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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

Two Trips to Heaven: One Man's Journey to the Other Side. Click here for more info

Mes trois expériences de la mort

Mort numéro 1

15 août 2005. Dans la région de Detroit a lieu mi-août la « Dream Cruise ». C’est la plus grande exposition automobile des Etats-Unis et plus d’un million de personnes y affluent pour l’évènement. Steve and Evelyn, les parents de ma compagne, habitaient à un pâté de maison de la rue principale. Donna et son fils sont allés chez eux pour assister au défilé des « hot rods » dans la rue principale. Je travaillais de 8 h à 20 h. Je ne me sentais pas bien et j’étais plutôt d’humeur massacrante. Je l’ai appelée pour lui dire que je rentrais à l’appartement parce que je n’étais pas en forme. J’ai cru avoir mangé quelque chose de mauvais au déjeuner, mais je lui ai dit que j’allais me reposer un peu, puis me changer et aller là-bas. Ses parents habitaient à environ cinq kilomètres de chez nous.

Je suis arrivé chez moi, j’ai enfilé un T-Shirt et un short. Je ressentais ce que j’ai pris pour la pire aigreur d’estomac de toute ma vie. Cela ne passait pas. J’ai tout à coup manqué d’air. Je l’ai appelée en lui disant qu’il fallait qu’elle rentre immédiatement. J’ignorais ce qui se passait, mais quelque chose n’allait pas. Elle m’a dit d’appeler les Urgences, mais je n’ai pas cru que c’était nécessaire ; j’avais grand tort ! Je n’arrêtais pas de tirer sur le col de mon T-shirt pour essayer de faciliter la respiration. Cela empirait et j’ai alors senti venir la nausée. Tout évoluait tellement vite. J’ai posé mon portable sur la table basse et je me suis précipité dans la salle de bain. J’ai vomi de la bile transparente. J’ai trouvé cela bizarre. J’ai vomi à plusieurs reprises, uniquement de la bile transparente.

Ensuite la crise est devenue violente, je me suis affaibli, j’ai senti une douleur au côté gauche et je me suis effondré sur le sol. J’étais incapable de bouger. Mon portable était loin de moi et j’ai alors compris ce qui se passait. J’avais un problème grave et je ne maîtrisais plus du tout mon destin. J’étais à la merci de la volonté Divine.

Je subissais une crise cardiaque, allongé sur le sol de la salle de bain et fixant les toilettes. J’espérais que ma compagne m’avait suffisamment pris au sérieux, qu’elle soit en route vers chez nous.

Je suppose que dans toute tragédie se trouve une part de comédie. Gisant ainsi, je n’arrêtais pas de me dire que je ne pouvais pas mourir en contemplant une cuvette de WC.

Je ne cessais de penser à mon père mort de cette façon. En 1977 il est entré dans la salle de bain et n’en est pas ressorti vivant. S’est-il dit la même chose ? C’était une coïncidence bizarre. Je me suis demandé : « Si mon père est mort dans la salle de bain et que j’en fais autant maintenant ; j’ai 47 ans et lui en avait 58, est-ce que j’ai gagné ? Y a-t-il un prix ? Tout bien considéré, c’est une étrange manière de mourir. ». Je me rends compte qu’il est curieux d’avoir pensé ainsi alors que je subissais une crise cardiaque, mais le cerveau est un ordinateur compliqué.

Allongé, la bile sortant de la bouche, je n’arrêtais pas de me répéter : « Je ne vais pas mourir en regardant une cuvette de WC, je ne vais pas mourir en regardant une cuvette de WC. ». Donna et son père, Steve, sont arrivés. Steve m’a découvert sur le sol de la salle de bain et Donna a appelé les Urgences. Quand elle est entrée dans la salle de bain, elle m’a annoncé que l’ambulance était en chemin. Je me souviens de l’avoir regardée en lui disant : « C’est bien que tu sois là. Je suis fatigué et je vais dormir maintenant. ». Ainsi que je l’ai mentionné plus haut, il y une bonne raison pour tout. Si j’avais été en Floride au lieu du Michigan, peut-être que je ne m’en serais pas sorti. Ce que j’ai pris pour du sommeil était quelque chose de totalement différent. Ma transition vers l’au-delà commençait ; l’heure de revenir chez moi était venue.

La transition vers l’au-delà

Lorsque je suis mort pour la première fois et que j’ai entamé mon voyage vers le paradis, je suis entré dans un tunnel à l’aspect nuageux. Il ne montait pas verticalement, j’avais plutôt l’impression de passer dans un univers parallèle. Je me déplaçais lentement dans ce tunnel lumineux. On aurait dit que des ombres de branches d’arbres portaient tout autour du tunnel. Les sentiments que j’éprouvais n’étaient pas tout à fait terrestres, ils étaient bien plus vifs qu’ici-bas.

Le tout premier a consisté en une sérénité intense. C’était tellement calme et paisible, avec une somme de tranquillité inimaginable. Tous mes soucis terrestres, les pensées, les peurs et les opinions avaient disparus. Le niveau de sérénité était tellement extrême et envahissant, que l’expérience ne me causait aucune crainte. Je n’avais peur ni de ma destination, ni de ce qui m’y attendait.

