j’ai appris dans la lumière. Je ne dors que 4 heures par jour, c’est habituel pour moi. Je n’ai jamais dormi plus de 5 heures d’affilée. Je n’ai pas peur de la mort. Je vis le moment présent. Je suis en excellente santé et je crée ce que je veux. Je ne prends ni drogue, ni alcool, ni assurance. Je n’ai jamais rencontré d’inconnu et j’ignore ce que le mot timide signifie. Je n’ai jamais eu le mal du pays, je suis chez moi partout. Ma vie a été une superbe aventure.

Je me trouve entre deux mondes et je me déplace facilement de l’un à l’autre.

 

 

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PAUL (Paul’s NDE)

 

Le 30 avril 1970, le Président Richard Nixon a annoncé que les troupes US avaient démarré une offensive terrestre contre les positions communistes au Cambodge. J’ai embarqué et j’ai participé à cette opération. Le premier octobre, lors d’une attaque de franc tireurs, mon copain Pete s’est effondré sous une grêle de balles du feu ennemi. J’ai fait demi-tour et je suis revenu vers lui... à ce moment, j’ai été atteint par un tir de mitrailleuse. La première chose que j’ai réalisé ensuite, c’est que je regardais la scène à une distance d’environ 5 mètres au dessus de mon corps. J’ai vu que mon corps avait plusieurs impacts à la jambe droite, et un à la jambe gauche. J’étais convaincu que j’allais saigner jusqu’à la mort et j’ai ressenti le chagrin immense de ne jamais revoir ma femme ni notre enfant à naître. Ma tristesse s’est doublée de confusion croissante et de curiosité. « C’est donc ainsi qu’est la mort ?... ai-je pensé... pas de douleur ! Pas de peur ! Comme c’est bizarre, je ne me sens pas du tout différent... je peux toujours penser » !

Mon copain Pete gisait à côté de mon corps. J’ai eu un choc en voyant une brume quitter sa tête puis se transformer instantanément en une copie exacte de son corps. J’ai remarqué que son esprit ou nouveau corps était intact et brillait un peu (il manquait une main et une partie de l’avant-bras sur son corps physique en bas, à cause du tir du franc-tireur). Pete paraissait stupéfié, je l’ai appelé. Il m’a immédiatement rejoint en volant et nous avons parlé de ce qui nous arrivait.

Nous avons remarqué qu’un jeune infirmier noir avait découvert nos corps. Il a d’abord examiné Pete et moi ensuite. Il a commencé à travailler sur mon corps et Pete a observé qu’il pensait que cela signifiait qu’il était mort, mais que j’avais probablement encore une chance.

Il m’a serré la main en disant : « Je veux te remercier d’avoir été un bon ami et d’avoir essayé de me sauver la vie. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je ne vais pas rester ici. Je vais aller à un endroit où je suis déjà allé. On s’y sent chez soi. Je sais que cela paraît fou, mais je crois que ce n’est pas encore ton heure. Je pense essayer de dire au revoir à maman maintenant, mais toi continue, aie une bonne vie et si ton enfant est un garçon donne-lui mon nom, d’accord » ? J’ai répondu : « Je te le promets Pete » ! J’ai tendu le bras pour lui donner une tape dans le dos... mais il avait disparu. J’ai regardé en bas plusieurs soldats qui aidaient à me porter hors de la scène pendant que l’infirmier continuait à travailler sur moi. J’étais empli du désir d’être avec ma jeune épouse et mon enfant à naître. Soudain, j’ai été propulsé dans mon corps, comme si j’étais tombé d’une dizaine de mètres de haut.

A cause de mes blessures, j’ai pris le bateau un mois plus tard pour revenir chez moi. J’ai appelé la mère de Pete. Elle m’a dit que son fils était venu la voir la nuit où il a été tué. Il l’a visitée en rêve, il est resté suffisamment longtemps pour lui dire qu’il était passé de l’autre côté, mais qu’il ne fallait pas avoir de peine pour lui car il était heureux et il avait une tâche à accomplir. Il a tendu les bras et une lumière a semblé venir à lui. Un bel enfant rayonnant s’est formé à côté de lui. C’était un garçon de cinq ou six ans avec des boucles châtain et des yeux noisette. Son nez et ses joues étaient parsemés de taches de rousseur. « Qui est-ce » ? a demandé sa maman. « Eh bien, c’est le petit Pete. Il veut savoir des choses sur son papa, ce que sa vie terrestre va être et ce à quoi il doit s’attendre. Je lui montre les ficelles, en quelque sorte. Le petit Pete et moi, nous serons ensemble pendant longtemps, IL PEUT COMPTER SUR MOI » !! Il a pris l’enfant et l’a étreint.

L’image s’est évanouie rapidement, mais l’image de l’adorable enfant s’est imprimée dans son esprit. Comme Pete était célibataire, cet enfant était-il son fils naturel ? Qui était sa mère ? Où pouvait-elle aller pour voir son petit-fils ? Comment pourrait-elle jamais savoir ?

Toutes ces questions hantèrent chaque minute de ses journées, et plus encore lorsqu’on lui révéla que son fils Pete avait effectivement été tué au combat le jour où elle avait fait ce rêve. L’enfant qu’il avait appelé « petit Pete » restait un mystère qu’elle savait devoir résoudre.

Je lui ai révélé la grossesse de ma femme et la promesse que j’avais faite à Pete. Je lui ai promis de rester en relation et d’envoyer des photos de mon enfant quand il ou elle naîtrait 4 ou 5 semaines plus tard.

Mon fils Peter est né le 31 octobre 1971. Il était pratiquement chauve, mais il avait des yeux noisette remarquables. A son deuxième anniversaire, j’ai envoyé des photos à la mère de Pete au Colorado, elle a appelé pour remercier. Sur les photos il ressemblait au petit garçon de son rêve, particulièrement la tignasse de boucles châtain. Au sixième anniversaire de Peter, elle a pris l’avion pour rencontrer notre famille, et elle a éclaté en sanglots lorsqu’elle l’a aperçu. Elle n’avait aucun doute. C’était le même garçon que celui qu’elle avait vu avec son fils Pete cette nuit terrible où il est mort. Nous l’avons adoptée sur le champ en tant que « Mamie Thelma ». Nous sommes restés en contact au long des années par téléphone et par courrier. Elle chérissait chaque nouvelle et chaque photo de Peter.

Elle est décédée récemment. Cependant Peter, sa femme Karen et leurs deux fils lui ont rendu visite à l’hôpital une semaine avant. Elle savait qu’elle allait bientôt rejoindre Pete et son père qui est mort pendant la seconde guerre mondiale. Elle était impatiente d’être réunie avec eux et elle a remercié « petit Pete » (27 ans maintenant) d’avoir été le petit fils qu’elle avait souhaité. Peter lui a dit qu’il avait toujours soupçonné que Pete veillait sur lui, particulièrement quand il faisait partie de l’opération « Desert Storm ».

L’expérience était nette et réelle, elle m’a donné l’espoir que lorsque nous mourons, en réalité nous continuons à vivre et nous pouvons voir nos proches décédés. Je pense également que les enfants sont des dons de Dieu, qui peuvent recevoir un enseignement de la part des anges avant de choisir leur famille sur le plan terrestre. Bien que cela aille à l’encontre des préceptes de mon église, j’étudie le concept de réincarnation. Je ne connais pas toutes les réponses, mais je considère la vie sous un jour tout à fait nouveau. J’ai une idée de ce que peut être l’« Image Générale ». Si c’était le cas pour tout le monde, je sais qu’il n’y aurait plus jamais d’autre guerre !

Amour et paix à tous ceux qui lisent ceci.

 

 

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Paul G

 

Je suis mort le 1er novembre 1981, poignardé au cœur et au poumon. J’ai le sentiment que nous sommes énergie et que nos corps ne sont que des récipients qui cachent qui nous sommes et ce que nous sommes. Tant que nous sommes dans ce récipient, notre être est piégé dans un système incomplet, nous sommes incapables de nous souvenir de qui nous sommes, ni de ce que nous faisons là. Le récipient est comme un membre paralysé. Quand nous pensons avec notre cerveau, le lien avec la vérité est brisé, il ne peut suivre la voie électrique à cause du récipient, tout comme un membre paralysé ne peut bouger quand un nerf est endommagé, le lien est alors brisé. J’ai le sentiment que nous avons toujours existé et que nous existerons toujours, il n’existe en effet aucun Dieu qui favorisera un quelconque récipient, parce que nous ne sommes pas particuliers, aucun d’entre nous. Certains se sont réunifiés avec notre esprit, que j’appelle « infini ». Nous ne pouvons tout simplement pas nous souvenir de ce que nous savons. Nous le sentons, nous le décelons. Nous le savons mais le récipient agit comme un aimant, un pôle positif, un pôle négatif qui repousse. En effet, ceux qui sont morts ont besoin de trouver d’autres personnes qui sont mortes, de parler, de penser et de ressentir, et peut-être pouvons-nous trouver du sens à tout cela parce que nous savons la vérité.

J’ai rempli ce questionnaire il y a environ sept ans, alors que je cherchais la vérité. Je venais juste de commencer à parler de mon expérience, je voulais la raconter à ceux qui sont morts pour voir s’ils avaient les mêmes sentiments que moi. Voici mon voyage, raconté six ou sept ans plus tard.

 

EXPERIENCE RELATEE EN 1999 :

 

J’ai été poignardé au cœur et au poumon lors d’une bagarre avec quatre hommes qui tentaient de me tuer. J’aidais un camarade Marine de ma Division. C’est lui qui se battait au début. Il s’est enfui et je me suis retrouvé à quatre contre un. J’ai écrasé le visage d’un gars d’un coup de tête, j’ai donné un coup de pied à la gorge et à la tempe d’un autre, le mettant hors de combat. Je luttais contre les deux qui restaient, avançant et reculant, l’un d’eux s’est enfui, n’en laissant qu’un seul. J’ai pensé : « Qu’est-ce que je suis fatigué, je suis content qu’il soit parti. ». En fait il est revenu, il m’a sauté sur le dos et m’a poignardé à la poitrine, ma réaction au couteau pénétrant l’artère pulmonaire et le poumon nous a projetés en l’air, j’ai atterri sur lui, me mettant à l’étrangler, j’ai essayé de le tuer. J’ignorais que j’avais déjà été touché. Le type que je combattais avant d’être poignardé, a commencé à me donner des coups de pied dans la tête tandis que j’étranglais à mort son copain. J’ai cru qu’on m’assommait, je me suis dit : « Ça doit être ce qu’on sent quand on est assommé ». J’ai fourré ma tête derrière celle du gars que j’étranglais afin de me protéger d’autres blessures, j’ai commencé à pousser avec la tête tout en tirant avec le bras, essayant de lui briser la nuque et de lui écraser la gorge. Après que je me sois abrité, le gars qui m’avait donné des coups de pied à la tête, s’est mis à me donner des coups de pied dans les côtes et le ventre. Un homme de la Marine, nommé Brad, se trouvait dans un taxi, il regardait la bagarre quand le taxi a dû s’arrêter parce que la rue et les trottoirs étaient bloqués par les badauds qui me regardaient lutter pour survivre. Brad debout dans le taxi a vu l’homme passer dans la foule avec le couteau pour me frapper, il a décidé de venir m’aider. Brad est arrivé jusqu’à moi pendant que le type me donnait des coups de pied dans les flancs et le ventre. Il a commencé à le combattre, dès qu’il est arrivé, la foule m’a sauté dessus, m’arrachant à celui que j’essayais de tuer. Je tentais de lui arracher les yeux quand on m’a entraîné. Je me suis retrouvé debout, plusieurs personnes me tenaient par derrière, le type que j’étranglais avait l’écume à la bouche, un regard vitreux bizarre tandis qu’il levait les yeux vers moi. En abaissant le regard vers lui, j’ai vu le couteau qui pointait de ma poitrine. Je me rappelle avoir été envahi par la colère, j’ai hurlé : « Lâchez-moi, j’ai été poignardé, lâchez-moi. ». La foule me retenait, le type par terre s’est levé en allant vers moi, j’ai essayé de me libérer de ces gens, mais je ne le pouvais pas. Le gars a bondi sur moi, m’attrapant à deux mains par la nuque. J’ai cru qu’il allait m’égorger avec les dents, j’aurais alors fait pareil. Nous nous regardions dans les yeux, je me souviens de m’être détendu, d’avoir accepté de mourir en étant égorgé par morsure. A cet instant, le type m’a lâché la nuque, il a arraché le couteau de ma poitrine, le sang s’est mis à gicler à chaque battement de cœur, c’était un flot qui jaillissait, atteignant le visage et la poitrine du gars au couteau. La foule m’a lâché, me poussant vers le type au couteau, il est revenu pour me poignarder à nouveau quand on m’a poussé vers lui, j’ignore comment il m’a manqué. En revenant avec le couteau, il a frappé Brad au ventre puis s’est échappé sur le trottoir bondé. Je me suis mis à courir derrière lui. J’ai fait quatre pas et j’ai eu l’impression que, tout en percutant un mur, on me tirait dans la poitrine avec un fusil. Ce fut une explosion, j’étais sur le dos, paralysé, au début je ne savais pas comment bouger. Sur le dos, je voyais les gens regarder en silence, ils ne faisaient rien d’autre.

Allongé, je me suis entendu crier : « Je ne peux pas respirer, je ne peux pas respirer ». Je le répétais sans cesse, fort et clair. Je n’arrivais pas à comprendre que personne ne m’aide à respirer. J’ai tout à coup compris que je ne pouvais pas bouger, et qu’ils ne m’entendaient pas. Je me suis dit : « Je ne vais pas mourir » ! Je me suis mis à lutter pour rester en vie, c’était horrible, la pire façon de mourir. On est allongé, étouffant, essayant de respirer, mais on ne peut pas remuer un muscle, on ne peut pas prendre d’inspiration. J’étais tellement fatigué, épuisé, refusant de mourir. Un visage est alors apparu au dessus du mien, on m’a incliné la tête en arrière. C’était Brad, il m’a insufflé de l’air dans les poumons, j’ai eu l’impression d’avoir pris la plus profonde inspiration de ma vie. J’avais la sensation de l’avoir fait moi-même. Je me souviens d’avoir pensé à propos de Brad : « D’accord mon gars, c’est entre tes mains maintenant ».

J’ai perdu connaissance à ce moment là. Dans mon souvenir suivant, mon corps était sur le trottoir, raide comme une planche, personne ne me faisait de bouche à bouche, personne ne me touchait, j’étais debout dans ma tête, c'est-à-dire que j’avais les chevilles dans la tête de mon corps, j’étais debout en train de le regarder en dessous de moi. J’avais la même forme, mais j’étais comme une ombre noire ou une silhouette, j’ignorais que j’étais blessé, je ne ressentais aucune douleur, je ne pensais pas. J’étais simplement là en train de regarder mon corps, mais j’étais une ombre. J’ai baissé les yeux vers le bras droit, j’ai serré le poing et j’ai ressenti une grande force, j’ai regardé le bras gauche, j’ai fait de même, j’ai senti une grand puissance. J’ai la sensation d’avoir été de l’énergie, j’étais tellement fort et puissant, j’étais de l’énergie. J’ai regardé vers le haut, dans une obscurité à travers laquelle je voyais.

Tandis que je regardais dans ce noir paisible et chaud, ne pensant à rien, ni à ma famille, ni à moi, ni à quoi que ce soit, j’ai jailli à un angle de 45 degrés, comme une fusée. Je fonçais à 45° à la recherche de quelque chose. Je savais que je cherchais quelque chose mais j’ignorais quoi, je ne paniquais pas, je ne me pressais pas... je cherchais, tout simplement. Je ne pensais qu’à une seule et unique chose : trouver ce que je cherchais. J’ignore combien de temps s’est écoulé, mais j’ai eu l’impression de voyager un bon moment dans cet espace noir. J’ai senti la présence de quatre êtres, je ne me souviens pas de qui il s’agissait, mais ils ne m’ont pas laissé trouver ce que je cherchais.

Simultanément, je me suis rendu compte que j’entendais une voix. Les quatre êtres se trouvaient à ma gauche, et au-dessus de moi dans l’obscurité, sur ma droite, une voix masculine disait : « Il ne va pas s’en sortir ». A cet instant j’ai fait le lien entre ce que disait la voix et mon agonie. Je me suis alors rappelé que j’étais blessé, mourant. Lorsque ce souvenir est revenu, j’ai senti mes yeux s’enrouler dans ma tête comme un store de dessin animé, c’était la sensation exacte, je me suis senti revenir en moi-même par les yeux.

Puis je me suis retrouvé en moi-même. J’étais dans l’ambulance et Brad était assis les mains sur les genoux, me regardant, un ambulancier tenait un flacon de perfusion en l’air tout en m’observant. Je les ai repoussé des deux mains en disant : « Allez vous faire foutre ! Je ne vais pas mourir ». A ce moment là, j’ai perdu connaissance. Dans mon souvenir suivant, tout autour de moi des infirmières me brancardaient à toute vitesse dans un couloir. J’ai regardé une infirmière et je lui ai demandé si je pouvais pleurer, elle m’a répondu oui. J’ai perdu connaissance.

Ensuite, je me souviens du bruit des tubes dans ma gorge, j’ai essayé de demander ce qui pouvait bien se passer et je me suis mis à avoir des haut-le-cœur. Une infirmière a mis le visage devant le mien en expliquant ce qui m’était arrivé, elle m’a dit que j’étais aux Soins Intensifs du Queens Medical Center. Après l’opération à cœur ouvert, pendant les 5 jours que j’ai passé à l’hôpital, j’ai le sentiment de m’être soigné moi-même grâce à une partie des connaissances que j’ai ramenées, mais dont je ne peux me souvenir.

Dans mon lit d’hôpital, j’ai refusé tous les traitements et j’ai mentalement ralenti mes battements de cœur, des choses de ce genre. J’ai discuté avec Brad après ma sortie, il a dit qu’on l’avait soigné et qu’il ne s’était pas assis, que je n’avais ni dit, ni fait quoi que ce soit dans l’ambulance.

Pendant de nombreuses années, j’ai lutté pour accomplir ma mission dans la vie, essayant de trouver en quoi elle consistait, craignant de l’accomplir parce que j’allais mourir aussitôt après.

 

Relation soumise en 2005 :

 

J’étais prêtre, je disais la messe le dimanche pour les Marines et les marins quand nous étions outre-mer. Quand j’étais à l’étranger, je m’attachais à me rendre dans les temples et églises de toutes les religions. J’ai été élevé dans la religion catholique romaine. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que la foi a une influence sur les EMI. Je ne savais rien sur la guérison avant mon EMI, mais après être revenu, je savais que je devais me guérir et j’ai refusé les analgésiques. J’étais envahi par un sentiment de savoir massif dont je ne parvenais pas à me rappeler, je l’avais juste sur le bout de la langue mais je ne me souvenais pas de ce que j’avais appris. C’était très perturbant pour moi. Je sentais l’énergie émanant des personnes, je pouvais dire si elles étaient blessées, je pouvais localiser la douleur sur leur corps, mais je ne voulais rien dire à quiconque de peur qu’on pense que j’étais fou.

Pendant vingt ans j’ai mené une quête de la vérité. En fait, j’ai le sentiment d’avoir toujours mené cette quête. Je me sens en confiance avec les personnes qui ont vécu une EMI ou une sortie du corps, comme si je pouvais me fier à elles pour me soutenir. Nous semblons posséder une énergie qui touche. J’ai découvert ce sentiment en rencontrant des vétérans dans un groupe de thérapie contre le syndrome post traumatique, nous étions comme des clones. J’ai commencé à déceler la même chose chez des femmes qui avaient été démolies et violées, je pouvais me relier à elles, voir directement en elles.

Je reviens à mon combat mortel : c’était le soir d’Halloween 1981, je marchais dans une rue animée d’Honolulu avec un groupe de personnes. Un camarade Marine était sur le point d’être assassiné par quatre Samoans. Je me suis interposé pour tenter de l’empêcher. Le Marine que j’aidais a quitté la mêlée et on m’a sauté dessus par derrière, j’ai lutté contre ces quatre types en un combat à mort. J’essayais de les tuer et eux tentaient de me tuer. Je me rappelle avoir été épuisé, complètement vidé au cours cet acte de survie. D’un coup de tête j’ai fracassé le visage d’un homme, j’étais couvert de son sang. J’ai mis hors de combat un autre gars d’un coup de pied à la gorge et à la tempe. Je me disais : pourquoi personne ne m’aide, je suis tellement fatigué.

Tant de gens me regardaient me battre que la circulation était bloquée à cause des badauds envahissant la chaussée... et de ces centaines de personnes, aucune n’allait m’aider ? Trois mois avant cette bagarre, j’étais outre-mer dans une opération au cours de laquelle j’avais été confronté à la mort : j’ai cru mourir parce que j’allais manquer de munitions ou être touché par des éclats d’obus. Environ une semaine plus tard, j’ai été enlevé avec cinq autres Marines, par deux fois nous avons été alignés dans un simulacre d’exécution. Au cours de la bagarre, de l’enlèvement et de l’opération, je ne me souviens pas d’avoir eu peur, la vraie peur. Je sais que j’aurais dû être effrayé, mais je ne m’en rappelle pas.

Donc, j’avais mis deux types hors de combat... il restait les deux autres. J’avançais et je reculais, luttant contre ces deux gars. L’un d’eux s’est échappé dans la foule. J’ai cru que c’était presque fini, il ne restait qu’un type. Je le tenais par les cheveux, le frappant au visage, attendant qu’il tombe. Celui qui était parti a alors traversé la foule un couteau à la main. Brad, un marin que je ne connaissais pas, se trouvait dans un taxi bloqué par la foule, il a vu le gars au couteau arriver sur moi par derrière. Brad est né le même jour et la même année que moi, nous avions le même âge et ne nous étions jamais rencontrés. Brad s’est frayé un chemin à travers la foule pour tenter d’arrêter le type au couteau, mais il n’a pas pu le rejoindre à cause des gens qui bloquaient le chemin. Le gars m’a sauté sur le dos et a plongé son couteau dans l’artère pulmonaire et le poumon. Quand le couteau a pénétré, mon corps s’est complètement retourné et j’ai atterri sur le type qui m’avait poignardé. Celui avec qui je me battais est tombé par terre. Avec l’avant-bras, j’ai commencé à étrangler celui qui m’avait poignardé. J’ignorais totalement que j’avais été touché, je n’ai pas senti le couteau alors qu’il pointait à travers la poitrine.

Le type tombé par terre s’était relevé, il me donnait des coups de pied dans la tête. Chez les Marines, j’ai fait de la boxe, je n’avais jamais été sonné, mais quand ce gars m’a donné des coups de pied, j’ai pensé qu’il allait m’assommer (alors que j’étais en train de mourir du coup de couteau). Je me rappelle avoir pensé : « Hé ! C’est ce que ça fait d’être assommé » ! J’ai remué la tête pour la coincer derrière celle du gars que j’étais en train d’étrangler à mort, et j’ai poussé pour essayer de lui briser la nuque. Il s’est mis à me donner des coups pied dans le ventre, c’est alors que Brad a traversé la foule et commencé à m’aider. Il a attrapé celui qui me donnait des coups de pied et l’a frappé. La foule s’est décidée à intervenir, on m’a arraché du type que j’étais en train de tuer.

Ces gars avaient tenté de me tuer, j’avais un couteau planté dans la poitrine et les gens s’en mêlaient. Brad est le seul qui ait eu du courage, de l’honneur et de l’intégrité. On m’enlevait du gars pendant que Brad s’occupait de l’autre candidat meurtrier. On me tenait les bras et la tête tandis que je me débattais pour me libérer. J’ai vu le couteau pointer de ma poitrine. A ces gens qui me retenaient et m’empêchaient de me défendre pour qu’on me tue, j’ai hurlé : « J’ai été poignardé, LAISSEZ-MOI PARTIR, j’ai été poignardé, laissez-moi partir » ! On me tenait et le type qui m’avait poignardé était à quatre pattes, la bouche écumante, me fixant. J’étais incapable de bouger, quand j’essayais de remuer, je pouvais alors sentir le couteau en moi. Celui qui m’avait poignardé me regardait droit dans les yeux et je le fixais, il avait les yeux rouges, injectés de sang, il a sauté sur ses pieds et m’a attrapé par le cou. Les gens continuaient à me retenir.

J’ai cru qu’il allait me mordre à la gorge, j’en aurais alors fait autant. Il me tenait, je ne pouvais pas bouger parce que des lâches m’empêchaient de me défendre. Je me rappelle d’une acceptation totale de la mort, je me suis détendu quand ses mains m’ont tiré par le cou, mais au lieu de me mordre, il m’a arraché le couteau de la poitrine. Le sang a giclé perpendiculairement de la poitrine, à chaque battement de cœur j’éclaboussais de mon sang ce type qui essayait de me poignarder à nouveau. Les gens qui me retenaient m’ont poussé vers lui et le couteau. Je ne me souviens plus comment j’ai évité le couteau, c’est un trou noir complet. Après m’avoir manqué, il est revenu avec le couteau et il a frappé Brad au ventre, puis il s’est enfui dans la foule. J’ai fait quatre pas en le poursuivant, puis j’ai entendu une explosion, j’ai eu l’impression de percuter un mur. Je suis tombé en arrière, sans m’en rendre compte, j’étais incapable de bouger un muscle, j’étais paralysé, la tête tournée vers la gauche. Je voyais les gens qui me regardaient, encore une fois personne n’a rien fait, ils restaient là, à me regarder comme des lâches.

Je me souviens d’un homme retenant une femme repliée sur elle-même. Je me suis mis à crier à ces gens que je ne pouvais plus respirer, mais ils ne faisaient que me regarder, rien d’autre. J’ai crié plusieurs fois avant de me rendre compte qu’ils ne pouvaient pas m’entendre car mes lèvres ne bougeaient pas, j’étais paralysé. J’ai commencé à lutter pour rester en vie, je refusais de mourir. Je me suis dit que je n’allais pas mourir. J’étais tellement fatigué, j’étais tout simplement épuisé par la lutte pour respirer. J’étouffais à mort, c’était horrible, la pire façon de mourir. L’environnement est devenu noir, obscur. J’ai vu un visage devant le mien, j’ai senti quelqu’un me prendre la nuque et me soulever la tête. C’était Brad. Il a entamé la réanimation et m’a fait une insufflation, je n’ai senti qu’un souffle, mais c’était comme si j’avais pris la plus grande, la plus belle inspiration de toute ma vie. Je me rappelle m’être dit : « Ok mon pote, maintenant c’est entre tes mains ». J’étais tout simplement épuisé.

Après cette inspiration, tout est devenu noir. J’ignore combien de temps s’est écoulé tandis que j’étais hors de mon corps. Je n’ai pas senti la sortie du corps, ou bien je ne m’en souviens pas. C’était comme si je m’étais tout à coup retrouvé là, debout sur mon corps, les pieds et les chevilles de mon esprit/âme dans la tête de mon cadavre, je me regardais en dessous, mais je ne me rappelle pas d’avoir souffert, j’ignorais totalement que j’étais mort ou blessé. J’étais maintenant une ombre translucide faite d’énergie, de puissance, de force avec des bras, des jambes, un corps entier. J’ai regardé le bras droit et j’ai serré le poing. J’ai regardé le bras gauche et fait de même. Je me sentais tellement fort et puissant, j’étais de l’énergie.

J’ai regardé vers le haut à 45 degrés et je suis parti comme une fusée dans l’infini d’une obscurité à travers laquelle je pouvais voir. Ce n’était pas comme dans une pièce ou un placard sans lumière, dans cette obscurité je pouvais voir, un infini. J’avais l’impression d’être dans l’espace. Je recherchais quelque chose, mais j’ignorais ce que c’était. Je savais que je recherchais quelque chose mais je n’étais pas pressé de trouver. J’étais calme, aucune douleur, aucun souci, je cherchais simplement quelque chose. Je fonçais comme une fusée à travers cette obscurité, mais je ne sentais pas de vent, le mouvement était dirigé vers l’avant à un angle de 45 degrés. Je n’entendais aucune voix pendant ce déplacement dans l’espace.

D’un seul coup, je me suis brutalement arrêté, j’étais dans ce vide avec quatre entités à ma gauche, juste au dessus de moi, une voix masculine à ma droite, au dessus des quatre entités à dit : « Il ne va pas s’en sortir ». Je me suis dit : « Eh ! Ils parlent de moi ». J’ai réintégré mon corps par les yeux, comme dans un dessin animé, comme quand on tire un store et qu’on le laisse s’enrouler en tournant encore et encore, c’est l’effet que cela faisait de revenir par les yeux. J’ai ouvert les yeux, j’avais la tête tournée vers la gauche, j’ai vu Brad assis sur le banc de l’ambulance, couvert de sang il me regardait sans rien dire, il ne faisait rien d’autre que me regarder, les mains sur ses genoux pleins de sang.

J’ai vu un infirmier tenant un flacon de perfusion en l’air, il était assis à ma gauche au niveau des genoux, il me regardait sans rien dire. Je les ai regardés tous le deux, j’ai levé les deux bras et les ai balancé en disant : « Allez vous faire f…, je ne vais pas mourir ». Puis tout est devenu noir, je ne me rappelle de rien jusqu’à mon réveil. On me brancardait alors dans un long couloir, des médecins et des infirmières tout autour de moi. J’ai demandé à l’infirmière proche de ma tête si je pouvais pleurer, elle a répondu : « Bien sûr, mon chou, tu peux pleurer. ». Tout est redevenu noir et je ne me souviens de rien jusqu’à mon réveil.

J’étais allongé sur le dos, j’ai ouvert les yeux et j’ai vu le plafond, il ressemblait à celui de la caserne, J’ai donc cru que j’étais au lit dans ma chambre. J’ai ensuite entendu le son du respirateur, j’ai essayé de dire : « Qu’est-ce que c’est que ce b... ». J’ai eu des haut-le-cœur, une infirmière a mis son visage face au mien en me disant que j’avais été blessé et que tout allait bien. On m’a extubé. Je me suis souvenu de l’expérience mais je n’ai rien dit. J’avais le sentiment de posséder un savoir massif mais je ne pouvais tout simplement pas me souvenir de ce que j’avais appris. Je savais que je devais me guérir. Je me suis détendu dans le lit, j’ai ralenti mes battements cardiaques afin que le cœur et les poumons puissent guérir.

J’ai passé cinq jours à l’hôpital, le cinquième j’ai parlé à Brad. Je lui ai raconté mon expérience, quand je l’avais vu assis en train de me regarder. Brad m’a répondu que ce n’était pas arrivé. Il a dit qu’on s’occupait de lui, qu’il ne s’était jamais assis, qu’on m’avait emmené, il a dit : « T’étais parti, mon gars ».

Rapidement j’ai senti que je pouvais guérir les gens, je peux en effet sentir l’énergie qui émane d’eux, je ressens la douleur. Je n’en ai parlé à personne avant 1999. J’ai appris le Reiki, cela me paraît donc normal. Mais j’ai mené une quête à la recherche de moi-même, des croyances sur les personnes et sur le monde. J’ai changé et je sens que j’ai découvert qui je suis réellement, j’ai découvert mon âme/esprit, j’ai de nombreuses idées sur qui nous sommes, et sur le fait que nous avons toujours existé. 

*

Je ne peux pas me rappeler exactement de ce qui s’est passé en intégralité... de nombreux éléments de savoir sont piégés.

Après ma mort, j’étais calme et très lucide.

J’étais énergie, puissance et force. J’avais des bras, des jambes, j’étais entier, mais comme une ombre. J’ai entendu une voix quand je suis arrivé à la limite. J’ai réintégré mon corps par les yeux... ne pas être capable de me souvenir était perturbant et le demeure. Depuis 20 ans j’ai tenté de me rappeler, de trouver la logique.

Je sais que je sais... ce sentiment domine. Ne pas pouvoir se souvenir est vraiment frustrant. J’ai le sentiment d’avoir des perceptions extrasensorielles. Je sens et je sais des choses. Je ne suis ni spécial, ni magicien... mais je les ressens. Je sens la douleur des gens, je peux la localiser sur leur corps et la soigner dans la plupart des cas. Ils doivent y croire pour que ça marche, afin que nos énergies puissent circuler et régler le problème. J’ai toujours eu cette capacité, comme tout le monde, seulement mon système de croyances a explosé et je suis ouvert à qui nous sommes vraiment. Nous sommes énergie, c’est un fait.

Dieu... je ne crois pas qu’un homme en toge soit responsable de nous. J’ai le sentiment que Jésus était un homme comme moi qui a vécu une EMI, ou une sortie du corps. Il avait le sentiment d’un dessein et tentait de combattre l’injustice. Il n’était pas le fils de Dieu, c’était un esprit exactement comme vous et moi, simplement un homme qui a dit : « Non, je ne suis pas prêt à mourir et je suis revenu pour accomplir son dessein ».

J’ai choisi des métiers dangereux. J’ai été flic pendant 5 ou 6 ans, je suis parti parce qu’ils étaient corrompus, je les ai combattus et j’ai perdu. J’ai foiré tous les emplois que j’ai occupés et à peu près toutes mes relations. La confiance est un problème.

C’est difficile à dire. Je suis comme je suis, peut-être suis-je censé en être là. Dois-je suivre le troupeau et faire partie de la société, ou me lever et demander pourquoi on tue, on ment et on triche ? J’ai choisi de mener ma vie et de croire en moi, pas en Dieu ou en une société égoïste, ni en ce que je suis censé être : je suis comme je suis. Et je recherche la vérité. Pour moi, Dieu est notre source d’énergie. Il a besoin de nous comme nous avons besoin de lui, le positif et le négatif de l’existence.

J’ai toujours l’impression que je dois me souvenir de ce que j’ai oublié. J’ai des perceptions extrasensorielles... ça paraît fou, mais je sais des choses, un courant électrique passe dans mon corps et va vers les mains. En tant que flic, j’avais un sixième sens incroyable.

Un courant électrique que je ne maîtrise pas parcourt mon corps. Un sixième sens m’avertit de certaines choses. Parfois le temps s’écoule au ralenti. Quand j’étais flic, c’est arrivé alors que j’observais des gens, c’était des délinquants, je les ai tout simplement repérés dans la foule.

J’ai été marié 16 ans, je viens de divorcer en octobre dernier. Ma femme m’a dit que cela venait de moi, en particulier de mon travail de policier, ou de peintre pour les ponts et les stations électriques sous tension, mon obsession envers tout ce que je fais m’a fait glisser vers l’extrême, un extrême dangereux.

J’ai parlé de mon « voyage » à quelques personnes, peut-être une dizaine au cours de ma vie. Elles croient en savoir plus que moi au sujet de l’endroit où je suis allé. Certaines disent que je suis allé en enfer, d’autres ne disent rien. Je dis que je n’étais pas en enfer, mais que je me suis transformé en énergie. Cela ne cadre pas avec leur religion.

Je me sentais intelligent, comme si j’étais sur le point de me rappeler de toute cette connaissance. C’est comme le nom d’un ami, on l’oublie... et au moment où on s’en souvient, où on va le dire... on l’oublie à nouveau. Ma connaissance en est à ce niveau : la pensée d’une pensée.

Je veux me souvenir de ce que j’ai appris et de ce que je sais.

La façon dont je vois le monde et le sens de la vie : 99 % de la société sont en plein sommeil. Les gens sont comme des zombies et suivent les leaders.

Sommes-nous des gens de la nuit ou du jour ? Pourriez-vous mourir pour quelqu’un que vous ne connaissez pas ? Moi oui. J’ai le sentiment que les expérienceurs ont beaucoup de problèmes. Le manque d’oxygène au cerveau pourrait nous avoir changé, ou bien le choc de tout cela, mais je crois que c’est vrai, c’est ma réalité.

 

 

***

PAUL J

 

Je me réveillais d’une opération de routine. J’ai d’abord entendu le chirurgien et le personnel me dire : « Respire, Paul ! Respire » ! Ils étaient en train de m’intuber pour que je puisse respirer. Mon corps était un poids mort qui « me » paraissait totalement étranger. Ce qui s’est produit ensuite m’a semblé durer environ une heure, bien qu’il ne se soit agi que de quelques secondes.

J’ai eu la sensation que mon esprit se situait à environ 1,20 mètre de ma tête. Je savais que je me trouvais toujours en salle d’opération, mais je n’en faisais plus partie. J’ai eu la sensation que quelqu’un me poussait doucement par derrière.

« C’est ton tour », a dit une voix. J’ai été très surpris, car j’ai eu l’impression de me trouver au bout d’une très, très longue file de personnes (je ne pouvais pas les voir, seulement les déceler). Je me souviens que j’éprouvais le même sentiment que si on m’avait envoyé en tête de file à une caisse de supermarché : surprise agréable !

Devant moi, j’ai vu un immense passage rectangulaire et une obscurité totale au delà. Autour de moi, le bloc opératoire a commencé à disparaître et je me suis approché du passage. J’éprouvais un sentiment de paix absolue. Il n’y avait aucune douleur, aucune préoccupation. C’était indescriptible. A cet instant, devant moi, j’ai vu le chiffre 49 (mon âge à l’époque), il mesurait environ 1 mètre de hauteur. J’ai alors pensé : « Eh, seulement 49 ? Je croyais que j’allais au moins arriver à 50 ans »... et j’ai ri. J’étais tellement heureux... en même temps, je me suis rappelé que ma fille allait se marier l’été suivant et que j’étais impatient de recevoir prochainement un diplôme de l’université à distance.

A ce moment, j’ai entendu de nouveau les voix provenant de la salle d’opération, j’ai été violemment tiré en arrière dans mon corps et j’ai commencé à ressentir une douleur à la gorge tandis qu’on retirait le tube. Je me sentais « lourd » en revenant dans mon corps, je voulais retourner d’où je venais. J’ai eu mal à la tête pendant les deux jours suivants, j’avais aussi la sensation de ne pas appartenir à ce monde, mais que c’était mon devoir de rester. Comparé à mon expérience, le monde paraissait tellement gris, lourd, presque « mort ». Il m’a fallu plusieurs jours pour me réhabituer à tout cela ! C’était comme si j’avais été parti très longtemps.

*

J’ai eu l’impression que le temps était désarticulé. Je n’étais pas mort, mais je me trouvais hors de mon corps. Surprise, puis béatitude absolue. Indifférence totale vis à vis ce qui arrivait à mon corps... confusion et déception en revenant.

J’étais conscient que mon corps gisait là, mais je ne l’ai pas vu parce que je regardais ailleurs. Les voix du personnel médical ont disparu, il n’y avait aucun bruit. J’avais la sensation que les mots que j’entendais et que j’exprimais étaient transmis par télépathie : je ne peux pas décrire la voix qui m’a dit : « C’est ton tour » parce qu’elle n’était pas audible.

Je n’ai vu que l’obscurité, mais elle était Accueillante, pas effrayante, comme on l’apprécie quand on a la migraine. Il y avait derrière moi des gens qui me guidaient, mais je ne les ai pas vus. Ils n’étaient ni masculins ni féminins, c’était juste des « gens ». J’ai lu leurs paroles dans leur esprit.

Je n’avais pas la sensation d’avoir des pouvoirs. Les autres en avaient, j’ai eu l’impression de « suivre des instructions » et j’étais très heureux de le faire. Tout était différent, mais similaire. « Ici » et « Maintenant » sont un seul endroit. Même chose pour le temps. Tout est pareil. Il n’y a pas de temps linéaire. Pas d’espace tel que nous le connaissons.

Il y a un temps pour tout, un rôle à jouer pour chacun, une raison pour chaque chose, le sens de la vie n’est pas seulement notre propre bonheur.

J’étais au sein d’un grand passage ouvert, une obscurité réconfortante et apaisante au delà. Aucune peur. J’allais vers elle, mais je suis revenu. Je ne voulais pas retourner à mon corps mais j’y ai été forcé.

J’ai les mêmes croyances libérales qu’auparavant. Je pense assez souvent à cette expérience, je me demande s’il existe ou non une explication rationnelle. Je ne crois pas que j’aimerais découvrir qu’il ne s’agissait que d’une réaction psychologique à l’anesthésie.

J’étais déçu d’être de retour sur terre ! Cela s’est progressivement transformé en une appréciation de la vie que j’avais toujours eue en moi.

Le meilleur : béatitude d’être en dehors du corps. Le pire : être ramené ici.

Nota : alors que j’avais sept ans, au cours d’une opération des amygdales, j’ai vu les médecins et les infirmières qui s’occupaient de mon corps tandis que je planais près du plafond. Je me suis souvenu qu’ils portaient des vêtements verts (ils ne les avaient qu’au bloc, je n’avais donc jamais vu cela auparavant).

 

 

***

PEPA

 

Octobre 1975. J’avais 20 ans. Maintenant, j’en ai 45, et j’enseigne l’anglais dans un collège en Espagne... je suis espagnole et j’ai étudié la philologie anglaise à l’université pendant cinq ans, entre 1972 et 1977.

Mon EMI est survenue pendant une opération chirurgicale. Je me souviens avoir ouvert les yeux tout à coup, et tout était noir à l’exception d’un chemin étroit, suffisamment large pour que je puisse y marcher à l’aise. J’avais l’impression d’être dans l’espace, tout était silencieux, le cosmos entier m’environnait mais je n’avais pas peur... je me sentais pleine d’espoir, d’énergie, vivante... comme si tous mes rêves se réalisaient d’un seul coup.

Le chemin sur lequel je marchais était très très brillant et je pouvais en voir l’extrémité pratiquement depuis le tout début. Quelqu’un m’attendait à l’endroit où le chemin finissait. Je savais que c’était Jésus. Il était grand, fort avec de long cheveux bruns et un tendre sourire merveilleux. Ses yeux étaient inoubliables, immenses, sombres, si aimants et pleins de sagesse... il portait une longue tunique blanche et des sandales. Il était là, seul, souriant, c’est MOI seule qu’il attendait. Il m’a Accueillie. Il n’a pas prononcé un mot, moi non plus, mais nous communiquions sans paroles. Nos esprits étaient très proches et une seconde plus tard nous nous sommes retrouvés dans ce qui semblait être un vaisseau spatial. Je ne l’ai pas vu de l’extérieur, seulement de l’intérieur. C’était une pièce pleine de lumières et plusieurs hommes se trouvaient à leur poste, préparant les commandes pour décoller. Jésus m’a présenté (sans parole) chacun d’entre eux. « C’est notre nouvelle passagère, notre invitée »... ils m’ont tous saluée (aucun mot), simplement en souriant tout en continuant de piloter le vaisseau spatial. Ils étaient habillés en combinaisons d’astronaute, légères et brillantes également, mais très sophistiquées, futuristes, bien loin de la manière dont Jésus était habillé.

Puis, tout à coup, alors que je m’installais confortablement, prête à rester là... il m’a fait ressortir. « Tu dois repartir », a-t-il dit (sans parole) et son sourire m’a depuis accompagné tout au long de ma vie. Je n’ai pas contesté ce qu’il a dit. J’ai simplement obéi, sans question. C’était mon ami et mon patron, aucun doute là dessus.

Nous n’avions pas besoin de marcher ni de bouger pour entrer dans le vaisseau ou le quitter. Il nous suffisait de souhaiter le faire et c’était fait. Nos esprits contrôlaient tout. Je suis donc partie ainsi qu’il l’avait dit et je suis retournée à mon corps et à cette vie.

Je me suis réveillée et j’ai pleuré... puis j’ai appelé un ami pour parler un moment. Peut-être qu’inconsciemment je savais que cet ami serait le seul qui comprendrait ce qui m’était arrivé.

*

Quand j’ai su que j’allais revenir, je me suis sentie triste, j’ai beaucoup pleuré.

La plupart des gens que je connais, y compris la majorité de mes amis, ne croient pas à la survie après la mort, ni même en Dieu. L’ami que j’ai appelé a été la première personne avec laquelle j’ai vraiment essayé d’évoquer cette expérience, car je savais qu’il était intéressé, qu’il voulait savoir et qu’il me prenait au sérieux.

C’était plus réel que le monde terrestre normal. Tout était très lumineux et apaisant. Je suis toujours capable de revoir clairement tout ce que j’ai vécu là bas. Quand je rêve et que je me réveille, les couleurs s’évanouissent et, petit à petit, les images disparaissent. Ce n’est pas le cas avec mon EMI. Le chemin brille toujours fortement dans ma mémoire, le visage de Jésus, son sourire, sa proximité, les personnes dans la pièce, tout est intact comme si cela m’arrivait à nouveau.

On m’a administré quelque chose pour me faire dormir. L’opération était censée durer une heure, une heure et demie, mais elle a duré plus de quatre heures. J’ai toujours pensé que j’avais fait un arrêt cardiaque. Mon cœur a cessé de battre et il a fallu effectuer une réanimation pendant un certain temps. JE LE SAIS, mais j’ignore la raison pour laquelle je le sais.

Ensuite, je me suis seulement vue en train de marcher sur le chemin, jamais dans la salle d’opération ni quoi que ce soit de similaire, et mon apparence a toujours été identique à celle de mon corps. Le chemin était très brillant, rien ici ne s’en approche, cela ne faisait pas mal aux yeux mais c’était tellement brillant, un mélange de jaune et de blanc, similaire à un rayon de soleil, dans lequel je marchais. Aux alentours, tout était sombre et silencieux.

Je ne connaissais personne dans le vaisseau spatial. Il n’y avait que des inconnus. Jésus leur a annoncé ma présence et ils m’ont tous saluée, sans parler. Ils m’ont simplement saluée et ont continué leur travail sur les commandes, préparant le vaisseau pour le départ.

J’ai appris que même quelqu’un comme moi, sans importance, une inconnue, petite et pleine d’imperfections, était tellement aimée de Dieu qu’il a envoyé Jésus pour m’Accueillir. Ainsi, les critères humains et ceux de Dieu sont très différents, nous ne sommes pas vus par des yeux humains, mais avec les yeux de l’esprit, de l’âme, du cœur.

J’ai eu la preuve que cette vie n’est qu’une répétition pour celle qui suit : plus je m’efforce de jouer juste, meilleure sera la représentation qui va suivre. Cela m’encourage à surmonter les difficultés, à être honnête, attentionnée, à aimer la paix, la justice et à y travailler, même en sachant que je ne suis malheureusement pas en pointe.

On m’a donné la preuve que je vivrai éternellement, que j’aurai encore des opportunités plus tard, après ma mort, quand je serai libérée de mon corps. J’étais dans l’espace lointain, comme si j’étais passé de la Terre à une autre dimension. Tout était sombre, aucune étoile, je n’en ai pas le souvenir. Mais c’était agréable, plein d’espoir, la beauté pure dans tout ce silence et cette paix... tout me paraissait logique, rien n’était surprenant ou choquant.

J’ai eu le sentiment qu’au bout du chemin sur lequel j’ai marché, la vie continuait, de nouvelles opportunités se présenteraient, le désir de mieux apprendre et aimer s’ouvrirait pour toujours. C’est l’ordre de l’univers que j’ai appréhendé à partir de mon expérience. Personne ne me l’a dit, mais je l’ai appris là bas. Je suis quelqu’un de très intuitif dans la vie quotidienne, par conséquent imaginez ce que cela a pu être dans une telle expérience.

J’ai toujours eu un sixième sens pour savoir comment se sentent les gens. Je peux lire leurs pensées, quelquefois. Je peux ressentir leurs peurs, leur insécurité, leurs mauvais côtés. Je n’ai toujours pas appris comment les aider. Parfois j’essaie... je ne peux qu’écouter ce que me dicte mon cœur. Je ne parviens pas toujours à les aider. C’est comme si leur longueur d’onde et la mienne ne pouvaient tout simplement pas communiquer.

Je n’ai parlé de mon expérience qu’à des proches, puis je l’ai cachée au plus profond de mon cœur. Les gens n’y croient pas, nous n’en parlons donc jamais. Sinon, ils disent que cette expérience appartient à un monde inconnu et qu’ils ne savent pas comment l’interpréter. Je n’ai pas été prise au sérieux.

Je suis sûre que cela n’arrive que lorsqu’on est sur le point de mourir. Jamais avant... et plus on est proche de la mort plus l’expérience, les détails, les souvenirs sont profonds. Comme je n’ai été proche de la mort que très peu de temps, la durée de l’expérience a été très brève. Jésus n’était là que pour le cas où les médecins n’auraient pas pu faire redémarrer mon cœur.

Tandis qu’ils étaient occupés à me réanimer, il m’a montré le chemin pour une vie à venir, puis il m’a laissé retourner vers ma mère et mon père... de même que pour mon compagnon, j’étais toute leur vie.

 

 

***

PINCHON

 (à la suite d’une grave hémorragie consécutive à une hystérectomie) :

 

- Impression de circuler très vite dans un espace avec des prismes colorés qui défilaient autour de moi

- arrivée dans un espace nimbé de lumière douce et brillante et une ambiance d'amour

- sentiment d'être en communication avec une entité aimante, surprise que cela se passe dans une langue inconnue, que je comprenais...

- j'ai eu à "raconter" ma vie, dire ce qui me paraissait bien et moins bien et j'étais jugée sur ce bilan : jugement favorable

- sentiment de lucidité extrême, d'omniscience et de superconscience, impression de parler toutes les langues

- "vu" mes 2 enfants (actuellement vivants) se tenant par la main, nimbés de lumière (avec environ 4 ans de moins) habillés de blanc se tenant de façon statique

- avec dès lors une seule idée : revenir parmi les miens

- des messages alors imprimés dans mon esprit, un seul est resté dans ma mémoire : " il faut aller au bout de soi même, au bout de ses capacités sur terre, partager ses talents avec les autres, ne pas les gaspiller "

- efforts colossaux pour "regrimper", m'accrocher à la vie : impression de sortir d'un puits

- revenue au monde, on s'agitait beaucoup autour de moi, je ne pouvais parler, ni ouvrir les yeux et pourtant je ressentais toutes les émotions et les pensées de chacun

- ma première image en réanimation : un arbre sur le ciel gris de Paris vu au loin... et regret d’être revenue

- dépression, malgré le bonheur de retrouver ma famille qui ne voulait pas écouter mes "délires"

- oublié beaucoup de mes messages et impressions par défaut de verbalisation

*

- Immense amour

- extrême lucidité et omniscience, jugement et compréhension, conseils "paternels"

- une musique type Jean-Michel Jarre

- pas de tunnel, mais un espace avec des défilements de prismes de couleur, un espace très lumineux sans être éblouissant et dans lequel on se sent pénétré d'amour

- vu mes 2 enfants qui sont vivants, mais beaucoup plus jeunes qu'ils ne l'étaient en réalité

- j'ai eu à "raconter" ma vie, mais je n'ai plus en mémoire ce que j'ai dit... et ce, dans une langue que je m'étonnais moi même de connaître

- j’ai été jugée et pardonnée, et j'ai eu plusieurs messages à "ramener"... un seul me reste en mémoire : "exploiter au maximum ses talents"... je culpabilise de ne pas avoir retenu les autres

- omniscience : impression de tout savoir de façon innée et surprise au niveau des langues (je ne suis pas très bonne en langues)

- sens de l'universel et de mon rôle

- j'ai décidé de revenir et "on" m'a laissé faire, mais c'était très dur

- je constate une forte capacité à ressentir les autres - et la nature - qui me gène parfois ; j'ai développé ces ressentis dans la peinture

- je pense que cette expérience que j'attribue à des phénomènes biologiques et neuronaux m'a permis de penser que la ou les religions ont pu se bâtir sur des témoignages anciens de telles expériences à une époque où le sens du magnifique était réel et à l'origine de mythes et de croyances... je crois qu'elle m'a permis de toucher un peu mieux le "dieu" qui est biologiquement en moi, et de penser à développer cette parcelle de moi

- j'étais et je suis toujours enseignante en biologie et "peintre du dimanche". J'ai dans un premier temps beaucoup accentué mon travail auprès des jeunes pour chercher à les faire éclore à eux mêmes (projet personnel en seconde), j'ai pris des responsabilités dans les processus d'orientation, j'ai été très attentive à mes propres enfants alors de 10 et 14 ans.

- ensuite j'ai développé la peinture avec des cours d'aquarelle à des personnes d'âges variés en essayant de les faire adhérer à mes observations et ressentis de la nature et de les faire se dépasser dans la création. Ma carrière était déjà orientée vers les autres, j'ai donc accentué cet aspect

- seuls, les prêtres ou personnes touchées par un décès ont eu des réactions d'écoute certaine

- à la suite de cette expérience, je considérais que la mort était un bonheur et ne comprenais plus la vision sociale de la mort. C’est ce qui m'a permis d'accepter sereinement la mort de mon père l'année suivante

- j’ai ressenti une déception par rapport au monde qui m'entoure : je le trouve bien gris et bien superficiel. Ily a peu d’écoute, peu d’ouverture. J’ai du mal à "rebondir"... je continue à rechercher l'essentiel dans mes relations avec les autres et je ne perds plus de temps avec l'inutile

- j'ai du faire des efforts pour être socialement intégrée... par exemple compatir à la mort de quelqu'un sans parler de mon expérience

- j'écoute ma vie et je sais qu'il y a urgence à vivre

- je pense tous les jours à ma mort et bizarrement, maintenant, 13 ans plus tard, je la crains un peu car elle me séparera des miens... et j'ai encore beaucoup de choses à faire, en cherchant à montrer ce qu'il y a de beau et de serein sur cette terre.

 

 

***

PJ

 

Je me suis évanouie à de nombreuses reprises, j’ai subi la douleur et les pertes de sang, j’ai eu plusieurs interventions chirurgicales sans rien avoir à signaler d’inhabituel. Mais en deux occasions j’ai vécu une Sortie Hors du Corps (SHC). Je voudrais ajouter, à toutes fins utiles, que j’ai toujours été hautement médium (rêves prémonitoires généralement), que ce soit avant ou après ces expériences. Mes SHC ont été brèves je n’y ai rencontré aucun être spirituel, ni trouvé une révélation majeure de l’âme.

 

Première SHC : j’ai 17 ans, je suis assise en classe par une chaude après-midi d’automne J’écoute le professeur qui terminait son cours. Je me sens partir et, tandis que je tombe de mon siège, le côté de ma tête heurte le bord métallique d’un bureau dans la rangée voisine.

Mon souvenir suivant : je suis tirée hors de mon corps par l’arrière, comme si quelqu’un arrachait, par la nuque et sans douleur mais très brutalement, mon âme ou ma conscience, c’est à dire ce que je suis. Sans voir la direction dans laquelle je vais, je me retrouve de l’autre côté de la rue à l’extérieur de l’école, je la regarde depuis une position qui me semble être à 3 ou 4 mètres en l’air, un peu à gauche du bâtiment. Je peux voir la fenêtre de la classe où je me trouvais au 2ème étage. Mais je ne me demande pas ce qui s’est passé ou pourquoi je me retrouve là tout à coup. Je suis passive, à l’aise, très consciente des couleurs et des détails de cet environnement ordinaire.

A la différence d’un rêve, le paysage reflète le type de temps qu’il faisait avant que je m’évanouisse : ensoleillé, ciel bleu de l’après-midi. Les couleurs sont très vives, la sensation d’être totalement consciente du temps et de l’environnement englobe tout. J’assimile la scène d’un seul coup, pas seulement ce qui est devant moi mais aussi sur les côtés et derrière moi.

Puis je prends conscience de la sonnerie marquant la fin du cours, et j’observe les élèves qui sortent d’une des issues des bâtiments scolaires, prenant la direction du bâtiment principal. A posteriori, ce que je trouve curieux, c’est que je me concentre sur les élèves, mais je ne les vois pas de la même façon qu’avec ma conscience normale... au lieu de cela, une partie de moi - la vue, je crois - zoome jusqu’à eux, tandis que le reste de moi-même demeure au même endroit dans les airs. J’ai conscience de ce que pense et ressent chaque élève sur lequel je me concentre. En fait, je ressens ce que c’est que d’être cette personne, mais je ne considère pas ces informations comme je le ferais avec la conscience normale. Je veux dire qu’à cet âge là, si quelqu’un m’avait dit : « Tu as le pouvoir de savoir ce que pense ou ressent quelqu’un d’autre », j’en aurais carrément profité, ou même abusé. Mais à ce moment là, pour une raison que j’ignore, je suis passive et sereine par rapport à ce qui se passe, et je n’ai aucun désir de tirer avantage de la situation ou de la « manipuler ».

Ensuite, je suis soudainement aspirée à nouveau vers la fenêtre du 2ème étage, entraînée à travers le rideau en un souffle, à cet instant je perds mon sens « spirituel » et c’est le noir. Je reprends conscience. J’ai froid et je me sens bizarre et « au ralenti », comme si j’avais été extraite de cette situation depuis longtemps alors qu’elle ne date que d’environ une minute. Mon corps me paraît engourdi et lourd. La cloche vient de sonner, certains élèves rangent leurs affaires, d’autres me regardent en partant, quelques-uns rient sous cape (j’ai su plus tard que certains croyaient que je m’étais évanouie à cause de la chaleur dans la pièce), mon professeur et une ou deux amies m’aident à me remettre sur pieds et me demandent comment je me sens, l’une d’entre elles m’accompagne à l’infirmerie.

Ce qui me frappe comme étant particulièrement tangible, réel dans cette expérience, même après toutes ces années, c’est que je me sentais à l’aise, en paix. Et aussi la lucidité des couleurs, les détails nets de l’environnement, tout ce qui d’habitude me paraissait normal.

Pas de présences spirituelles, bien que je les aie ressenties à d’autres moments. Pas de lumière brillante ou de tunnel, mais une conscience claire et sereine que j’ai obtenue sans difficulté et sans effort.

La 2ème SHC était tout à fait similaire. J’ai fait un arrêt respiratoire au cours d’un accouchement difficile ; l’anesthésiste m’a attaché un masque à gaz sur le visage et j’ai perdu connaissance. J’ignore à quel moment c’est arrivé mais, tout à coup je me suis retrouvée en dehors de l’hôpital, en cet après-midi où avait lieu l’accouchement, et j’ai observé la circulation autour de l’hôpital. J’avais conscience des carrefours et du trafic, du ciel partiellement nuageux, des piétons qui marchaient dans l’enceinte de l’hôpital, de chaque détail clair comme de l’eau de roche, et j’éprouvais ce même sentiment de paix.

Ensuite, je suis de retour dans la salle de travail, venant juste de donner naissance avec bonheur à un garçon.

*

Première expérience : ni médicament, ni drogue. Deuxième expérience : anesthésie et, apparemment, manque d’oxygène. Dans le premier épisode, je me suis cogné la tête en tombant. Et j’ai repris connaissance très rapidement. J’ai appris, par contre, qu’au cours de la deuxième SHC j’avais cessé de respirer.

J’ai fait des rêves prémonitoires très détaillés, mais c’est uniquement au cours de l’un d’eux que j’ai éprouvé une sensation de paix similaire. Il s’agit d’un rêve où j’ai vu un proche qui venait de décéder sans que je le sache à ce moment là dans ma vie consciente. Il se tenait dans un beau paysage, éprouvant la même paix que celle de mes SHC, j’ai senti cela pendant le rêve. Encore une fois, comment savais-je ce qu’il ressentait... je ne peux l’expliquer.

Lors de la première SHC, la journée était légèrement venteuse, j’ai entendu le vent passer dans la cime des arbres autour de moi, bruissant dans les feuilles. Je ne me souviens d’aucun son pendant la deuxième SHC.

Il semblait y avoir une lumière surnaturelle baignant les environs par ailleurs ordinaires que je contemplais, mais je pense que c’est uniquement parce que mon sens des couleurs était amélioré pendant les SHC.

Je pense que ces SHC et mes rêves ont contribué à mon sentiment que la vie et la mort ne se limitent pas à ce que voient nos yeux. Je crois aux anges gardiens et je les ai sentis. J’ai passé ma vie à lire des livres New Age, des textes médicaux et des livres de physique afin d’essayer de comprendre comment de telles choses peuvent se produire. Je me demande toujours dans quelle mesure ces expériences sont dues aux mécanismes du cerveau, et dans quelle mesure à l’énergie cosmique.

