EMI de Ricardo AH
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DESCRIPTION DE L'EXPERIENCE :

Moi, Ricardo AH, témoigne de ce qui suit : le samedi 26 juillet 2014, dans ma paroisse, vers 15h10, je finissais de déjeuner lorsque j’ai ressenti une violente douleur à l’estomac qui augmentait rapidement.

Ce dont je me souviens :

En ressentant la douleur, je me suis levé brutalement et j’ai fait un pas sur la droite de la chaise en disant à Angelica (qui avait préparé le repas et mangeait avec moi) : « J’ai mal ici, en haut du ventre, comme si j’avais été transpercé par une aiguille. ». La douleur s’est encore intensifiée. J’étais angoissé et j’avais une sensation analogue à une hypoglycémie. Ensuite j’ai senti une force invisible, intangible m’entraîner en arrière. J’ai cependant gardé les pieds au sol, comme pour éviter de tomber en arrière. A cet instant j’ai vu une immense lumière blanche devant moi, elle grossissait depuis le centre de mon champ visuel, finissant par m’envelopper totalement, j’ai littéralement eu la sensation d’être retiré de la réalité de ma vie.

Lorsque la lumière a disparu, je me suis retrouvé dans un véhicule avec un grand parebrise, j’ai vu que la route sur laquelle je me trouvais se dirigeait vers des montagnes. Elle était rectiligne, longue d’environ 20 Km. La voiture descendait une pente en direction d’une vallée. Il y avait quelques ondulations sur la pente descendante. J’ai contemplé la vue panoramique en grand détail : des montagnes, une région semi-désertique avec quelques acacias parsemant le paysage de façon aléatoire, mais à grande distance les uns des autres. Je voyais la couleur plus ou moins sable de la terre. A l’arrière-plan les montagnes formaient une crête lointaine, derrière laquelle se trouvait un immense nuage blanc, tellement grand qu’il couvrait la majeure partie de l’horizon devant moi. Il montait très haut et comportait de nombreuses circonvolutions. La lumière du soleil l’éclairait directement, son apparence était toutefois totalement blanche, sans tons rouges. Le ciel était d’un bleu magnifique, très profond. Aucun autre nuage, il n’y avait que celui-là. Les lignes blanches de la route défilaient rapidement, je savais donc que la voiture roulait très vite. Je voyais tout de façon très détaillée.

Je ne conduisais pas, mais le parebrise était peut-être à 20 centimètres devant moi. La voiture roulait sur la chaussée mais je ne ressentais pas le contact avec les pneus. Je ne voyais pas mes mains, ni comment j’étais habillé car je ne voyais pas mon corps non-plus. J’étais captivé par le paysage et la musique moderne qui passait dans la voiture (j’imagine que c’était la radio ou un enregistrement qui passait), mais je n’ai reconnu ni la chanson, ni l’interprète. J’ai également entendu un son très aigu et discret, à peine perceptible. Des sortes de bips entrecoupés de périodes de silence. C’était toujours la même note, mais les bips n’étaient pas identiques, certains étaient plus longs que les autres. J’ai également entendu la voix d’un homme derrière moi, mais je ne me suis pas retourné pour le voir, je ne comprenais pas ce qu’il disait parce que mon ouïe ne distinguait pas ses paroles. Je me souviens parfaitement de ne lui avoir ni répondu, ni dit quoi que ce soit, mon compagnon a pourtant parlé tout le temps. Après quelques minutes, nous nous étions rapprochés des montagnes devant nous, le nuage était de plus en plus grand et lumineux. Sa blancheur était impressionnante et la luminosité augmentait de plus en plus. Elle s’est rapprochée de moi jusqu’à m’envelopper. Dans la lumière du nuage, j’ai réalisé que la couleur était blanche mais avec une légère nuance dorée. En cet instant j’ai éprouvé paix, joie et tendresse absolue, comme si cette lumière me consumait et me conférait une sérénité totale. J’ai fait l’objet d’un amour illimité, aussi agréable que si j’étais sur les genoux d’une personne. Je me sentais Accueilli, aimé inconditionnellement, pardonné pour toutes mes erreurs dans la vie. Tout avait disparu, le son aigu, la voix de mon compagnon, la vue panoramique, tout. Eh bien je me retrouvais là, profitant de la paix. Dans la lumière du nuage je ne voyais pas mon corps non-plus. J’étais uni à la lumière et empli de bonheur. Je ne me suis pas demandé si j’étais mort ou pas, je n’ai pas non-plus pensé à mes proches, ni à un quelconque type de relations humaines. Dans la lumière je ressentais tout l’amour dont je pouvais faire l’expérience pour l’éternité, je n’avais besoin de rien d’autre. Je n’ai vu ni être lumineux, ni ange, ni Christ, ni Vierge, ni saint, ni membre décédé de ma famille. Personne. Je n’ai vu personne là-bas et je ne ressentais aucun besoin de parler à quiconque, je me suis par contre rendu compte que tout l’amour reçu de la lumière est un amour donné à tout être humain, que l’on croie ou non en un être supérieur, que l’on soit bon ou mauvais, etc. J’ai réalisé que la lumière comprend la condition de l’humanité et toutes ses limitations, elle se situe au-dessus de tous ces aspects pour aimer chaque membre de la famille humaine.