J’ai ensuite senti la chaleur. C’était comme si on m’avait enveloppé dans une couverture qui sortirait d’un four. Ce n’était ni trop chaud, ni trop froid. Cette chaleur était tout simplement parfaite. C’était comme si un ange m’avait tenu dans ses bras aimants, tout en m’enveloppant de ses ailes afin de me tenir au chaud et en sécurité.

Puis j’ai ressenti l’amour. C’est un sentiment très difficile à décrire. Essayez de vous souvenir de la première fois où vous avez vu votre enfant, ou une personne très chère. La plupart des gens comprennent ce dont je veux parler. C’est ce sentiment d’amour débutant, tellement positif et puissant. Maintenant, multipliez-le des milliers de fois. Cet amour est inimaginable sur terre.

Ensuite est venu le désir d’être chez moi, pas dans ma demeure terrestre, mais chez moi au paradis. Cet immense désir d’être chez moi avec tous mes proches et avec Dieu, constituait une force énorme qui m’y entrainait. Cette force était si puissante que je n’aurais pas pu y échapper, même si je l’avais voulu ce qui, je vous le garantis, n’était pas le cas. Je voulais me retrouver dans la gloire de Dieu, être avec tous ceux qui sont décédés avant moi.

Je rentrais chez moi, là où était ma place, là d’où je venais. Mon âme était alors libérée des liens terrestres. Je revenais du voyage d’apprentissage sur terre. L’intensité des sentiments était débordante. Il est difficile de décrire l’ampleur de tout cela, mais ma foi, ma croyance en Dieu a soudainement pris le pas.

Je me suis rapidement rendu compte que je ressentais la puissance de Dieu. L’amour, la chaleur, la paix et la sérénité provenaient également des ombres qui environnaient le tunnel. Ce que j’avais pris pour des branches n’en étaient absolument pas. Il s’agissait des gens que j’avais aimés et qui étaient morts avant moi. Ils étaient autour du tunnel, me portant, me guidant et m’Accueillant chez moi. Je ressentais tant de contentement et de plénitude. J’éprouvais la plus incroyable combinaison de sentiments qu’on puisse imaginer.

Puis, tout s’est arrêté en un instant. J’ai eu la sensation qu’on m’avait agrippé, qu’on me tirait en arrière hors du tunnel. J’avais l’impression de me battre pour empêcher d’être entrainé à l’extérieur. Je voulais continuer à progresser mais il ne devait pas en être ainsi. L’intensité de ma résistance n’avait aucune influence, je ne pouvais continuer. J’ai alors ressenti de la peur et une confusion immense. Je ne pouvais faire cesser ce qui arrivait à mon âme. Je voulais revenir dans la chaleur mais tous les sentiments que j’avais éprouvés m’abandonnaient, ils m’étaient retirés.

Les pompiers du Service Royal Oak sont arrivés sur les lieux et m’ont réanimé. Je me rappelle avoir été allongé avec la douleur dans la poitrine, puis un pompier m’a pris dans ses bras et m’a emmené précipitamment dans l’ambulance. Je gisais à l’arrière, sur le brancard, fixant l’éclairage au plafond. J’ai senti les perfusions pénétrer dans mes veines, j’ai entendu l’appel à l’hôpital : « Homme de 47 as, infarctus du myocarde avec réanimation, TEA 3 minutes. ». Ensuite, je ne me souviens plus de grand-chose.

Je ne me rappelle pas de mon arrivée à l’hôpital, ni d’avoir été transféré en salle d’urgences, ni de l’équipe en train de s’occuper de moi. Je me souviens par contre de m’être retrouvé dans l’angle supérieur de la salle des urgences, regardant mon corps en-dessous de moi. J’ai vu une vingtaine de personnes essayant consciencieusement de me sauver la vie. Je ne me rappelle pas avoir vu les visages du personnel des Urgences, je n’ai vu que les coiffes et les blouses blanches. J’ai les ai observés quelque temps en contrebas, s’efforçant frénétiquement de me réanimer.

Tout à coup et sans raison apparente, j’ai tout simplement su qu’il était temps de partir. Je me suis retourné et je suis immédiatement revenu dans le tunnel, avec sa chaleur, sa gloire, sa paix et sa tranquillité. Dieu me rappelait chez moi. Plus j’approchais, plus la lumière s’intensifiait. J’ai à nouveau atteint l’extrémité du tunnel et j’ai instantanément été envahi par l’immense sentiment de sécurité.

J’étais aveuglé par la lumière ; c’était un peu confus mais l’odorat a été le premier sens à se manifester. J’étais environné de fragrances suaves. C’était un peu comme si les parfums de toutes les variétés de fleurs se retrouvaient en un seul endroit. Une douce brise me caressait. J’avais la sensation d’une perfection absolue.

A mesure que ma vue devenait plus nette, j’ai aperçu de nombreux visages, tous heureux et souriants. J’avais la sensation d’être étreint part toutes ces âmes, chacune d’entre elles m’Accueillant à mon retour chez moi. Il était difficile de les identifier car toutes semblaient jeunes, la vingtaine ou début de la trentaine. Leur visage m’est toutefois redevenu familier. Je savais de qui il s’agissait. Il est impossible d’exprimer en termes terrestres l’intensité du bonheur éprouvé. J’ai vu mon père, mes oncles et tantes décédés avant moi. J’ai vu mes grands-parents et d’autres personnes parties avant moi.