Pendant mes SHC, le temps s’est écoulé dans la vie de tous les jours comme si de rien n’était, comme si elles n’avaient pas eu lieu. Par exemple, pendant ma première SHC, la sortie de la salle de classe s’est produite tandis que je me trouvais hors de mon corps et je l’ai vue se dérouler pendant que j’étais dans les airs et que mon corps était inconscient à l’intérieur de la salle ! A ce moment là, je ne trouvais pas cela étrange du tout. Je n’avais pas la sensation de flotter, je savais où je me trouvais uniquement par la manière dont les choses m’apparaissaient depuis cette perspective.

Je suis extrêmement peu matérialiste ou ambitieuse, car j’ai d’autres priorités. Je suis attentionnée envers les personnes que je rencontre, et j’en « reconnais » certaines en tant que maîtres dans la vie ou en tant qu’âmes que j’ai connues ailleurs.

Je crois que nous sommes tous des maîtres les uns pour les autres et que nous venons de la même source, bien que nous puissions nous trouver à des « niveaux » différents. La vie est une école.

La rentrée dans le corps n’a pas été amusante du tout. J’aurais préféré rester dans l’état de SHC. Au retour, mon corps paraissait froid, engourdi et lourd.

Je dirais que lorsqu’on est dans cet état, on se rend compte qu’il n’y a pas vraiment de différence entre soi-même et d’autres formes de la création. Dans cet état on est au même niveau.

Je suis parfois sceptique sur mes propres expériences. Je sais que nous n’avons pas une connaissance très profonde de la façon dont fonctionne notre pensée. Nos cerveaux physiquement asymétriques sont par exemple capables de ressentir notre identité différemment des animaux avec des lobes simples.

Ce que nous appelons intuition est parfois de l’instinct, ce que nous appelons logique est parfois de l’intuition, etc... la vie après la vie peut en effet exister ; nous abandonnons effectivement le corps après la mort ou lorsqu’il existe un danger imminent de mort corporelle. Cela constitue certainement l’espoir de l’humanité. Mais nous ne disposons pas encore de tous les faits.

Mes SHC m’ont enseigné que la vie et les domaines de la conscience peuvent être fantastiques. Mais je note également que dans le passé, des gens de différentes cultures ont eu leurs propres types de croyances et d’espoirs, ceux-ci se sont plus tard avéré être des mythes ou bien on a découvert qu’il s’agissait d’autre chose, par exemple : la terre était considérée comme étant le centre de l’univers, le monde était plat, la santé était une question d’humeurs. Puis les générations suivantes ont acquis de nouvelles connaissances, les germes et les virus, les moyens de transport modernes, les transformation des croyances religieuses, etc...

Mes SHC ont été partiellement à l’origine de ma croyance en un dessein qui sous tend ces évolutions.

 

 

***

PRISCILLA O

 

Je subissais un choc anaphylactique. Je savais que j’étais en train de mourir ; je souffrais beaucoup, je suis devenue aveugle et sourde. Puis je suis morte. Je suis sortie de mon corps en passant à travers lui et le lit des Urgences, vers le bas. Je me suis ensuite envolée vers un angle de la pièce. Je ne me suis pas regardée sur le lit, j’ai tout de suite su que j’étais morte. Il faisait un noir d’encre, pareil à un vide total, je me sentais merveilleusement et parfaitement bien, légère comme si je n’avais pas de corps. Je ne souffrais pas. Et je savais que Dieu, ou une puissance supérieure se trouvait là. Je savais qu’Il détenait la clé de mon retour sur terre. Je n’ai pas parlé à Dieu et Lui ne m’a pas parlé non plus, tout passait par les émotions. J’ai insisté pour repartir, je l’ai en fait exigé, je suis en effet parent isolé de quatre enfants et ils avaient besoin de moi. La situation trainait en longueur, je continuais d’exiger mon retour pour ma mère qui a 80 ans, et qui a déjà perdu un enfant. Alors, Dieu a ri... non pas de moi mais, je crois, à cause de ma rage et de ma colère si violentes contre lui... et il m’a « dit » que je pouvais repartir, étant donné que toutes mes demandes concernaient autrui.

Ensuite, j’ai vu mon compagnon à l’extérieur du bâtiment (il avait rompu avec moi la veille). Quelqu’un m’a dit : « Ne sois pas bouleversée, ce n’est pas le bon »... et j’ai réintégré mon corps.

*

J’ai été absorbée par le néant. Je savais que je me trouvais en présence d’un être supérieur. Je l’appelle « Dieu », je ne pouvais pas le voir, mais je le ressentais. Il m’a « parlé » aux travers de sentiments. J’étais furieuse contre Lui parce qu’Il m’avait emmenée, je refusais d’aller avec Lui. Avec amour, Il a ri de - et avec - moi, parce que j’insistais tellement pour repartir.

J’ai vu - à quelques centimètres - mon compagnon de l’époque à l’extérieur de l’hôpital, alors que mon être était situé à une grande hauteur. Par la suite j’ai pu lui dire ce qu’il était en train de faire.

Notre apparence, nos possessions, nos actes sont sans intérêt. Egalement, mon amour pour mes enfants s’est grandement modifié, je ne les aime plus autant qu’avant, je les aime pour ce qu’ils sont, pas pour ce que je voudrais qu’ils soient. Ce ne sont pas mes enfants, ce sont les enfants du monde.

J’ai dit à Dieu qu’il fallait que je reparte, j’y ai été autorisée. J’étais folle furieuse d’être morte, je savais d’avance que j’allais mourir, je l’ai dit aux infirmières, puis je suis morte, j’ai dit à Dieu qu’il fallait que je reparte afin d’élever mes enfants, que ma mère ne méritait pas de perdre un autre enfant.

Si j’essaie, je peux parler aux morts, parfois des esprits apparaissent spontanément. Je connais le nom des gens avant qu’ils ne me le disent, je sais naturellement des choses. Et je fais griller les lampes...

J’aime davantage les gens, je suis moins dogmatique en ce qui concerne les croyances en Dieu, mais en même temps je suis triste pour le monde.

Le meilleur, c’est la façon dont je vois la vie : maintenant je considère chaque personne comme estimable. Cependant, on se sert terriblement de moi. J’ai beaucoup de difficultés à dire non, la plupart du temps j’accepte les gens tels qu’ils sont, bien qu’eux veuillent me transformer.

Certains comprennent, d’autres pensent que je suis folle. Tristesse de devoir être ici.

Durant 2 ans, j’ai souhaité mourir afin de pouvoir repartir là-bas. Chaque jour, je voulais mourir.

Ce fut à la fois une bénédiction et une malédiction.

 

 

***

PRISONNIER

 

Je m’appelle Philip et je vous écrit au sujet de l’interview du Dr Long et de vous même lors du Art Bell Show d’hier soir concernant les EMI. Le 24 Septembre 1995 à environ 1 h 30, pendant un cambriolage raté, j’ai été blessé par balle par un sheriff de conté. La balle m’a fracassé le genou et sectionné l’artère du mollet. On m’a dit que j’avais fait une hémorragie pendant l’opération.

Je me souviens de deux anecdotes très différentes l’un de l’autre.

Pour ce qui est de la première, je me suis retrouvé en train de flotter au dessus de la table d’opération. A ce moment là, j’étais très intéressé par ce qui se passait, et inquiet de l’agitation. Un projecteur médical se trouvait dans mon champ visuel, je me suis donc « déplacé » vers le bas pour observer ce qui se passait par dessus l’épaule d’une chirurgienne. Je me rappelle avoir ri : elle était trop petite, elle était juchée sur quelque chose pour arriver au niveau de la table.

Seconde anecdote : j’ai vu un homme en tenue chirurgicale appuyé contre un mur et je l’ai reconnu. C’était l’officier qui m’avait accompagné dans l’ambulance, avec lequel j’avais eu des échanges amicaux. Les deux points ont été confirmés après ma convalescence.

Après que j’aie vu cet officier, la « bulle » a éclaté (ce n’est pas exact, mais c’est la meilleure description) et tout était noir. C’était comme s’endormir, mais lentement.

J’étais debout pieds nus dans une belle prairie de montagne, j’avais quatre ans. Tenant ma petite main potelée, il y avait le plus bel homme que j’aie jamais vu. Cent fois plus beau qu’un dieu grec ! Une lumière émanait de lui, qui rayonnait l’amour tout comme le soleil rayonne sa lumière. Je savais que j’étais en sécurité avec lui. C’était le sentiment le plus paisible et le plus aimant que j’aie jamais connu. Nous avons marché main dans la main le long d’un chemin qui traversait la prairie. Je savais qu’il m’emmenait à un endroit précis, mais que le trajet lui aussi était important.

Je voyais des choses stupéfiantes, des couleurs, des formes, des odeurs, tout était très net et très beau : c’était comme voir pour la première fois. Mon guide, désignait de nouvelles choses du doigt et riait de mon plaisir. Il appréciait cette promenade tout autant que moi. Le seul son qu’il émettait c’était son rire, et il était aussi merveilleux que tout le reste... c’était un torrent de montagne, c’était le premier cri d’un bébé, c’étaient les tintements d’un carillon, le tonnerre... jamais je ne pourrai décrire ce rire.

Au bout du chemin, nous sommes arrivés dans un endroit surplombant une vallée. La vallée était couverte de brouillard ou de nuages, si bien que l’on ne pouvait, ni voir en bas, ni se faire une idée exacte de sa taille. De la vallée provenaient des sentiments-émotions qui étaient tellement tristes que j’ai commencé à pleurer. Ces sentiments étaient du chagrin empli de nostalgie, très similaire au souhait que certaines choses ne se soient pas passées ainsi, tout en sachant qu’il était trop tard pour les changer. Mon guide pleurait également. Une vie gâchée est trop triste pour qu’on puisse l’exprimer par des mots.

La luminosité autour de mon guide a pâli tandis qu’une lumière plus brillante et plus grande nous a englobés, j’ai entendu une voix dans ma tête. La voix disait : « Philip, tu arrives maintenant au bout de ce chemin. Souviens-toi que je t’aimerai toujours » . La lumière a diminué, mon guide a souri et il a essuyé mes larmes, la bulle a « éclaté » à nouveau. Dans la salle de réveil, je me suis éveillé en train de pleurer comme un bébé. J’avais rêvé d’une vie et d’un avenir meilleurs pour moi et su que c’était possible.

Depuis, j’ai demandé à d’autres médecins s’il était possible de rêver sous anesthésie. Tous ont répondu non. Personnellement, je pense que j’ai eu un aperçu du Paradis et de l’Enfer, que non seulement j’ai rencontré mon Ange Gardien, mais que je lui ai tenu la main et que j’ai entendu la Voix de Dieu.

 

 

***

EMI de Pul

 

A 22 h vendredi soir, je me coiffais et j’ai laissé tomber la brosse. Je me suis donc baissé pour la ramasser et là, d’un seul coup, j’ai senti le genre de panique qu’on éprouve quand on est confronté à quelque chose de terrible. J’ai également ressenti une paix totale en regardant ma femme pendant que je lui disais qu’il me fallait aller à l’hôpital. J’avais le sentiment qu’il y avait d’autres présences dans la pièce, et je suis allé à la voiture aidé par quelqu’un de chaque côté en pensant : tout va bien. En chemin vers l’hôpital, j’étais certain de mourir et de n’avoir que quelques minutes pour dire au revoir à ma femme et à mon fils, car j’étais sûr de ne jamais revenir.

Je pourrais continuer ainsi longtemps, y compris jusqu’à être en la présence de Jésus Christ et jeter un coup d’œil à ce que sera l’avenir proche, comment je savais ces dernières années que nous allions exactement là où nous en sommes maintenant…comment cela va empirer, à moins que l’un des cinq autres chemins possibles ne soit emprunté. Jusqu’à maintenant, nous avons choisi un chemin de grand-peine.

Ainsi, cela a été une merveilleuse et douloureuse expérience d’être là, à regarder ce que j’ai vu se produire…

Quant à la conjoncture actuelle... Milosevic va se suicider et l’infanterie va démarrer quelque chose qui aura des effets d’une grand portée, et pour longtemps. Vous devez savoir que tous ceux qui vivent une EMI en ramènent toujours quelque chose...

Malheureusement, on m’a donné une vision inoubliable de ces années à venir... J’ai également vu ce qui pourrait être, et c’était au delà de ma compréhension.

*

Comment puis-je expliquer avoir vécu le passé, le présent et l’avenir et beaucoup d’autres choses encore, tout cela en même temps ?

J’ai eu une attaque et j’étais en train de mourir. Je savais que j’allais mourir mais je n’étais pas seul, même juste avant l’attaque... oui, ce qu’il faut savoir, c’est que l’on n’est pas seul au moment de mourir, y compris dans les instants qui précèdent ce moment.

Très concentré, j’étais capable d’assimiler de grands volumes d’informations et de ressentir intensément bonheur, tristesse, amour... ou notre incapacité à connaître ce que ce dernier mot implique.

Concernant ma forme, ou mon apparence : quand on est mort, on ne semble pas particulièrement préoccupé de ce dont on est fait, et qui semble être uniquement de l’énergie. Difficile pour moi d’en dire plus.

J’éprouvais un profond bonheur pendant que j’étais dans la lumière, et aussi une profonde tristesse quand j’ai ressenti ou partagé la tristesse du Christ... tandis que nous étions ensemble, regardant l’accomplissement des temps.

Très, très difficile d’expliquer tout cela. Les sons de la paix et de l’amour, par exemple : ce ne sont pas des sons tels que nous les concevons et pourtant, d’une certaine manière, ils sont audibles.

 

 

***

QUINN A

 

Je n’ai vécu qu’une seule Sortie Hors du Corps dans ma vie, au cours d’une période de détresse. J’ai tenté depuis de reproduire cette expérience, mais sans succès. Voici mon histoire.

J’ai passé 8 années à servir la patrie dans les Forces Spéciales de l’armée. Au retour d’une mission, très rapidement, les choses sont allées de mal en pis. A l’évidence, une offensive progressait en même temps que notre retraite. Notre « dieu » (tireur d’élite) n’arrivait pas à faire face au grand nombre de « méchants » que nous ne voyions et ne touchions pas. Quoi qu’il en soit, j’ai encaissé 4 impacts ce soir là. Un dans la poitrine (le Kevlar l’a bloqué), un dans l’abdomen et 2 dans les jambes. Je suis tombé par terre, j’ai senti que je m’éteignais, mais sans peur ni inquiétude.

Tout à coup, j’ai « ouvert » les yeux et j’ai vu la scène des combats depuis un point de vue situé environ à 4 mètres de haut. J’ai observé les gars de mon équipe qui tiraient et l’infirmier qui me traînait. Je me suis retourné et j’ai regardé les « méchants ». Aujourd’hui encore, je me souviens de leur position exacte (même ceux que nous ne pouvions pas voir). Je me rappelle avoir pensé « Ah, c’est là que se cachent ces fumiers » !

Je me suis à nouveau tourné vers mes équipiers et j’ai vu l’infirmier qui s’occupait de moi. Je me souviens qu’il ne portait pas son « seau à cervelle » (casque en Kevlar). Je n’aurais pas pu le savoir si j’avais seulement rêvé, et si je ne m’étais pas trouvé hors de mon corps. Je n’avais pas peur, je ne redoutais pas la mort, mais à cause de ma mentalité, je me suis dit : « Je refuse de mourir abandonné dans ce pays étranger » ! Exactement à cet instant, j’ai senti que j’étais réinjecté dans mon corps.

Je n’ai pas beaucoup réfléchi à mon expérience, jusqu’au retour à notre Groupe de Transport. Là, allongé sur un des lits de l’hôpital de campagne, cela m’a frappé... DUR ! J’ai eu beaucoup de temps pour méditer sur cette expérience, et après en avoir parlé à mes équipiers, ma certitude d’avoir effectivement vécu une Sortie Hors du Corps s’est encore accrue. Ils ont confirmé ma description de certains faits dont je n’aurais pu avoir connaissance alors que je gisais au sol.

*

Physiquement, j’étais inconscient. Mentalement, extrêmement lucide. Pour moi, pas grand-chose de changé par la suite, si ce n’est que, maintenant, je sais quand quelqu’un me ment.

Mes équipiers m’ont soutenu, ils ont cru à mon expérience, tout simplement parce qu’il y avait certains éléments que je n’aurais pas pu physiquement voir depuis ma position. Aucune émotion après coup pendant environ 2 heures. Ensuite, un mélange de frayeur, d’enthousiasme et de tristesse : j’avais peur de ne pas pouvoir rejoindre mon équipe.

J’étais enthousiaste parce que j’avais survécu... même si je n’ai pas peur de la mort. J’avais été triste quand je me voyais mourir, car mes parents n’auraient jamais su ce qui s’était vraiment passé.

 

 

***

RACHEL

 

J’avais pris cette semaine-là un rendez-vous chez le médecin, mais avant d’avoir pu m’y rendre j’ai fini aux urgences de l’hôpital, pliée en deux de douleur. On a d’abord tenté des examens qui n’ont rien donné. Ensuite, la chirurgie exploratoire est devenue nécessaire sans délai. Avant d’être endormie, pendant la préparation et en arrivant dans la salle, j’ai réalisé : « Oh mon Dieu, je vais mourir »... en fait, je n’ai jamais perdu connaissance ! Je veux dire que mon corps a succombé à l’anesthésie, mais j’étais toujours tout à fait consciente, quoique très détachée de ce que l’on faisait en-bas sur moi (sur mon corps)... et j’ai commencé à monter.

Cela paraissait très naturel de monter. J’étais dans un tunnel et j’avais l’impression que des choses, tout autour, s’élevaient en même temps que moi. Par télépathie (je ne sais pas vraiment comment), j’ai pris conscience de la présence de 2 entités masculines à mes côtés, tandis que je filais dans ce tunnel. C’était des Etres Angéliques, semble-t-il, qui avaient vraiment l’air de m’escorter dans mon ascension...

Puis, tout à coup, j’ai vu ma grand-mère paternelle radieuse, et rayonnant d’une lumière qui m’éclairait, son visage transporté de joie et les mains tendues dans ma direction. Elle souriait. Elle était dans de la brume - ou peut-être dans un nuage - et ses mains cherchaient les miennes pour les étreindre. Je ne sais comment, j’ai ressenti la présence d’autres personnes l’accompagnant comme un comité d’Accueil, et j’ai tendu les mains pour prendre les siennes. J’étais tellement surprise (elle était morte depuis de nombreuses années) que j’ai dit : « Mais... Grand-mère, que fais-tu là » ? L’un des êtres angéliques a dit : « Non, Rachel » ! J’ai su - par télépathie ou je ne sais comment - que si je touchais sa main, je ne pourrais pas revenir. C’est comme si j’avais été arrêtée par un mur invisible se dressant là tout à coup.

J’ai demandé : « Pourquoi non ??? ». Ils ont répondu : « Non ! » d’une manière énergique et définitive, mais avec amour : « Non : tu dois repartir ». J’ai demandé : « Pourquoi » ? Je voulais aller dans cet endroit merveilleux, mais j’en ai été empêchée. Puis j’ai entendu la voix de ma petite-fille de 3 ans dire : « Dis pas au revoir, Mamie... Mamie, pars pas » ! Elle vivait chez ma fille, celle-ci m’a confirmé plus tard (sans que je mentionne quoi que ce soit) que Sammy avait de grandes capacités médiumniques, elle était en train de jouer dans sa petite chambre avec ses jouets au moment où je partais, et elle a dit, seule, à haute voix, ce que je viens juste de citer : ma fille l’a entendue.

J’ai été projetée dans mon corps et je me suis réveillée en réanimation avec des tuyaux dans tous les orifices. On m’a raconté plus tard que les chirurgiens sont sortis et ont dit à mes frères et sœurs que la seule chose qu’ils pouvaient faire était de prier.

En fait, mon état était plus grave qu’ils ne le pensaient, et j’étais très affaiblie. Les perspectives n’étaient pas bonnes. Ils avaient enlevé une tumeur de la taille d’un pamplemousse, elle était cancéreuse. Ils avaient aussi enlevé une grande partie de mes intestins et pratiqué une colostomie. Ils me donnaient 3 mois à vivre, c’est ce que ma famille m’a dit plus tard. Bon, je suis fatiguée d’écrire maintenant, mais j’ai aussi quitté mon corps 3 ou 4 fois après cela, des êtres angéliques m’ont informé que je n’avais pas de cancer et m’ont permis de regarder mes cellules dans mon propre corps.

Je suis rentrée chez moi. A l’évidence, je n’avais pas encore complètement atterri, je n’étais pas totalement dans mon corps. Il semble que le lien avec mon enveloppe physique était très relâché. J’ai beaucoup appris, et je peux toujours faire l’ascension en méditant. J’aime cela. En 1992 mon plus jeune fils a été tué dans un accident de voiture en rentrant de l’université, je l’ai également vu au cours de ces dernières années. Si je peux vous aider, je suis volontaire. Je sais que les sciences empiriques tentent d’attribuer ces récits aux neurotransmetteurs dans le cerveau organique, etc... et je me suis souvent posé la question en tant qu’étudiante d’une filière scientifique, mais je sais que c’est faux, car, sans aucun doute, il y a une dimension différente - celle qu’ici nous appelons paradis - où je suis allée. Si je peux vous aider d’une quelconque manière, merci de me le faire savoir.

                                                                                                         T. Y. Rachel

*

L’anesthésique est censé plonger le patient dans un néant semblable au sommeil... mais j’ai quitté la salle d’opérations tout à fait lucide, et je recevais de nombreuses informations se déversant simultanément par mes sens.

Physiquement, j’étais à peu près comme moi-même, mais légère. Il me semblait qu’il était normal d’aller directement à l’endroit où je me rendais, aussi étrange fût-il.

Il semblait y avoir des espèces de murs ?... je ne sais pas comment décrire cela... un entonnoir... mais fait de quoi ?... de la texture de l’univers ?... ou comme un portail, ou encore un trou de ver...

J’avais comme un souffle, ou un bourdonnement dans la tête.

Je montais avec 2 anges et nous approchions de ma grand-mère décédée, la lumière brillait de plus en plus. Je ne sais comment, mais il me semblait connaître également ces 2 êtres angéliques, pas seulement ma parente (voir plus haut).

J’ai vu très clairement mon fils et Jésus sur l’autre plan... il existe vraiment un DIEU VIVANT, peu importe ce que l’on nomme Dieu.

Depuis, je suis plus consciente de ce que représente l’aventure de se trouver dans un corps... et aussi du fait que la vie est très courte.

J’éprouve maintenant du respect et de l’amour pour de nombreuses choses ordinaires : un arbre, un verre de lait, etc...

Je ressens beaucoup d’amour et de compassion pour autrui, cela s’est accentué. Je me sens parfois très mélancolique de devoir être ici dans cette lourde machine qu’on appelle le corps.

J’ai fait d’autres rencontres avec des êtres spirituels, avant d’aller mieux ; l’être de lumière m’a dit ce qui allait arriver dans mon propre schéma de vie... je suis maintenant très intéressée par les autres dimensions.

Pendant mes séances de méditation et prières, j’ai fait de nombreuses sorties hors du corps.

Lettre ultérieure

 

Cher Dr Jeff, oui, vous pouvez tout à fait publier mon EMI telle que je l’ai rédigée, vous pouvez indiquer mon adresse mail et mon nom si vous le souhaitez. Je m’appelle Rachel. Je pense qu’il s’agit de recherches très importantes en raison des profonds effets sur les personnes ayant vécu une EMI.

Cela laisse la personne perplexe, comme dans un phénomène d’enlèvement par OVNI. Peu de gens sont intéressés ou y croient, mais ils restent polis, cependant... au moins pour dépassionner le débat. Notre société cherche à esquiver l’expérience de la mort même lorsqu’elle est irréversible. Etant infirmière, je trouve cela très triste, car la mort est la dernière grande aventure que nous connaissions sur cette planète et la plupart des gens (y compris les professionnels) se sentent très mal à l’aise pour communiquer avec les victimes ou patients en phase terminale. Cela peut être très décourageant pour le patient. D’autres recherches sont nécessaires, au-delà de l’anoxie des cellules cérébrales provoquant des hallucinations tel un ordinateur qui s’éteint. Nous sommes plus que notre corps physique et, bien sûr, des gens de toutes les cultures des temps anciens ont parlé de leur EMI. Scientifiquement parlant, il semble que ce soit le point Oméga (physique quantique) qui, en fait, fusionne avec la source.

TY Rachel

 

 

***

Ray K

 

Oh non ! C’est très frustrant à chaque fois que je tente de raconter. Mais bon… voici la première fois (j’avais 10 ans) : à l’époque, je fréquentais l’école catholique. Après les cours, nous faisions des bêtises dans la cour avec un ami. Il me montrait une nouvelle prise de judo et il a voulu me faire tomber par terre en me faisant passer par dessus son épaule. Quelque chose a mal tourné et j’ai atterri en plein sur la tête.

Je me suis relevé avec la douleur la plus intense de toute ma vie, à la tête et à la colonne vertébrale. J’étais littéralement sonné. Je me suis retourné pour foncer aux toilettes, mais je n’ai fait que quelques pas avant de m’effondrer la tête la première sur le béton... j’ai complètement perdu connaissance.

J’ai cru avoir fait un rêve pendant que j’étais inconscient. A quoi d’autre un enfant de dix ans pourrait-il comparer cette expérience ? Il m’a fallu de nombreuses années pour réaliser ce qui s’était vraiment passé, non seulement après que cela se soit reproduit, mais aussi après avoir entendu parler d’autres EMI.

C’était comme si mon corps s’était tout simplement « séparé » de moi. Ma vision partait en spirale, sans contrôle. Des couleurs tourbillonnantes semblaient disparaître en un point, quelque part... une sorte d’entonnoir. Pas un tunnel... un entonnoir. J’ai vraiment eu peur car je n’avais aucune maîtrise des évènements.

D’une manière ou d’une autre, pourtant, je savais qu’il me suffisait d’abandonner ma peur et de tournoyer dans l’entonnoir de lumière. Mon corps avait disparu. C’était comme si un malaxeur venait de l’arracher. J’étais entraîné dans l’entonnoir en direction du point de fuite. Je me suis simplement abandonné.

Les sensations agréables ont commencé immédiatement après avoir évacué la peur. J’avais toujours un « corps », mais totalement différent. Je voyais dans les trois dimensions comme si je n’avais pas eu de corps du tout... j’étais plutôt un « globe oculaire flottant » (le vocabulaire me manque). Je voyais simultanément dans toutes les directions ou dimensions telles que nous les concevons (c’est une chose qui me perturbe vraiment quand je lis ou que j’entends parler d’autres EMI évoquant un « endroit », parfois avec des rivières, des vallées et des fleurs. Il ne s’agissait absolument pas d’un « endroit » comparable à ici). Comment mon expérience peut-elle être si différente de celles des autres ?

J’ai été Accueilli par un être de Lumière et d’Amour, mais pas quelqu’un que j’aurais pu identifier. Cela semblait être simplement une lumière intense qui m’absorbait. Amour est un mot bien trop faible pour décrire cette expérience. Je suis devenu Amour, mon être tout entier, chaque frange de mon esprit s’étendant à travers l’univers était devenu Amour multiplié un million de milliards de fois... voici un point sur lequel je dois me contredire : j’ai dit plus haut que là-bas, ce n’était pas un « endroit » tel que nous en faisons l’expérience ici.

Je me suis retrouvé devant ce qui me parut être des portes dorées gigantesques... cela m’a rappelé un autel dans une église catholique. Il y avait du brouillard, ou quelque chose du même genre qui empêchait la perception des distances... mais mon chien Skippy se trouvait là. Skippy est mort quelques années avant cet événement, il était la seule « personne » décédée avec laquelle j’ai connu une relation familiale réelle. J’étais submergé par la Joie et l’Amour et j’ai embrassé mon chien avec mon esprit. Je ne crois pas que Skippy m’ait dit quoi que ce soit, mais nous étions tellement heureux d’être ensemble à nouveau !

A ce moment là on m’a dit que je devais repartir... que ce n’était pas mon heure. Ce point est peu clair, mais je me rappelle avoir éprouvé un regret intense, exprimé par un « NON, NON, s’il te plaît... laisse moi rester » ! Mais d’où qu’elle ait pu provenir, la voix était déterminée : ce n’était pas mon heure, et je devais repartir. En l’occurrence, je n’avais pas le choix.

S’il est possible de décrire l’expérience de l’entonnoir à l’envers, c’est bien l’impression que j’ai éprouvée en revenant ici. C’était comme si mon esprit était inséré dans un pot bien trop petit et douloureux. Je luttais pour repartir : « NON, NON, je ne veux pas revenir » ! Mais le processus ne s’est pas arrêté, et je suis revenu...

J’ai entendu des voix, des voix réelles. J’ai brièvement ouvert les yeux et j’ai vu un cercle de personnes rassemblées au dessus et autour de mon corps (plus particulièrement de mon visage). C’était les infirmiers de l’ambulance qui me frottaient de la glace sur tout le visage. L‘un d’eux a dit : « Il a ouvert les yeux » (avec une grande joie en ce qui le concernait). J’ai fermé les yeux avec force et tenté de repartir, repartir, repartir... mais les ambulanciers ne cessaient de hurler et de me dire d’ouvrir les yeux tout en me frappant légèrement le visage. La douleur physique était profonde et j’étais saturé d’épuisement.

 

Deuxième EMI :

 

J’étais bien plus grand (16 ans) et je possédais les prémisses de l’ego et du caractère d’un adulte. Cette EMI a donc été bien plus personnelle que la première. Je vais passer les détails de la partie agonie... en bref : j’ai sans doute été victime d’une surdose accidentelle.

Je me rappelle m’être allongé contre un mur lors d’une fête et d’avoir fermé les yeux. C’est le dernier souvenir conscient qui me reste. Je me suis réveillé plusieurs heures plus tard, la fête était terminée. Tout le monde dormait un peu partout, mais pas moi...

Lorsque j’ai quitté mon corps, ce fut similaire à la première fois, mais plus effrayant. J’ai cru que je devenais fou... que je perdais l’esprit. J’ai regardé vers le haut dans ce même « entonnoir » vu de nombreuses années auparavant. Alors que mon ego se désintégrait dans l’Esprit, j’avais un sentiment de morcellement bien plus intense et je sentais une certaine « iniquité ». J’étais effrayé et je n’avais aucune idée de ce qui se passait, si ce n’est que je n’avais absolument aucune prise sur ce qui arrivait. A nouveau, je me suis finalement rendu compte que je n’avais aucun contrôle et que, quelle que soit ma peur, il valait mieux que je m’accroche pour le voyage. L’entonnoir tourbillonnait en spirale vers le haut, en direction du même point de fuite quelque part, au loin... tandis qu’il aspirait mon Esprit hors de ce monde et de mon corps.

Puis, l’Amour, la Paix intenses et le plaisir, une fois de plus, ont commencé à me submerger. Je n’étais plus Ray... mon ego s’était dissout, mais d’une certaine manière j’étais toujours Ray. J’étais une fois de plus accompagné par un Etre de Lumière, d’Amour et de Sainteté immenses, mais cette fois cet Etre m’a entraîné dans un voyage, ou une visite. Il voulait me montrer quelque chose. Ce point est très difficile à décrire, mais le temps a cessé d’être. Il n’avait aucune valeur là-bas... le passé et l’avenir n’existaient absolument pas. Je voyageais dans un présent intense, brûlant.

Le présent était tout. Je n’étais plus un nom (une personne, un endroit ou un objet), mais un verbe (une action). J’étais Rayant au lieu de Ray. Je ne peux faire mieux pour décrire ce qu’est le non-temps, il est magnifique dans sa propre intensité et sa « présentitude » brûlante.

J’ai reçu un message immense. Tout en m’ouvrant l’Univers, L’Etre m’a dit : « Voici Qui Tu Es Réellement ». Je ne pouvais voir de différence entre moi et les galaxies infinies. Je suis devenu tout-puissant et omniscient – et pourtant j’étais toujours Ray. Je ne peux mieux le décrire, et ce « récit » me paraît complètement inadéquat par rapport à la réalité. Ensuite l’Etre m’a guidé et m’a présenté la Beauté et l’Amour les plus incroyables qu’on puisse concevoir. C’était le plus Grand Etre et la plus intense Lumière qui puisse exister. C’était Dieu. Le premier Etre m’a guidé vers cette Lumière, jusqu’à ce qu’elle m’enveloppe et m’avale. Je n’ai plus fait qu’un avec un Amour multiplié par un million de milliard de trillions... infiniment. Nous étions de même nature ! Chaque Etre ayant jamais existé dans toute la Création faisait maintenant partie de cet Etre Complet le plus Grand, que l’on nomme Dieu. Je ne faisais qu’un avec tous, et pourtant j’étais toujours Ray... ce minuscule vieux moi, tout-puissant !

« Voici Qui Tu Es Vraiment », a tonné la Lumière.

Remarquez la nuance entre « Qui » tu es vraiment et « Ce que » tu es vraiment. Il était très important que je sache « Qui » Je Suis Vraiment.

Après une durée indéfinie de « présentitude », on m’a dit que je devais repartir... que ce n’était pas encore mon heure. A ce moment-là, cela me convenait... j’avais un dessein immense et une raison d’exister bien plus Puissante.

On m’a donné un autre message très important... aussi important que « Qui Je Suis Vraiment ». On m’a dit que je pouvais revenir à tout moment si je le souhaitais. Actuellement je n’ai aucune idée de ce que cela signifie, mais c’est l’autre Grand Message !

Je suis retourné à mon corps, me sentant comprimé dans un récipient de douleur et d’épuisement. Je ne souhaite pas commenter plus avant les détails de mon retour à cette réalité.

*

Au début, j’ai eu peur parce que j’ignorais où je me trouvais, ce qui se passait... j’ai cru devenir fou. Dès que je me suis abandonné et détendu, les sensations agréables ont commencé. La lumière ressemblait tout à fait à une immense galaxie, chaque point de lumière étant une âme. Chaque âme ayant jamais vécu constituait le corps de la lumière. Cette lumière était intensément brillante mais elle ne me blessait pas les yeux quand je la regardais.

Toute la communication était non-verbale, les mots ne peuvent donc pas l’exprimer. J’étais omniscient, omniprésent. L’univers entier m’a été ouvert, expliqué. Je voyais dans toutes les directions à la fois, comme si j’étais une sorte de « globe oculaire flottant ».

Le seul son dont je me souvienne, c’est un grand chant - ou un air - magnifique prenant la forme de louanges chantées à Dieu. Joie, Nirvana, Emerveillement...

Stupéfaction, Puissance. Amour.

J’ai vu Skippy, mon chien mort quelques années avant ma première EMI. J’ai également vu tous les autres esprits qui apparaissaient comme des points de lumière et constituaient la grande lumière blanche. Au cours de ma première EMI je me suis trouvé au pied de grandes portes dorées et décorées. Le sol était recouvert de brume et mon chien m’attendait là.

Je n’étais qu’un gamin lors de mes deux EMI (10 et 16 ans)... c’est donc difficile à concilier avec l’immense connaissance qui m’a été donnée. On m’a montré le fonctionnement de l’univers, à quel point chacun de nous est puissant. Nous sommes faits à l’image de Dieu. Nous sommes tous comme de petits Dieux, créant le monde autour de nous tel que nous le souhaitons.

Il a fallu de nombreuses années pour que je comprenne ce qui m’est arrivé. Ce n’est qu’après avoir pris connaissance d’autres EMIs que j’ai compris. Il est très frustrant de décrire ces expériences à autrui. La plupart des gens ne sont pas vraiment intéressés ou ne croient pas ce que je raconte.

D’importants messages m’ont été donnés lors de mes deux expériences. Dans la première on m’a montré à quel point nous sommes puissants : devant l’univers qui s’ouvrait pour moi, Dieu m’a dit : « Voici qui tu es vraiment ». Dans la seconde, on m’a dit que je pouvais revenir à tout moment si je le souhaitais. J’ignore ce que cela signifie, mais c’était le grand message.

Etant enfant, j’étais catholique... mais j’ai maintenant une relation bien plus proche avec Dieu. Après ce que j’ai connu au-delà, il était devenu très difficile pour moi d’être chrétien. Ce que j’entendais à l’église ne correspondait pas du tout à ce que je venais d’apprendre. Depuis, tout de même, j’ai été en mesure de lire les Ecritures et de comprendre ce que Jésus disait réellement. Il tentait de nous parler de l’au-delà, mais nous avons tout embrouillé en essayant de comprendre.

J’aime très facilement et avec moins de déboires que la plupart des gens. J’ai la capacité rare de jouer et de faire semblant comme le font les enfants. Je peux vraiment jouer avec les petits, réellement faire semblant comme eux ! C’est vraiment super, avec mes petits-enfants.

Je suis artiste. Voir : www.masterwoodcarver.com. La création vient à moi avec fluidité. J’ai récemment appris autre chose : lorsque je ferme les yeux, je vois un film défiler, c’est la meilleure comparaison que je puisse faire : des couleurs et motifs jaillissant librement, mélangés à des images animées ou fixes. Des personnes et des endroits qui me sont étrangers combinés à de fantastiques abstractions en couleurs. J’ai récemment demandé à d’autres personnes si elles avaient vécu cela, j’ai découvert que c’est le cas pour la plupart, mais par exemple seulement lorsqu’elles s’endorment. J’ai cela en permanence... je peux fermer les yeux et le voir en ce moment même.

Lorsque je raconte mon expérience, les gens écoutent de manière absente et morne. Ma femme ne croit pas que mes EMI soient réelles... « significatives » serait peut-être un meilleur terme ? De toute manière, c’est impossible à décrire, mais j’éprouve intensément le besoin d’essayer.

Il doit exister une fonction très importante qu’il me faut remplir dans la vie, mais je ne parviens absolument pas à imaginer de quoi il s’agit. C’est très frustrant.

Etre pur Amour était merveilleux. Revenir ici fut terrible.

Quelquefois je souhaite mourir. Je n’ai aucunement peur de la mort. Je deviens parfois suicidaire parce que je sais ce qu’il y a de l’autre côté et que je désire tellement la paix. Je sais également que je ne peux commettre un tel acte... que c’est mal.

 

 

***

RENEE G

(10.10.04)

 

Je me suis vue étendue sur un lit le visage vers le bas, pourtant je me voyais depuis un point en hauteur, comme si j’avais flotté au dessus de mon corps. Ensuite j’ai été entraînée vers le haut, traversant le toit en direction d’un espace noir, dans lequel j’ai vu de nombreuses petites lumières colorées auprès desquelles je passais. J’avais le sentiment que ces lumières m’étaient très familières. Mais il y avait aussi au loin une lumière unique très intense vers laquelle j’étais entraînée à grande vitesse. Je voulais aller vers cette lumière très puissante. Puis, comme si j’avais eu une corde attachée autour de la taille, j’ai été « rembobinée », repassant devant les mêmes lumières familières, je me suis retrouvée dans le sac à cadavre, en proie à une grande douleur car j’étais raide après avoir été morte aussi longtemps, il m’était très difficile de bouger n’importe quelle partie du corps à cause de la souffrance extrême. J’ai pourtant repris vie et récupéré mes fonctions corporelles, et j’ai réussi à rouler sur l’espèce de table où j’étais : quand je suis tombée par terre de nombreuses personnes sont arrivées pour voir ce qui se passait. Elles ont ouvert le sac, j’étais tout à fait en vie et saine après y être demeurée pendant 29 minutes ! Ma vie n’a plus été la même depuis !

*

A tout moment j’étais à un haut niveau de ce que je qualifierais de conscience. Bien plus intense qu’à l’état normal. J’ai vu ce qu’aucun mot ne peut décrire ... « niveau moléculaire » s’en approcherait peut-être le plus. Le silence était assourdissant pendant toute l’expérience. La vision était bien plus aiguë qu’ici.

J’éprouvais un grand sentiment de bien-être ! Un grand sentiment d’amour aussi. Il ne s’agissait certainement pas de ce monde-ci, je ne sais pas comment expliquer ce que c’était, ni où s’est passée mon expérience.

J’ai traversé un champ obscur, allongé, qui contenait des millions de petites lumières colorées. Ces lumières étaient des êtres défilant très rapidement près de moi, plus une lumière blanche très intense tout au bout que je n’ai jamais atteinte, même si je le voulais très fort. J’avais le sentiment de très bien connaître toutes ces lumières. Elles m’environnaient tandis que je les croisais à grande vitesse. Elles essayaient bien de communiquer, mais je passais tellement vite que je ne comprenais pas ce qu’elles me transmettaient.

Une pensée-forme m’a fait savoir que ce n’était pas mon heure. Je ne voulais pas du tout quitter cet endroit, mais je n’ai rien pu faire : j’ai été entraînée en arrière.

J’ai maintenant de nombreux dons particuliers... ou bien devrais-je dire : des malédictions ! Je vois les maladies d’autrui, je fais des rêves lucides qui se réalisent, je vois l’avenir d’autrui ainsi que les évènements du monde et beaucoup, beaucoup d’autres choses. C’est plutôt un gros problème, dans ma vie actuelle.

Peu de gens me croient, je parle donc rarement de moi-même ou de ce qu’on qualifie de dons. L’intégralité de l’expérience demeure un grand mystère et je veux vraiment y retourner, où que ce soit. C’est un endroit merveilleux !

Cela M’EST ARRIVE ! AUCUN DOUTE LA DESSUS ! Les dossiers de l’hôpital et des urgentistes ne mentent pas ! Avec une grande certitude, il existe quelque chose après cette expérience terrestre. Cependant... EXPLIQUER ? Comment peut-on vraiment expliquer ce genre d’évènement ?!!

Je sais que TOUT EST POSSIBLE, qu’il n’existe ni bien ni mal. Les choses existent tout simplement. Il existe de nombreux univers. Je ne doute de rien. Tout est possible !

Du fait de cette expérience et de ses conséquences sur mon attitude dans la vie, j’ai perdu de nombreux amis. Je mène maintenant une vie très retirée.

Encore une fois, comment expliquer vraiment ? A moins de l’avoir vécu, aucun mot ne peut décrire cette expérience !

 

 

***

RHONDA H

 

Je faisais de la moto tout-terrain. Descendant une digue escarpée, j’ai perdu le contrôle et je suis tombée en roulant sur moi-même. La moto est retombée sur moi, a rebondi en l’air et m’a percutée à nouveau plusieurs fois. J’ai dû perdre connaissance.

Pendant les premières secondes, je n’ai rien vu d’autre que l’obscurité. J’ai ensuite aperçu de la lumière dans un arrière-plan lointain... face à moi se trouvait celui dont j’ai décidé de croire qu’il s’agissait de Jésus. Il était habillé tel qu’on le voit dans les récits anciens des Ecritures. J’ai remarqué qu’il portait une ceinture à la taille, une pièce d’étoffe drapée sur l’épaule. Il n’a rien dit, au début j’ai eu l’impression qu’il avait « l’air contrarié » vis-à-vis de moi. Il a flotté en arrière en direction de la lumière, et je L’ai suivi. La lumière est devenue de plus en plus intense.

Je lui ai demandé de bien vouloir me laisser rester afin d’être avec mes enfants. Tout à coup, la lumière est devenue intensément brillante, j’ai ressenti une chaleur indescriptible, réconfortante. Lorsque nous avons atteint la lumière, nous nous trouvions sur une colline qui surplombait ce qui semblait être un champ de blé. Des gens montaient sur la colline dans notre direction. Ils portaient des robes de différentes couleurs. J’ai senti qu’ils étaient en paix, sans autre expression que celle de la sérénité. J’ai eu le sentiment qu’il devait s’agir d’un contentement total. Jésus s’est assis sous un très grand arbre, tous se sont agenouillés devant Lui. A nouveau, j’ai demandé à repartir pour m’occuper de mes enfants. Jésus à parlé à ces gens sans prononcer une parole. Tous ont compris.

Je me suis alors réveillée dans les bras de mon mari. Il me berçait d’avant en arrière en disant que j’étais morte.

J’ai pris une inspiration et je lui ai dit que j’étais vivante.

*

Je me suis éteinte comme une lampe. En fait, mon mari m’a dit qu’il a entendu l’air sortir de mon corps (j’avais un poumon perforé).

J’ai eu l’impression de rester là tout le temps. Il n’y avait aucun son, aucun bruit. Le silence. Je suis passée dans un tunnel. J’ai eu le sentiment de rencontrer Jésus Christ. Les autres personnes (celles sur la colline après que nous ayons traversé le tunnel) étaient simplement des gens, hommes, femmes, tous en robe.

Le sommet de la colline et le champ de blé étaient magnifiques, tout comme l’arbre, très grand, avec des branches immenses. J’ignorais où je me trouvais.

L’arbre pouvait constituer une limite. Il semblait être la destination.

J’ai supplié de repartir afin de m’occuper de mes trois enfants.

Depuis, j’ai davantage conscience d’avoir besoin de Dieu dans ma vie, ainsi que de faire savoir à ceux que j’aime combien ils sont importants pour moi. Je me sens plus proche de ma famille, je sais que Dieu est avec moi en permanence. J’ai éprouvé un sentiment de paix et non pas de peur, lorsque notre fils a failli mourir à l’âge de 17 ans, dans un accident de voiture qui l’a laissé avec un handicap permanent. J’ai le sentiment que c’est pour cette raison que Jésus m’a laissée revenir, afin de m’occuper de mon fils.

Mon mariage ne fonctionnait pas bien à l’époque. Maintenant il ne pourrait aller mieux. J’ai réalisé à quel point ma famille est importante pour moi, je profite des bienfaits que la vie m’a accordés. Je ne la considère plus comme un dû.

Juste après avoir repris connaissance, les premières personnes à qui j’ai raconté mon expérience furent mon mari et ma belle-sœur. Je me suis exclamée : « Dieu merci, j’ai atterri ici ! Quelques centimètres de plus et j’aurais percuté l’arbre ! ». Il n’y avait là aucun arbre ! MAIS il y en avait un à l’endroit où j’étais allée. La plupart des gens pleurent quand je le leur raconte. J’éprouve - je ne sais comment - un « sentiment » particulier quand je suis censée raconter mon expérience à quelqu’un. Je l’ai racontée à peu de personnes, mais celles pour qui je l’ai fait ont eu les larmes aux yeux, sauf 2 peut-être. Il s’est produit un incident étrange avec ce récit. C’était la première fois que je le racontais à une personne extérieure au cercle familial. Nous étions sur un ferry et un jeune homme a marché droit sur nous en disant : « Avez-vous déjà vécu une expérience de mort imminente » ? J’ai répondu oui, et je lui ai raconté mon histoire. Il a souri et il est parti. Par la suite, nous l’avons recherché afin de lui demander la raison pour laquelle il m’avait posé cette question. Nous ne l’avons trouvé nulle part sur le Ferry !

J’avais été assez gravement blessée dans l’accident. Fracture des cervicales, poumon perforé, sternum cassé, côtes fêlées. Je me souviens toutefois d’avoir espéré que Jésus ne soit plus fâché contre moi.

La chaleur de la lumière est indescriptible ! Le seul point noir, c’est que j’ai eu le sentiment que Jésus n’était pas satisfait de moi.

Je n’ai plus peur de la mort. Auparavant elle me terrifiait, maintenant je sais que ce sera merveilleux... la lumière, la chaleur, aucune douleur, aucun chagrin, aucun souci.

 

 

***

RIBES

 

Etant sous anesthésie, je me sens projeté dans un tunnel lumineux à une vitesse vertigineuse, avec des couleurs et des flashs de lumière. Puis, un ralentissement... je sors du tunnel. Je flotte dans l'air, j'avance, j'entends une musique divine et une voix qui me parle comme à l'intérieur de moi, un voix douce et rassurante qui me dit de ne pas avoir peur, que je ne risque rien, une voix qui me rassure. En même temps, je baigne dans une musique divine, je ne ressens rien, ni mon cœur qui bat, ni mon corps, ni la pesanteur de mon corps. Je regarde mon corps : je n'ai plus de corps.

J'approche d'une lumière qui se fait de plus en plus intense, et pourtant je n'ai pas mal aux yeux. Je distingue trois silhouettes blanches dans la lumière, des épaules à la tête. Arrivé à deux ou trois mètres, je n'avance plus, ces trois êtres sont fascinants, il émane d'eux de la bonté, je n'ai pas peur. Leurs grands yeux noirs, tout noirs et globuleux en forme d'amande, expriment de la compassion. La voix continue, elle me dit que ce n'est pas mon tour, et que je vais repartir. Puis une grande lumière blanche, j'ouvre les yeux. Les médecins ont réussi à me ramener. Mon père me dit : "tu nous as fait peur".

Plus tard, j'ai dit à ma mère que j'avais vu 3 anges.

*

Anesthésie générale... c’était une réalité bien vécue, bien réelle et baignée de blancheur. Une musique divine, un tunnel comme un tourbillon, à une vitesse vertigineuse, des lumières, des couleurs.

Trois êtres baignés de blancheur, avec des yeux noirs globuleux tendres et compatissants, une tête blanche de forme ovale, ils me parlaient intérieurement, comme ma petite voix intérieure.

J'au cru que cela avait duré une éternité, mais mon père m'a dit que ça n’a duré que quelques secondes. Je n’ai pas pu aller plus loin que l’endroit où se tenaient ces êtres de lumière. J'avais 7 ans. Ma mère, ne m'a rien dit, mais je sais qu'elle me croyait.

Je ressens ce que pensent les gens, je suis hypersensible et je me sens très mal pendant ou avant un événement dramatique me concernant (ex. : décès).

La réussite personnelle et matérielle est devenue secondaire, je me suis engagé dans la vie associative et sur la voie bouddhiste.

J’ai connu le bonheur de retrouver ma famille, mais je n'ai pas trop analysé, sur le moment, cette joie.

Le meilleur aspect : la certitude que quelque chose d’autre existe après la mort ; le pire : une expérience difficile à assimiler, à partager.

Pourquoi moi ?

 

 

***

RICHARD L

 

J’avais huit ans et je grandissais dans les faubourgs de Los Angeles, dans la Vallée San Gabriel, dans la ville d’ El Monte. Je me trouvais sur mon vélo, un jour, avec mon meilleur ami, Félix, le long d’une rue très passante. Et brusquement...

Ce dont je me souviens, c’est d’avoir éprouvé cette sensation de flotter en l’air, à 20 pieds de haut. J’ai regardé vers le bas et j’ai vu un gamin allongé au milieu de la route. Il était là, les bras en croix, et la jambe gauche dans une drôle de position, les vêtements déchiquetés et sanglants. Il ne respirait pas. J’ai ressenti une étrange sensation de calme et de détachement, comme si le spectacle horrible qui se déroulait au-dessous de moi n’avait pas vraiment d’importance. J’ai vu des gens accourir vers le garçon. L’un d’entre eux a commencé à lui faire du bouche-à-bouche. Je pouvais l’entendre parler avec deux voix.

« C’est étrange », ai-je pensé en moi-même.

Je l’ai entendu dire : « Appelez une ambulance, il ne respire plus ». Et je pouvais l’entendre dire en même temps : « Oh, Mon Dieu, oh ! Mon dieu, ne meurs pas dans mes bras » ! Je me suis rendu compte qu’il était en train de le penser, et non pas de le dire. Je pouvais par ailleurs entendre les pensées des autres, et distinguer tout ce qu’ils disaient/pensaient en même temps : j’étais à même d’en comprendre le sens dans son intégralité.

J’ai observé ce spectacle pendant ce qui m’a semblé durer une minute, puis j’ai remarqué une lumière vive qui brillait au-dessus de moi. J’ai levé les yeux et j’ai vu de la lumière qui ruisselait de ce qui semblait être un trou d’épingle dans le ciel. Le trou s’agrandissait graduellement. J’ai pu me rendre compte qu’il semblait déformer les choses qui l’environnaient, comme une lentille qui diffracte la lumière. Cette lumière-là ressemblait à de la nacre colorée, avec des filets de bleu, de rose, de vert et de jaune ou d’or. Elle était très belle et vraiment éclatante, pourtant je pouvais la voir nettement. Pas comme quand on regarde la lumière du soleil, qui peut être très gênante.

Je me suis mis à entendre un bourdonnement qui est rapidement devenu très fort. Comme le son augmentait, le trou au-dessus de moi s’agrandissait et je me sentais attiré vers le haut jusqu’à lui. J’ai eu l’impression que je me frayais difficilement un passage à travers une ouverture qui était trop petite pour moi. Le bourdonnement s’est mué en hurlement strident quand j’ai pénétré dans le trou, produisant un effet semblable à celui d’un doppler quand je l’ai traversé. La sensation ressemblait à une descente le long d’un tunnel à une vitesse faible, pas très éloignée de l’effet de « voilé » que l’on utilise dans les films. Je n’étais pas seul là-dedans, en tout cas. Je sentais la présence d’autres personnes mais je ne pouvais pas les voir.

Je suis passé à travers une sorte de ligne de démarcation, une barrière de triage... difficile de décrire tout cela. Je me suis retrouvé environné de lumière. Des formes brumeuses ont commencé à apparaître, alors que je regardais autour de moi. Au début, c’étaient juste des tourbillons de lumière, mais elles ont rapidement pris la forme d’êtres humains. Il y en avait beaucoup. J’ai entendu un léger murmure émanant d’elles, comme une foule qui de gens qui chuchotent et parlent entre eux. De cette foule se sont détachées trois formes qui se sont approchées de moi. Comme elles s’approchaient, je pouvais mieux les discerner, comme si elles étaient légèrement en dehors du champ de mire et que mes yeux étaient en train de s’adapter. « Ils » étaient grands et sveltes, portaient ce qui ressemblait à des tuniques fluides. L’un d’entre eux avait une barbe. Ils avaient tous des cheveux longs tombant jusqu’aux épaules. L’un d’eux s’est adressé à moi :

 - Tu n’es pas encore supposé te trouver là. Tu dois retourner. Tu sais ce que tu as accepté, a-t-il dit. Je lui ai répondu que je ne voulais pas rentrer. J’aimais cet endroit, m’y sentais chez moi.

J’ai eu l’impression que ma réponse les amusait. J’ai jeté un coup d’œil circulaire à la foule. J’ai vu des visages familiers. C’étaient des amis, des ennemis, des gens que j’avais connus avant, mais je ne pouvais pas me souvenir où et quand. Je savais que pour certains d’entre eux, je les connaissais depuis très longtemps. De nombreuses vies, de nombreux endroits, de nombreuses époques... j’avais des flashes de ces vies et de ces époques. Il y avait une sorte de continuité, et de connexion à tout ce qui existe, une sorte de plan et d’ordre qui embrassait les siècles.

J’ai regardé à nouveau les trois personnes en face de moi. Ces gens étaient antiques. Je ne sais pas comment j’étais au courant de ça, mais je savais que c’étaient de « vieilles » âmes qui encadraient mon groupe. Nous avions tous « jailli » d’eux, comme des enfants, chacun allant dans sa direction, mais restant cependant connecté à la source. Je n’ai rien ressenti, venant d’eux, qui ressemble à un jugement de nos actions. Je percevais tout au plus comme une espèce de bienveillance amusée de leur part, comme des parents qui regardent leurs enfants jouer. Même les choses vraiment mauvaises que nous avions faites au cours de notre vie étaient exemptes de jugement.

Celui qui portait une barbe m’a parlé : « Tu peux poser des questions. Nous y répondrons et tu te souviendras. Il est important que tu le fasses ».

Ma première question a été : « Est-ce que c’est cela le Paradis » ?

- C’est peut être ça... c’est ce que tu veux que ça soit. Ca peut aussi bien être l’Enfer... c’est selon ce que tu crois. Cette réalité est une extension de toi, qui se forme et se concrétise rapidement. Nous créons toujours notre propre réalité, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons car nous sommes tous co-créateurs.

« Où est dieu ? Je ne le vois pas »... ai-je demandé. Ils ont alors paru visiblement amusés, comme s’ils étaient en train de rire sous cape à ma question.

- Comment pourrais-tu voir quelque chose dont tu es partie intégrante ? Nous sommes tous des expressions de Dieu. Quand tu vois avec tes yeux, tu vois avec les yeux de Dieu et il expérimente la réalité à travers les tiens. Quand tu parles à Dieu, tu parles à toi-même. Nous sommes tous une seule et même chose, il n’y a pas de division ou de séparation. Tu ne peux pas plus voir Dieu que ta main ne peut te voir car elle est une partie de toi-même et fonctionne pour toi et pour tes desseins, autant que pour les siens. Il n’y a pas de séparation. Tout ce qui semble exister est une illusion. La lumière qui nous entoure est Dieu. C’est la source de notre existence et elle est accordée libéralement à tous.

« Pourquoi est-ce que je me sens ici tellement chez moi » ? ai-je demandé.

Parce que c’est chez toi, me fut-il répondu : tout commence ici et retourne ici. C’est le point de départ de tous les voyages et de toutes les leçons.

Je ne sais pas encore pourquoi j’ai posé la question suivante, mais en même temps, elle me semblait pertinente. « Quand je reviendrai, est-ce que je pourrai rester » ? J’ai reçu une réponse encore plus étrange.

- Nous ne pensons pas que tu aies envie de rester longtemps, tu ne le fais jamais. Tu aimes les leçons, particulièrement les plus ardues. Tu peux faire comme il te plaira, c’est à toi de voir...

Cela a continué pendant une heure, à ce qu’il m’a semblé. J’ai posé un total de 15 questions qui couvraient une grande variété de sujets et d’idées. Je discuterai de certaines de ces idées sur demande. En ce qui concerne certaines d’entres elle, je préfèrerais ne pas en discuter. Elles sont, soit de nature très personnelle, des choses que la plupart d’entre nous ne sont pas prêts à entendre, soit des choses dont je ne peux pas encore parler.

Un jour, peut-être, j’écrirai un livre à ce sujet.

Après la dernière question, on m’a dit qu’il était temps de revenir. Je ne voulais toujours pas revenir, mais à cause de ce que je savais, je ne voulais pas discuter sur le sujet.

Je ne me souviens pas d’un quelconque événement qui m’ait remis là, mais je me suis soudain retrouvé dans une ambulance. J’ai senti une terrible douleur me parcourir tout le corps. J’avais l’impression d’étouffer. Il y avait un tube dans ma gorge. Je sentais une odeur de sang et je la goûtais. J’ai jeté un coup d’œil à l’assistant assis à côté de moi et j’ai été frappé d’une intense sensation de déjà vu. C’était le souvenir d’un rêve que j’avais fait deux jours auparavant. Toute la scène y était. Je me souviens d’une chose qui ressortait vraiment. Deux mots :

« Je me souviens ».

*

Certains éléments de cette expérience sont difficiles à traduire en mots avec exactitude. Le sentiment d’expérimenter différents points de vue et événements simultanément en est un exemple.

Mes sensations, tout de suite après être entré dans le tunnel, peuvent seulement être décrites à la fois comme surnaturelles et très réelles (« naturelles »). Même à ce jour, la sensation persiste comme un événement réel, non un rêve.

J’étais capable de me trouver dans de multiples endroits en même temps et d’expérimenter des événements, d’avoir des conversations à de nombreux niveaux en même temps. Je n’avais pas de problèmes pour conserver la trace de ces multiples expériences. La notion de temps semblait « expansive », en quelque sorte comme un moment donné qui s’étire en même temps dans le futur et dans le passé.

Quand je flottais autour de mon corps, je pouvais voir à 360 ° autour de moi en même temps. Mais il me semblait me concentrer sur une plus petite zone de visibilité similaire à ma vision physique normale. Les gens que je voyais en dessous de moi apparaissaient comme hachurés, barbouillés quand ils bougeaient. Les couleurs semblaient normales, aucune transparence notée.

Quand j’étais de l’autre côté, j’ai entendu les sons dans ma tête, et non pas venant de l’extérieur. J’ai revécu des événements du « passé » mais ils ne se raccordaient pas à ma vie présente. J’ai également vécu des événements du « futur », aussi bien dans cette vie que dans des « vies à venir ». 

Mon ami qui avait assisté à l’accident m’a décrit de quelle manière j’étais allongé sur la route. Cette description s’accordait avec ce que j’avais vu moi-même.

J’ai visité de nombreux endroits, et de plusieurs façons. A certains moments, je me sentais comme si je me tenais vraiment sur un sentier sale... par exemple, à une courte distance, je voyais une maison où j’avais vécu. A d’autres moments, j’observais les choses de l’ « extérieur », comme si j’étais en train de scruter une autre réalité. Difficile à décrire !