Tout à coup la lumière qui m’environnait s’est transformée en une couche de glace face à moi ; celle-ci recouvrait une étendue d’eau de laquelle j’étais en train d’émerger ; peut-être s’agissait-il d’un lac. En remontant j’ai remarqué que la lumière solaire brillait derrière la glace, éclairant parfaitement la surface, je me suis donc dit que la glace était fine. J’ai tendu les bras vers la glace en approchant, remarquant deux trainées de bulles qui remontaient à côté de moi sur la gauche. Pourtant je n’avais aucune sensation d’humidité ou d’eau froide sur le corps. En atteignant la surface gelée, je l’ai repoussée des deux mains, sans la frapper, je l’ai juste poussée sans discontinuer afin de briser la glace pour la soulever, sortir la tête et respirer. Après trois tentatives j’ai réussi à soulever une partie de la glace qui est restée suspendue, comme flottant en l’air au-dessus de moi. J’ai alors pu sortir la tête pour respirer. Quand tout à coup, la lumière m’a enveloppé à nouveau. Je me suis senti entraîné en arrière et je me suis retrouvé assis à ma table de salle à manger. Je respirais bruyamment et difficilement. J’étais assis dans ma chaise, devant mon assiette. J’ai réalisé qu’un couvert était mis à côté du mien, je me suis souvenu de la présence d’Angelica, mais celle-ci avait disparu. J’ai été effrayé de voir que j’étais à table et non dans un lac gelé, ni sur une autoroute, ni au paradis, mais chez moi. J’ai eu très peur ne sachant ce qui m’était arrivé. Je n’éprouvais plus ce sentiment de joie et de paix ressenti dans la lumière, j’étais en effet effrayé de me retrouver soudain à ma table de salle à manger

Ensuite j’ai entendu la voix d’Angelica (qui se tenait derrière moi) suggérer que je me lève et que je sorte dans la cour pour respirer de l’air frais. J’ai été rassuré de savoir qu’elle était avec moi et je lui ai demandé : « Que s’est-il passé ? ». Elle n’a pas répondu. Je me suis levé rapidement et je suis sorti. Elle m’a accompagné. Je ne ressentais aucune faiblesse dans le corps, pas de vertige, de soif ou de nausée. Je me sentais bien mais j’avais peur. Toutefois, quand j’ai commencé à marcher dans la cour, les mains ont commencé à me brûler et de forts picotements les parcouraient. J’ai à nouveau eu peur et Angelica a suggéré que je m’allonge sur le lit un moment. J’ai pensé que cela valait mieux, mais comme je pensais faire une crise d’hypoglycémie, je lui ai demandé de me préparer une tranche de pain avec un peu de caramel. Elle est allée la chercher tandis que je m’asseyais au bord du lit pour l’attendre. Alors qu’elle allait me donner le pain, j’ai voulu ouvrir la main et je me suis rendu compte que je ne la sentais plus, je ressentais seulement la chaleur et les picotements. Je lui ai dit : « Je ne sens plus ma main. ». Elle m’a regardé en silence, sans le sentir j’ai pris le pain dans sa main. J’en ai immédiatement pris une bouchée, je l’ai mâchée lentement et je l’ai avalée. J’ai regardé Angelica et je me suis rendu compte qu’elle avait les lèvres blanches, comme si elle avait mordu dans du sable blanc. Mais je me suis dit qu’elles étaient blanches de peur.

- « Vous avez eu peur ? » ai-je demandé.

- « Oui , très. Je ne savais pas quoi faire. » A-t-elle répondu.

- J’ai ajouté : « Vos lèvres sont blanches. ».