Je savais être en sécurité et à ma place. En regardant autour de moi pour me familiariser avec le paradis, à quelque distance j’ai vu d’inimaginables tours et bâtiments, tous éclatants de couleurs attirantes et stupéfiantes. J’étais satisfait de me trouver là, aucunement pressé d’explorer.

Aucun besoin de se hâter car le temps n’existait pas. Je me trouvais dans une zone infinie, dans laquelle je pouvais me déplacer à volonté. J’étais content d’être chez moi, entouré de mes proches. Cela paraissait tellement bien, tellement normal. J’avais tant de questions et je voulais refaire connaissance, mais ce n’était pas nécessaire. Tous savaient qui j’étais, ce que j’étais sur terre. Ils savaient ce que j’avais fait et ils m’ont dit que le temps venu nous allions nous rencontrer et parler. Tous étaient sereins. Pour ma part, j’éprouvais un peu de confusion ; je pense qu’elle était provoquée par la transition. Mon âme avait quitté l’environnement terrestre et je me retrouvais alors au paradis, dans la gloire Divine. Ces deux mondes ne sont pas censés se combiner.

J’avais l’impression que mon âme avait besoin de passer par un processus d’orientation de retour au paradis. Je pense qu’il s’agissait de l’étape suivante. C’était le moment de considérer mon périple sur terre afin d’examiner tout ce que j’avais fait, si j’avais terminé la tâche qu’on m’avait envoyé accomplir. Après cela, j’allais être libre d’aller partout et de passer du temps auprès de ceux qui comptent tant pour moi.

Mon père fut la première âme que je devais voir. Il nous avait quittés alors que j’avais 19 ans et bien que j’aie toujours su qu’il était là, je n’avais plus le contact terrestre que tout jeune homme nécessite de la part d’un père. Comme le temps ou la notion de temps n’existent pas, j’ignore la durée de notre rencontre. Je sais par contre qu’elle fut enrichissante et qu’il me manque encore davantage depuis mon retour sur terre.

Une fois acclimaté au paradis, je me suis souvenu de mes proches sur terre et je les ai visités occasionnellement. Je n’étais cependant pas concentré sur la terre mais sur l’au-delà, dans la Gloire Divine. Je sais qu’il s’agit de la réalité.

Puis cela s’est reproduit…………

Une fois de plus j’ai senti que j’étais entraîné hors du paradis. J’avais la sensation de lutter durement pour ne pas quitter le glorieux endroit où je me trouvais. Je me suis battu sans succès. Je retournais sur terre mais je voulais savoir pourquoi je devais repartir, pourquoi je ne pouvais pas rester. Je n’ai reçu aucune réponse.

Ce qui s’est passé tout de suite après fut encore plus bizarre. Je me suis assis soudainement, ma compagne était sur une chaise à côté du lit, la tête reposant sur le matelas. Je l’ai réveillée en lui demandant : « Qu’est-ce qui se passe ? Où suis-je ? Quelle heure est-il ? ». Elle m’a regardé comme si elle avait vu un fantôme, elle s’est précipitée hors de la chambre puis est revenue avec une infirmière. Un médecin est arrivé et on a commencé à me faire un examen complet. C’était très confus, tant de personne convergeaient simultanément vers moi. Une fois que les choses se sont calmées dans ma chambre, j’ai demandé quelle était la cause de ce remue-ménage.

J’ai découvert que j’étais resté quatre jours dans le coma!

Quelques jours plus tard, avec l’autorisation des médecins je suis sorti de l’hôpital pour rentrer chez moi. J’étais barbu et j’avais perdu 10 Kg. Les examens pour trouver la cause de cette énigme mortelle dans ma poitrine ont alors commencé. Le médecin m’a donné un exemplaire de l’image de mes artères cardiaques, il a entouré celle qui était bloquée, provoquant l’arrêt cardiaque. Lorsque j’ai demandé si on avait posé un stent pour la dilater, la réponse ne fut pas celle que j’attendais. Cette artère était trop étroite et petite pour poser un stent. On pensait que la meilleure option consistait à traiter le corps avec des médicaments.

C’était éprouvant de savoir que j’avais une artère bloquée dans le cœur et qu’on ne pouvait pas la réparer. Je me promenais sous la menace permanente d’une autre crise cardiaque.

Mort numéro 2

C’était le samedi 21 avril, je devais aller au bureau pour environ 4 heures. J’étais assis à mon poste quand j’ai soudain ressenti des vertiges sérieux. J’ai pensé que c’était dû au manque de nourriture, j’ai donc terminé ce que je devais faire, j’ai stoppé, attrapé un hamburger et je me suis senti mieux. Je suis ensuite retourné travailler. Après avoir terminé, je roulais vers chez moi sur l’autoroute quand j’ai subi un accident ischémique transitoire (AIT). La partie gauche du corps était paralysée, la jambe et le bras gauche étaient faibles. J’ai appelé ma femme et je l’ai gardée en ligne le temps d’arriver chez moi. Une fois sur place, j’ai essayé de manger, j’ai pris une douche mais je ne me sentais aucunement mieux. Nous avons décidé qu’il fallait aller à l’hôpital.