Comme je l’ai dis dans mon récit ci-dessus, le temps semblait s’étirer. J’aime utiliser le mot “expansif” car il semble le plus approprié à l’expérience.

Tout est relié. Il n’y a pas de séparation entre nous et ce que nous décrivons comme Dieu. Pour ce que je sais d’autre, je préfèrerais ne pas en parler tout de suite. Une partie de ce savoir est très dérangeante.

En ce qui concerne les événements de ma vie que j’ai vus, ils se sont tous réalisés. Mes visions concernaient des événements majeurs, des « carrefours » de ma vie. Les détails n’apparaissaient pas, comme s’ils n’avaient pas encore existé

Je suis très empathique. Je peux aisément ressentir les sentiments et les émotions des autres personnes, même celles qui me sont totalement étrangères, quand elles se trouvent près de moi. Quant à ceux avec qui j’ai un lien émotionnel proche, je peux les percevoir à une distance très éloignée. J’ai aussi de nombreux rêves prémonitoires au sujet d’événements de ma vie et d’événements tout court.

La première fois que j’ai raconté cette expérience, c’était au Pasteur de mon Eglise. Il l’a rejetée, et il m’a dit que je devais avoir rêvé. Cela se passait plusieurs années avant que j’en parle à quelqu’un d’autre. La plupart des gens à qui j’en parle sont très sceptiques. Pourtant, cette expérience a eu lieu. Elle était réelle. Je me rappelle absolument tous les événements, exactement comme il m’a été dit que ce serait le cas. Je me les rappelle dans les moindres détails à ce jour. Tout avait un sens. 

Tout ce qui me concerne, dès lors, a été modifié. On dirait que je n’ai plus la même personnalité qu’avant l’accident. Ma vie d’avant l’accident ressemble à un rêve, comme si elle appartenait à quelqu’un d’autre.

Je ne vais plus à l’église. C’est une perte de temps et d’énergie. Dieu se moque pas mal d’être adoré, il s’intéresse seulement à nos expériences et à notre croissance spirituelle.

Un derner point : j’attends avec impatience le moment de retourner « là-bas ».

 

 

***

RICHARD S

 

J’avais un virus pneumonique, j’étais en opération. Mes poumons se sont effondrés et le cœur s’est arrêté. Avec beaucoup d’efforts on a réussi à me réanimer, mais j’ai passé deux semaines dans un coma provoqué, sous assistance complète.

*

...Un village d’indiens d’Amérique, avec une herbe très verte et un ciel très bleu, Les indiens m’ont permis de vivre avec eux en famille, on a donné à ma femme et moi-même un cristal choisi par le chef du village. Nous avons quitté le village et nous avons vécu nos vies. Nous sommes devenus vieux, ma femme est morte et j’étais mourant. On nous avait dit de ramener le cristal au village avant ou après notre mort.

Proche de la mort, j’ai atteint le village. L’ancien du village ma donné un nouveau cristal pour m’aider dans mon voyage, puis il m’a amené dans une grotte. Il y avait des sons semblables à ceux des carillons éoliens, mais absolument magnifiques et emplissant la grotte. Une eau fraîche et claire s’écoulait sur un grand amoncellement de cristaux ramenés par d’autres personnes. J’ai placé le cristal de ma femme et le mien sur les autres. J’ai immédiatement senti que je ne faisais qu’un avec chaque cristal, je ressentais la présence de ma femme et de milliers d’autres personnes en totale harmonie.

Une lumière jaune extrêmement chaleureuse et brillante est apparue dans la grotte, j’ai marché dans cette lumière, pressentant la fin de ma vie sans crainte, sans deuil, uniquement dans une paix totale. Tandis que je me sentais quitter mon corps, la lumière me réchauffait, m’emplissait, comme si elle me rechargeait avec de l’énergie, celle de milliers de vies stockées dans le cristal.

Alors que je m’emplissais d’unicité, j’ai eu l’impression d’être catapulté hors de la lumière, presque à la vitesse de la lumière même, à nouveau sans aucune crainte, ne ressentant plus que la solitude de ne plus être dans la clarté, celle-ci n’étant bientôt plus qu’un point distant. Puis, dans un « boum » j’ai compris que j’étais de retour, ce qui est étrange car cela se situait 2 semaines avant que je me réveille.

Les substances qu’on m’a administrées ont provoqué les pires cauchemars, un an après ils me hantent toujours. Je n’ai vécu qu’une seule expérience de « lumière ». A cause de la confusion due aux cauchemars, je ne peux jurer de la chronologie des « rêves », mais j’ai la sensation que ce rêve a eu lieu alors que toute vie avait cessé et que le chirurgien s’occupait de moi.

*

De l’eau qui coulait, une sorte de carillon éolien relaxant, apaisant. Une grotte où s’écoulait de la vapeur. A l’entrée, des femmes amérindiennes travaillaient sur des cristaux...

...une lumière réchauffante de couleur jaune, très intense mais ne blessant pas les yeux. Des femmes amérindiennes et un vieux chef sage.

Une verte vallée avec des aigles, des daims, des animaux partout, un ciel très, très bleu, une eau fraiche, claire comme du cristal.

J’ai ressenti le retour comme un bruit sourd ou un sursaut. Il a peut-être eu lieu quand on a redémarré le cœur. Maintenant je crois que mourir est facile, et que vivre est difficile.

J’ai vu que les gens s’inquiètent de ce qui se passera quand ils mourront, je crois que mon expérience les aidera. Au début, j’étais en larmes. Au réveil, j’ai voulu repartir.

Par moments, j’ai le sentiment de devoir être ici, parfois j’ai l’impression d’avoir été renvoyé pour accomplir quelque chose. J’ignore de quoi il s’agit... pour le moment.

Etant donné que je suis reconnaissant d’être en vie avec ma famille, je ne choisirais pas de repartir vers la lumière.

 

 

***

RICK R

 

En 1982, par une froide matinée de décembre, j’étais à la chasse à l’affût sur mes terres, dans un arbre à environ 6 mètres de haut, l’avant de la cabane faisant face à un épais bosquet de pins, l’arrière étant orienté vers la rivière Chattahoochee (Géorgie), avec d’énormes rochers en contrebas. J’ai déposé mon fusil que je prévoyais de hisser après avoir grimpé, puis j’ai commencé mon ascension. J’ai atteint le sommet et je me suis mis en position afin de faire monter mon fusil. Soudain, sans aucun signe avant-coureur, j’ai entendu un craquement et... je suis tombé ! Plus tard, lors d’une visite avec un ami, j’ai mesuré la distance depuis le haut de l’affût jusqu’au rocher en contre-bas sur lequel j’ai atterri : vingt quatre mètres ! Je savais que c’était fini pour moi et j’ai pensé qu’il ne restait que quelques secondes avant l’impact, c’était comme si j’étais au ralenti !

Tant de pensées ont afflué à mon esprit : ma femme, ma fille, ma famille... et personne ne sait où je suis ! Puis ce fut l’obscurité... combien de temps a-t-elle duré, je l’ignore. Mais quelque chose de merveilleux est arrivé : j’ai senti que je flottais à quelques dizaines de centimètres au dessus de la rivière. J’ai contemplé mon corps avec des sentiments mélangés. Je saignais par la bouche, le nez, les oreilles... j’ai vu sur le rocher un filet de sang sous moi.

Tandis que je réfléchissais à l’état de mon corps, j’ai senti une traction et j’ai commencé à m’élever très rapidement. Je voyageais à grande vitesse vers le haut, traversant l’atmosphère. Au moment où je la quittais, j’ai regardé derrière moi et j’ai vu la terre. Quel endroit magnifique ! Elle était intensément éclairée. En regardant vers l’avant, j’ai vu les planètes. J’ai pensé : « Ce n’est pas possible ! Où est Jésus » ? On ne m’avait jamais dit que ce genre de choses pourrait se produire lorsque je mourrais. La vitesse augmentait de plus en plus. Fonçant vers l’avant, j’ai vu d’autres systèmes stellaires, des galaxies. Je suis entré dans ce qui paraissait être une sorte de trou ! C’était long et sombre. Je voyais cependant, autour de moi, des stries de lumière composée de toutes les couleurs du spectre. Au loin, droit devant, j’ai vu une faible lumière grossir de plus en plus.

Lorsque j’ai pénétré dans cette lumière, je l’ai sentie traverser tout mon être. Je n’avais plus peur. Je me suis tout à coup retrouvé devant une immense volée de marches. En haut, elles aboutissaient à ce qui paraissait être un pont ou un passage. Au loin, j’ai aperçu une vue absolument magnifique et sidérante. Une ville faite de verre ou de cristal. Des lumières aux nombreuses couleurs en rayonnaient. Je n’avais jamais contemplé une scène pareille. Avec des yeux incrédules, je me suis mis en marche vers la ville. Tant de questions me venaient à l’esprit, il fallait que je sache où je me trouvais, ce qui m’arrivait. J’ai atteint l’entrée de la ville, j’ai vu deux portes qui paraissaient mesurer environ dix mètres de haut et de large. Elles brillaient comme si elles étaient polies. Tandis que je déambulais, les portes ont commencé à s’ouvrir. J’ai reculé d’un pas et regardé à l’intérieur. J’ai vu des gens qui allaient et venaient, tout à fait comme on le fait dans un centre commercial, ici, sur la terre.

Ces gens, toutefois, étaient habillées très différemment. En effet, ils paraissaient tous porter une robe avec un capuchon. J’ai passé les portes, sidéré par ce que je voyais. L’intérieur était immense. La forme semblait carrée, avec une galerie tout autour, menant à différents niveaux. Je suis monté et j’ai regardé vers le bas depuis la galerie. Cela semblait infini. En regardant vers le haut, j’ai vu de nombreuses personnes passant près de moi, pourtant aucune ne paraissait me remarquer. Puis, alors qu’un homme approchait de moi, il s’est soudain arrêté. Il a lentement levé la tête, je ne pouvais pas voir son visage. Il semblait avoir forme humaine, à une exception près, ses yeux ne comportaient pas de pupille mais paraissaient changer de ton de bleu. Ses cheveux étaient blancs comme la neige. J’ai voulu lui parler, mais avant que j’en aie le temps, il s’est retourné en indiquant un long couloir. Bien que nous n’ayons pas parlé, j’ai compris que je devais emprunter ce couloir. Puis, comme si de rien n’était, il a continué son chemin. J’ai compris que je devais en faire autant. Quelque chose me faisait signe d’avancer. J’ai marché longtemps, jusqu’au bout de ce couloir. Je n’ai tourné ni à droite ni à gauche. D’une manière ou d’une autre, j’ai su que mes questions étaient sur le point de recevoir une réponse.

A nouveau, j’ai vu devant moi deux portes immenses. Elles semblaient faites de métal, de l’or peut-être... je n’aurais su le dire. Tout à coup, elles se sont ouvertes. J’ai entendu une voix me dire d’entrer, pas comme lorsqu’on parle mais à l’intérieur de moi-même, semble-t-il. J’ai fait ce qu’on me demandait et les portes se sont soudainement refermées derrière moi. Pour la première fois, j’ai eu peur. Obscurité totale, silence absolu ! Puis, après un temps dont je ne saurais évaluer la durée, une lumière brillante s’est mise à luire dans la pièce. Elle est devenue de plus en plus intense. Elle se trouvait face à moi, légèrement en hauteur. J’ai essayé de regarder mais elle m’a quasiment aveuglé. J’ai levé les mains devant moi et j’ai pu distinguer une silhouette assise sur un genre de siège.

Puis, sans avertissement, c’est arrivé ! « Qu’as-tu fait de ta vie » ? La voix a pénétré mon être même. Je n’avais aucune réponse. Ensuite, j’ai vu à ma droite quelque chose ressemblant à un film, je m’y trouvais. J’ai vu ma mère me donner naissance, mon enfance et mes amis. J’ai tout revu depuis que j’étais enfant. Devant mes yeux a défilé tout ce que j’avais fait. Alors même que ma vie passait devant moi, j’ai tenté de penser aux bonnes actions que j’avais faites... j’ai été très actif à l’église. Pendant que j’y réfléchissais, j’ai vu un homme dans sa voiture qui n’avait plus d’essence, environ un an plus tôt. Je m’étais arrêté et l’avais emmené jusqu’à un magasin du coin. Je lui avais acheté un peu d’essence - car il n’avait pas d’argent - et je l’avais aidé à retrouver son chemin. La voix a retenti forte et claire : « Tu n’as pas réfléchi avant d’aider cette âme et tu n’as rien demandé en retour. Ces actions sont l’essence du bien » ! J’ai aussi vu tous les gens que j’avais heurtés, on m’a montré comment mes actes avaient mis en branle les actions d’autrui. J’étais sidéré ! Et pas du tout satisfait. En fait, j’avais fait très peu de choses de ma vie. J’avais été égoïste et cruel à de nombreuses reprises. J’étais vraiment désolé d’avoir fait si peu. De nouveau, forte et claire, la voix a parlé : « Tu dois repartir » ! Pourtant, je ne voulais pas revenir. J’aurais été heureux de rester après avoir vu et entendu toutes ces choses.

« Tu dois repartir et aider les autres à changer en changeant ta vie. Les médecins vont vouloir t’opérer. Ne le permets pas. Sinon, tu ne remarcheras jamais. Quelqu’un te rendra visite et t’apportera les réponses à tes questions. Quand j’appellerai, tu reviendras. Si tu fais ces choses, tu guériras de tout ce qui est arrivé. Regarde, et vois ce qui va se passer ».

Je me suis retourné et j’ai vu la terre en ébullition. Des guerres et la mort ; des visions terribles ! Des villes tombaient, de nouvelles étaient construites. J’ai vu les Etats-Unis. Un volcan explosait, de nombreuses cités étaient recouvertes par l’obscurité. J’ai regardé et j’ai vu l’effondrement de notre gouvernement tel que nous le connaissons. Des gens tuaient pour la nourriture et l’eau... horribles visions ! J’ai vu comme une explosion géante dans l’atmosphère de la terre, de grandes surfaces étaient détruites. J‘ai continué à regarder et j’ai vu une nouvelle genération, des gens plus jeunes et d’une nature plus pacifique. Il ne restait que peu de villes, mais ces gens semblaient heureux. J’ai entendu à nouveau : « Il est temps pour toi de partir ». J’aurais voulu en voir davantage. Mais les portes se sont ouvertes et je me suis senti entraîné dans le couloir. J’ai passé les portes de la ville et j’ai senti que j’étais catapulté dans le trou par lequel j’étais venu.

J’accélérais, incapable de m’arrêter. J’ai pénétré dans l’atmosphère de la terre et j’ai vu la rivière en dessous. J’ai vu mon corps gisant toujours immobile. Puis ce fut comme un choc électrique, tellement énorme que j’ai senti mon corps sursauter. J’ai ouvert les yeux, j’ai vu les arbres au-dessus ainsi que l’horizon. Puis, oh mon Dieu, quelle douleur ! Je luttais pour chaque inspiration, étouffant dans mon propre sang !

J’ai réussi à rouler sur le ventre, la douleur était à la limite du supportable. J’ai regardé ma montre, il était 17 h 30. J’ai remarqué que mon fusil n’était pas très loin, toujours attaché à la corde que je m’étais nouée autour de la taille. Je l’ai rattrapé et j’ai fait feu toutes les dix minutes, espérant que quelqu’un allait venir. Mais rien ne venait. Je me suis donc mis à ramper sur le ventre, me hissant sur la crosse de mon fusil. J’ai réussi à ramper... j’ai rampé, rampé. J’ai entendu des bruits au loin. J’ai atteint la route. J’étais épuisé et je suis simplement resté allongé là.

Mon beau-père revenait du travail, il m’a découvert gisant sur la route. Je l’ai entendu dire : « Tout va bien, les secours sont en route ». Plus tard, un médecin se tenait à mes pieds : « Sentez vous ceci ? » a-t-il demandé. J’étais paralysé ! Il m’a dit : « On ne peut pas vous aider ici, mon garçon. On vous envoie par ambulance vers un hôpital qui pourra traiter vos blessures ». Je me suis éteint comme une lampe. Le lendemain après-midi, j’ai découvert deux médecins au pied de mon lit d’hôpital. Ils se sont présentés comme mes médecins traitants et se sont mis à m’expliquer que je devais immédiatement subir une opération. Les os brisés de mon dos comprimaient la moelle épinière, provoquant une paralysie.

Je me suis alors souvenu : « Les médecins vont vouloir t’opérer. Ne le permets pas. Sinon, tu ne remarcheras jamais ». Je leur ai dit que je voulais d’abord voir ma femme et ma fille. Elles sont arrivées peu après la visite des médecins. J’ai informé ma femme de ce qu’on venait de me dire. Elle m’a conseillé de bien comprendre qu’on essayait de faire ce qui était nécessaire pour m’aider. Je lui ai dit qu’à mon avis il ne fallait pas m’opérer. Bien qu’elle n’aie pas été d’accord, elle a respecté mon souhait. Lorsque les médecins sont revenus et que je leur ai fait part de ma décision, ils ont été très contrariés. J’ai écouté un sermon après l’autre ! L’un d’eux a dit : « Très bien, si vous souhaitez ne plus jamais marcher, c’est votre affaire » ! Puis ils sont partis. Cette nuit là, allongé sur mon lit, j’ai pleuré douloureusement. Etais-je fou ? Qu’étais-je en train de faire ?

Une lumière a commencé à emplir ma chambre, j’ai entendu une voix dire : « Tu iras bien »... puis plus rien ! Je me suis repris et me suis détendu pour dormir. Des jours sont passés, puis des semaines, puis des mois. Enfin, un matin, j’ai senti une vibration dans le pied. J’étais submergé par la joie. J’ai dit à l’infirmière que je voulais me lever et marcher. Elle m’a fixé en disant : « On va voir, on va voir » ! Sans l’ombre d’un doute, je savais que j’étais guéri. L’infirmière a appelé mon médecin, il est passé le lendemain et il a dit : « Donc, vous pensez que vous pouvez marcher ». J’ai répondu : « Oui ».

« Bien, nous allons voir ». Quelques heures plus tard, on m’a descendu en salle de rééducation, face à deux barres parallèles. J’ai agrippé les barres et placé mes pieds fermement sur le sol. Un pas, deux pas... « Oh mon Dieu ! Il marche », a-t-elle dit à celle qui m’avait amené. Les jours suivants ont été difficiles. J’ai fait de nombreux voyages jusqu’à la salle de rééducation. On m’a fait quantité de radiographies. Ma femme et ma famille étaient stupéfaites ; mon médecin a été plus sidéré encore lorsqu’il a découvert qu’aucun os ne comprimait la moelle épinière...

Depuis ce jour là, ma vie a changé, j’ai pu aider autrui de différentes manières que je n’aurais pu imaginer avant. Je voulais partager cela avec tout le monde, car c’est ce qui m’a fait progresser dans ma Quête de Vérité. Paix et Lumière à tous.

                                                                                      © Rick R 2000 24.01.99

 

 

***

RICK S

 

Je flottais, baigné d'une lueur orange, débordant de joie et de bonheur.

*

Je venais de heurter un camion à plus de cent km/h... c’est une expérience si joyeuse, belle et heureuse que rien sur terre ne peut lui être comparé. Je flottais et montais, comme sur un escalier roulant, à l'intérieur d'une lueur orange.

J’avais une perception et une compréhension de l'accident dans son intégralité, tel qu’il s’était déroulé de bout en bout. Je ne ressentais plus aucun lien avec la terre, sauf cette capacité d’observer la scène. Je flottais dans la lumière vers le haut, et je ressentais une joie et un bonheur qui dépassaient tout ce que j’avais pu vivre sur terre jusque là.

Joie et bonheur. Il y avait une lueur orange, comme une aura dans laquelle je flottais : quand on meurt c'est l'expérience la plus belle et la plus joyeuse qui soit... une transition vers le prochain stade. Je sais dorénavant à quoi on peut s’attendre en quittant ce monde.

J’ai raconté cette expérience à d’autres personnes au bout d’une semaine, puis de nombreuses fois, et les gens en ont été très encouragés.

Chaque fois que je me remémore et réexamine cette expérience, la réalité en est toujours pareille, toujours comme un cadeau donné pour que je puisse le garder avec tendresse.

Je souhaiterais que chacun puisse ressentir ce que j'ai ressenti, voir ce que j'ai vu... car il n'y aurait plus de crainte de la mort.

 

 

***

RITA B

Evènement 1 (1973-1974)

 

J’ai été emmenée au bloc opératoire. Cela se passait dans une clinique privée. On m’a rassurée puis anesthésiée au moyen d’un masque et d’un gaz anesthésiant, et non par intraveineuse.

En quelques minutes, j’ai eu l’impression de plonger/tomber profondément en moi-même, dans une obscurité s’étendant à l’infini. Puis, j’ai eu la sensation d’avancer sans marcher comme lorsqu’on se trouve sur un tapis roulant. Je me déplaçais à une vitesse incroyable. J’ai senti que je voyageais dans un tunnel sombre. Ce trajet dans le tunnel a duré relativement longtemps. Puis, au bout du tunnel, j’ai vu une lumière blanche incroyable, attirante, intense, magnifique, vivante, mouvante. En approchant de cette clarté, voyageant toujours à la vitesse de la lumière, j’ai éprouvé une attente croissante. Mon être/âme/esprit tout entier, mon moi total, s’est mis à vivre l’imminence d’un évènement dont je sentais et pensais : « C’est ce que j’ai attendu toute ma vie ; c’est ce qui me manquait ». J’avais le sentiment profond, je sentais que quelque chose de magnifique et de bénéfique allait m’être révélé, quelque chose que j’avais attendu toute mon existence. Je voulais traverser cette lumière blanche et brillante.

En approchant de la lumière vivante, j’ai entendu une voix masculine, très autoritaire, tonitruante, plus vaste que tout ce que je connaissais, me dire : « Es-tu prête à mourir » ? Cela m’a totalement déconcertée ! J’ignorais que rencontrer, atteindre, aller au delà de cette lumière révélant tout, correspondait en fait à mourir (à la mort) ! Je me suis retrouvée simultanément à penser et répondre : « Prête à mourir ?... pourquoi dois-je mourir » ? J’étais très effrayée.

Immédiatement la « voix » a répondu : « Tu dois mourir parce que tu n’as pas réussi à faire ce que tu nous avais promis ». J’étais encore plus mystifiée, troublée et incroyablement terrorisée. J’ai répondu, implorant pour ma vie : « Je ne me souviens pas de ce que j’ai promis, je ne sais pas pourquoi je dois mourir, s’il vous plaît, donnez-moi une autre chance, je ne me rappelle plus ce que j’avais promis de faire ».

La VOIX m’a répondu en déclarant ceci : « Tu as promis que tu allais aider autrui. Et tu ne l’as pas fait ». A ce moment là, j’ai supplié d’une façon qui correspondrait dans nos vies quotidiennes humaines, objectives et ordinaires à pleurer en se mettant à genoux. J’implorais pour ma vie du plus profond de mon existence, des profondeurs de mon âme.

Après avoir entendu ma supplique/mon plaidoyer, la Voix a alors dit, avec un geste de bienveillance (j’ai perçu ce geste comme une main se déplaçant en balayant l’air. Bien sûr, il n’y avait pas de « vraie » main en tant que telle, seulement ce qui m’a paru en être une. Tout était encore sombre, sauf cette lumière) : « Tu as une seconde chance »... la vie m’était rendue. La VOIX est alors devenue celle d’un professeur. Toujours très JUSTE, mais plus méticuleuse et un peu plus douce.

Ce qui a suivi était encore plus époustouflant. Je me suis retrouvée suspendue, me déplaçant dans un espace vide d’un noir d’encre. J’étais un minuscule point de conscience... je n’avais aucun autre souvenir, le seul élément était mon « je ». J’avais la sensation de rétrécir, de devenir un « je » encore plus petit. Tout ceci avait lieu à l’intérieur de mon « je ». Il n’y avait aucun objet, aucun point de référence, aucune relation avec le monde physique. Seulement mon essence concentrée, mon « je », qui s’était effondré en lui-même, devenant un « point » microscopique comme celui-ci.

J’ai ensuite perçu de nombreux « je » autour de moi. Tous étaient des « je » dans le sens ou il s’agissait d’ego, tous étaient des « yeux observateurs » (tout était toujours d’un noir d’encre). Puis, « on » m’a communiqué ceci, pas seulement en paroles, en fait il n’y a eu aucun « mot » tels qu’il y en a sur terre... je recevais seulement les communications à l’intérieur de mon moi, mais avec une conscience totale, encore plus consciemment que je ce que j’ai jamais ressenti dans la vie ordinaire physique : un dessin a été fait par une main invisible, avec une lumière blanche, brillante, fluorescente, vivante, pareille au plasma, palpable.

Un cercle a été tracé, animé dans le sens horaire, des flèches mouvantes ont été dessinées de façon dynamique, dans la circonférence du cercle. Cette dernière bougeait entièrement, et j’ai entendu : « Au commencement était le VERBE et le VERBE était avec Dieu. Le Verbe est sans cesse en quête de l’humanité et l’humanité est sans cesse en quête du Verbe. Il en était ainsi, il en est ainsi et il en sera toujours ainsi ».

Tandis que je méditais (VIVAIS) sur ce cercle graphique et ces paroles, j’ai commencé à avoir - et faire partie intégrante - de très profondes révélations qu’aucun mot ne peut exprimer. Je ne peux que tenter d’y faire allusion par des adjectifs, des descriptions, etc... et quand je les mets en mots, cela semble banal ; mais tout au contraire, il s’agit de révélations très profondes.

Il y avait une sorte de « limite » cosmique, pas seulement une sensation ou une imagination, mais une frontière bien réelle, qui me rendait impossible de chercher ou d’aller plus loin. Il semble que j’avais atteint la limite de mes possibilités (peut-être pour tout le monde à l’exception des initiés les plus élevés ?)... cette limite était une limitation profonde. Elle était presque abyssale et pourtant bien définie, cohérente par elle-même. C’était comme si on m’avait montré le PASSE comme étant le PRESENT et l’AVENIR, le tout simultanément ou plutôt dans « l’éternité ».

J’ai vécu le VERBE comme étant l’essence de DIEU, une substance ou existence spirituelle, suintant, filtrant de chaque atome, un « quelque chose d’autre »... sa substance même ; une analogie dans le monde physique serait notre sang par rapport à notre corps. Imaginez votre sang ETANT VOUS, filtrant de chaque pore de votre peau, dynamiquement, continuellement pour toujours, dans le passé, le présent et l’avenir. J’ai senti, pensé, on m’a dit qu’il s’agissait du VERBE. Que le VERBE avait créé toute chose du côté où je me trouvais en train de faire l’expérience. La VOIX (les voix) mêmes, les myriades de je qui me disaient tout cela ne faisaient qu’ « UN ». Je continuais à avoir la sensation de devoir en apprendre plus, mais la limite m’a engloutie. Il m’a semblé qu’il s’agissait de la fin cosmique de la compréhension (permise pour moi).

Après que cela m’ait été transmis (il ne s’agit pas de communication ordinaire comme nous en recevons habituellement sur terre par notre cerveau, mais de la communication spirituelle, de l’âme, de l’ego, une communication universelle, englobant tout, pénétrante, authentique), ON M’A REVELE CE QUE J’AVAIS PROMIS AU MONDE SPIRITUEL D’ACCOMPLIR. Je ne peux pas le révéler. Sauf peut-être à certaines personnes bien définies. On m’a également montré une image de l’une de mes vies passées.

J’ai été transportée/je me suis retrouvée dans une forêt antique en compagnie de la VOIX (la VOIX m’a fourni cette expérience tout le temps, les Voix nombreuses (les je) comme la VOIX UNIQUE). Dans cette forêt, la VOIX m’a indiqué un «Rishi » - un sage, un Sadhu (saint homme Indien, médiateur). Je n’ai vu que de vieux arbres avec très peu de feuillage, plutôt des vieux arbres morts ou mourants, j’étais parmi ces arbres (moi, la personne actuelle qui vous relate ce récit). J’étais cet homme qui était apparemment décédé lors d’une méditation profonde. De jeunes arbrisseaux avaient littéralement emprisonné ce corps de sadhu en méditation ! J’ai compris que ce saint homme avait médité si longtemps que les plantes avaient poussé autour de lui et l’avaient encerclé comme dans une cage. J’ai été cet homme dans une vie passée.

La VOIX m’a dit : « TU AS DECHU DE CECI » (c’est à dire de ce niveau de réussite/compréhension spirituelle) et au cours de cette vie-ci, tu dois le reconquérir ».

On m’a ensuite parlé de ma promesse/mission pour cette vie présente. Puis on m’a montré une série de lettres. Elles étaient toutes placées horizontalement, parfaitement formées, avec la même lumière blanche vivante. Ce pouvait être du Sanscrit. On m’a dit de regarder les mots et de les mémoriser. La VOIX a dit : « Si jamais tu voulais nous rendre visite à nouveau, souviens-toi de ces lettres (mots) et tu seras avec nous ».

Je me suis éveillée à autre chose. De la lumière m’environnait. J’ai vu un certain nombre de personnes en robes blanches autour de moi. Je leur ai demandé si elles étaient des anges. J’ai entendu des sons humains et des rires. Un jeune homme (médecin) s’est avancé vers moi et m’a pris la main en disant : « Non, nous sommes médecins. Vous nous avez bien fait peur, nous pensions que vous alliez mourir » !

Puis, ils m’ont dit que peu après qu’on m’ait administré l’anesthésique, j’avais perdu connaissance, ma pression artérielle étant tombée à un niveau critique.

 

Evènement 2 (1976)

 

J’étais allée nager avec un ami dans la piscine d’un hôtel. Je suis restée du côté petit-bain car je ne savais pas nager. Je portais une bouée autour de la taille (en forme de chambre à air). Je m’amusais bien, flottant ici et là avec cette bouée salvatrice autour de moi. C’est alors qu’une petite Australienne de 7 ans a commencé à jouer avec moi de façon turbulente, nous nous éclaboussions mutuellement. Cette petite fille était une experte, et elle a commencé par me montrer ses exercices de yoga sous l’eau. J’étais impressionnée.

Elle a rapidement suggéré que je nage avec la bouée jusqu’au bout de la piscine (grand-bain). J’avais un peu d’appréhension, mais elle m’a assuré qu’elle allait nager avec moi tout le temps, que je n’avais rien à craindre car la bouée allait me protéger. J’ai commencé à nager près d’elle. Alors que nous approchions du centre du grand-bain, elle m’a dit en riant : « Maintenant tu sais vraiment nager »... je l’ai regardée et j’ai réalisé qu’elle avait enlevé le bouchon de la bouée. J’ai senti l’air qui en sortait. En quelques secondes, je me noyais. J’ai senti l’eau me rentrer dans le nez, les yeux, les oreilles, ainsi que les vagues autour de moi... j’ai senti que je me noyais. Après environ 5 minutes (c’est ce qui m’a semblé), j’ai totalement perdu la sensation de mon corps, je me suis retrouvée dans ma tête, toute ma conscience semblait s’y trouver. Ensuite j’ai commencé à voir des images. Je pense qu’elles étaient en couleur. C’était comme si quelqu’un avait démarré un film sur moi et sur toute ma vie, mais en remontant en arrière à partir du moment présent. Les images montraient ma famille, ma mère, d’autres membres de la famille et d’autres personnes. Il semble que l’accent était mis sur les relations les plus significatives, aimantes, attentionnées. Je pouvais ressentir la signification réelle de ces relations. J’éprouvais un sentiment d’amour et de gratitude envers les personnes apparaissaient dans mon flash back.

Cette vision panoramique de ma vie était très nette, on retrouvait chaque petit détail des incidents, des relations, celles-ci dans une sorte d’essence distillée de signification. Le passage en revue était lent au début mais ensuite les images ont accéléré de plus en plus puis, accompagnée par tout l’univers, je me suis entendue crier crescendo : « ALLAH HO AKBAR » ! (Dieu est grand). Tandis que ces mots saints se répétaient dans mon cerveau et mes oreilles, j’ai fait l’expérience du tourbillonnement de tout l’univers/création.

A un moment donné, je me souviens avoir pensé : « Un homme qui se noie apprend à nager, un homme qui se noie apprend à nager » et : « Un homme qui se noie s’accroche à un fil ». Dans ma frénésie, j’ai senti ce fil dans ma main. Je l’ai attrapé. Il paraissait être un bras. J’ai entendu quelqu’un qui m’attrapait les cheveux (ils étaient longs à l’époque), on me tirait par les cheveux. Quelqu’un m’appuyait sur la poitrine. J’ai pris ma respiration. J’ai vu le ciel bleu. Mon copain était penché sur moi, il pleurait. Il venait de me sauver la vie.

*

L’une des expériences peut être décrite en langage humain. La profondeur de l’autre expérience ne peut être totalement communiquée. Elle peut être expliquée, on peut y faire allusion, mais la révélation elle-même passe vraiment par l’expérience, c’est à dire qu’il faut vivre son essence. Les mots ne peuvent la transmettre.

Pendant l’expérience 1973-74, j’ai été lucide d’un bout à l’autre. En 1976 (quasi noyade), j’ai été lucide tout le temps aussi, mais c’était un type différent de lucidité.

La vue est différente de la vision ordinaire, aucun objet, seuls des images ou des concepts sont communiqués. Mais ces images étaient très proches des évènements terrestres, elles étaient généralement centrées sur des personnes (pas sur une table, des chaises, etc)... et les personnes étaient comme dans la vie, des images vivantes, avec toute leur personnalité, leur moi intérieur.

Mon ouïe faisait pratiquement partie de moi-même, elle n’était pas limitée aux oreilles, mais concernait le moi tout entier. La source du son n’était pas bien localisée, quoique très présente.

J’ai ressenti : peur, attente, mystère, ignorance, refus de l’événement. Pendant ma première expérience, APRES quelque temps, j’ai voulu que cela continue, en apprendre plus sur DIEU, le VERBE, leur mystère. Je voulais en savoir davantage sur la manière dont le monde a été créé, etc... mais c’est très difficile parce que le savoir n’est pas intellectuel dans ces royaumes intérieurs, c’est plutôt une compréhension de la vérité. Je me suis sentie submergée, pas humaine, très reconnaissante envers les êtres spirituels et envers Dieu.

Les êtres que j’ai rencontrés semblaient sacrément bien me connaître ! Même mieux que je ne me connaissais/connais moi-même. Moi, je n’avais pas le sentiment de bien les connaître... le million de « je » (d’ego), pourtant, paraissaient profondément concernés et très puissants.

Cette expérience m’a rendue moins matérialiste et m’a fait réaliser qu’il y a un monde spirituel intérieur, et que le monde physique n’est pas le seul qui existe. Je ne peux révéler le dessein qui m’a été communiqué, car c’est une entreprise très personnelle.

L’univers que j’ai visité était TRES ETRANGE. Très différent de la terre, très distinct. La géométrie de cette dimension est inhabituelle (différente de la géométrie terrestre). Passé, présent et avenir, tout semblait simultané. L’espace était là, mais il y avait une sensation d’éternité. C’était obscur, à l’exception de l’être de lumière et des graphismes.

La première limite rencontrée a été la lumière au bout du tunnel. La seconde est apparue au moment où je cherchais PLUS DE CONNAISSANCE AU SUJET DU MONDE ET DE SA SOURCE.

J’ai raconté mon opération quelques heures plus tard à mon copain. Il ne m’a pas crue. Je n’étais pas moi-même au courant des expériences de mort imminente (EMI). Cela fait presque 30 ans, et mon expérience reste bien réelle. Comme si c’était la réalité derrière la réalité physique extérieure. TRES REELLE, même, maintenant. Toutes ses parties sont très significatives. Particulièrement ma mission, dont je sens encore qu’elle n’a pas été totalement accomplie.

Depuis lors, j’ai vécu de nombreuses expériences paranormales. J’ai d’ailleurs le sentiment que la plupart des gens souhaitent ce genre d’expérience. Il existe des êtres spirituels en nous et en dehors de nous. Il y a un monde spirituel. Ce qui est intérieur devient extérieur. L’intérieur de nous-mêmes est l’extérieur. Toute la question est d’entrer en nous-mêmes, puis d’accéder à l’extérieur par nos sens... c’est absolument fantastique.

 

 

***

ROBERT C

 

Tôt ce matin là, j’étais avec ma mère et je conduisais l’Impala 59 de mon père. Ma mère m’a demandé de prendre un raccourci par la voie ferrée (qui n’avait pas été utilisée depuis 7 ans) : nous avons regardé des deux côtés, et j’ai redémarré pour passer sur la voie. A ce moment, j’ai entendu un tintement métallique... et un train roulant à 70 Km/h nous a percuté de mon côté. Pas de sifflet, il s’est avéré que le chauffeur avait eu une attaque cardiaque et n’avait pas pu réagir. Nous avons été traînés sur 150 mètres, encastrés à l’avant du train.

J’ai vu une brillante lumière bleue environnée d’une douce lueur blanche, j’ai été projeté dans la lumière à des millions de km/heure, m’a-t-il semblé... puis je me suis arrêté. Je me tenais sur un seuil regardant toutes les âmes qui ont été ou seront jamais... je connaissais les plus proches, une tante et quelques autres personnes du passé. On m’a dit que j’avais le choix de rester ou de repartir. Je suis resté là longtemps avant de prendre une décision.

On m’a aidé à décider, on m’a montré de superbes choses, la connaissance, l’avenir, l’énergie, toute chose. Et puis, je suis revenu. Je pourrais décrire le monde dans lequel j’ai voyagé comme un verre d’eau dont la taille aurait été ajustée de façon à ce que toutes les choses puissent y tenir : le savoir, l’avenir, le passé, tout en même temps. Puis, au retour, le verre rétrécit et tout se mélange : on garde certaines choses et on en perd d’autres.

J’ai plané au dessus des débris et j’ai vu toutes les choses du monde, puis de moins en moins jusqu’à ce que je sois juste au dessus de la voiture. J’ai vu tous les gens courir partout, extraire ma mère. J’ai été réintégré en moi-même, j’ai ouvert les yeux et j’ai vu du blanc... on avait mis une tôle sur ma tête. Je l’ai attrapée avec mon bras droit qui était libre et je l’ai tirée sur le côté. Des gens ont crié et se sont évanouis. Les ambulanciers étaient paniqués. Le train était sur moi et ils devaient l’enlever... je leur ai dit d’aller chercher les chaînes d’arrimage des camions Rose Logging (qui se trouvaient de l’autre côté du train en redescendant la route sur 100 mètres) et d’attacher la voiture aux rails, puis de faire reculer le train. Ce qu’ils ont fait.

En chemin vers l’hôpital, j’ai flotté dedans et dehors, plusieurs fois... et j’ai apprécié de voyager au dessus de l’ambulance, de voir les gens regarder pendant que nous passions.

*

Je pense que parler de mes deux autres EMI serait une bonne chose. Je suis allé à l’hôpital VA de Portland dans l’Oregon en 95 pour une simple laparoscopie, opération de l’estomac (brûlure). On m’a endormi et je me suis réveillé en train de me surplomber et de me regarder moi-même, puis j’ai décollé vers l’endroit où j’étais allé 30 ans plus tôt, lors de mon accident avec le train. Je suis resté là-bas très longtemps... ou pendant un instant seulement. Là, on m’a donné le choix de rester ou de repartir pour achever ma tâche, quelle qu’elle soit : je suis donc revenu. On m’a fait redémarrer avec le défibrillateur, je me suis éveillé dans la salle de réveil, je me suis assis, je me sentais vraiment mal.

On m’a donné un oreiller à mettre à mi-corps et on m’a dit de respirer profondément. Après quelques heures, je me suis senti encore plus mal. J’étais incapable de continuer à respirer profondément. Ma respiration est devenue superficielle et plus douloureuse. Je n’arrêtais pas de dire que quelque chose n’allait pas, mais on me répondait que c’était normal. J’ai expiré le dernier petit souffle qui me restait, je me suis levé, me suis retourné et me suis effondré dans un fauteuil. Les infirmières se sont précipitées dans la pièce et ont commencé à demander de l’aide en criant. On m’a mis sur un brancard et on m’a transporté à aux urgences, on m’a jeté sur un lit et on m’a enfoncé des aiguilles immenses dans le dos pour drainer les fluides hors des poumons. On m’a ensuite retourné et on m’a ouvert pour insérer des tubes. J’ai tout observé d’en haut jusqu’à ce qu’on mette en place un écarteur entre les côtes et qu’on insère le premier tube, je me suis réveillé sans respiration. On m’a installé deux autres tubes sans anesthésie et j’ai recommencé à respirer.

Après 6 semaines et vingt kilos en moins, on m’a dit qu’il fallait me réopérer et nettoyer les cavités pulmonaires. On m’a fait passer un scanner CT à 5 h, et on m’a opéré à 7h. J’ai appelé tous mes amis et je leur ai dit au revoir, puis je me suis réveillé dans mon lit : cette fois tout avait réussi.

Tout ceci a renforcé mon besoin de partager, de guérir et d’offrir ce que j’ai reçu (quoi que ce soit) pour répondre aux besoins des uns et des autres. J’ai eu plusieurs réussites au long des années en aidant des personnes malades, sans dire expressément : « Je vais vous aider » ! La seule personne à qui j’en ai parlé ouvertement est ma conceptrice web, Kathy. Elle a un lupus. Je lui ai enlevé la douleur des bras, du cou et des épaules.

*

Qu’est-ce qui rend l’expérience difficile à transmettre ? En Colombie, attrapez un Yanomami au filet, expédiez-le à New York pendant 10 minutes, ramenez-le, puis demandez-lui : « Comment était-ce » ?

 

 

***

ROGER C

(03.09.90)

 

Mon expérience est tellement particulière que je ne sais par où commencer ! Il faudrait des centaines de pages comme celle-ci ! Mais je vais essayer de m’expliquer de façon TRES, TRES CONDENSEE... donc je passe tout de suite au jour de l’accident (3 septembre 1990 à 3h15, heure locale). En revenant de la ville de Québec, mon amie conduisait ma voiture lorsque nous sommes entrés en collision frontale avec un autre véhicule. A cet instant, j’ai été directement projeté hors de mon corps, j’ai regardé mon amie ainsi que mon corps dans le véhicule. J’ai remarqué qu’il y avait un léger incendie du côté du moteur, mais rien de trop grave à ce moment là... aucun de nous deux ne bougeait, nous paraissions être morts ! Elle (son esprit) n’était pas près de moi, il n’y avait que son corps.

Je me souviens avoir voulu alors informer mes parents et mes amis au sujet de l’accident, annoncer que ma vie était terminée (leur dire au revoir). Immédiatement, je me suis retrouvé devant eux. Il faisait jour... mais c’était un autre jour ! J’ai compris que je pouvais voyager dans le temps ! Mes amis et parents, cependant, n’étaient pas en mesure de me voir ni de m’entendre.

A partir de ce moment là, j’ai pensé que quelque chose d’autre m’attendait. Il ne s’agissait pas de rendre visite aux vivants... puisque j’étais mort ! Alors, je me suis simplement laissé aller. Dans mon cas il n’y a pas eu de tunnel comme ceux décrits dans les histoires d’EMI que j’avais lues dans le passé.

Je m’attendais à voir un tunnel, mais il n’y en a pas eu... je suis allé dans un endroit obscur sans rien autour de moi, mais je n’avais pas peur. C’était vraiment paisible, là bas. J’ai ensuite vu toute ma vie se dérouler devant moi, comme un film projeté sur un écran, depuis la petite enfance jusqu’à la vie d’adulte. C’était incroyablement réel ! Je me regardais, mais mieux que dans un film en 3D, car j’étais en mesure de ressentir les sentiments des personnes avec lesquelles j’avais interagi au cours des années. Je sentais les émotions positives et négatives que je leur avais fait traverser.

J’étais aussi capable de voir que plus je les faisais se sentir bien, plus elles éprouvaient de bonnes émotions grâce à moi, plus cela m’accordait des points (karma)... les mauvaises émotions en retiraient... exactement comme pour un compte bancaire, à cela près qu‘il s’agissait d’un compte karmique. Plus j’avais de points, plus je pouvais accéder à une zone ou un endroit meilleur quelque part... c’est l’idée que je m’en suis faite.

A la fin du film (présentation de la vie) tout est devenu noir pendant un moment, comme pour un vrai film avant qu’on allume la lumière. A ce moment j’ai compris que je méritais une place dans ce que nous appelons le paradis, sans savoir à quoi cela ressemble, ni ce qu’est le paradis ! J’ai senti un merveilleux sentiment de paix qui s’amplifiait continuellement, c’était un sentiment vraiment agréable.

Dans l’obscurité, au loin, j’ai commencé à voir une lumière devant moi. J’étais attiré par elle, mais je me souviens avoir pensé que je pouvais également l’éviter, ou même reculer ! « PAS QUESTION ! » me suis-je dit... et je m’en suis de plus en plus rapproché. Le sentiment de grande paix est devenu très fort, vraiment très agréable ! Dans la vraie vie, je suis le genre de personne qui aime aller dans les détails pour voir comment fonctionnent les choses. Je ne voulais pas aller trop vite, je souhaitais comprendre ce qui se passait là.

Je me suis alors mis en orbite (c’est le terme qui me paraît le plus approprié) autour d’une sorte de cône de lumière. J’ai entendu les mots « Paix, Joie, Bonheur, Amour, Eternité » tandis que j’étais en orbite autour de ce grand, vraiment IMMENSE cône de LUMIERE ! Je me souviens que ces cinq mots (comme un tout) sont devenus pour moi les seules choses importantes de l’univers... il me fallait me débarrasser de tout le reste afin d’entrer dans la lumière. Je passe ici certains détails (trop long).

Le sentiment de paix a été remplacé par un sentiment d’amour. Je me suis rappelé que quelque chose m’empêchait alors d’entrer dans la lumière. Après l’avoir analysé, je me suis rendu compte que c’était la rancune que je conservais à l’égard de certaines personnes. Il me fallait leur pardonner, afin de me purifier moi-même de toutes les pensées négatives que je pouvais concevoir à leur égard. Lorsqu’enfin j’ai eu la permission d’entrer dans la lumière, j’ai quasiment pu la toucher. Je voulais entrer en elle, mais avant d’y entrer effectivement, je me suis retenu afin de voir le plus de détails possible. Je me souviens également que j’étais en bas du cône de lumière. Après un certain temps je me suis laissé aller et, BOUM ! Ce fut comme une explosion d’amour !

Le sentiment que j’ai éprouvé avant d’aller dans la lumière était FANTASTIQUE, mais c’est encore un sentiment que je peux expliquer avec des mots humains... par contre, à l’intérieur, c’est IMPOSSIBLE. Aucun mot ne peut expliquer ce sentiment, si ce n’est que j’ai pensé que j’allais mourir car ces sentiments d’amour étaient trop puissants ! J’étais stupéfait de pouvoir encore penser comme on le fait sur terre, à cet instant je me suis mis à rire et me suis dit : « Comment puis-je mourir puisque je suis déjà mort ! Alors, produis tout l’amour que tu peux »... je savais que la Lumière ou l’Intelligence en elle pouvait me comprendre.

A cet instant, j’ai pensé que rien de mieux n’existait et qu’il pourrait être dangereux d’accroître la sensation d’amour. C’était déjà bien mieux et plus fort que tout ce que j’avais pu imaginer du paradis ! Ainsi, quand j’ai dit « OUI, plus d’amour s’il te plaît », la sensation d’amour immense est devenue encore plus forte et j’ai remarqué qu’il y avait différents niveaux dans la lumière... je me suis rendu compte à ce moment que toute la connaissance de l’univers m’était accessible, il me fallait seulement demander à savoir !

J’ai pensé : C’est FABULEUX !

Ma première question : la vie existe-t-elle ailleurs ?... j’imagine que vous connaissez la réponse ! Si ce n’est pas le cas... c’est un grand OUI !

2ème question : existe-t-il de nombreuses planètes qui comportent des formes de vie supérieures à celles de la terre ?... la réponse est que des milliers de planètes ont une évolution plus aboutie que celle que nous connaissons sur terre.

3ème question : existe-t-il de nombreuses planètes avec une évolution inférieure à la terre ?... OUI, des milliers également !

4ème question : puis-je VOIR à quoi ressemble une planète avec une évolution plus aboutie... OUI ! Voilà...

En un instant, je me suis retrouvé sur une autre planète ! Là-bas, j’ai pu voir mon corps (alors que je ne le pouvais pas dans la lumière). J’étais en présence de personnes et je pouvais LEUR PARLER ! J’ai pensé : c’est MERVEILLEUX ! Elles étaient stupéfaites de me voir devant elles. Je me trouvais dans une ville au sol plat, il y avait des bâtiments sans fenêtres ni portes, seulement semblables à de grandes boîtes. Les habitants du  lieu y entraient d’une manière particulière, mais ce n’était pas très important pour moi de savoir comment ! Nous communiquions non par la voix, mais par la pensée (télépathie). J’étais en mesure de comprendre chaque mot (en français pour moi), alors que je savais que j’utilisais une autre langue avec eux. Tout cela se faisait automatiquement.

Elles m’ont demandé d’où je venais... elles voulaient voir dans mon esprit les étoiles que j’apercevais depuis ma planète ! Le résultat a été satisfaisant ! Elles m’ont également demandé à quel endroit je suis né sur terre... je leur ai dit être né dans un village appelé Caplan... que j’aimais faire de l’apnée à Port Daniel et à New Port au Québec. Elles ont voulu voir dans mon esprit à quoi cela ressemble, ainsi qu’une carte de ces régions ! Elles m’ont demandé de leur montrer... si je le voulais bien. A nouveau, le résultat a été satisfaisant, j’ai en effet été capable de leur montrer mentalement la carte ! Elles m’ont demandé où je me procurais l’énergie pour survivre ; j’ai immédiatement su qu’elles parlaient - à leur étrange façon - de nourriture ! Je leur ai parlé des plantes que nous mangeons sur terre. Elles ont aussi demandé : « Mangez-vous également ce qui a été vivant » ? J’ai dit oui...

Elles m’ont répondu : « Nous savions qu’il existe des civilisations primitives, mais pas à ce point là » ! Elles étaient vraiment surprises qu’une personne venant d’un monde aussi primitif puisse les rencontrer sur leur propre planète !

J’ai demandé à l’une d’entre elles (le responsable ou le représentant du groupe, en quelque sorte) : où vous procurez-vous l’énergie pour survivre, ici ? Il a répondu : « Nous la puisons dans la force cosmique comme vous, mais directement, sans passer par des interfaces naturelles, ainsi que vous le faites ».

J’ai demandé également : « Voyagez-vous parfois vers d’autres mondes » ?

Le même a répondu : « Oui ». Et il m’a montré un vaisseau spatial ressemblant à un avion, mais sans ailes.

Je lui ai demandé quelle était l’énergie utilisée pour voyager aussi loin... il a dit : « Nous utilisons un générateur de gravité pour obtenir une vitesse pratiquement illimitée ! Je lui ai parlé des problèmes que nous avons sur terre avec les grandes accélérations, à cause des G. Il a répondu : « Notre générateur de gravité  influe sur l’intégralité du vaisseau spatial, y compris les personnes à bord, il n’y a pas de G affectant les passagers ou l’équipage »...

Au fait, je me souviens que physiquement parlant, ils étaient plus petits que nous et qu’ils marchaient lentement par rapport à nous. Par ailleurs, ils n’avaient pas de cheveux. Ils portaient un uniforme étrange qui moulait leur peau comme s’il faisait partie d’eux-mêmes, il était difficile de dire où il commençait et où il s’arrêtait !

Ils m’ont dit : « Peut-être allons-nous bientôt visiter votre planète mais elle est très éloignée d’ici ». J’ai répondu : « Pas de problème... mais soyez prudents » ! Je leur ai dit au revoir et les ai remerciés pour les informations, etc...

Quand je les ai quittés, il faisait nuit et j’ai pris le temps de regarder le ciel... ce n’était pas du tout comme sur terre, il n’y avait pas de lune non plus, mais le ciel était magnifique avec beaucoup d’étoiles.

Quelques années plus tard, certaines personnes de la région, y compris quelques policiers, ont vu un OVNI à Caplan, Port Daniel et New Port, tout cela dans la même nuit, description identique, simultanément dans différents villages (le fait a également été rapporté dans le journal local). Il a été décrit comme ressemblant un peu au Concorde sans les ailes et sans le bruit : il n’y avait aucun son dans l’air, il a été vu à quelques dizaines de centimètres du sol seulement, immobile pendant quelques instants. A l’époque, je vivais à Montréal, à plus de 800 Km de là.

Pour revenir à mon histoire, après avoir regardé les étoiles depuis la planète, j’ai décidé de revenir à ma source, la source de tout : la Lumière... « Quel voyage fantastique » ai-je pensé ! Quand je pense que les humains ont des difficultés à atteindre la lune et à revenir ! Alors que pour moi, me rendre sur la lune était aussi simple que de traverser la rue... aller sur une planète à quelque cent années lumière revenait à me rendre au village voisin !

J’ai également demandé (alors que j’étais dans le niveau de connaissance de la lumière) : « Puis-je voir des planètes moins évoluées ? »... OUI ! Voilà !

Il y avait des hommes des cavernes primitifs (recouverts de poils) pourchassant d’étranges animaux (des gros). J’ai essayé de communiquer avec eux, mais sans résultat ; ils ne pouvaient me voir ni m’entendre ! Ce n’était pas très intéressant là-bas, j’ai donc décidé de retourner vers la Lumière.

A mon retour, j’ai appris que nous ne pouvions pas interférer avec des mondes primitifs, c’est la raison principale pour laquelle il y a une grande distance entre les planètes... en effet cela pourrait être très dangereux pour leur évolution, car ils doivent suivre la leur par eux-mêmes, comme nous devons le faire, nous aussi. Dans une vie à venir, nous les humains, nous nous incarnerons sur une autre planète plus évoluée, il existe en effet une évolution minimum et maximum possible sur terre, au delà, la personne la plus évoluée, la plus intelligente sur terre, sera la personne la plus primitive sur un monde plus avancé...

J’ai pensé à poser quelques questions concernant la terre : « Jusqu’en quelle année humaine, ainsi que nous les calculons actuellement, la vie va t’elle persister ? »

Réponse : « 3587 »... « Que va-t-il se passer alors ? »

« Vois par toi-même... »

J’ai vu quelque chose de VRAIMENT GROS qui approchait (comme une comète ou un astéroïde). Les humains étaient encore sur terre à cette époque là... (seront, devrais-je dire). Panique complète sur terre, car les scientifiques savent que ce sera la fin de toute vie sur la planète, ils ne sont pas en mesure de l’éviter.

J’ai pris un peu de temps pour regarder ici et là dans un avenir PLUS PROCHE. Je n’ai pu ramener ni les dates ni les heures exactes, car cela pourrait affecter ce qui va arriver pour notre propre évolution. J’ai su, ainsi que je l’ai dit à certaines personnes après 1990 (l’année de l’accident), qu’il allait se produire de nombreux conflits impliquant les U.S.A., je savais que cela allait commencer précisément à New York quelques années plus tard (après 1990). J’ignorais qu’il allait s’agir du World Trade Center, ainsi que l’année exacte, mais j’étais sûr que cela allait se passer à New York, que tout le monde sur terre allait être au courant de ce qui allait arriver. Cela fait maintenant partie du passé (11 septembre). Ensuite, la côte Est principalement allait être touchée. Presque rien sur la côte Ouest n’allait être affecté. A cause de cela, étant donné que j’en suis certain, je ne déménagerai jamais vers une grande ville de la côte Est, même si une société m’y incitait par un très bon salaire à six chiffres...

Je me rappelle que je connaissais TOUTES LES DATES et HEURES EXACTES de chaque événement dans chaque ville !

Je me suis dit : maintenant que je suis mort, je ne peux rien changer de toute façon... je suis donc allé jusqu’au bout du conflit. Encore plus effrayant ! A cause des troubles entre les différentes nations, de l’amoindrissement des investissements dans la recherche spatiale et la NASA, personne ne verra venir, approchant de la terre, un astéroïde suffisamment gros pour provoquer des dommages considérables sur la planète.

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est que grâce à cet événement, tous les pays vont arrêter les conflits et tenter de travailler ensemble, au lieu de se combattre les uns les autres, il sera toutefois trop tard pour éviter ce qui aurait pu l’être... à partir de cette époque, les différentes nations vont se rendre compte de la stupidité de la guerre, par la suite elles travailleront ensemble pendant de nombreuses années, il y aura finalement la paix sur terre mais la perte de millions de vies aurait pu être évitée ! Je sais que ce n’est pas très éloigné dans le temps.

Pour revenir à des choses plus positives... je suis allé à un niveau supérieur dans la lumière, absolument merveilleux. Cela se situe au dessus du niveau de la connaissance, c’est le niveau de la création, ainsi que je le nomme. Tout devient possible... comme créer des choses physiques et partager le plan de la création avec Dieu ! Oui, je sais que c’est difficile à croire !

Je ne voulais pas retourner sur terre, étant parvenu en un lieu de beauté et d’amour infinis... j’avais néanmoins sous estimé le pouvoir infini de la Lumière. J’ai donc émis le souhait de retourner sur terre, afin de partager ce savoir avec autant de gens qu’il serait possible. Ce que j’ignorais, c’est qu’un souhait formulé dans la lumière à ce niveau, devient réalité.

Au moment même où j’ai exprimé ce souhait, je me suis vu entraîner vers le bas du cône de lumière, je me suis lentement retrouvé hors de celui-ci. J’ai soudain réalisé que je pouvais à nouveau voir mon corps. C’est alors que j’ai vu mon amie. Elle venait dans ma direction, celle de la Lumière derrière moi. Elle était totalement vêtue de blanc, telle une mariée. Elle ne marchait pas, mais semblait flotter. J’ai eu la sensation de me trouver sur la trajectoire de ma compagne qui se déplaçait lentement vers moi. Nous étions sur le point de nous heurter, j’ai instinctivement levé les bras pour empêcher cela. Elle a fait de même. En nous rapprochant, nos mains se sont touchées, j’ai été surpris par les éclairs et les étincelles de lumière qui en émanaient. Alors que les organes de nos deux corps s’unissaient, lorsque nos cerveaux se sont fondus en un seul, nous avons pu parfaitement lire dans les pensées l’un de l’autre, sans aucune possibilité d’erreur en dépit de la vitesse énorme à laquelle cela s’est produit. C’est à cet instant que je lui ai fait prendre conscience que nous n’utilisions pas la parole mais la télépathie et que je voulais faire un test... je voulais voir si nous pouvions toujours utiliser le langage.

J’ai commencé à parler et je me suis rendu compte que j’utilisais ses expressions et son vocabulaire tandis que nous conversions... mais comme cela nécessitait beaucoup trop de temps, nous sommes revenus à notre nouvelle manière de communiquer... tellement plus rapide et, de plus, incluant les sentiments ! Elle m’a expliqué que son temps sur terre était terminé et qu’elle allait rester dans la Lumière. Elle savait, par contre, que j’allais retourner sur terre, que je n’allais jamais oublier cette expérience. C’était en effet tellement mieux que ce que nous avions connu physiquement ! Le sentiment d’amour diminuait de plus en plus, j’ai alors eu une vision large de tout sur la terre... les guerres, l’avidité, la colère, le racisme, etc...

J’étais extrêmement attristé par tout cela à mesure que j’approchais. Soudain, je fus de retour dans la voiture. Les flammes jaillissaient partout, je me suis retourné et j’ai vu le corps de ma compagne, j’ai su sans l’ombre d’un doute qu’elle ne l’habitait plus. La Lumière m’a tout juste accordé le temps nécessaire pour sortir du véhicule avant que le feu ne m’atteigne.

Une autopsie a été pratiquée sur mon amie, concluant qu’elle était décédée avant que l’incendie ne la touche. Ma guérison a été littéralement miraculeuse, en dépit de nombreuses fractures. Le médecin qui me suivait a été stupéfait de mes progrès.