- « Oui , de peur j’imagine. » Puis elle est restée longtemps silencieuse, me regardant avec inquiétude.

- « Combien de temps suis-je resté inconscient ? »

- « Environ dix secondes. »

« Seulement dix secondes ? Mais que s’est-il passé après que je vous aie dit que j’avais mal au ventre comme si j’étais transpercé par une aiguille. J’ai eu une sensation d’hypoglycémie puis une lumière blanche est venue vers moi. J’ai senti quelque chose me tirer en arrière jusqu’à ce que la lumière m’enveloppe. Je me suis retrouvé dans une voiture sur une route (…). ». Je lui ai fait le même récit que ci-dessus.

Ce qu’Angelica a vu :

Elle a appris que je ne m’étais pas levé avant de perdre connaissance. Elle se souvient que j’ai parlé de ma douleur au ventre, comme si j’avais été transpercé par une aiguille, que j’ai indiqué le haut du ventre. Tout à coup j’ai eu les mains qui se sont tournées vers les avant-bras et ces derniers vers la poitrine, je me suis recroquevillé, penché sur mon assiette. En voyant cela elle a cru que je plaisantais, mais en constatant qu’étant toujours assis, mon corps se raidissait, elle a eu peur, se levant immédiatement pour aller derrière moi. Elle s’est rendu compte que je luttais pour respirer mais que j’en étais incapable. Elle m’a demandé ce qui n’allait pas, comment elle pouvait m’aider, mais je n’ai rien répondu car j’étais inconscient. Elle a cru que j’allais faire des convulsions mais ce n’est pas arrivé. Elle m’a rapidement attrapé les bras et tenté de me relever sur la chaise, elle a senti que j’étais raidi. Quand elle m’a tiré en arrière j’ai réagi, j’ai repris connaissance, relevant la tête et me redressant sur la chaise, respirant fort avec une expression apeurée.

Ce qu’Angelica m’a dit ensuite :

Après l’avoir écoutée avec attention et inquiétude, j’ai pris une deuxième bouchée de pain ; je l’ai mâchée et avalée. Les picotements ont cessé, la chaleur dans les mains a lentement diminué jusqu’à disparaître. Tout était normal à nouveau.

Elle a ensuite suggéré que je dorme quelques minutes, pendant qu’elle desservait la table et lavait la vaisselle. Ensuite elle allait descendre vaquer à ses occupations. J’ai dormi une demi-heure puis je me suis levé pour dire la messe de 16 à 17 h. En le faisant j’étais fatigué, ressentant une douleur côté gauche, de l’omoplate à la base de la poitrine, mais la douleur était peu étendue. Après la messe de 17h, je me suis senti beaucoup mieux, la douleur à l’estomac persistait mais elle était quasi imperceptible.

J’ai mis cela par écrit le 30 juillet 2014, dès que j’ai eu un moment libre pour écrire en détail ce qui me venait à l’esprit

Je soumets maintenant mes premières pensées sur le sujet.

Premières pensées sur mon expérience postées sur Facebook, mais retirées ensuite par prudence à cause de l’incrédulité de certains de mes contacts.

30 juillet 2014 : Une partie de ce que j’ai ressenti au cours de ce moment dans la lumière du nuage : je devais quitter ce qui est éphémère pour vivre l’éternité de l’amour absolu. En cet instant que je vis actuellement, le temporel et l’éternel convergent. L’amour transcende le temps, il s’arrête et devient tout en un instant et pour toujours. Tout comme on ne peut stopper le cours du temps, on n’a pas de prise sur l’amour non-créé qui vient à soi a tout moment. Ce qui est la Vie demeure en soi et patiente-là, mais quand on va en soi-même pour le rechercher, il est possible de le sentir mais pas de le saisir. Ce nuage était plus grandiose que tout, sa lumière me baignait de paix, une étreinte d’amour inconditionnel m’a embrassé en dépit de mes erreurs dans ma vie personnelle. L’amour que j’ai ressenti est le plus grand que j’aie reçu. J’ai senti mon insignifiance, mais j’ai également éprouvé la gratitude d’être Accueilli par la lumière. J’ignore si j’en ai conservé quelque chose, je suis tellement limité, incapable de plonger dans les mystères, mais j’ai foi en cette lumière, en ce nuage, symbole de la présence de l’Eternel. J’espère que ma vie ou ce qui en reste sera mené avec gratitude, paix, dévotion, soumis à ce qui est Beauté à la fois nouvelle et ancienne, qui a pris mon temps pour aimer. Que mes choix découlent de cette rencontre qui ne fut pas un instant, mais qui continue à m’accorder chaque moment où je respire, chaque battement de mon cœur blessé.