J’ai cru en avoir pour une ou deux journées d’examens, ce fut en fait une odyssée de 17 jours qui allait encore une fois changer ma vie pour toujours.

J’ai été admis à l’hôpital le 21 avril 2012 pour cet accident ischémique transitoire. Le lendemain j’ai perdu connaissance dans les toilettes de ma chambre d’hôpital, me contusionnant sérieusement le côté droit du visage. L’enflure m’a fermé l’œil droit. Ma blessure au front reproduisait le relief des carreaux du sol. Après qu’on ait stabilisé mon état et stoppé le saignement du front, on m’a emmené d’urgence pour des examens sanguins, tomodensitométrie et IRM. Le rapport montrait une hémoglobine à 13,8, la tomodensitométrie et l’IRM étaient normales. Dans les jours suivants, les épisodes de syncope se sont reproduits. Mon cardiologue, l’interne et une infirmière praticienne étaient perplexes quant au tour soudain des évènements.

L’équipe de cardiologie en a consulté une autre au sujet de ces symptômes. Le 25 avril, a été suivi un protocole permettant de voir l’arrière du cœur sous anesthésie générale, sans qu’aucun examen n’ait été pratiqué.

L’électrocardiologue et l’équipe de cardiologie ont programmé une intervention pour m’implanter un appareil enregistreur dans la poitrine, juste au-dessus du cœur. Cet appareil allait enregistrer l’activité cardiaque et noter les rythmes anormaux par rapport aux limites définies par l’équipe. L’opération devait avoir lieu vers 12h30, le vendredi 27 avril.

A 8h45 ce jour-là, le laboratoire a indiqué que mon hémoglobine était tombée à 10,7. Aucune analyse n’avait été pratiquée depuis le 22 avril. Le niveau d’hémoglobine en chute de 3,1 en quatre jours était explicitement qualifié de « BAS » dans ce rapport. Cet élément important a pourtant été ignoré et l’hémoglobine n’a plus été surveillée. L’opération d’implantation de l’enregistreur en boucle a été effectuée.

Pour la convalescence après l’implantation je prévoyais de revenir chez moi le dimanche, mais ces prévisions optimistes ont été abandonnées à 3h du matin ce dimanche-là. Je vous prie par avance de m’excuser pour les détails crus, ils sont nécessaires pour prendre pleinement conscience de cette expérience qui ne survient pas fréquemment.

Je me suis réveillé et j’ai tendu le bras vers l’urinal sur la table à côté du lit, j’ai été pris de vomissements sévères. Puis j’ai ressenti des étourdissements. Il faisait sombre dans la chambre et la bile était tout aussi sombre. J’ai pressé le bouton d’appel, les infirmières sont arrivées alors que je vomissais à nouveau violemment. J’ai perdu connaissance.

Elles ont appelé l’équipe d’urgence qui m’a sorti de l’obscurité. J’avais une trentaine de pulsations par minute. On a stabilisé mon état et décidé vers 5 h de me transférer en salle de soins de cardiologie. On a pu faire venir ma femme à l’hôpital vers 6h30 / 6h45. A partir de là, ma vie habituelle s’est volatilisée. Ma pression artérielle était volatile également, elle chutait. Les rapports du labo indiquent qu’avant mon transfert aux Soins Intensifs, à 4 h, l’hémoglobine se situait à 4,9. On a utilisé une perfusion posée au bras droit pour brancher un flacon de sang B+. Cela n’a pas suffi.

L’interne s’est rendu compte que je faisais une hémorragie interne, la fréquence cardiaque et la pression artérielle ne cessaient en effet de chuter. Il a ordonné aux deux infirmières de poser immédiatement d’autres flacons car j’avais besoin de plus de sang. Toutes mes veines s’effondraient, aucune n’était utilisable à cause du manque de fluides et de sang dans mon organisme. L’interne a refusé d’abandonner.

A cet instant, mon épouse est entrée dans la salle pour voir comment j’allais. Elle raconte que je tremblais et que j’étais gris. Nous avons entendu quelqu’un hurler d’amener le chariot de réanimation. A ce moment-là, mon esprit tournait à toute allure, j’ai en effet réalisé que j’avais un gros problème. Je me rappelle avoir dit à l’interne : « Je suis foutu, je pars. ». Il m’a répondu : « Vous n’irez nulle-part aujourd’hui. ».

Vers 7h30, j’ai vu un tunnel s’ouvrir derrière lui. J’ai alors compris que j’allais à nouveau revenir chez moi. La salle était pleine d’agitation. L’interne m’a précipitamment plongé une aiguille dans le dos de la main, tentant désespérément de trouver une veine pour me passer un autre flacon de sang. Etre piqué à plusieurs reprises ne m’a causé aucune douleur.