*

Je suis revenu avec quelques talents paranormaux, quelques dons. Les sentiments que j’ai éprouvés n’existent qu’en dehors de ce monde, il s’agit de quelque chose que l’on ne peut exprimer en faisant référence à nos sens normaux.

Conscience et lucidité au moment de l’expérience à 100%... exactement comme dans la vie réelle et même encore plus réaliste ! Cela faisait même paraître la vie terrestre comme un rêve et non pas la réalité !

Je ne suis membre d’aucun groupe religieux, ils sont en effet trop éloignés de ma réalité depuis l’EMI qui, pour moi, a plutôt été une EM qu’une EMI.

Le pire : voir l’humanité. Le meilleur : vivre l’amour éternel

Je ne peux pas donner ici tous les détails de mon expérience, il faudrait presque un livre pour le faire.

 

 

***

ROGER E

 

Le lundi 23 décembre 2002 a été une journée de traumatisme total, de chagrin, de miracles et de réjouissance. C’est le jour où, à l’âge de 50 ans, j’ai fait une crise cardiaque sévère connue sous le nom d’infarctus du myocarde. Pat, ma femme, m’a conduit à l’hôpital et m’a déposé à l’entrée des Urgences, puis elle est partie chercher une place de parking.

Ce qui s’est passé dans les 30 minutes suivantes, entre l’évanouissement et la reprise de conscience, est toute une histoire en soi. A un moment donné après avoir perdu connaissance (je n’avais pas la notion du temps, j’en ignore donc la durée), je me suis retrouvé en train de marcher dans un tunnel en direction... eh bien, je n’étais pas sûr de la direction que j’avais prise, en fait. Je sais seulement qu’il s’agissait d’un endroit de sérénité parfaite, totalement dépourvu de douleur ou de chagrin. Le tunnel - ou la grotte - n’était pas vraiment très long, peut-être 50 à 60 mètres. Il était rose, comme les cristaux de quartz rosés et il y avait, le long des parois, des formations de stalactites et de stalagmites que je devais contourner. Au bout se trouvait une lumière intense et pure, plus pure que toutes les lumières que j’aie jamais vues par ailleurs. Elle était haute, étroite et arrondie à chaque extrémité. La grotte était très intensément éclairée et, bien que je ne me sois pas vu moi-même, j’ai vu mon bras se balançant d’avant en arrière tandis que je marchais vers la lumière.

J’avais toutes les sensations du moi, j’étais toujours moi, j’avais l’impression de marcher avec un corps tandis que je remontais ce tunnel. Je n’avais pas peur, je ne réfléchissais pas à ce qui m’arrivait. Il semblait que la seule chose à faire était de remonter le tunnel. Toutefois, avant que j’aie beaucoup avancé, quelque chose a dit : « Repars ». Je me suis demandé comment j’allais repartir, le mot a été répété : « Repars »... la voix était douce le sentiment d’être aimé me submergeait, mais j’ai fait demi-tour et je me suis éloigné de la lumière. C’est alors que mes pensées se sont concentrées sur Pat et Jackie (ma fille de 14 ans) et sur le sentiment très fort que je voulais retourner vers elles. Pourtant, avant que la voix ne m’ait ordonné de repartir, je ne pensais à rien sauf à remonter le tunnel et découvrir ce qu’il y avait au bout.

Quand je me suis retourné, j’ai fait face à ce qui ressemblait à l’extrémité d’une grotte, avec un empilement de pierres montant vers un étroit passage. Il y avait une faible lumière filtrant par ce passage, d’une manière ou d’une autre, j’ai compris que c’était là que je devais passer. J’ai commencé à escalader les pierres, mais j’ai découvert que c’était difficile. J’ai glissé plusieurs fois mais j’ai continué à grimper, j’ai finalement atteint le passage. C’est lorsque j’eus rampé à l’intérieur que je me suis retrouvé dans mon corps, plus ou moins conscient de ce qui se passait autour de moi. Il a malgré tout fallu un peu de temps pour que je puisse ouvrir les yeux et parler, je crois que j’ai crié, mais en fait je n’en suis pas sûr.

Depuis, j’ai la sensation de ne plus être la même personne au fond de moi. J’ai eu un petit avant-goût de l’impressionnant amour et de la paix parfaite de Dieu.

*

J’étais totalement lucide et conscient, et tellement détaché de ce monde, tellement loin de la vie quotidienne, les sensations étaient si profondes et si riches que les mots ne parviennent pas à le décrire.

Je me sentais léger, libre, et même si j’avais la sensation de marcher vraiment, je ne me souviens pas de l’attraction due à la gravité. J’imagine que la meilleure manière de le décrire, c’est qu’au moment de réintégrer mon corps j’ai eu l’impression d’enfiler des vêtements en laine mouillés. D’un état sans limite, ouvert aux pensées, aux idées et aux impressions tel que je n’en avais jamais ressenti auparavant, je suis passé à un état de quasi emprisonnement dans ce corps.

La voix qui m’a dit de repartir venait de devant moi dans le tunnel, à l’endroit où se trouvait la lumière. Je ne me suis pas suffisamment rapproché pour voir ce qu’était la lumière, j’ignore s’il s’agissait d’un être ou de quelque chose d’autre. Tout ce que je sais, c’est que c’était la voix de quelqu’un habitué à être obéi. Elle était douce, mais ferme.

Le temps était modifié uniquement dans le sens où je n’en avais aucune notion, ou bien j’avais le sentiment qu’il n’avait pas d’importance.

J’imagine que le petit trou, par lequel j’ai dû passer pour réintégrer mon corps, constituait une sorte de limite. J’ignorais ce qui arriverait au cas où je le franchirais. Si j’avais su en ce qui concerne la douleur, je n’aurais peut-être pas réagi aussi vite. Néanmoins, avec du recul, je dirais que ce fut une bonne chose... à ce moment là, en effet, on se préparait à m’intuber.

Je me sens plus calme, plus serein à l’intérieur. Je suis de retour à mon ancien travail. Je considère les gens comme beaucoup plus importants que jamais auparavant, particulièrement la famille. La vie quotidienne est à peu près la même, si ce n’est que je prie davantage que je ne le faisais.

Emotions ressenties : révérence, paix, amour, joie, stupéfaction. La meilleure partie a été la paix et l’amour. La pire a été lorsque je suis revenu, que j’ai senti la douleur dans mon corps.

Je suis totalement en paix vis à vis de la mort. Je ne comprends toujours pas comment toutes les religions et croyances et même les non-croyances seront harmonisées en fin de compte. Je ne sais pas grand-chose... par contre je sais que Dieu aime les hommes, qu’Il leur tend les bras afin qu’ils viennent à lui et qu’ils acceptent Son amour.

 

 

***

ROXANNE S

 

J’ai regardé d’en haut le corps de la petite fille, comme si j’avais été dans un arbre. Puis, j’ai été transportée vers un merveilleux paysage où tous les sentiments et les évènements de ma vie se sont déroulés simultanément. J’ai écris un livre à ce sujet : «The Wave of Light » (l’onde de lumière) pour essayer de décrire tout cela, mais voici ce que j’ai récemment rédigé :

Ici

En visite

A l’état de particules

La vie se déploie

Dans le temps et l’espace

 

L’éternité

Aperçue en rêve

Moments sereins

De béatitude

Nous revenons chez nous

A l’état d’onde

Le temps et l’espace

N’étant que purs concepts

De ces particules

*

J’ai été renversée par une voiture. Inconsciente pendant trois jours à l’hôpital, j’ai subi une commotion et j’ai souffert pendant environ un an (bras cassé).

C’est différent de tous les rêves que je me rappelle avoir fait à cet âge.

J’ai regardé dans la rue le corps de la petite fille (le mien), une femme est sortie d’une voiture en hurlant (c’est son véhicule qui m’avait renversée). J’étais très détachée de cette scène. Une magnifique musique provenait de partout et de tout.

De l’obscurité complète à la lumière complète... il semble que tout était fait de lumière. A mesure que je progressais dans l’expérience, un être est d’abord apparu en tant qu’être asexué à l’amour inconditionnel. Puis, il s’est transformé en mon grand-père décédé.

J’ai vu que tout ce que j’avais ressenti, dit et fait avait une influence sur tout.

Des châteaux et des fleurs faits de nuages, des émotions et des substances éthériques. J’ai compris que nos perceptions du temps et de l’espace sont limitées par notre existence physique. Celle-ci est expansée lorsqu’on laisse le corps derrière soi, mais on voit encore tout, chose impossible depuis cette perspective-ci, mais possible quand on retourne à… tout ce qui est.

Comme je « sais » que le temps linéaire n’existe pas, parfois (au cours d’une méditation, ou quelquefois lorsque je m’y attends le moins), il semble que tout se passe simultanément. Ainsi, j’ai vu mon petit frère sur terre, et j’ai compris à quel point il avait besoin de moi dans cette vie-ci.

Il y a un mois, dans un état méditatif semblable au rêve, j’ai vu tous les évènements de tout ce qui a été, qui est et sera jamais se rassembler en un point de lumière... des émotions aux formes géométriques se fondant toutes en un point minuscule... j’ai dit nettement, à voix haute : « J’ai compris. » et j’ai repris conscience. C’est très difficile à décrire, mais c’est le mieux que je puisse faire.

A sa mort, ma grand-mère m’a emmenée dans des « paysages » similaires (1974). J’ai eu trois expériences dues au LSD : c’était semblable mais pas aussi intense (1976, 1981, 1997). Après une opération importante (1991), un être de lumière m’a rendu visite et m’a dit que j’allais guérir.

Cela me fait du bien de me rappeler de ces expériences. En 1997, après la naissance de mon premier petit-enfant, je me suis concentrée intensément afin de déplacer mon corps - et tout le quotidien qui l’accompagne - de l’Oregon au Colorado. Au cours de l’année passée, de nombreuses expériences profondes m’ont également plongée à nouveau dans tout cela. J’imagine qu’on pourrait dire que j’ai eu la cerise sur le gâteau et que je suis en train de la manger.

J’ai eu de nombreux emplois et je suis toujours curieuse de vivre d’autres expériences – j’ai eu d’innombrables discussions au sujet de la vie, de la nature de l’existence, des EMI, de la mécanique quantique, de tout !

Je ne voulais pas réintégrer mon corps, en partie parce que c’est très douloureux, en partie parce que ma situation familiale était très difficile : mon père nous avait abandonnés, ma mère, mon petit frère et moi vivions dans des endroits horribles, nous avions toujours faim.

Ce qui est merveilleux : la découverte, la vue que tout est lié. Ce qui est terrible : revenir.

 

 

***

RUTH 2038

 

Ma première expérience m'est arrivée en 1965, j'avais un diagnostic de cancer terminal. Pendant 10 jours je suis restée en dehors de mon corps, comateuse, et j’ai pu voir et entendre les docteurs et les infirmières dire : « Ca y est, nous l'avons perdue ».

Mon corps était méconnaissable... je ne pesais plus que 30 kilos, et je le trouvais très laid. Par la suite, errant dans l'hôpital, je me suis brusquement retrouvée dans un long tunnel, où je voyais tous mes parents déjà décédés, debout, et qui souriaient à mon passage. Je n’éprouvais qu'une seule motivation, qui était de gagner la lumière splendide au bout du tunnel. Entre temps, passaient en revue toutes mes expérience de la vie, et j'étais moi-même, à chaque fois, l'être que j'avais blessé ou bien que j'avais aidé, si bien que je ressentais ce qu'ils ressentaient lorsque je leur avais fait, soit du mal, soit du bien. Une voix m'a déclaré « vous êtes jugée », en ceci que, étant à la place des autres, je me jugeais moi-même... difficile à expliquer, il me semble plus facile d'appeler cela : « karma ».

Arrivée à la LUMIERE, c'était plus brillant que quoi que ce soit sur terre, une pure LUMIERE blanche, avec la perception d'un amour inconditionnel et chaleureux.

Toutes les questions que j'avais jamais pu me poser trouvaient leur réponse dans la LUMIERE. Il me semble y être restée longtemps, occupée à absorber toutes les réponses.

Par la suite une voix m'est venue de la LUMIERE, qui m'a dit que mon heure n’était pas venue. J'ai SUPPLIE de toutes mes forces, mais j'ai été renvoyée aussi sec à mon corps physique. Je m’en suis prise aux docteurs et infirmières. Je n'ai pas parlé de cela avec quiconque, parce que ma famille a des croyances fondamentalistes (Pentecôtiste).

En 1993, j'ai eu une crise cardiaque et me suis retrouvée dans une situation similaire, à une seule GRANDE différence près : j'étais mariée à cette époque, et j'ai vu une image de mon mari qui pleurait et m'implorait de ne pas mourir. Aussi ai-je eu le choix, soit de rester, soit de revenir, et j'ai choisi la vie cette fois-ci.

En 2000, je vivais seule, et je suis tombée grièvement malade d'une infection d'E. coli, comme je l'ai appris plus tard. Je ne suis pas allée à l'hôpital. J'étais très malade, je vomissais et je ne tenais pas debout. J'ai hurlé à l'Univers de me laisser mourir, ou bien de me guérir.

Je suis sortie de mon corps et j'ai passé le tunnel, mais cette fois-ci, j'ai pu me rendre à d'autres niveaux d'existence, dont 7 qu'il m'a été permis de visiter. Un des niveaux était très bizarre, je voyais à l'intérieur un marais fangeux, gigantesque, où des âmes subissaient des supplices sexuels, etc... de toutes les sortes les plus viles. Elles se «croyaient» piégées quand tout ce qu'il leur aurait fallu faire, c'était de lever les yeux vers le chemin qui les mènerait vers la LUMIERE. Leur lot semblait être de ne pas vouloir chercher... j'ai hurlé pour me faire entendre, mais ils semblaient ne pas entendre.

On m'a conduite près de certains êtres qui ressemblent aux extraterrestres qu'on appelle les «Gris». Ils se sont présentés comme le Conseil, et ils m'ont dit qu'ils faisaient partie d'un groupe dit des « recycleurs d’âme », et qu'ils aidaient les âmes en cours de réincarnation.

De beaucoup, celle-ci a été la plus profonde de mes EMI, car je voyais la corde d'argent qui me reliait à mon corps physique. Cette expérience a duré plus de 20 minutes, autant que je m'en souvienne. J'étais morte, ce n'était PAS une simple sortie du corps, je connais très bien celles-ci.

Il y a dans l'Univers une structure si profonde qu’elle défie toute explication. Je la contemple comme Cayce contemplait les chroniques Akashiques, mais à mon avis, c'est un ordinateur central gigantesque capable d'organiser des milliards de giga-octets chaque seconde. C'est comme une machine en parfait fonctionnement, totalement juste, parfaitement ordonnée. L'Univers est le contraire du Chaos.

J'ai beaucoup plus de choses vues à raconter sur les différents niveaux, mais à présent je n'en parlerai pas.

*

Aucune parole d’un quelconque langage ne pourrait dépeindre cette expérience.

Je sais que j'étais moi-même, que mon ego durait, si ce n’est que je n'avais plus besoin du corps.

Une abondance de couleurs indicibles, qui n'existent pas sur la Terre... en plus, une sorte de vibration... j'ai demandé ce que c'était, cela ressemblait à de la musique... on m'a dit que c'était les prières, supplications et louanges qui émanaient de la Terre et d'autres planètes.

Paix totale, j'étais finalement chez moi... le Temps n'existait plus. Ce qui m’a fortement impressionnée, c’est la simplicité de l'ordre de l'Univers.

J’ai reçu toutes les réponses à mes questions. Empathie et dons de guérison pour autrui.

Je n’en ai parlé qu’à ceux qui ont fait la même expérience... ceux qui n'y sont pas allés vous regardent comme un possédé si vous tentez une description.

Mon ex-époux était perturbé par toute mention de ces choses. Je suis devenue solitaire, coincée entre la Terre et la LUMIERE.

Je sais que la réincarnation est réelle... et c'est le bouddhisme qui me convient le mieux.

 

 

***

RUTHIE

 

Voici mon EMI, le miracle de ma vie :-)

En avril 1991, j’ai acheté du poisson au magasin, l’ai rapporté chez moi et cuisiné. Sur le moment, c’était délicieux !! Au matin suivant, je suis restée à la maison car j’étais faible et je pouvais à peine marcher ! TRES inhabituel pour moi, car je n’ai jamais manqué une seule journée de travail en 10 ans.

Pendant toute la matinée, mon Hubby a appelé de temps en temps et une fois, il m’a demandé ma température... je lui ai répondu que j’étais trop faible pour m’en soucier.

Au moment où il est arrivé, j’étais sur le point de traverser, d’aller vers la Lumière. Ma mère et mon frère décédés depuis 5 ans (ils sont morts à 6 mois d’intervalle, au jour près) sont venus m’emmener « à la Maison ». Cependant, je ne me suis pas rendu compte à ce moment là qu’il s’agissait de mon frère : pour moi il ressemblait au type avec le visage de la marionnette Howdy Dowdy, souriant et disant « Viens avec nous Ruthie, on s’AMUSE !! » Il répétait cela sans cesse. Ce n’est qu’environ un mois après mon EMI que j’ai réalisé que c’était mon frère, car quand il était plus jeune, il ressemblait vraiment à Howdy Dowdy, cheveux roux et taches de rousseur !! LOL :-)

Nous sommes passé à travers des milliers d’âmes et n’en avons blessé aucune. Il y avait une petite fille... quand je l’ai regardée dans les yeux, j’ai vu dans son Ame et j’ai su que je la connaissais. J’ai réalisé cette année que cette petite fille, c’était MOI. Elle est partie quand j’avais sept ans parce que j’ai été victime d’abus sexuel, et lorsque cela arrive à un enfant, toute innocence est perdue, elle a donc quitté Mon Esprit d’Enfant. Elle m’est apparue plusieurs fois encore, tentant de se faire reconnaître... peu importe ce qui se passe, il faut apprendre à s’aimer soi-même. Tant que vous n’y parvenez pas, vous ne pouvez pas aimer les autres.

Ma mère ne m’a rien dit, rien du tout, mais elle ne cessait de me regarder dans une espèce de miroir. Je caressais ses cheveux, comme à mon habitude quand elle vivait... j’aimais peigner sa chevelure et la caresser. Je l’ai fait longtemps, je n’arrêtais pas d’essayer d’engager la conversation, mais sans résultat. Aujourd’hui encore, il me suffit de fermer les yeux, d’imaginer et je peux encore sentir sa chevelure :-) Environ deux semaines plus tard, j’ai réalisé pourquoi elle ne m’avait pas parlé. Elle se rendait compte que si elle m’avait dit un seul mot, je n’aurais pu m’empêcher de traverser vers la Lumière, et elle savait que ce n’était pas mon heure. Mon cœur se languissait d’être avec ma mère, mais elle savait que mon travail n’était pas terminé ici.

Il y avait un être près de moi, il m’a fallu longtemps pour m’en rendre compte, il portait une capuche et avait mis le bras autour de mon épaule. Au début, j’ai pensé que c’était l’Ange de la mort, complet avec le squelette et la capuche, mais à ce moment là, je ne savais pas qui il était, pendant des années je n’ai pas parlé de lui car je le considérais comme mauvais, tout en ne lui ayant porté aucune attention. Depuis, j’ai lu les récits d’autres personnes qui ont vu cet être encapuchonné, je ne suis toujours pas certaine de qui il s’agissait. J’étais alors trop occupé à caresser les cheveux de ma mère, désirant être avec elle car elle me manquait énormément.

Finalement, mon Hubby m’a réveillé, me secouant presque jusqu’à me faire tomber du lit. Quand je l’ai regardé dans les yeux, j’ai vu ce que j’ai pris pour de la haine pure, mais j’ai réalisé plus tard que c’était de la peur, en effet, à ce moment là il savait que j’étais morte. Cela l’a tellement effrayé que même maintenant il ne parle pas avec moi de mon EMI. Quand j’ai enfin été en mesure de me traîner hors du lit, dans le couloir et jusqu’à la porte d’entrée - toute nue, car je n’avais pas suffisamment d’énergie pour m’habiller - j’ai regardé dehors... je n’avais JAMAIS vu de ma vie tant de couleurs et de beauté. Je vous assure, je pensais que c’était l’Eden, car 5 jours auparavant, tout était différent. Les fleurs s’étaient épanouies, il y avait des feuilles sur les arbres, ce qui habituellement prend plus de 5 jours au Kansas, mais tout s’est produit pendant mon EMI. J’ai considéré qu’il s’agissait aussi d’un miracle :-) J’ai été complètement effarée que cela arrive si vite !

Au 5ème jour d’une température de 40,5°, je suis allée chez le médecin. J’ignore pourquoi mon cerveau n’a pas cuit, les médecins appellent cela un miracle. Ils ont pratiqué un examen complet et se sont aperçu que TOUS mes organes féminins avaient disparu. Je considère cela comme une régénération :-) Autre chose bizarre, ma peau est devenue rouge comme un feu de la circulation et on ne sait pas pourquoi, aucune idée, personne n’a jamais vu cela avant. Environ 2 semaines plus tard chaque centimètre de ma peau a pelé, comme une mue de serpent, même la plante des pieds. Il ne restait pas un iota de mon ancienne peau.

Je suis retourné travailler le lundi, j’avais tellement d’énergie que je pouvais lancer une palette en chêne à environ 3 mètres, et elles sont LOURDES !!! Je n’aurais pas dû être capable de faire cela à cause des 8 kilos que je venais juste de perdre et de ce que je venais de traverser :-) Je ne pesais que 45 kilos quand je suis revenu travailler. Il a fallu des mois pour que je réalise que tout ce que j’avais vu s’était réellement produit. Je ne comprenais pas du tout, mais je savais que ce qui m’était arrivé était quelque chose qui allait changer ma vie pour toujours. J’allais tout recommencer pour devenir ce que je suis aujourd’hui :-)

J’espère que cela vous a plu :-)

Amour et Lumière.

 

 

S veterinaire

 

J’étais en train d’accomplir un acte vétérinaire sur un cheval... brusquement, il s’est cabré en un geste de protection, et ses sabots antérieurs m’ont percuté directement à la tête, au visage et au bras. J’ai eu plusieurs fractures de la face, un décollement de rétine, une fracture du radius. J’ai perdu connaissance pendant une brève période... durant laquelle j’ai eu une expérience qui m’a semblé durer un « temps » beaucoup plus long.

Tout à coup, je me suis retrouvé au-dessus de mon corps, contemplant l’ensemble de la scène en contrebas. Je pouvais voir des choses qui se trouvaient hors de la salle où mon corps se tenait, bien que cela eut été impossible si j’avais regardé à partir de l’endroit où se trouvait mon corps. Je voyais au-dessous de moi, comme une caméra qui a été surélevée afin d’obtenir un plan large d’une scène. Je me suis rendu compte qu’il y avait 2 (peut-être 3) êtres avec moi, un de chaque côté. Ils communiquaient directement avec moi par télépathie, simplement en transmettant leurs pensées dans mon esprit, sans aucune parole et en beaucoup moins de « temps ». J’avais conscience d’être, je ne sais comment, hors des « lois » ou processus de vie habituels.

Bien que je n’aie pas revu ma vie à proprement parler, on m’a montré par la compréhension, et par le biais d’images ou d’un film, de nombreuses choses vécues et significatives. Le bon et le mauvais. Tout se focalisait sur mes réactions, comment je m’étais comporté. Je me souviens de l’absence quasi palpable de toute peur. On m’a fait comprendre que cette peur est ce qui sous-tend nombre de nos mauvais choix, qu’il n’y a rien à redouter. J’ai ressenti de la compassion envers moi-même d’une manière dont je n’aurais jamais imaginée qu’elle fût possible. Un amour que je n’avais jamais connu... une empathie, sympathie pour tout ce que j’avais vécu et une détermination nouvelle à vivre comme je le pourrais, comme je le devrais, comme il le faudrait. Je savais que mon dessein était clair et on m’a montré ce but afin que je comprenne comment il me fallait être. Je ne ressentais pas de douleur. Je n’étais pas certain d’avoir un corps ni que mes guides en aient eu un, cela ne semblait pas avoir d’importance. J’étais relié à toutes les informations, une compréhension totale de tout. Mais ce qui ressortait avant tout, c’était l’importance du but de ma vie. J’ai vu l’avenir (je ne m’en souviens pas), j’ai même vu à quel point le rétablissement suite à l’accident serait difficile, mais je savais que je m’en sortirais et cela seul comptait, que je sois en mesure de faire ce que je suis censé faire. Je ne pourrais servir ce dessein que si je perdais mes peurs, celle du rejet, celle de ne pas être apprécié à cause des positions que j’adopterais, celle d’être dépendant d’autres personnes qui, elles, maîtrisent la situation (seuls, nous-mêmes le pouvons), etc...

Ensuite seulement, je pourrais agir par pur amour, sans complication ni compromis. Lorsque j’ai eu « compris » tout cela, je me suis retrouvé dans mon corps avec une douleur atroce. Je savais également que ces guides sont toujours présents quand on en a besoin. Fondamentalement, ce sont eux qui nous alimentent.

*

C’est difficile de traiter tout cela. J’ai le sentiment que personne ne peut vraiment comprendre à moins d’y être allé soi-même.

J’étais inconscient physiquement, mais plus lucide et conscient que jamais auparavant ou depuis. Comme si, ayant nettoyé une vitre dont on ne savait pas qu’elle était sale, on découvrait la différence.

Il me semblait être conscient d’une altération dans l’écoulement du temps, mais je ne m’en préoccupais pas, cela n’avait pas d’importance. Cela paraissait naturel et familier.

Amour pur, empathie.

Ils (les êtres) étaient de chaque côté de moi. J’ai senti que je les connaissais depuis toujours... je me sentais fortement lié à eux. Compréhension, amour, spécificité de mon être et de mon dessein. Ce que je devais faire : ne pas laisser s’insinuer à nouveau dans ma vie la peur qui interférerait avec les actions motivées par l’amour pur et accomplir ce que je suis venu faire ici.

J’ai passé en revue les sentiments vécus, bons et mauvais. Appris combien la peur est au centre de nos erreurs. Je suis mieux averti de cette peur quand elle recommence à s’insinuer. Je fais un « auto-contrôle » et je prends des décisions parfois difficiles, afin de rester fidèle à mon être authentique, c’est-à-dire agir par honnêteté et amour, même quand cela pose problème.

D’où j’étais, j’ai vu l’agencement et l’infrastructure du bâtiment, ce qu’on ne peut remarquer depuis le sol qu’avec beaucoup de difficulté. Je suis revenu beaucoup plus tard et j’ai vérifié que c’était bien réel.

Cet amour pur s’infiltre de telle manière qu’il semble pratiquement être comme un niveau ou une dimension. Il était impossible que j’aie pu recevoir cette somme d’informations dans le laps de temps qui s’est écoulé pour mon corps. Je me sentais en quelque sorte « développé » mais je ne peux pas vraiment l’expliquer avec des mots.

La peur est un gros handicap... chacun de nous a un but qui a autant d’importance que celui d’un autre, il n’y a pas de vies « petites ou insignifiantes », nous sommes tous reliés. C’est comme avoir un petit rôle dans une pièce, on le remarque peut-être moins que le rôle principal, mais la pièce n’existe que si chaque acteur joue son rôle spécifique, tout aussi crucial que les autres.

. J’ai voulu revenir à la vie tout simplement parce que j’avais un projet tout neuf, une tâche à continuer et à mener à bien. Je ne me souviens pas des détails, mais certains évènements continuent de se produire aujourd’hui, particulièrement quand je rencontre une personne dont je sais qu’elle est liée à l’un des évènements que j’ai connus là-bas.

Depuis cette expérience, j’ai des sensations électriques, quelque chose comme un bourdonnement sourd dans les mains quand je travaille avec mes patients, et dans mes relations avec les gens. Il est difficile pour une personne de me cacher ce qu’elle est réellement, je peux différencier les personnes bonnes, basées sur l’amour, de celles qui sont basées sur la peur et qui ont l’intention de nuire. De la précognition qui se manifeste par des sentiments, et non par des détails précis d’évènements.

Sentiment d’unicité. D’un dessein bien plus grand qu’ici et maintenant. Identité spirituelle. Je me considère comme un être spirituel en mission humaine.

Je fais attention aux gens. J’aide lorsque je le peux. Même si cela signifie seulement dire à des inconnus qu’ils sont beaux. Je suis beaucoup plus compréhensif dans les relations, je sais que nous avons tous une mission et que nous luttons tous, je peux donc plus facilement ignorer les actes blessants des autres envers moi, car je sais qu’ils ne sont tout simplement pas reliés à l’amour, qu’ils sont « perdus » et qu’ils agissent en fonction de ce qui reste, c’est à dire la peur...

J’ai partagé avec beaucoup de précautions. Personne dans ma famille ne le sait. En fait, j’ai tendance à ne raconter qu’aux quelques personnes qui semblent prêtes à écouter ces choses. Elles me disent qu’après, elles voient un peu différemment les évènements dans leurs vies, pertes d’êtres chers, conflits, etc...

Le meilleur fut cet appel à l’éveil, à l’être. C’est aussi la sécurité qui me vient de toutes ces révélations.

J’ai fondé une association pour tenter de modifier le système de soins vétérinaires. La recherche d’un système beaucoup plus responsable, sans faux fuyants. Je ne recherche plus l’approbation d’autrui. Je m’efforce seulement de rester dans le droit fil d’un projet honnête.

 

 

***

SAMMY

 

J’avais des symptômes grippaux accompagnés de douleurs mineures irradiant depuis la poitrine vers les deux bras et remontant jusqu’à la mâchoire. Après quelques semaines sans amélioration, on a décidé de me soumettre à un test d’effort. Au cours de la première étape du test, j’ai ressenti une douleur terrible dans la poitrine, comme si quelqu’un m’avait mis un étau géant sur la poitrine.

Après cela, mes souvenirs consistent en des images et des sensations fragmentaires. Je me souviens d’être passé dans un tunnel ou un passage tubulaire avec un fort bruit de vitesse en arrière-plan. Je ne me rappelle pas être entré ni sorti du tube.

Ce dont je me souviens immédiatement après, c’est d’avoir été attiré vers une lumière magnifique d’une intensité incommensurable. Tandis que j’allais vers la lumière, ma première femme, décédée, m’a intercepté. Elle était heureuse de me voir, mais préoccupée parce qu’il n’était pas temps pour moi d’être là. J’ai su qu’elle était heureuse et satisfaite de sa forme d’alors. Je ne me rappelle pas qu’elle ait formulé tout cela. Je l’ai su, tout simplement.

J’ai eu l’impression de tourner vers la droite. Ensuite, je me souviens d’avoir été assis dans une chaude prairie verte, sous un brillant ciel bleu. Je ne peux me rappeler nettement s’il y avait de l’herbe, des fleurs ou d’autres plantes à cet endroit. J’y ai parlé avec quelqu’un. Nous avons parlé pendant des heures de la raison pour laquelle nous tous sommes ici, de mes plans pour cette vie. A ce moment-là je savais tout cela, tout le sens de la vie, ce que tout cela signifie.

Maintenant, je ne me souviens de rien, sauf de la dernière phrase. Il est clair pour moi que je ne suis pas censé me souvenir de tout cela. Aujourd’hui, je rêve encore très en détail de cette conversation. Et quand je me réveille, je ne peux toujours pas m’en souvenir. Je ne sais pas à qui, ni même de quoi j’ai parlé. Ce que je peux vous dire, c’est que je ressentais un amour inconditionnel et une sagesse sans limite.

Ainsi que je l’ai dit, la seule chose dont je me souvienne dans cette conversation, c’est une phrase. Je m’en rappelle comme si je venais de l’entendre. Une voix masculine profonde a dit : « Alors c’est décidé, tu retournes »...

A la fin de cette phrase, le personnel médical a tenté une défibrillation pour la deuxième fois. J’ai été projeté dans mon corps, et j’ai senti le choc avec fureur. J’ai entendu dire « Conversion » ce qui est le terme médical anglais pour : rétablissement du rythme cardiaque. Il s’agissait donc de la seconde défibrillation. Le médecin qui a pratiqué le test d’effort m’a dit qu’on m’avait administré deux chocs électriques. La première fois, je n’ai pas fait la « conversion ».

Mes yeux se sont refermés. Lorsque je les ai rouverts, j’étais en cardiologie.

*

Ce que je peux dire après ce « voyage », c’est qu’il s’agit d’une expérience sans commune mesure avec notre monde. Ce que j’ai reçu, par exemple, je l’ai reçu sous forme d’impressions et de communications non verbales.

Les souvenirs que j’ai gardés sont très vifs et très nets, contrairement à ce qui se passe pour les rêves. Mais il ne m’est pas venu à l’esprit de regarder ou d’observer une quelconque partie de mon corps. J’éprouvais une incroyable sensation d’attention et d’amour absolus. Ce que je pourrais décrire comme s’en approchant le plus c’est l’amour inconditionnel d’une mère pour son bébé.

J’ai entendu un bruit de souffle dans le tunnel, similaire au souffle d’une radio entre deux stations, ou encore au son de la houle océanique, sans la pulsation des vagues.

Je me souviens avoir voyagé à très grande vitesse dans un passage tubulaire obscur. J’ai vu le spectre complet d’une lumière à la beauté indescriptible, très brillante. Mais aussi brillante qu’elle fût, cette lumière n’était pas désagréable ou douloureuse à regarder.

J’ai rencontré ma première femme décédée. J’ai parlé avec une entité supérieure de la raison pour laquelle nous sommes ici, ce qu’est notre mission dans cette vie. Je n’ai pas souvenir de l’apparence de cette entité. Je pense que j’ai pu connaître cette entité avant mon attaque cardiaque, mais je n’en suis pas sûr.

J’ai passé plusieurs heures à discuter dans la prairie verte. Or, les efforts de réanimation ont pris moins de cinq minutes...

J’ai appris qu’il y a un plan, un propos qui motivent notre présence ici. Je sais que la vie implique bien plus de choses que ce dont nous sommes conscients. Mais il se pourrait que nous ne soyons pas en mesure de comprendre ces choses tant que nous sommes dans notre forme actuelle.

En de rares occasions, je ressens très fortement qu’il me faut choisir un certain chemin de vie. A chaque fois, j’ai obéi à ce sentiment et cela s’est avéré très positif.

Je suis certain que le choix de rester ou de partir m’appartenait. Cette expérience a mis fin à la souffrance et à la colère que je ressentais après la perte de ma première femme. J’ai fait la paix avec les forces qui régissent cette existence.

J’ai une vie bien plus équilibrée. Je croyais que la poursuite de la richesse matérielle et du statut social étaient la seule raison d’être de la vie. Depuis mon EMI, j’ai découvert que je ne veux plus suivre ce chemin. Mon médecin m’a dit : « Changez de travail... ou vous mourrez ! »... et il a ajouté que cette fois, je pourrais mourir définitivement. J’ai mis cela de côté et je suis retourné travailler, principalement parce que j’avais le sentiment de devoir continuer à bien gagner ma vie. Cela n’a pas marché. Pas pour des raisons médicales, mais simplement parce que ce n’était plus important pour moi. Fin octobre, j’envisageais sérieusement de démissionner. Et puis, au travail, en novembre, un échafaudage monté sur des installations militaires s’est effondré... la chute aurait dû me tuer. A part quelques égratignures et le souffle coupé, je m’en suis sorti indemne. Tandis que j’étais allongé, tentant de reprendre ma respiration, j’ai entendu la voix de mon médecin, comme si quelqu’un faisait marcher un magnétophone près de mon oreille : « Changez de travail, ou vous mourrez » ! Je ne suis jamais revenu à ce travail.

Mon schéma de croyances a drastiquement changé. J’ai découvert la preuve concrète que beaucoup de choses que l’on m’a enseignées depuis la chaire, lors du sermon, sont tout simplement fausses. Les prêtres, pasteurs et autres hommes et femmes du clergé n’ont pas la moindre idée de ce que la vie et la mort impliquent réellement. Il existe un plan directeur et chacun de nous y joue son rôle. Je suis certain que chaque rôle dans ce plan est tout aussi important qu’un autre. Croire que situation et statut confèrent plus d’importance à son propre rôle qu’à celui de la « dame pipi », n’est rien d’autre qu’une absurdité égocentrique. Oh, je sais : je pensais aussi de cette manière.

Ma femme me croit. Cependant, mon expérience contredit fortement ses croyances religieuses, et en discuter la met mal à l’aise. Parmi les quelques personnes, en dehors de ma famille, qui savent que j’ai eu une expérience, la plupart traitent le sujet comme si j’avais avalé ma pharmacie au déjeuner. En conséquence, je n’aborde pas très souvent le sujet. A l’exception d’une journaliste avec laquelle je travaille occasionnellement. Elle a eu une EMI quand elle était adolescente, et nous avons longuement discuté de nos expériences. L’autre exception, de façon assez étonnante, c’est mon médecin.

De retour de ce « voyage », j’ai ressenti un mélange de soulagement et de confusion : la plupart de mes croyances venaient tout bonnement de s’effondrer.

 

 

***

SANDRA S

 

C'était le lendemain matin même de mon retour à la maison après avoir donné naissance à une fille née prématurément par césarienne. Le docteur m'a fait sortir plus tôt parce que j'étais très dépressive. J'avais eu un accident de voiture un mois avant. J'étais couchée sur le canapé regardant la TV avec ma soeur. Tout d'un coup, j'ai senti un poids oppressant causant une douleur sévère à ma poitrine, et j'étais partie.

C'est arrivé très rapidement en temps terrestre, mais il faudrait au moins une demi-heure pour le décrire ! Il y avait un feuilleton. Pendant les publicités, elle est allée au magasin en bas pour acheter du soda. Je me souviens qu'il y avait une publicité sur un détergent quand l'expérience a commencé. Quand je suis revenue, la même publicité était toujours là, et ma sœur est arrivée quelques minutes après. Elle a trouvé une sœur différente de celle qu'elle avait laissée.

Je me sentais très alerte et consciente. Mais je ne pouvais pas voir mon corps. Je savais que j'étais moi, mais je ne pouvais pas me voir dans cet espace. J'ai seulement senti que c'était moi. Mais je pouvais entendre, penser, et je me sentais mieux et plus tranquille que je ne l'ai jamais été.

J'étais très confuse. Quand j'ai dit à ma sœur ce qui était arrivé, j'ai dit : je ne sais pas si c'était un rêve, une expérience réelle, une vision, un produit de mon imagination ou autre chose. Tout ce que je peux dire, c’est que c'était très réel, et que je ne peux pas l'expliquer. Plus tard, je me suis rendue compte que c'était une « EMI ».

J'étais dans un espace avec des couleurs que je ne peux pas décrire. Je percevais arrière-plan une musique paisible et joyeuse, et j’éprouvais le plus profond sentiment de bien-être qui soit. C'était comme si mon intérieur, mon être entier était enivré de paix, d'harmonie et de complétude. Je ne me souvenais de rien concernant ma vie sur terre. Ce n’est que lorsque je vis mon beau-père et mon plus jeune frère marchant vers moi que j'ai commencé à ressentir une certaine confusion, sans réellement me préoccuper de savoir pourquoi.

Au début de l'expérience, j'ai entendu comme une implosion/explosion, je ne suis pas sûre. Après, il y avait cette musique en sourdine. C'était très intéressant parce que c'était partout, mais je ne pouvais pas en identifier la source. Ce n'était pas fort ou quelque chose comme ça. C'était absolument magnifique, indescriptible.

Je pense que mon expérience entière était dans cet espace, tunnel ou enceinte, quel que soit le nom que vous voudrez bien lui donner. En fait, je n'ai jamais vu La Lumière Brillante que la plupart des gens ont décrite.

Je savais qu’il y avait d’autres êtres partout. Je ne pouvais pas les voir clairement. Après quelques instants, j’ai commencé à distinguer mon beau-père et mon plus jeune frère. Ils étaient décédés l’année précédente à deux semaines d’intervalles. Ils s’appro-chaient de moi comme s’ils flottaient au lieu de marcher. J’étais assez surprise de les voir. Je me demandais ce qu’ils faisaient là. Ils n’ont rien dit du tout. Mon beau-père a juste étendu sa main droite vers moi, et quand ma main était sur le point de toucher la sienne, j’ai entendu une voix qui m’a dit sur un ton impératif : si tu le touches, tu vas certainement mourir, souviens-toi de ton fils Irving, il a besoin de toi. Tu as besoin de retourner près de lui. Je n’aimais pas écouter cela. Je me sentais si bien, que je ne voulais pas retourner. C’était si magnifique, et je me sentais tellement en paix ! C’était comme retourner à ma vraie maison.

Ainsi, j’ai appris à ne plus avoir peur de la mort. En fait, j’étais probablement plus effrayée au début, après mon expérience, non pas de mourir, mais de ne pas être capable de décrire ce qui m’était arrivé, et d’être considérée comme une folle. Après avoir réfléchi à mon expérience, je me suis sentie très satisfaite à l’idée de mourir, la seule chose que je n’attendais pas avec impatience était la douleur avant le passage réel de l’autre côté.

Je savais que j’étais à un endroit différent de la Terre. Je n’ai pas vu de choses, j’ai seulement perçu vaguement d’autres êtres autour de moi. J’ai eu le sentiment très fort qu’il n’y avait pas de temps. Ça n’avait pas d’importance ! Je savais que je n’étais pas consciente du tout du temps. C’était ainsi jusqu’à ce que je revienne et que je puisse comparer cette sensation avec celle que j’ai sur terre.

J’ai su - sans savoir comment - que nous sommes tous des êtres aimants et pacifiques. Que nous appartenons à un autre endroit et non pas à la planète Terre ou à cette vie. J’ai senti qu’il y a une autre vie, et que c’est celle-là qui est la vraie, celle que nous sommes tous supposés avoir.

Le retour, je n’ai pas aimé ça du tout... j’ai pris mon temps pour revenir. Cependant, la voix que j’ai entendue était si autoritaire, qu’il me semblait que je ne pouvais pas refuser ! En outre, c’était seulement après qu’Il m’ait dit tout cela, que je me suis souvenue que j’avais un fils dont je devais m’occuper. Quand je me suis souvenue complètement de mon fils, alors là, j’étais revenue !

En fait, j’étais très clairvoyante avant notre accident de voiture. J’ai dit à mon mari ce jour-là d’être doublement prudent parce que je sentais la probabilité d’un accident ce jour-là. C’était le jour de la fête des mères. J’ai aussi eu des rêves pendant que j’étais enceinte de ma fille, que ça allait être une fille, et qu’elle allait mourir presque immédiatement après la naissance. Après l’expérience, j’ai fondamentalement essayé de nier la possibilité d’être trop clairvoyante. J’avais peur que tout ce que je dirais ou rêverais, deviendrait réalité ! J’ai presque voulu ne plus rêver du tout.

Ce n'est que récemment que j'ai retrouvé cette perception. C'est si intéressant parce que je vois les gens différemment. C'est difficile en même temps parce que je me sens comme une personne inadaptée à ce monde. Je fais attention à des choses que la plupart des gens ignorent, et je ne fais pas attention à des choses qui comptent pour les autres. Il semble que j'ai des problèmes de mémoire mais ce n'est pas cela. Je ne sais pas comment l'expliquer!

J'ai arrêté d'aller à l'église. Je crois que la plupart des choses qu'enseigne l'église sont inexactes et même, dans certains cas, fausses. Je ne crois pas à la représentation de Dieu comme étant un être colérique et punissant. Je crois aussi qu'il y a une raison pour tout ce qui arrive. Souvent, je ne comprends pas la raison, mais je sais que je n'ai pas besoin de la comprendre. J'ai juste besoin d'apprendre à l'accepter. C'est parfois difficile. Ça ne veut pas dire que je ne souffre plus. En fait, je ressens souvent la douleur des autres comme si c'était la mienne. C'est comme si je devenais excessivement sensible. D'un autre côté, c'est facile pour moi d'expliquer les choses intérieures aux gens. Je peux même décrire leurs sentiments mieux qu'ils ne le font. C'est incroyable!

J'avais honte de parler de cela à certaines personnes proches. J'avais peur qu'ils me prennent pour une folle. Après un moment, les gens ont commencé à beaucoup me critiquer parce que je ne suis pas une pratiquante. Ils ne comprennent pas comment je peux dire que je crois en Dieu tout en refusant d'aller à l'église. Ils pensent aussi que je ne suis pas un bonne mère, femme, parente, parce que je consacre beaucoup de temps et d'énergie à aider les autres. Ils ne comprennent pas que je sais pertinemment que ma propre famille va relativement bien, alors qu'il y en a d'autres dont les besoins essentiels ne sont pas couverts. Bien-sûr, j'aime ma famille affectueusement. J'essaye de faire du mieux que je peux pour eux. Ils sont ma priorité la plus haute. Cependant, je sens que j'aide ma famille en aidant aussi les autres. Je ne sais pas comment leur expliquer cela pour qu'ils puissent me comprendre.

Je n'ai pas d'autre pratique religieuse que de prier à ma façon. Je ne prie pas de la manière traditionnelle comme la plupart des gens le font parmi les catholiques – religion dans laquelle j'ai été élevée.

Concernant mes choix de carrière, après être venue aux U.S.A. en 1991, j'ai commencé à faire un travail dans un domaine social/humain très différent des domaines reliés au business que j'avais toujours connus. Je pense que c'est plus épanouissant que n'importe quel autre genre de carrière, même si ça ne paye pas bien.

Dans la plupart des cas, les gens sont dubitatifs. Il n’y a que mes enfants et très peu d'autres qui y croient. Je n'ai pas rencontré beaucoup de gens qui aient eu la même espérience. Le seul que je connaisse ne peut pas, lui non plus, donner beaucoup de détails. Il semble manquer de mots pour la décrire. La seule chose qu'il puisse dire clairement est qu'il a vu La Lumière...

Confusion, dépression, euphorie, paix, doutes au sujet de ma santé mentale et, en fin de compte, acceptation et bonheur dans la perspective d’un voyage futur de retour « à la maison ».

Je ne suis pas sûre que cette expérience puisse être comptée comme une EMI. C'était bref, et je n'ai pas vu La Lumière. Cependant, je sais que c'était son prélude. Ma vie a tout de même changé pour le meilleur. J’en remercie Dieu.

 

 

***

SARAH

(transcription de l’émission The Art Bell Radio Show (2/4– 2/5/99)

 

En août 1989 vers 22:00, je revenais à vélo de mon travail de bénévole. En arrivant à un feu de circulation, une camionnette roulant à quelque 50 milles à l’heure me frappa par derrière. La bicyclette et moi avons été littéralement écrasés contre le véhicule, puis j’ai été projetée à 60 pieds dans les airs et j’ai atterri sur l’accotement. Mes poumons ont été écrasés, la plupart de mes organes ont été déchirés et j’ai subi des fractures au pelvis et aux côtes.

En ce qui me concerne, je n’ai aucun souvenir de ces événements, si ce n’est qu’à un certain moment, je roulais à vélo pour ensuite me retrouver dans la plus complète obscurité. Je n’avais aucun sens directionnel ni perspective, mais j’étais consciente de mon corps... en tout cas d’en avoir encore un.

À « distance », je notai un bourdonnement et un point de lumière minuscule. Le son augmentait et la lumière semblait se diriger droit vers moi. Tandis que la chose se rapprochait, je distinguai une créature démoniaque entourée de flammes, avec des yeux immenses et des dents, qui dansait en bavant et en grognant. Son regard était menaçant, elle faisait claquer ses dents et dardait une grande langue orange pleine de bave vers moi. Je ne savais pas où aller pour échapper à cette créature qui prenait de la vitesse, bien déterminée à me rentrer dedans. J’étais clouée au « sol », dans le noir. Je suis restée là et j’ai fermé les yeux, attendant d’être engloutie ou dévorée par ses flammes.

En réalité, j’ai senti la créature passer tranquillement à travers mon corps et, jetant un coup d’œil à l’intérieur, j’ai découvert tout bonnement que la créature riait pendant qu’elle me traversait. Elle est sortie en faisant un « pop » derrière moi et je me suis retrouvée en train de voler dans la noirceur. Ce faisant, je rencontrai deux autres créatures démoniaques qui arboraient des couleurs différentes, mais qui étaient quand même effrayantes. Armée du savoir de la première rencontre, je laissai ces deux êtres eux aussi passer à travers moi.

J’aboutis bientôt à un tunnel, dans le noir. Le tunnel, apparemment constitué de nuages gris, convergeait vers le haut, à ma droite. Là, il formait un Y, mais je ne pouvais pas voir où cela menait. Une lumière blanc jaune pénétrait par la branche droite de la fourche et illuminait légèrement le tunnel. J’ai baissé les yeux pour voir mon corps, et j’ai constaté qu’il n’était plus là. Il avait été remplacé par une lumière d’un blanc bleuté ayant la forme d’une croix/étoile équilatérale animée de pulsations. Cela me parut tout à fait naturel et plaisant à ce moment-là. C’était vraiment libérateur de ne plus être rattachée à une forme pesante.

En observant le tunnel, je notai qu’il y avait des portes de chaque côté de la structure. Il y avait aussi d’autres croix/étoiles qui déambulaient dans le tunnel, certaines bleues comme moi, et d’autres ambre. Deux croix/étoiles apparurent à mes côtés et me propulsèrent doucement dans le tunnel. Je m’élevai en flottant et remarquai que certaines « portes » étaient ouvertes alors que d’autres semblaient avoir été fermées. La première porte que j’abordai débouchait sur un enfer traditionnel. Il y avait des cris et des gémissements. Des êtres humains nus étaient embourbés dans un paysage fait de marécages d’excréments en ébullition et de dépotoirs. Des démons et des animaux torturaient les gens de toutes les façons imaginables; et les gens se torturaient mutuellement aussi. En approchant de la porte où se jouait cette scène sinistre, je ressentis comme une succion cherchant à m’entraîner comme dans un tourbillon, mais, je me mis aussitôt à « voler » au-dessus de ce misérable paysage. L’odeur putride et la chaleur étaient à peine supportables, mais une part de moi restait fascinée par la multitude quasi infinie de douleurs et d’angoisses infligées aux habitants de ce monde. Presque la totalité de mon être voulait partir, alors je n’ai eu aucune difficulté à le faire. Mon sentiment était que n’importe qui pouvait quitter cet endroit s’il le désirait. Je ressentais que personne ni rien ne retenait ces gens en captivité, sauf leur croyance en l’agonie dont ils continuaient de souffrir.

Je retournai en « volant » vers la porte qui était clairement visible de partout en « enfer ». Je quittai cet endroit avec joie, mais je me sentais quand même comme étrangère à cette joie. La porte suivante du tunnel n’était guère mieux. À perte de vue, des gens marchaient la tête penchée vers un sol jaunâtre dénudé. Ils étaient tellement absorbés par leurs pensées déprimantes et leur apitoiement qu’ils ignoraient totalement la présence des autres autour d’eux. Des sentiments intenses de solitude et d’isolement émanaient de cette scène et je m’efforçai de ne pas trop m’approcher même s’il n’y avait pas d’effet de succion près de cette ouverture dans la paroi du tunnel.

Je « volai » en longeant le tunnel vers le haut tout en examinant d’autres portes. Celle qui m’impressionna le plus profondément révélait un monde de beauté indescriptible. Je vis un magnifique jardin boisé avec des fontaines, des cascades, des ruisseaux et des ponts dont les couleurs iridescentes scintillaient. Les tableaux de Gilbert Williams, que j’ai découvert plusieurs années après mon EMI, dépeignent assez fidèlement la beauté de ce monde. Des sentiments de paix et d’harmonie émanaient de cette scène et je me dirigeai vers cette porte, propulsée par un immense désir d’y entrer.

Tandis que j’essayais de traverser le portail, je me toquai le « nez » à un obstacle dont la texture ressemblait à une pellicule de matière plastique. J’ai insisté, mais l’on m’a gentiment repoussée en me disant : « Tu ne possèdes pas le savoir requis pour pénétrer ce monde ». Je me souviens avoir été désappointée sur le coup sans toutefois me juger indigne : il se trouvait seulement que je n’avais pas l’information nécessaire.

Mon attention se tourna vers cette lumière qui luisait près de la branche droite de l’Y. Je suis entrée dans cette lumière et j’ai aussitôt été transformée par un sentiment de joie absolue. Il n’y avait rien d’autre que de la joie. J’ai dit à la lumière « Me voilà », et elle me répondit « Formidable », d’une voix qui exprimait le bonheur et la béatitude. Je me suis abandonnée à cette béatitude et j’ai appris une foule de choses qui semblent bébêtes lorsqu’on les répète, mais, ce sont néanmoins des vérités qui résonneront à jamais en moi.

J’ai appris que je suis éternelle et que, même si j’expérimente plusieurs formes de mort, je serai toujours qui je suis. Je n’ai rien à craindre, il y a seulement plus de choses à expérimenter, et en définitive, je suis la seule à choisir ce que j’expérimenterai. Cela semble banal, mais croyez-moi, l’intégrer au plus profond de soi fait vraiment du bien. Après un certain temps, je me lassai de cette béatitude éternelle et décidai de partir. Je dis donc à la lumière « Je m’en vais », et la lumière me répondit « Formidable », poursuivant sa joyeuse et béatifique existence que ma présence n’avait altérée en aucune façon.

Je retournai vers le tunnel en volant et en regardant autour de moi avec émerveillement. Je m’arrêtai au seuil d’une porte qui ouvrait sur l’espace. Des blocs de roc flottaient et, à distance, des planètes et des galaxies filaient et tourbillonnaient. Pendant que je contemplais cette scène silencieuse, mes sentiments étaient partagés entre la sérénité et le goût de l’aventure. L’entrée du tunnel n’était pas loin et je pouvais entendre des voix qui hurlaient : « N’y va pas, Sarah ! Que fais-tu de Zane » ? (mon fils avait cinq ans au moment de l’incident). Ces voix me dérangeaient parce que je n’avais pas l’intention d’aller où que ce soit et parce que, bien entendu, je voulais voir mon fils Zane grandir. Un autre être apparut près de moi avec qui j’ai « discuté » des options possibles. Nous entendîmes aussi une voix qui disait : « Si tu passes ce portail, tu ne pourras pas revenir ».

Mon dernier souvenir conscient fut de me voir allongée sur un lit d’hôpital, le corps criblé de tubes et un diffuseur d’oxygène dans la bouche. J’étais remplie de joie et je fredonnais allègrement, même si je ne pouvais pas du tout bouger mon corps. Je souffrais beaucoup, et c’est cela qui me ramena rapidement vers mon « moi » physique.

Après mon EMI, j’ai dû faire face à de multiples difficultés et autres défis incluant une perte totale d’identité, l’invalidité, la pauvreté, la douleur chronique et la perte d’amis qui ne comprirent pas les grands changements survenus en moi.

Mais la certitude d’avoir un esprit éternel et la libération de la peur de la mort ont implanté en moi une paix qu’aucune condition physique temporaire ne pourra jamais ébranler. Je souhaiterais sincèrement que tout le monde puisse expérimenter les merveilles que j’ai vécues - sans avoir à souffrir un traumatisme comme le mien - car cela transformerait leur monde.

La suite de l’histoire :

À la suite de l’exposé de Sarah à l’émission The Art Bell Radio Show (2/4/99) nous avons été informés par plusieurs bouddhistes de l’étonnante ressemblance de l’EMI de Sarah avec les descriptions de l’Au-delà dans le Livre des Morts tibétain.

 

 

***

SELOSSE

 

Nous sommes au mois d'Août 1988, sur les bords de Loire, à Beaugency, il fait très chaud et l'envie me prend de me baigner. Je m’éloigne jusqu’à être au milieu de la Loire, seul, et voilà que je suis littéralement happé vers un mur de rochers acérés ; in extremis, je réussis à me rattraper à une perche en fer et à me réfugier au sec sur une des piles du pont...

Là où je suis, malheureusement, personne ne peut me voir ni m'entendre ! Pas d’autre solution que de replonger dans l'eau furieuse... et ce qui devait arriver, arrive : mon genou percute si fortement le roc que je perds connaissance tant la douleur est vive. Durant un certain temps, j'ai cessé d'exister... mais mon esprit a continué de fonctionner. Je me suis dit : " Eh bien voilà, c'est çà, la mort, nous y sommes ! C'est pas si terrible en fin de compte " !

A cet instant une voix inconnue mais très distincte m'a dit : " Non tu ne mourras pas, ce n'est pas du tout ton heure (sous entendu, tu vivras très vieux), et tu vas t'en sortir ".

Je pense qu'à ces mots, j'ai repris contact avec le " réel ", parce que j'ai subitement trouvé que l'eau était vraiment glacée... j'ai également pris conscience de l'endroit où je me trouvais. Le courant était encore trop fort pour que je puisse regagner directement la rive, mais je savais que le danger était derrière moi.

*

Ma conscience était débarrassée de tout sentiment de peur, de tristesse ou d'indignation... une sorte de conscience objective, non passionnelle... avant que la "voix" me parle, j'acceptais mon sort comme on accepte une punition, un prix a payer pour une grosse bêtise (culture judéo-chrétienne)...

Mes sens semblaient fonctionner de manière successive et isolée et non plus simultanée ; les informations conscientes me semblaient donc plus " précises " qu'à l'accoutumée... en fait ces deux mois-là, j'ai eu 3 accidents qui auraient pu me coûter la vie : début Juillet 1988 je suis parti en vrille sur l'autoroute à plus de 170 km/h avant de percuter la rambarde de sécurité, une semaine plus tard je me suis endormi sur mon vélo (je fêtais mes examens et j'étais épuisé par le manque de sommeil) et j'ai percuté l'arrière d'une voiture, traversé le pare brise et on m'a retrouvé inconscient à l'intérieur.

J'avais l'impression d'être parti 30 minutes alors que tout le monde s'inquiétait de mon absence (1h30 au moins). J'ai pensé que cette "voix" qui venait de l'intérieur était un « autre moi-même », une sorte de lutin personnel qui a la vocation de me protéger ; j'en suis de plus en plus persuadé, car dans mon métier de policier, je me suis souvent retrouvé en mauvaise posture... et à chaque fois, la « voix » m'a parlé ; j'ai appris à lui faire confiance et à l'écouter... la SEULE question est : qui est cette voix qui me protège, est-ce un AUTRE moi (subconscient) ? L’esprit d'un proche vivant ? L'esprit d'un proche décédé ? DIEU en personne ?

Je pourrais écrire des pages pour essayer d’expliquer l'Inexplicable mais, pour résumer, je pense avoir découvert que j'ai une force psychique nettement supérieure à la moyenne, intervenant sur le mental de mes semblables, un peu comme une sorte d'hypnose, à l'insu parfois de ma cible ; j'ai choisi de faire LE BIEN en agissant positivement mais je sais que je pourrais tout autant faire LE MAL ; pourtant j'écoute "ma petite voix" et je sais ce qu'elle attend de moi ; j'ai compris cela par une sorte d'effet miroir lors de rencontres avec des personnes qui avaient la même particularité que moi (une voyante, un radiesthésiste, un ami artiste-peintre). Rétrospectivement je pense que j'ai eu ce don en cadeau à la naissance, mais il a fallu ces circonstances extrêmes pour que j’en prenne conscience

Je fais un métier très terre-à-terre, et pourtant j'utilise ce don tous les jours dans mon travail sans que personne ne le sache; je passe pour un policier chanceux au nez très affûté... d’autre part, je suis souvent consulté lorsqu'il s'agit de faire des choix importants (mais je ne suis pas cartomancien)... je pense aussi que ce "don" s'est transmis à au moins un de mes enfants (ma fille Célia 10 ans), pour mon fils Adam 4 ans, c'est encore un peu tôt pour le dire...

L'aspect paranormal de l'événement ne m'est pas apparu immédiatement ; j'étais focalisé sur les faits bruts, c'est à dire le risque de noyade et je m'en voulais d'avoir été aussi idiot, de ne pas avoir su voir le danger... c'est en me repassant mentalement le film des événements que j'ai compris que seule, cette "voix" était le centre, la véritable énigme à déchiffrer

Finalement ce qui reste ancré en moi c'est cette "voix" ; la noyade imminente n'a été, me semble t-il qu'un prétexte... puisqu'elle s'est souvent manifestée par la suite. J'ai compris qu'elle n'était pas le fruit de mon imagination et qu'elle attendait quelque chose de moi, des actes positifs en contrepartie de ce don extraordinaire.