3 août 2014 : L’EMI que j’ai vécue le samedi 26 juillet m’a aidé à apprécier chaque moment de vie, la beauté de chaque instant ; J’éprouve un sentiment d’admiration pour chaque vie ; cela m’a aidé à accepter qui je suis, dans ma réalité limitée ; cela m’a rendu plus compatissant, compréhensif et utile à autrui ; tous les biens matériels me semblent vains, insignifiants ; Je ne souhaite plus être en concurrence pour quoi que ce soit, ni m’associer avec tout le monde ; Je préfère être serein, méditer, prier ; la peur de la mort a disparu car je sais ce qui m’attend, même si subsiste une légère appréhension de ce qui pourrait me mener à la mort ; Je suis davantage conscient de moi-même et je vis dans l’instant. J’ai la sensation de guérir à l’intérieur, même si cela signifie une lutte contre les anciens schémas et comportements, ainsi que de briser les modèles que j’ai suivis depuis des années. Je vis aussi différemment le flot des évènements, les relations avec les personnes. Tout paraît nouveau, comme si je venais pour la première fois d’un autre pays afin de m’établir ici, j’ai besoin de me réadapter à tout ce que je faisais avant, mais j’ai maintenant une autre perspective sur la vie. C’est étrange. J’ai le sentiment que ma vie a un nouveau sens, un nouveau but : le besoin de terminer une tâche qui m’a été confiée. Je continue à apprendre beaucoup de choses de cette expérience. Elle n’est pas assimilable immédiatement, il faut du temps.

Ce que j’ai appris de l’expérience

Quand je suis parti :

- La mort vient n’importe quand, sans préavis.

- Il est impossible d’échapper au sentiment de la lumière, à la chute dans le vide : les êtres humains sont impuissants devant le mystère de la mort.

Sur la route:

- Sentiment de détachement complet, détachement absolu vis-à-vis de tout le passé, respect pour toutes les personnes de sa vie. Sentiment de sérénité.

- Sur la route je suis passager, mais je me sens en sécurité en dépit de la vitesse.

- Autour de la route en direction du nuage, tout est semi-désertique, presque sans vie.

- Cette image donne une sensation de sérénité.

Dans le nuage :

- Le nuage peut représenter la présence Divine.

- La luminosité du nuage vient vers moi et m’engloutit avant que je n’atteigne la montagne.

- Sensation d’être Accueilli par la lumière : amour inconditionnel, tendresse, paix, joie, sécurité, pardon, vie sereine. Plus aucun besoin, je n’aspire plus à rien d’autre. Pur bonheur, sans désirs, sans souvenirs de la vie que je viens de vivre, sans préoccupation à l’égard de ceux laissés derrière moi.

Dans le lac gelé :

- Je suis responsable de ma propre vie : je dois la prendre en charge sans essayer de dénouer la vie de quiconque.

- Je ne peux que lutter pour avancer et renaître. J’ai le sentiment que la lumière m’a donné la force et la connaissance pour le faire.

- Je sens que je dois vaincre mes croyances, mes schémas antérieurs et redémarrer ma vie renforcé par l’expérience de la lumière.

En revenant :

- Sensation d’être projeté à nouveau dans le monde, sans l’avoir demandé.

- Sentiment d’être totalement neuf concernant toutes les perceptions chacun des jours qui ont suivi l’EMI.

- J’ai une nouvelle perception de l’écoulement du temps.

- J’ai la sensation d’avoir été « réinitialisé » dans ma façon de considérer la vie, la manière d’apprécier chaque instant.

- Je ressens un besoin émotionnel de pleurer ce qui a été perdu dans ma vie. C’est un duel sans nostalgie…J’ai la sensation que mon passé est mort, je l’honore pour tout ce qu’il m’a appris, mais je l’abandonne avec gratitude envers Dieu pour tout ce que j’ai vécu. J’ai le sentiment d’une mort et d’une renaissance.

- Je ressens le besoin de m’adapter à un monde qui ignore mon expérience, voire qui ne peut l’imaginer. Un monde que je perçois avec des yeux neufs, mais que je ne peux même pas décrire. Je sais seulement qu’il s’agit du même monde qu’avant, mais je ne le vois plus depuis mon ancien point de vue. Tout est nouveau. J’ai des difficultés à me relier aux gens, au monde, à mes activités comme auparavant.