On ne pouvait pas m’administrer de médicaments pour soulager la douleur ou le stress, mes paramètres vitaux étaient trop bas. J’étais impuissant, dépendant de Dieu et des compétences de l’interne. En état de choc, ma femme contemplait ce qui se produisait devant elle. Je l’ai vue se figer. Je me souviens de la terreur dans ses yeux, ne pouvant qu’imaginer ce qu’elle ressentait. Nous avons entendu l’infirmière annoncer les valeurs cardiaques et artérielles à voix haute, les deux chutant rapidement. Elle a entamé le compte à rebours de ma mort : « Fréquence cardiaque en baisse, 12, 11, 10, 9, 8… ». Une autre infirmière est arrivée, elle a attrapé ma femme par le bras et l’a entrainée à l’extérieur de la salle. Nos yeux se sont croisés pour ce que j’ai cru être la toute dernière fois, tandis que nous entendions le moniteur émettre un biiiiiip… Tout est devenu noir. J’ai pris une dernière inspiration et je suis mort.

Après mon décès, la transition vers l’au-delà a recommencé. Ce qui est stupéfiant au sujet de cet espace entre la vie et la mort, ainsi que pour le passage dans l’au-delà, c’est qu’il n’y a aucune notion de temps. Le temps est un élément terrestre. Nous nous éveillons quand le soleil se lève ; nous savons qu’il se fait tard quand le soleil se couche. Nous luttons contre le temps pour arriver à l’heure au travail, pour rentrer le soir. Nous aimons le temps, il nous indique le moment de l’anniversaire de nos enfants, celui de noël, de Thanksgiving, de pâques. Il nous signale le début de notre émission préférée ou quand notre équipe va jouer. Il nous informe de la durée de notre union, ou quand nous avons divorcé. Il nous indique que les dinosaures parcouraient la terre il y a des millions d’années.

Pourtant, lorsque j’ai franchi le seuil entre les vivants et les morts, le temps est devenu inexistant, hors de propos. Sur terre, l’équipe médicale pouvait bien travailler ardemment à ma réanimation, mais après une certaine durée, même ce personnel consciencieux allait renoncer à ses efforts, me laissant demeurer dans le royaume des morts.

Etant donné que je n’ai pas franchi ce seuil une fois seulement, mais trois désormais, j’aurais dû savoir à quoi m’attendre. Je pensais que cette transition n’allait pas être différente, je dois pourtant me rendre à l’évidence, aucune transition ne fut identique. J’ai vécu deux expériences totalement différentes. Le même évènement s’est produit, j’étais en vie puis je ne l’étais plus. Je me suis retrouvé au paradis mais dans des endroits distincts avec des Accueils différents.

Lorsque c’est arrivé cette fois-là, je luttais davantage pour rester ici-bas. Je me souviens de mon appréhension au moment d’entrer dans le tunnel. Bien que luttant, mon âme savait ce que je devais faire, c’est à dire pénétrer dans le tunnel. Celui-ci était différent cette fois, aucune ombre ne l’environnait, il était plus brillant et je semblais aller plus vite vers l’autre monde. Il était aussi plus chaud et paraissait encore plus réconfortant, en tout cas plus apaisant.

Une fois de plus, je suis revenu dans l’autre monde. La sérénité m’a envahi. La sensation d’amour Divin a repris et mes souvenirs terrestres ont à nouveau appartenu au passé. J’étais heureux d’être revenu chez moi au paradis. Ce voyage était toutefois différent. Je me suis retrouvé dans une grande salle, entouré d’autres âmes qui semblait tenter de soulager ma souffrance. Elles essayaient de me faire ressentir chaleur, Accueil et confort. Mais tout cela sans paroles.

La salle était grande, avec des genres d’alvéoles dans les murs. J’étais incertain quant à leur usage. Dans ces alvéoles, il semblait y avoir des âmes enveloppées dans des couvertures. Je ne savais pas trop où j’étais, ni pourquoi, mais je n’étais pas inquiet car c’était sécurisant. J’avais l’impression d’être là pour faire le point, pour qu’on m’aide à revenir chez moi. Pourtant personne ne prononçait un seul mot, c’était comme si leur présence n’était destinée qu’à s’assurer que j’allais bien, que ma transition se déroulait sans heurt.

Je savais que tout allait bien se passer, j’ignorais juste quand et comment. J’avais l’impression de vivre ce moment parce que ma mort avait été davantage traumatisante. En 2005, lorsque j’ai subi l’arrêt cardiaque, mon corps s’est effondré et la mort est survenue rapidement. J’ai été Accueilli par mes proches. Je crois que j’étais alors censé revenir chez moi, mais les compétences des urgentistes leur ont permis de trouver un moyen de me sauver, de me ramener ici-bas.

Cette fois, la mort a été plus lente. Le temps ne s’est pas compté en minutes mais en heures. L’agonie a comporté beaucoup plus de douleur et de souffrance. Il est possible que mon âme n’ait alors pas été prête à quitter la terre. Etant donné que j’ai lutté pour rester ici-bas, ma mort a été plus pénible.