Vingt ans ont passé et, depuis, la "voix" s'est manifestée à chaque fois que c'était utile... je n'étais d'ailleurs pas forcément moi-même en danger ; rétrospectivement je sais que cette expérience était bien réelle et qu’il était peut-être nécessaire de me trouver dans une situation "extrême" pour que je puisse Y CROIRE. Aurais-je prêté attention à cette voix si elle s'était manifestée durant un simple rêve ?

J'essaye toujours d'aider mon prochain à être heureux, à moins souffrir physiquement et mentalement. Conscient, aussi, de la méchanceté naturelle de l'être humain, j'ai pris du recul par rapport aux éventuelles attaques personnelles, avec l'idée (pour reprendre les termes bibliques) que quelqu'un de méchant est souvent quelqu'un qui souffre (ce qui n'est pas une raison pour tout excuser) ; en bref je suis plus serein dans la vie et je ne perds jamais de vue l'essentiel, AIMER, en étant en liaison avec mes proches.

Je n'ai jamais été très pratiquant même si j'ai reçu une éducation catholique ; pourtant, il m'arrive parfois d'aller dans les églises pour me "recharger" en force positive ; je trouve souvent dans les édifices religieux un magnétisme très fort, quelle que soit la confession... alors que le culte en lui-même m'indiffère.

 

 

***

SOLDAT

 

En 1969, j’étais instructeur des Bérets Verts au Vietnam pour le combat à main nue dans la guerre de harcèlement. Pour moi, le traitement infligé aux soldats ennemis était comme un jeu vidéo ou d’échecs géant. Je ne pensais pas du tout au fait que les ennemis avaient réellement une personnalité, un nom, des parents, une femme, des enfants et qu’ils étaient entiers avec des peurs, des buts, des espoirs et des rêves personnels. Ils ne représentaient que des scores pour moi.

J’étais féroce, dur et macho. Un jour, j’ai fait un peu trop le caïd et j’ai failli payer le prix définitif : j’ai été pris par surprise et emporté par un obus de mortier.

Je flottais au dessus de mon corps et je ne ressentais aucune douleur. Je n’arrivais pas à croire que je pouvais encore penser, voir, entendre et même sentir. J’ai essayé de prendre le pouls de mon propre corps en dessous de moi, mais j’ai subi un grand choc quand mes doigts sont passés à travers mon propre cou. Je savais que j’avais été gravement blessé. Un infirmier, que je ne connaissais que sous le nom de Skip, est arrivé et je me suis senti soulagé. Il a commencé à m’appeler par mon nom en me demandant si je pouvais l’entendre. Soudain, je me suis retrouvé face à face avec lui, répondant à ses questions alors qu’il ne pouvait pas m’entendre. J’ai remarqué qu’il se penchait très bas sur mon corps, et malgré cela, nous étions face à face. Quelle qu’ait été la nature du corps dans lequel je me trouvais, j’ai réalisé à mon grand étonnement qu’il était dans le sol. Seuls émergeaient ma poitrine, mes épaules, mon cou et ma tête.

J’ai pensé que c’était vraiment bizarre, mais c’est devenu encore plus étrange lorsque je me suis senti aspiré vers le bas et que je me suis soudainement retrouvé  dans une tranchée. Cette tranchée était emplie de sang, de boyaux et de morceaux de corps. Cela avait la consistance d’un ragoût de bœuf épais. Pour rendre les choses pires encore, j’ai vu des hommes, des femmes et même des petits enfants aux traits asiatiques qui se trouvaient de chaque côté de cette tranchée. Ils me montraient du doigt en hurlant. Ils essayaient de m’attraper tandis que je pataugeais en me frayant un chemin à travers cette horreur nauséabonde en direction d’un point de lumière, au loin. Ces gens sur les côtés avaient des parties du visage, du corps, des membres qui avaient disparu. Une mère tenait son bébé, tous deux avaient des impacts de balle sur le visage. Bien qu’ils aient parlé vietnamien, je savais qu’ils hurlaient que j’étais responsable de leur état et de leur mort, d’une certaine façon. Ils étaient si horriblement effrayants que j’ai essayé de rester concentré sur la lumière. Je sentais que si je pouvais simplement atteindre la lumière, je serais en sécurité. Aucun de ces gens démembrés sur les côtés de la tranchée ne m’a touché, mais j’ai quand même le sentiment qu’il s’en est fallu de peu.

L’un des souvenirs qui me hante le plus dans ce trajet insupportable est celui d’une petite fille maigre de six ans, je l’avais appelée Mademoiselle Porcelet (parce qu’elle traînait toujours dans le coin en mendiant de la nourriture, des bonbons et qu’elle était crasseuse). Un jour, elle est arrivée au camp, il y avait quelque chose de caché dans un sac qu’elle portait sur son épaule. Elle semblait sur le point de faire une chose qu’elle savait ne pas devoir faire. Je l’ai surveillée attentivement depuis une distance d’environ 15 mètres et j’ai pensé : « Si elle sort quelque chose de suspect, elle sera de l’histoire ancienne ». Je l’ai vue mettre la main dans son sac et sortir quelque chose qui ressemblait à une grenade. J’ai pensé : « Elle a une grenade dans ce sac, elle a été envoyée pour faire sauter mes gars » ! D’une seule balle, j’ai alors fait exploser le haut de sa tête. Plus tard, son frère a dit à quelques-uns des autres gars qu’elle avait essayé de trouver un Américain qui pourrait cacher un chiot auquel elle s’était attachée, elle voulait éviter qu’il ne fasse partie du dîner de la famille ce soir là. Plusieurs des gars m’ont critiqué pour avoir réagi trop vite en ouvrant le feu, car du fait de la distance, je n’avais vu que la tête du chiot noir et je l’avais prise pour une grenade. J’ai haussé les épaules à ma manière habituelle en disant : « Elle est une victime malheureuse de la guerre ». L’une des personnes sur les bords de la rivière de sang et de boyaux était cette fillette vietnamienne ! Elle hurlait contre moi avec ce qui restait de son visage. J’étais horrifié et plein de culpabilité.

Après avoir marché dans cette tranchée, semble-t-il, pendant des kilomètres, j’ai entendu la voix de mon meilleur ami de collège alors décédé... il me disait que je pouvais y arriver. Je pouvais le faire. Je savais qu’il m’encourageait. Un encouragement dont j’avais besoin pour parvenir à la lumière.

Mon ami Ed était mort un an et demi avant cette expérience, dans un accident de chasse. Malgré cela, il m’a aidé à sortir de la tranchée en me soutenant chaleureusement. J’ai ressenti un soulagement énorme, de l’amour et de l’acceptation. Des larmes de joie coulaient sur nos deux visages. « Hé mon gars » a-t-il dit, « je sais que tu en as bavé. Mais tu en avais besoin, tu étais devenu juste un petit peu trop dur et cela ne te ressemble pas. Ce n’était vraiment pas le Keith que j’ai connu quand nous jouions au football ensemble et que nous traînions au collège ».

J’ai bien regardé autour de moi et j’ai été très impressionné par la beauté incroyable de l’endroit où nous nous trouvions tous les deux. Cela devait être une prairie avec une rivière étincelante qui la traversait. Les couleurs étaient bien plus vives que sur terre. Pour la première fois, j’ai remarqué qu’Ed brillait. J’ai regardé mes propres bras, et ils brillaient légèrement aussi. Il m’a dit : « Ce que tu fais n’est pas bien, tu ne devrais pas participer à cette tuerie. Ta mission est d’aider les autres et de les protéger. Tu en apprendras plus sur cette mission avec le temps, mais pour le moment tu dois repartir. Tu es ici chez toi et tu reviendras, mais tu dois repartir et découvrir ta mission en totalité ». Sur ces mots, j’ai senti un « pop » et je me suis instantanément retrouvé dans la souffrance, allongé sur un lit d’hôpital.

Plus tard dans la journée, Skip, l’infirmier, est venu me rendre visite. Je l’ai remercié de m’avoir sauvé la vie. Il ne comprenait pas comment je savais que c’était lui qui avait tenté de me sauver, moins encore comment je savais qu’il avait crié mon nom, pris mon pouls et travaillé sur moi jusqu’à ce que d’autres secours n’arrivent. Je suis simplement resté évasif et j’ai décidé de garder secret le reste de l’histoire. Plusieurs semaines plus tard, j’ai embarqué pour rentrer chez moi et j’ai commencé à étudier pour devenir enseignant. Après mon expérience au Vietnam, je ressentais un besoin impérieux de protéger les femmes et les enfants. J’aide même bénévolement à construire des foyers pour les femmes et les enfants agressés et expulsés. J’ai vécu des expériences paranormales depuis, mais nous garderons cela pour une prochaine fois. J’espère que cette EMI apportera un éclairage supplémentaire à vos recherches.

 

 

 

***

STELLA

 

En traversant la rue, j’ai perdu une sandale. Je suis revenue la chercher sans réfléchir, et une voiture m’a percutée. Ce fut le choc le plus mémorable de toute ma vie, mais ce n’était rien en comparaison de ce qui allait suivre !

Je me suis vue rouler dans le caniveau qui longeait la rue. J’ai compris que j’étais très gravement blessée... peut-être même en train de mourir ? Dès que je me suis posé cette question, j’ai été catapultée à l’intérieur d’une ambulance, où j’ai vu une infirmière perdre une bague appartenant à sa mère, j’ai vu l’endroit où la bague est tombée. Ensuite le chauffeur a perdu son chemin. A ce moment là, je me suis dit que je n’allais jamais arriver jusqu’à l’hôpital... mais j’étais très heureuse ! J’ai pensé : « Est-ce que c’est vraiment fini ? Quelle chance ! Géniaaaaal » ! J’ai pénétré dans un tunnel (bizarrement j’avais l’air de bien le connaître) et j’ai progressé à une vitesse vertigineuse en direction de chez moi, sans intention aucune de m’arrêter pour observer quoi que ce soit à l’intérieur du tunnel : je voulais seulement revenir chez moi.

Le tunnel était semi transparent, je voyais des points de lumière pareils à des étoiles lointaines se transformant en rayons de lumière irréguliers, semblables au pinceau des phares d’une voiture qui fonce sur une route en lacets. Ma vitesse a continué à s’accroître jusqu’à ce que la lumière ne puisse plus m’atteindre, et j’ai vu que le tunnel décrivait une courbe gigantesque, presque indiscernable... mais j’arrivais tout de même à la déceler.

Et je suis arrivée chez moi. La lumière m’enveloppait, j’étais dans l’éternité, toutes les questions que je posais recevaient instantanément une réponse claire, même si je ne comprenais pas toutes les explications.

J’étais environnée de nombreuses voix qui émettaient un chant dont je ne comprenais pas les paroles. Je marchais pieds nus sur l’herbe douce d’une prairie ondulée. A peu de distance se trouvait un chêne plus imposant que tout ceux que j’ai jamais vu, d’un vert éclatant comme la vie (je pourrais écrire un livre consacré à cet arbre, mais je vais m’en tenir là). Sous l’arbre m’attendait un jeune garçon. Il était magnifique et digne. Il m’a invitée à me reposer, il m’a fait asseoir sur un banc de bois à une table sur laquelle se trouvait du pain et du vin rouge (mon père faisait du vin rouge sur terre, je connaissais donc et j’aimais bien le vin). Après que j’aie mangé, il m’a dit : « Tout ce que tu vois, c’est comme si tu regardais les nuages : tu y discernes un petit chien, mais tu sais que c’est un nuage. Maintenant tu te vois chez toi, pourtant tu sais que tu n’y es pas tout-à-fait : tu dois repartir ».

J’ai répliqué par un « non » sec et distinct. Je ne comprenais pas pourquoi je devais repartir alors que je me sentais si bien là... il me répliqua : « Tes parents ne te manquent donc pas » ? Je lui dis : « Non, ils viendront bientôt ici et je les reverrai » (le temps n’avait aucune signification : il n’existe pas)... avec un amour et une patience extrêmes il m’a montré qu’il me restait beaucoup à apprendre, et il m’a fait voir ma vie comme s’il s’agissait d’un voyage : je pouvais choisir différents chemins, mais je devais aller du point A au point B.

Les évènements importants, mes buts, étaient symbolisés par des statues de marbre bleu, tandis que d’autres étaient faites de glaise crue, encore malléable, qu’il était encore temps de transformer en autre chose. J’ai compris qu’il n’y avait pas de date-butoir (le temps n’existe pas...), mais qu’il fallait seulement que toutes les conditions soient remplies, la plus importante de toutes étant le libre arbitre, l’autodétermination. Ce sont nos choix, nos réactions face aux évènements de la vie qui déterminent nos chances d’arriver ou non à destination. Nous avons toute latitude d’essayer encore et encore. Peu importe combien de temps cela prend, ni où cela se produit : le temps et l’espace n’existant pas, la seule chose importante est de « remplir les conditions », d’arriver à la destination adéquate. Et je n’y étais pas encore arrivée...

Malgré toutes ses explications, je refusais toujours de repartir. Il m’a donc prise dans ses bras et il m’a montré la rivière sans retour, ainsi que toutes les villes existant au-delà de cette rivière. Il m’a dit que je pouvais attendre dans l’éternité, que je ne devais pas avoir peur car il avait toujours accompli toutes ses promesses. Il m’a révélé de nombreuses choses, mais j’étais déterminée à rester blottie dans ses bras, bercée par sa voix, et je n’écoutais pas... je regardais sa bague avec une curiosité puérile. Il s’agissait d’un bas-relief comportant trois lignes courbes qui se recoupaient en formant un triangle, un tracé unique où un crayon aurait pu courir indéfiniment. J’ai entendu : « Maintenant tu peux repartir en paix ». J’ai refusé avec tout l’entêtement dont un enfant est capable. Il a répondu : « Tu devras donc parler à mon Père ».

Je n’avais pas du tout peur et, très déterminée, j’ai accepté. Il m’a montré le chemin. Il me fallait traverser un labyrinthe de haies, mais j’étais trop désespérée et j’ai tout fait pour ne pas y aller ! En conséquence j’ai directement traversé cette haie, me coupant et m’écorchant très douloureusement, sachant parfaitement que la haie était la seule chose à cet endroit qui pouvait me faire vraiment mal. Ensuite j’ai été soulevée par « les bras aimants du Père ». Il m’a appelée par mon vrai nom (qui signifie « petit singe plein de curiosité et de rébellion), je l’ai reconnu en tant que « mon DIEU », avec qui j’avais tant « joué ». Ce qui s’est passé ensuite est tellement intime que je ne parlerai que de la fin. Je dois dire d’emblée qu’Il savait lorsque je mentais, pourtant j’ai essayé quand même…

« Voyons donc, es-tu prête : aimes-tu l’humanité » ?

« Oui ».

« Plus que toi-même » ?

« Probablement... oui... en théorie, oui » !

« Tellement que tu donnerais ta vie » ?

« Oui... oui, sans condition » !

« Nous ne nous sommes pas compris... m’aimes-tu » ?

« Tellement que je resterais éternellement ».

« Donc si tu m’aimes et que tu aimes l’humanité autant que moi, repars pour son bien... et ma Volonté sera faite » !

Là, il m’a piégée... pour le bien de tous !!! J’ai pensé : « Le problème quand on argumente avec Lui, c’est qu’Il a toujours raison » ! Mais Il a entendu ma pensée... et ensemble nous avons éclaté de rire (je ne sais comment le décrire autrement). Je n’avais choisi ni de retourner sur terre, ni de quitter ce lieu, car cette dernière option ne me plaisait pas.

Je pleurais avec désespoir et je m’en suis retournée vers le garçon qui m’a demandé d’oublier... la nostalgie pouvait en effet me faire du mal. Chaque fois que ce serait nécessaire, j’allais me souvenir de ce dont j’aurais besoin. Mais il est rare que je demande des avis et que je les suive... c’est pourquoi je souffre encore aujourd’hui.

Il me semblait que je n’allais pas pouvoir accomplir ma destinée dans la vie et j’étais emplie de terreur ! J’ai imploré le garçon : « Je t’en prie. Je sais que je ne vais pas trouver mon chemin... je t’en supplie, je ne veux pas Le décevoir ! Je t’implore de m’attraper par les cheveux et de me ramener ici quand j’échouerai. Je renoncerai officiellement à tout libre arbitre à ce moment là : emmène-moi même si je dis non ». Il m’a répondu : « J’ai foi en toi ». J’ai voulu répliquer, mais il m’a interrompue. Il a ensuite souri et il m’a promis : « Oui, j’interviendrai. Et je serai avec toi chaque jour jusqu’à la fin ». En vérité, la seule partie de la promesse qui m’importait, c’était la première.

Le voyage de retour a été très douloureux dans tous les sens du terme, je ne veux pas le revivre à présent. Je peux quand même dire que j’ai réintégré mon corps à la manière dont on met un gant, d’abord les doigts puis le reste de la main. Ensuite est arrivée la douleur intense du corps, quand je me suis réveillée toute seule du coma (ainsi que l’a montré le moniteur d’activité cérébrale). Le cerveau pendait pratiquement hors du crâne, j’ai toujours une cicatrice telle que lorsque je passe une radio, on veut m’hospitaliser. Pourtant, je vais bien ! Selon les médecins je m’en suis sortie grâce aux « extraordinaires capacités et réactions des enfants ».

Lorsque je suis sortie du coma je criais aux médecins : « Assassins ! Vous ne comprenez pas ! Je veux mourir ici ! Laissez-moi repartir chez moi ! Je vous déteste tous ! Aidez-moi à mourir » ! Je ne me suis calmée que lorsque j’ai vu la première infirmière, celle qui avait perdu sa bague : je lui ai dit où la retrouver. Ainsi, avec d’immenses efforts, j’ai commencé à me rappeler de tout, je dis bien de tout, même de ce que j’aurais dû oublier.

Les médecins étaient très inquiets pour moi et mon état mental, ils ont prescrit un soutien psychologique. Ils m’ont également envoyée vers un groupe d’étude des EMI. Aujourd’hui, à 40 ans, je peux dire que je ne comprenais absolument pas à quel point Il avait raison. Merci Père, quel que soit ton nom (je n’arrive pas à le dire).

*

J’avais une vision à 360 degrés... de plus je pouvais sentir comment sont réellement les gens et les choses (difficile à expliquer). Les couleurs étaient tout à fait éclatantes, mais également « sémantiques », c'est-à-dire qu’elles avaient une signification et une portée, comme un mot dans un livre (je ne comprends pas cela non plus).

Je décelais également l’essence, la réalité ou la vérité et les émotions exprimées... difficile à expliquer, je le sais... les mots pour le dire n’existent pas. Veuillez excuser mon ignorance.

Je savais parfaitement où j’allais : chez moi.

J’ai revu ma naissance, ma mère, mon père, le froid de l’hiver, les cris et les sévices à la maison. Les promenades dans la campagne au cours desquelles je communiais avec « Dieu » qui était en toute chose (avec moi aussi) et surtout tout ce qui Vit ! Pas comme celui qui est sur la croix. J’ai vu les « adultes » tuer leur « Dieu » puis en pleurer : je détestais les adultes, je les considérais comme violents et indignes de confiance. Mais on m’a expliqué que sur terre beaucoup sont aimés, mon propre manque d’amour a constitué la principale raison de mon retour. On m’a montré que j’avais beaucoup à apprendre, que tout cela était nécessaire, mais je ne me souviens pas. Il y a une raison pour tout... mais je ne me rappelle pas laquelle.

Ce sont nos choix et nos réactions aux évènements de la vie qui nous permettent ou nous empêchent d’arriver à destination. J’ai appris à pardonner et à devenir humble. J’ai vu mon avenir en une série de statues, celles en marbre représentaient les devoirs accomplis, ou bien représentaient les choses que je devais effectuer ; celles en glaise représentaient les options, les choix possibles. Pour chaque choix il y avait un chemin différent, mais le voyage ultime était celui qui passait par les statues de marbre. Je ne me souviens plus pourquoi.

J’étais dans un champ ruisselant et j’ai vu une ville de l’autre côté d’une rivière, il s’agissait en fait d’une série de villes (même si le mot ville ne convient pas vraiment). Malheureusement, j’étais tellement absorbée par le fait de me reposer dans les bras du garçon, que j’ai seulement compris que ces villes sont ce que nous attendons, un avenir, une promesse... mais j’étais trop fatiguée, pas intéressée. A l’époque j’étais indifférente à l’humanité, à ses manières violentes.

L’espace et le temps n’avaient aucun fondement, n’existaient pas. C’est-à-dire que l’« espace » était immense et qu’il était aussi un simple point au sens géométrique. Intégralement visible en même temps qu’infini, immense.

Dés que je suis arrivée, j’ai tout su, au moins virtuellement : tout ce que j’avais à faire, c’était de demander... mais je n’ai pas compris toutes les réponses, je ne me souviens pas non plus de l’ensemble.

La limite était la rivière. Si je l’avais traversée, je serais finalement arrivée chez moi, protégée de tous les dangers : pour moi cela signifiait échapper à l’humanité.

J’ai su à l’avance que j’aurais 2 grossesses non désirées, un fils, mon mari. J’ai appris aussi des choses qui concernent l’humanité, mais je dois les garder pour moi : elles ne servent qu’à me rappeler ce qui s’est vraiment passé. Depuis toutes ces années, je n’ai parlé de ces choses qu’ici, sur ce site, je n’ai aucune intention d’en dire plus.

Je rêve (ou me souviens) des désastres provoqués par l’humanité. On m’a suffisamment aidée pour que je ne me remette pas à détester les gens. C’est difficile parce que je vis ici au milieu d’eux et je ressens les choses trois fois plus violemment que ceux-là même qui traversent ces terribles évènements. Ce n’est pas une bonne chose de créer des statues de marbre, on pourrait en effet ne pas arriver à leur hauteur...

Pendant 30 ans, j’ai eu peur d’être folle. Je n’ai cessé d’écarter les récits d’EMI jusqu’à ce qu’enfin je les lise et que j’y trouve des similitudes avec mon expérience. J’ai commencé à revivre l’évènement, essayant de le faire cadrer avec une conception cartésienne de l’univers, j’ai alors rêvé des statues de marbre... et j’ai abandonné !

L’expérience entière était significative, même les odeurs, les sons, les couleurs... tout était tellement plein de sens que cela se poursuit à l’infini.

Avant, je détestais tout le monde ! Maintenant j’aime tellement tout le monde que je souffre, ou que je me réjouis non pour les gens, mais avec eux. Je ne peux plus rester à l’écart des autres parce que je sais qu’ils constituent une partie de moi, et moi une partie d’eux, mais surtout je sais à quel point Il les aime, quel qu’Il soit en réalité.

On m’a ordonné d’oublier l’expérience car elle pouvait me faire souffrir, mais je n’obéis pas beaucoup aux ordres... malheureusement ! De plus, ces souvenirs sont trop magnifiques ! Aurait-il été mieux que j’obéisse ? Ont-ils été en colère ?

Je ne crois pas posséder les connaissances scientifiques voulues - linguistiques, théologiques et philosophiques - pour exprimer ou seulement comprendre tout ce que j’ai vécu.

 

 

***

STEPHANE B

 

J'étais en voiture sur l'autoroute. La douleur me tenaillait... une douleur insupportable à un niveau de 12/10. J'étais assis sur le siège passager avec une bouée sous les fesses pour avoir un peu moins mal.

J'avais froid et je tremblais de tout mon corps. Une fatigue extrême me submergeait, quelque chose d'inconnu auparavant, même malade.

J'ai fermé les yeux pour essayer de dormir et puis à un moment, je me suis senti partir ailleurs.

Je me suis vu dans un paysage paradisiaque. Il y avait de la terre battue, un ciel bleu magnifique, de l'herbe, un vent léger et tiède, un olivier était à côté de moi. Mon grand père décédé depuis 1988 était assis et jouait tranquillement du luth. Il m'a dit : assieds-toi là, mon kiki, tu verras, on y est bien.

Je lui ai demandé où l'on était et il m'a répondu que je le savais, que j'étais au paradis mais de ne pas m'inquiéter. J'ai ressenti une émotion immense de plaisir m'envahir, je me sentais heureux et libre avec une envie de pleurer de joie. J'avais les larmes aux yeux par tant de beauté, et par la vision de mon grand père.

Puis, des personnes décédées sont venues me voir et m'ont appelé en me disant que je devais venir parce que l'on était bien, et que c'était ma place. Ma place était parmi eux. Ils me tendaient les bras. Je voyais des dizaines de personnes décédées de ma famille. Il y a avait d'autres personnes que je ne connaissais pas, mais qui tendaient aussi les bras vers moi. J'avais envie de pleurer de joie en voyant que la mort était si belle. J'avais envie de mourir maintenant, emporté par la joie et le bonheur.

La douleur s'était évanouie, je n'avais plus du tout mal à ce moment là. J'ai balbutié à ma copine, ils sont tous là. A ce moment là elle m'a réveillé mais j'ai eu du mal à sortir de la torpeur.

*

J'étais lucide au moment où j'ai vu mon grand père assis au pied de l'olivier. J'étais lucide et conscient à un niveau très élevé.

J'avais une envie intense de pleurer de joie, car je pouvais partir vers le ciel. C'est à ce moment là que j'étais arrivé à un niveau de conscience maximum.

J'ai compris plein de choses : que le matérialisme n'était rien, et que ce qui comptait c'était l'homme ; qu'en bas, rien n'était important ; que ce qui comptait c'était de faire le bien autour de soi et de vivre heureux jusqu'à la fin de sa vie. Comme si le fait de voir mon grand père m'avait envoyé ce message, ces pensées positives et régénérantes.

J’avais une intense envie de pleurer de joie et de liberté. L'envie d'être avec les morts. L'envie de sentir le paradis autour de moi, le soleil, la chaleur, le vent tiède, d'écouter la musique que jouait mon grand père.

Il y avait des personnes décédées, que j'avais connu ou non. Elles m'ont dit de venir avec elles parce qu'on y était bien et qu'il était l'heure pour moi, si je le voulais. Notre destinée est tracée et il faut accepter de mourir.

J'ai visité le paradis, c'était un paysage avec de la terre battue, un ciel bleu, un vent tiède et un olivier à côté de moi. Le temps et l'atmosphère étaient délicieux et donnaient envie d'y rester. Chaque image était comme éternelle mais passait vite. Sensation bizarre et indescriptible.

Le matérialisme n'est rien, il faut vivre heureux et faire le bien et ne pas s'attacher aux choses, mais aux gens. Vivre pour le bonheur de vivre en se laissant guider par sa destinée.

Apparemment cela a duré quelques minutes mais pour moi cela a duré des heures. J'avais lu beaucoup d'EMI et j'ai vécu pas mal de choses identiques par rapport aux témoignages que j'avais lu.

Le fait de voir mon grand père m'a beaucoup ému parce qu'il comptait énormément pour moi, et je suis sûr que c'est mon ange gardien parce qu'il me l'a dit avant de mourir. Il m'a pratiquement élevé. C'était un espagnol, il avait fait la guerre de 39/45 et avait fui l'Espagne pour rejoindre l'armée républicaine.

C'est le ressenti que j'en ai, qui me fait dire que l'expérience était réelle.

La mort ne me fait plus peur parce que je sais maintenant qu’elle est belle et qu'il faut l'accepter comme une évidence.

 

 

***

SYLVAIN C

 

Le soir de mes 18 ans (je suis né le 05/09/70), j'ai eu un accident de moto en tant que passager. Le pilote et moi-même étions ivres et avons percuté à minuit un véhicule en stationnement juste en face de l'hôpital. J'ai perdu connaissance, et j'ai rouvert les yeux sur un brancard cerné par des médecins du SAMU qui me demandaient de compter leurs doigts pour ne pas me rendormir... en fait, je suis tombé dans un coma léger dont je devais ressortir 5 jours plus tard. Entre temps, j'avais été opéré pour mes multiples fractures et le début d'hémorragie liée au trauma crânien et facial.

C'est là que j'ai vécu l'expérience dont je garde chaque instant en mémoire depuis 15 ans et sans doute jusqu'à la fin de mes jours. Je me rappelle avoir flotté (le mot n'est pas très approprié : c'était comme n'être qu'une paire d'yeux) sans avoir aucune sensation corporelle.

L'environnement était noir, pas de tunnel, pas de lumière, pas de "ghost", rien que la conscience débarrassée de toute pensée parasite et, au milieu de tout ça : le billard et les chirurgiens et infirmières affairés.

A mon réveil quelques jours après, j'ai répondu aux policiers (toujours aussi plein de tact...) et aux médecins. J'ai ensuite parlé de ce que j'avais vu, décrivant au chirurgien le lieu d'opération, le nombre de personnes présentes, hommes et femmes, leurs places respectives et quelques autres détails. Il a eu l'air étonné. Il m'a dit : " Si ça n'était pas arrivé devant l'hôpital, vous ne seriez plus parmi nous "... puis il a quitté la pièce. C'est à ce moment là que l'infirmière m'a dit que j'avais fait une EMI. Je n'ai appris que bien plus tard ce que cela signifiait.

*

J'étais ivre au moment de l'accident, mais de là à flotter serein observant les chirurgiens m'opérer pendant mon coma, je ne sais pas si il y a vraiment un rapport... lorsqu'on parle d'un voyage en avion ou en train à quelqu'un, il peut comprendre et partager ! Mais dans le cas d'une EMI, comment peut-on être sûr que l'interlocuteur vous comprend ?! Du coup, on préfère ne pas entrer dans les détails.

Je me sentais serein. Parfaitement bien, mais pas lucide dans le sens où je ne pensais pas à ce qui m'était arrivé ni à ce qui se passait. Je ne pensais pas du tout, d'ailleurs... j'avais plutôt la sensation d'être libéré. Cet état me manque et j'ai longtemps cherché à le retrouver, en vain...

Qu'est-ce que le rêve ? Et comment expliquer la projection ? Le rêve nous implique la plupart du temps, tandis que là, je ne me sentais vraiment pas concerné. Je présume qu'il y a eu séparation du corps, mais pas de la forme. Juste la vision et la sensation d'être désincarné (pas de sons, pas de douleurs).

J’ai observé toute mon opération, confirmée après description de la scène par une infirmière présente en salle d'op. Suspension du temps pendant l'expérience ou, du moins, aucune notion de son écoulement. C'est après être sorti de l'hôpital (3 mois plus tard) que j'ai réalisé que je n'en avais plus aucune notion. Je vis essentiellement la nuit, depuis.

A mon réveil, il s'est passé une chose étrange qui s'est atténuée depuis, mais persiste encore : je "voyais" à travers les gens. Je veux dire que je percevais leurs intentions, leurs émotions et leurs sentiments comme on entendrait une musique dans le casque d'un walkman. Plus rien ne m'était familier. C'était si perturbant que je refusais les visites. Hélas, ça a perduré. Petit à petit, je me suis mis à avoir une certaine forme de clairvoyance. Je n'aime pas trop ce terme mais c'est un peu ça. Disons que j'ai une intuition et un sens de l'anticipation accrus depuis lors.

En clair, je perçois tout à nu, et je ne comprends pas le fait que personne ne " voit ". Depuis, je vis cloîtré, j'ai peur des gens et de leur inconscience. J'ai aussi le sentiment intime d'être " revenu " pour une bonne raison.

Je dis souvent que je suis né à 18 ans. J'ai du reconstruire tant bien que mal ma personnalité. Je me suis mis à craindre tout et tout le monde parce que je me sens seul éveillé au milieu de " dormeurs ".

Quant à mes croyances, je suis passé de " Dieu existe-t-il ? " à : « Si Dieu existe, pourquoi tout ça » ?

Je me sens déconnecté de l'entreprise humaine. J'entends par là que je ne me sens concerné ni par l'ambition, ni par l'argent, ni par le pouvoir, ni par le travail, ni par la politique et encore moins par les lois. Cela dit, je suis incapable - sous peine de remords (et le mot est faible) qui me hantent au point de m'empêcher de dormir - de faire du mal à quelqu'un physiquement, ni même de mentir : je suis devenu un extra-terrestre (une touche d'humour ne fait pas de mal).

Ma mère m'a écouté sans vraiment comprendre, ni savoir que répondre, et les amis, trop enclins à me raconter toutes les histoires similaires dont ils avaient pu entendre parler ne me sont finalement d'aucun secours.

Un psy, pendant 9 mois... là c'est amusant car, usant de mes facultés de perception, j'ai retourné sa méthode d'investigation contre lui et l'ai amené à me parler de ses problèmes (c'est une longue histoire sans grand intérêt, mais ça l'a suffisamment dérangé pour qu'il décide de stopper les séances).

Perte de repères physiques et psychologiques. Troubles de la concentration, hyper émotivité. Beaucoup de colère et de haine, mais à mon encontre essentiellement.

Le meilleur, le sentiment de béatitude lors de l'EMI. Le pire : les 15 ans qui ont suivi. Je ne suis plus en phase avec le monde. Tous les jours, je pense au moins une fois au suicide et pourtant je ne suis pas suicidaire, je n'ai jamais attenté à mes jours et ne le ferai pas ! Mais j'y pense... tous les jours !

J'ai exercé depuis un métier de musicien (pas pour l'argent ou la gloire, mais avec le dessin, ce sont mes exutoires, mes soupapes de sécurité). Du coup, j'ai été exposé à toutes les substances les plus répandues. Je les ai toutes essayées. Pas pour défier une autorité ou plaire, ou faire comme « machin », mais juste parce que mourir ne me fait plus peur.

Hachisch, ganja, héroïne, cocaïne, ecstasy, opium, champignons hallucinogènes... l'héroïne fut le plus proche de l'expérience (normal : avec ça, il n’y a plus de sensations corporelles). J'ai pu arrêter ces substances sans difficultés puisque je voulais juste tester pour éprouver à nouveau cet état de transe.

Difficile de décrire tout ce qui s'est produit depuis, ni ce que l'on ressent. Même avec des souvenirs précis, j'oublie certainement des choses.

En tout cas, ça fait du bien d'en parler à des gens en mesure de comprendre et, pourquoi pas, d'apporter des réponses. Votre questionnaire est bon, mais c'est le background de la page qui me trouble... avec son allure de ciel et de nuages, j'ai cru remplir un formulaire d'entrée au paradis !

Voilà, n'hésitez pas à me contacter... je veux comprendre !!

 

 

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SYLVIA W

 

Je rendais visite à mon petit ami, à son frère qui venait d’un autre Etat et à une femme qu’il avait ramassée quelque part. Ils étaient tous ivres, assis autour de la table, riant et se tenant mal. J’étais assise sur un tabouret de bar tournant. Je l’ai fait pivoter pour me lever et partir, et j’ai senti que je tombais. Immédiatement après, je me suis retrouvée au dessus du toit de la maison... mais je pouvais voir à travers le toit : ma « vue » et mon « ouïe » étaient très puissantes. Effondré sur le sol se trouvait le corps d’une femme, qui avait à peu près la taille d’une poupée Barbie.

La femme qui accompagnait mon ami a sauté sur ses pieds, elle s’est penchée au dessus du corps et l’a retourné. J’ai vu qu’il s’agissait de celui que je venais de quitter. Il y avait une grande entaille sur la droite du front et du sang coulait sur le visage et sur le sol. La femme a tendu la main pour prendre un torchon sur l’évier pour l’essuyer. Le frère de mon petit ami s’est précipité vers le corps et a pris le pouls à la carotide : « Je ne sens rien ». Il a essayé à chaque poignet. La femme a mis son visage près du nez et sa main sur la poitrine : « Elle ne respire pas » !

Le frère a appliqué l’oreille sur le cœur. La femme a rapidement fait deux insufflations et le frère a commencé un massage cardiaque. Mon petit ami a commencé à crier de façon hystérique : « Sylvia, si tu meurs, je me tuerai. Je ne peux pas vivre sans toi. Je t’aime. Si tu vis, je ne boirai plus jamais. Oh mon Dieu, je t’en prie, ne la laisse pas mourir » !

Cela devenait difficile. Je voyais sans yeux, j’entendais sans oreilles, je communiquais sans bouche ni aucune autre partie du corps. Je connaissais toutes les choses présentes et passées. J’avais le sentiment d’être dans mon état naturel : le corps est un état temporaire non naturel. J’étais chez moi, à ma place. Là où je voulais être.

J’allais devenir un corps de femme malade, très faible, mais c’était ce que j’avais besoin de vivre, ce dont j’avais besoin (mon esprit) afin de grandir spirituellement. C’était comme suivre un cours que l’on déteste (l’arithmétique) mais dont on sait qu’il est nécessaire pour passer un examen en vue de changer de classe. J’ai donc convenu avec réticence d’intégrer ce corps qui appartenait à une famille avec laquelle je n’avais jamais été avant. Je savais également que j’avais auparavant habité un corps qui était celui d’un immense et méchant homme qui agressait les femmes et les enfants. J’avais besoin de vivre ce que cela représente d’être une petite femme malade. J’ai compris pourquoi mon corps était dyslexique. Dans les années 40-50, c’était une vraie épreuve, on était humilié et puni quand on ne distinguait pas la droite de la gauche.

De même, j’ai compris la raison pour laquelle j’avais choisi le métier d’infirmière, pourquoi j’y étais ramenée chaque fois que j’essayais d’abandonner afin de prendre une autre profession. Tout était clair. J’allais à l’école loin de la maison et je ne pouvais prendre qu’un seul sac. Certaines choses étaient nécessaires et il ne restait qu’une petite place pour les autres. Je ne devais en choisir qu’une (comme l’ours en peluche préféré par exemple), j’ai choisi mon talent d’artiste et ce fut un choix sage. Les esprits savaient que je ne faisais que passer, moi aussi. Puis une lumière blanche brillante s’est montrée au bout du couloir. Je voulais aller vers elle. Elle est devenue de plus en plus brillante et j’accélérais. Elle et moi savions que j’avais convenu avec réticence de prendre ce corps et que je n’avais pas encore accompli ma tâche.

J’étais rassurée de ne pas être seule et de pouvoir me rappeler une bonne partie de ce que je venais de vivre. C’était comme des paroles d’encouragement... « Allez, tu peux le faire… nous sommes fiers de toi ». J’avais prié tant d’années afin de savoir en mon cœur qu’il y a bien quelque chose après la mort... que Dieu et Jésus existent.

La Lumière savait quels efforts j’avais fait pour tenter de me souvenir, essayant de mettre de la logique dans des bribes de rêves que les autres enfants ne font pas. J’ai failli mourir à 14 ans d’une maladie grave, je faisais des rêves où j’étais hors de mon corps, ou bien dans d’autres corps vivant des expériences que je ne pouvais expliquer... j’étais opposée à ma religion.

A 6 ans, j’ai vu une petite reproduction du David de Michel Ange avec une grande feuille. Je me suis mise en colère et je ne savais pas pourquoi. J’ai trouvé un petit morceau d’argile bleu clair dans un ruisseau près de notre maison. Je l’ai extrait avec précautions et j’ai couru voir ma mère avec enthousiasme. Je lui ai dit que c’était de cette couleur qu’il devait être. Il fallait lui donner. Parfois, la nuit, particulièrement lorsque j’avais de la fièvre (ce qui était fréquent), je l’entendais dire : « des mouvements amples et lents », je sentais cette pierre lisse et froide, semblable à une grande hanche. Je devais la polir avec un chiffon rugueux et une fine poudre du tas « là bas ». je me trouvais à une grande hauteur et j’avais peur de tomber, mais j’avais encore plus peur de « lui ». Une fois adulte, j’ai vu une photo du vrai « David », j’ai su que c’était le bon. Je suis encore très attachée à cette statue. Maintenant, je sais qui était ce « lui ».

La lumière m’a promis que je n’allais pas revivre ces expériences et que j’allais conserver mes souvenirs en retournant dans le corps. Quelle que soit mon envie de rester, je savais qu’il me fallait repartir et je l’ai fait. Tout à coup j’ai été de retour dans mon corps, tremblante, froide, dans des douleurs atroces, je ne voyais pas, à cause du sang dans les yeux. La femme m’a mis un linge sec sur le visage pour l’essuyer. Ils m’ont mis au lit et sont partis. Mon petit ami a perdu connaissance.

Vers minuit son camarade de chambre est rentré, il m’a emmenée à l’hôpital. On m’a suturé l’entaille au front et on m’a renvoyée à la maison. L’infirmière des urgences savait que j’avais une commotion, mais le médecin ne l’a pas écoutée. Elle m’a dit de me rendre au cabinet de mon médecin dès l’ouverture. Ce que j’ai fait. Il a confirmé la commotion, mais quand j’ai essayé de lui dire ce qui s’était passé, il m’a dit d’arrêter, ou qu’il me ferait interner. Pendant longtemps je n’en ai plus parlé à quiconque.

Ce n’était important pour personne, sauf pour moi. Que l’on connaisse la vérité ou non ne la modifie pas. Quand tout le monde « savait » que la terre était plate et que le soleil tournait autour, la terre était quand même ronde et c’était bien elle qui tournait autour du soleil. J’ignore pourquoi je suis venue sur votre site. Je ne sais pas pourquoi j’écris cela. Je me sens mieux, même en sachant que je pourrais ne jamais être lue. Un point intéressant : mon mari bien-aimé, mon âme sœur - il est mort en 1973 - n’était pas là. Je ne m’attendais pas à ce qu’il soit là. Il est de retour ici, mais pour le moment, je n’ai pas à savoir où.

*

Cette expérience, eh bien... il y avait là un scénario très intéressant : ces deux personnes complètement ivres agissaient comme si elles étaient parfaitement sobres ! Elles m’ont réanimée aussi bien que j’ai pu le voir faire au cours de ma vie. Cela m’a intéressée. J’ai observé le comportement de mon petit ami, mais c’était comme regarder un bambin tomber par terre avec ses grosses couches et se mettre à pleurer. Il n’a pas mal : il pleure de frustration. Ceci est la partie que je peux expliquer facilement.

L’autre partie est difficile car elle ne peut être aisément expliquée par des mots. Elle ne ressemblait absolument pas à un rêve. C’était la réalité et je la comprenais totalement à ce moment là. Je me trouvais avec un certain nombre d’entités qui étaient physiquement comme moi : dans notre état normal, sans corps. Nous étions des masses d’énergie ovoïdes « en mouvement rapide » à des fréquences différentes. Sur ma gauche, il y avait deux masses d’énergie... par manque de terme adéquat, je les appelle des « esprits ». Ces masses bougeaient à la même vitesse que moi. Elles étaient « contentes » de me voir.

Tous deux avaient été mes voisins (plus âgés de 30 à 40 ans) lorsqu’elles s’étaient trouvées dans leur corps. Ma mère m’avait écrit quelques mois plus tôt, m’annonçant la mort de l’un de ces voisins. Deux semaines après mon expérience, elle m’a écrit que l’autre était mort juste quelques jours avant mon expérience. Je me sentais très proche de ces esprits. Trois autres esprits se trouvaient derrière eux, puis quatre autres, puis une autre rangée de quatre environ (au fil des années, ce souvenir s’estompe). A ma droite se trouvaient trois esprits, puis 3 ou 4 autres.

Il y avait une sorte de couloir étroit entre ces deux groupes. Il n’y avait pas de plancher ni aucun autre objet physique. Sur le bord du couloir, au troisième rang sur la droite, se trouvait l’esprit qui avait été dans le corps de mon père. Il est mort en 1969. Je ne me sentais pas aussi proche de lui.

Je n’avais pas d’oreilles. Je n’ai pas entendu de musique ainsi que le racontent d’autres personnes. Par contre, il y avait une lumière réconfortante, très brillante, « blanche ». C’était un rassemblement de toute l’énergie dont j’étais séparée à l’époque. Les « esprits » près de moi, faisaient aussi partie de la lumière, mais ils étaient là simplement pour m’Accueillir, ils allaient retourner à la lumière collective.

J’ignorais le décès du voisin dont j’ai rencontré l’énergie. Je ne peux plus contrôler cela maintenant, car ma mère est morte l’an dernier de la maladie d’Alzheimer. C’est elle qui m’a annoncé sa mort par une lettre.

L’espace et le temps n’ont aucun sens. Ils sont physiques. Je savais que je ne pouvais pas aller dans la lumière. Il existait aussi une séparation entre moi et les autres essences.

Cela fait très peur et j’essaie de ne pas le faire. Quand mon fils avait 16 ans, je l’ai vu dans un cercueil, mais il arborait un léger sourire et je savais qu’il allait bien. Une semaine plus tard il a été impliqué dans un grave accident de voiture, à la suite de celui-ci, trois autres jeunes se sont retrouvés dans un état désespéré. Mon fils a été éjecté (soulevé) hors de la voiture lors du premier des 10 tonneaux, il a subi une éraflure sur le cou. Un médecin, 2 policiers et plusieurs infirmiers ont constaté l’accident. Ils ont tous dit que c’était la chose la plus étrange qu’ils aient jamais vu. C’était comme si quelqu’un l’avait soulevé et l’avait déposé sur ses pieds. Mon mari (qui est mort 6 ans auparavant) aimait beaucoup ce garçon... je pense que cela vient de lui.

Je savais que je devais revenir. Il n’y avait aucun doute à ce sujet. Je n’en étais pas heureuse, mais il n’y avait pas d’autre choix.

J’accepte (ou comprends) mieux ce qui s’est produit depuis que j’étais enfant. J’ai aussi fortement le sentiment qu’encourager ou rechercher ces expériences n’est pas une action positive. Je ressens parfois une pression sur mon épaule ainsi qu’un sentiment : ne va pas là, tu n’en as pas besoin. Au début, mes collègues de l’hôpital se moquaient de moi lorsque j’installais le chariot de réanimation à côté de la chambre d’un patient, alors qu’il n’y avait aucun indice faisant supposer un problème. Parfois je ne connaissais même pas le patient. J’ignorais la raison pour laquelle je le faisais. Et pourtant, avant que mon service ne se termine, l’alerte était lancée pour ce patient (le chariot de réanimation est conçu pour gérer les arrêts cardio-respiratoires et les autres urgences mortelles).

Une infirmière originaire de Jamaïque était certaine qu’il s’agissait de vaudou. Un médecin l’a expliqué par une sensibilité à des modifications mineures de l’état du patient, il a encouragé les autres infirmières à mieux en tenir compte.

Maintenant je comprends également pourquoi certains patients disaient que leur douleur diminuait lorsque je les touchais. Parfois, je sentais un flux d’énergie chaud quitter mon corps quand je le faisais. Ils se détendaient. Mais si je le faisais trop souvent, j’étais extrêmement fatiguée. Je ne l’utilise plus que sur mes petits-enfants, maintenant.

Quand il venait à l’étage, un des chirurgiens nous prodiguait (à nous, les infirmières) une étreinte douce et chaleureuse. Il appelait cela l’étreinte de récupération. Quand son énergie était basse, il en prenait un peu à chacune. Si nous avions besoin d’énergie, il la partageait avec nous. La plupart des gens s’en moquaient, certains le traitaient même de « vieux dégoûtant ». Cependant, je me sentais vraiment reposée et calme après une étreinte. C’était un homme de haute taille et j’avais un instant l’impression d’être dans son corps. Je n’ai jamais ressenti un quelconque lien avec le sexe... c’était quelque chose de spirituel. Après qu’il eut fait cela pendant 20 ans, l’administration de l’hôpital l’a menacé de révocation s’il persistait. Il a cessé, j’étais fortement bouleversée. Avant de quitter mon travail pour la dernière fois à l’hôpital, je lui en ai parlé. Je me souviens avoir regardé son visage, il rayonnait. Il a simplement souri en disant : « Vous savez » !... j’ai répondu : « Oui ».

Il était médecin du MASH pendant la guerre. J’ignore ce qui lui est arrivé. Je l’ai vu sauver des vies et réaliser des opérations qu’aucun  autre chirurgien de notre hôpital n’aurait tentées. Je ne l’ai pas revu depuis, mais il avait un esprit très particulier.

Il y a environ 10 ans, un jeune étudiant est venu chez nous avec trois autres camarades, afin de travailler avec ma fille sur un projet à l’Université. Plusieurs années auparavant, j’avais parlé de mon expérience à mes enfants, et j’avais eu le sentiment qu’ils ne m’avaient pas crue. Je n’ai donc pas insisté. J’ai été entraînée vers ce jeune homme assis à table. Il a levé les yeux vers moi, j’ignore à quel moment nous sommes passés au niveau spirituel. Il n’y a eu aucun mot... seulement une très chaleureuse sensation de savoir, une communication que je ne puis expliquer. J’ai été ramenée au monde réel par ma fille qui me secouait. Elle était très contrariée et voulait savoir ce qui se passait. Je lui ai dit : « Il sait ». Il a acquiescé : « Oui ».

Elle a voulu connaître ce qu’il savait, je lui ai donc dit qu’il avait rendu visite à la lumière. Il a indiqué qu’il avait alors 5 ou 7 ans... un très jeune âge. Je les ai laissés à leurs devoirs. Plus tard ce jour là, ma fille m’a dit que dorénavant elle croyait mon « histoire », car son camarade venait de lui raconter une expérience similaire. Il n’en avait jamais parlé à personne avant, mais il avait su, dès qu’il m’avait vue, que je savais également : il s’était senti à l’aise pour lui en parler.

Je n’essaie plus autant de convaincre les gens. Je suis mieux capable de ne pas insister, je sens qu’ils apprendront/comprendront lorsqu’ils seront prêts. Ce qui déclenche la passion chez moi, c’est le suicide. Je suis extrêmement contrariée lorsqu’une personne l’envisage. Je suis très frustrée parce que, la plupart du temps, quelqu’un/quelque chose me bloque. Il me faut donc argumenter en disant combien elle va manquer à sa famille. Je ressens sa douleur et cela m’épuise complètement. Quelquefois j’ai la sensation que si je ne m’éloigne pas d’elle, quelque chose de mal va m’arriver également. Il m’est trop difficile de l’expliquer, j’arrête donc la tentative.

A 58 ans, j’ai été licenciée comme 60 autres infirmières. Chaque fois que j’ai essayé de m’inscrire au chômage ou de poser ma candidature pour un autre travail, quelque chose m’en a empêchée.

Généralement, je ne pense pas à mon expérience. Je n’essaie pas de m’en souvenir, mais quelquefois, quand je suis empêchée de faire quelque chose, j’y réfléchis. J’ai eu le sentiment que ma carrière d’infirmière était terminée, j’ai donc pris ma retraite. Je suis devenue artiste et « mamie ». J’ai réalisé des portraits à l’huile qui m’étonnent. J’ignore d’où me viennent mes idées de sculpture avec de la pâte Fimo. Je m’installe avec un bout de pâte dans la main, et avant que je ne m’en rende compte, j’ai un petit elfe, ou un drôle de moine, ou bien une fée. Je peux exécuter toutes les œuvres exceptionnellement bien, sauf l’aquarelle. Je ne parviens pas à l’apprendre, j’ai donc abandonné. Récemment, un petit garçon m’a demandé de faire son portrait pour sa grand-mère. Puis, son ami de 6 ans l’a vu et il en a voulait un pour ses parents. Ils ont été tellement impressionnés qu’ils m’ont demandé d’en faire un de leur petit de 2 ans. Je l’ai fait, il était magnifique. Le père m’a donné 20 $ que je ne voulais pas prendre. Il a dit que c’était pour payer la toile et la peinture. C’est la seule rémunération que j’aie acceptée pour mon art. Je préfère le donner. Pour les cadeaux, mes enfants et leurs amis me donnent des bons d’achat, je peux ainsi m’approvisionner dans un magasin local de fournitures d’art. Je fais un lot de différentes choses avec à peu près tous les supports, ils prennent ce qu’ils veulent. J’en retire tant de plaisir, j’ai la « sensation » que c’est bien. C’est la partie récompense de ce que je suis censée faire. Une promesse de la lumière pour rendre plus facile mon séjour ici.

Environ 2 ans après mon expérience, je travaillais en tant qu’infirmière du travail pour une grande société industrielle, l’infirmière DE m’a donné un livre écrit par un médecin au sujet de sa Sortie Hors du Corps pendant la guerre. Elle a dit qu’elle n’achetait jamais de livres, elle les empruntait toujours à la bibliothèque. Elle ignorait la raison pour laquelle elle avait acheté celui-ci. Elle l’avait lu, mais il ne lui parlait pas. En fait elle a eu des difficultés à le lire et l’a plutôt parcouru. Toutefois, elle avait la sensation étrange de devoir me le donner. Je l’ai lu dans la nuit.

Même s’il ne correspondait pas à mon expérience, il m’a fait réaliser que je n’étais peut-être pas la seule à avoir fait une Sortie Hors du Corps. Le lendemain, j’ai voulu rendre le livre mais je ne le retrouvais pas. Pendant 2 semaines j’ai regardé partout, mais je ne suis pas parvenue à le trouver. Finalement, je suis allée à la librairie, la vendeuse a localisé un exemplaire après de nombreuses recherches sur l’ordinateur. Il est arrivé 2 semaines plus tard et je l’ai donné à l’infirmière DE. Quand je suis rentrée ce soir là, le premier livre se trouvait sur la table de la lampe, près de la porte. Personne n’était venu dans la maison depuis que je l’avais quittée le matin même. Bizarre. J’ai dit à l’infirmière DE ce qui s’était passé. C’est une femme pieuse, elle pensait que Dieu l’avait fait pour une raison particulière. Je me suis sentie obligée de lui parler de mon expérience. Elle a écouté respectueusement et a émis l’opinion que si je croyais que cela s’était réellement produit, alors c’était vraiment arrivé. Dieu œuvre de façon mystérieuse. Elle m’a aussi conseillé de garder cela pour moi, sinon les gens allaient penser que je suis folle. Nous avons convenu toute les deux que la discussion n’avait jamais eu lieu.

Après environ 5 ans, ma fille me croit maintenant, mais elle admet ne pas comprendre. Mon fils a écouté attentivement, n’a pas fait de commentaires, nous n’en avons jamais reparlé.

En 1987, lors d’un cours universitaire sur les Religions du monde (aspects généraux), nous parlions des rituels de la mort pour les hindouistes... il est dit au mort à plusieurs reprises d’aller vers la lumière blanche et d’ignorer les lumières colorées. Je ne me souviens pas de ce que j’ai dit, mais l’enseignant (un Indien, né dans une famille hindouiste, mais élevé par des moines catholiques) m’a demandé si j’avais fait une Sortie Hors du Corps. Je lui ai répondu « Oui », mais je ne me souviens pas de la suite de notre discussion.

Le semestre suivant, j’ai été appelée au bureau du formateur en « Pensée créative et critique ». Il a dit que je dépareillais dans la classe, non pas en tant qu’étudiante la plus âgée (ce n’était pas le cas), mais parce qu’habituellement j’étais rayonnante et que ce jour-là je ne l’étais pas. Il voulait savoir ce qui se passait. J’étais épuisée. Une jeune étudiante avait des attaques, et son traitement ne fonctionnait pas. Plus tôt dans la journée elle en avait subi une et après celle-ci, elle ne nous répondait pas. Nous avons appelé une ambulance et je lui ai donné toute mon énergie. J’étais tellement faible que je n’ai pas pu participer au cours suivant. Je l’ai dit au formateur qui m’a mise en garde à ce sujet. Il a dit de ne donner que ce que je pouvais économiser. Nous avons discuté de mes expériences dans le corps, puis il m’a interrogée sur ma Sortie Hors du Corps. Cela m’a déstabilisée car je ne savais pas où il voulait en venir. D’un certain côté, je me sentais très mal à l’aise en lui en parlant, mais de ma bouche sortait un flot de paroles quasi incontrôlable. C’était comme si quelqu’un d’autre avait utilisé mon corps. Je ne parlais pas de mon expérience, mais tel un enseignant j’expliquais ce que c’est que d’être sans corps, dans un endroit où le temps et la distance n’existent pas. J’ai détaillé la structure moléculaire, la physique, les propriétés de l’énergie. C’était la plus étrange des expériences. Il a écouté attentivement. Quand j’ai eu finalement terminé, je lui ai demandé s’il avait déjà fait une Sortie Hors du Corps, il a répondu par la négative, toutefois il lisait beaucoup sur le sujet et il était très intéressé. Nous n’avons plus jamais évoqué cette conversation.

1989 –1990 : un jour, avec 5 autres infirmières, pendant une pause à l’hôpital, l’une des infirmières a raconté sa SHC (20 ans plus tôt) alors qu’elle avait juste une vingtaine d’années, après une opération abdominale importante sur de multiples segments gangrenés de l’intestin, elle avait subi un arrêt cardiaque en salle de réveil. Elle se souvenait que j’étais présente en tant qu’infirmière. Elle a expliqué comment elle avait vu Jésus, Marie, Joseph, Dieu portant une toge blanche et une longue barbe blanche, elle avait entendu une belle musique sur des instruments célestes dont jouaient les anges. Il y avait de belles fleurs parfumées que nous n’avons pas sur terre, des montagnes verdoyantes, des cours d’eau limpides... j’ai écouté sans faire de commentaires. Son visage rayonnait tandis qu’elle parlait de cette expérience qui avait changé sa vie et de la raison pour laquelle elle était devenue infirmière.

En montant dans l’ascenseur, je lui ai murmuré que j’avais également eu une SHC, mais qu’elle n’était pas du tout comme la sienne. Jésus en était absent. Le lendemain elle a changé sa pause-déjeuner afin qu’elle coïncide avec la mienne, elle m’a demandé si je voulais bien lui raconter mon expérience. Nous avons trouvé une table isolée et je la lui ai racontée. Elle n’a rien dit, mais ses larmes coulaient, elle ne cessait de hocher la tête en disant : « Oui » et en me caressant la main. Ensuite elle m’a dit qu’elle avait eu la même expérience que la mienne, elle était tellement reconnaissante de savoir qu’elle n’était pas folle. Elle m’a raconté que lorsqu’elle était revenue dans sa chambre, un prêtre s’y trouvait afin de lui administrer les derniers sacrements. Elle avait tenté de lui dire ce qu’elle avait vu, mais il n’avait cessé de l’interrompre en lui disant que Jésus était venu la rencontrer. Le prêtre est revenu tous les jours pendant un mois... jusqu’à ce qu’elle sorte, il lui a dit et répété ce qu’elle était censée avoir vu, jusqu’à ce qu’elle y croie. Ce n’est que lorsque je lui ai murmuré ces quelques mots dans l’ascenseur, que les souvenirs de ce qu’elle avait réellement vécu ont afflué. Elle a dit qu’elle m’était reconnaissante et nous n’en avons plus jamais parlé.

Il y a environ un mois, un prêtre et son assistant ont frappé à ma porte, il voulaient parler de mon âme mortelle. J’étais occupée avec mon petit-fils qui fait ses dents, j’ai fait face à ce couple terrible et je leur ai dit brusquement : « L’un de vous deux est-il jamais mort, puis revenu » ? Ils ont répondu : « Non » ! « Alors, ai-je rétorqué, si jamais cela vous arrive, revenez et nous discuterons de nos âmes mortelles ». Ils se sont conduits comme s’ils avaient vu un fantôme et ont fui dans l’allée, cela m’a réjouie pour la journée.

J’avais peur d’être étiquetée « dingue », et de perdre ma licence d’infirmière. Frustration de ne pouvoir parler à personne. Absence de peur de la mort. Beaucoup de craintes concernant le temps à courir avant la mort de mon corps. Il y a 5 jours, mon médecin m’a demandé de quelle façon je souhaitais mourir. A 63 ans il faut y penser. Ma mère est morte en août dernier de la maladie d’Alzheimer à l’âge de 89 ans. Elle est morte de faim car elle avait oublié comment on avale. Elle avait exprimé la volonté de ne pas être nourrie de force. Pendant 13 mois, je me suis occupée d’elle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et j’ai respecté sa volonté. Pourtant, à quel point j’aurais voulu lui insérer ce foutu tube dans l’estomac et la nourrir par sonde gastrique. Je l’ai regardée mourir centimètre par centimètre. C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais faite, je ne veux pas que mes enfants subissent cela. Elle ne me reconnaissait pas, elle ne se reconnaissait plus elle-même. Mon père est mort à 68 ans d’un arrêt cardiaque, un sourire sur les lèvres. Il était fumeur comme moi, son travail était stressant. Le mien aussi. J’ai un problème cardiaque qui, si on ne s’en occupe pas, causera finalement ma mort. Si je prends des médicaments, je survivrai et je serai à la merci d’Alzheimer. J’ai le sentiment qu’on me donne le choix actuellement. Celui-ci n’est pas du goût de mon médecin, ni de mes enfants. Je tiens mes médicaments dans la main... et je les range. J’en ressens le poids sur les épaules. C’est bien ainsi !