- J’ai tendance à reproduire les vieilles habitudes, mais elles n’ont plus de sens. Je dois m’arrêter, faire les choses lentement (marcher, respirer, parler d’une manière qui ne me donne pas l’impression d’être ravagé par mes propres habitudes) et créer une nouvelle existence fondée sur ce que j’ai vécu lors de mon EMI.

- J’ai le sentiment de vivre avec la certitude d’être allé vers le Mystère de Dieu dans une sorte de maison divine. Mais j’ignore comment l’exprimer. Je ressens le besoin de vivre dans l’humilité. Comme je ne sais pas comment le formuler avec des mots, je me tranquillise, je médite, je respire, je pense, je me promène avec lenteur, je vis profondément dans le présent, mais j’ignore comment exprimer ce mystère. C’est un mystère ineffable. J’éprouve une certaine tristesse pour mon incapacité à le transmettre, mais je le perçois comme un don du ciel, c’est un cadeau personnel et immérité (je ne suis pas un saint). J’ai l’impression que les autres ne vont pas me comprendre ou ne pas accorder d’importance à mon témoignage. Mon opinion est la suivante : « Je peux raconter mon expérience mais je ne pourrai jamais la transmettre. Je le sais, je l’admets. Cette limitation fait partie du voyage de la foi. »

- Je considère les autres avec compassion, je me demande s’ils ont une idée de l’essence de l’existence que la lumière m’a permis de vivre. J’ai l’impression qu’ils ne s’en rendent pas compte et que par conséquent, ils vivent dans la distraction, jetés dans les intérêts du monde. J’ai le sentiment que les gens qui font le mal sont perdus parce qu’ils n’ont pas ressenti l’Amour.

Le silence, la méditation et la prière me permettent de vivre ce dont j’ai fait l’expérience dans la lumière, mais cela ne reproduit pas la véritable expérience. Je peux seulement en conclure que celle-ci a été créée par la lumière, lors d’une situation peut-être psychologiquement critique. Il se peut que le cerveau humain ait été conçu ainsi.

- Revenir fait l’effet d’une renaissance, mais maintenant tout est différent. Beaucoup de choses qui comptaient autrefois n’ont plus de sens, à la fois certains centres d’intérêt et certaines relations d’attachement avec des personnes qui m’étaient presque indispensables. Maintenant j’ai le sentiment que cela n’a même pas de sens, que ces centres d’intérêt et ces relations génèrent un manque. Ce que j’ai vécu dans la lumière du nuage lors de l’EMI constitue une valeur absolue par rapport à laquelle tout le reste est sans intérêt.

- J’imagine que le moyen d’incarner le mystère c’est le silence, l’abstinence des désirs inutiles, la prière d’action de grâce, être disponible pour la lumière qui m’a absorbé, aimé d’un amour personnel. J’essaie de méditer, de respirer avec soin, de marcher en conscience, de traiter tout et tout le monde avec une attention extrême, d’aimer les gens avec cœur mais de ne pas m’impliquer dans la solution de leur vie, etc.

NB :

pour moi cette lumière c’est Dieu lui-même. Dans le récit je n’ai pas écrit qu’il s’agissait de « Dieu » car je n’ai vu que la lumière.

Au moment de votre expérience, y avait-il une situation mettant votre vie en danger ? Oui . L’arrêt respiratoire a été provoqué par ma position physique au cours de la syncope. Le diaphragme était bloqué et les poumons ne recevaient plus d’oxygène.

Cette expérience est-elle difficile à décrire avec des mots ? Oui Formuler ce que j’ai ressenti lorsque j’étais dans la lumière n’est pas facile, il s’agissait en effet d’un sentiment d’amour inconditionnel infini, d’un pardon total, d’une paix absolue et d’une joie irrépressible. Mais il n’existe aucun point de référence entre ces éléments et les expériences de la vie quotidienne ordinaire.

A quel moment au cours de l’expérience étiez-vous au niveau d’état de conscience et de lucidité maximum ? Au cours de l’expérience j’étais au niveau d’état de conscience et de lucidité maximum.

1. Lorsque je pensais être debout en train de souffrir.

2. Pendant le voyage sur la route j’étais totalement conscient de ce que mes sens me renvoyaient.

3. Dans la lumière j’ai vécu pleinement conscient l’expérience de l’amour, de la paix, de la joie.

4. En émergeant du lac gelé j’étais pleinement conscient de moi-même, de la nécessité de sortir de l’eau, par contre je n’étais pas inquiet mais serein.