C’est peut-être ce qui arrive quand des personnes meurent de façon inattendue, dans des circonstances traumatisantes, comme lors d’un meurtre ou d’un accident. Peut-être que l’âme n’est pas prête ou pas rappelée à ce moment-là, qu’elle est en état de choc. Je pense que le rôle spécifique de ce groupe d’anges consiste à s’assurer que la transition soit aussi peu douloureuse que possible. Peut-être que les autres âmes, vues dans les alvéoles, étaient plongées dans un genre d’hibernation afin de les soulager d’une transition traumatisante. Peut-être que ces âmes ont besoin de guérir du traumatisme, qu’elles finiront par être bénies par la miséricorde et la gloire Divines. Cette fois-là, je n’ai pas vu les merveilles extérieures du paradis ; je n’ai vu ni mon père ni mes grands-parents. Je n’ai pas senti la brise chaude sur mon visage. Ce n’était pas un endroit obscur et froid, il était au contraire chaud, Accueillant avec des couleurs neutres et apaisantes. C’était très réconfortant, empli d’attention. Je ne peux que spéculer sur la raison pour laquelle il en était ainsi. Peut-être que je comprendrai mieux lorsque je ferai mon ultime voyage.

J’avais plus à perdre que la première fois, j’ai donc lutté davantage pour rester sur terre. Je ne sais pas si c’est le bon décryptage, mais je ne vois rien d’autre pouvant fournir une explication. Existe-t-il une bonne manière de faire le voyage vers l’au-delà ? Personne sur terre ne peut vraiment répondre à cette question, chaque transition est en effet une expérience individuelle.

A nouveau, j’ai ressenti la bien-trop-triste course en arrière en étant renvoyé sur terre. Il n’y a pas eu d’avertissement, de motif de retour, aucune parole n’a été prononcée. J’ai simplement été renvoyé parce qu’une fois de plus l’équipe médicale a trouvé le moyen de me réanimer.

J’ignore combien de temps il a fallu pour me ramener. Dans mon souvenir suivant j’étais redevenu moi-même, sur un brancard dans le couloir jouxtant la salle de l’hôpital. On m’a fait passer devant ma femme, quelques-uns de nos amis, ainsi que l’aumônier de l’hôpital venu pour m’administrer les derniers sacrements. La peur dans les regards et les réactions confirmaient que je me trouvais dans un état critique. Ils ont essayé de me parler et de me toucher, mais ils ont été écartés par le personnel médical.

Tout en se précipitant dans le couloir, les infirmières leur ont dit qu’il fallait y aller et vite. On m’a transféré rapidement à un autre étage, dans une unité de soins intensifs, afin de me préparer à l’opération d’urgence. J’ai imploré qu’on me donne des médicaments, mais tandis qu’on me préparait, on ne m’a rien administré contre la douleur ou pour m’anesthésier. Mes constantes vitales restaient hors limites et un traitement aurait pu me tuer.

On m’a opéré en urgence pour traiter une déchirure de l’œsophage, 6 litres de sang furent nécessaires à ma survie.

Mort numéro 3

En août 2014 je me suis réveillé chez moi un matin et je me suis rendu compte que je subissais à nouveau une hémorragie interne. J’ai appelé mon gastroentérologue et je me suis rendu aux Urgences. On m’a posé une perfusion avec toutes sortes de substances afin de maîtriser puis stopper le saignement. Heureusement, cela a fonctionné et je me suis retrouvé hors de danger. Le médecin a pratiqué un autre protocole et découvert que l’ulcère principal avait doublé de taille, qu’il était plus profond et qu’il y avait trois nouveaux ulcères.

Nous n’avions plus de solution. Nous avions tenté tous les traitements disponibles, les alternatives naturelles et les régimes contrôlés, mais rien n’avait amélioré mon état. Mon médecin m’a conseillé de prendre l’avis d’un chirurgien. J’ai pris rendez-vous pour avoir un nouvel avis chirurgical.

C’était la deuxième fois que je rencontrais ce chirurgien, il avait bonne réputation et une grande expérience. Nous avons parlé des derniers résultats et sommes arrivés à la conclusion qu’il n’y avait pas d’autre choix que l’opération. Je souffrais de douleurs et de gênes stomacales chroniques. Il m’a dit qu’il allait pratiquer une incision d’environ 30 centimètres à l’abdomen puis découper le muscle stomacal pour pénétrer la région interne. Il n’allait enlever que la zone qui contenait les ulcères, puis il allait disséquer les nerfs afin de sectionner ceux qui produisaient l’excès d’acidité stomacale. Ensuite il allait devoir rediriger le flux stomacal car les fonctions normales n’allaient plus être assurées. Nous avons programmé cette opération pour le 29 octobre 2014.

Le délai était de plusieurs semaines et j’étais de plus en plus tendu. J’ai compté le nombre d’anesthésies générales subies au cours de ma vie, celle-ci allait être la vingtième. Je ne sais pourquoi, elle m’inquiétait profondément, à tel point que j’ai rédigé mes volontés. J’ai rassemblé mes instructions médicales et le mandat au cas où cette fois serait la dernière. Bien-sûr, ma femme était dans le déni, elle pensait que j’étais stressé et que je sur-réagissais. Elle était présente lors du rendez-vous avec le chirurgien et avait entendu la même chose que moi.

Le chirurgien nous a rassurés en affirmant qu’il s’agissait d’une opération simple. Elle allait durer environ quatre heures mais elle était sûre et nous serions entre ses mains. Si j’attendais et que je me mette à nouveau à saigner, SI j’avais la chance de parvenir à l’hôpital, j’ignorerais qui allait pratiquer l’opération. Au moins je savais que lui était le meilleur.