Le père de mon petit-fils peut faire des SHC reliées à un fil d’or. J’ai essayé une fois, mais le fil n’était pas relié... j’ai donc arrêté et je n’ai pas réessayé.

Je suis contente que ce compte-rendu soit terminé. Maintenant je sens que j’ai mal aux fesses et que j’ai faim...

 

 

***

TALIA

 

C’est le souvenir d'une période parfaite : j'ai été renversée par une voiture en 1983.  Une expérience qui a déclenché un grand changement intérieur, éprouvé comme un éveil, une bénédiction, un don sans aucun équivalent - si ce n’est celui de ma naissance (pour ne parler que de cette incarnation-ci). J'avais 11 ans à l'époque et j'ai vécu ce qu'on appelle une EMI. Je ne m'en suis rendu compte que quand un ami de ma mère m'a demandé de raconter mon expérience lors de l'accident. Rien qu'en lui racontant ce que j'avais vu, j'ai pu réaliser que c'était extraordinaire, une chose qu'on ne devrait jamais oublier.

Ce que j'ai vu, alors, demeure dans ma mémoire et c'était très beau, mais assez différent des descriptions que j'ai entendues par ailleurs. Voilà pourquoi je partage en partie la conviction que nous passons, le souffle du corps une fois éteint, à une vie qui correspond, en quelque sorte, à notre propre choix, mais aussi à nos besoins et à nos capacités. Après tout, nous entrons en incarnation comme des enfants ayant besoin de soins, ainsi que nous renaissons à maintes reprises dans la vie après la mort. Pendant les premiers moments de l'au-delà, il y en a qui ont besoin que les êtres qu'ils aiment, ou bien qu'ils ont aimés leur tiennent la main, etc...

Pour moi, c’était différent ; je n'ai pas vu de lumière au bout d'un tunnel qui m'aurait attirée... je me suis trouvée, plutôt, dans un vaste espace noir. Ou bien, autant que je me le rappelle maintenant, d'un bleu très foncé. La lumière n'était pas devant moi, à quelque distance, mais directement derrière moi, éloignée, mais réconfortante. Cette lumière ne m'a pas enveloppée alors que je planais là, dans cet « espace ». Je ne me percevais pas comme un corps qui planait, je n'étais alors que conscience. Peut-être avais-je une forme quelconque, comme celles qui passaient devant mes yeux à toute vitesse, dans ces espaces sans fin. Ces formes-là étaient des corps que je reconnaissais facilement, mais je ne les fixais pas. C'était des esprits voyageurs, dont la destination m’était inconnue. Pourtant, je les connaissais, du moins c'est ce qu'il m’a semblé. Ils avaient l'apparence de « larmes en flammes », voilà comme je les ai décrits en parlant avec un ami très intime, quand j'avais 12 ans. La description convenait à leur forme - qui ressemblait à celle d’une larme - et à leur couleur. Maintenant, je les comparerais plutôt à une comète. A ma vue, le bleu en était la couleur prépondérante, avec d'autres taches de couleur entremêlées. C'était merveilleux.

La lumière restait derrière moi, mais elle me réconfortait d'une façon efficace, et j'en recevais une chaleur familière qui m'enveloppait. La question de savoir si je voulais rester là ou bien retourner a été formulée non pas en langage connu, mais en forme de clarté intérieure. Il s'agissait bien, cependant - et très précisément - de cette question, et je me souviens que j'étais très contente à la pensée de rester là où je me sentais tellement chez moi, ce lieu m’apparaissant bien connu pendant que je me trouvais là-bas. Pourtant, je n'ai pas réfléchi longtemps, car une compréhension s'est établie à un niveau plus profond, au niveau sans doute de la raison humaine. J'ai décidé d'honorer la conscience qu'il me restait encore des choses à faire, à accomplir, à donner.

Je n'ai pas répondu en paroles, et je n’ai pas eu à réfléchir pour répondre; dès que j'ai eu conscience de ma réponse, l'expérience s’est terminée... ou bien c'est le souvenir qui en a défailli par la suite. Je suis restée dans le coma, à l'article de la mort, pendant 12 jours. Je ne pourrais dire précisément si l'expérience a eu lieu pendant cette période, ou à un moment plus proche de l'accident. J'en ai ramené l'énergie avec moi, et pendant ma convalescence, une fois lucide, j’ai partagé cette énergie librement, saluant tous les passants avec des mots affectueux et joyeux. J'étais encore profondément ‘branchée’.

Contrairement à ce qu'on avait déclaré, à savoir qu’il me serait impossible, à cause de mes blessures, de parler et de marcher à nouveau, je suis actuellement une personne très valide, avec une profonde connaissance de ma langue et, ce qui est plus intéressant, j'ai la capacité d'apprendre encore d'autres langues. J’ai cette bénédiction de savoir qu’aimer, c’est guérir ; et je dois souvent raviver ce savoir, vu la lutte continuelle que nous menons en cette vie.

Je ne regrette pas l'accident, mais j'avoue que cela m'a imposé diverses épreuves, et m'a garanti à vie une confrontation régulière avec l’esprit de discorde. Je pourrais discourir à ce sujet, le cas échéant, mais je suppose que c'est le côté plus éthéré qu'on cherche ici. Psychiquement je suis plus ouverte en quelque sorte, et on a souvent fait appel à mes services de médium.

Quelqu'un qui connaissait les catégories psychiques des amérindiens m'a définie comme éclaireuse. De nombreux amis intimes m'appellent quand ils ont eu un rêve profond, pour en connaitre la signification de fond, et pour savoir quoi en faire. La seule chose qui me gêne, c'est que j'ai tendance à être trop ouverte psychiquement, sans trouver moyen d'y mettre fin. Il serait bien agréable de ne pas attirer tant d'âmes en peine qui semblent avoir besoin de s'attacher aux vibrations émanant de la lumière d'autrui. Mais ce n’est qu’un détail, et je n'en tirerai pas prétexte à refouler ce qui est un don véritable. Ce disant, je crois que je vais m’en tenir là, en gardant l’espoir que mon témoignage aura été bénéfique d’une manière ou d’une autre... mais, bon, pendant que j'y suis... je voudrais signaler une ‘fusion’ importante de la structure temporelle autour de moi. Je suis au courant des séquelles de traumatismes cérébraux qui peuvent affecter la perception du temps, mais il s’agit d’autre chose. Il se trouve que, maintenant encore, je conçois le temps sous diverses perspectives, comme si  j'avais ouvert l’espèce de portail, ou même les nombreux portails qui permettent d’y accéder. Désolée, mais je n'ai jamais fait la tentative d'explication de ce genre de choses, et je préfère mettre un terme à mes divagations qui seraient très ennuyeuses pour le lecteur... merci pour votre attention.

Je voudrais bien savoir si cette expérience reflète les expériences d'autres personnes, ou bien si les lecteurs ont des commentaires à offrir à ce sujet.

Merci encore une fois.

*

Il n'y a pas de moment en particulier où j’aurais eu un niveau maximum de conscience, car ce fut d’un bout à l’autre au même niveau. Pourtant, je crois qu'une fois posée la question, soit de rester en incarnation, soit de continuer au-delà, je suis devenue alerte d'une façon différente. C'est à ce point-là que je crois que j'ai été inondée d'informations concernant cette incarnation, et ses conséquences éventuelles, car je suis restée, en sachant que j'avais encore des choses à accomplir. Suite à mon éveil du coma, quand je suis finalement retournée à l'école, j'avais certaines connaissances et j'ai eu des impressions de déjà-vu.  J'étais déjà au courant des entretiens et des événements qui avaient eu lieu parmi les autres enfants, pendant mon absence. C’était apparemment impossible. Je n'ai pas un souvenir conscient d'avoir eu des visions qui m'auraient tenue informée de ces choses-là, mais il me semble possible d’en avoir eu connaissance dans l'espace de l'EMI sans besoin de « voir ». Il me semble que si l’on cesse (moi et possiblement d'autres personnes) d'avoir une vue claire de l'avenir ou des choses invisibles, c'est parce que, ayant acquis ces capacités lors d’un traumatisme - ou de quoi que ce soit d’autre -, les pistes, avec le temps qui passe et les décisions prises par la suite, se brouillent. C'est cela qui est plaisant. Je crois que Tsu Pen, ce philosophe qui a parlé du Jardin des Chemins qui bifurquent, a voulu éclaircir ce point : il y a d’innombrables trajectoires vers la conscience et les différents niveaux d'être. Mais tout s’imbrique étroitement, tout est un...

L'espace et la perception de mon être étaient différents. Mes pensées étaient-elles accélérées ? Je crois qu'il y avait une conscience globale, qui n'exigeait pas de pensées telles que notre esprit, ou plutôt notre cerveau, les conçoit. Cela dépasse la vitesse de la lumière, si vous voulez. D'autre part, la perception sensorielle était différente, car le corps me manquait pour recevoir les stimuli habituels... alors, oui : « intense » serait le mot juste pour décrire ce que je vivais en tant qu'expérience sensorielle. Intense et évolutif, c'est-à-dire sans fin et à facettes multiples, par rapport à ce que je comprends maintenant comme étant la réalité.

Je n'étais pas alors dans le corps que j'avais lors de l'accident, ce qui est indiqué par le terme « hors du corps », donc je n'utilisais pas mes yeux. Toutes les visions que j'ai eues étaient bien réelles, d'autant plus brillantes que le fond en était noir, en parfait équilibre. Trouver un autre moyen de l'exprimer serait inutile.

Je me rends compte soudain que c'est bizarre que je n'ai jamais cherché la raison pour laquelle je n’ai perçu aucun son... par contre il y avait certainement de la lumière, des couleurs. Bien que j'aie capté une question, je n'entendais pas de voix dans cet état, hors du corps. Je suppose que je n'avais pas besoin d'un énoncé verbal. Peut-ètre y avait-il des sons que j'ai oubliés à présent, ou peut-être n'y avait-il pas de lumière, mais pour garder l'intégrité de l'expérience dans ma mémoire, j'avais reçu des informations en forme de spectre visuel. Cela m'intéresse beaucoup, mais savoir la vérité nous est impossible actuellement. La vie est un mystère.

Je ressentais calme, allégresse, libération, confiance, c'est le mieux que je puisse dire. Il y avait une lumière derrière moi. Je ne puis dire que je la voyais : je la savais là.

Tout autour de moi, des êtres que je reconnaissais comme des esprits voyageaient dans toutes les directions à grande vitesse. Je ne communiquais pas avec eux personnellement... il s’agissait plutôt d’une reconnaissance globale... et je crois que l’idée que notre vie est un voyage éternel renforçait ma sérénité.

Il y a des informations, des prémo,itions qui nous sont disponibles seulement à partir d’un état plus vrai, plus éthéré, libéré des bornes imposées par la chair et le sang. C'était un vaste niveau bien au delà du corps, et qui semblait sans bornes. C'était ailleurs, et cela ne me paraissait pas étrange, ni inconnu, bien qu’il me fût impossible de savoir à quelle époque j’avais pu me trouver là. C'est un lieu qui existe en nous, d’une façon qui nous appartient certainement en propre.

Enfants, nous ne sommes pas étonnés par les lieux où nos parents nous emmènent pour la première fois : on nous à emmenés dans quelques-uns de ces lieux quand nous étions encore dans le ventre de la mère... donc, bien qu'ils semblent être nouveaux, notre conscience a déjà enregistré la visite. Il y a là quelque chose de similaire à mon expérience hors du corps, car malgré sa nouveauté, c'était un lieu qui m'était familier. En fait, toute la vie est comme cela, même la vie quotidienne. Qu'il s'agisse de bourlinguer sur la planète, ou bien de rester attaché à des lieux familiers, nous avons vécu tout cela antérieurement. Etre dans un corps, c’est encore être dans le ventre de la mère, et nos choix nous ressemblent, ils s’inscrivent dans un élan, une vitesse acquise. Ce à quoi je veux en venir, c'est que tout est congru, tout est un. Le temps et l'espace sont les outils permettant d’atteindre la plénitude de l'être dans une pièce de théâtre divine, jouée, savourée... ou endurée.

J'étais calme, sachant tout. Il n'y avait pas de connaissance plus profonde qui demeurât à découvrir, apparemment. Du moins je ne cherchais pas à m'informer davantage, si ce n’est que je voulais trouver un moyen de retourner au corps, le cas échéant. Quand j'ai choisi, c'était en vertu d’une certitude instantanée Je n'ai pas du tout négocié pour recevoir l'information qui m'a aidée à choisir. Tout simplement, je la possédais, instantanément. Par ailleurs, je me sentais sûre et tranquille... tout était disponible et accessible. C’était même au-delà d’un ordre universel, tout en restant confortable à vivre et très profondément familier.

Pendant environ un an après l'accident, j'ai éprouvé, régulièrement, des sensations de déjà-vu. Ce n'était que cela, rien de plus précis, telles que les visions rapportées par un voyant. Comme je l'ai déjà dit, j'attribue cela à la théorie du jardin où bifurquent les chemins. Je pouvais voir diverses conséquences de diverses lignes de choix et d'action que je suivrais personellement dans la vie physique que je connais. Mais, pour n'importe qui, plus on s'enfonce dans les chemins de la vie, plus les chemins sont divergents sur les vagues du temps. C'était alors des intuitions claires et justes, et encore maintenant quand j'éprouve une telle sensation elle s'avère juste au même degré. C'est-à-dire, la conscience d'un événement à venir qui va se réaliser et qui se signale par un déjà-vu est une bonne chose, et m'offre, pour le moins, une assurance que tout s'ensuit en bon ordre. Il y a eu aussi, depuis l'expérience, des rêves visionnaires que se sont avérés vrais. Ils laissent des traces, mais d’une nature différente de ce que je verrais par les yeux du corps. Ce sont des messages qui m'aident à faire face au déroulement des faits réels. Par exemple, j'ai rêvé, longtemps avant d'être enceinte, que j'allais avoir un fils. J'ai rêvé de l'ascension du président Bush longtemps avant d'avoir seulement entendu parler de lui, d'ailleurs je ne voyais pas pourquoi cela pourrait m'intéresser, vu ma nationalité canadienne de naissance. Il y a eu d'autres exemples au cours des années.

J’ai des dons d'éclaireuse - je voyage hors du corps sur cette terre. Je ne l'ai encore pas fait dans l'espace comme font certains, d'après ce que j'ai entendu.

Je voyage en rêve, de façon psychique - j'ai rencontré des personnes aimées et parfois des inconnus, en rêve, avec confirmation par la suite que les rêves étaient partagés. Je fais des voyages dans le temps, et j’ai des capacités exceptionnelles de perception et d’intuition.

La première fois (un an plus tard, lorsque j'avais environ 12 ou 13 ans) que j'ai expliqué ce que j'avais vue à une amie de ma mère, je ne m'étais pas encore rendu compte qu'il s'agissait d'une EMI. Personne ne m’en avait parlé, et j'étais encore trop jeune pour y penser toute seule. En fait, j'essayais de lui raconter ce que je croyais être mon expérience de coma... elle a dit que c'était phénoménal, et c'est là que j'ai réalisé que c'était quelque chose de spécial. Avec le temps qui passait j'en suis venue à la notion que c'était une EMI, compte tenu des éléments de mémoire et des dons et des empreintes hérités de cette expérience.

Pendant les jours, les semaines qui l’ont suivie, j'étais moins préoccupée de celle-ci que de mon environnement. Je me fixais sur ma réadaptation à cet environnement parce que le domaine physique m'était devenu très étrange. Je me trouvais dans la nécessité d'accepter cette étrangeté, et les signatures chargées d'énergie des objets qui m'entouraient, dans mon lit d'hôpital. J'étais, par exemple, terrifiée par un tableau au mur de l'hôpital ; c'était Noé dans son arche avec tous les animaux. Je crois que cela venait des doctrines que je trouvais oppressives, ou peut-être cela venait de la personne qui l'avait peint, encadré, légué ou pendu afin de décorer le mur.

Il a fallu que j'apprenne de nouveau à faire des puzzles, à utiliser une fourchette, et d'autres choses ayant trait au monde physique. C'était un processus compliqué, comme l'est toujours la vie, et je ne me souviens pas d'avoir réfléchi profondément sur l'EMI pendant cette période.

J'avais peur d'un certain animateur de la Télé pour enfants, ce qui ne m'était jamais arrivé avant. Des années plus tard, j'ai appris qu'il avait été accusé de sévices qui justifiaient les sentiments qu'il m'avait inspiré.

Avoir la lumière derrière moi était important. C'était rassurant et beau, bien que pas exactement visible. J'étais bercée, libre. Si j'y pense maintenant, cela me parait une bonne façon de nous comporter envers nos enfants. Rien de plus beau que ce soutien en liberté qui est essentiellement ce que nous cherchons tous, après que nous ayons fait un sort à nos illusions. Ce qui me plaisait aussi c'était que les esprits qui traversaient l'espace autour de moi, trop rapides pour une observation précise, avaient chacun sa propre modalité, sa volonté distincte et brillante.

Je n'ai aucun doute sur la réalité de mon expérience, et je crois qu'elle m'a conféré un don. Mais je n'exclus pas la possibilité que tout ait pu avoir lieu au niveau subatomique, au fin fond de mon cerveau. Ha-ha... je n'impose pas de limites au divin, tel qu'un paradis ou niveau (spirituel) conventionnel, quand on profite de nouveaux points de vue qui nous aident à faire des choix. Je crois que nous partageons une seule vie, qui se renouvelle comme les saisons. La réalité de mon EMI faisait partie de tout cela, et c'est ce qui m'a guidée pendant une période, me permettant de mettre en place les pièces du puzzle, avec cette compréhension globale, que j'ai encore maintenant, du mystère de la vie.

Mes rapports avec les enfants sont intéressants aussi, car je les trouve si sages et lumineux pour la plupart, et je m'amuse beaucoup en voyant le déploiement de leurs facultés d'ego. Il y a d'autres exemples, mais je préfère dire simplement que oui, l'EMI est sans aucun doute quelque chose qui a changé mes relations dans la vie. J'ai trop de relations pour entrer dans tous les détails. Toutes nos expériences changent nos relations, pour peu que nous trouvions le moyen de nous améliorer les uns les autres, même s'il n'y a pas d'accord formel. Les EMI sont des témoignages positifs que nous pouvons communiquer avec ceux qui sont sympathiques et même avec ceux qui ne le sont pas, si nous nous en tenons à être doux et conscients de l'honneur et du respect qui résultent de nos choix. Tiens! Comme je suis verbeuse ! Ha ha !

Oui, j'aime à fouiller dans tous les systèmes de croyance possibles, et c'est ainsi que j'ai trouvé mon propre moyen définitif d'exploration. Il me semble que le judaïsme recèle une formule merveilleuse et vivante, et je l'ai essayé. Mais du fait de l'accident et de ma propre perception du temps avec sa façon de couler dans mon être que j'ai adaptée à mon mode de vie, on ne m'a pas acceptée dans cette foi, parce que je ne suis pas capable de suivre la programmation. Il s'agit surtout, là, d'honorer la création, de vivre une vie respectueuse. Il y a une ressemblance aux cultures amérindiennes, mais celle-là est plus rigide et contraignante pour ceux qui n'y sont pas élevés de naissance. Il y a tant de chemins vers Dieu, si vous voulez, et je crois qu'ils sont tous valables. Je crois à la pratique rituelle, qui permet d'atteindre une clarté d'être et, par la même occasion, d'honorer le Créateur, ainsi que nos rôles individuels dans le processus.

On m'a dit que plus de 700 personnes chaque année ont des EMI, pour ne parler que des Etats-Unis. Je crois que cela fait partie du processus d'éclaircissement spirituel global, et que mon expérience ne m'appartient pas exclusivement mais, comme toutes les autres, fait partie intégrante de la réalisation divine ; la divinité se connaît corporellement et progressivement par l'intermédiaire de nos propres liens, de notre propre conscience et compréhension. Je crois que « mon » expérience est à la fois menue et grande, et qu’elle a pour seul but d'illuminer le monde par les relations que j'ai. Je continuerai à la partager avec ceux qui me sont chers, comme l'assurance que la vie est partagée et sans fin.

En fin de compte, vos questions ont mis beaucoup de choses à la lumière du jour. Il y a des choses qu'on croit savoir mais qui ne sont jamais décrites. Pour moi le tri de tant d'aspects de l'expérience a été thérapeutique. C'est toujours salutaire de trouver un cadre d'expression consciente qui  nous permet de partager, soit pour évoquer des émotions, soit pour apprendre... ou réapprendre. Franchement ç'a été fatigant de tant décrire, mais je suis contente si cela aide les autres à trouver ce dont ils semblent avoir besoin.

Pour ma part, je ne vois pas ce qu'il y a à comprendre, vraiment. Je veux dire, la vie est telle qu'elle est, et en parlant de compréhension on dépasse les bornes. Il s'agit plutôt d'acceptation, je crois. La mise en pratique de cette acceptation reste à accomplir pour l'espèce humaine, à preuve la dénégation de telles expériences à cause des préjugés, sans parler d'autres formes de dénégation, comme l'exploitation imprudente des forêts.

Ces questions-là m'ont évoqué des sentiments et des sensations qui se rapportent directement aux connaissances que j'ai pu intégrer par suite de l'EMI, et qui se sont accumulées pendant un certain temps. 

J'aimerais voir un changement de nomenclature, par exemple au lieu d'EMI, on parlerait d'une Expérience de Nouvelle Incarnation Imminente. Ce serait une bonne démarche, car ces expériences tendent à prouver que la réincarnation est non seulement possible, mais inévitable, en fait. Merci de ne plus poser de questions, car j'ai manqué mourir de vieillesse en essayant de répondre à toutes... non, mais vraiment, ça suffit, et si on veut ajouter quelque chose, je suis sûre qu'on est aussi libre que moi de le faire !!!

Tiens ! C'est fini ! Merci pour avoir lu.

 

 

***

TAZELL

 

J'étais dans un endroit chaud et très confortable, pas sur cette terre mais dans un espace sombre et avec l'impression que j'avais déjà été ici avant, comme si j'étais enfin à la maison. Je ne peux pas dire que j'avais des yeux mais je pouvais voir dans toutes les directions en même temps... et non seulement je pouvais voir, mais je savais aussi tout ce qui m'entourait. J'avais beaucoup plus de sens que l'odorat, la vue, l'ouïe, la parole, etc... 

Et un océan de savoir. Je n'avais aucune connaissance de ma femme ou de mon fils et ne voyais personne.

Mon corps était mort et je ne le savais pas.

J’étais dans la réalité. Je n'avais pas de corps et n'en avais pas besoin. Je crois que je pouvais faire l’expérience de quelque lieu que ce soit.

Je n'ai plus peur de mourir.

Je me sens libre à tout point de vue.

Libre, heureux, calme.

Mais je ne me souviens que d'une petite partie de cette expérience.

 

 

***

Tee

J’avais environ 19 ans, j’étais à l’université à New York...

 

Le conducteur roulait à 30 Km/h pour avoir tous les feux au vert le long de l’avenue.

J’ai pu voir une grande voiture noire arriver très vite en direction de la 11ème avenue et sans doute en provenance de la 51ème rue. J’ai remarqué qu’elle roulait à contresens dans cette rue à sens unique. J’ai tourné la tête pour avertir le conducteur de la situation et j’ai vu son regard de pure terreur. Il savait déjà qu’il ne pouvait pas éviter cette voiture qui roulait vite. J’ai entendu l’impact, le son du métal broyé et un bruit de verre brisé... ensuite tout s’est évanoui.

Le « rien » est difficile à décrire. Aucun stimulus sensoriel. Je ne sais pas comment le décrire autrement que par le noir ou le néant. C’était similaire à une anesthésie générale, mais je suis « partie » instantanément, pas progressivement. C’était comme de la peinture noire coulant très vite sur une fenêtre. Il n’y avait aucune sensation de temps ni de relation spatiale avec quelque chose ou quelqu’un. Je n’avais pas la capacité de penser ni de raisonner. C’était simplement... rien. Je n’étais pas moi. Personne ni aucun endroit n’était quelque chose. C’est difficile à expliquer.

J’ignore combien de temps a duré cette sensation. Il n’y avait pas de relation au temps. Puis quelque chose a commencé à m’arriver. J’ai eu l’impression d’être submergée sous ce que j’appellerais de « l’eau noire et lourde », c’était comme si je suffoquais et que ma respiration était comprimée dans ma poitrine, je ne pouvais pas inspirer.

Je ne sais comment, j’étais consciente de l’association avec la mort. « L’eau noire et lourde » n’était pas réellement noire, c’était une couleur qui n’existe pas, c’était obscur et bizarre. Je n’ai jamais vu cette couleur avant ou depuis cette expérience.

A ce moment là, j’ai été en mesure de raisonner, j’ai senti une grande sensation de panique m’envahir. Je ne sais comment, j’ai compris instinctivement que si je ne commençais pas rapidement à « nager vers le haut » afin de mettre la tête hors de cette « eau noire et lourde », je me noierais dedans sans nul doute et je resterais ainsi éternellement. J’avais la sensation d’être très profond sous cette substance pareille à l’eau, quelle qu’elle soit. J’étais terrifiée à l’idée de rester pour toujours dans cet état ou endroit, si je n’essayais pas de me sortir de là. J’ai donc commencé à utiliser tout mon esprit et mon énergie pour « nager » vers le haut en direction de l’air, aussi vite que je le pouvais. C’était une lutte très fatigante, j’ai eu l’impression de nager pendant très longtemps et de n’arriver nulle part. A aucun moment je n’ai eu le sentiment que j’étais en train de gagner ce combat vers la liberté. Je n’ai pas abandonné et j’ai continué de nager, allant à l’instinct dans la direction que je pensais être le « haut ». Je n’ai jamais pensé que cette direction n’était pas la bonne, je n’y ai même pas réfléchi du tout. J’ignore comment je savais que c’était la bonne orientation.

Puis, tout à coup, j’ai pu entendre des voix parlant autour de moi. C’était comme si quelqu’un avait remis en marche mon ouïe. Je ne possédais aucun autre sens. Je pouvais seulement entendre des voix. Rien de visuel, je n’avais pas de toucher, pas de percption de la température ni de la douleur. Je me rappelle nettement ce que disaient ces voix. Je me rappelle par exemple : « Est-elle libérée de ce côté ? Dépêchez-vous ça va exploser, sortez-la MAINTENANT !!! Ca brûle méchamment ». Beaucoup de panique, la voix de mon amie qui hurlait quelque chose d’incompréhensible ; ce qui semblait être de nombreux hommes se hurlant des ordres les uns aux autres. Un pandémonium effrayant. C’était mieux que rien. J’ai ressenti du soulagement, mais je pouvais voir l’eau noire sous mes pieds, comme si j’avais été soulevée dans les airs, j’écoutais le tumulte qui est devenu très faible, comme un fond musical. Je ne sais comment, je pouvais voir mes pieds se balançant sous moi dans les airs, loin au dessus de l’eau. A ce moment là, je pouvais voir le bas d’une chemise de nuit juste au dessus de mes pieds. Je ne cessais de regarder cela, cependant, en me fiant à ma position par rapport à l’eau noire, la partie effrayante semblait terminée. Je voyais, mais pas avec mes yeux. Une autre expérience que je ne peux décrire. C’était comme un rêve, mais pas tout à fait.

A cet instant, les choses ont paru bondir dans le temps et dans l’espace. Je ne suis pas certaine de ce qui s’est passé, mais j’ai entendu un homme dire : « Elle tombe »... et je suis « repartie ».

La dernière chose dont je me souvienne de cette soirée, c’est de m’être éveillée dans ce qui m’a semblé être une grande salle blanche. Il y avait un immense policier New-Yorkais au dessus de moi qui me répétait sans cesse : « Tu as eu une putain de chance, ma petite » ! J’ai vu un beau garçon à peu près de mon âge et une personne allongée près de moi sur une table dans une camisole. Ensuite, je ne me souviens de rien jusqu’à ce qu’on me raconte, plusieurs mois plus tard, ce qui m’était arrivé.

Personne ne se souvient du policier New-Yorkais ni de l’homme dans la camisole. Le beau jeune homme que j’ai vu était mon petit ami du moment. Je ne l’avais pas reconnu. Pendant longtemps, je n’ai même pas su qui j’étais. Je ne sais toujours pas s’il était présent à ce moment là où plus tard. Mais je savais que j’étais en sécurité, vivante.

 

CE QUE L’EXPERIENCE A SIGNIFIE POUR MOI DANS MA VIE...

 

Difficile de répondre. Elle a signifié différentes choses à des moments différents de ma vie. J’avais 19 ans. J’en ai maintenant 38. J’ignore à quel point mon vécu a modifié mon point de vue sur cette expérience. C’est difficile à dire. Je sais par contre qu’à 19 ans, je pensais être immortelle. J’ai su après cet accident que personne n’est immortel, comme on le croit quand on est jeune.

Au début, lorsque j’ai pris conscience de la portée de l’expérience, j’ai cru que tout ce qu’on m’avait enseigné au sujet de Dieu était faux et que les scientifiques avaient raison. On meurt et il n’y a pas de vie après la mort. Je suis restée fermement sur cette position pendant de nombreuses années et j’ai vécu comme si le temps était un produit précieux.

En vieillissant, je veux croire qu’il existe une vie après la mort et j’ai exploré de nombreuses grandes religions à la recherche de la réponse. Une partie de moi continue à penser que nous faisons seulement partie d’un laboratoire de chimie hors de contrôle que l’on appelle la Terre. Nous vivons et nous mourons. Je ne veux pas que cela soit vrai mais je n’ai pas le choix. Il ne me reste qu’à attendre et voir ce qui se passera quand je m’en irai pour de bon.

 

 

***

Thomas F

L’auteur demande que ce recit n’apparaisse que sur NDERF

SAUF PERMISSION EXPRESSE

 

C'était une peur inéluctable... j'ai su tout de suite que ça tournait mal. J'étouffais. A 22 ans, et sans foi religieuse, je commençais à douter de ma survie.

Je n'ai pas perdu connaissance avant l'arrivée de l'ambulance. Quand on m'a attaché au moniteur cardiaque, mon pouls était d’environ 160 à la minute. Nous sommes partis en vitesse à l'hôpital. Une fois arrivés, on m'a emmené aux urgences cardiaques. Les docteurs et les soignants paramédicaux ne cessaient pas d'essayer de me tenir éveillé, ils me demandaient à quel niveau j'éprouvais des douleurs.

Je n'avais pas mal à la poitrine... seulement, mon cœur battait maintenant à 180. Evanoui, je me suis vu planer au-dessus de mon corps, et de la salle. Je voyais les paravents et les objets dans la salle, mais les gens me paraissaient difficiles à distinguer. J'ai foncé très rapidement, quittant la scène. Il n'y avait plus de sons, seulement des images. Pendant plusieurs minutes, j'ai plané au-dessus d'un objet qui ressemblait à une énorme pyramide, puis j'ai foncé de nouveau, encore plus vite. Je me déplaçais dans ce qui semblait être l'espace, où les planètes et les étoiles paraissaient très proches, toujours en silence. Je ressentais une paix parfaite, et j'avais l'impression d'être en route vers un lieu spécial.

Puis plus rapidement que j'étais parti, je suis revenu, j'ai ouvert les yeux. Environ six personnes m'entouraient, debout. Une femme m'a dit, souriante : «On croyait qu'on allait vous perdre ». Le retour au corps s’est fait plutôt de force, sans douceur.

A la suite de mon expérience, j'ai commencé à remettre en cause bien des choses dans la vie. J'ai dirigé mon attention vers les pratiques méditatives, une quête spirituelle. Je voyais, et j'entendais des choses que je ne pouvais expliquer. Maintenant, je sais de quoi il s'agit, alors j'y prête beaucoup d'attention. Je pratique l'art de guérir ; je suis un de ceux qui sont revenus avec des capacités étranges (je vois les auras, etc...). Du moins, cela paraît étrange à certains.

Je suis, à l'heure actuelle, très intuitif... et je ne l'étais pas auparavant. Je suis très orienté vers le côté spirituel, et même s'il ne s'agit pas forcément du Bon Dieu, je me fie à l'énergie universelle : je crois vraiment que c'est vers celle-ci que je me dirigeais à mon retour. Mes meilleurs souhaits à tous ceux qui ont vraiment partagé cette expérience. Vers la fin, c'était d'un merveilleux incomparable. A la place de la crainte de la mort, il n'y a plus que la paix. Personne n'y échappe ; sachez seulement que ce n'est pas la fin. Ce corps n'est que la première étape, et il nous en reste beaucoup d'autres à parcourir.

Namaste, Amour, O Lumière.

*

Etat de conscience et de lucidité maximum vers (ce qui m'a paru) la fin de mon trajet... j'avançais à travers ce qui ressemblait à un vortex dans l'espace, et les choses ont commencé à ralentir, comme si j'approchais de mon but. J'ai eu l'impression de tout comprendre, et une force, une paix indicibles se sont emparés de moi.

Ma vue s’était beaucoup améliorée, je voyais à volonté, aussi près ou aussi loin que nécessaire. C'était sans effort aucun, comme un zoom automatique d'appareil-photo. Je sentais que si je voulais voir quoi que ce soit, je n’avais qu’à orienter mon regard sans effort, et sans réfléchir.

Il n'y avait aucun son, c'était entièrement des idées, une télépathie, si vous voulez. J'ai vu des images, mais je n'ai pas entendu de voix.

Au début, quand j'ai vu la structure, j'ai eu peur, mais quand j'ai foncé très rapidement, c'était merveilleusement paisible, voire excitant. Il y avait une espèce de lumière douce, ou bien brillante : cela dépendait de ma propre volonté. Tout dépendait de moi, rien ne dirigeait mes actions, et c'était sans délimitation physique.

Une fois sorti de mon corps, je n'entendais plus rien. J'ai vu une grosse structure, une pyramide noire, que j'ai contemplé momentanément, puis j'ai été propulsé, comme dans un tube pneumatique, pour entrer dans un vortex. Je voyais l'espace, des planètes très grandes qui semblaient très proches, presque à portée de la main. C'était une expérience merveilleuse, malgré tout ce qu'éprouvait mon corps physique.

Je me déplaçais très rapidement et j'en étais bien conscient, mais les objets autour de moi paraissaient grands, et défilaient très lentement.

J’ai eu le sentiment d’avoir accès à une connaissance particulière, mais je ne discuterais de cela qu'avec un scientifique, ou bien un docteur. On peut me contacter à :

gosumonk@gmail.com

J'ai commencé à ralentir aux approches de ce qui me paraissait être le but de mon trajet. J'ai éprouvé une paix immense, j'avais l'impression de devenir de plus en plus conscient et extraordinairement intelligent.

Mes dons de prévision ne se sont manifestés que bien après mon retour au corps physique. J'avais besoin de méditer, acte qui m'a permis d'entendre des voix et de voir des images (certains désigneraient ces images comme esprits, entités spirituelles). Je vois les auras, je partage les souffrances d'autrui, et je peux guérir avec les mains. J’ai eu brièvement des accès de télékinésie. Les gens ont tendance à s'approcher de moi... et les événements de ma vie, apparemment, sont favorables (il me semble).

Je n’ai raconté cette expérience que quatre ans plus tard, plus ou moins... mais la parole ne suffit pas pour tout décrire. Si je pouvais, j'y retournerais. C'est comme si on allait vers le lieu idéal.

J'ai commencé à suivre ma voix intérieure au moyen de méditations. J'entendais d'autres voix aussi, que je pouvais suivre. J’ai consacré toutes mes forces à aider autrui. J'ai compris que nous sommes tous reliés les uns aux autres, qu'il n'y a pas une seule puissance ultime. Il s'agit plutôt d'une énergie universelle qui ne peut pas être observée à l’aide d’instruments tels que télescopes ou satellites.

N'ayez pas peur, et ne courez pas après... nous irons tous là-bas. Tout a été merveilleux... je ne vois aucun besoin de s'agiter inutilement, vous y arriverez assez vite.

Amour, O lumière, namaste.

 

 

***

TIM

 

J’avais environ deux ans et demi, quelque part au Texas en 1974-1975, lorsque j’ai eu ma première expérience de mort imminente. Il était tard. Nous regardions la télévision, mes sœurs, mes frères et moi avec la consigne de ne pas quitter la chambre. J’ai décidé de grimper sur le lit et je me suis mis à sauter. Donda, la plus jeune de mes quatre sœurs aînées, a voulu m’en dissuader en me poussant. Dans un effort pour stopper la chute, mon pied s’est pris dans les couvertures... et c’est là que les choses ont commencé à devenir bizarres.

Tandis que j’entamais ma chute, le temps s’est ralenti à  l’extrême. Tout bougeait très lentement, c’était super. Ma vision s’est ensuite divisée, J’étais en mesure de voir depuis deux points de vue différents. Une perspective depuis mes yeux, bien sûr, et l’autre située à environ dix ou douze mètres de haut, à la verticale. C’était comme si je m’étais trouvé dans le ciel au dessus de la maison, le toit n’étant tout simplement pas là. Je pouvais voir toutes les pièces ainsi que toutes les personnes dans la maison.

Tandis que je regardais depuis ce point de vue tout neuf, j’ai vu que je continuais à tomber en direction du coin d’une table en bois, près de la tête du lit. Je ne pouvais que regarder sans pouvoir faire quoi que ce soit. J’ai vu plusieurs objets sur cette table, dont un verre torsadé bleu, plein de thé, qui se trouvait sur le coin de la table. J’ai remarqué qu’il était plein aux deux tiers et qu’il contenait quelques glaçons qui avaient presque totalement fondu. Il y avait beaucoup de condensation sur les bords. Je me suis rendu compte que mon visage allait le heurter. Au moment même ou le bord du verre a touché ma peau, j’ai regardé à l’intérieur et j’ai vu le liquide calme se disloquer en vibrant et m’exploser dans les yeux pendant que mon front s’écrasait dessus. Depuis la perspective aérienne, j’ai vu mon corps poursuivre sa chute alors que ma tête fracassait le verre, percutait le coin de la table, puis le sol, suivie par mon corps pesant.

J’ai alors entendu un violent hurlement de terreur poussé par Donda, ma sœur. J’ai vu maman dans l’autre pièce courir vers la chambre. Elle m’a pris dans ses bras et s’est précipitée dans la salle-de-bain. Là, elle s’est mise à essuyer le sang, cherchant à se rendre compte de la gravité de la blessure. Donda s’est frayé un passage, elle tenait une grande bande et a demandé en pleurant : « Maman, Maman, c’est ça qu’il faut ? Maman, est-ce qu’il va aller mieux avec ça » ?

En regardant à travers eux, j’ai pu voir mon reflet dans le miroir. Ma peau était gris pâle et le sang était très rouge et très foncé. J’ai aussi vu mon front dans le reflet, la peau était arrachée, je pouvais voir le blanc de l’os. Il semblait même que l’os était brisé, ébréché. A cet instant, le flux de sang a ralenti et maman a pu en essuyer une grande partie. Elle a alors répondu à Donda d’une voix basse, triste et plaintive : « Non mon trésor, j’ai bien peur que non ». Tout le monde regardait en pleurant, tandis qu’elle me berçait doucement dans ses bras, pleurant elle aussi.

Ma vision a ensuite basculé sur la perspective aérienne. Je ne faisais que contempler. Je me souviens m’être senti totalement contenté et heureux, comme si j’étais en train de jouer et que tout se passait comme souhaité. Ensuite, j’ai eu l’impression que je n’étais pas seul à regarder, je me sentais observé par des dizaines de milliers d’autres personnes. C’était inquiétant. Par curiosité, je me suis retourné pour voir de qui il s’agissait. A ma surprise, je n’ai rien vu... j’insiste : rien du tout. Il n’y avait pas d’étoile, de nuage, de ciel, même pas d’air, il n’y avait qu’un vide, un néant immensément grand... et moi qui tombais maintenant dans ce vide à très grande vitesse sans pouvoir rien maîtriser.

Après quelques secondes, j’ai ressenti un frémissement similaire à celui qu’on ressent si on s’humecte d’une très fine brume d’eau froide, après avoir pris un bain de soleil par une journée vraiment très chaude. C’était en fait plutôt agréable, même si cela n’a duré que quelques secondes.

Tombant toujours, j’ai éprouvé de la curiosité à l’égard de mon corps : il était composé d’une aura de lumière vert-bleu, plus verte que bleue. Mais même s’il s’agissait de lumière, elle ne paraissait pas avoir de source, c’était simplement une luminescence. Elle me paraissait très familière, je me souviens que je la considérais comme normale et je n’y ai plus porté attention.

Plusieurs secondes plus tard, tombant toujours, tout est devenu tellement clair que j’ai pu voir à des kilomètres à la ronde, bien qu’il n’y ait rien eu à voir. C’était comme si j’étais tombé dans la brume sans m’en rendre compte et que maintenant je la voyais. La vision de l’immensité du vide était à couper le souffle.

Après plusieurs minutes, loin devant, j’ai aperçu ce qui semblait être une ligne très fine, s’étendant horizontalement à hauteur d’yeux. Je tombais droit dessus. Quand on l’observait, elle paraissait s’étendre à l’infini de chaque côté. Plus ma chute m’en rapprochait, plus elle semblait grande, s’épaississant lentement, grandissant de seconde en seconde. Plus je chutais dans sa direction, plus elle était lumineuse. Elle était d’un blanc pur. C’était presque douloureux à regarder. Comme je m’en approchais, j’ai commencé à entendre un son bourdonnant d’électricité. Le bruit était semblable à un million de criquets émettant leur chant fluctuant et désagréable. Quelques secondes plus tard j’en ai été extrêmement proche, le bruit est devenu assourdissant. C’était terrible, tellement c’était fort.

En regardant ce grand mur de lumière blanche, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce qui allait se passer quand j’allais le percuter. La lumière était tellement dense et massive que le mur paraissait solide. Ma vitesse de descente ne s’était pas ralentie... je tombais plus vite que jamais. Pourtant, au moment où je suis entré en collision avec la lumière, elle s’est tout simplement éteinte et le bruit a immédiatement disparu : en fait, le mur était aussi mince que la lumière elle-même. J’ai continué à tomber, j’ai chuté à travers un autre mur de lumière blanche, puis un autre. Je suis tombé à travers environ huit de ces murs.

Après avoir traversé le dernier, j’ai continué à tomber dans ce qui semblait être des nuages. La seule lumière que je voyais provenait de ma propre aura corporelle. Tandis que je tombais dans ces nuages, je ne pouvais voir que mon environnement immédiat : une nébulosité semblable à du brouillard. Après quelques secondes de chute dans les nuages, j’ai pénétré dans un tunnel. Je suis tombé à l’intérieur sur environ un quart de sa longueur, puis j’ai cessé de chuter. Je flottais là, tout simplement, dans ce tunnel incroyablement grand.

En regardant autour de moi, j’ai vu un rayon de lumière dorée provenant d’un bout du tunnel et qui, en quelque sorte, illuminait tout, accentuant les angles. En observant les parois du tunnel grâce à la lumière dorée, j’ai pu voir qu’elles étaient faites de nuages du type cotonneux et joufflu.

En regardant dans la direction opposée à la source lumineuse, j’ai vu que le tunnel et tout ce qu’il contenait disparaissait tout simplement dans l’obscurité. En examinant l’extrémité d’où provenait la lumière, je me suis rendu compte qu’il était très long, car je ne parvenais pas à en distinguer le bout depuis l’endroit où je me trouvais. En regardant autour de moi, j’ai remarqué qu’il y avait des objets.

C’étaient des boules de feu électrique de tailles différentes. Elles étaient magnifiques et leurs couleurs étaient extrêmement vives. Jusqu’à aujourd’hui, la seule chose que je connaisse et qui ne s’en rapproche que de très loin, ce sont les différentes couleurs que l’on observe quand un arc électrique est généré dans des tubes contenant des gaz différents. Et encore cela n’est pas vraiment semblable. Chaque boule de feu brûlait avec son propre jeu de couleurs, chacune était de taille différente. En regardant ces boules de feu, j’ai remarqué qu’un fil ténu, terne, blond doré y était relié, l’autre extrémité étant reliée à une autre boule de feu et ainsi de suite. Apparemment, toutes ces boules de feu étaient reliées les unes aux autres. En observant ce fil, j’ai remarqué qu’il semblait bouger. Comme je souhaitais mieux voir, ma vision a zoomé vers lui (d’une manière qui me parut tout-à-fait naturelle).

En zoomant, j’ai vu que le fil était en réalité une file de personnes qui se déplaçaient. Elles n’étaient pas faites de chair, mais elles avaient un corps de lumière terne, blonde et dorée. J’ai réalisé qu’elles sortaient de l’une des boules de feu pour aller dans une autre. Je me suis aussi rendu compte qu’il y avait sur leur trajet des âmes plus grandes en position stationnaire. Elles paraissaient guider ces personnes vers l’endroit où elles étaient censées aller : toi tu vas là, toi ici, toi vers celui-ci, là bas, etc...

Je me suis rendu compte que certaines personnes sortaient d’une boule, en faisaient le tour et retournaient dedans. J’ai aussi remarqué que, dans l’ensemble, tout le monde semblait aller vers le bout du tunnel d’où provenait la lumière.

J’ai ensuite regardé à nouveau les parois du tunnel. Par curiosité, je me suis efforcé de me rapprocher d’elles. Plus je m’en approchais, plus je me sentais négatif et effrayé. Incapable de supporter cela plus longtemps, j’ai rapidement battu en retraite vers le centre du tunnel. A mesure que je le faisais, je me sentais de plus en plus positif, réconforté, en sûreté, aimé... et cela m’a calmé. Alors que je me détendais, j’ai flotté à nouveau vers l’endroit où je me trouvais initialement. Alors, j’ai regardé vers le bout du tunnel d’où provenait, en même temps que la lumière, une sensation de chaleur et de réconfort. Cela a évidemment éveillé ma curiosité, j’ai donc commencé à zoomer.

Tandis que je zoomais, la longueur de ce tunnel m’est apparue vraiment incroyable. Il était immense. Et le nombre de boules de feu qu’il contenait, mon dieu... je ne pourrais jamais en connaître le nombre ! Il y en avait des millions, au moins. Regardant ces boules de feu, je me suis rendu compte qu’elles étaient de la vie (de la vie dans le sens que c’était la vie de « tout le monde » en ce moment, ici, sur la terre, pas la vie en tant que « forme de vie individuelle »). Chaque boule de feu représentait une réalité totalement différente et inimaginable. Chacune était unique, chacune était complètement différente de l’autre. J’ai plus tard réalisé qu’il s’agissait en fait de royaumes de vie. Chaque boule de feu était un royaume de vie différent, doté d’une réalité unique. J’ai remarqué que plus je m’approchais du bout du tunnel, plus les âmes des royaumes devenaient massives et puissantes, car elles avaient vécu et fait l’expérience de tant de choses... je me suis également rendu compte que la mort ne constitue pas une partie de la vie, mais plutôt que la vie est une petite partie de la mort.

J’ai depuis lors réalisé que la plupart des gens se sont fourvoyés, obscurcissant les croyances concernant la mort... ce qui est compréhensible, car peu de gens savent ce qu’est réellement la mort et ce qu’elle implique. Ils ne connaissent que la vie, ils n’ont pas souvenir d’autre chose (il y a également une raison à cela).

Quoi qu’il en soit, en zoomant, j’ai finalement atteint le bout du tunnel. Il s’évasait largement, tel un goulot de bouteille... c’était comme si j’avais été dans un entonnoir et que j’en sortais par l’extrémité la plus large. Je débouchai sur un mur de pierres en or. Il y avait deux portes très grandes et étroites au milieu, et des escaliers qui se prolongeaient dans le tunnel. J’ai remarqué que l’une des portes était légèrement ouverte, ce qui m’a permis de regarder à l’intérieur. Je ne pouvais pas zoomer plus loin, mais je pouvais voir dedans.

J’y ai vu une brume bleue légère, comme par une matinée de printemps brumeuse. Cela paraissait parfaitement paisible et « riche ». J’ai remarqué que l’or des pierres était translucide, car je pouvais voir à travers. Mais je ne voyais pas ce qu’il y avait au-delà. Je me suis rendu compte que la lumière de l’autre côté traversait ce mur de pierres en or translucide, et qu’elle projetait une teinte dorée dans le tunnel.

En regardant les marches, j’ai remarqué que l’un des esprits vraiment grands avait terminé toutes ses vies et qu’il était autorisé à aller de l’autre côté. Tandis qu’il montait en flottant vers la marche inférieure, il s’est incarné et a gravi l’escalier en direction de la porte. Il n’aurait cependant pas été considéré comme humain - pas par nous ici, en tout cas. Je l’ai contemplé avec fierté et joie, car lui-même manifestait de la fierté. Il avait accompli quelque chose d’extraordinaire.

A cet instant, mon attention s’est soudain  reportée sur l’endroit où je flottais, car j’ai remarqué que deux grandes âmes-guides s’approchaient de moi. L’une semblait très heureuse, l’autre paraissait être en colère, mais on ressentait (par synchronisation émotionnelle) qu’elle n’était pas en colère contre moi. Elles ont volé derrière moi et ont commencé à me pousser. J’étais incapable de résister alors qu’elles me poussaient vers l’intérieur d’une boule de feu proche, que je ne me souvenais pas avoir vue auparavant. Lorsque je suis entré dedans, j’ai pu voir des étincelles d’électricité crépiter tout autour. Ces étincelles étaient plus épaisses que moi, cela m’a un peu effrayé. Pendant que je pénétrais à l’intérieur en flottant, je me suis rendu compte qu’il y avait là un escalier de toute évidence inutilisable, car il était vieux, fendu et poussiéreux.

Tandis que j’entrais seul (les deux guides sont restés à l’extérieur), tout est devenu d’un noir d’encre, puis des images sont passées très vite devant moi, plus vite que je ne pouvais suivre. On aurait dit une projection de diapositives en accéléré. C’étaient des images de choses ordinaires que la plupart des gens ignorent, comme une branche d’arbre brisée près d’une certaine route à un certain endroit. Une autre montrait une perspective sur une vallée entre des montagnes, à travers des arbres. Sur une autre encore on voyait une théière sur une table de cuisine. Ce genre de choses.

L’avant-dernière image était celle d’une jeune fille. Elle était très jeune et très belle. Elle avait les cheveux noirs (ou très foncés). Elle se tenait sur une véranda blanche (ou un balcon), contemplant le lever du soleil sur la ville où elle habitait. Elle tenait mon bébé nouveau-né. Elle semblait triste et solitaire, déprimée que je ne sois plus là. C’était comme si j’allais mourir à nouveau, avant même de savoir que j’allais avoir un enfant. J’ai compati avec elle. La dernière image que j’ai vue était celle d’un château. Il était doré, mais terne et sans vie. Je flottais tout simplement là au milieu du vide, dans l’obscurité. Je me souviens avoir éprouvé de la pitié pour cela. Puis tout a commencé à tourner, me donnant le vertige tandis que j’étais violemment propulsé dans mon corps. J’étais triste, parce que je ne voulais pas revenir ici.

Effrayé, j’ai regardé autour de moi. Quelques médecins me surplombaient avec des infirmières à l’arrière plan. Un des médecins qui se tenait juste à côté de ma tête, m’a regardé dans les yeux et a dit : « Il est revenu ! Tu es revenu !... tu es en sécurité maintenant, essaie de te calmer ! Tout va bien aller. Essaie de te calmer ».

Tout à coup, les souvenirs que mon cerveau avait continué à enregistrer ont commencé à se bousculer dans ma conscience. Je me suis rappelé avoir été en voiture, j’étais sur les genoux de ma mère et un homme conduisait. Maman pressait très fort mon front d’une main, et de l’autre me frappait le visage en hurlant et en pleurant : « Réveille-toi ! Réveille-toi » ! Je me rappelle avoir vu que nous brûlions un signal. Je me souviens que nous étions hors de la ville parce que la seule chose que je voyais, c’était les feux arrières d’une voiture loin devant nous, mais aucun réverbère, aucune maison. Je me souviens d’avoir été sur un lit à roulettes que quelqu’un poussait doucement dans un couloir. Puis je me rappelle d’une forte lumière au milieu d’un réflecteur au-dessus de ma tête, quand j’ai rejoint mon corps.

N’étant jamais allé à l’église, je ne savais pas ce qu’était une bible, encore moins Dieu. Je pensais que lorsqu’on mourait, c’était terminé, on n’existait plus, tout simplement : c’était ce que maman m’avait dit. Je n’avais que deux ans et demi. J’ai ensuite grandi et je me suis rendu compte qu’elle m’avait dit cela parce qu’elle était en colère contre Dieu... elle l’accusait de tous ses problèmes et de tous ses revers.

J’ai 28 ans maintenant, j’habite près de Houston au Texas. Je suis un homme, j’ai passé six années dans la marine, j’ai suivi plusieurs enseignements universitaires et nationaux dans le domaine technique (Electronique et informatique avancée, Opérateur Radar et technicien de réparation de Radar Doppler AEGIS SPY Track-II 3D à longue portée). Je suis actuellement technicien dans un laboratoire de recherche et développement.

La meilleure partie de mon EMI se situe au moment où j’ai battu en retraite vers le centre du tunnel : je me sentais tellement bien, en paix, en sécurité... le pire a été d’être renvoyé dans mon corps sur la table des médecins. Je me suis senti trahi.

A mon avis, la religion en laquelle on croit, si on y croit, n’a pas d’importance. Nous ne sommes que des enfants aux yeux de Dieu, et en tant qu’enfants il nous est permis de faire des erreurs, de jouer, de nous rebeller et de ne pas croire. Tant que l’on fait ce que l’on croit juste (peu importe ce dont il s’agit), alors on est bien considéré.

 

 

***

TINA S

 

J’ai laissé tomber un pistolet 357 Magnum défectueux... la sécurité n’a pas fonctionné... j’ai reçu une balle dans l’abdomen... elle a traversé le foie et le poumon en frôlant le cœur... pas de plaie de sortie. Environ 40 minutes après l’événement, on m’a évacuée par les airs vers le centre médical le plus proche. On m’a seulement administré un produit paralysant, la pression artérielle était à 0/0, aucune substance anesthésiant le cerveau n’a été utilisée : il s’agit d’une nouvelle technique pour les traumatismes. J’étais éveillée durant toute l’opération. Je pouvais rendre compte au médecin de tout ce qui se passait. Pendant l’opération, le cœur s’est arrêté, 3 massages cardiaques ont été réalisés, et c’est à ce moment que j’ai vécu mon expérience.

Il faisait totalement noir et une lumière douce a commencé à se matérialiser, j’ai soudain ressenti un réconfort et un amour intenses, puis la présence de ma grand-mère et de sa mère (je ne l’avais jamais rencontrée), toutes deux Indiennes d’Amérique. Elles m’ont dit que ce n’était pas mon heure (je ne les ai pas entendues, je l’ai tout simplement su). Elles étaient là pour me donner des forces. Ensuite, j’ai ensuite perdu connaissance. Je suis restée aux Soins Intensifs pendant un mois, puis dans un autre service pendant un mois supplémentaire. A partir de cet instant, je n’ai PLUS JAMAIS redouté la mort : ce n’est qu’un passage pour rejoindre nos proches et le Créateur.

*

Lucidité totale. Je ne sentais plus la douleur de l’opération. Une lumière chaude, aimante, pas intense, distante.

J’ai retrouvé ma grand-mère et mon arrière-grand-mère. C’était comme si je m’étais trouvée dans une dimension différente. Nous irons tous un jour là-bas et nous serons unis.

On m’a dit que ce n’était pas mon heure. Maintenant,  j’accepte la vie et je sais que nous allons dans un endroit merveilleux après celui-ci, j’apprécie ce que j’ai actuellement.

Je suis beaucoup plus modérée pour juger les gens et les situations. Je ressens le besoin de rassurer les mourants, de leur dire que tout va bien se passer. Je sais que la prière fonctionne.

 

 

***

TO

 

Mordue trois fois au bras par une araignée veuve noire, j’ai fini par m’allonger sur le canapé pour essayer de respirer, puis je suis sortie HORS de mon corps ! J’ai eu peur, TRES peur. J’ai tout à coup pu voir mon mari dans la cuisine qui faisait la vaisselle dans l’évier en parlant à notre fille qui jouait dans sa chaise haute avec un jouet bleu. Lorsque j’ai ouvert les yeux, j’ai vu que le pied du canapé se trouvait environ à 1,5 m en dessous de moi. J’allais demander à mon mari d’appeler les urgences mais j’ai changé d’avis et j’ai décidé de prier.

NB : cela faisait des années que je n’avais pas « vraiment » prié. J’étais tombée dans toutes sortes de choses mauvaises.

J’ai commencé à prier, et je me suis mise à tourner, tourner, tourner. Puis, cela va sûrement paraître merveilleux, mais c’est la vérité, vous savez, les gens parlent d’aller dans une lumière blanche ? Eh bien, je n’ai pas eu de lumière « blanche », mais il y avait une lumière merveilleuse, apaisante, chaleureuse, où je me sentais chez moi et qui était d’une couleur que je n’avais JAMAIS vue auparavant : quelque chose comme du violet/blanc/bleu fluorescente, et c’était presque une nappe de couleur ou de présence (pas un tunnel en fait) qui rayonnait immensément.

Je VOULAIS l’accepter, y aller... mais je ne l’ai PAS fait, parce que je savais ce que cela signifiait : si j’allais dans la lumière, je serais enlevée à cette Terre. J’ai pleuré en moi-même et j’ai demandé à Dieu qu’il veuille bien m’épargner et me donner une seconde chance dans la vie. Je savais que mon mari et ma toute petite fille ne pourraient pas supporter de vivre sans moi (à l’âge de 14 ans, mon mari a perdu son père de façon tragique). Je savais que la décision ne m’appartenait pas. C’est pourquoi j’ai prié le Seigneur pour qu’il veuille bien me donner une seconde chance. J’ai promis de revenir vers Lui, de L’Accueillir à nouveau en mon cœur. De bien agir cette fois-ci. Le fait est que cette expérience a changé ma vie pour toujours. Je suis en même temps consternée, déçue qu’il ait fallu cela, une chose si extrême, pour me réveiller. C’est très difficile de ne pas me détester moi-même à cause de mon passé.

NB : avant d’être face à la lumière/présence, j’ai d’abord pendant un temps vu et senti plusieurs ombres étranges, comme si elles m’enveloppaient et se mettaient sur moi... m’étouffant presque. C’était très effrayant. C’est alors que j’ai commencé à implorer le pardon et la pitié de Dieu, car je soupçonnais que ces « êtres d’ombre » pouvaient signifier que je ne serais pas en mesure d’aller vers Dieu, qu’une horrible alternative allait se concrétiser.

*

La morsure de l’araignée veuve noire peut être mortelle si une dose suffisante de venin est injectée dans l’organisme. Ce venin cause des tensions/crampes musculaires qui peuvent entraîner des difficultés respiratoires et l’étouffement.

Difficile d’expliquer à quel point c’était vraiment incroyable. Difficile de décrire la couleur de la lumière/présence que j’ai rencontrée... c’était une couleur que je n’avais jamais vue auparavant. J’ai aussi trouvé très dur de partager mon expérience avec quelqu’un qui pensait que j’avais perdu la raison, ou que j’avais seulement rêvé. Heureusement, mon mari peut témoigner pour moi que c’était réel car j’ai vu ce qu’il était en train de faire pendant ma « sortie ».

Je me sentais comme si j’avais été à l’état d’éveil, mais mon mari m’a trouvée en pause respiratoire et sans pouls. J’avais des pulsations cardiaques extrêmement lentes, TROP lentes.

Ce n’était pas un rêve... c’est à dire que mon corps était toujours étendu sur le canapé dans le salon, mais cela n’avait pas d’importance, mon esprit était DANS l’expérience que je vivais, dans un autre « royaume » (je ne trouve pas de terme plus approprié).