Comparez votre niveau d’état conscience et de lucidité maximum pendant l’expérience à celui de tous les jours. Etat de conscience et de lucidité normal

Veuillez comparer votre vue pendant l’expérience à celle que vous aviez juste avant l’expérience. J’avais une vue très détaillée, hyperréaliste (supérieure à la perception de la vie quotidienne). Je percevais les couleurs plus intensément, les formes du paysage et du lac gelé étaient plus détaillées qu’avec la vue normale.

Veuillez comparer votre ouïe pendant l’expérience à celle que vous aviez juste avant l’expérience. Mon ouïe était moins précise que dans la vie quotidienne. Je ne distinguais pas ce que disait mon compagnon, ni la langue des gens que j’entendais chanter sur l’enregistrement ou à la radio dans la voiture sur la route, mais j’ai entendu de façon détaillée le son aigu et intermittent audible à l’intérieur de la voiture.

Quelles émotions ressentiez-vous pendant l’expérience ? Les émotions ou sentiments étaient différents :

1. Quand j’ai cru être debout j’étais effrayé.

2. Quand j’étais dans la voiture sur la route, j’éprouvais de la paix, de la sérénité, du détachement.

3. Dans la lumière je ressentais un amour inconditionnel, un sens de pardon total, une paix absolue et une joie irrépressible.

4. En quittant le lac gelé j’éprouvais paix et sérénité.

Avez-vous traversé un tunnel ? Indécis Au lieu d’un tunnel, il s’agissait d’une route au milieu du désert. L’idée est la même mais formulée différemment.

Avez-vous vu une lumière surnaturelle ? Oui La lumière était très intense, blanche avec un léger ton doré. Bien qu’intense elle ne blessait pas les yeux. Tous les sentiments que je percevais émanaient de la lumière.

Vous a-t-il semblé rencontrer un être ou une présence ésotérique, ou bien entendre une voix non identifiée ? J’ai entendu une voix que je n’ai pas pu identifier. La voix était celle de mon compagnon sur la route. Elle était masculine, mais je n’ai jamais su qui c’était, ce qu’il était, je ne l’ai pas vu, ni distingué un seul mot de ce qu’il a dit.

Avez-vous rencontré ou décelé des êtres ayant vécu précédemment sur terre et dont le nom est mentionné par les religions (par exemple : Jésus, Mahomet, Bouddha, etc.) ? Non

Avez-vous rencontré ou décelé des êtres décédés (ou en vie) ? Non

Au cours de l’expérience, avez-vous eu connaissance d’évènements de votre passé ? Non

Vous a-t-il semblé pénétrer dans un monde différent, surnaturel ? Un monde nettement ésotérique ou surnaturel Pour moi ce monde ésotérique et surnaturel c’était la lumière. D’autres scènes paraissaient naturelles, comme la vie terrestre mais avec des couleurs plus vives.

Le temps a-t-il paru accélérer ou ralentir ? Tout semblait se passer en même temps, ou le temps s’est arrêté, ou il n’y avait pas de notion de temps Dans les scènes où je pensais être debout à table, dans la voiture sur la route et quand j’ai émergé de l’eau, le temps me paraissait normal. Par contre dans la lumière le temps s’est arrêté. J’ai éprouvé un sens d’éternité (pas de succession de temps ou d’évènements).

Soudainement, vous a-t-il semblé tout comprendre ? Tout sur moi ou sur les autres J’ai semblé réaliser à quel point l’amour de la lumière est destiné à chaque être humain, il en est de même pour le pardon, l’acceptation universelle. Je me sentais uni à toute l’humanité dans une même étreinte d’amour de la lumière.

Avez-vous atteint une limite ou une structure physique de délimitation ? Oui La chaîne de montagnes au bout de la route indiquait clairement une frontière, un point de non-retour, je l’ai franchi quand le nuage de lumière est venu à moi et m’a enveloppé.

Etes-vous arrivé(e) à une limite ou un point de non-retour ? Je suis arrivé(e) à une décision consciente et claire de « revenir » à la vie Le chemin de la lumière dans le nuage (point de non-retour) vers l’intérieur du lac gelé a constitué un changement de scène soudain. Celle dans laquelle je quitte le lac gelé a résulté en ma décision de le quitter afin de pouvoir respirer, mais à aucun moment je n’ai été conscient d’être mort ou sur le point de mourir. La scène a pu signifier ma décision de retourner à la vie, mais je n’en ai pas été conscient au cours de l’expérience.