Dans les derniers jours avant l’opération, je n’arrêtais pas de dire à ma femme que j’avais un mauvais pressentiment. Mes cousins m’ont appelé et je leur ai dit la même chose. J’avais cette funeste prémonition en moi et je ne pouvais pas l’expliquer. Etait-ce mon ange gardien qui me parlait ? Je l’ignore, mais le message était clair et net : « Ne te fais pas opérer ! ».

Le jour de l’opération est arrivé et on nous a dit d’arriver à l’hôpital à 6 h pour démarrer à 8 h. 5 h est arrivé vite. Je n’avais pas beaucoup dormi et j’étais sur les nerfs. J’ai donné certaines de mes affaires à ma femme et j’ai commencé à lui dire où se trouvaient toutes les choses importantes. Elle m’a arrêté, elle n’allait pas m’écouter. Nous sommes montés dans la voiture pour un trajet de 20 minutes jusqu’à l’hôpital, je conduisais. Je lui ai tendu l’enveloppe avec les volontés et le mandat, je lui expliqué ce dont il s’agissait, ce qu’il fallait montrer au personnel médical si quelque chose tournait mal. J’ai scellé les volontés à n’ouvrir qu’après ma mort. Je lui ai dit que dans l’enveloppe il y avait une lettre lui indiquant où tout se trouvait et qui contacter.

Tandis que nous roulions elle était optimiste, elle a fait de son mieux pour me soutenir jusqu’à ce qu’elle voie les larmes couler sur mes joues. Je lui ai dit que j’avais peur et que je n’étais pas sûr que ce soit le bon choix. Il s’agissait d’une décision qui change une vie, elle allait m’affecter pour le restant de mes jours. Mes habitudes alimentaires seraient modifiées pour toujours et je n’étais pas prêt à affronter la douleur que je prévoyais. Elle m’a soutenu jusqu’à l’hôpital et lors de l’admission.

Dans cet hôpital, au cours de l’admission votre proche reçoit un bipper, comme au restaurant lorsqu’on attend une table. Le personnel administratif nous a dit que l’opération allait durer environ quatre heures. Lorsqu’elle serait sur le point de se terminer, le bipper allait alerter ma femme qui saurait que le chirurgien était sorti pour lui parler. Nous sommes allés nous asseoir en attendant qu’on m’appelle quand le moment serait venu de me préparer à l’opération. Le bipper s’est déclenché et je suis entré.

Le chirurgien est arrivé et je lui ai parlé de mes craintes et de mon pressentiment sur cette opération. Il nous a assuré que tout allait bien se passer, qu’il s’agissait d’une opération standard, il m’a dit ce à quoi je devais m’attendre lorsqu’elle serait terminée. Cela ne m’a pas réconforté mais je me suis repris et j’ai fait face, j’étais prêt à y aller. J’ai seulement pu dire une petite prière afin que Dieu veille sur moi et guide la main du chirurgien. Le temps était venu. J’avais fait une pancarte et je l’ai tenue pour faire une photo avant qu’on m’emmène en salle d’opération. Il était écrit :

« J’ai atteint un nouveau sommet personnel !

XX (20) opérations chirurgicales

Mais celle-ci est difficile

Qu’est-ce qui peut faire davantage peur ?

Aujourd’hui c’est le 29 octobre………

Ma mère aurait eu 95 ans ! »

J’ai demandé à ma femme de la poster sur ma page Facebook, puis l’équipe chirurgicale est entrée et m’a emmené au bloc opératoire. Je crois avoir compté à rebours jusqu’à 8 avant de tomber dans les vaps. L’opération avait commencé. A partir de là, je peux seulement indiquer ce qui m’a été rapporté plus tard par ma femme et le chirurgien.

Il était 8h35 quand le bipper de ma femme s’est déclenché. Elle est allée au bureau des admissions pour dire qu’on avait fait une erreur et activé le mauvais bipper. On lui a confirmé mon nom et ma date de naissance. On lui a dit que le chirurgien était en train de terminer et qu’il allait bientôt sortir. Elle a rétorqué que ce ne pouvait pas être le cas parce que l’opération devait durer quatre heures. On lui a répondu de prendre ses affaires et d’aller dans une petite salle d’attente privée derrière le bureau des admissions.

Je n’imagine même pas ce qui a pu lui passer par la tête à ce moment-là. Une opération de quatre heures stoppée au bout de 40 minutes… ce n’était pas bon signe.

Après quelques minutes, le chirurgien est entré dans la salle, il a pris une chaise, s’est penché en avant en disant : « Nous avons dû interrompre l’opération. Il va bien, mais quand nous avons incisé et vérifié ses organes internes, sa pression artérielle a chuté et nous n’avions plus de pulsations. J’ai dû pratiquer des compressions de la poitrine et mon assistant a fait un massage directement sur le cœur. Il n’est parti qu’environ une minute. Nous étions incertains quant à ses chances de survie, continuer n’était donc pas envisageable. Nous avons refermé. Il est en salle de réveil et sera transféré aux Soins Intensifs. J’ai appelé son cardiologue pour que nous en discutions. Ensuite, je reviendrai ici en début de soirée pour indiquer ce que nous savons et les choix à faire. ». Il a ensuite demandé à une infirmière d’emmener ma femme dans la zone de réveil.