Au début je me suis sentie détendue, puis anxieuse, puis soulagée, puis régénérée, puis Accueillie et ensuite décidée à terminer ma vie présente ici-bas.

En y repensant, j’ai vu mes grands-parents décédés qui se sont approchés de moi, mon grand-père a essayé de me caresser le front en disant : « Tout va bien se passer ». Mais, rétroactivement, je ne me souviens pas avoir vu ses lèvres bouger alors qu’il prononçait ces paroles, je les ai toutefois « entendues ».

Ce n’était pas un tunnel, cela pouvait être une enceinte, il est certain qu’il y avait une profondeur. Je ne l’ai pas vraiment traversée, je me suis trouvée face à elle, c’était un peu comme si j’étais exposée à la périphérie, et je n’y ai pas pénétré très profondément, seulement un peu. Je sais que j’y suis entrée dans une certaine mesure car c’est alors que j’ai rencontré mes grands-parents paternels décédés.

La lumière, ainsi que je l’ai décrit plus haut, avait une couleur violet/blanc/bleu fluorescente, une couleur que je n’avais jamais vue auparavant, personne ici sur Terre ne l’a jamais vue avant. Elle était incroyable et rayonnait immensément.

Comme je l’ai indiqué auparavant, j’ai d’abord vu des « êtres d’ombre » (je les sentais uniquement, je ne pouvais pas les voir, ce n’était que des silhouettes noires). Je ne les connaissais pas, mais ils paraissaient être des hommes mauvais de mon passé ou quelque chose de ce genre.

Tandis que j’étais « sortie », je me suis sentie glisser (au dessus du sol) vers la cuisine où je me suis retrouvée près du cou et de la mâchoire d’un homme... j’ai vu qu’il s’agissait de mon mari. J’ai tenté de montrer mon amour pour lui de manière spirituelle (c’est la meilleure façon dont je puisse le décrire). J’ai reculé et j’ai vu qu’il était près de l’évier de la cuisine, en train de faire la vaisselle. J’ai regardé et j’ai vu ma fille de 9 mois jouer dans sa chaise haute, frapper un jouet bleu contre le plateau, puis se faire les dents dessus. Je suis montée près d’elle et j’ai fait la même chose. Plus tard, lorsque j’ai raconté cela à mon mari, il a été stupéfait, en effet, il a dit que c’était exactement ce qu’il était en train faire, de même pour notre fille, elle jouait bien avec un jouet bleu. Il s’agissait du bouchon bleu de l’une de ses bouteilles.

 

 

***

TODD R

 

Je roulais sur une route verglacée. Pétrifié, incapable de bouger, j’ai vu ma plus jeune vie à travers ma propre mort. J’étais accompagné par une voix qui répétait mes propres mots et ceux d’autres personnes dans le passé. J’ai senti la voiture bouger sous moi, je l’ai vue depuis le ciel. Et regardant en bas, j’ai vu et entendu un étrange mouvement d’air et de bruit qui ne faisait pas partie de l’événement se déroulant sous mes yeux. Juste avant, j’ai été replacé dans ma voiture, une personne dont l’image était floue m’a demandé : « Veux-tu repartir » ? Je me rappelle avoir regardé par la fenêtre puis m’être retourné vers mon ami qui disait : « Nous devrions être morts, et notre voiture devrait être anéantie ». Nous nous sommes retrouvés en sens inverse de notre destination... et de retour sur le bitume.

La jauge à essence était quasi à sec alors que nous avions fait le plein 15 km maximum avant l’événement. Il n’y avait aucun signe de fuite nulle part. Mais des branches de pin Douglas étaient fichées dans le châssis sous la voiture. La route que nous venions juste de quitter était séparée de la falaise par un rail, celui-ci était totalement intact. Mon ami ne se souvient de rien. Le lendemain j’ai perdu tous mes cheveux, j’avais l’impression qu’on m’avait décapé la tête au pétrole ou à l’acide. Depuis j’ai entièrement récupéré ma chevelure, et je n’ai aucun effet négatif...??????

*

Etrange effet modificateur de la pensée d’un déplacement sans déplacement, d’une vision sans ouvrir les yeux et de la perception de sons sans quitter la voiture alors que le passager n’a rien entendu d’anormal...

Route verglacée, 100 Km/h, virage, long dérapage, sortie de route, vol plané au dessus des arbres à environ 15 m du sol et sur 100 mètres. Aucun dommage au véhicule, pas de blessures corporelles, uniquement gel du temps qui m’a paru durer trois bonnes minutes, alors que tout l’événement n’a dû prendre que 8-10 secondes. Comme un rêve, mais c’était trop réaliste pour le réfuter en tant que rêve ou état de stress. J’ai tout vu de façon tellement réelle, la voix n’était pas dans ma tête, mais extérieure et forte.

J’étais euphorique comme avec le cannabis, mais la réalité était présente, pas de sensation de réalité faussée comme avec la drogue, tous mes sens était dynamisés et j’avais une lucidité totale. Un mouvement régulier, des bruits d’air puissants comme des réacteurs sans l’effet blessant sur les oreilles, la voix d’une personne, mes grands-parents décédés, des amis et des ancêtres, puis à la fin, ma propre voix qui disait : « Oui »... je voulais « revenir ».

J’ai brièvement vu l’époque de l’école primaire dans la cour, la maison de ma grand-mère et un cimetière où mon père a été enterré alors que j’avais 10 ans... je n’avais pas revu cela durant les 11 années précédant cette nuit là.

Une sensation de légèreté, d’atmosphère cotonneuse, sans douleur... 10 secondes en temps réel, cela a peut-être pris 3-4 minutes ?

On m’a demandé si je souhaitais « repartir » ou non, j’ai répondu oui et j’ai vu la voiture à nouveau sur la route, tandis que nous étions perchés au dessus d’elle qui planait en sortant de la route, puis je suis revenu.

Retour instantané j’ai senti le mouvement sans qu’il y ait mouvement, mon passager a dit qu’il avait vu mon corps tout le temps, conscient, ne quittant le siège conducteur à aucun moment.

Je vois maintenant la véritable nature de notre religion. Je sais que nous sommes éternels et que nos esprits sont conditionnés dès la naissance pour croire à un certain droit de passage (religion, vérité, etc...), mais notre esprit est à 15% de son potentiel.

Ma religion est la vérité, maintenant. Qui que nous soyons, d’où que nous venions, où que nous allions, ce n’est pas le paradis, Allah ni toute autre forme de religion terrestre. Nous sommes l’essence et empruntons ces corps pour le moment. A notre mort, je crois que nous RETOURNONS à l’endroit d’où nous sommes venus.

Dorénavant, je pense par moi-même !!!! Tant de gens ne le font pas, purement et simplement. Les gens sont conditionnés par la société à regarder la TV, suivre le pasteur, manger des nourritures qui inhibent notre troisième œil, ou notre capacité à utiliser complètement nos aptitudes, le réconfort pour la perte de ce potentiel est la voie chrétienne, celle des gens religieux en général, les parents : craindre le dieu saint, ne rien remettre en cause, puis être jugé !

Colère contre l’aveuglement de la société. Pourquoi conditionner les gens alors que nous pourrions explorer l’inconnu et atteindre le niveau suivant de l’évolution humaine ?

La meilleure partie de l’expérience : vivre alors que j’aurais dû mourir. La pire : ne pas savoir ce qui a bien pu me sauver et pourquoi on m’a accordé une seconde chance !

Je pense que « Tool », le groupe de Heavy Metal, a trouvé quelque chose en citant Leary, Hicks et 46 + 2. Les champignons me donnent à un certain degré la sensation de voler et les pensées modificatrices de l’esprit, l’ecstasy pour la sensation euphorique...

 

 

***

TONY D

 

Je rentrais de l’école. Je me suis demandé pourquoi je ne marcherais pas entre des voitures en stationnement. En tout cas, c’est ce que j’ai fait, et j’ai traversé la rue. Dans mon souvenir suivant, je me suis retrouvé au dessus de mon corps, regardant ma mère pleurer ma mort. Elle m’amusait, car j’étais au dessus d’elle à la regarder.

J’ai senti la présence de quelqu’un d’autre près de moi. Cela ne m’a pas perturbé, car il m’était familier. Je pense qu’il s’agissait d’un homme, mais cela n’a été exprimé ni d’un côté, ni de l’autre. Je me souviens de m’être retourné vers cette personne et d’avoir tenté de la regarder dans les yeux. Je ne parvenais pas vraiment à distinguer son visage, regarder était presque douloureux. Je suis revenu vers ce qui était en train d’arriver. J’ai vu qu’on m’emmenait dans une ambulance. Je conversais et je riais avec ce personnage. Je l’ai à nouveau regardé et j’ai su que je le connaissais très bien. Je me suis rendu compte que je l’avais connu avant de venir ici, dans ce corps. J’étais vraiment heureux d’être avec lui. Plus je le regardais, plus je réalisais que je le connaissais depuis longtemps. En fait, je me suis souvenu l’avoir connu avant même que cet univers ne soit créé. J’ai effectivement pu voir cela. J’ai regardé et regardé encore, je n’ai pas trouvé une seule époque où je ne l’aurais pas connu. Et j’ai pu remonter bien avant que toutes les choses ne soient créées.

Il m’a appelé d’un nom différent, que j’ai reconnu. Ce n’était pas comme un son, mais plutôt comme une sensation que j’ai identifiée à moi-même. J’avais l’impression qu’il était mon plus vieil ami. La communication se faisait par concepts intégraux. Lorsque j’y réfléchis,  je me rends compte que ce qu’il disait était comparable à un panoramique à 360 degrés : rien ne manquait.

Il m’a dit de le suivre et je l’ai fait. Dans mon souvenir suivant, je me tenais devant un grand livre rouge. Il m’a dit de regarder. Au début, je n’ai rien pu distinguer, c’était flou comme lorsque je regardais son visage. Ensuite, les choses ont commencé à se clarifier. Quoi que ce fût, ce que j’ai regardé ressemblait à des images animées. Je me souviens que je me suis tout d’abord étonné que ce soit en couleur. J’imagine que cela m’a rappelé la télévision... mais à l’époque, si on en avait une, elle était en noir et blanc. Quoi qu’il en soit, plus je regardais, plus les scènes s’accéléraient. Après une période, les scènes ont stoppé. Nous avons ensuite parlé un peu, je ne suis pas certain du sujet, j’avais cependant la sensation que j’allais pouvoir m’en souvenir.

Il a voulu que j’aille à nouveau avec lui. Cette fois nous avons traversé une série de spirales de différentes couleurs. Lorsque nous nous sommes arrêtés, j’ai eu le sentiment que nous ne nous étions en fait déplacé nulle part, mais que ces spirales nous avaient traversés. J’ai ensuite commencé à prendre conscience de la présence d’autres êtres, nombreux, plus que je n’aurais pu compter. J’en voyais tout autour, devant, derrière, sur les côtés. Peu importe l’endroit où se portait mon attention, j’en voyais toujours. Quels qu’ils aient été, j’avais le sentiment d’être amoureux de chacun. Il n’y avait aucune distinction de sexe, seulement des êtres. J’ai su que j’étais chez moi. Tout semblait tellement naturel. Puis j’ai compris qu’il était temps de partir. Presque instantanément, je me suis retrouvé à l’hôpital. J’ai vu les médecins m’installer dans une espèce de lit d’enfant. Je me souviens n’avoir pas aimé cela du tout. Puis j’ai vu une fille du voisinage que je connaissais. J’ai alors été gêné qu’elle me voie dans un lit d’enfant. Dans mon souvenir suivant, je me suis réveillé dans mon corps avec une grande souffrance. Je me rappelle avoir vu ma mère, puis j’ai à nouveau perdu connaissance dans l’obscurité.

*

J’ai l’impression d’avoir été très lucide. J’ignore comment décrire les sons que j’ai entendus. Je me suis souvenu d’existences antérieures.

J’ai raconté à ma mère ce qui m’était arrivé, que je l’avais vue pleurer, ainsi que certaines choses qu’elle a dites. Elle m’a sommé de n’en parler à personne, sous aucun prétexte.

J’ai eu la sensation de voir le passé et l’avenir, particulièrement en lisant le livre. D’autre part, j’ai eu l’impression d’avoir été là-bas pendant des jours, alors qu’en réalité une heure ou deux seulement se sont écoulées.

Je ne suis pas certain de vouloir raconter ce que j’ai senti et compris... c’est en effet très différent de ce que nous comprenons sur terre !

Je suis passé par différents endroits, chacun était plus familier que le précédent. J’avais aussi l’impression de porter des vêtements de plus en plus légers à mesure que nous allions dans ces différents endroits. Je n’aime pas en parler, mais j’ai effectivement vu des choses qui pourraient arriver, j’ai vu les solutions à ces situations... je ne crois pas que les humains souhaitent réaliser ces changements.

Je suis revenu mais je ne l’ai pas décidé. En fait cela ne m’est pas venu à l’esprit ni dans un sens, ni dans l’autre.

J’ai compris beaucoup plus que je ne saurais dire. Mais pendant de nombreuses années, il y a eu un grand fossé entre ma conscience intérieure et ma conscience humaine. J’ai eu pendant longtemps l’impression d’être deux personnes, et j’ai eu beaucoup de mal à l’assumer.

Je sais maintenant tellement de choses positives. J’ai longtemps été un étranger dans un pays étrange. Mais je suis devenu la personne que je souhaitais être.

J’ai eu très peur, en fait, peu après mes vingt ans. Pourtant, simultanément j’ai eu une vie spirituelle intense. Le seul problème, c’est que les autres personnes n’envisageaient pas la spiritualité de la même manière que moi.

J’ai souvent éprouvé la sensation de « déjà vu », je fais parfois des rêves qui prédisent mon avenir et celui des autres. Quelquefois, quelqu’un dit quelque chose, et c’est comme un mot-clé : un souvenir me vient alors. Les choses se mettent un peu mieux en place, j’ai le sentiment qu’elles se trouvent là où elles sont censées être.

Je pourrais aller plus en profondeur dans cette expérience, mais je ne suis pas certain de le vouloir vraiment. Je ne suis toujours pas sûr de certaines données, je n’en parle donc pas. J’ai parlé une fois à des amis à propos de l’avenir, ce fut comme si j’étais entré en transe, je me suis mis à parler de ces choses, et simultanément je les vivais. Je n’ai pas du tout aimé cette sensation, je ne le referai donc jamais.

 

 

***

TRACI

 

Je me souviens d’avoir marché vers la voiture, mais pas d’y être entrée. Nous roulions depuis environ 10 minutes quand l’accident s’est produit. L’obscurité en un éclair, puis rapidement de la lumière, un son (bourdonnement), un souffle (comme le vent), une vitesse bien plus grande que ce que j’aurais pu imaginer à la lecture d’autres récit de tunnel, bien que la description soit fidèle.

Obscurité totale, mais pas dans le sens d’une obscurité qui empêche les yeux de voir, parce que l’on n’a pas besoin d’yeux pour voir, là bas. « Obscurité » n’est qu’un mot pour décrire le vide de possibilités, l’absence de limitations, la complète plénitude où il n’est point besoin de voir. Je comprends que tout va bien, d’une façon bien plus réelle, belle, sensée, aimante que dans le monde matériel dont j’avais cru précédemment qu’il s’agissait de la vie. Que je retourne ou non à mon corps, je savais qu’il n’y aurait pas de différence, mais il y avait mon corps, justement, c’est pourquoi je me suis sciemment détachée du Tout pour reporter brièvement mon attention sur le bruit et l’activité se déroulant au dessous : il y avait des gens qui se précipitaient dans un état d’extrême agitation, mais je ne sentais aucun attachement, même avec mes amis dans la voiture... je me rendais compte que je ne m’étais même pas posé la question de l’étendue de leurs blessures.

Je savais qu’il existait une option consistant simplement à continuer (donc, ne pas revenir). Il n’y avait pas de jugement de valeur ou de perception d’une action orientée vers un but particulier, et je n’étais pas vraiment certaine de la raison pour laquelle j’ai décidé de revenir, c’était comme si je comprenais déjà tout, à un niveau qui ne nécessite pas de dialogue, je n’avais donc pas besoin de faire le détour d’une explication. C’est à peu près à ce moment que l’on m’a mise dans l’ambulance. Ensuite, je me suis lentement réassociée avec mon corps, et quelques heures plus tard, j’interagissais de nouveau avec lui.

*Lorsque je me suis concentrée sur la question de revenir ou non, il a fallu que je me détache de ce que je pourrais maintenant décrire comme l’essence céleste. C’est à ce moment que ma pensée a démarré sous une forme communicable par le langage, et que j’ai commencé à restreindre, spécifier, limiter la concentration à ce qui peut être compris dans le cadre d’un contexte « normal »... ainsi, ce n’est que bien des années plus tard, après beaucoup d’errements, que je me suis suffisamment calmée pour commencer à tirer du sens de tout cela.

*

Les mots ne peuvent appréhender cette expérience, et de nombreuses années ont passé avant que ma pensée soit prête à « nommer » ce qui s’est passé. Les mots que j’utilise pour raconter sont restés les mêmes, mais la clarté s’est approfondie lorsque j’ai eu un contexte et un langage aptes au partage. Mais c’est à peine un début de communication...

J’ai été projetée dans le pare-brise depuis la banquette arrière d’une VW coccinelle qui s’est écrasée de plein fouet, à 60 Km/h, sur une voiture plus grosse. Physiquement « inconsciente » pendant plusieurs heures, je n’étais pas très préoccupée de ce qui arrivait à mon corps. J’avais conscience de la présence des urgentistes et, plus tard, du personnel hospitalier, de la famille et des amis, mais je ne leur attachais pas grande d’importance. J’étais très claire vis à vis des choses, aux antipodes de toute confusion. Je n’étais pas restreinte par les contingences physiques, ou ce que l’on pourrait appeler le processus de la pensée : je disposais d’une compréhension totale.

C’était comme un rêve dans le sens où ce n’était pas limité par les lois physiques couramment admises. Mais c’était beaucoup plus net que dans un rêve, ou même que dans les conditions habituelles de l’état de veille.

J’étais consciente d’être totalement indépendante d’une forme quelconque et, lorsque je le désirais, je pouvais « voir » mon corps et le monde physique depuis environ 3 mètres au dessus du sol.

J’étais calme, ne ressentais ni bonheur, ni tristesse, mais acceptation, paix, amour sans attachement. Je comprenais les sons et les bruits, mais je ne les entendais pas, le seul bruit qu’il me semble avoir entendu, dans le sens où j’entends habituellement, c’était le souffle en entrant ou en partant.

C’était plutôt comme s’échapper par un tunnel, comme remonter après une plongée profonde dans l’eau, mais vraiment, vraiment vite, c’était un peu similaire au retour, mais plus graduel et en entonnoir, comme la vie qui descendrait en flottant sans limites.

Une lumière blanche, par rapport au noir de l’espèce de tunnel, par rapport à moi-même, sans forme, bien que toutes les couleurs (arc-en-ciel) s’y trouvaient si on les recherchait, bleu profond lié à l’unicité.

Il n’y avait pas de formes ou de séparations constituant des êtres, mais je n’étais pas seule parce que je ne faisais qu’un avec tout. Je n’ai pas senti de présence de proches décédés ou d’un Dieu, mais je n’étais pas séparée d’eux, je savais que si j’avais eu besoin de quoi que ce soit, concept, forme, communication, j’aurais pu la vivre, mais ce n’était pas nécessaire.

Il semble qu’il n’y avait pas dans ma jeune existence matière à une revue de ma vie... j’étais encore une enfant (bien qu’à l’époque je ne l’aurais jamais admis). J’ai compris que ce que j’appellerais maintenant le karma, les effets de notre corps, de notre discours et de notre pensée constituent ce que nous vivons, mais il n’y a pas eu de passage en revue formel. Cependant, je ne serais  pas du tout surprise qu’il y en ait un la prochaine fois.

L’espace et le temps n’étaient pas modifiés, mais je suis arrivée à mieux les comprendre : le temps est relatif et l’espace est infini et plus complexe que ce que notre pensée nous permet d’imaginer.

C’était comme si je faisais partie d’un grand ordinateur renfermant des fichiers pouvant tout expliquer, tout ce que j’avais à faire étant de regarder. Sachant cela, toutefois, je n’en avais aucun besoin, l’ordre de l’univers étant l’amour et la paix. Nos expériences actuelles dépendent de nos réactions à nos expériences antérieures, et celles à venir dépendent de nos comportements actuels, mais englobant tout cela, on trouve l’amour/énergie qui est la base de la vie et qui n’est ni lésé ni assisté par quoi que ce soit de matériel.

Je ne peux distinguer aucun autre dessein que d’aimer et d’essayer d’adoucir les souffrances d’autrui. J’ai passé de nombreuses années à tenter de développer cela, me demandant pourquoi je n’avais pas plus regardé autour de moi tandis que j’étais là bas, alors qu’aujourd’hui tout cela m’est obscur.

Je sentais que j’aurais facilement pu accéder à tout ce que je désirais savoir. En une occasion auparavant et quelques fois depuis, j’ai fait l’expérience de rêves apparemment prémonitoires. Ils étaient différents des rêves habituels et ils étaient liés à des évènements traumatiques à venir ou concomitants. Je continue à explorer plus en détail ce qui m’a fait choisir de revenir.

Je suis beaucoup plus sensible, et j’ai changé pour toujours. Je n’avais et je n’ai rien de particulier... comprendre fut un processus lent et long. Pendant de nombreuses années je me suis consacrée à trop de choses pour progresser sérieusement, mais un noyau du savoir fondamental m’est toujours resté à l’esprit : aimer et aider les autres est tout ce qui compte. Je n’essaye plus de maintenir une différence entre la vie de tous les jours et ce que j’ai appris lors de mon expérience. Je dispose dorénavant d’un cadre dans lequel me concentrer sur cette dernière, et j’ai pu évoluer et parvenir à une vie authentique dans la reconnaissance et l’acceptation de la réalité de ce que j’ai vécu. Cela m’a certainement incitée à accepter tout ce qui fait sens dans ce contexte et dont je SAIS que c’est juste.

Lorsque je me suis rendu compte que mon activisme était stérile dans la mesure où il m’empêchait de comprendre la nature exacte des problèmes que je voulais résoudre, j’ai abandonné la responsabilité de programmes de services sociaux. Depuis environ 5 ans, j’étudie donc le bouddhisme tibétain en autodidacte et je le pratique depuis un an et demi.

J’ai fait part de mon expérience à mon mari et à quelques personnes d’un groupe de discussion d’ouvrages bouddhistes, et à un Lama. Leurs réactions constituent un soutien et sont ouvertes. J’ai tiré un bénéfice considérable  du fait d’avoir mis en mots cette expérience. En une occasion, une question (au sujet du moment où, ma conscience retournant dans le « moi », il y a séparation d’avec le Tout) a ouvert une immense compréhension. Mais je commence juste à m’ouvrir. J’étais autrefois quelqu’un d’assez dangereux. Je le suis beaucoup moins aujourd’hui.

Au retour, je me suis concentrée sur le verre incrusté dans ma tête et les autres blessures de mes amis, puis... bien des années plus tard, je comprends maintenant à quel point j’ai été bénie d’avoir vécu tout cela... quel don exceptionnel c’était.

Bien sûr, c’était douloureux et déplaisant de revenir, mais la paix que je ressens en valait plus que la peine.

Je n’ai plus peur et, de plus, bien que j’oublie toujours ce qui est important, en général, une fois que je m’en suis rendu compte, je ne persiste pas à faire quelque chose qui n’est pas utile.

Je continue d’assimiler, et je sais que je poursuivrai l’exploration de cette expérience. Si je savais quoi demander, je le ferais. J’estime votre travail et j’apporterai mon concours de toutes les manières possibles.

 

 

***

TRAVELER

 

Je devais être en ‘Soins Intermédiaires’ et non plus en ‘Soins Intensifs’. Je ne me souviens pas d’être sorti de mon corps ni d’y être rentré, mais j’étais (ma conscience supérieure était) près du plafond. Je savais que je n’avais plus de corps. Je savais que j’étais proche de la mort. J’ai senti une belle entité spirituelle m’envelopper et m’étreindre dans un amour et une sérénité incroyables ; je me suis senti relié au TOUT, j’étais totalement en paix, tout avait un sens pour moi. Je ne peux imaginer ressentir un tel amour avant ma mort : chaleur, amour inconditionnel et savoir intensifié.

*

J’ai subi un très grave accident de voiture, j’avais une commotion, mais cela n’aurait en aucune façon pu influencer mon expérience. C’était réel. Je ne peux pas le raconter à beaucoup de gens, mais j’ai TOUJOURS des frissons quand je le fais... des frissons très positifs.

J’ai perdu la moitié du sang de mon corps, et j’ai dû signer pour qu’on m’opère car la rapidité était essentielle. Cette signature ressemble à une ligne sinueuse.

Je ne me préoccupais pas du temps, j’étais dans l’INSTANT. Depuis, je crois que c’est ce que nous devrions davantage faire sur terre. J’ai eu pendant toute cette expérience le degré de conscience et de lucidité le plus élevé de toute ma vie.

Tout était logique, tout avait un sens, depuis la fourmi jusqu’à l’être humain, tout ne faisait qu’un, tout était lié. Je ne me posais aucune question. J’étais TOTALEMENT en paix.

Je sens les choses. Si je pense à quelqu’un que je n’ai pas vu ou dont je n’ai pas entendu parler depuis longtemps, alors cette personne m’appelle au téléphone ou bien je la rencontre.

Je me souviens que le monde spirituel est avec moi, je le remarque particulièrement quand je suis un peu déprimé et que j’ai besoin d’être remonté : on me rappelle le sens de la vie, et le fait que le monde spirituel ne fait qu’UN avec nous.

J’ai rencontré de nombreux médiums, j’avais et j’ai toujours une soif insatiable de connaissances. J’ai incorporé les croyances philosophiques orientales à mes croyances protestantes. J’ai voyagé en Egypte et au Pérou, mais j’ai le sentiment que la vérité se trouve en soi, que l’on peut être partout conscient du monde spirituel avec la même intensité, particulièrement quand on est seul.

Je sais bien que de nombreuses personnes ne me comprennent pas. Mais j’ai la chance d’avoir une famille et des amis ouverts et aimants, mes relations se portent donc bien, par ailleurs je suis attiré par les personnes à l’esprit semblable au mien.

Je m’étais éloigné de l’Eglise, je ne l’ai rejointe que plusieurs années après mon EMI. Grâce à mon éducation religieuse saine, je me sens bien lorsque j’y vais... mais si ce n’est pas le cas, je ne me sens pas coupable, car en fait Dieu/l’Energie Positive est toujours avec nous.

En tant que steward sur des vols internationaux, j’ai été attiré par le Japon, j’ai surtout volé là-bas. Au début je suis allé dans les temples bouddhistes. Je me suis intéressé aux religions comparées en vue de deux maîtrises que j’ai obtenues après l’expérience. J’ai suivi des formations sur le sens de la vie et sur différentes approches religieuses. Ma carrière a été parfaite pour me permettre de faire l’expérience d’autres cultures, d’autres peuples, ainsi que pour APPRENDRE.

Ma foi s’est très fortement accrue lorsque Dieu est devenu tangible, et Il l’est toujours. Je sens les personnes réceptives. Elles sont impressionnées d’une façon magnifique. Les fondamentalistes ne sont pas intéressés, les professeurs dans leur grande majorité ne le sont pas non plus. Les idées de ma thèse (« Les EMI transculturelles ») ont été rejetées par trois fois, j’ai dû changer plusieurs fois d’école pour réaliser un projet de recherche. Il me fallait écrire sur les EMI.

Le meilleur : l’être spirituel. Dieu existe.

Il n’y a pas de « pire ».

 

 

***

VAL

 

Je me souviens de deux infirmières planant au-dessus de moi, me parlant, essayant de me réveiller. Quand j’ai ouvert les yeux, je les ai vues en train de me regarder. Une des infirmières, avec son coude, me poussait doucement l’épaule. Elle a ensuite regardé le bandage de ma gorge et a dit à l’autre infirmière : « Va chercher le médecin, elle saigne ». A ce moment là, je me sentais tout à fait déconnectée de mon corps, j’ai entendu un son puissant et impétueux qui m’emplissait la tête. J’ai tourné la tête vers la porte de la pièce et j’ai vu une lumière très brillante qui grandissait dans l’entrée. Elle était plus brillante que le soleil et continuait à croître en intensité. Puis j’ai entendu quelqu’un hurler : « Elle s’effondre » ! J’étais consciente de la présence d’au moins 4 infirmières et médecins autour de moi. J’ai à nouveau tourné la tête vers la gauche, la lumière avait alors totalement englobé l’entrée de la pièce. J’ai vu une silhouette debout dans la lumière, un être grand et serein, de la forme et de la stature du Christ... un profond sentiment de paix et de joie m’a envahi. De plus, je me suis sentie soulevée hors de mon corps physique et j’ai commencé à me déplacer vers la Lumière et l’Etre de Lumière qui m’attendait. Mais je n’ai pu m’éloigner de mon corps que de moins d’un mètre, j’ai eu l’impression que quelqu’un me retenait par le bras gauche. Je me suis retournée et j’ai vu les médecins qui s’occupaient de moi, appuyant sur ma poitrine, et ma mère à mon chevet agrippée des deux mains à mon bras gauche, me suppliant de ne pas partir. J’étais déchirée entre continuer dans la lumière ou retourner à mon corps. Mon souvenir suivant est de m’être réveillée dans ma chambre d’hôpital, avec mes parents à mon chevet.

Deux jours plus tard, quand les effets de l’anesthésique ont disparu, j’ai eu des flash-back de l’événement de la salle de réveil. J’étais dans la confusion et triste de n’avoir pas pu aller dans la lumière. Ma mère m’a dit ensuite qu’elle n’avait pas été présente dans cette salle avec moi. Quand elle a vu mon chirurgien et mon médecin passer rapidement devant elle en direction de la salle en question, elle a senti que j’étais en danger et elle s’est « projetée » à mes côtés pour m’aider. Elle a démenti le fait que je sois morte, mais elle a dit que j’étais très malade et qu’on m’avait quasiment perdue. Le jour suivant mon opération, alors que j’étais dans ma chambre, la femme à côté de moi est morte d’un arrêt cardiaque. C’était la première fois de ma vie que j’étais en présence d’une personne décédée, j’ai « vu » la forme spirituelle de cette femme quitter son corps. Cela m’a fortement perturbée car je me suis rendu compte que j’avais également été sous cette forme et que je n’avais pas été capable d’aller « chez moi ».

A propos de ce que j’avais vu dans la chambre lorsque cette femme était morte près de moi, le médecin m’a dit qu’on aurait dû me faire sortir de la chambre, il s’est excusé de m’avoir fait subir cela. Je lui ai expliqué que ce n’était pas grave et que je savais que cette femme avait continué et qu’elle était « chez elle ». Il a juste souri, m’a tapoté le haut de la tête et il a dit que ce n’était probablement que mon « imagination », il a ordonné à l’infirmière de me donner quelque chose pour m’aider à dormir. Dès cet instant, j’ai décidé de ne plus raconter mon expérience à qui que ce soit, car personne ne semblait me croire, mais je sais que ce que j’ai vu, senti et vécu était la « vérité ».

Ce que nous vivons en tant que réalité physique n’est qu’une toute petite partie de qui nous sommes et de ce que nous sommes.

Il y a une vie après la mort.

*

En dépit de l’étourdissement provoqué pas les anesthésiques et les autres traitements que l’on m’avait administrés au moment de l’événement, j’ai eu la sensation que mes sens de l’odorat, du goût et de l’audition étaient hyper affûtés. Je me sentais en même temps très déconnectée de mon corps physique, comme si je n’étais plus à l’intérieur.

Les flash-back après l’événement donnaient la sensation d’une vision/souvenir de quelque chose qui a eu lieu alors que je me trouvais décalée, l’observant de l’extérieur se dérouler devant moi.

Lorsque j’étais au-dessus de mon corps, regardant vers le bas, je pouvais voir les bras, les jambes et le torse de mon esprit comme emplis de lumière et transparents.

Lorsque je me suis sentie aller vers la lumière et l’Etre de Lumière, c’est à dire la silhouette du Christ se tenant dans la porte et m’attendant, j’étais emplie de joie, d’amour et de paix extrêmes. Lorsque je me suis rendu compte que je ne pouvais plus avancer parce que ma mère me tenait le bras, je me suis sentie excessivement déchirée... ne voulant pas la quitter, elle et ma famille, mais souhaitant désespérément rejoindre la silhouette qui m’attendait dans la lumière.

Le bruit que j’ai entendu était un son impétueux, comme si je me tenais près d’une chute d’eau. Je pouvais également entendre d’autres voix qui chantaient une chanson, je ne pourrais même pas commencer à décrire cela tellement c’était beau.

C’était la lumière la plus brillante qu’on puisse imaginer, blanche, dorée, argentée et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel mélangées.

Bien que j’aie vécu de nombreux évènements « paranormaux » depuis la petite enfance, cet événement m’a prouvé sans l’ombre d’un doute, que notre réalité physique n’est qu’une petite partie de qui et de ce que nous sommes. Ce que nous interprétons comme la réalité n’est que l’ombre de dimensions avec lesquelles nous interagissons constamment. Il y a continuation de notre conscience au-delà de la mort de la forme physique.

Etant donné que je n’ai pas pu entrer complètement dans la lumière, je ne me rappelle d’aucun autre endroit ou dimension. Lorsque j’ai vu ma mère et mon corps éthérique au-dessus de ma forme physique, c’était comme si la trappe d’un piège s’était refermée et ce fut le néant. Le souvenir suivant a été mon réveil dans la chambre d’hôpital. Je ne me rappelle de rien entre le moment où ma mère tenait mon bras éthérique et mon réveil dans la chambre d’hôpital.

Je ne suis pas certaine d’avoir personnellement décidé de retourner à mon corps. Peut-être s’agissait-il d’une décision commune de l’Etre de Lumière, de ma mère et de moi-même.

J’ai pris conscience que la vie est un don précieux que l’on ne doit pas considérer comme acquis. Que nous, en tant qu’humains, avons toujours beaucoup à apprendre sur la vie et sur la mort.

J’ai gardé pour moi la plus grande partie de ce que j’ai vécu, parce que ma famille et mes amis ne semblaient pas vouloir entendre ce par quoi j’étais passée. Cela paraissait leur faire peur. Je me suis donc « renfermée » pour un temps. Je continuais à croire en un Dieu/Etre Suprême et je ressentais souvent autour de moi la présence de ceux que j’appelais des Anges Gardiens. Le sentiment que l’on s’occupait de moi était particulièrement fort lorsque j’étais dans une église.

A une époque, j’ai été très attirée par la foi catholique, et à 17 ans j’envisageais sérieusement d’entrer dans un couvent et de consacrer ma vie à Dieu. Cependant, ma vie a pris un chemin différent. Au lieu de me retirer dans une vie de dévotion spirituelle, j’ai choisi des objectifs plus intellectuels. Je suis allée à l’université pendant 2 ans, puis j’ai décidé de devenir infirmière.

C’est au cours de ma carrière d’infirmière que j’ai découvert que j’ai des « mains qui guérissent » et des capacités médicales intuitives (vision de l’intérieur du corps physique). Ces « dons », je les ai utilisés sereinement et je n’en ai pas parlé aux collègues, car je savais qu’ils ne comprendraient pas. J’étais « différente », au point que dans un service où j’ai travaillé, on me surnommait « Radar », car je semblais « savoir » quand une personne allait « s’effondrer » avant que l’événement ne se produise effectivement.

C’est sous l’influence de ma mère que j’ai décidé de rester ici, dans le monde physique. Depuis lors, j’ai souvent ressenti que je vis la vie de quelqu’un d’autre. Une partie de ma conscience est « dans la lumière », elle existe dans l’autre dimension de la réalité.

Le bon côté de cette expérience, c’est d’avoir pris conscience que nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. Le pire a été de ne pas obtenir encouragement et assistance de ma famille et du personnel médical lorsque j’ai voulu raconter l’expérience. Egalement, le sentiment d’être déconnectée d’une part de moi-même et un « mal du pays » incoercible qui, quelquefois, m’envahit au point que j’ai parfois envisagé de m’ôter la vie pour retourner à l’esprit.

En mars 2001, ma mère est morte des suites d’une longue maladie. Elle venait juste d’avoir 68 ans. J’étais avec elle quand elle est morte, elle m’a dit qu’elle comprenait mes sentiments tourmentés. Elle regrettait d’avoir influencé ma décision de rester alors que j’avais 15 ans, cependant c’était mon rôle sur cette terre de l’accompagner. Une partie du contrat de mon âme consistait à partager mes dons avec autrui et lorsque le moment serait venu, de l’assister dans son passage vers l’esprit. Avant sa mort, j’étais complètement déchirée et je ressentais le besoin d’être dans l’« au-delà » afin de l’aider à passer. Maintenant, je me rends compte que ce n’était pas nécessaire, que je peux vivre à la fois les dimensions spirituelles et la réalité physique, que je puis être un canal d’amour et de lumière de l’esprit se manifestant dans le royaume physique.

J’ai souvent des Sorties Hors du Corps pendant l’état de rêve, j’ai pu reproduire des SHC au cours de la méditation. Je médite régulièrement et j’ai pratiqué plusieurs techniques de guérison par imposition des mains, comme le Reiki. La plupart du temps, ma sensation de conscience est intensifiée et je peux « m’accorder » avec les dimensions spirituelles plus élevées. Selon mon état émotionnel, je ressens souvent dans ma vie la présence de guides et de Maîtres Ascensionnés.

 

 

***

Van L 871

 

Situation : anesthésie à l’hôpital après accident de voiture...

Je suis allé dans un magnifique jardin avec des couleurs douces.

Un parc en parfaite harmonie avec un ciel bleu.

Un printemps pareil à l’été.

Un beau bâtiment, ressemblant à un monastère.

Un magnifique hall avec d’immenses chandeliers.

Au bout du hall, une lumière à la fois intense et douce.

En entrant dans le bâtiment, j’ai été arrêté par trois membres de ma famille proche, pourtant décédés.

J’ai parlé aux trois.

Le dernier m’a dit qu’il était trop tôt pour entrer.

Je suis alors retourné au monde avec de magnifiques visions.

*

Cette expérience ne peut être comparée à aucune autre... une lumière intense, mais douce et magnifique.

Deux des trois membres de ma famille m’ont parlé dans les mêmes termes que ceux qu’ils avaient utilisés juste avant de mourir eux-mêmes. Le troisième m’a dit qu’il était trop tôt pour moi.

J’ai visité de nombreux endroits magnifiques dans lesquels j’étais allé au cours de ma vie, et aussi des lieux que je souhaite encore visiter.

Je me pose encore plus de questions qu’auparavant.

Réactions à mon « histoire » : stupéfaction, incrédulité... et parfois réconfort.

J’ai mis les choses en perspective. Je n’ai plus peur de la mort.

 

 

***

VICKI S

 

Je me suis sentie présente durant l’intégralité de l’épisode, même si j’étais dans un état modifié. Il y avait des éléments oniriques dans le fait que le temps paraissait suspendu.

J’étais une présence regardant depuis l’angle du plafond du garage, à gauche de mon corps qui gisait en bas sur le sol.

Silence absolu... le temps a paru s’arrêter tandis que je vivais la séparation du corps et de l’esprit/âme.

Durant un bref moment l’intégrité de l’être humain a été brisée et les entités distinctes « corps » et « esprit/âme » se sont nettement révélées.

*

Depuis cette chute, le temps aidant, j’ai développé un sentiment de sérénité vis-à-vis de l’existence. J’ai la sensation d’être davantage consciente des expériences de la vie que je ne l’étais auparavant.

Initialement, j’ai été perturbée par ce qui s’était passé, mais après la période nécessaire pour guérir de la contusion et de la raideur, j’ai éprouvé un sentiment de sérénité et d’assurance par rapport à la vie.

 

 

***

VICKI M.

 

Nous roulions. Comme mon copain de l’époque ne regardait pas vers l’avant, nous avons percuté une voiture arrêtée pour tourner à droite. Mon visage a frappé la console. Puis le pare-brise m’est tombé dessus, le siège s’est détaché du plancher, et alors ma tête a frappé la toiture du véhicule. J’avais aussi une blessure profonde à une jambe.

J’ai perdu connaissance. J’avais l’impression que je me regardais, là, en bas, pendant un bref instant. Je n’étais plus apeurée ni souffrante. Je me souviens que j’étais dans un endroit magnifique et vaste; des paysages extraordinaires avec des arbres, des lacs, des cascades... tout était bleu. Il y avait des gens autour de moi, j’en ignore le nombre exact puisque je ne les voyais pas vraiment, mais je pouvais ressentir leur présence et leur amour. Ils connaissaient mon nom et me laissèrent savoir que tout irait pour le mieux, en particulier un homme qui, je crois, aurait pu être mon grand-père. Il est décédé avant ma naissance et je ne sais pas à quoi il ressemblait.

Et puis, je me suis rendu compte que j’étais revenue à la réalité. J’ai ressenti une immense tristesse et une forte envie d’y retourner.         

*

Tout était bleu.

Maintenant je crois que quand nous mourons, il n’y a rien à craindre. Nous allons rencontrer nos bien-aimés à nouveau, ailleurs. Immédiatement après l’expérience je me suis sentie très triste d’être revenue dans mon corps.

Le mieux, c’était le sentiment d’amour et de paix autour de moi... le pire, de revenir à la réalité de l’accident de voiture.

 

 

***

VISION CHANGE TOUJOURS

(titre conforme à l’index nderf)

 

MA VISION DE LA VIE A CHANGE POUR TOUJOURS

(titre original)

 

Ma première expérience proche de la mort a eu lieu en 1995 alors que j’avais 45 ans. Crise cardiaque massive, triple pontage. Après avoir repris connaissance, suite à l’opération, je me souviens distinctement être allé dans une autre dimension.

J’ai dérivé ou flotté vers un endroit d’un tel calme qu’il en était insondable. Le ciel était bleu, d’un bleu plus bleu que tout ce que j’ai jamais vu. Quelquefois, maintenant, je regarde le ciel bleu et je ressens le même calme. J’ai vu de grandes herbes, balayées doucement par le vent sur les ondulations des collines. Mais je ne sentais pas de souffle, il n’y avait pas non plus de bruit. C’était tellement tranquille !

Je ne marchais pas, mais je paraissais flotter très lentement au dessus des champs. Cet endroit était empli de chaleur, de tranquillité et d’un sentiment inexplicable d’accomplissement, de ne faire qu’un avec l’univers.

Tandis que je dérivais au dessus des collines, si lentement, absorbant ce sentiment de grande chaleur, j’ai vu des « images » de mes enfants apparaître soudain à l’horizon. Ce n’était pas des « portraits fixes », mais des images d’eux me regardant, très inquiets. Ils voulaient que je revienne pour être avec eux. Ils avaient besoin de moi, ils ne disaient rien. Je pouvais les entendre sans voir bouger leurs lèvres.

Je savais qu’il me fallait faire un choix immédiatement. Sinon, je ne reviendrais pas. En continuant, je serais pour toujours englobé dans ce calme et cette chaleur. C’aurait été très agréable de continuer. En revenant, j’irais dans un endroit de souffrance, de peines et de responsabilités. Les émotions, le stress de la vie.

J’ai décidé de revenir pour mes enfants. Ce n’était tout simplement pas mon heure. Les enfants n’étaient pas encore prêts à continuer par eux-mêmes.

Instantanément, j’ai été de retour.

Je n’ai pas vu de lumière brillante, ni d’anges, ni ressenti une entité religieuse.

*

MA DEUXIEME EXPERIENCE PROCHE DE LA MORT est arrivée en 1997. Accident de voiture grave, avec blessures sérieuses. Tandis que j’étais coincé dans la voiture, je n’ai pas ressenti de douleur, alors que j’avais une double fracture du bassin, une fracture du coccyx, une perforation au poumon par une côte, une fracture du crâne, des lacérations au visage et une oreille partiellement sectionnée.

J’ai eu de nombreux flash-backs de l’accident pendant les mois qui ont suivi, mais j’ai eu un souvenir positif et complet de l’expérience de mort imminente, quelques jours plus tard, dès que j’ai été suffisamment conscient pour parler et rester éveillé sans m’évanouir.

J’ai commencé à parler de mon expérience, d’abord à mon fils, puis à d’autres, dès que je me suis senti à l’aise pour en parler. J’ai essayé d’évaluer le rôle possible des médicaments dans ce qui me paraissait le signal que reçoit l’esprit lorsque le corps cesse de fonctionner.

J’ai à nouveau vu un endroit de chaleur, d’amour et d’amitié. Cela ressemblait à un tunnel, mais pas arrondi, c’était un tunnel semblable aux passages qui joignent deux immeubles ou deux magasins. Le genre qui passe au dessus d’une rue. Large. Il me semble que je marchais, mais je ne me rappelle pas avoir bougé les pieds. Ce n’était pas éclairé de chaque côté du passage, mais ce n’était pas sombre non plus.

Quand j’ai atteint le bout du tunnel, j’ai pu voir des gens. Ils n’apparaissaient qu’à partir de la taille. Cela ne faisait pas du tout peur. Tout le monde souriait et était heureux.

J’ai vu des visages que je reconnaissais. J’ai vu deux grands-pères et mon père. Il faisait très sombre derrière leurs corps et j’ai ressenti la présence d’une multitude derrière eux.

Quelqu’un m’a serré la main, comme pour m’Accueillir. Je pense qu’il s’agissait de mon père. Il est mort de la maladie d’Alzheimer, il n’était plus qu’une loque quand il est mort. Mais à ce moment là, il était debout et paraissait en bonne santé, je me suis rendu compte à quel point il était petit. Tous ces gens étaient tellement heureux de me voir.

C’est alors que j’ai ressenti la nécessité de revenir vers les vivants. Ce n’était pas un sentiment effroyable, mais simplement, il fallait faire un choix. Je pense, cependant, que la décision de revenir n’était pas mienne. Je sens que quelqu’un l’a décidé pour moi.

Je tenais encore la main (sans saluer) de la personne qui avait serré la mienne au départ. Cette main était très chaleureuse et apaisante. Ma main a glissé lentement et en douceur tandis que je reculais en flottant vers le monde des vivants. L’autre ne me retenait plus du tout, mais exerçait une pression très douce.

Puis, tout s’est terminé. J’étais de retour.

*

A un moment, pendant toute cette expérience (ou quoi que ce fût), je me rappelle d’une porte marron, avec une poignée de porcelaine à l’ancienne mode, environnée d’un arrière plan noir. Je savais que de l’autre côté de la porte se trouvait un phénomène religieux, une lumière très brillante et probablement DIEU lui-même. Cette porte est toujours là, elle est à disposition de tous. Je peux la passer au moment où je le souhaite. J’ai le sentiment que ma main était sur la poignée et que j’aurais pu passer si je l’avais souhaité.

Avec le recul, maintenant, je n’ai plus peur de mourir.

J’ai fortement l’impression qu’il y a des gens qui sont allés de l’autre côté contre leur volonté et je me sens tellement désolé pour eux. Ils sont heureux là-bas parce qu’ils se sont adaptés, mais ils auraient préféré passer plus de temps dans le monde réel pour rester avec leurs proches.

Je n’étais - et ne suis toujours pas - une personne religieuse. Bien que j’aie maintenant un grand respect pour les gens profondément religieux. J’ai eu un aperçu de quelque chose que très peu de gens ont vu et je suis heureux de l’avoir vécu. J’aime bien en discuter... mais je fais très attention à qui j’en parle !

 

 

***

VISION CREATION

(Universe Creation Vision)

 

Voici un rêve très lucide que j’ai fait il y a plusieurs années et que je souhaite partager avec vous...

En rêve je marchais dans une foule, lorsqu’au loin j’ai vu une grotte. Pour je ne sais quelle raison, j’ai été attiré par cette grotte et j’ai décidé d’y entrer, et de l’explorer.

Alors que j’y entrais, j’ai remarqué un petit groupe d’hommes primitifs assis autour d’un feu au centre du lieu. Au ton et à la nature de leurs voix, je compris qu’ils étaient en train de parler de quelque chose d’important. Comme je m’approchais, ils ont cessé de parler, l’un d’eux s’est levé et il est venu vers moi. Il s’est tenu là quelques instants, il a souri, puis m’a pris par la main et m’a emmené hors de la grotte vers un manège situé à l’écart à l’entrée de la grotte.

Sur le manège, il y avait des figurines en bois peintes à la main qui ressemblaient à des elfes, ou en tout cas à des personnes de petite taille. Quand nous nous sommes approchés du manège, il a commencé à tourner et à produire une musique forte et tonifiante. L’homme primitif à pointé vers le manège, indiquant qu’il voulait que j’y monte. Cela semblait passionnant, et je savais que ce serait amusant. J’ai sauté dessus et il a immédiatement accéléré jusqu’à ce que tout devienne flou.

En un instant beaucoup de vies ont défilé... je me suis vu en de nombreuses personnes différentes à de nombreuses époques différentes, dans le passé et dans l’avenir.

Tout à coup je me suis trouvé suspendu dans l’espace... j’y étais la seule chose existante. C’était l’obscurité totale, mais en même temps, d’une certaine manière, j’étais environné d’une brillante lumière. En fait, j’étais la lumière. J’étais tout ce qui existait. Il n’y avait rien d’autre que moi. Au travers de mon être coulait la joie pure, l’amour inconditionnel et il y avait une sensation d’une telle force qu’elle ne peut être décrite, c’était comme un orgasme multiplié par l’infini. Le temps n’existait pas. J’étais, tout simplement. J’existais. J’étais : JE SUIS et rien d’autre. J’avais toujours été là et j’allais y demeurer toujours. J’avais la pensée que c’était merveilleux, mais que je devais provoquer un « mouvement »... un « flux d’énergie »... j’étais traversé par une envie irrésistible, compulsive : celle de déclencher un flux d’énergie.

Je savais que si je bougeais, des énergies seraient mises en mouvement et il y aurait création. Alors, j’ai bougé. Et tout autour, et en moi, j’ai vu des galaxies se mettre à exister, des univers se créer, des étoiles naître. C’était passionnant... et plus j’étais enthousiasmé, plus il se créait de galaxies.

Une autre pensée a pénétré mon esprit : combien il serait passionnant d’explorer cette nouvelle création qui existait, et lorsque cette pensée a traversé mon esprit... je suis né.

NOTA : voir poème dédié à tous les chercheurs de vérité dans l’index NDERF.

 

 

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VV

(texte soumis le 8 décembre 2002)

 

C’est une longue histoire, mais en lisant d’autres histoires semblables à la mienne, je pense qu’un jour je vais l’écrire au complet. En attendant, brièvement, il m’a fallu 33 ans (entre 17 et 50 ans) pour mettre cela en perspective avec un peu d’aide provenant de livres de toutes les religions, d’articles et de l’Internet – celui-ci ayant été le plus efficace pour me faire réaliser que je ne suis pas seule!

Ma première expérience d’une autre réalité s’est produite à l’âge de 17 ans lors d’un accouchement (je sais, c’est un peu jeune). Je faisais de  l’éclampsie puerpérale et j’ai apparemment cessé de respirer. Quoi qu’il en soit, je suis revenue avec une soif intense et l’infirmière m’a donnée de l’eau... c’était comme boire la vie même. J’ai dit à l’infirmière que je n’avais pas peur de mourir. Elle m’a demandé pourquoi et je lui ai répondu que j’étais allée ailleurs. Les mots me manquaient pour lui expliquer, mais dans ma tête, je me souvenais que j’étais dans une pièce semblable à une salle d’attente, c’était gris, et il y avait des gens dans cette pièce. Des personnes venaient vers moi. J’en reconnaissais certaines, possiblement de la famille... mais je ne les connaissais pas vraiment... alors qu’elles, manifestement, me connaissaient.

Je me souviens de la merveilleuse impression d’amour, de chaleur, de vérité et d’attention vis-à-vis de moi, une impression d’union parfaite. Je voulais rester avec ces gens-là, sans mots prononcés, dans une sorte de compréhension télépathique. Mais ils m’ont dit, et ce sont les mots dont je me souviens le plus nettement : « Retourne, W, tu dois retourner ». J’ai supplié, argumenté, car je ne pouvais simplement pas envisager de renoncer à cette impression d’amour total et de chaleur. Mais ils ont insisté : « Tu dois retourner, tu as du travail à faire » ! Et puis je me suis retrouvée dans mon corps à nouveau, avec toute la douleur et l’inconfort... c’était en 1969.

J’ai vécu plusieurs expériences spirituelles par la suite ; étant jeune, ayant un mari et de nombreux jeunes amis à l’époque, nous faisions la fête. À l’occasion d’une de ces fêtes chez moi, quelqu’un avait apporté des gâteaux, mais pas des gâteaux ordinaires. J’ignore ce qu’il y avait dans le mien, mais je riais beaucoup et soudain un être, vêtu d’une cape à capuchon et portant une barbe grise, m’adressa la parole. Je me souviens qu’il avait l’air bon ; il me posait des questions. Peu importe... j’ai vu ensuite une image devant moi. Un « patron ». Je l’ai scruté attentivement, c’était comme un carton de tapisserie. Et ce carton, c’était moi. Je ressentais que c’était MOI. L’homme barbu m’encouragea à y regarder de plus près, et, en observant chaque point de couleur, je me suis vue dans une scène de ma vie.

Je me voyais dans une situation passée et puis chacun des scénarios me dévoila comment mes actes avaient affecté les autres. Il y en avait tant où j’avais été égoïste, cupide, mauvaise, calculatrice et étourdie que j’éprouvais réellement de la honte, envahie par une immense tristesse causée par mon comportement envers les autres. Puis, cet homme de bonté me tira de la misère en me disant : « Allons, tout n’est pas mauvais »! Nous avons alors exploré d’autres coins de la tapisserie où des incidents différents se rejouaient, comme dans un film vidéo. J’ai regardé des scènes où je me sentais correcte. J’avais été bonne, aidante, aimante, drôle ; ces bonnes choses faisaient en sorte que je ne me trouvais pas si mal. On me montra l’envers de la tapisserie où l’on voyait beaucoup de fils pendants ; ça faisait un peu négligé... et je lui en ai fait la remarque. Ce à quoi il répondit : « C’est parce que ce n’est pas encore fini »...

Lorsque je me suis réveillée, j’avais l’impression d’être partie pendant des jours alors qu’il ne s’agissait probablement que de quelques minutes. J’avais 18 ans à ce moment-là. Maintenant je comprends le sens de la ‘tapisserie de la vie’. J’ai vécu d’autres expériences où, dès le départ, je me suis retrouvée en train de parler à Jésus ou à quelqu’un d’autre. Je savais simplement qu’il (ou ils) étai(en)t là. Parfois je ne m’en occupais pas, car je me disais que j’avais rêvé tout ça ; et comme j’avais une imagination débordante, que j’étais un peu fofolle, j’ai mis ça de côté. Tout ce que je faisais, c’était de parler à haute voix à Jésus quand les affaires tournaient mal. J’ai découvert que la prière fonctionne vraiment, mais soyez prudents quand vous priez car il répond, mais pas nécessairement comme nous l’aurions souhaité ; il y a des leçons à tirer, et certaines sont parfois très dures !  

 J’ai trouvé un livre intitulé « Tao of Physics ». Je ne pouvais pas m’empêcher de l’acheter car en le feuilletant, j’avais vu le « pattern » (ou schéma) de ce que l’auteur appelle La Danse de Shiva. Lorsque je lis sur quelque chose que j’ai expérimenté, j’éprouve toujours une satisfaction paisible à me voir confirmée. La Danse de Shiva illustre une conception de la vie où rien n’est perdu ni gaspillé. J’ai vu l’énergie bondir, partout en interaction, puis repartir, se déplacer vers d’autres points d’attraction et recommencer ; rien ne se perd, tout bouge tout le temps.

Je me rappelle que lorsque j’ai vu cela, je savais à quel point nous sommes tous importants, que nous faisons partie de quelque chose de magnifique et qu’un plan existe véritablement. La dernière expérience qui m’ait vraiment marquée (j’avais la trentaine), fut glorieuse. Je n’étais pas très heureuse, j’avais l’impression d’avoir gâché plein de possibilités. Je me rendais compte que je n’étais pas en train de faire la bonne chose, en fait plutôt l’opposé. Je me souviens que je n’arrivais pas à oublier ce « Tu as du travail à faire » ! Si j’avais su la somme de travail que cela représentait j’aurais mis le pied à l’étrier plus vite ! Mais tant pis !

Il me semblait donc que je ne faisais pas le genre de travail qu’ils voulaient pour moi. Mais, en certaines occasions, lorsque je parlais à des gens (après cette dernière révélation) confrontés à certaines situations, je me voyais leur dire des choses qui les laissaient bouche bée et je me demandais alors d’où venaient ces paroles. Je n’étais pas très fière de moi et je me sentais désespérée, alors j’ai fait quelque chose que je ne fais pas régulièrement. Je me suis rendue à l’église du coin. C’était Vendredi Saint. Je me sentais très triste. Il y avait les chandelles, les robes, une procession vers le vicaire qui passait la coupe de vin et des morceaux de quelque chose semblable à du papier de riz. J’ai suivi la cérémonie en larmes et me suis jointe à la queue des fidèles, j’ai reçu les bénédictions et accepté les dons.

J’ai entendu dire par la suite que je n’aurais jamais dû faire ça puisque je n’avais pas été confirmée. Mais bon, Jésus ne m’aimait-il pas ? Je ne sais pas. Puis, on était Lundi de Pâques. Ce matin-là je me suis levée d’un bond. Mon conjoint m’a demandé ce qui se passait. Jésus, j’ai vu Jésus ! « Ce n’est qu’un rêve, rendors-toi ». Cela a rempli totalement ma vision. C’était comme une lumière atomique brillante mais qui ne m’aveuglait pas ; j’avais peur. Au milieu de cette lumière se tenait un être. Il était vêtu d’une robe blanche (j’ai lu plus tard une description dans la bible, et je l’ai réellement vu), il avait les cheveux longs et je me souviens avoir remarqué que son ceinturon avait des glands aux extrémités.

Mais ce dont je me souviens le plus, ce sont ses pieds. Ils avaient l’air de pierre ou de marbre, si magnifiquement parfaits dans leurs sandales ! Je me souviens m’être sentie petite comme un grain de sable ou de poussière, tandis que je fixais ses pieds... je ne peux absolument pas me rappeler ce qu’il m’a dit, mais je me souviens du son qu’il faisait, vibrant comme au beau milieu d’un tremblement de terre. Comme un grondement profond, je suppose. Mais encore une fois, les mots n’étaient pas nécessaires. Il n’avait pas l’air très satisfait de moi, bien qu’il reconnaisse ma présence ; il me faisait comprendre qu’il savait qui je suis. J’étais tellement ébranlée et apeurée, que je me suis réveillée. Alors, pour répondre à votre question, rêve ou réalité, peu importe : je parle à Jésus.

 

Nouvelle version du 21 mars 2002

 

(...) Des années plus tard, à 32 ans, d’autres actes ayant modifié la ‘tapisserie de la vie’, je trouvais que ma vie ressemblait à de la bouillie pour les chats. C’est pourquoi je me suis rendue à l’église du coin où je n’allais pas souvent, et je me suis payée une bonne crise de larmes et d’apitoiement. J’ai suivi tout le monde et,  bien que non confirmée, j’ai pris le papier de riz et le vin. C’était Pâques, et le lundi matin je me suis réveillée brusquement dans mon lit en criant que je l’avais vu, je l’avais vu !!!

.../...

C’était plus qu’un rêve, cette lumière, cette vision, je n’aurais pas pu rêver une chose pareille... En vieillissant, je voulais comprendre ces merveilleuses expériences qui au départ m’avaient fait peur. J’ai acheté des livres et j’ai lu avidement tout ce qui pouvait ressembler à ce que j’avais vécu. C’est pourquoi je sais qu’une révision de la vie est une EMI, la danse de Shiva. Je sais ce qu’ils veulent tous dire, mais c’est difficile de vivre avec ce matériel et de le garder en soi presque tout le temps.             