Avez-vous vu des scènes de l’avenir ? Non

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir s spécifiques suggérant que l’existence persiste (ou non) après la vie terrestre (vie après la mort) ? Oui Dans la lumière j’avais la certitude que l’amour, la paix, la joie, le sentiment de pardon étaient éternels, que chaque être humain en fera l’expérience pour l’éternité après la mort physique.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques suggérant que Dieu ou être suprême existe (ou non) ? Oui Cette lumière constitue pour moi l’essence même de Dieu.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques suggérant que vous existiez (ou non) avant votre vie actuelle ? Non

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques suggérant qu’il existe (ou non) un lien ou une unité/unicité ésotérique dans l’univers ? Oui Dans la lumière j’ai fait l’expérience d’un sens ésotérique de l’unicité de l’humanité et du divin ; un appel universel, nous sommes tous destinés à cette lumière pour l’éternité.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques concernant le sens ou le but de la vie terrestre ? Oui Que toutes les souffrances humaines dans la vie sont provoquées par les attachements. Que le défi principal auquel chacun est confronté, c’est de prendre soin de soi-même.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques concernant les difficultés, défis, épreuves de la vie terrestre ? Oui Que toutes les souffrances humaines dans la vie sont provoquées par les attachements. Que le défi principal auquel chacun est confronté, c’est de prendre soin de soi-même.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert des informations / un savoir spécifiques concernant l’amour ? Oui L’amour qui émanait de la lumière est un amour inconditionnel, éternel, englobant tout. C’est un amour qui se donne à chaque être humain.

Pendant votre expérience, avez-vous découvert d’autres information / un autre savoir spécifiques que vous n’avez pas mentionné pour d’autres questions et qui serait pertinent pour vivre nos vies terrestres ? Oui L’amour que je devrais vivre est le même que celui reçu de la Lumière. Aimer autrui de façon totale, inconditionnelle, comme je me sentais aimé par cette Lumière.

Avez-vous le sentiment d’avoir connaissance d’un savoir ou dessein particulier ? Oui Mon seul but dans la vie est d’aimer chaque être humain avec l’amour que j’ai reçu de la lumière. C’est la seule vie véritable.

Ce qui s’est produit pendant votre expérience comportait : Un contenu en partie conforme et en partie non-conforme aux croyances que vous aviez au moment de votre expérience La foi catholique enseigne que ceux qui meurent en état de péché mortel iront en enfer, mais dans l’expérience que j’ai vécue, j’ai eu la certitude que chaque être humain à sa mort, même avec des péchés mortels, est Accueilli par la lumière aimante. Cette lumière reçoit chaque être humain en son sein. La Lumière (Dieu) comprend nos limitations, elle ne peut nous condamner sous prétexte que nous ne sommes pas capables de surmonter nos expériences traumatiques, nos insuffisances qui nous conduisent à faire des erreurs et à pécher. J’ai eu le sentiment que si l’enfer existait, il était vide.

Comparez le degré de précision de votre souvenir de l’expérience avec le souvenir d’autres évènements qui se sont produits à l’époque ? Je me souviens avec la même précision de l’expérience et d’autres évènements de ma vie à l’époque Mes souvenirs sont aussi précis que pour les évènements de ma vie, car il s’agit pour moi d’évènements réels. Sauf que l’expérience dans la Lumière a été plus précise. Au cours de celle-ci les sentiments positifs étaient d’une intensité et d’une précision incroyablement plus importantes que tous ceux que j’éprouve dans la vie quotidienne.

Veuillez expliquer tout changement qui aurait eu lieu dans votre vie après votre expérience : Je vis chaque instant avec plus de joie, en étant attentif à chaque détail. J’éprouve davantage de compassion pour les autres qu’auparavant. Mais je respecte leur autonomie et je ne tente pas de créer des liens émotionnels de dépendance avec quiconque. Avant l’expérience j’avais des liens de dépendance émotionnelle avec mes proches.