Alors que j’écris ces mots, cela me brise encore le cœur d’imaginer ce qu’elle a dû endurer pendant ces quelques minutes, assise toute seule dans cette salle. C’est une expérience que je ne veux jamais vivre. Nous avons fêté nos 5 ans de mariage le 30 mai 2014. Dans ce court laps de temps, son mari a subi deux morts cliniques et elle a assisté à la première. Pour être capable de gérer ce niveau de stress, c’est une femme forte et stupéfiante

Encore une transition différente

Ce voyage fut court. Je n’ai vu que l’entrée du tunnel mais je n’y ai pas pénétré. Afin de me ramener sur terre, les chirurgiens ont travaillé avec empressement et rapidité, en coordination avec l’anesthésiste. Je ne dispose d’aucun autre détail sur cette mort.

Lorsque j’ai refait surface en salle de réveil, j’étais encore très confus. J’étais sous antidouleurs puissants à cause de la grande incision à l’abdomen. On m’a transféré en Soins Intensifs au quatrième étage, j’y avais séjourné suite à une opération salvatrice après être mort. Lorsque les infirmières m’ont localisé, ma femme a été autorisée à me rendre visite. Lorsqu’elle est arrivée à mon chevet, j’ai lu la détresse sur son visage et dans son regard. Les infirmières s’activaient tout autour, je lui ai demandé comment cela allait. Il y a eu un moment de silence tandis que les infirmières regardaient ma femme et réciproquement. Elles cherchaient à savoir qui devait expliquer ce qui s’était passé.

L’infirmière des Soins Intensifs m’a dit que l’opération n’avait pas été réalisée, qu’il y avait eu un problème après qu’on ait ouvert. Elle m’a indiqué que j’avais subi un arrêt cardiaque sur la table et que le médecin allait venir plus tard pour me parler, mais pour l’heure il fallait que je me repose. J’étais sous le choc. J’ai seulement été capable de regarder ma femme en disant : « Pas encore ? ». Puis je me suis endormi.

Lorsque je me suis réveillé quelques heures plus tard, il y avait toujours de l’activité dans la salle. Le niveau de soins était surprenant et constant. Les effets des substances de l’opération s’amoindrissaient et le degré de douleur augmentait, un traitement auto-administré a été mis en place. J’ai pu maîtriser seul une partie de la douleur, mais des doses supplémentaires m’ont été fournies lorsque c’était nécessaire.

Ma femme a tenté de m’expliquer ce qui s’était passé, mais j’étais choqué que la mort soit intervenue à nouveau. Je voulais voir l’incision, elle m’a aidé à soulever ma chemise d’hôpital pour constater ce qui avait été fait. Ce n’était pas joli à voir.

Les médecins ont recommencé l’opération le 31 octobre 2014, pendant Halloween. La salle était pleine de personnel supplémentaire, des cardiologues, des anesthésistes et des infirmières. L’opération s’est déroulée sans anicroche. Je suis toujours en convalescence suite à cette opération et cette expérience.

Réflexions

Depuis le décès de ma mère en janvier 2013, des choses bizarres se produisent chez moi, cela n’arrivait jamais auparavant. Ma femme et moi plaisantons en disant que maman est là. Nous lui disons bonjour et nous poursuivons nos occupations du moment. Occasionnellement, nos chiens deviennent fous, ils ont la crête quand ils entrent dans une pièce, alors qu’aucun élément ni aucun bruit ne devrait provoquer cette réaction. Nous savons que quelqu’un nous rend visite depuis l’au-delà.

Je crois personnellement que nos âmes doivent apprendre diverses leçons pour se développer en des êtres plus glorieux. Je crois que nous sommes envoyés sur terre pour apprendre certains enseignements. Nous les apprenons ou non en raison du libre-arbitre dont nous disposons sur terre. Les interactions avec autrui peuvent modifier notre chemin et c’est souvent le cas. Vous est-il arrivé de rencontrer une personne, d’avoir pensé que vous l’aviez déjà rencontrée mais que vous ne vous souveniez plus de l’endroit ? Vous y réfléchissez, tentant de trouver un point commun de rencontre. Finalement on se dit : « Bon, je ne sais pas, mais c’est vraiment bizarre. ». Je crois personnellement qu’on s’est rencontrés avant, que les âmes ont eu un effet tellement profond l’une sur l’autre dans une vie antérieure, qu’elles s’en souviennent dans la vie actuelle. Ce qui est magique, c’est que le séjour sur terre ne permette pas de garder les souvenirs des parcours passés, des leçons qu’on était venu apprendre ici-bas dans une vie antérieure.

Avez-vous déjà rencontré un enfant ou un jeune qui paraissait tellement plus mûr que son âge ? Ou bien avez-vous rencontré une personne qui se comporte de façon bien plus immature que son âge terrestre ? Je crois que c’est l’âge de l’âme qui transparaît. Cela ménage une petite fenêtre sur les âmes et les leçons qu’elles ont apprises.

Comme le temps n’existe pas au paradis, nos âmes peuvent y demeurer indéfiniment, ou bien on peut choisir de revenir et d’apprendre de nouvelles leçons qui finiront par nous rapprocher de la Divinité.

Informations générales :

Sexe : Masculin