*

Rien dans la vie n’est comparable à cette expérience... je me suis efforcée d’en faire un compte-rendu exact, mais je suis limitée par les standards d’éducation...

La communication semblait se faire sans bouger les lèvres.

On ne m’a pas permis d’aller plus loin : ils disaient que je devais revenir.

Le panorama de vie semblait durer indéfiniment mais peut-être que ce n’était que quelques minutes. De par ce que j’appelle mes révélations, je sais que nous faisons tous partie de quelque chose de plus vaste, et que tout ce que nous faisons est interconnecté.

Initialement j’ai essayé de passer outre, j’avais 17 ans, et parallèlement à l’EMI il y avait tellement d’expériences que je désirais vivre... donc j’ai classé ça comme étant un rêve vide. Mais avec les années, c’est devenu très fort... et plus je lisais et en parlais avec d’autres personnes, plus je réalisais que je n’étais pas la seule. C’est difficile de vivre avec ça au quotidien, on doit se contenir. 

J’en ai parlé à mes enfants, le plus jeune a 24 ans... ils pensent que c’est un peu excentrique mais maintenant, ils savent. Récemment j’ai commencé à en parler un peu plus. Si seulement les gens étaient plus conscients de leur valeur !!!

...Une frustration profonde vis-à-vis des choses que nous faisons tous, moi la première. Le meilleur et le pire ?... tout… ce ne sont pas tant les questions autour de cette expérience que la compréhension des gens qui liront et les actions qui suivront qui comptent.

 

 

***

WALLY T

 

L'expérience a commencé quand j'étais encore à bord de l'hélicoptère qui m'emmenait au service d'urgences. Je perdais et reprenais connaissance. Arrivé à l'hôpital, j'ai fait mes adieux aux amis qui m'accompagnaient, mais ils tenaient à m'empêcher de m'endormir. Je n'en pouvais plus. J'ai commencé ce qui me semblait être un cauchemar, je me sentais remuer et tordre contre mon gré, sans choix aucun. Au bout d'un moment, tout cela s'est calmé, apparemment, et je suis devenu l'observateur d'une scène futuriste.

Il y avait des camions chargés de containers qu'on déchargeait devant moi. Le premier s'est ouvert, et a commencé à se construire, automatiquement, pour former un grand bâtiment, à nombreux étages. Aussitôt qu’un étage était achevé, le prochain étage commençait à se construire. Aucune présence humaine ne se manifestait pour la construction. Cela a continué pendant un bon moment. Il y avait à peine 4 ou 5 étages construits que des gens s'installaient et commençaient à travailler dans les étages plus bas. Arrivé à une trentaine d'étages, il y a eu un blocage dans l'engrenage automatique du bâtiment. Un grondement a commencé avec la pression du blocage, et puis quelque chose a craqué en haut, et le tout a dégringolé à partir de là. Tous les habitants des étages inférieurs ont été tués.

Quelques instants plus tard, un camion s'est arrêté en face de moi, plein de soldats (d’après leur apparence), et ils se sont mis à tirer sur tous les survivants et sur quiconque à même de témoigner de ce qui s'était passé. J'étais certain que j'allais mourir, mais rien ne m'est arrivé... c'était comme si on ne me voyait pas. Après un moment, un autre camion est venu et tout a recommencé de la même façon. Ensuite, la scène a changé et j'ai constaté la présence de quelqu'un près de moi. Il semblait être sur ma droite, un peu en arrière. Pas tout à fait à mes côtés. J'ai fait d'autres rêves, dont un où j'essayais d'acheter une voiture, et cette personne ne m'a jamais quitté. Sa présence ne me gênait pas du tout, il me semblait l'avoir connue depuis longtemps.

 A partir de ce moment, j'ai quitté le plan du corps physique. C'est comme si je montais à travers les nuages, et il y avait des lumières autour de moi qui avançaient à la même vitesse que moi. Nous étions à la fois proches et très éloignés. Lorsque j'ai vu la plus brillante des lumières, c'était comme si je regardais le long d'un chemin de fer. Plus les lumières étaient loin de moi, plus elles semblaient se rapprocher les unes des autres, pour finalement s'unir en une seule lumière immense. Mon esprit s'est allégé infiniment en sachant que j'étais chez moi, dans un lieu que je n'avais jamais vraiment quitté. Je ne sais pas combien de temps j'y suis resté... longtemps, il me semble. Puis j'ai commencé à entendre une petite voix qui m'appelait, très insistante, bien que douce. Elle m'appelait au secours, et dans mon cœur j'ai dit oui, volontiers. Aussitôt j'ai vu se présenter des événements très divers, sur différents plans, tandis que je revenais vers mon ancien corps.

Ce qui était déroutant, c'est qu’il me semblait voyager à reculons, comme dans un break du vieux temps, où le banc arrière était dos à dos avec le banc avant, si bien que vous ne voyiez que les objets déjà passés qui s'éloignent et disparaissent. Alors j'ai commencé à sentir une odeur de quelque chose qui puait, vraiment. Cela allait de mal en pis, l'odeur était répugnante. C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que c'était l'odeur de l'ego, de la personnalité !

J'ai voulu me retirer, mais il était trop tard. Je me suis retrouvé dans mon corps, souffrant beaucoup... et doté d'une personnalité puante ! Plus tard, j'ai su que c'est ma femme qui priait avec insistance pour mon retour, si fortement que je ne pouvais pas dire non. Jusqu'à présent cela nous cause des problèmes importants. J'ai vu le lieu auquel nous appartenons vraiment, mais ma femme veut accumuler les choses de ce monde, elle croit au succès mondain. Alors que moi, je sais maintenant que tout ce que vous possédez ici-bas, vous devez le laisser.

*

Tout cela est difficile à décrire en mots... aucune souvenance du passé, ni d'avoir eu un corps. Ce n'était pas limité temporellement. J'ai vu simultanément, passé, présent et avenir.

Un énorme poids m'a été enlevé. Soucis, doutes et craintes sont partis. La lumière était l'ensemble de tous les anges, comme moi, qui voyageaient dans le même sens. Que vous regardiez devant vous, ou bien derrière, l'assemblée d'anges ou d'êtres de lumière était plus intense à mesure qu'elle était plus lointaine.

J’avais simplement tout quitté, définitivement. Il me semblait être dans une sorte d’école avec plusieurs niveaux, comme des salles de classe. Le temps n'existait pas.

Pendant un bon moment, après mon retour, je pouvais LIRE LA CHRONIQUE AKASHIQUE. J'ai renoncé à raconter ça après un certain temps, parce que ça donnait de mauvais résultats, et que ça provoquait la peur.

J'ai commencé à comprendre la raison pour laquelle Jésus, ou d'autres grands êtres, viennent sur cette planète. Le monde où j'étais ne connaît pas le monde physique.

Mon seul but maintenant est d'informer l'humanité que ce monde n'est pas notre propre domaine. Je vis maintenant mes rapports avec les autres d’une manière très conflictuelle : soit ils bifurquent vers l'éveil, soit ils restent dans leur sommeil continuel.

Mes croyances sont plus intenses et ma pratique est quotidienne. Mon expérience continue à se dérouler comme un chemin à suivre...

Il est impossible de rendre effectivement compte, même approximativement, de ce que j’ai éprouvé. Par ailleurs, il serait bon que vous posiez plus de questions sur les découvertes que l’on peut faire « là-bas » concernant nos fonctions ici-bas.

 

 

***

WAYNE H (1996)

(2ème récit rédigé 14 mois plus tard)

 

INTEGRATION DE L’EVEIL DANS LA REALITE

 

J’étais à pied et je poussais un véhicule de handicapé lorsque celui-ci a été percuté par l’arrière. L’impact a été si violent que le châssis des deux véhicules a été tordu. Pris en sandwich, je suis revenu à moi sur un brancard aux Urgences. Je savais que j’allais mourir et je me réjouissais d’être libéré de la douleur. A cause de mon éducation religieuse (Baptiste du sud des USA), je m’attendais à être Accueilli par un homme en toge blanche assis sur un trône d’or.

A ma mort, il y a eu cessation de toute sensation. L’obscurité s’est resserrée, la lumière se réduisant à un point minuscule. Je me suis senti tomber en arrière dans le noir et j’ai subi un vent froid. J’ai senti que je me retournais. Un minuscule point de lumière est apparu dans l’obscurité. Je suis sorti dans la lumière, je me trouvais dans l’angle supérieur de la salle d’urgences, avec une vue plongeante sur mon corps étendu sur le brancard. Je n’étais pas perturbé par le fait d’être mort ou de voir mon corps sur la civière. J’étais dans un état d’euphorie parfaite avec un profond sentiment de paix et d’existence. Je ne ressentais pas de douleur ni de besoin d’aucune sorte.

J’avais la sensation d’être à ma place. J’ai décelé une présence derrière moi, puis j’ai entamé une communication. C’était au delà de la télépathie : il ne s’agissait pas d’entendre les paroles dans mon esprit pour les traduire ensuite en pensées : c’était trouver en soi-même un savoir identique à celui de l’autre présence, un partage instantané de la connaissance. Poser des questions ou voir quoi que ce soit ne m’intéressait pas, j’étais totalement en paix. C’est alors qu’on m’a fait comprendre que je devais repartir. Je voulais savoir pourquoi. J’avais avant tout le désir de rester. Le mur au delà de mon brancard est devenu transparent et on m’a montré ce qui paraissait être une rivière coulant à flots. Elle était argentée, et scintillait. Chacune des gouttes de cette rivière était d’une couleur différente, pourtant elles s’écoulaient ensemble, telles un unique corps aquatique. Rien ne m’a donné l’impression qu’il s’agissait effectivement d’eau ou d’une rivière, mais c’est la meilleure description que je puisse en fournir avec des mots.

Le corps principal du flot était constitué de lumières argentées scintillantes, avec des gouttes de différentes couleurs. J’ai compris (j’utilise ce terme parce qu’en fait, je n’ai rien entendu) que les gouttes colorées étaient les expériences de tout ceux qui ont vécu. Les expériences existaient en tant qu’éléments séparés, appartenant cependant au tout. Le tout constituait le savoir collectif de tous. J’ai su qu’il n’existe pas d’individus, si ce n’est un seul... pourtant chaque expérience était individuelle et constituait le tout. Ce concept de l’UNIQUE est tellement étranger à tout ce que je pourrais décrire, qu’il semble ne pas exister de moyen pour le dire. Auparavant, je comprenais l’UNIQUE comme une unicité simple. Dans ce cas, l’UNIQUE est autre chose. Le multiple constitue l’UNIQUE et l’UNIQUE est multiple, les deux existant conjointement dans le même temps et le même espace.

Ensuite, j’ai compris que les expériences collectives constituent l’omniscience : tout ce qui a été exprimé, entendu, vécu. Ces gouttes colorées contenaient chaque expérience, jusqu’au souvenir de chaque division cellulaire, de chaque pensée. Toutes les expériences étaient connues simultanément par la conscience collective qui se constitue en fleuve. Chaque expérience pouvait être connue comme s’il s’agissait d’un vécu à la première personne, se produisant au moment où il était survenu initialement. J’ai su pourquoi il n’existait pas d’homme sur un trône en or qui allait me juger. J’ai vécu à la première personne l’expérience de celui qu’on appelle « Jésus ». J’ai vécu toute sa vie (rappelez-vous que le temps n’existe pas). Son nom n’était pas Jésus, plutôt quelque chose comme Josephus. Il a eu un père et une mère normaux, aucune intervention divine. Sa naissance a été difficile, et à cette occasion il a vécu une EMI. A cause de son expérience de mort imminente, son enfance a été difficile : il en savait trop.

Lorsqu’il a été plus âgé, il a raconté son expérience aux autres. Il leur a dit de ne pas craindre la mort car ils allaient vivre éternellement. Il leur a expliqué qu’après la mort existe une paix parfaite et un état d’amour parfait, que tous étaient exactement semblables, que chacun pouvait savoir qui il était réellement, et s’éveiller à son moi spirituel. Il a suscité un petit groupe d’adeptes. Après quelques temps, certains de ses disciples ont voulu constituer une religion et remplacer les prêtres juifs, à cause de l’argent et du pouvoir. Il a jeté les trafiquants de pouvoir hors de sa suite. Cinq d’entre eux ont conspiré contre lui. A son procès, il avait trois témoins à charge, qui avaient été ses adeptes. Il a été pendu (pas crucifié, pour les Romains il n’était qu’un criminel insignifiant). Etant pressés, les Romains l’ont décroché un peu trop vite, ses fidèles ont emmené le corps. Il a été ranimé après avoir fait une seconde expérience de mort imminente (son « retour » pour ainsi dire). Il a vécu quelques temps en se cachant de ses 5 ex-amis et traîtres (l’antéchrist ?), après quoi il est mort de ses blessures.

De la rivière n’émanait ni crainte ni joie. J’utilise le terme rivière de la vie pour la décrire. De cette rivière de la vie émanait  une compréhension de paix, bonheur et contentement complets sans besoin ni désir. J’ai alors ressenti un fort désir de la rejoindre, je sentais que c’était ma place, que c’était là d’où je venais. Toucher la rivière m’a donné un aperçu de royaumes au-delà des royaumes, d’univers au delà des univers, de dimensions au delà des dimensions ; j’ai fait l’expérience de l’infini. On m’a montré une longue file d’expériences dans d’autres royaumes de réalité, en d’autres mondes. Quelque temps plus tard, j’ai réalisé qu’il s’agissait du passage en revue de mes « vies » passées, de toutes les existences dont j’avais fait partie. Il y avait des êtres et des objets différents de tout ce que j’ai jamais vu ou ouï dire, même dans l’imagination des auteurs de science fiction que j’ai lus.

On m’a fait savoir qu’il y avait un nombre infini de royaumes d’existence, que tous faisaient partie de l’UNIQUE, la Source. Le fleuve comportait des couches ou niveaux distincts qui n’étaient pas séparés pas une quelconque barrière, chacun paraissait plutôt d’une densité différente. Celui dont j’ai fait l’expérience était au niveau le plus élevé. A ma mort, je suis d’abord arrivé au niveau le plus bas ; je l’appelle « endroit intermédiaire » ou « niveau le plus bas de transition ». Ce fleuve de conscience et de connaissance constitue ce qu’on pourrait désigner comme « l’esprit de Dieu ». J’ai compris que je ne devais pas rejoindre la rivière de la vie à ce moment là, que je devais repartir.

Je n’avais pas envie de repartir, je me posais des questions. J’ai réaffirmé que je ne voulais pas partir. Mais j’ai réalisé qu’il le fallait. On m’a ensuite fait comprendre que j’allais beaucoup souffrir. Je ne voulais pas être confronté à la douleur qui m’attendait. J’ai compris que la douleur allait être forte, qu’elle allait me changer, me modeler. Je voulais en connaître la raison et aussi ce que je devais faire. J’ai été inondé par deux sensations, l’une suivant l’autre... la première étant qu’une bonne action apportait un bref moment de cette paix totale et de ce réconfort que je venais de vivre, l’autre étant qu’une mauvaise action amenait une mauvaise sensation, par un assombrissement de la lumière et un refroidissement.

A ce moment là, la lumière a diminué et je me suis senti tomber en arrière dans l’obscurité. J’ai reçu un vent froid, j’ai senti que je tournais. Il y avait un minuscule point de lumière dans le noir, j’ai à nouveau émergé dans la lumière, sur le brancard et dans mon corps. Au cours des 30 heures suivantes, je suis resté inconscient la plupart du temps et j’ai subi une opération. Des membres de ma famille m’ont appris que je suis mort à nouveau. Mais je n’ai pas vécu d’autre expérience.

*

Les éléments de cette expérience n’ont pas d’équivalent dans notre réalité. Je savais les choses sans avoir à les percevoir. Je baignais dans l’euphorie. Il me semblait avoir une vision normale, mais je me suis rendu compte, rétrospectivement, qu’il n’y avait pas d’ombres. En fait, je ne voyais pas, puisque je n’avais pas d’yeux : j’avais une connaissance directe de toute chose.

J’ai eu un aperçu de mes vies passées dans d’autres domaines d’existence. Il y avait une séparation entre le fleuve de conscience et « l’endroit intermédiaire », j’ai traversé la limite et fait l’expérience de l’infini. Je suis maintenant en prise directe, intuitivement, avec la Source. Au bout d’un an, j’ai raconté mon expérience à quelqu’un. Cette personne m’a remercié pour lui avoir appris qu’il existe quelque chose « après » la vie.

Je savais que je ne pouvais pas mourir car ce n’était pas mon heure, même si pendant une semaine les médecins ont été de l’avis contraire. Je n’ai jamais remis en cause la réalité de cette expérience.

Ma conscience générée-par-mon-cerveau voulait découvrir pourquoi mon expérience de la mort était différente des prévisions religieuses. Afin d’en comprendre la raison, au cours de la période où ma conscience spirituelle a touché la rivière de la vie, ma conscience générée-par-mon-cerveau a vécu l’expérience à la première personne d’un personnage biblique.

Cette expérience est aussi nette aujourd’hui que lorsqu’elle s’est produite. Le savoir est tout simplement là.

La plupart de mes amis m’ont abandonné... et j’ai fini par divorcer. Je ne suis plus baptiste du sud des USA : la religion n’a que très peu d’utilité pour moi.

 

 

***

WAYNE J

 

A 5 ans, j’ai eu un accès de pneumonie. Je me rappelle tout d’abord m’être réveillé et m’être vu en dessous, tout en bas des deux lits superposés. Sur le moment je n’ai pas trouvé cela anormal. J’ai plus ou moins plané là, face à mon corps, sachant pertinemment qu’il m’appartenait. Un instant plus tard, je me souviens de m’être élevé lentement dans les airs. Tandis que je montais, j’ai vu mon frère qui dormait profondément dans le lit du dessus, ainsi que mon petit frère qui dormait aussi paisiblement dans son berceau tout proche. Je me suis ensuite élevé jusqu’au plafond, puis je l’ai traversé, remarquant les chevrons du grenier tandis que je montais.

La maison n’avait qu’un étage. Alors que je la laissais derrière moi, je me suis retourné en direction du ciel sans aucun effort de ma part, et j’ai eu l’impression d’être propulsé vers les cieux par une force inconnue. J’avais toujours le sentiment que c’était parfaitement normal. Je me souviens ensuite être passé près de la lune en me demandant pourquoi ce n’était pas un disque plat. Je voyais très bien qu’il s’agissait d’un globe, avec de nombreux cratères. Plus tard au cours de ma vie, cela m’est apparu très étrange, je n’avais en effet aucun moyen de savoir cela en 1957, à l’âge de 5 ans. Puis je me suis mis à voyager à très grande vitesse, plus loin dans le système solaire. Ensuite, je me rappelle m’être réveillé assis dans mon lit, trempé, appelant ma mère. En y réfléchissant maintenant, il m’a fallu des années avant de trouver une logique à ce qui m’est arrivé, c’était plus réaliste que la réalité !

*

J’étais très lucide, en fait, tout à fait réveillé, et - si cela a un sens - c’était plus réel que la réalité !

Je ne voyais rien de moi-même, mais je voyais tout mon environnement. Aucun bruit.

Vu la lune, le système solaire. La distance semblait ne rien représenter.

J’ai vu que la lune est un globe et non pas une lumière ronde dans le ciel, j’ai également découvert qu’il y avait des planches en angle dans le grenier. Je me souviens en particulier d’un sentiment très puissant de conscience de soi.

J’ai vu des choses étranges dans le ciel, inexplicables.

Cela m’a aidé à faire face à mon existence, cela m’a rendu moins craintif vis à vis de l’inconnu. Pour moi, la religion n’est qu’une institution qui n’a rien à voir avec notre destin à long terme. Si on est honnête dans la vie, qu’on ne nuit à personne à dessein, alors on a fait de son mieux. Que les dés tombent où ils peuvent !

J’avais le sentiment d’avoir appris quelque chose. Tout allait bien pour mon esprit de 5 ans.

Tout cela semblait parfaitement normal.

 

 

***

WAYNE W

 

Il y a des années, j’étais un jeune « voyou ». Une autre vie, semble-t-il... j’étais au nord de l’Ontario, cherchant du travail dans les mines. J’ai été impliqué dans une bagarre avec un autre dur. Je me suis cogné la tête (à la tempe) en tombant sur le coin d’un conteneur et me suis retrouvé à quatre pattes, regardant le sang jaillir de mon crâne et former une flaque sur le carrelage...

J’ai levé les yeux et j’ai vu que je n’étais plus dans le même lieu. J’étais à l’extérieur, dans un beau paysage... des montagnes arrondies, des arbres, des oiseaux chantaient dans le ciel. J’étais entouré par un important groupe d’êtres. Ils formaient un cercle autour de moi, m’observant agenouillé devant eux.

Il semblait y avoir un ordre dans leurs positions. Ceux qui semblaient plus jeunes étaient devant, plus près de moi. Les plus âgés étaient derrière, regardant par dessus les têtes et les épaules de ceux qui étaient devant. Ils portaient tous des robes blanches et n’avaient pas de cheveux. Ils communiquaient mutuellement par la pensée, je pouvais les « entendre » très, très nettement dans mon esprit. Les jeunes demandaient aux anciens : « Est-il prêt ? Vient-il ? Devons-nous l’aider » ? Les plus vieux ont simplement répondu : « Attendez, soyez patients, attendez » (gardez à l’esprit qu’à cette époque de ma vie, je n’étais en aucune manière engagé ni spirituellement, ni dans la religion. J’étais un dur, j’avais le sentiment - et j’en étais fier - de marcher seul)... j’ai secoué la tête et je me suis retrouvé dans la pièce, saignant abondamment de la plaie. Mon adversaire m’a aidé à me relever et m’a emmené pour qu’on me mette des points.

Comme vous pouvez l’imaginer, cette vision a été un événement profond et puissant dans ma vie. Cela fait pourtant pas mal de temps (plus de 30 ans)... à l’époque on ne parlait pas beaucoup d’EMI, je ne me suis donc pas étalé sur le sujet. J’y ai réfléchi et je l’ai assimilé. Finalement je m’en suis trouvé régénéré (je ne me droguais pas non plus, ce n’était donc pas une hallucination provoquée par la drogue). Cet événement s’est effectivement produit. Je n’ai aucun doute sur son authenticité.

Par cette vision on m’a fait un don, et je peux vous dire en toute confiance : vous n’êtes pas seul... JAMAIS ! LA MORT N’EXISTE PAS !

Réjouissez-vous, portez-vous bien, aimez !

 

 

WILLIAM AM

 

Un jeudi après-midi à la fin du mois de janvier 1993... je suis mort. Une mort totale. La seule chose à laquelle je puisse quelque peu comparer ce que j’ai vécu, c’est « l’Expérience de Mort Imminente ». Toutefois, il manquait un élément majeur de l’EMI. Il s’agit du moment où j’aurais dû être tiré, entraîné pour réintégrer mon corps, ou simplement y reprendre conscience quelques instants après l’avoir quitté. J’ai bien fait plusieurs tentatives, cela n’a pas fonctionné.

C’était une journée comme toutes les autres, puis c’est arrivé : on m’a percuté ! Au moment où je passais devant elle, la première camionnette a coupé la roue arrière de ma moto, propulsant l’arrière de celle-ci, en un mouvement circulaire, dans le flux inverse de circulation et une autre camionnette, qui a également percuté l’arrière de la moto de manière identique, accélérant énormément la vitesse de rotation. J’ai été projeté au sol avec une force suffisante pour me rompre le cou. La protection de mâchoire du casque intégral que je portais a encaissé le premier point d’impact. Mon cou s’est tordu et cassé si nettement et rapidement que je n’ai même pas su que j’étais mort !!! Je me suis donc relevé. J’ai commencé à me brosser. Je portais toujours mon casque et le blouson de pilote de chasse allemand en cuir gris des stocks de l’armée, il n’était pas déchiré mais je sentais les petits morceaux d’asphalte à travers les gants en brossant les éraflures à l’avant du blouson. Mes oreilles sonnaient tellement que je n’entendais rien du tout, sauf une tonalité résonnante, aiguë et persistante. J’avais la sensation que tout mon corps était insensibilisé et enflé. Un ronflement vibratoire puissant parcourait tout mon être. Tout à fait ce que j’aurais ressenti après avoir été catapulté sur le sol comme je venais de l’être. Vous connaissez peut-être cette sensation. Je me rappelle m’être senti ainsi à d’autres moments de ma vie, alors que j’étais en état de choc.

En tournant la tête vers la droite, j’ai vu que ma moto se trouvait là au milieu de la route à environ 2 mètres de moi. Un break s’était arrêté plus loin, pour bloquer la circulation sur les lieux. Une voiture est arrivée, contournant rapidement le break par la droite, elle a accéléré en passant directement à travers moi, puis elle a filé sur la route, s’éloignant de l’accident. Les gens avait commencé à se rassembler autour de mon corps et s’agitaient frénétiquement, se couvrant le visage et détournant le regard à cause de la position anormale de mon cou, mon regard sans vie, les yeux encore ouverts fixant le vide. Mort, à l’évidence.

J’ai vu que personne ne m’a touché ni essayé de me déplacer. Je me suis donc mis à quatre pattes et j’ai tenté de réintégrer mon corps, en mettant tous mes membres dans la position dans laquelle je gisais. D’abord les jambes, puis le tronc et enfin la tête. Je me rappelle avoir vu le bord de l’ouverture du casque en regardant ma main gauche, alignant soigneusement les doigts les uns dans les autres. Un homme s’était mis à quatre pattes pour essayer de voir mes yeux de plus près, afin de se rendre compte s’il restait un signe de conscience ou de respiration. J’imagine qu’il pensait qu’il était possible que je sois toujours en vie, seulement paralysé à partir du cou. A cet instant, je l’aurais accepté. J’espérais ressentir un genre de clic au moment où j’aurais été totalement aligné avec moi-même. Cela ne s’est pas produit. Lorsque j’ai pris appui au sol sur les paumes, mes épaules et la tête se sont élevés d’une trentaine de centimètres avant que je ne réalise que je me voyais toujours allongé par terre en dessous de moi. Cela ne marchait pas. J’ai fait deux autres tentatives pour me relever en compagnie de mon corps, avant de me lever sans lui.

J’étais maintenant totalement conscient de ce qui se passait. Je venais de mourir d’un accident de moto devant chez moi, en allant au travail un après-midi. Et le pire, c’est que mon cou était totalement cassé, je ne pouvais pas retourner dans mon corps. Je ne savais pas quoi faire. Je ne me sentais déjà plus concerné par mon corps ni par les gens qui essayaient de m’aider, ni même par toute la scène. Je me suis davantage intéressé à ce qui a commencé à se produire ensuite.

Par rapport à la scène, j’étais de nouveau positionné tel que je l’avais été lorsque j’avais commencé à me brosser. Cette fois je n’avais pas la sensation physique d’exister. Mon mouvement était plus entraîné ou tiré qu’il ne l’avait été auparavant, je ne pouvais plus me voir. Mes sens ont tous paru se transformer en un sens de présence, remplaçant la vue, l’odorat, le toucher ou l’ouïe. J’étais uniquement présent et conscient. Le monde visuel s’est mis à tournoyer. J’ai ressenti l’arbre dans ma cour et le mur de ma maison, alors qu’un tunnel se formait exactement à travers eux et que j’étais entraîné dans celui-ci.

Dans les parois du tunnel, il semblait y avoir des espaces occupés par les évènements de ma vie, aucun ne se détachant particulièrement, ou je n’en ai considéré aucun comme spécial par rapport à un autre. J’étais plutôt fasciné par la façon dont ils étaient révélés que par le contenu de chaque espace. Après l’avoir traversé - quel que soit ce dont il s’agissait - la réalité s’est mise à reprendre forme, exactement de la même manière qu’elle l’avait perdue à peine quelques instants auparavant. J’ai retrouvé les sens physiques que je possédais, me retrouvant à côté de mon lit, dans ma chambre qui s’est remise à exister, en même temps que je me remettais à exister. Je me suis vu allongé, endormi dans mon lit. Je ne portais qu’un boxer. Le même que je portais dans le lit. Je me suis allongé dans mon corps,facilement et confortablement... j’étais tellement fatigué. Je suis donc revenu deux semaines avant de partir. Et je me suis endormi.

*

Cette expérience ne ressemblait pas ou ne paraissait pas du tout similaire aux expériences induites par la drogue. A l’époque, je ne passais pas par un cycle de ressenti anormal de mon moi habituel ni par l’utilisation de substances inconnues.

La crédibilité de l’expérience m’a posé problème à moi-même. Je n’en ai pas parlé du tout pendant quelques temps, afin de ne pas paraître avoir perdu ma santé mentale. Il a finalement fallu que j’explique certains changements... j’ai donc raconté l’expérience à ma famille et certains amis proches et sûrs. Ils m’ont encouragé à en parler davantage. Il est devenu plus facile d’en parler depuis. Il m’arrive encore, parfois, d’être bouleversé en la racontant.

J’ai vécu un état dans lequel je continuais à voir et à ressentir, mais où les autres ne pouvaient ni me voir ni me sentir : j’étais donc isolé et séparé d’eux, mais je pouvais encore les observer. Je pouvais toujours agir mais j’étais privé de toute influence. Comme un fantôme, dirais-je.

Et aussi un état privé de tous les sens physiques, seules la présence et la conscience persistaient. Comme éthérique, dirais-je, mais pas exactement. J’entendais une tonalité réverbérée, forte, dans la gamme aiguë/medium. Sinon, ce que j’ai traversé est bien reproduit dans la série TV « Sliders ».

Il n’y avait pas de lumière dans le tunnel, c’était peu profond et faiblement éclairé à l’autre extrémité. Des scènes qui semblaient tirées de ma vie étaient visibles à certains endroits sur les parois du tunnel, mais je n’y ai pas accordé beaucoup d’attention.

Je suis retourné dans mon corps deux semaines avant l’événement qui a provoqué ma mort. J’ai été informé de ce qu’il y a des gammes de possibilités selon lesquelles les choses arrivent. Je suis devenu capable de reconnaître les variables qui vont aboutir, et de voir comment la gamme des évènements probables est modulée en fonction de l’évolution de chaque variable.

Je voulais revenir, mais j’ignore si cette volonté a été prise en compte. Il y a eu un moment où j’ai été autorisé à m’exprimer. Mais je ne sais pas si, en définitive, j’ai influencé en quoi que ce soit la décision.

La plupart des choses sont différentes maintenant... il est surprenant de constater à quel point la valeur attribuée aux possessions matérielles affecte les relations, la vie quotidienne, les choix de carrière, etc...

Les gens sont vraiment influencés lorsque je partage mon expérience. J’espère leur donner ainsi de nombreux aperçus de ce qu’est la vie éternelle, comme autant de graines qu’ils pourront cultiver en eux.

 

 

***

WILLIAM R

 

Mon père était alcoolique et plutôt violent. Ma mère devait supporter sa violence. Je me sentais piégé. Ma mère, infirmière diplômée, gardait un tiroir plein de somnifères, Valium, Librium, Secenol, au choix ! Je les ai tous pris et les ai avalés avec la bière et le whisky de mon Père.

J’ai été découvert le soir suivant, au sol, inanimé. Trachéotomie et direction L.A. Community Hospital. Alors que j’étais sur la table d’opération, je me suis retrouvé dans un coin noir de la chambre me regardant moi-même vers le bas, allongé là. J’étais capable de flotter en bas vers mon corps et j’ai levé les yeux vers les docteurs et les infirmières qui étaient en train de prononcer ma mort. Je les ai vus mettre une étiquette sur mon gros orteil. Quand j’ai regardé leurs visages, ils avaient l’air si magnifiques, leur peau si douce et rose, leurs yeux si plein d’amour. Je me suis senti très ému, réalisant ce que j’avais fait, et combien c’était mal.

Ma vie défila devant moi, y compris les moindres détails. Puis je me suis senti hissé vers un tube, comme à l’intérieur d’un vaisseau sanguin. Tout autour de moi se trouvaient d’autres formes de vie se faisant hisser. J’allais de plus en plus vite jusqu’à ce que je file en dehors de la fin du tube dans l’espace.

Il y avait des étoiles tout autour, un son qui ressemblait à un grognement, j’avais froid. J’ai aussi senti un bonheur parfait, absolu. J’avais un corps, mais je n’avais pas de délimitations, une main mais pas de doigts, des jambes et des pieds, mais pas d’orteils. Je ne sais comment je suis arrivé dans cet endroit où je pouvais voir des formes de vie de toutes sortes, certaines ressemblant même à des éléphants. Elles continuaient à passer devant moi jusqu’à ce qu’un être humain brun s’arrête devant moi et se présente lui-même comme étant mon entrée dans les archives de tous les temps, de tout ce qui s’est passé, ou qui va arriver. La librairie de toutes connaissances existantes pour toutes les créatures de Dieu. Très compatissant, il partagea toutes sortes d’informations avec moi et me permit même de voir des vies que j’aurai à expérimenter. Il m’a donné le choix de quitter la vie sur terre et de continuer, ou de retourner sur terre et de compléter le cycle. Il m’a dit que c’était important de compléter chaque vie et ses enseignements avant de continuer.

Après 3 mois dans le coma, je suis retourné instantanément dans mon corps, et ça m’a fait un mal d’enfer. Je me suis réveillé incapable de voir pendant environ une semaine. Je ne pouvais pas parler à cause de la trachéotomie. Je pouvais entendre mais avec de l’écho. J’étais une épave.

*

Jusqu'à ce que quelqu'un me questionne au sujet de l'expérience, je croyais que ce n'était qu’un rêve. Un étudiant de l'UCLA écrivant un article sur l'expérience de mort imminente est venu dans ma chambre, et m’a questionné sur mon expérience : c’est alors que tout se révéla et devint réalité.

Flottant dans la salle d'opération, et voyant mon corps couché là, ça m'a pris du temps pour me reconnaître : je ne me voyais pas « comme ça ».

C'était comme si c'était dans un film, mais je pouvais voir « du côté du film ». Ça traitait des moindres choses qui me sont arrivées pendant ces 16 années. Je pouvais ressentir une coupure ou une épine qui remontait à mon adolescence.

J’ai vu à l’avance la mort de mon Père : il a heurté un train allant à 130 km/h. Il est mort un an après, exactement comme je l'avais vu.

J'ai été capable d'entendre les pensées des gens depuis lors. Je sais si une personne ment. On me dit des choses qui vont arriver à d'autres personnes, y compris la mort. J'ai eu une mauvaise expérience avec cela, et depuis je le garde pour moi.

On m'a montré des cartes et donné toutes sortes d'informations concernant les changements sur terre qui sont sur le point d'arriver. Beaucoup d'entre eux ont déjà eu lieu.

On m'a conseillé de retourner dans le corps pour compléter mon expérience ici sur terre et pour partager mes dons. Je ne sais pas si c'était obligatoire.

Je suis beaucoup plus compréhensif. Je crois vraiment en Dieu et en une vie au-delà.

J'ai du mal avec les gens parce que j'entends leurs pensées, et ils finissent par le savoir, et n'aiment pas ça. Ma vie est dédiée à l'étude de la métaphysique. J'ai dû prendre ma retraite parce que j'ai un syndrome de stress post-traumatique et suis dans l'incapacité de travailler.

Je partage mon expérience avec qui je peux. De savoir qu'il y a la vie éternelle a donné un sens à ma vie, et je veux partager cela. Beaucoup de gens sont influencés positivement, mais la plupart ne peuvent pas y croire. Le pire, c’est que je vois les gens lutter sans cette connaissance, et ils ne semblent pas capables de l’acquérir.

Je suis si heureux d'avoir eu cette expérience ! Je ne crois plus à la mort.

Le corps s'en va, mais notre identité reste pour toujours.

 

 

***

William Sillyman

 

1 - Expérience et nouveau questionnaire

2 - Ancien questionnaire

3 - Questions-réponses supplémentaires

4 - Dialogue avec William

5 - Et pour un soldat ?

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Expérience

 

La première partie de mon expérience, celle où j’ai quitté mon corps est très semblable à tous les récits lus dans des livres et aux conférences que j’ai suivies. Cependant, au cours de mon EMI, ce que j’ai « senti » et « compris » pendant le passage dans le tunnel - ou puits de lumière - était tout à fait hors de l’ordinaire. En passant à travers cette zone, qui semblait comme infinie, mais qui en fait ne l’était pas, j’ai pu sentir les esprits qui se trouvaient dans les ténèbres, j’ai compris qu’ils ne se tournaient pas vers la lumière principalement à cause de l’endoctrinement religieux auquel ils avaient adhéré sur terre : ils pensaient ne pas être dignes de la lumière à cause des actes qu’ils avaient commis durant l’existence humaine.

En passant dans le tunnel, je suis arrivé au bout et j’ai vu le plus beau des jardins que j’aie jamais contemplé. Il me faut préciser ici que j’y étais déjà venu deux fois auparavant car il s’agissait de ma troisième EMI. Il ne m’est pas possible d’inclure ici tout ce que j’ai vécu de l’autre côté, tout ce dont je me souviens, ce serait trop long à dactylographier. Mais je peux dire une chose : ce que j’ai vécu a changé ma vie, changé mon point de vue sur la vie et son sens au point que j’ai vu de nombreuses personnes avoir des doutes et se poser des questions sur leurs propres croyances.

Je n’ai plus peur de la mort ou de mourir. Même la façon dont je mourrai ne me préoccupe pas. Le Créateur m’a fait une promesse : au moment où ma mission dans cette existence sera terminée, je partirai immédiatement et la manière ne m’importe pas. Je veux seulement retourner chez moi.

 

Nouveau questionnaire

 

Vue très nette pendant le « voyage », pas de lunettes...

Je suis sourd d’une oreille et malentendant de l’autre, mais pendant mon expérience la perception du son était extrêmement affûtée.

Maintenant que le temps a passé, je considère le passage en revue de ma vie sous un jour différent. Je ne l’envisage plus comme un regard sur le passé mais plutôt comme un examen de la façon dont j’ai suivi mon chemin. En sachant que je ne l’ai parfois pas tout à fait suivi, mais que je n’en ai jamais été très éloigné. J’ai vu comment j’aurais pu mieux agir dans certaines situations, ce que je n’ai pas fait à l’époque, mais j’ai appris comment m’y prendre différemment lorsqu’elles se répèteront.

Il n’y a pas de temps de l’autre côté. Je suis né médium, et mes expériences n’ont fait que renforcer mes capacités. Mes relations ont changé pendant un moment avec ma femme et mes enfants, mais ils ont rapidement vu d’un bon œil comment cela avait modifié ma façon de les aider.

Les relations avec les membres de ma famille étendue ?... eh bien, cela n’a pas été aussi bon... ils ont toujours pensé que j’étais fou et maintenant ils pensent que je suis détraqué pour de bon. C’est un groupe à l’esprit fermé. Ils ne sont pas très réceptifs au changement...

J’ai constaté une augmentation importante des mes capacités médiumniques. J’étais Mormon au moment de ma dernière EMI. Depuis, j’ai abandonné cette foi et je me suis rendu compte que je suis en phase avec de nombreuses croyances. J’ai été entraîné plutôt à adopter Wicca et Paganisme, car je ressentais non seulement la présence d’un « Père Céleste » mais aussi d’une « Mère Céleste ». Et elle était autant partie prenante que le Père dans la création de cette existence, sinon plus.

 

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Ancien questionnaire

 

Quand on m’a demandé ce que j’ai « vu » pendant mon EMI, ce qui a particulièrement été difficile, c’est d’essayer d’expliquer quelque chose qui, en fait, n’est pas explicable, et ne peut être comparé à rien.

Physiquement, j’étais au minimum, mais spirituellement et consciemment, extrêmement éveillé. Au point que je me rappelle nettement tout ce que j’ai vu, ainsi que les conversations tenues avec ceux de l’autre côté.

Tout était réel. La seule chose que j’aie à ajouter à ce propos est ceci : pendant que je vivais mon expérience, j’ai eu le plaisir d’avoir une discussion avec Jésus. Je savais que c’était lui et cela je ne pourrai jamais m’en démettre. Il m’a étreint d’une façon merveilleuse. J’ai senti son corps avec mon esprit et il y a des moments, particulièrement quand j’ai des accès occasionnels de déprime, ou je peux encore sentir son corps physique au bout de mes doigts, je sais qu’il est réel et que ce qu’il a apporté au monde est merveilleux.

Je pouvais me voir tel que je suis maintenant, mais en meilleure condition. J’étais un peu trop gros dans ma forme physique, alors que j’avais une forme parfaite de l’autre côté. Mes cheveux arrivaient aux épaules, mais ils étaient blancs comme de la fibre de verre.

Humilité, joie, bonheur, tristesse quand j’ai dû partir... je pensais avoir fait une grosse erreur en revenant.

Les sons... c’est plutôt difficile à expliquer... j’entendais le chant des oiseaux ainsi que d’autres sons tout autour de moi. Tout résonnait de l’énergie du créateur. Aucune musique sur cette terre ne s’en approche. Mais je l’entends et je l’écoute toujours.

La lumière était bleue/blanche, pas jaune/blanche comme celle que nous voyons ici. Elle ne blessait pas les yeux mais était chaleureuse et réconfortante. Elle m’a étreint à la manière des bras sécurisants d’un parent aimant.

Je n’ai pas seulement vu des proches décédés, mais j’ai aussi parlé avec Jésus et j’ai découvert sur sa vie des choses importantes pour moi et comment elles étaient liées à ma foi. J’ai aussi vécu ce que j’appelle, par manque d’un mot plus adéquat, une  ‘jonction’ avec ceux que j’appelle les « Anciens ». On m’a conduit dans une pièce où, sur le sol, se trouvait une roue à 12 rayons. Chaque Ancien se tenait sur un rayon. Au bout des rayons se trouvait un pilier blanc, chaque pilier comportait 12 symboles et 12 cristaux sur chacun d’eux. Les anciens m’ont expliqué la nature de ces symboles, ce qu’ils signifiaient et la façon de s’en servir. Ce que je fais aujourd’hui.

J’ai revu ma vie, pas comme une punition mais comme un bilan de la manière dont les choix faits dans ma vie avaient affecté les gens autour de moi et dans quelle mesure j’étais proche ou éloigné de ma mission. J’ai appris de ce passage en revue que je n’avais pas utilisé à leur plein potentiel les dons qui m’avaient été accordés et que je devais le faire quoi que les autres puissent en penser.

J’ai réalisé que la vie telle que nous la connaissons maintenant est aussi une illusion. Depuis mon EMI, j’ai acheté une belle boule de cristal. La raison, c’est que lorsque je regarde dedans, je peux voir notre existence telle que je l’ai vue de l’autre côté. Il n’y a pas de temps qui soit notre unité de mesure. Ce que nous devons vivre, nous pouvons le vivre en n’importe quel « temps » qui soit le plus approprié, afin que cette expérience nous fasse acquérir cette compréhension.

On m’a donné le choix de retourner ou non. On m’a dit aussi que les choses que j’avais lancées durant ma vie continueraient jusqu’à leur aboutissement, à cela près que je ne serais pas là pour en jouir... j’en ai tiré la conclusion, à ma grande tristesse, qu’il me fallait revenir... et j’ai su que mon retour serait en fait plus rapide qu’un claquement de doigts.

Je suis né médium et j’ai toujours vu les auras, cependant, depuis mes EMI, c’est devenu 10 fois plus important.

J’étais un Mormon convaincu, maintenant je n’appartiens à aucune religion établie. Mon expérience a causé des tensions dans mon couple, mais nous les avons bien surmontées. Dans ma vie quotidienne, je ne considère plus les choses comme acquises et j’essaie d’aider les autres à voir au delà de ce qui se trouve juste devant leur nez.

J’appartiens à la section IANDS de Salt Lake City, mais je n’ai pas partagé mon histoire complète avant d’avoir déménagé de là bas.

Parler avec Jésus et découvrir les vérités que les théologiens anciens ont commodément oublié de mettre dans les écritures, voilà ce que furent mes meilleurs moments.

 

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Réponses supplémentaires

 

Chère Jody,

En réponse à votre question : « Je suis curieuse – pouvez-vous me dire quels sont les symboles ou ce qu’ils signifient et comment ils sont utilisés » ?

Eh bien, je peux et je ne peux pas dire ce que sont les symboles, je sais ce que sont certains d’entre eux et pourquoi ils sont là. Les autres, je les reconnais lorsque je les vois et je sais également comment les utiliser.

Premièrement : un ensemble de symboles correspondait à ceux du zodiac, pas tels que nous les connaissons, mais les constellations stellaires astrologiques. Selon les croyances de certains, ces symboles ont une corrélation avec des évènements ou des faits qui se sont ou vont se produire sur cette terre ou dans la vie de personnes. C’est en fait plus complexe que ce que certains astrologues ont pu étudier.

Deuxièmement : un autre ensemble de symboles concerne l’art de guérir du Reiki ainsi que nous l’appelons ici. Je connais tous les symboles et la façon de les utiliser car je suis aussi un maître de Reiki. Je n’aime pas dénigrer les illusions de qui que ce soit, mais certains des « nouveaux » symboles que les organismes de Reiki ont reconnu ne sont que des images, ils ne font rien.

Troisièmement : un autre ensemble concerne la sagesse, la connaissance et la compréhension. Ce dernier est extrêmement difficile à expliquer car il implique plus les sens et les sentiments. Ce sont des clés qui aident à ouvrir des « mystères » dont nous avons souvent pensé que nous ne les connaîtrions jamais. Ils aident également à augmenter les capacités médiumniques.

A côté des symboles se trouvaient aussi les cristaux qui accompagnent chaque symbole. Bien sûr, le plus puissant de tous les cristaux c’est le diamant, mais qui pourrait s’offrir une boule de diamant ?... Une boule de quartz transparent ou semi-transparent peut être utilisée pour tous les symboles car elle réverbère toutes les couleurs. Les couleurs sont importantes pour notre âme, pour notre santé et notre bien-être en général.

Dire aux gens ce que sont ces symboles… il n’est pas facile d’expliquer une chose pour laquelle on n’a pas de références. Je reste sans explication pour beaucoup d’entre eux, parce que je ne fais que les utiliser tous les jours, ils sont pour moi comme une seconde nature. Tout comme les capacités médiumniques que j’ai toujours possédées, même si maintenant ce don est plus accentué. 

A bientôt. Salutations,

                                                                                                            William Si

 

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Dialogue avec William

 

J:  Avez-vous une compréhension claire de ce qu’est votre mission et de la manière de l’accomplir ou tentez-vous seulement de ressentir et concevoir de votre mieux votre voie ?

M:  La compréhension de ce qu’est ma mission sur cette terre m’a essentiellement été cachée (à ma demande et avec ma permission). J’ai demandé à ce qu’elle me soit cachée afin que je ne la termine pas trop tôt. Cependant, j’ai consenti à ce que des « panneaux indicateurs » soient placés sur la route, simplement pour avoir des signes me disant que je suis la voie que j’ai choisie.

J:  « ... J’y étais déjà venu deux fois auparavant… » Y a-t-il eu des différences entre vos deux expériences, ou tout était-il identique pour l’essentiel ? Pensez-vous que l’on reçoit un degré plus grand de compréhension à chaque EMI ?

M: Il n’y a pas eu tellement de différences... cependant le degré de compréhension a augmenté d’une EMI à la suivante.

J:  Vous dites avoir été un Mormon convaincu avant votre expérience mais maintenant vous n’appartenez à aucune religion établie. A part ce changement évident, quels autres changements spécifiques avez-vous introduits dans votre système de croyance suite à votre expérience ? Merci d’être aussi explicite que possible.

M: Une compréhension du sens de la vie et de ce qu’est réellement notre dessein. Les Mormons croient et enseignent qu’il existe des « classes » et des « niveaux » au paradis, que nous serons jugés et placés au plus haut niveau si - et seulement si - nous sommes en droit de faire l’« ascension » vers Dieu. Mon expérience m’a appris - ou je me suis rappelé - qu’il n’y a pas de « classe ou niveau » comme ceux qu’ils enseignent. Ce sont plutôt des niveaux de compréhension que de punition. Cela n’aurait pas de sens de mettre un enfant de 2 ans dans un cours de doctorat en philosophie... l’enfant ne comprendrait pas et les étudiants en philosophie devraient abaisser leur niveau afin d’instruire, d’alimenter et d’aider l’enfant afin qu’il atteigne leur niveau de compréhension.

J:  Pouvez-vous indiquer ce qui dans la vie était important pour vous et vos propres croyances ?

M : Avant d’être Mormon, j’ai été éduqué dans une famille Méthodiste/Pentecôtiste. J’ai grandi en croyant que Dieu le Père est un Dieu colérique et vengeur et que Jésus a été envoyé pour nous sauver de sa fureur... faux !!!

Dieu est un parent aimant pour tous ses enfants. En ce qui concerne Jésus, il y a une chose que les théologiens ne voulaient pas que nous sachions à propos de sa vie sur cette terre : « il était humain ». Pour tous les principes qu’il a enseignés, il l’a fait en tant que : « humain ». En tant qu’humain, il avait une femme et des enfants. Il m’a dit une chose : si vous vous efforcez de suivre tous les principes qu’il a enseignés... « Stop » !!! Ne les suivez pas tous en une seule fois. Choisissez-en un et pratiquez-le, quand il devient une seconde nature, alors passez au suivant, etc...

Quand il a dit « Ces choses que je fais, vous pouvez les faire aussi, puis d’autres », ce n’était pas une exagération mais la vérité. Quand on se retourne sur sa vie après avoir quitté cette terre, on s’aperçoit qu’on a fait tout ce qu’il a enseigné, et plus.

Une autre des choses qu’il m’a dites, c’était : quelle meilleure leçon pour l’homme que celle de savoir que nous n’avons pas à être sauvé... sauvé de quoi ? Notre âme est déjà éternelle, elle le sera toujours. Notre âme/esprit est littéralement un enfant de Dieu, rien n’offense Dieu parce que cela provient de Dieu. Ce qui est offensant c’est la manière dont nous le percevons. Nos corps et esprits se rejoignent dans la « béatitude », et nous pouvons faire ce choix à tout moment.

J:  Pouvez-vous me dire ce qu’étaient/sont ces dons et ce que vous faites maintenant pour les utiliser pleinement ?

M : Mes dons étaient des capacités médiumniques. J’ai été élevé par une maman méthodiste et un père pentecôtiste, ils pensaient que cela venait du diable et que je devais les rejeter sous peine d’être jeté en enfer. Mes dons ne viennent pas du diable, en fait je ne crois pas au diable ou à Satan. J’utilise mes dons pour aider à guérir les gens et seulement pour servir Dieu selon la voie que je suis censé suivre.

M:  J’en déduis que nous devons avoir une maîtrise totale de la manière dont notre vie se déroule et se développe. Est-ce cela que vous voulez dire ? Si oui, comment pouvons-nous décider du « moment » et de la direction à suivre ?

J : Nous maîtrisons nos vies. Dieu nous a donné le libre choix des moyens. Il ne nous sera jamais retiré. Pour chaque chose que nous faisons, nous avons le choix de construire ou de détruire, de contrôler et manipuler ou de guider et laisser faire, laisser les autres faire leurs propres choix dans la vie.

M:  « Le meilleur, parler avec Jésus et découvrir des vérités que les théologiens anciens ont commodément oublier d’inclure dans les Ecritures ». Pouvez-vous me dire ce que sont ces vérités ? 

J : Voyez ma réponse à l’une de vos questions précédentes.

M:  Je suis également praticien de Reiki. Pouvez-vous me dire quels sont les « nouveaux » symboles qui ne sont que des images ? Quels sont les «vieux » symboles que vous utilisez ? Quel est le pouvoir que possèdent ces symboles ? Avant de lire ce que vous indiquez là, j’avais le sentiment que les symboles n’avaient en fait aucun pouvoir ; que le pouvoir réel qui sous-tend le Reiki, c’est l’amour et l’intention aimante derrière l’imposition des mains et le toucher. Mais je vais reconsidérer cette position en raison de ce que vous avez dit.

J : les vieux symboles, SEI HE KI, CHOKU REI, DAI-KO-MEO, et HO SHA ZE SHO NEN, sont puissants par eux-mêmes. Cependant, de nombreuses écoles de Reiki prônent l’enseignement de la méthode KARUNA ou d’autres que j’ai trouvées sur internet. Elles ne sont ni authentiques ni effectives. Oui, le pouvoir réel du Reiki est basé sur l’amour et l’intention lors du placement des mains, c’est tout à fait vrai... mais il existe des symboles qui ne sont pas utilisés pour la guérison par les mains ou à distance, ils sont utilisés pour améliorer les capacités personnelles dans la guérison médiumnique et le travail médiumnique. Ils peuvent être utilisés pour guider et aider ceux qui sont piégés dans les ténèbres et qui ont peur de regarder dans la lumière. Nombre de ces symboles sont utilisés dans la méditation afin de s’ouvrir pour recevoir une orientation depuis l’autre côté. Si vous souhaitez d’autres éclaircissements, n’hésitez pas à me les demander.

 

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Et pour un soldat...

 « Comment Dieu/le Créateur perçoit-il quelqu’un qui doit tuer pour son pays » ?

 

Cette question peut également se poser pour quiconque doit prendre la vie d’autrui afin de défendre son pays ou son mode de vie. Lorsque j’étais de l’autre côté et que je regardais le passage en revue de ma vie, je me suis posé d’autres questions sur de nombreux sujets différents. Il est intéressant de noter que l’une de ces questions portait sur l’acte de tuer quelqu’un. Une autre discussion concernait Adolph Hitler et ceux qui, comme lui, ont pris part à notre histoire et se sont rendus célèbres par leurs actions.

Ce qu’on m’a montré, c’est qu’à chacun d’entre nous, y compris Hitler, on a dévoilé ce que comporterait notre « mission » sur cette terre. Nous avons vu tout ce qui devait arriver pendant notre vie. Cependant, on nous a aussi montré différents chemins que nous pourrions emprunter au cours de notre vie. Aucun de ces chemins n’est prédestiné. Au lieu de cela, nous (pas Dieu) avons placé des poteaux indicateurs spécifiques le long de la route pour déclencher les décisions que nous devrions prendre. Quelquefois nous les reconnaissons, d’autres fois non.

Il y a une chose que nous savons, c’est que  nous avons choisi de venir sur cette terre en tant que blanc, noir, oriental, Mexicain, Chrétien, Juif, Catholique, Musulman, Hindou ou Bouddhiste, nous savons aussi et réalisons qu’il peut y avoir des moments où nous devrons défendre notre mode de vie et nos croyances personnelles, même au point de devoir mettre un terme à la vie de quelqu’un pendant notre temps ici. C’est notre libre arbitre. Nous savons aussi que lorsque nous venons ici, nous pouvons être appelés à exercer notre devoir de citoyen d’un pays spécifique, pour protéger et défendre son mode de vie.

En ce qui concerne le jugement, Dieu ne juge pas ainsi que l’enseignent tant de religions qui font un véritable travail de culpabilisation forcenée : culpabilité de regarder une femme ou un homme, de prendre un verre, de fumer, etc... A l’inverse, si vous défendez la norme, vous êtes récompensé et complimenté.

Comme je l’ai mentionné plus haut à propos d’Adolph Hitler, nos livres d’histoire enseignent la haine. Nous devons continuer à haïr cet homme pour ce qu’il a fait et ce qu’il a ordonné... mais ne pourrions-nous pas examiner cela d’un point de vue différent, et nous demander par exemple ce que cet homme a bien pu nous enseigner ? Le message d’Hitler c’est que si nous (l’humanité) ne prenons pas garde à ce que nous faisons, à nos actions, c’est à ce point de bassesse que l’humanité peut aboutir. 

Depuis mes trois EMI, mon point de vue a radicalement changé. La religion, toutes les religions ont été créées par l’homme et c’est lui qui a écrit et créé les lois qui dictent ce que doivent être les sentiments, ce que l’on doit faire et ce que l’on pense. Dieu n’est PAS UNE RELIGION, IL/ELLE EST UNIQUEMENT DIEU. IL/ELLE EST LE GRAND JE SUIS... et c’est tout. Nous sommes une partie du Grand Je Suis. Cela ne changera jamais. Peu importe qu’on L’appelle ou non par tel ou tel nom, Il/Elle est toujours DIEU.

L’humanité réalisera que pour arrêter toute cette FOLIE, nous devons seulement nous rendre compte que nous sommes littéralement une partie de Dieu. Nos corps humains peuvent être une partie de nos ancêtres avec toutes les générations, mais notre esprit n’a qu’une génération, celle des éternels Enfants de Dieu.  

Lorsque l’humanité comprendra la continuité de l’âme, elle se rendra également compte que nous n’avons plus besoin de forcer l’autre à modifier son point de vue individuel, parce que cela n’a pas d’importance. Il n’y aura finalement plus de tueries, plus de maladies et peut-être plus de mort. Pour autant, la mort n’est qu’une renaissance, une écluse permettant de reprendre l’existence que nous avions avant la naissance.

Donc, pour en revenir à votre question, Dieu ne jugera pas ceux qui ont dû prendre une vie pour se défendre ou défendre leur pays. Si une personne ressent de la culpabilité pour une action, c’est qu’elle se juge elle-même. Avant de terminer, laissez-moi essayer de partager avec tous une petite partie de mon EMI : tandis que je passais dans le tunnel, j’ai pu sentir les esprits qui se trouvaient dans les ténèbres au delà du tunnel de lumière. Je pouvais ressentir les tourments, la peur, la culpabilité et la honte qu’ils éprouvaient. J’ai demandé à mes guides comment Dieu pouvait condamner ces esprits à ce domaine. On m’a répondu que ce n’est pas Dieu qui les avait mis là : ils s’y sont mis eux-mêmes.

Je leur ai demandé ce qu’ils voulaient dire par là (je vais être un peu abrupt ici). Les religions enseignent tellement que les actes et les mots peuvent amener ou éloigner une personne de la présence de Dieu... ce genre d’enseignement inculque la culpabilité et la honte. Par exemple, si on dit les mots : « Merde, Bon Dieu, etc... », l’âme est censée ne pas être digne de se présenter à Dieu. Si une personne choisit de vivre un style de vie différent de la norme, de nombreuses religions vont bannir ce membre du groupe pour en faire un bouc émissaire et déclarer au reste de l’assemblée que cette personne sera jetée en Enfer et ne verra jamais la Lumière de Dieu...

Quand je me suis retrouvé en présence de mon créateur, j’avais fait dans ma vie passée des choses qui n’étaient pas dans la Norme, mais je n’ai ressenti aucune honte à cause de cela. Je me suis seulement senti aimé. Tandis que j’étais là bas, j’ai pu voir quatre vieux amis que j’avais eu sur cette terre. Ces amis ont été tués ensemble dans un accident de voiture après avoir été percutés par un conducteur ivre. Le conducteur ivre aussi a été tué, et il était là, avec eux. Pourquoi ? Parce que les gars lui avaient tout pardonné. Tous les cinq savaient et convenaient que leur mission sur cette terre avait pris fin cette nuit là.

Au fait, j’ai aussi oublié de mentionner que mes quatre amis n’auraient absolument pas dû être au Paradis, car la religion les avait condamnés à l’Enfer. Tous les quatre avaient été homosexuels sur cette terre. Ils n’avaient pas de honte ou de culpabilité pour leur mode de vie. C’est la société qui introduit la honte et la culpabilité. C’était des types super, ils n’avaient jamais fait de mal à un autre être humain. La famille de trois d’entre eux comprenait même des enfants plus jeunes et pas une seule fois ils ne les avaient agressés ou souillés, en fait ils les avaient protégés, jusqu’au jour même de leur mort.

De nombreuses personnes, du fait de leur culpabilité et leur honte, pensent qu’ils ne sont pas dignes et pas en mesure d’être aimés par Dieu. Ce sont eux que nous devons aider. Enseigner à ceux qui restent torturés dans les ténèbres à se réveiller et à réaliser que leur trouble n’est pas nécessaire. Dieu est pur AMOUR. Les expériences que ces âmes ont eu sur terre n’étaient que cela : une expérience. Elle faisait partie de leur mission. Quand ils apprendront à abandonner leur culpabilité et leur honte, ils retourneront vers la lumière.

                                                                                                         William Sillyman