Mon expérience a directement entraîné : De grands changements dans ma vie

Après s’être produite, votre expérience a-t-elle entraîné des changements dans vos valeurs ou vos croyances ? Oui J’attache une grande importance à l’éternité dans chaque instant de la vie. Je vois chaque personne comme infiniment et inconditionnellement aimée par cette lumière qui m’a aimé. A partir de là j’éprouve de la compassion pour tout le monde. Les rites religieux et les études théologiques m’apparaissent maintenant comme de simples indicateurs qui nous guident vers la Vérité, mais la Lumière qui m’a enveloppé dans mon expérience constitue l’essence de cette Vérité, Dieu lui-même.

Après votre expérience, possédiez-vous des facultés paranormales, sortant de l’ordinaire ou autres que vous n’aviez pas avant l’expérience ? Non

Y a-t-il une ou plusieurs parties de l’expérience particulièrement significative(s) ou avec une valeur particulière pour vous ? Je trouve chaque partie de mon expérience très significative, je l’ai expliqué dans le récit ci-dessus, tout comme les leçons apprises de cette expérience.

Avez-vous raconté cette expérience à quelqu’un ? Oui La première fois ce fut environ deux minutes après que cela me soit arrivé. Je l’ai racontée à ma cuisinière, elle se trouvait avec moi et a vu ce qui se passait. Ses réactions ont été décrites dans le récit ci-dessus. Actuellement ma cuisinière prend soin de ma santé, elle trouve que mon expérience est singulière, qu’elle l’aide à apprécier chaque instant de la vie.

Avant votre expérience, connaissiez-vous les expériences de mort imminente (EMI) ? Oui Je viens de me souvenir que lorsque j’étais adolescent (dans les années 90), il y avait une émission américaine diffusée au Mexique et qui traitait des EMI, mais cela ne m’intéressait pas. Je n’ai jamais regardé une émission en entier parce que je croyais que c’était des histoires inventées.

Peu après avoir vécu votre expérience (quelques jours ou semaines), comment considériez-vous sa réalité : L’expérience était tout à fait réelle. La réalité de mon expérience m’a toujours parue authentique, réelle, car elle consiste en une expérience véritable. Je n’ai aucun doute.

Comment considérez-vous actuellement la réalité de votre expérience: L’expérience était tout à fait réelle. La réalité de mon expérience m’a toujours parue authentique, réelle, car elle consiste en une expérience véritable, malgré la souffrance de mon corps. Je n’ai aucun doute.

Vos relations ont-elles changé directement à cause de votre expérience ? Oui Je garde naturellement mes relations, sans nécessiter d’attachement à mes proches. Je me comporte de manière plus compréhensive, sereine et compatissante envers les personnes avec lesquelles j’interagis.

Vos croyances/pratiques religieuses ont-elles changé directement à cause de votre expérience ? Oui Je vis chaque instant avec beaucoup plus de reconnaissance envers Dieu et la vie. Je ne pratique pas beaucoup de rituels de prières conventionnelles (liturgie des heures) mais je vis la messe plus intensément. Je m’occupe des fidèles avec un amour plus grand lorsque j’entends leurs confessions et que je leur prodigue des orientations.

Au cours de votre vie, est-ce que quoi que ce soit, à un moment quelconque, aurait reproduit une partie de l’expérience ? Indécis Lorsque je marche en conscience, sereinement, lentement, en me concentrant sur la respiration, j’ai la sensation d’être enveloppé dans la lumière de mon expérience, mais ce n’est pas exactement pareil.

J’aimerais sentir la lumière à l’intérieur, ainsi que les sentiments que je ressentais en son sein, mais je ne mettrais pas ma santé en jeu pour cela.

Les questions posées et les informations que vous venez de fournir décrivent-elles votre expérience complètement et avec exactitude ? Oui Je crois que la discussion dans les questions et les informations que j’ai fournies reflètent ce que j’ai vécu. Je vais peut-être finalement creuser un peu plus certains aspects de ce que m’a apporté l’expérience. Mais ce que j’ai partagé est je pense suffisant en ce qui concerne l’objectif de ce questionnaire.

Selon vous, quelles actions intéressantes un organisme national consacré aux expériences de mort imminente (EMI) pourrait-il mener ? Promouvoir la recherche interdisciplinaire sur les EMI, envisager des approches par la science médicale, la philosophie et la religion.

Y aurait-il d’autres questions que nous pourrions poser afin de vous aider à exprimer votre expérience ? Je considère qu’il est très important de poser des questions sur les effets secondaires (dans les semaines suivant l’EMI) dont chaque personne fait l’expérience. J’en ai parlé dans le texte qui suit mon récit : Leçons de mon EMI et comment je me sentais dans les jours qui ont suivi mon expérience.